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VALSE AVEC BACHIR

Avant-première le lundi 16 juin, de « Valse avec Bachir » à l’UGC-Cité Ciné Bordeaux, en présence de son réalisateur Ari Folman. Ce film présenté au festival de Cannes le 15 mai, a d’excellentes critiques, beaucoup d’entre eux s’étonnèrent à raison de son absence de prix au Palmarès. Évidemment, pour poser la question qui fâche au réalisateur sur ce fait, devinez donc qui était volontaire ce soir-là ? La réponse était assez cinglante « Too many american actors », avec le sourire cependant. Mais l’accueil critique et ses répercutions internationales était une véritable consolation pour lui. On peut se demander même en n’ayant pas vu l’intégralité des films du pourquoi des prix attribués par ce jury qui semble avoir voulu privilégier plus le côté social que la réussite artistique. Le film est une animation documentaire, genre assez inédit, présentant l’avantage d’une économie sur les problèmes de reconstitution. L’animation est très probante, malgré un manque de moyens avérés – jusqu’à trois minutes utilisable par jour –. Elle se base sur une base documentaire, alternant la technique du « rotoscope » utilisant les images existantes, avec l’animation traditionnelle – que le réalisateur nommait « Bambi » pour mieux nous faire comprendre -. Son travail avec son directeur artistique David Polonsky est remarquable. Il évoque aussi la difficulté pour ses personnages de les faire se mouvoir, mais on ne peut que louer le résultat final alors qu’il affirmait avoir qu’un budget très serré loin de celui du film de Marjane Satrapi « Persepolis » – qu’il citait à dessein ? -. Ari Folman évoque donc sa guerre, vue par un lui-même jeune homme. Il nous explique la manière dont il a occulté des années plus tard, le souvenir de sa cruauté par un souvenir écran imaginaire – il se rêve se baignant dans la mer avec ses camarades militaires -. Il va se livrer de nous jours, à une véritable investigation avec ses anciens amis soldats, il ne peut se souvenir s’il avait assisté aux massacres par les phalangistes chrétiens des Palestiniens dans les camps de Sabra et Chatila en 1982, voulant venger la mort de Bachir Gemayel. La démonstration est très convaincante, de la manière dont les jeunes gens doivent « déréaliser » la guerre pour survivre – le témoignage d’un photographe, pour supporter le carnage ambiants – image « Célinienne » d’un massacre de chevaux -.

Ari Folman en animation

Il essaie de comprendre le travail de la mémoire – très belle image de l’incrustation de la photographie de sujets enfants dans un décor de fête foraine, ils vont s’approprier cette scène jamais vécu par eux. Nous avons une empathie immédiate, avec la démonstration de la réaction que peut avoir un être humain pour composer avec la réalité. Il peut ainsi surmonter son traumatisme, comme absent de lui-même. Il se sert de son point de vue pour expliquer sa vision de la guerre, il trouve plus juste que les Palestiniens évoquent eux même leurs vécus au cinéma, plutôt que d’opposer les deux points de vue. Son travail d’évocation est d’une grande richesse, montrant la réalité crue de la guerre – la scène du verger, celle documentaire et insoutenable dans le final du film – et son interprétation onirique refoulée – la meute de chiens -. La guerre peut être surréaliste comme la scène qui donne son titre au film, du soldat narguant l’ennemi en dansant, ou du journaliste se tenant droit dans la mitraille. Il y a une bande son exceptionnelle, grâce aussi au talent du musicien écossais Max Richter, avec lequel il avait commencé à travailler par mails, la musique était composée en amont de l’animation aidant à établir un climat, voir la manière dont il s’approprie le climat musical des années 80. Le débat était très intéressant, en anglais, on ne pouvait que féliciter le traducteur présent, mais je n’ai pas retenu son nom. Son réalisateur, parlait du cinéma actuel israélien plus nourri par les images que sa génération – il a 46 ans –. Scénariste, il était amené comme beaucoup de soldats, à suivre une thérapie en étant dégagé des obligations militaires à la quarantaine. Il a ainsi mené à bien cette œuvre foisonnante et passionnante et à trouver la bonne distance pour nous la faire comprendre. Un choc tant sur le fond que sur la forme, dans cette année cinématographique assez médiocre.

Fragments d’un dictionnaire amoureux: Jean-Claude Bouillaud

Annonce de la mort de Jean-Claude Bouillaud à l’âge de 81 ans, vendredi dernier. Ce comédien de second plan, très apprécié de Jean-Claude Missiaen, Claude Sautet et Claude Chabrol excellait dans des emplois de français moyens. On le découvre au cinéma dans « Mister Freedom » (1968), tout habillé de rouge en soldat russe de « Moujik Man » campé par un truculent Philippe Noiret -. Il y est toujours prêt à en découdre et c’est l’une des rares fois où on le voit sans moustaches. Il est souvent sur un registre assez frustre, comme le père de Christian Clavier dans « Le Père Noël est une ordure », ne cessant d’humilier son fils travesti un soir de réveillon. Ses personnages manquent parfois de discernement comme l’ami pilote de ligne d’Yves Montand, le croisant par hasard dans « Clair de femme », trop confiant il ne voie pas le malaise de son ami qui s’enfonce dans ses mensonges. Chabrol lui offrira l’une de ses prestations des plus étonnantes, en père déboussolé revenant chercher les affaires de sa fille disparue Louise – Christine Paolini -, chez son employeur un chapelier intriguant – génial Michel Serrault -. Rustre, il regrette d’avoir laissé une de ses filles partir, ne comprenant pas que l’on puisse remettre en cause son autorité, et ne comprenant rien aux explications oiseuses de son inquiétant interlocuteur. Jean-Claude Bouillaud était l’un de ces comédiens nécessaires, apportant toujours une grande consistance à la moindre de ses apparitions, et montrant toujours une grande subtilité à ses personnages qu’ils soient antipathiques ou non. Annonce également de la mort de l’un des pionniers de la télévision ce 23 juin, Jean-Marie Coldefy à l’âge de 86 ans.

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Jean-Claude Bouillaud & Yves Montand dans « Clair de femmes »

Filmographie : 1968  Mister Freedom (William Klein) – 1972  Le bar de la fourche (Alain Levent) – 1974  Au-delà de la peur (Yannick Andréi) – 1978  Laisse-moi rêver / Drôles de diam’s (Robert Ménégoz) – Clair de femmes (Costa-Gavras) – 1979  L’entourloupe (Gérard Pirès) – Bobo la tête (Gilles Katz, inédit) – 1980  Un mauvais fils (Claude Sautet) – La boum (Claude Pinoteau) – Celles qu’on n’a pas eues (Pascal Thomas) – Le cheval d’Orgueil (Claude Chabrol) – La provinciale (Claude Goretta) – 1981  Le choix des armes (Alain Corneau) – Les hommes préfèrent les grosses (Jean-Marie Poiré) – Le professionel (Georges Lautner) – Têtes à claques (Francis Perrin) – Les fantômes du chapelier (Claude Chabrol) – 1982  Le Père Noël est une ordure (Jean-Marie Poiré) – Tir groupé (Jean-Claude Missian) – 1983  La java des ombres (Romain Goupil) – Garçon ! (Claude Sautet) – Ronde de nuit (Jean-Claude Missiaen) – Le joli coeur (Francis Perrin) – 1984  Pinot simple flic (Gérard Jugnot) – Tir à vue (Marc Angelo) – Les ripoux (Claude Zidi) – Le jumeau (Yves Robert) – Hors-la-loi (Robin Davis) – Poulet au vinaigre (Claude Chabrol) –  1985  La baston (Jean-Claude Missiaen) – Black mic-mac (Thomas Gilou) – 1986  A los cuatro vientos (José Antonio Zorrilla) – 1987  Charlie Dingo (Gilles Béhat) – Eskorpion (Ernesto Telleria) – 1988  Trois places pour le 26 (Jacques Demy) – 1989  Le vent de la Toussaint (Gilles Béhat) – 1990  Madame Bovary (Claude Chabrol) – 1991  Un coeur en hiver (Claude Sautet) – 1992  Justinien Trouvé ou le bâtard de Dieu (Christian Fechner) – 1992  Lettre pour L… (Romain Goupil) – 1994  Les misérables (Claude Lelouch). Télévision (notamment) : 1975  Marie-Antoinette (Guy-André Lefranc) – Une Suédoise à Paris (Patrick Saglio) – 1976  L’inspecteur mène l’enquête : La mort du bois de Boulogne (Marc Pavaux) – 1977  Les samedis de l’histoire : Rossel et la commune de Paris (Serge Moati) – Commissaire Moulin : Cent mille soleils (Claude-Jean Bonnardot) – Les rebelles (Le feu) (Pierre Badel) – 1978  Les procès témoins de leur temps : Le pain et le vin (Philippe Lefebvre) – Messieurs les jurés : L’affaire Montigny (André Michel) – Le temps de la République : Un soir d’hiver, place de la Concorde (Roger Pigaut) – Les enquêtes du commissaire Maigret : Maigret et le tueur (Marcel Cravenne) –  1979  Au théâtre ce soir : Si tout le monde en faisait autant (Pierre Sabbagh) – Miss fait une cure (Roger Pigaut) – Le mal bleu (Joseph Drimal) – La dame aux coquillages (Charles Paolini) – 1980  Les visiteurs (Michel Wyn) – Histoire de voyous : Le concierge revient de suite (Michel Wyn) – Les dossiers de l’écran : Le grand fossé (Yves Ciampi) – Caméra une première : Ils furent roi tout un matin (Régis Milcent) – La traque (Philippe Lefebvre) – 1981  Blanc, bleu, rouge (Yannick Andréi) – Le mythomane : Les jonquilles de la grande duchesse (Michel Wyn) – L’écumeur de Lille (Fernand Vincent) – La double vie de Théophraste Longuet (Yannick Andréi) – 1982  Les dossiers de l’écran : Les yeux pour pleurer (André Cayatte) – 1983  La chambre des dames (Yannick Andréi) – 1984  Un homme va être assassiné (Dolorès Grassian) – Vincente (Bernard Toublanc-Michel) – 1986  L’affaire Marie Besnard (Yves-André Hubert) – La dame des dunes (Joyce Buñuel) – 1987  L’heure Simenon : Un nouveau dans la ville (Fabrice Cazeneuve) – 1988  Les dossiers secrets de l’inspecteur Lavardin : L’escargot noir (Claude Chabrol) – Les cinq dernières minutes : Le fantôme de la Villette (Roger Pigaut) – Série Noire : Le manteau de Saint-Martin (Gilles Béhat) – La face de l’ogre (Bernard Giraudeau) – 1989  Haute tension : Retour à Malaveil (Jacques Ertaud) – Les enquêtes du commaissaire Maigret : L’auberge aux noyés (Jean-Paul Sassy) – 1990  Les bottes de sept lieues (Hervé Baslé) – 1991  Les hordes (Jean-Claude Missiaen) – Le dernier mot (Gilles Béhat) – 1993  Renseignements Généraux : Goupil voit rouge (Jean-Claude Missiaen) – Une image de trop (Jean-Claude Missiaen) – 1994  Les mercredis de la vie : Le garçon qui ne dormait pas (Michaël Perrotta) – La corruptrice (Bernard Stora) – 1995  Le parasite (Patrick Dewolf) – 1997  L’histoire du samedi : La mère de nos enfants (Jean-Louis Lorenzi) – 1998  La course de l’escargot (Jérôme Boivin) – L’inventaire (Caroline Huppert) – 1999  Mélissol : La maison sans toit (Jean-Pierre Igoux) – Crimes en série : Nature morte (Patrick Dewolf) – 2000  De toute urgence (Philippe Triboit) – 2003  Le don fait à Catchaires (William Gostesman) – 2004  Clochemerle (Daniel Losset).

