Annonce de la mort de Mel Ferrer, le 2 juin dernier à Carpinteria en Californie à l’âge de 90 ans. Il semble assez réducteur de ne retenir de lui son mariage avec Audrey Hepburn de 1954 à 1968, car il a une filmographie impressionnante comme acteur de Jean Renoir à Umberto Lenzi. Ce littéraire, étudiant à Princeton, avec eu un prix littéraire pour son livre pour enfant « Tito’s Hats ». Il se lance sans trop de succès dans l’édition, avant de monter en scène à Broadway comme danseur. Il participa à la fondation de la compagnie théâtrale « Jolla playhouse ». Il débute à Hollywood dans « Frontières invisibles », où il joue un médecin d’origine noir sans le paraître, dont l’engagement sera refusé à la découverte de ses véritables racines. Sa carrière est honorable, même si certains cinéphiles le trouvent falot, il marque plusieurs de ses compositions, tel le vil marquis de « Scaramouche », avec un duel d’anthologie avec Stewart Granger, ou le dernier survivant rival d’Harry Bellafonte dans « Le monde, la chair et le diable », qui affirme « sa suprématie blanche », pour s’approprier Inger Stevens, car ils sont les trois seuls survivants sur la terre après un cataclysme nucléaire. Il participe aussi bien à des comédies musicales en marionnettiste dans « Lili », à des reconstitutions historiques comme « Guerre et paix » et « La chute de l’empire romain », en passant par le film historique comme dans le plaisant remake « Les mains d’Orlac », en pianiste dont on a greffé des mains d’assassins. Fritz Lang lui donnera l’un de ses rôles les plus mémorables dans « L’ange des maudits » en tireur célèbre, face à Marlene Dietrich qui joue sa maîtresse. Il tournera des années 80 à 90 dans le cinéma de série B italien ou espagnol, très accueillant pour les comédiens américains un peu en bout de course. Mais Rainer Werner Fassbinder qui choisissait souvent des stars internationales, le dirige dans « Lili Marleen », en avocat aidant les réfugiés juifs dans la seconde guerre mondiale. Sa connaissance du français lui permit de jouer dans plusieurs films chez nous, on le retrouve ainsi en voisin d’Ingrid Bergman, adepte de « la paresse universelle pour les pauvres comme pour les riches » dans « Elena et les hommes » pour Jean Renoir. Sa carrière comme réalisateur ne semble pas bénéficier d’une grande interprétation comme dans « Vertes demeures » où il dirigeait sa femme « Audrey Hepburn : citons Guy Allombert dans « La saison cinématographique 1960 », « ...Comme Audrey Hepburn a un très joli minois, Mel Ferrer s’es appliqué à « faire de la poésie », dans une forêt aussi extraordinaire que verdâtre, où folâtrent faons et papillons, et qui essaie en vain de nous faire croire quelle est la forêt d’Ondine et du Grand Meaulnes » (…) « L’ensemble, platement mis en scène, souvent mal joué (Lee J. Cobb est effroyable), se supporte très difficilement, au milieu de couleurs fadement verdâtres et dans des flots de musique qui est parfois signée Villa-Lobos ». Laissons-lui le bénéfice du doute. Pour plus d’infos vous pouvez visiter Mel Ferrer fan site.
Filmographie : Comme acteur : 1947 The fugitive (Dieu est mort) (John Ford) (+ assistant réalisateur) – 1949 Lost boundaries (Frontières oubliées / Frontières invisibles) (Alfred L. Werker) – 1950 Born to be bad (Id / Lit de roses) (Nicholas Ray) – 1951 The braves bulls (Corrida de la peur) (Robert Rossen) – 1952 Rancho Notorious (L’ange des maudits) (Fritz Lang) – Scaramouche (Id) (George Sidney) – Lili (Id) (Charles Walters) – 1953 Saadia (Id) (Albert Lewin) – 1954 Knights of the round table (Les chevaliers de la table ronde) (Richard Thorpe) – 1955 Proibito (Du sang dans le soleil) (Mario Monicelli) – Fledermaus’55 (Oh… Rosalinda !) (Emeric Pressburger & Michael Powell) – 1956 War and peace (Guerre et paix) (King Vidor) – Elena et les hommes (Jean Renoir) – 1957 The vintage (Les vendanges) (Jeffrey Hayden) – The sun also rises (Le soleil se lève aussi) (Henry King) – 1958 Fräulein (Tonnerre sur Berlin) ( Henry Koster) – 1958 The world, the flesh and the devil (Le monde, la chair et le diable) (Ronald MacDougall) – 1960 Les mains d’Orlac / The hands of Orlac (Edmond T. Gréville) – L’homme à femmes (Jacques-Gérard Cornu) – Et mourir de plaisir (Roger Vadim) – 1961 I lancieri neri / Charge of the Black Lancers (Les lanciers noirs) (Giacomo Gentilomo) – Blood and roses – The longest day (Le jour le plus long)) (Bernhard Wicki, Ken Annakin, Andrew Marton & Gerd Oswald) – 1962 Legge di guerra (La loi de la guerre) (Bruno Paolinelli) – Le diable et les dix commandements, [sketch « Luxurieux point ne seras »] (Julien Duvivier) – The fall of the roman empire (La chute de l’empire romain) (Anthony Mann) – 1963 Paris when it sizzles (Deux têtes folles) (Richard Quine) – 1964 Sex in the single girl (Une vierge sur canapé) (Richard Quine) – El Greco (Le Greco) (Luciano Salce, + production) – El señor de la Salle (Luis César Amadori, + production) – 1971 Time for loving (Christopher Miles, + production) – 1973 La chica del molino rojo / Una partita a tre (Eugenio Martín) – 1974 L’antecristo / The antichrist / The tempter (L’Antéchrist / Le baiser de Satan) (Alberto de Martino) – Brannigan (Id) (Douglas Hickox) – 1975 La polizia accusa : Il servizio segreto uccide (La ville accuse) (Sergio Martino) – Hi-riders (Riders) (Greydon Clark) – Das netz (Le filet) (Manfred Purzer) – Morte sospetta di una minorenne / Milano, morte sospetta di una minorenne (Sergio Martino) – 1976 Il corsaro nero / The black pirate (Le corsaire noir) (Sergio Sollima) – Eaten alive / Death trap (Le crocodile de la mort) (Tobe Hooper) – 1977 L’avvocato della mala (Alberto Marras) – Il gabbiani volano basso (Giorgio Cristallini) – 1978 La ragazza dal pigiama giallo (Flavio Mogherini) – The Amazing Captain Nemo (Le retour du capitaine Nemo) (Alex March, téléfilm distribué en salles en France) -The norseman (Vidéo : Thorvald le viking) (Charles B. Pierce) – Zwischengleis (Wolfgang Staudte) – The fifth floor (Howard Avedis) – L’immoralità (Massimo Pirri) – Stridulum / Il visitatore (Le visiteur maléfique) (Giulio Paradise) – L’isola degli uomini pesce / Screamers (Le continent des hommes poissons) (Sergio Martino, prologue de la version américaine de 1982 seulement) – 1979 Guyana, el crimen del siglo / Guyana: Crime of the century (La secte de l’enfer) (René Cardona Jr) – Il fiume del grande caimano / Alligators (Alligator) (Sergio Martino) – Eaten alive by the cannibals / Emerald jungle / Mangiati vivi dai cannibali (La secte des cannibales) (Umberto Lenzi) – 1980 La invasion de los zombies atomicos / Incubo sulla città contaminata (L’avion de l’apocalypse) (Umberto Lenzi) – Buitres sobre la ciudad / Avvolti sulla città (Gianni Siragusa) – Lili Marleen (Id) (Rainer Werner Fassbinder) – 1981 Mille milliards de dollars (Henri Verneuil) – Die jäger / Deadly game (Károly Makk) – 1984 Un tenero tramonto (Raimondo Del Balzo) – 1989 Eye of the widow (L’oeil de la veuve) (Andrew V. McLaglen). Télévision (notamment) : 1958 Mayerling – 1978 Sharon : Portrait of a mistress – 1979 Top of the hill – 1980 The memory of Eva Ryker – Fugitive family – – 1982 One shoe makes it murder – 1984 Lesson of love – 1985 Seduce (Dans les griffes de la soie) (Jerrold Freedman) – 1986 Peter the Great (Pierre le Grand) (Marvin Chomsky & Lawrence Schiller) – Outrage ! (Au-dessus de la loi) (Walter Grauman) – 1988 Wild Jack – 1989 Christine Cromwell : Things that go bump in the Night – 1995 Catherine the great (Catherine la Grande) (Marvin J. Chomsky & John Goldsmith). Comme réalisateur : 1945 The girl of the Limberlost – 1950 The secret fury (Fureur secrète) – Vendetta (co-réalisateur avec Max Ophuls & Preston Sturges) – 1951 The racket (John Cromwell, réalisation non créditée de quelques scènes) – 1958 Green Mansions (Vertes demeures) – 1964 The farmer’s daughter (TV) – 1965 Cabriola / Every day is a holiday (+ sujet, scénario et producteur exécutif) – 1984 Falcon Crest : Power play (TV). Production seulement : 1967 Wait until dark (Seule dans la nuit) (Terence Young) – 1971 The night visitor / Salem come to supper (Le visiteur) (Laslo Benedek) – Embassy / Target: Embassy (Baraka à Beyrouth) (Gordon Hessler) – 1972 I want her dead (W) (Richard Quine). Comme répétiteur des dialogues : 1944 Louisiana hayride (Charles Barton) – They live in fear (Josef Bern) – Sergeant Mike (Henry Levin) – Together again (Coups de foudre) (Charles Vidor) – Meet Miss Bobby Socks (Glenn Tryon) – 1945 Let’s go steady (Del Lord) – Ten cents a dance / Dancing ladies (Will Jason) – Boston Blackie’s rendezvous / Blachie’s rendezvous (Arthur Dreifuss) – A thousand and one nights / 1001 nights (Aladin et la lampe merveilleuse) (Alfred E. Green).