Mise à jour du 18/07/2009

Fragments d’un dictionnaire amoureux : Jean Delannoy

Annonce de la mort de Jean Delannoy le 18 juin dernier à l’âge de 100 ans. Après quelques co-réalisations, il devient metteur en scène à part entière avec l’exotique « Macao, enfer du jeu » (1939), plaisant film avec Sessue Hayakawa et Mireille Balin, mais qui connu quelques déboires sous la France occupée, Pierre Renoir retournant les scènes avec Erich Von Stroheim, jugé indésirable, les scènes de ce dernier furent rétablies dans la version que nous connaissons actuellement. Il signe ensuite sous l’occupation des mélodrames « Le diamant noir » (1940), avec Gaby Morlay, « Fièvres » (1942), avec Tino Rossi en voyou repenti devenu prêtre, une bonne adaptation du roman de Pierre Very « L’assassin a peur la nuit » (1942) avec Jules Berry – sorti il y a peu en DVD -. Il signe un film historique « Pontacarral colonel d’empire » – avec l’ineffable Pierre Blanchar -, devenu un symbole de la résistance, « …Nous l’avons réalisé à une époque où il était nécessaire de ressusciter le sentiment d’une certaine grandeur, celui de l’héroïsme et sur ce plan de la Résistance, à une époque particulièrement sombre. De la sorte, au nez et à la barbe de l’occupant, nous faisions un film d’actualité et de combat« . (1) Les historiens débatent pourtant sur ce fait : « On a fait souvent de Pontcarral, de Jean Delannoy, sorti en décembre 1942, un film de résistance explicite. Georges Sadoul dans le cinéma pendant la guerre, (…) n’a pas tort d’écrire que « le public français fut alors, bien plus que l’obscur romancier Albéric Cahuet, l’auteur de Pontacaral » : divers témoins ont raconté que le film était applaudi dans les salles, et Raymond Chirat se souvient que lors de la sortie du film à Lyon, dans l’hiver 42-43, des inscriptions apparurent sur les murs : « Pontcarral c’est Giraud » (…) Jean-Pierre Jeancolas – « 15 ans d’années 30 » (Stock cinéma, 1983). Suivent une belle illustration de l’œuvre de Cocteau « L’éternel retour » (1943), avec le couple mythique Jean Marais (…et son pull jacquart qu’il est tout autant) et Madeleine Sologne et les débuts à l’écran d’Yvonne de Bray, une très belle illustration de l’œuvre de Paul Féval, « Le bossu » (1944), toujours avec Blanchar. En 1946, il reçoit le grand prix du festival de Cannes, renaissant de ses centres en 1946, avec « La symphonie pastorale » d’après Gide avec Michèle Morgan en orpheline aveugle, avec pour partenaire Blanchar toujours et Jean Desailly. Il s’essaie ensuite au film onirique « Les jeux sont faits », avec Marcello Pagliero et Micheline Presle, rare tentative à demi-réussie d’incursion dans le cinéma fantastique en France. Retour au film historique avec « Le secret de Mayerling » (1948) avec Jean Marais, qui retrouvera son metteur en scène la même année, en couple avec Michèle Morgan dans un nouveau mélo dans le cadre de l’aviation « Les yeux du souvenir ». Dans les années 50, il devient le symbole d’une certaine qualité française. On se souvient de la célèbre lettre « une certaine tendance du cinéma français » de François Truffaut dans « Les cahiers du cinéma » N° 31 en 1954, lire le texte en son intégralité dans jdelpias.club.fr  Le futur cinéaste prendra en exemple une adaptation de Jean Aurenche et Pierre Bost du « Journal d’un curé de campagne », dans sa démonstration, ce qui est assez critiquable car il ne fut qu’un projet de Delannoy, qu’il qualifie de moralyste mystique – Robert Bresson devant faire ensuite le chef d’oeuvre que l’on sait -. Au contraire d’un Claude Autant-Lara, Delannoy n’avait gardé aucune acrimonie contre ces jeunes contestataires, il confiait encore il y a peu à Hubert Niogret dans le documentaire « Mémoires du cinéma français » – sorti en DVD en janvier dernier – trouver cette attitude tout à fait naturelle d’ « essayer de foutre en l’air ce qui viennent avant eux ». Avec le recul, on peut le trouver un peu injuste les jeunes hussards de la « Nouvelle vague », mais il est vrai qu’il est au service des grandes stars françaises de Pierre Fresnay dans l’édifiant « Dieu a besoin des hommes », « La route Napoléon » sur le petit monde déjà redoutable de la publicité, Madeleine Robinson et Franck Villard « Le garçon sauvage »  narrant les déboires d’un enfant malheureux –, Zizi Jeanmaire qui semble vouloir reprendre l’emploi d’Arletty dans « Guiguette » signé par Jeanson. Il entame aussi une fructueuse collaboration avec Jean Gabin : « …Ainsi, je pense être un des rares qui n’ait jamais confié à Jean Gabin deux fois le même genre de rôle ». On le retrouve ainsi dans le mélodramatique « La minute de vérité » en couple avec Michèle Morgan, « Chien perdu sans collier » – raillé par Truffaut -, où il est un juge – son jeu y est d’une grande sobriété –compréhensif envers l’enfance délinquante, avec l’une des meilleures adaptations des  « Maigret » à l’écran « Maigret tend un piège »» et dans décevant « Baron de l’écluse » où il est un baron désargenté.. Il participe à quelques films à sketches alors en vogue. A l’aise dans les reconstitutions historiques, il signe également une trop sage adaptation de « Notre Dame de Paris », d’après Victor Hugo, avec pléthore de grands comédiens, mais son « Marie Antoinette » est très honorable offrant un de ses meilleurs rôles à l’inégale Michèle Morgan. « La princesse de Clèves » adaptation par Cocteau de Mme de Lafayette , malgré le charme de Marina Vlady, déçoit également malgré sa beauté formelle. Il participe même à une co-production avec l’Italie avec son évocation des amours de Pauline Bonaparte campée par Gina Lollobrigida. Les années 60-70 deviennent très impersonnelles pour lui, avec « Le rendez-vous » polar landa sauvé par une belle distribution – dont George Sanders -« Le majordome » où Paul Meurisse reprend un peu son personnage du Monocle, en truand très féru de droit et majordome d’un juge usé – Noël Roquevert -, et deux comédies policières « La peau de Torpédo » et « Pas folle la guêpe » d’après James Hadley Chase. On sauvera « Les amitiés particulières », adaptation du roman de Roger Peyrefitte, dans un collège de jésuites dans les années 20, avec un Michel Bouquet formidable en abbé souffrant de son attirance pour les jeunes hommes. Il reviendra au cinéma en 1987, pour une trilogie hagiographique sur laquelle il est charitable de ne pas trop d’étendre « La passion de Bernadette » (1989) ne sorti jamais en salles et est parfois diffusé dans les chaînes câblées. Un excellent ouvrage de Claude Beylie était édité aux éditions Dujarric en 1987 – dans une belle collection très riche et qui rendait également hommage à Pierre Chenal et Jean Dréville, ouvrage hélas épuisé. Annonce également de la mort du grand créateur d’effets spéciaux, Stan Winston, mais je suis désolé de ne plus pouvoir suivre, car ce blog est de plus en plus R.I.P.olinisé, ce qui devient un tantinet lassant…

(1) « Confessions – Un siècle de cinéma français par ce qui l’ont fait » par Éric Leguèbe (Ifranc éditions, 1995).

Filmographie : Comme réalisateur : 1932  Franches lippées (CM, + montage) – 1933  Paris-Deauville (+ montage) – 1934  L’école des détectives (CM, + montage) – 1932  La moule (CM, + montage) – Une vocation irrésistible (CM) – 1937  Tamara la complaisante (co-réalisation avec Félix Gandera) – Ne tuez pas Dolly (CM, + régie) – 1938  Le paradis de Satan (co-réalisation avec Félix Gandera) – La Vénus de l’or (co-réalisation avec Charles Méré) – 1939  Macao, l’enfer du jeu – Le monde en action (documentaire inachevé) – 1940  Diamant noir (+ montage) – 1941  Fièvres (+ montage) – 1942  L’assassin a peur la nuit – Pontcarral, colonel d’Empire – 1943  L’éternel retour – 1944  Le bossu – 1945  La part de l’ombre (+ montage) – 1946  La symphonie pastorale – 1947  Les jeux sont faits – 1948  Aux yeux du souvenir – Le secret de Mayerling – 1950  Dieu a besoin des hommes – . 1951  Le garçon sauvage – 1952  Destinées, [sketch « Jeanne »] – La minute de vérité – 1953  La route Napoléon – Secrets d’alcôve, [sketch  » Le lit de la Pompadour »] – 1954  Obsession – 1955  Chiens perdus sans collier – Marie-Antoinette, reine de France – 1956  Notre-Dame de Paris – 1957  Maigret tend un piège – 1958  Guinguette – 1959  Le baron de l’écluse – Maigret et l’affaire Saint-Fiacre – 1960  La Française et l’amour, [sketch « L’adolescence »] – La princesse de Clèves – 1961  Le rendez-vous – 1962  Vénus Impériale – 1964  Les amitiés particulières – Le majordome – 1965  Le lit à deux places, [sketchs « Le berceau » & « La répétition »] – Les sultans – 1966 Le soleil des voyous – 1969  La peau de Torpédo – 1972  Pas folle la guêpe – 1976  Le jeune homme et le lion (TV) – 1978  Histoire du chevalier Des Grieux et Manon Lescaut (TV) – 1979  Les grandes conjurations : Le coup d’état du 2 décembre (TV) -1980  L’été indien – 1981  Frère Martin : La justice de Dieu & La justice du pape – 1983  Le crime de Pierre Lacaze (TV) – 1987  Tout est dans la fin (TV) – Bernadette – 1989  La passion de Bernadette – 1990  Le Gorille : Le Gorille compte ses abattis (TV) – 1994  Marie de Nazareth – Comme acteur : 1926  Casanova (Alexandre Volkoff) – 1927  Miss Helyett (Georges Monca & Maurice Kéboul) – 1928  La grande passion (André Hugon) – 1933  Casanova / Les amours de Casanova  (René Barbéris). Montage seulement : 1932  La belle marinière (Harry Lachmann) – Le fils improvisé (René Guissart) – Une étoile disparaît (Robert Villers) – 1933  Le père prématuré (René Guissart) – Mon chapeau (Jaquelux, CM) – 1934  Le roi des Champs-Elysées (Max Nosseck) – 1935  Michel Strogoff (Jacques de Baroncelli & Richard Eichberg) – Tovaritch (Jacques Deval, Jean Tarride, Germain Fried & Victor Trivas) – 1936  Nitchevo (Jacques de Baroncelli). Asssistant-réalisateur : Club de femmes (Jacques Deval) – 1937  Feu ! (Jacques de Baroncelli).


©   Le coin du cinéphage (reproduction strictement interdite, textes déposés)

Fragments d’un dictionnaire amoureux : Cyd Charisse

 Cyd Charisse dans « Les sept cités d’Atlantis »

Annonce de la mort de Cyd Charisse, à l’âge de 86 ans. Peu de stars internationales ont eu sa beauté sculpturale et son charme. On est surpris de la grande sévérité de Bertrand Tavernier et Jean-Pierre Coursodon dans « 30 ans de cinéma américain » « Elle n’a dansé qu’un seul été, celui de la comédie musicale new-look qui fut bien bref. Un travelling latéral qui suivait une glissade de Gene Kelly, fit soudain entrer dans le champ sa jambe tendue et les coeurs se mirent à battre tandis que la caméra remontait lentement le long d’un des plus beaux corps jamais vus sur l’écran. C’était « Singin’ in the Rain » où, fort heureusement pour nos illusions elle ne faisait que danser. Par la suite, il fallut déchanter : elle ne chantait pas et jouait médiocrement, se contentant de promener un visage glacial, pâle contretype de celui d’Ava Gardner ».  Tula Ellice Amarillo dite « Sid », née au Texas. Un médecin conseille à cette fillette fluette de santé fragile de faire de la danse classique. Ses parents bijoutiers l’y encouragent, elle révèle dans cette activité une grande aisance. Elle épousera l’un de ses professeurs Nico Charisse. Elle débute sous le nom de Lily Norwood en 1943. Le producteur Arthur Freed, enthousiaste de ses performances sur le tournage de « Ziegfeld Follies », lui signe un contrat de 17 ans. Son apparition dans « Chantons sous la pluie » était à couper le souffle. Dans « Tous en scène », autre chef d’oeuvre du genre, on se régale de voir sa rivalité, en danseuse classique avec un danseur sur le retour joué par Fred Astaire. Dans « Brigadoon » – première comédie musicale en Cinémascope – dans les Highlands d’Écosse dont l’artifice est magnifié par Vincente Minelli, on comprend qu’un américain pragmatique veuille rester avec elle dans un monde imaginaire, n’apparaissant que tous les 100 ans. Elle est lumineuse dans le remake un peu terne de « Ninotchka », « La belle de Moscou » par Rouben Mamoulian, qu’elle illumine de sa grâce face à Fred Astaire. Elle prouvera son talent dramatique dans « Traquenard » (1960), film noir de Nicholas Ray, où elle est une danseuse voulant remettre sur « le droit chemin » un Robert Taylor qui campe un avocat au service de caïds de Chicaco. Elle participe en 1962 avec Dean Martin, au dernier tournage de Marilyn Monroe, avec un remake du film « Mon épouse favorite » réalisé par Garson Kanin, qui raconte les avatars d’un veuf qui s’est remarié et qui retrouve sa femme qu’il croyait décédée. Le film restera inachevé dans les circonstances que l’on connaît. Vincente Minnelli l’emploie à nouveau dans « Quinze jours ailleurs », portrait des vanités de la société du spectacle, où elle joue l’ex-femme d’un acteur star de Hollywood – Kirk Douglas -, qu’elle retrouve déchu sur un tournage à Rome. « Les septs cités d’Atlantis » – qui passe en ce moment sur la chaîne câblée Ciné FX – sera son dernier film. « On n’ose supposer que la présence de Cyd Charisse dans cette cité sous-marine soit un hommage à « Chantons sous la pluie », mais au point où on en est » déplora François Chevassu dans « La saison cinématographique 1979 ». Mais au final elle aura gardé son statut de mythe. Jean-Claude Missiaen lui avait consacré en 1979, un superbe livre « Cyd Charisse, du ballet classique à la comédie classique » – rareté désormais très recherchée – aux éditions Henri Veyrier.

Avec Gene Kelly dans « Chantons sous la pluie »

Filmographie : 1941  Rhumba serenade (CM) – Poème (CM) – I knew it would be this way (CM) – Did anyone call ? (CM) – 1942  Something to shout about (Gregory Ratoff) – This love of mine (CM) – Mission to Moscow (Michael Curtiz) – Magic of magniolas (CM) – 1943  Thousands cheer (Parade aux étoiles) (George Sidney) – 1944  Ziegfeld Follies (Id) [sketches : « Here’s to the ladies » (George Sidney) & « Beauty » (Vincente Minelli)] – 1945  The Harvey girls (Harvey Girls) (George Sidney) – 1946  Three wise fools (Edward Buzzell) – Till the clouds roll by (La pluie qui chante) (Richard Whorf) – 1947  Fiesta (Senorita Toréador) (Richard Thorpe) – The unfinished dance (La danse inachevée) (Henry Koster) – 1948  On an island with you (Dans une île avec vous) (Richard Thorpe) – Words and music (Ma vie est une chanson) (Norman Taurog) – The kissing bandit (Le brigand amoureux) (Norman Taurog) – 1949  Tension (John Berry) – East Side, West Side (Ville haute, ville basse) (Mervyn LeRoy) – 1951  Mark of renegade (Le signe des renégats / Le chevalier marqué) (Hugo Fregonese) – 1952  The wild North (Au pays de la peur) (Andrew Marton) – Sigin’ in the rain (Chantons sous la pluie) (Gene Kelly & Stanley Donen) – 1953  Sombrero (Id) (Norman Foster) – The band wagon (Tous en scène) (Vincente Minnelli) – Easy to love (Désir d’amour) (Charles Walters) – 1954  Deep in my heart (Au fond de mon coeur) (Stanley Donen) – Brigadoon (Id) (Vincente Minnelli) – 1955  Motion picture theatre celebration (CM)  – It’s always fair weather (Beau fixe sur New-York) (Stanley Donen & Gene Kelly) – 1956  Meet me in Las Vegas (Viva Las Vegas) (Roy Rowland) – 1957  Silk stockings (La belle de moscou) (Rouben Mamoulian) – 1958  Twilight for the gods (Crépuscule sur l’océan) (Joseph Pevney) – Party girl (Traquenard) (Nicholas Ray) – 1960  Les collants noirs / Un deux trois quatre (Terence Young) – 1961  Cinque ore in contanti / Five golden hours (Mario Zampi) – 1962  Something go to give (George Cukor, inachevé) – Two weeks in another town (Quinze jours) (Vincente Minnelli) – 1963  Assassinio  made  in  Italy / Il segreto del  vestito  rosso /  El segreto de Bill North  (Silvio Amadio) – 1966  The silencers (Matt Helm agent très spécial) (Phil Karlson) – Maroc 7 (Maroc, dossier N¨7) (Gerry O’Hara) – 1972  Film portrait (Jerome Hill, documentaire) – 1975  Won Ton Ton the dog  who saved Hollywood (Michael Winner) – 1978  Warlords of Atlantis (Les sept cités d’Atlantis) (Kevin Connor) – 1989  Visioni private (Antonio Bruschetta, Francesco Calogero & Donald Ranvaud) – 1994  That’s entertainment ! III (Bud Friedgen & Michael J. Sheridan) – Télévision (notamment) : 1979  The love boat (La croisière s’amuse) : Super Mom / I’ll see you again / April’s return – 1980  Professional date (Steven Hilliard Stern) – 1984  Sentimental journey (James Goldstone) –  (William Cosel) – Glitter (Gabrielle Beaumont) – Kim Friedman, Alan Rafkin & Robert Scheerer) – Sentimental journey – 2003  Satin and silk (Peter Fitzgerald, CM video) –  2008  Meutres à l’Empire State Building (William Karel, documentaire fiction). Nota : Elle est parfois créditée à tort dans la distribution de « The player » (Robert Altman, 1991).

Bibliographie : « Stars N°18 » (Hiver 93); « Quinlan’s film stars » (Batsford, 2000).

Fragments d’un dictionnaire amoureux : Henri Labussière

Henri Labussière dans « Les Malabars sont au parfum »

Annonce de la mort d’Henri Labussière, le 16 juin dernier à l’âge de 87 ans. C’était l’une des voix de notre enfance, il prêtait souvent sa voix pour des films d’animations, pour des personnages de patriarches ou de vieillards cacochymes. Ce comédien qui avait débuté dans la troupe de Jean-Pierre Grenier et Olivier Hussenot, avait peu de film de cinéma à son actif. On peut le déplorer car il était excellent par exemple dans la comédie d’espionnage  « Les malabars sont au parfum » (1965), en ministre de l’intérieur retord et autoritaire, qui avec son confrère ministre campé par Bernard Lavalette, manipulait un inventeur joué par Jean-Marc Thibault, en lui imposant le secret d’état. Yves Robert l’utilise à ses débuts, en paysan dans « La guerre des boutons » (1961), et dans « Les copains » (1964) où il est un cafetier loucheur, suffisamment naïf pour croire le tandem facétieux Philippe Noiret et Pierre Mondy qui se font passer pour des champions cyclistes. A lire Le blog dédié au doublage , blog désormais indispensable de « La gazette du doublage ».

Filmographie : 1961  Un cheval pour deux (Jean-Marc Thibault) – La guerre des boutons (Yves Robert) – 1964  Les copains (Yves Robert) – 1965  Les malabars sont au parfum (Guy Lefranc) – Le caïd de Champignol (Jean Bastia) – Le dimanche de la vie (Jean Herman) –  1966  Martin soldat (Michel Deville) – 1973  Une baleine qui avait mal aux dents (Jacques Bral) – 1976  L’amour en herbe (Roger Andrieux) – 1978  Les chiens (Alain Jessua) – 1984  Le jumeau (Yves Robert). Télévision : (notamment) : 1955  Knock ou le triomphe de la médecine (Marcel Cravenne) – 1956  Les gaietés de l’escadron (Pierre Badel) – 1962  Théâtre de la jeunesse : Gargantua (Pierre Badel) – Quand on est deux (Jacques-Gérard Cornu) – 1965  Bastos le hardi (Michel Ayats) – Les facéties du sapeur Camember (Pierre Boursaus) – Quatre pièces d’Avertschenko (Michel Ayats) – Les facéties du sapeur Camember (Pierre Boursaus, série TV) – 1966  Orion le tueur (Georges Folgoas) – Les sept de l’escalier quinze B (Georges Régnier) – La Tour Eiffel qui tue (Jean-Roger Cadet & Michel de Ré) – 1967  Au théâtre ce soir : Caviar et lentilles (Pierre Sabbagh) – Mon coeur dans les Highlands (Roger [Lazare] Iglésis) – Au théâtre ce soir : Les J 3 (Pierre Sabbagh) – Saturnin Belloir (Jacques-Gérard Cornu, série TV) – Les gueux au paradis (Jean Pignol) – 1968  L’Impératrice en vacances (Guy Labourasse) – Turcaret (Lazare Iglèsis) – 1970  Allô police : La pantoufle de jade (Daniel Le Comte) – 1971  Les nouvelles aventures de Vidocq : Les chevaliers de la nuit (Marcel Bluwal) – Le tambour du Bief (Jean Prat) – 1972  Au théâtre ce soir : Je viendrai comme un voleur (Pierre Sabbagh) – 1973  La forêt (Pierre Bureau, captation) – 1975  Le secret des dieux (Guy-André Lefranc) – Marie-Antoinette (Guy-André Lefranc) – 1976  Au théâtre ce soir : Les derniers outrages (Pierre Sabbagh) – Celui qui ne te ressemble pas (Georges Régnier) – Commissaire Moulin : Ricochets (Alain Dhénaut) – Trois de coeur (Roger Andrieux, Alain Périsson, Michel Picard & Jean-Pierre Richard) – 1977  Commissaire Moulin : Petite hantise (Robert Guez) – L’enlèvement du Régent – Le chevalier d’Harmental (Gérard Vergez) – Les folies d’Offenbach : La valse oubliée (Michel Boisrond) – 1979  L’oeil du sorcier (André Dhénaut) – Saint Colomban et moi (Hervé Baslé) – Les amours de la belle époque : Petite madame (René Lucot) – 1980  Les amours de la belle époque : Aimé de son concierge (Roland-Bernard) – Mathieu, Gaston, Peluche (Bernard-Roland) – L’enterrement de Monsieur Bouvet (Guy-André Lefranc) – 1981  L’inspecteur mène l’enquête : Sans issue (Luc Godevais) – Le boulanger de Suresnes (Jean-Jacques Goron) – Novgorod (Armand Ridel) – Histoire comptemporaine (Michel Boisrond) – Ce fut un beau voyage (Hervé Baslé) – 1982  Au théâtre ce soir : Le président Haudecoeur (Pierre Sabbagh) – Le voyageur imprudent (Pierre Tchernia) – Le procès de Shamgorod (Yves-André Hubert) – Paris-Saint-Lazare (Marco Pico) – Les enquêtes du commissaire Maigret : Maigret et les braves gens (Jean-Jacques Goron) – 1983  Mort d’un piéton (Pierre Billard) – 1984  Les timides aventures d’un laveur de carreaux (Jean Brard) – 1988  Espionne et tais-toi : 1989  Un citoyen sans importance (Guy Jorré) – 1990  Les cinq dernières minutes : Le miroir aux alouettes (Guy Jorré) – Marie Pervenche : L’étoile filante (Claude Boissol) – Héritage oblige : Comtesse Anna (Daniel Losset) – 1992  La femme de l’amant (Christopher Franck) – 1996  Forcément coupable (Marco Pico). Voxographie succincte : 1967 Astérix le gaulois (Albert Uderzo, René Goscinny & Raymond Leblanc, animation) – 1968  Astérix et Cléopâtre (René Goscinny, Alberto Uderzo & Lee Payant, animation) – 1976  La flûte à six schtroumpfs (Peyo & Yvan Delporte) – Les douze travaux d’Astérix (René Goscinny, Albert Uderzo & Pierre Watrin, animation) – 1977  La ballade des Dalton (René Goscinny, Morris, Henri Gruel & Pierre Watrin, animation) – 1978  Candy Candy (Id) (Yumiko Igarashi & Kyoko Mizuki, animation, série télévisée, version française) – 1983  Uchū Keiji Gyaban (X-Or) (Hattori Kazuyasu & Toshiaki Kobayashi, série télévisée version française) –  1985    Astérix et la surprise de César (Gaëtan Brizzi & Paul Brizzi) – 1986  Astérix chez les bretons (Pino Van Lamsweerde, animation) – 1989  Astérix et le coup du menhir (Philippe Grimond, animation) – 1990  Babar : The movie (Le triomphe de Babar) (Alan Bunce, animation, version française) – 1991/1992  Les aventures de Tintin (série télévisée, 39 épisodes) – 1998  A bug’s life (1001 pattes) (John Lasseter & Andrew Stanton, animation) –  The Rugrats movie (Les Razmoket, le film) (Igor Kovalyov & Norton Virgien, animation, version française) – 1999  Tarzan (Id) (Chris Buck & Kevin Lima, animation, version française) –  2000  The Emperor’s new groove (Kuzco, l’Empereur mégalo) (Mark Dindal, animation, version française).

Mise à jour du 5/08/2009

Fragments d’un dictionnaire amoureux : Jean Desailly

Jean Desailly et Simone Valère

Annonce de la mort de Jean Desailly dans la nuit de mardi à mercredi 11 juin à l’âge de 87 ans. Olivier Barot et Raymond Chirat, faisait un long portrait de lui dans « Inoubliables !) (Calmann-Lévy, 1986), réédité en poche dans « Noir & blanc – 250 acteurs du cinéma français 1930-1960) : « …Producteurs et réalisateurs savent que Desailly est un acteur sécurisant. Il sait adapter à toutes les situations son physique sans grande personnalité, aux traits agréables, d’une douceur un peu lisse. Or, dès qu’il paraît on le remarque, on ne le perd pas de vue, on l’écoute. Lorsqu’il s’éloigne, on s’aperçoit qu’il a tiré son épingle du jeu et raflé la mise ». S’il a privilégié le théâtre durant sa carrière, en entrant dans la Comédie Française » de 1942 à 1946, puis dans la compagnie Renaud-Barrault, puis en fondant sa propre compagnie avec sa seconde épouse Simone Valère, il a pourtant laissé des souvenirs forts au cinéma. On l’associe immédiatement à l’univers de Georges Simenon, transposé au cinéma. Il débute ainsi dans « Le voyageur de la Toussaint », dans le rôle de Gilles Mauvoisin, légataire universel de son oncle Octave, défendant sa veuve contre les notables du coin. Claude Gauteur dans son livre « D’après Simenon », l’évoque longuement – sa performance fut saluée par Jacques Audiberti dans une critique de la revue « Comedia N°94 – Il cite son cinéaste Louis Daquin, tiré de son livre « Le cinéma, notre métier » : « ..Il a suffi à Jean Desailly que je lui raconte le rôle pour que le grand acteur en puissance qu’il était trouve aussitôt l’ébauche de son comportement physique ». Il retrouvera Simenon dans deux autres adaptations. Dans « Maigret tend un piège », il est impressionnant face à Jean Gabin, en mari humilié d’Annie Girardot, à la personnalité torturée. Il jugeait d’ailleurs que c’était son plus grand rôle à l’écran. Il avait signé avec Simone Valère « Un destin pour deux » (Éditions Ramsay, 1989). Dans « La mort de belle » (1960), film d’Édouard Molinaro, à reconsidérer incontestablement, il compose toute en finesse, un petit professeur d’un collège suisse, accusé d’avoir assassiné une belle étudiante américaine – Alexandra Stewart -. Il est idéale pour incarné des personnages respectables voire falots, taraudés par quelques démons et y succombant parfois. François Truffaut s’en souviendra en lui donnant le premier rôle de « La peau douce », l’un de ses meilleurs films. En critique littéraire succombant au charme d’une hôtesse de l’air – Françoise Dorléac – lumineuse, voir sa vie remise en question et l’équilibre de son couple rompu – qu’il forme avec une surprenante Nelly Benedetti -. Desailly n’estimait pourtant pas ce film, il le confiait encore il y a peu dans l’émission « Le club » dans la chaîne câblée « CinéClassik », il ne semblait pas tenir son cinéaste en très haute estime. Il n’eut ensuite que des rôles plus secondaires, même si Jean-Pierre Melville l’appréciait beaucoup. Il vole même la vedette à la très riche distribution du film de Roger Pigaut « Comptes à rebours », en mari médecin de Jeanne Moreau, très ambigu quand au retour de son ancien mari, un truand qui cherche à se venger, joué par Serge Reggiani. A l’instar d’un Michel Bouquet, il prêtait aussi très souvent sa voix, à un grand nombre de courts-métrages et de documentaires. Elle fut même parfois un personnage à part-entière de films comme dans « Le serpent », où dans la version française il traduit les propos des comédiens internationaux renforçant ainsi la véracité du film, ou dans « En face », où on l’entend en « feu » voisin d’en face du couple « Jean-Hugues Anglade-Clotilde Courau -, leur léguant sa maison. Au final, il a eu un parcours très estimable au cinéma.
avec Françoise Dorléac dans « La peau douce »
Filmographie : 1942  Le voyageur de la Toussaint (Louis Daquin) – 1943  Premier prix du conservatoire (René Guy-Grand, CM) – 1944  Le père Goriot (Robert Vernay) – 1945  Secrets de jeunesse (Jacques Charon, CM) –  Sylvie et le fantôme (Claude Autant-Lara) – Le jugement dernier (René Chanas) – Patrie (Louis Daquin) – 1946  La symphonie pastorale (Jean Delannoy) –  Amours, délices et orgues (André Berthomieu) – La revanche de Roger la Honte (André Cayatte) –  1947  Carré de valets (André Berthomieu) – Une grande fille toute simple (Jacques Manuel) – 1948  L’échafaud peut attendre (Albert Valentin) – – Le point du jour (Louis Daquin) – La veuve et l’innocent (André Cerf) – 1949  Occupe-toi d’Amélie (Claude Autant-Lara) – Véronique (Robert Vernay) – 1950  Chéri (Pierre Billon) – Demain, nous divorçons (Louis Cuny) – Il faut qu’une porte soit ouverte ou fermée (Louis Cuny, CM) – 1951  Jocelyn (Jacques de Casembroot) – Chicago digest (Paul Paviot, CM, diffusé dans le long-métrage « Parodie parade ») – 1953  La meilleure part (Édouard Molinaro, CM) – Si Versailles métait conté (Sacha Guitry) –  1955  On ne badine pas avec l’amour (+ réalisation, CM) – Les grandes manoeuvres (René Clair) – 1957  Maigret tend un piège (Jean Delannoy) – 1958  Les grandes familles (Denys de La Patellière) – 1959  125, rue Montmartre (Gilles Grangier) – Le secret du chevalier d’Eon (Jacqueline Audry) – Préméditation ? (André Berthomieu) – Le baron de l’écluse (Jean Delannoy) – Le Saint mène l’enquête (Jacques Nahum) – 1960  Un soir sur la plage (Michel Boisrond) – La mort de Belle (Édouard Molinaro) – 1961  Amours célèbres, [Sketch : « Les comédiennes »] (Michel Boisrond) – Les sept péchés capitaux, [sketch : « La luxure »] (Jacques Demy) – Legge di guerra (La loi de la guerre) (Bruno Paolinelli) – Le septième juré (Georges Lautner) – 1962  Le Doulos (Jean-Pierre Melville) – 1963  L’année du bac (José-André Lacour & Maurice Delbez) – La peau douce (François Truffaut) – 1964  Le hasard et l’amour (Claude Pierson, CM) – 1965  Chroniques de France : Théâtre de France (Yves Allain, CM documentaire) – De dans van de reiger (La danse du héron) (Fons Rademakers) – Les deux orphelines (Riccardo Freda) – 1966  La vingt-cinquième heure (Henri Verneuil) – 1967  Le franciscain de Bourges (Claude Autant-Lara) – 1969  L’ardoise (Claude Bernard-Aubert) – 1970  Comptes à rebours (Roger Pigaut) – 1971  The assassination of Trotsky (L’assassinat de Trotsky) (Joseph Losey) – Un flic (Jean-Pierre Melville) – 1972  L’héritier (Philippe Labro) – 1973  L’ironie du sort (Édouard Molinaro) – 1978  Le cavaleur (Philippe de Broca) – Je te tiens, tu me tiens par la barbichette (Jean Yanne) – 1979  Le mouton noir (Jean-Pierre Moscardo) – 1980  Pile ou face (Robert Enrico) – 1981  Le professionnel (Georges Lautner) – 1983  Le fou du Roi (Yvan Chiffre) – 1987/1990  Le radeau de la méduse (Iradj Azimi) – 1988  Les tisserands du pouvoir (Jean Fournier, + version TV) – Équipe de nuit (Claude d’Anna) – 1999  La dilettante (Pascal Thomas).
Télévision : 1951  Il faut qu’une porte soit ouverte où fermée (Louis Cuny) – 1954  Le misanthrope (René Lucot) – 1955  La Cerisaie (Jean-Paul Carrère) – Compagnie Renaud-Barrault : Les fausses confidences (Marcel L’Herbier) – 1956  Compagnie Renaud-Barrault : La seconde surprise de l’amour (Jean-Paul Carrère) – 1957  Madeleine Renaud – Jean-Louis Barrault (Denise Billon, documentaire) – 1958  Compagnie Renaud-Barrault : La répétition ou l’amour puni (Jean-Paul Carrère) – 1959  Compagnie Renaud-Barrault : Le fils de l’homme (Jean-Paul Carrère) – 1960  Compagnie Renaud-Barrault : Amphitrion (Jean-Paul Carrère) – 1960  L’âne et le ruisseau (Roger Kahane) – Cécile ou l’école des pères (Roland Bernard) – 1962  Monsieur « Il » (Ange Casta) – La nuit de nos adieux (Georges Lacombe) – Le chevalier de Maison-Rouge (Claude Barma) – 1964  Compagnie Renaud-Barrault : La double inconstance (Jean-Marie Coldefy) – 1965  Le bonheur conjugal (Jacqueline Audry) – 1966  Compagnie Renaud-Barrault : La cerisaie (Jean-Paul Sassy) – 1967  Candida 67 (Pierre Badel) – Paul et Virginie (Jacques de Casembroot) – La vie parisienne (Yves-André Hubert) – 1969  Tout pour le mieux (Pierre Dux) – 1970  Au théâtre ce soir : Un ami imprévu (Pierre Sabbagh) – 1971  Les enquêtes du commissaire Maigret : Maigret en vacances (Claude Barma) – Le misanthrope (Pierre Dux) – Le pour et les contre : Rudolph Hess (Claude Barma) – 1972  Les sous-locs (Jean-Paul Sassy) – Au théâtre ce soir : Double jeu (Pierre Sabbagh) – Les saintes chéries : Ève et l’inventeur (Philippe Agostini) – 1974  Au théâtre ce soir : Candida 74 (Georges Folgoas) – Au théâtre ce soir : L’amour fou (Pierre Sabbagh) – 1978  Amphitrion (Georges Paumier, captation) – Claudine : Claudine à l’école, Claudine à Paris & Claudine en ménage (Édouard Molinaro) – Un ennemi du peuple (Abder Isker, captation) – 1979  La pitié dangereuse (Édouard Molinaro) – Au théâtre ce soir : Tout est dans le jardin (Pierre Sabbagh) – Orient express : Wanda (Bruno Gantillon) – 1980  Au théâtre ce soir : Homicide par prudence (Pierre Sabbagh) – 1981  La mémoire courte (Georges Paumier, captation) – Les dossiers de l’écran : Le pain de fougère (Alain Boudet) – 1982  Les invités (Roger Pigaut) – Siegried (Georges Paumier, captation) – 1983  Au théâtre ce soir : L’amour fou (Georges Paumier) – 1984  Tout compte fait (Michel Wyn) – La bavure (Nicolas Ribowski) – Ces chers disparus : Françoise Dorléac (Denis Derrien, documentaire) – 1985  La dixième de Beethoven (Jean-Paul Roux, captation) – Un otage (Lazare Iglésis, captation) – Les oeufs de l’autruche (Josée Dayan, captation) – 1988  L’eterna giovinezza (Vittorio de Sisti) – 1989  Les grandes familles (Edouard Molinaro) – 1990  Cambiamento d’aria (Gian-Petro Calasso) – Les enquêtes du commissaire Maigret : Maigret à New York (Stéphane Bertin) – 1991  Le piège (Serge Moati) – 1992  L’elixir d’amour (Claude d’Anna) – La cavalière (Robert Mazoyer) – 2001  Gabin gueule d’amour (Michel Viotte, documentaire). Voxographie (notamment) : Voix du récitant :  1946  Au temps des fiacres (Jean R. Legrand, CM documentaire) – 1949  L’évangile de la pierre (André Bureau, CM documentaire) – 1950  La course de taureaux (Pierre Braunberger, documentaire) – 1951  Avec André Gide (Marc Allégret, documentaire) – Chagall (Robert Hessens, CM documentaire) – Palais Royal (Jean Béranger, CM documentaire) – 1953  Haussmann et la transformation de Paris (Jean Leduc & Pierre Mignot, CM documentaire) – 1954  Georges Brasue (André Bureau, CM, documentaire TV) – 1955  Impressions de New York (François Reichenbach, CM documentaire) – New York Ballade (François Reichenbach, CM) – 1956  Une tâche difficile (Jean Leduc, CM documentaire) – 1957  Les alchimistes (Édouard Molinaro, CM documentaire) – Les marchands de rien (Daniel Lecomte, CM documentaire) – 1958  À la rencontre de Jean-Sebastien Bach (Pierre Viallet & Denise Glaser, CM documentaire) – 1959  Les seigneurs de la forêt (Henry Brandt & Heinz Sielmann) – Sen noci svatojanske (Le songe d’une nuit d’été) (Jiri Trnka, animation, version française) – Viennent les jours (Serge Roullet, CM documentaire) – Soleil de pierre (Daniel Lecomte, CM documentaire) – La Lozère (M. Provençal, CM documentaire) – 1960   Manureva (Claude Pinoteau, CM documentaire) – Face au danger (Hervé Bromberger, CM documentaire) – Demain Paris (Michel Boschet & André Martin, CM documentaire) – 1961  La Fayette (Jean Dréville) – Le temps d’une vocation : Marcel Proust (Jacques Letellier, CM documentaire) – 1962  Le bonheur d’être aimée (Henri Storck, CM documentaire) – La France à grand spectacle (Serge Roullet, CM documentaire) – Et la terre cessa d’enfanter (Pierre Fattori & Marcel Sire, CM documentaire) – Chou caillou hibou (Daniel Lecomte, CM documentaire) – 1963  Le soir de notre vie (Jacques Valentin, CM documentaire) – Les malheurs de la guerre (Henri Storck, CM documentaire) – Portrait souvenir : Paul Claudel (Jacques Demeure, court-métrage) – 1964  Opus 1er (Philippe Brunet, CM documentaire) – Mozart, le rossignol et la mort (Madeleine Guillon, CM documentaire) – La chapelle de Romchamp (Jacques de Casembroot, CM documentaire) – 1965  Le nouvel âge de pierre (M.P. Hubrecht, CM documentaire) – 1967  Le rouge (Roger Leenhardt, CM documentaire) – Tu moissonneras la tempête (R.P. Bruckberger, documentaire) – Les enquêtes du commissaire Maigret : Cécile est morte (Claude Barma, TV) – Les enquêtes du commissaire Maigret : La tête d’un homme (René Lucot, TV) – 1968  Les enquêtes du commissaire Maigret : Félicie est là (Claude Barma, TV) – Les enquêtes du commissaire Maigret : Le chien jaune (Claude Barma, TV) – Les enquêtes du commissaire Maigret : Signé Picpus (Jean-Pierre Decourt, TV) – 1969  Les enquêtes du commissaire Maigret : La nuit du carrefour (Claude Barma, TV) – Les enquêtes du commissaire Maigret : La maison du juge (René Lucot, TV) – Le pays des marguerites (Henri Antoine & Francette Marquis, CM documentaire) – 1972  Le serpent (Henri Verneuil) – Les rois maudits (Claude Barma, TV) – 1981  Paris-jardins (Jean-Marc Ripert, CM documentaire) – Autres : 1960  La Française et l’amour [sketch : « L’adolescence »] (Jean Delannoy, voix du speaker) – 1999  En face (Mathias Ledoux).

Fragments d’un dictionnaire amoureux : Dino Risi

Annonce de la mort de Dino Risi, Cet étudiant en  médecine fit ses débuts comme créateurs chez « Les calligraphes » dans les années 40. Après la réalisation de films documentaires et de courts-métrages, il se lance dans la réalisation. En France, sa reconnaissance fut assez tardive, beaucoup de films sortirent ne sortirent pas par ordre chronologique. On continue d’ailleurs à le découvrir, certains films ne connurent une édition DVD que très récente comme « Il giovedi » ou « Il vedovo » – on retrouve un entretien très émouvant en français avec lui dans ce dernier, tourné en janvier 2008 – . Raymond Lefèvre le cernait à la perfection dans la revue Cinéma 74, N°190-191 : « …plus que l’amertume d’un « fanfaron » au style brillant, ou que par l’impertinence d’un film comme « La femme du prêtre », nous le connaissons surtout par la maîtrise qu’il a su apporter au film à sketches, ce genre si difficile. Depuis « Les monstres » jusqu’au récent « Sexe fou », il nous donne une étonnante galerie de portraits misant chaque fois sur une situation ou un gag qui transcende toute notion de bon ou de mauvais goût. C’est dire que ce jusqu’au-boutiste des bizarreries psychologique ou sexuelles ne fait pas toujours l’unanimité. Son humour ne connaît aucune retenue, les conventions de la bienséance sombrent dans les excès de la perversité cocasse. Et Dino Risi, avec le plus grand des sérieux et le plus ironique des sourires, affirme que toute normalité est une maladie. Avec un tel a priori, tout devient alors possible ». Il connaît une popularité avec « Pauvre mais beaux » mettant en scène deux jeunes romains désœuvrés séduit par la même femme. Il était l’un des meilleurs éléments de l’âge d’or de la comédie italienne, son sens de la farce lui permettant d’aller loin dans la dénonciation des institutions italiennes comme dans « Au nom du peuple italien », où il oppose un Vittorio Gassman au sommet de son art en industriel véreux face à Ugo Tognazzi qui personnifie un juge intègre. Il était volontiers vachard, il ne manque pas par d’exemple d’égratigner Michelangelo Antonioni dans « Le fanfaron ». Il n’a pas son pareil pour mettre en valeur les 4 mousquetaires de la comédie Vittorio Gassman, Nino Manfredi, Alberto Sordi et Ugo Tognazzi, en utilisant au maximum leurs aptitudes à la composition. Le film à sketch lui permet de portraiturer ces contemporains avec une rare acidité comme dans le chef d’œuvre du genre « Les monstres », festival Ugo Tognazzi et Vittorio Gassman à l’aise dans tous les registres.  Il a signé ainsi d’authentiques chefs d’oeuvres comme « Une vie difficile » – cliquez sur le lien -, une biographie caustique d’une Italie qui essaie de surmonter les difficultés tout en défiant les nantis, à l’instar d’un Alberto Sordi crachant sur des voitures de luxe un soir de grande cuite. Il donna même de grands rôles à des comédiens français comme Jean-Louis Trintignant en jeune timoré dans « Le fanfaron » – choisi parce que sa silhouette était la même qu’un figurant tournant dans un Rome désert, le film devant être joué par Jacques Perrin. Coluche trouve avec lui son meilleur rôle – mais il semble s’être désintéressé du film après une coupure suite à une maladie du comédien Beppe Grillo – dans « Le fou de guerre ». En chirurgien fou exerçant dans un désert Lybie en 1940, il montre sa vulnérabilité derrière une fascination morbide pour la guerre. Finalement plus on aime un cinéaste – et c’est ici mon cas – plus il me semble difficile de l’évoquer. A recommander chaudement le livre qui lui est consacré, « Dino Risi, maître de la comédie italienne »,  par Valerio Caprara (Gremese international, 1996), pour la version française. On retrouve son humour, il relate ses films avec une singulière franchise, comme avec les difficultés du tournage de « Rapt à l’italienne » avec un Oliver Reed en constant état d’ébriété. Dino Risi était un des seigneurs du cinéma mondial. on y retrouve aussi des « mini maximes », comme « Je suis un raté réussi » ou « C’est après la mort qu’on saura si on valait quelque chose ».

 

 

 

 

Filmographie : 1946  I bersaglieri della Signora (CM) – Barboni (CM) – Verso la vita (CM) – 1947  Pesctorella (CM) – Strade di Napoli (CM) – Tigullio minore (CM) – Cortili (CM) – 1948  Costumi e bellezze d’Italia (CM) – Cuore rivelatore (CM) – La fabbrica del Duomo (CM) – Segantini – Il pittore della montagna (CM) – 1848 (documentaire) – Il grido della città (documentaire) – 1949  La città dei traffici (CM) – Caccia in brughiera (CM) – La montagna di Luce (CM) – Vince il sistema (CM) – Terra Ladina (CM) – Il siero della verità (CM) – Sedita spiritica (CM) – 1950  L’isola bianca (CM) – Il grido della città (CM) – Buio in sala (CM) – Fuga in città (CM) – 1952  Vacanze col gangster – 1953  Viale della speranza (Le chemin de l’espérance) – Amore in città (L’amour à la ville) (sketch : [« Paradiso per 4 ore » / « Quatre heures de Paradis »] – 1955  Il segno di Vernere (Le signe de Vénus) – Pane, amore, e… (Pain, amour, ainsi soit-il) –  1956  Poveri ma belli (Pauvres mais beaux) – 1957  La nonna Sabella (L’imossible Isabelle) – Bella ma povere (Ma soeur et moi) – 1958  Venezia, la luna e tu (Venise, la lune et toi…) – 1959  Il vedovo (Titre DVD : Id – Le veuf) – Il mattatore (L’homme aux cents visages) – 1960  Un amore a Roma (L’inassouvie) – 1961  A porte chiuse – Una vita difficile (Une vie difficile) – 1962  La marcia su Roma (La marche sur Rome) – Il sorpasso (Le fantaron) – 1963  Il successo (co-réalisation, film commencé par Mauro Morassi) – I mostri (Les monstres) – Il giovedi (Titre DVD : Id) – 1964  Il gaucho – Le bambole (Les poupées), [sketch : « La telefonat »] – 1965  I complessi (Les complexés), [sketch « Una giornata decisiva »] – L’ombrellone (Play boy party) – 1966  I nostri mariti, sketch : « [Il marito di Attilia »] – Operazione San Gennaro (Opération San Gennaro) – 1967   Il tigre (L’homme à la Ferrari) – Il profeta – 1968  Straziami ma di baci saziami (Fais-moi mal mais couvre-moi de baisers) – 1969  Vedo nudo (Une poule, un train et quelques monstres) – Il giovane normale – 1970  La moglie del perte (La femme du prêtre) – 1971  Noi donne siamo fatte cosi (Moi, la femme) – In nome del popolo italiano (Au nom du peuple italien) – 1972  12 dicembre (co-réalisation, film collectif) – 1973  Mordi e fuggi (Rapt à l’Italienne) – Sessomato (Sexe fou) – 1974  Profumo di donne (Parfum de femme) – 1975  Telefoni bianchi (La carrière d’une femme de chambre) – 1976  Anima persa (Âmes perdues) – 1977  La stanza del vescovo (La chambre de l’évêque) – Il nuovi mostri (Les nouveaux monstres), [sketches : « Con i salut idegl iamici », « Tantum ergo », « Pornodiva », « Mammina Mammona » &  « Senza Parol »] – 1978  Primo amore (Dernier amour) – 1979  Caro papà (Cher papa) – 1980  Sono fotogenico (Je suis photogénique) – Les séducteurs / Sunday lovers / I seduttori della Domenica, [sketch : « Armando’s notebook » / « Rome »] – 1981  Fantasma d’amore (Fantôme d’amour) – 1982  Sesso e violentieri (Les derniers monstres) – 1983  …e la vita continua (Et la vie continue) (TV) – 1984  Le bon roi Dagobert  / Dagobert – Scemo di guerra (Le fou de guerre) – 1986   Il commissario lo Gatto (co-réalisation avec Claudio Risi) – Carla. Quattre storie di donne (TV) – 1988  Teresa – Il vizio di vivere (TV) – La ciocciara (TV) – 1989  Vita coi figli (TV) – Tolgo il disturbo (Valse d’amour) – 1991  Missione d’amore (La voie de l’amour) (TV) – 1996  Giovani e belli – Esercizi di stile, [sketch : « Myriam »] – 2002  Le ragazze di Miss Italia (TV). Comme scénariste ; 1951  Anna (Alberto Lattuada) – Totò e i re di Roma (Steno & Mario Monicelli) – 1952  Gli eroi della domenica (Les héros du dimanche) (Mario Camerini) – 1956  Montecarlo (Une histoire à Monte Carlo) (Samuel Taylor) –   1957  Anna di Brooklyn (Anna de Brooklyn) (Vittorio De Sica, Reginald Denham & Carlo Lastricatti) – 1992  Scent of a woman (Le temps d’un week-end) (Martin Brest, remake de « Parfum de femmes »). Comme assistant-réalisateur :  1941  Piccolo mondo antico (Le mariage de minuit) (Mario Soldati) – 1942  Giacomo l’idealista (Alberto Lattuada) – Divers : 1990  Il muro di gomma (Marco Risi, voix seulement).   

 

©   Le coin du cinéphage (reproduction strictement interdite, textes déposés)

Fragments d’un dictionaire amoureux : Mel Ferrer

Annonce de la mort de Mel Ferrer, le 2 juin dernier à Carpinteria en Californie à l’âge de 90 ans. Il semble assez réducteur de ne retenir de lui son mariage avec Audrey Hepburn de 1954 à 1968, car il a une filmographie impressionnante comme acteur de Jean Renoir à Umberto Lenzi. Ce littéraire, étudiant à Princeton, avec eu un prix littéraire pour son livre pour enfant « Tito’s Hats ». Il se lance sans trop de succès dans l’édition, avant de monter en scène à Broadway comme danseur. Il participa à la fondation de la compagnie théâtrale « Jolla playhouse ». Il débute à Hollywood dans « Frontières invisibles », où il joue un médecin d’origine noir sans le paraître, dont l’engagement sera refusé à la découverte de ses véritables racines. Sa carrière est honorable, même si certains cinéphiles le trouvent falot, il marque plusieurs de ses compositions, tel le vil marquis de « Scaramouche », avec un duel d’anthologie avec Stewart Granger, ou le dernier survivant rival d’Harry Bellafonte dans « Le monde, la chair et le diable », qui affirme « sa suprématie blanche », pour s’approprier Inger Stevens, car ils sont les trois seuls survivants sur la terre après un cataclysme nucléaire. Il participe aussi bien à des comédies musicales en marionnettiste dans « Lili », à des reconstitutions historiques comme « Guerre et paix » et « La chute de l’empire romain », en passant par le film historique comme dans le plaisant remake « Les mains d’Orlac », en pianiste dont on a greffé des mains d’assassins. Fritz Lang lui donnera l’un de ses rôles les plus mémorables dans « L’ange des maudits » en tireur célèbre, face à Marlene Dietrich qui joue sa maîtresse. Il tournera des années 80 à 90 dans le cinéma de série B italien ou espagnol, très accueillant pour les comédiens américains un peu en bout de course. Mais Rainer Werner Fassbinder qui choisissait souvent des stars internationales, le dirige dans « Lili Marleen », en avocat aidant les réfugiés juifs dans la seconde guerre mondiale. Sa connaissance du français lui permit de jouer dans plusieurs films chez nous, on le retrouve ainsi en voisin d’Ingrid Bergman, adepte de « la paresse universelle pour les pauvres comme pour les riches » dans « Elena et les hommes » pour Jean Renoir. Sa carrière comme réalisateur ne semble pas bénéficier d’une grande interprétation comme dans « Vertes demeures » où il dirigeait sa femme « Audrey Hepburn : citons Guy Allombert dans « La saison cinématographique 1960 », « ...Comme Audrey Hepburn a un très joli minois, Mel Ferrer s’es appliqué à « faire de la poésie », dans une forêt aussi extraordinaire que verdâtre, où folâtrent faons et papillons, et qui essaie en vain de nous faire croire quelle est la forêt d’Ondine et du Grand Meaulnes » (…) « L’ensemble, platement mis en scène, souvent mal joué (Lee J. Cobb est effroyable), se supporte très difficilement, au milieu de couleurs fadement verdâtres et dans des flots de musique qui est parfois signée Villa-Lobos ». Laissons-lui le bénéfice du doute. Pour plus d’infos vous pouvez visiter Mel Ferrer fan site.

Filmographie : Comme acteur : 1947  The fugitive (Dieu est mort) (John Ford) (+ assistant réalisateur) – 1949  Lost boundaries (Frontières oubliées / Frontières invisibles) (Alfred L. Werker) – 1950  Born to be bad (Id / Lit de roses) (Nicholas Ray) –  1951  The braves bulls (Corrida de la peur) (Robert Rossen) –  1952  Rancho Notorious (L’ange des maudits) (Fritz Lang) – Scaramouche (Id) (George Sidney) – Lili (Id) (Charles Walters) – 1953   Saadia (Id) (Albert Lewin) – 1954 Knights of the round table (Les chevaliers de la table ronde) (Richard Thorpe) – 1955 Proibito (Du sang dans le soleil) (Mario Monicelli) – Fledermaus’55 (Oh… Rosalinda !) (Emeric Pressburger & Michael Powell) – 1956  War and peace (Guerre et paix) (King Vidor) – Elena et les hommes (Jean Renoir) –  1957 The vintage (Les vendanges) (Jeffrey Hayden) – The sun also rises (Le soleil se lève aussi) (Henry King) –  1958 Fräulein (Tonnerre sur Berlin) ( Henry Koster) – 1958  The world, the flesh and the devil (Le monde, la chair et le diable) (Ronald MacDougall) –  1960 Les mains d’Orlac / The hands of Orlac (Edmond T. Gréville) – L’homme à femmes (Jacques-Gérard Cornu) – Et mourir de plaisir (Roger Vadim) – 1961  I lancieri neri / Charge of the Black Lancers (Les lanciers noirs) (Giacomo Gentilomo) –  Blood and roses – The longest day (Le jour le plus long)) (Bernhard Wicki, Ken Annakin, Andrew Marton & Gerd Oswald) – 1962  Legge di guerra (La loi de la guerre) (Bruno Paolinelli) – Le diable et les dix commandements, [sketch « Luxurieux point ne seras »] (Julien Duvivier) – The fall of the roman empire (La chute de l’empire romain) (Anthony Mann) – 1963  Paris when it sizzles (Deux têtes folles) (Richard Quine) – 1964  Sex in the single girl (Une vierge sur canapé) (Richard Quine) – El Greco (Le Greco) (Luciano Salce, + production) – El señor de la Salle (Luis César Amadori, + production) – 1971 Time for loving (Christopher Miles, + production) – 1973  La chica del molino rojo / Una partita a tre (Eugenio Martín) – 1974  L’antecristo / The antichrist / The tempter (L’Antéchrist / Le baiser de Satan) (Alberto de Martino) – Brannigan (Id) (Douglas Hickox) – 1975  La polizia accusa : Il servizio segreto uccide (La ville accuse) (Sergio Martino) – Hi-riders (Riders) (Greydon Clark) –  Das netz (Le filet) (Manfred Purzer) – Morte sospetta di una minorenne / Milano, morte sospetta di una minorenne (Sergio Martino) – 1976 Il corsaro nero / The black pirate (Le corsaire noir) (Sergio Sollima) – Eaten alive / Death trap (Le crocodile de la mort) (Tobe Hooper) – 1977   L’avvocato della mala (Alberto Marras) – Il gabbiani volano basso (Giorgio Cristallini) – 1978  La ragazza dal pigiama giallo (Flavio Mogherini) – The Amazing Captain Nemo (Le retour du capitaine Nemo) (Alex March, téléfilm distribué en salles en France) -The norseman (Vidéo : Thorvald le viking) (Charles B. Pierce) – Zwischengleis (Wolfgang Staudte) – The fifth floor (Howard Avedis) – L’immoralità (Massimo Pirri) – Stridulum / Il visitatore (Le visiteur maléfique) (Giulio Paradise) – L’isola degli uomini pesce / Screamers (Le continent des hommes poissons) (Sergio Martino, prologue de la version américaine de 1982 seulement) – 1979  Guyana, el crimen del siglo / Guyana: Crime of the century (La secte de l’enfer) (René Cardona Jr) – Il fiume del grande caimano / Alligators (Alligator) (Sergio Martino) – Eaten alive by the cannibals / Emerald jungle / Mangiati vivi dai cannibali (La secte des cannibales) (Umberto Lenzi) – 1980  La invasion de los zombies atomicos / Incubo sulla città contaminata (L’avion de l’apocalypse) (Umberto Lenzi) – Buitres sobre la ciudad / Avvolti sulla città (Gianni Siragusa) –  Lili Marleen (Id) (Rainer Werner Fassbinder) – 1981 Mille milliards de dollars (Henri Verneuil) – Die jäger / Deadly game (Károly Makk) – 1984  Un tenero tramonto (Raimondo Del Balzo) – 1989  Eye of the widow (L’oeil de la veuve) (Andrew V. McLaglen). Télévision (notamment) : 1958  Mayerling – 1978  Sharon : Portrait of a mistress – 1979  Top of the hill – 1980  The memory of Eva Ryker – Fugitive family – – 1982  One shoe makes it murder – 1984  Lesson of love – 1985  Seduce (Dans les griffes de la soie) (Jerrold Freedman) – 1986  Peter the Great (Pierre le Grand) (Marvin Chomsky & Lawrence Schiller) – Outrage ! (Au-dessus de la loi) (Walter Grauman) – 1988  Wild Jack – 1989  Christine Cromwell : Things that go bump in the Night – 1995  Catherine the great (Catherine la Grande) (Marvin J. Chomsky & John Goldsmith). Comme réalisateur : 1945  The girl of the Limberlost – 1950  The secret fury (Fureur secrète) – Vendetta (co-réalisateur avec Max Ophuls & Preston Sturges) – 1951  The racket (John Cromwell, réalisation non créditée de quelques scènes) – 1958  Green Mansions (Vertes demeures) – 1964  The farmer’s daughter (TV) – 1965  Cabriola / Every day is a holiday (+ sujet, scénario et producteur exécutif) – 1984 Falcon Crest : Power play (TV). Production seulement : 1967  Wait until dark (Seule dans la nuit) (Terence Young) – 1971 The night visitor / Salem come to supper (Le visiteur) (Laslo Benedek) – Embassy / Target: Embassy (Baraka à Beyrouth) (Gordon Hessler) – 1972  I want her dead (W) (Richard Quine). Comme répétiteur des dialogues : 1944  Louisiana hayride (Charles Barton) – They live in fear (Josef Bern) –  Sergeant Mike (Henry Levin) –  Together again (Coups de foudre) (Charles Vidor) – Meet Miss Bobby Socks (Glenn Tryon) – 1945  Let’s go steady (Del Lord) – Ten cents a dance / Dancing ladies (Will Jason) – Boston Blackie’s rendezvous / Blachie’s rendezvous (Arthur Dreifuss) – A thousand and one nights / 1001 nights (Aladin et la lampe merveilleuse) (Alfred E. Green).

Fragments d’un dictionnaire amoureux : Bruno Balp

Annonce de la mort le 31 mai dernier de Bruno Balp par Les gens du cinéma, information venue de son ami le comédien Michel Duplaix. Il participe aux cours de Charles Dullin de 1947 à 1949, et devient membre du prestigieux TNP avec Jean Vilar pendant 10 ans. Il avait eu un parcours théâtral brillant comme comédien, du boulevard aux pièces contemporaines, en passant par des numéros au cabaret, jusqu’en 2005 avec « Jonas » d’Elie-Georges Berreby. Son CV est impressionnant, il est dirigé par Roger Blin, Georges Wilson, Raymond Gérôme, Pierre Frank, Jacques Sereys ou Giorgio Strehler. Il avait mis en scène en 2007, la pièce de théâtre d’Anne Fabien « L’auteure ». Au cinéma et à la télévision, il devient une figure indispensable pour figurer les hommes du peuples, comme artisan, bistrotier ou gardien de la paix. On l’imagine aisément associé à un décors parisien disparu, nostalgique et révolu. De par sa bonhomie et sa rondeur, il campait souvent des personnages modestes, comme le personnage de Chasseneuil dans « Les cinq dernières minutes » première manière. On le retrouve face à Raymond Souplex, par exemple dans l’épisode « Des fleurs pour l’inspecteur », fêtant goulûment la promotion de ce dernier comme commissaire, et s’étonnant la tête baissée de ne pas se faire enguirlander par son tempérament habituel. On le retrouve ainsi en gendarme dans « Les compagnons de la marguerite » (1966), complètement déboussolé par le courroux de R.J. Chauffard, campant un commissaire, suite à sa mésaventure de se retrouver marié malgré lui. Il faut le voir en cafetier dans « Les galettes de Pont-Aven » (1975) participer à l’enivrement de Jean-Pierre Marielle qui est l’objet de la moquerie générale, avant d’essayer de le maîtriser – il est beaucoup plus petit – quand ce dernier veut jouer du coup de poing avec André Lacombe. Il devient une figure famillière et attachante, on est donc surpris de le voir faire preuve d’une certaine hardiesse dans « Une vraie jeune fille », en père ambigu de Charlotte Alexandra. Sa connaissance de la langue anglaise, lui avait permis de jouer à Philadelphie et à New York le rôle titre de la pièce « Herr Karl » (source Théâtreonline) et de participer à quelques tournages anglo-saxons en France. Artiste complet, il était également une grande figure du doublage voir le blog dédié au doublage de Objectif cinéma. On pouvait lire dans l' »Annuaire biographique du cinéma et de la télévision 1962-1963″ (Contact-Éditions), qu’il avait été déporté à Dachau. La source Blog de shoah nous apporte des précisions. Il avait un site officiel consultable ici. Annonce aussi ces derniers jours de la mort du cinéaste Joseph Pevney.

Filmographie : 1946  Le silence est d’or (René Clair) – 1953  L’harmonica à travers les âges (CM) – Raspoutine (Georges Combret) – 1954  French cancan (Jean Renoir) – 1956  Le sang à la tête (Gilles Grangier) – La roue (André Haguet) – Paris, Palace Hôtel (Henri Verneuil) – Reproduction interdite (Gilles Grangier) – Que les hommes sont bêtes (Roger Richebé) – Fric-frac en dentelles (Guillaume Radot) – 1957  Quand la femme s’en mêle (Yves Allégret) – Montparnasse 19 (Jacques Becker) – Vive les vacances ! (Jean-Marc Thibault) – 1958  Cette nuit-là (Maurice Cazeneuve) – Le miroir à deux faces (André Cayatte) – 1958  Madame et son auto (Robert Vernay) – Une balle dans le canon (Charles Gérard & Michel Deville) – Le petit prof (Carlo Rim) – Archimède le clochard (Gilles Grangier) – 1959  Un témoin dans la ville (Édouard Molinaro) – Maigret et l’affaire Saint-Fiacre (Jean Delannoy) – Le baron de l’écluse (Jean Delannoy) – 1960  La famille Fenouillard (Yves Robert) – Les vieux de la vieille (Gilles Grangier) – Le caïd (Bernard Borderie) – 1961  Le rendez-vous de minuit (Roger Leenhardt) – La belle américaine (Robert Dhéry) – Le crime ne paie pas, [sketch « L’affaire Hugues »] (Gérard Oury) – 1962  Ballade pour un voyou (Claude-Jean Bonnardot) – 1966  Les compagnons de la marguerite (Jean-Pierre Mocky) – Le jardiner d’Argenteuil (Jean-Paul Le Chanois) – 1969  Claude et Greta (Max Pécas) – 1972  Les bas d’Agnès (Jacques Gurfinliel, CM) – La scoumoune (José Giovanni) – Les volets clos (Jean-Claude Brialy) – 1974  La moutarde me monte au nez (Claude Zidi) – Borsalino & Co (Jacques Deray) – Que la fête commence (Bertrand Tavernier) – Opération Lady Marlène (Robert Lamoureux) – 1975  Les galettes de Pont-Aven (Joël Séria) – Docteur Françoise Gailland (Jean-Louis Bertuccelli) – Une vraie jeune fille (Catherine Breillat) – 1976  Le pays bleu (Jean-Charles Tacchella) – Bartleby (Maurice Ronet, téléfilm diffusé en salles) – 1978  Freddy (Robert Thomas) – La carapate (Gérard Oury) – Les démons de midi (Christian Paureilhe) – 1979  Retour en force (Jean-Marie Poiré) – Sacrés gendarmes (Bernard Launois) – 1980  San Antonio ne pense qu’à ça (Joël Séria) – 1981  Un crime d’amour (Guy Gilles) – Orage (Gérard Grenier, CM) – Ingenjör Andrées luftfärd (Le vol de l’aigle) (Jan Troell) – 1982  Une pierre dans la bouche (Jean-Louis Leconte) – 1985  Le gaffeur (Serge Pénard) – 1986  Twist again à Moscou (Jean-Marie Poiré) – 1991  La souris du Père Noël (Vincent Monluc, CM d’animation, voix seulement) – 1994  Jeux de mains (Pascal Lahmani, CM) – 2000  An Leabhar (Robert Quinn, CM).

Télévision (notamment) : 1957  Mister Bartleby / Bartleby, l’illustre écrivain (Claude Barma) – Le tour du monde par deux enfants (William Magnin, série TV) – 1959  La nuit de Tom Brown (Claude Barma) – Le jeu des chagrins (Pierre Viallet) – En votre âme et conscience : L’affaire Danval (Claude Barma) – Jean le Maufranc (Philippe Ducrest) – 1960  Cyrano de Bergerac (Claude Barma) – 1962  Les cinq dernières minutes : La tzigane et la dactylo (Pierre Nivollet) – Mesdemoiselles Armande (René Lucot) – Pauline et le jeu (François Gir) – Les cinq dernières minutes : C’était écrit (Claude Loursais) – Le joueur (François Gir) – Elle s’abaisse pour vaincre (Étienne Fuselier) – Monsieur « Il » (Ange Casta) – Le chevalier de Maison-Rouge (Claude Barma) – 1964  La passerelle de l’Artémise (Anne-Marie Ullmann) – L’abonné de la ligne U (Yannick Andréi) – Les cinq dernières minutes : Quand le vin est tiré (Claude Loursais) – 1965  Les cinq dernières minutes : Des fleurs pour l’inspecteur (Claude Loursais) – 1967  Vidocq : Le crime de la mule noire (Claude Loursais) – Vidocq : La baraque aux 36 étoiles (Claude Loursais) – Les habits noirs (René Lucot) – 1969  Allô police : Le déjeuner de Suresnes (Michel Strugar) – Un homme à terre (Louis Grospierre) – Fortune (Henri Colpi) – Le trésor des Hollandais (Philippe Agostini) – 1970  Nemo (Jean Bacqué) – Tête d’horloge (Jean-Paul Sassy) – La mort de Danton (Claude Barma) – 1971  Aux frontières du possible : Le dossier des mutations (Victor Vicas) – 1972  Mauprat (Jacques Trébouta) – Les rois maudits : La reine étranglée (Claude Barma) – 1973  L’enfant de l’automne (Jean-Jacques Goron) – Poker d’as (Hubert Cornfield) – 1974  Les bâtisseurs d’empire (Jaime Jaimes) – Un curé de choc : Le nouveau curé (Philippe Arnal) – Malaventure : Monsieur seul (Joseph Drimal) – La logeuse (Luc Godevais) – 1975  Les renards (Philippe Joulia) – Erreurs judiciaires : Course contre la montre (Jean Laviron) – 1976  L’inspecteur mène l’enquête : L’anniversaire de Céline (Marc Pavaux) – 1976  Au théâtre ce soir : Am-Stram-Gram (Pierre Sabbagh) – Mini-chroniques (Jean-Marie Coldefy) – 1977  Désiré Lafarge : Désiré Lafarge prend le train (Jean-Pierre Gallo) – Messieurs les jurés : L’affaire Lieutort (André Michel) – 1978  Brigade de mineurs : L’enfant du pays (Jean Chapot) – Les brigades du tigre : Les demoiselles du Vésinet (Victor Vicas) – Les enquêtes du commissaire Maigret : Maigret et le tueur (Marcel Cravenne) – 1979  Histoires de voyous : Les marloupins (Michel Berny) – Une fille seule (René Lucot) – Les dossiers éclatés : Mort non naturelle d’un enfant naturel (Roger Kahane) – L’étrande Monsieur Duvallier : Tire-Lire (Victor Vicas) – Joséphine ou la comédie des ambitions (Robert Mazoyer) – Le tour du monde en 80 jours (André Flédérick, captation) – Au théâtre ce soir : Beau-fils et fils (Pierre Sabbagh) – Les amours de la belle époque : Petite madame (René Lucot) – L’âge bête (Jacques Ertaud) – 1980  Jean Jaurès : vie et mort d’un socialiste (Ange Casta) – Arsène Lupin joue et perd (Alexandre Astruc) -1981  Le roman du samedi : L’agent secret (Marcel Camus) – Samantha (Victor Vicas) – Le boulanger de Suresnes (Jean-Jacques Goron) – La vie des autres : L’ascension de Catherine Sarrazin (Jean-Pierre Prévost) – Fini de rire, fillette (Edmond Tiborowsky) – 1982  Julien Fontanes, magistrat : Une fine lame (François Dupont-Midy) – Le pouvoir de l’inertie (Jean-François Delassus) – L’enlèvement de Ben Bella (Pierre Lefranc) – Le secret des Andrônes (Sam Itzkovitch) – Siegfried (Georges Pommier) – 1983  Médecins de nuit : Quingaoshu (Emmanuel Fonlladosa) – 1984  Einstein (Lazare Iglèsis) – 1985  Histoires vécues : L’honneur des Canlorbe (Jean Kerchbron) – 1986  Julien Fontanes, magistrat : Un dossier facile (Patty Villiers) – 1987  Race for the bomb (La course à la bombe) (Jean-François Delassus & Allan Eastman) – 1988  Un château au soleil (Robert Mazoyer) – 1990  La nuit africaine (Gérard Guillaume) – Haute tension : Fatale obsession (Catherine Corsini) – 1991  Un beau petit milliard (Pierre Tchernia) – Imogène : 3615 bisé marine (Jean-Daniel Verhaeghe) – 1993  Une journée au Luxembourg (Jean Baronnet) – Tribunal : L’irréparable (Bernard Dumont, CM).

Fragments d’un dictionnaire amoureux : Sydney Pollack

Annonce de la mort de Sydney Pollack, dans la nuit de lundi à mardi, à Los Angeles, des suites d’un cancer à l’âge de 73 ans. Sur ses méthodes de travail notamment pour le scénario et sur son parcours de réalisateur, l’analyse de référence reste celle de Jean-Pierre Coursodon et Bertrand Tavernier dans l’indispensable « 50 ans de cinéma américain ». Il débute au comme réalisateur au cinéma avec « Trente minutes de sursis » en 1965, avec Sydney Poitier en étudiant bénévole dans un centre d’aide aux désespérés, qui tente de sauver en ligne une suicidaire interprétée par Anne Bancroft. Il débute ensuite une collaboration fructueuse de films avec Robert Redford, de 7 films. Dans « Propriété interdite » (1966), il interprète un homme chargé de licencier des ouvriers d’une société de chemins de films, en pleine crise économique dans les années 30. Il tombera amoureux de la jeune Alva – Natalie Wood éblouissante -, la fille des propriétaires de l’hôtel où il réside. Il tourne ensuite avec Burt Lancaster dans « Chasseur de scalp » où il l’utilise en trappeur, et dans « Un château en enfer », où il campe un officier américain durant la seconde guerre mondiale investissant un château des Ardennes dans une ambiance presque fantastique. Il signe une belle adaptation du roman d’Horace Mc Coy avec « On achève bien les chevaux », montrant la tragique exploitation de la dépression aux Etats-Unis avec un marathon de danse, avec Michael Sarrazin et Jane Fonda. Dans « Jeremiah Johnson » (1972), préfiguration du récent « Into the wild » de Sean Penn, Redford, qui participe également au scénario, joue le rôle titre d’un homme vivant en 1850, choisissant de s’isoler en essayant de survivre dans les hostiles Montagnes Rocheuses. C’est un film d’une grande beauté formelle et une belle réflexion sur un citadin voulant fuir la barbarie des hommes, se retrouvant face à une nature tout aussi rude. « Nos plus belles années » est l’adaptation d’un roman à succès d’Arthur Laurents, mettant en scène la romance de Redford et Barbara Streisand, et racontant leur couple de 1937 à 1950, mais « La chasse aux sorcières » anti-communiste à Hollywood est aussi évoquée. « Les trois jours du Condor », toujours avec Redford, est une formidable réussite, un thriller et une ode au « quatrième pouvoir » qu’est le journalisme, avec un formidable Max Von Sydow. Il offre l’un des derniers grands rôles de Robert Mitchum dans « Yakuza », en enquêteur nippophile. Al Pacino est formidable dans « Bobby Deerfield », mélodrame trop sous-estimé en pilote automobile tombant amoureux d’une leucémique jouée par Marthe Keller. Paul Newman est également formidable dans « Absence de malice », en fils de truand injustement soupçonné et « Tootsie » malgré une improbable composition de Dustin Hoffman reste un film qui a beaucoup de charme. Si certaines de ses oeuvres déçoivent – « Le cavalier électrique », « Sabrina » – pâle remake du film de Billy Wilder, « La firme » -, avec la mort de Sydney Pollack, c’est tout un âge d’or du cinéma américain qui part avec lui. Une œuvre foisonnante et lyrique, souvent d’un romanesque flamboyant – « Out of Africa », « Havana » – ce dernier étant à réévaluer -. Sur « L’interprète » voir l’humeur du moment ici. Mais il n’omet pas de donner un constat social des Etats-Unis – il avait abandonné en raison de sa maladie, la réalisation du téléfilm « Recount » sur la polémique en 2002, du recomtage de voix en Floride à l’éléction présidentielle américaine -, ou en faisant un documentaire plus intimiste sur l’architecte Frank Gehry. Il était excellent comme acteur également, dans « Maris et femmes » de Woody Allen, où marié à Judy Davis il annonce son intention de divorcer à un couple d’amis campé par Allen lui-même et Mia Farrow, cette annonce changera la donne pour les deux couples. Il remplace Harvey Keitel comme acteur sur le tournage de « Eyes wide shut », où il excelle dans un rôle particulièrement ambigu. Un tournage difficile avec ce perfectionniste de Kubrick, Pollack raconte dans le documentaire « A life in picture », avoir passé trois semaines dans une salle de billard pour une seule scène. On l’avait revu l’an dernier en dirigeant d’un grand cabinet d’avocats dans »Michael Clayton ». Michèle Leon a signé un excellent livre à son sujet « Sydney Pollack » (Éditions Pygmalion / Gérard Watelet, 1991), où le réalisateur s’exprime sur ses films, comportant un témoignage du très discret Robert Redford sur leur amitié commune. Annonce également de la mort de Christine Fersen qui était la doyenne de la Comédie Française.

Filmographie : Comme réalisateur : 1961  Cain’s Hundred : King of the mountain (TV) – 1962  The Alfred Hitchcock hour : The black curtain (TV) – 1962/1963  Ben Casey (10 épisodes) – 1963  The Alfred Hitchcock hour : Diagnosis danger (TV) – The fugitive : Man on a String (TV) – The defenders : kill or be killed (TV) – 1964  Slattery’s people : What became ot the white tortilla ? (TV) – 1965  The slender thread (Trente minutes de sursis) – 1966  This propriety is condemned (Propriété interdite) – 1967  The scalphunter (Les chasseurs de scalps) – The swimmer (Frank Perry) [réalisation d’une scène avec Janice Rule] –  1968  Castle keep (Un château en enfer) – 1969  They shoot horses don’t they ? (On achève bien les chevaux) – 1972  Jeremiah Johnson (Id) – The way we were (Nos plus belles années) – 1974  The Yakuza (Yakuza) (+ production) – 1975  Three days of the condor (Les trois jours du condor) – 1976  Bobby Deerfield (Id) (+ production) – 1978  The electric horseman (Le cavalier électrique) – 1981  Absence of malice (Absence de malice) (+ production) – 1982  Tootsie (Id) (+ production) – 1985  Out of Africa (Out of Africa, souvenirs d’Afrique) – 1990  Havana (Id) (+ production) – 1993  The firm (La firme) (+ production) – 1995  Sabrina (Id) (+ production) – 1999  Random hearts  (L’ombre d’un soupçon) (+ production) – 2000/2005  Sketches of Frank Gehry (Esquisses de Frank Gehry) (documentaire, + directeur de la photographie) – 2004  The interpreter (L’interprète) (+ producteur exécutif) – Comme acteur : (notamment) 1959  Playhouse 90 : From whom the bells tolls (John Frankenheimer, TV) – Brenner : Family man (TV) – 1960  Alfred Hitchcock presents (Alfred Hitchcock présente) : The countest for Aaron Gold ((Norman LLoyd, TV) – The twillight zone : The trouble with Templeton (Buzz Kulik, TV) – 1962  War hunt (La guerre est aussi une chasse) (Denis Sanders) – 1969  The moviemakers (Jay Anson, CM documentaire) – 1972  The saga of Jeremiah Johnson (Elliot Geisinger, CM documentaire) – 1978  The electric horseman (Le cavalier électrique) (+ réalisation) – 1982  Tootsie (Id) (+ réalisation) – 1991  The player (Id) (Robert Altman) – 1992  Husbands and wives (Maris et femmes) (Woody Allen) – Death becomes her (La mort vous va si bien) (Robert Zemeckis) – 1997  A civil action (Préjudice) (Steven Zaillian) – 1998  Eyes wide shut (Id) (Stanley Kubrick) – 1999  Random hearts (L’ombre d’un soupçon) (+ réalisation) – 2000 Lost Angeles (Eckhart Schnidt, documentaire) – Stanley Kubrick : A life in pictures (Stanley Kubrick, une vie en images) (Jan Harlan, documentaire) – The majestic (Id) (Frank Darbont, voix seulement) – 2001 Changing lanes (Dérapages incontrôlés) (Roger Michell) – 2002  Charlie : The life and art of Charles Chaplin (Richard Schickel, voix du récitant) – 2003  A decade under the influence (Une décennie sous influence) (Ted Demme  Richard LaGravenese, documentaire) – 2004  The last mogul : Life and times of Lew Wasserman (Barry Avrich, documentaire) – The interpreter (L’interprète) (+ réalisateur) – 2005  The needs of Kim Stanley (Dani Minnick, documentaire) – Cineastas contra magnates / Cineastes en accio (Carlos Benpar, documentaire) – Fauteuils d’Orchestre (Danièle Thompson) – 2006  Michael Clayton (Id) (Tony Gilroy) – Boffo ! Tinseltown’s bombs and blockbusters (Bill Couturié, documentaire) – 2007  The Sopranos : Stage 5 (Alan Taylor, TV) – Comme producteur ou producteur exécutif seulement : 1980  On the road again / Honeysuckle Rose (Show bus) (Jerry Schatzberg) – 1983  Songwriter (Alan Rudolph) – 1984  Sanford Meisner : The american theatre’s best kept secret (Nick Doob, documentaire) – 1987  Bright lights, big city (Les feux de la nuit) (James Bridges) – 1989  The fabulous Baker Boys (Susie et les Baker Boys) (Steve Kloves) – Presumed innocent (Présumé innocent) (Alan J. Pakula) – 1990  White palace (La fièvre d’aimer) (Luis Mandoki) – King Ralph (Ralph super king) (David S. Ward) – Dead again (Id) (Kenneth Branagh) – 1991  Leaving normal (Edward Zwick) – 1993  Searching for Bobby Fischer (À la recherche de Bobby Fischer) (Steven Zaillian) – Flesh and Bone (Id) (Steve Kloves) – 1994  Sense and sensibility (Raison et sentiments) (Ang Lee) – 1997  Sliding doors (Pile & face) (Peter Howitt) – 1999  The talented Mr. Ripley (Le talentueux Mr. Ripley) (Anthony Minghella) – Up at the villa (Il suffit d’une nuit) (Philip Haas) – 2000  Blow dry (Coup de peigne) (Paddy Breathnach) – Birthday girl (Nadia) (Jez Butterworth) – 2001  Iris (Richard Eyre) – 2002  The quiet american  (Un américain bien tranquille) (Phillip Noyce) – Heaven (Id) (Tom Tykwer) – Cold Mountain (Retour à Cod Mountain) (Anthony Minghella) –  2003  In the name of love (Shannon O’Rouke, documentaire) – 2004  Forty shades of Blue (Ira Sachs) – 2005  Breaking and entering (Par effraction) (Anthony Minghella) – 2006  Catch a fire (Au nom de la liberté) (Phillip Noyce) – Michael Clayton (Id) (Tony Gilroy) – 2007  Made of honor (Le témoin amoureux) (Paul Weiland) – Leatherheads (Jeux de dupes) (George Clooney) – The n° 1 ladies detective agency (Anthony Minghella) – 2008  Recount (Jay Roach, TV) – Margaret (Kenneth Lonergan) – The reader (Stephen Daltry) – Divers : 1961  The young savages (Le temps du châtiment) (John Frankenheimer, dialogues) – 1985  Nine 1/2 weeks (9 semaines 1/2) (Adrian Lyne, consultant technique).

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