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CHACUN SA NUIT

Il y a avait eu une avant-première le 31 août, à l’UGC cité-Ciné, de « Chacun sa nuit » en présence de Pascal Arnold, Jean-Marc Barr, Lizzie Brocheré et Arthur Dupont. Le débat d’après film fut passionnant, Pascal Arnold présentant avec ardeur son film, Jean-Marc Barr se faisant plus discret, il filmait le débat pour un site internet, Lizzie Brocheré semblait un peu timide, mais Artur Dupont très énergique défendait avec superbe son rôle, avec une abnégation assez rare pour un si jeune comédien. La petite appréhension acquise par la vision d’une bande-annonce baignée par une lumière assez sombre – il y avait en fait un problème d’étalonnage sur ce format -, a très vite disparue. Pierre – Arthur Dupont – et Lucie –Lizzie Broccheré -sont frère et sœur, et vivent une adolescence insouciante formant une sorte de club fermé avec trois copains garçons. Assez libres, font de la musique rock, ils vivent sans tabous, croisant leurs histoires d’amours. Mais un jour Pierre, qui est un peu l’âme de ce groupe, ne rentre pas chez lui. Sa mère – Valérie Mairesse, à l’aise dans le registre dramatique on le sait depuis Bernard Favre et Tarkovsky -, une femme laissant un peu ses enfants autonomes -, et Lucie s’inquiètent… Même si le film n’est pas sans défaut, c’est une œuvre libre et riche, à découvrir donc au sein de notre cinéma qui en ce moment nous livre jours après jours des œuvres aseptisées. C’est un film fait à l’arraché, suite à la défection des capitaux américains pour un précédent projet de film en anglais avec Kathleen Turner et Geraldine Chaplin qui restera inabouti. En réaction, Pascal Arnold, trouve ce sujet d’après un fait divers réel, sur quelques-uns de ces « enfants terribles » chers à Cocteau, tous formidables – dont Pierre Perrier vut dans « Douches froides » -. Ce drame qui peut sembler difficilement compréhensible à  l’issue de la révélation finale. Arnold et Jean-Marc Barr qui a signé l’image à bout de bras à l’aide d’une caméra DV – il avait en main ce soir là d’ailleurs -, ont fait ce film avec la dernière énergie. Ils trouvent dans l’improvisation selon les conditions de tournage, à l’instar une certaine lumière donnant naissance à la formidable idée du générique des ombres des jeunes danseurs. Ces contraintes fut nombreuses comme celle de  trouver un comédien de dernière minute pour le rôle du jeune voyeur, suite à une désaffection d’un autre plus confirmé inquiet de cette méhode de tournage, qui semble a un curieux un mimétisme avec Barr. Citons aussi la chanson jouée à la guitarepar Arthur Dupont – décidément très doué, il est aussi chanteur et musicien -, de Georges Brassens, « Je me suis fait tout petit », superbe  moment du film, l’équipe ne savait même pas s’ils pouvaient avoir les droits de la chanson. Ils ont réalisé ce film avec énergie.

Arthur Dupont & Lizzie Brocheré

La situation est parfois confuse, ce qui est compréhensible il y avait un premier montage de 2h40. Mais ils n’ont pas hésité pas à couper le trop plein d’un montage inital de 2h40, quitte supprimer complétement le rôle de Jean-Marc Barr. Il jouait un des personnages de l’enquête -. Anecdote significative, son personnage s’appelant Philippe, Pascal Arnold lui avait proposé de coupé son rôle. La réponse du comédien fut « mais qui est Philippe ? », montrant la simplicité de l’homme. Les scènes sont alertes, les pièges d’un voyeurisme de quadragénaires sur des jeunes sont évités, il n’y a pas de complaisance. Ils aident à comprendre ses personnages, donnent parfois des pistes – l’idée du kamikaze -, mais ne surlignent et n’explique  jamais, nous laissant dans le vague, à chacun de se forger sa propre vision de l’histoire. Le réalisme ici de certaines scènes est remarquable – sans vouloir déflorer l’histoire, les scènes de la reconstitution ou de la crémation sont prenantes, et même plus impressionnantes que si on avait vu les véritables scènes du drame. L’insouciance du sexe – autre vision du sexe après « Too much flesh », face à ces jeunes n’est parfois qu’une façade face au charisme de Pierre, mais il y a ici une empathie avec les personnages. On peut prendre pour preuve le personnage de Jean-Christophe Bouvet, homosexuel partouzard et porté sur les jeunes éphèbes. Il y a toujours chez lui une perversité patente, et peut être à cause du souvenir de « La machine » de Paul Vecchiali (1977), où il jouait un pédophile, on finit par craindre son apparition au milieu du petit groupe. Mais il finit par gagner une profondeur, il faut le voir parler avec indulgence à la jeune Lucie, du piège ourdi par son ex-femme, il finit par donner une grande dignité à son personnage. A noter que Jean-Marc Barr et lui se connaissent depuis 1980. L’après débat dans le hall de l’UGC fut très intéressant en retrouvant la modestie de Lizzie Brocheré, l’enthousiasme d’Arthur Dupont, l’énergie de Pascal Arnold. C’était très plaisant de converser ensuite avec Jean-Marc Barr, alros plus disert. On peut retrouver une absence patente d’ego, une volonté de ne pas tomber dans les pièges de la starification. C’était passionnant de l’entendre, toujours souriant, sur les États-Unis, il est en fait très déçu par son pays natal, même s’il va retrouver son père souvent. Il fallait l’entendre parler du projet inachevé de Lars Von Trier tourné sur 6 ans – le tournage du film devait se dérouler sur plusieurs années, belle idée… – tout en rendant hommage à son mentor-. Loin de se cantonner dans l’idée du dogme du premier film de Jean-Marc Barr « Lovers », la collaboration de Pascal Arnold et Barr, après « Too mush flesh » et « Being light » se révèlent cohérente, exigeante, inventive et salutaire. Une sincérité à saluer.

Fragments d’un dictionnaire amoureux : Jacqueline Doyen

 

Jacqueline Doyen dans l’épisode #1 des « 40 coups de Virginie »

L’annonce de la mort de Jacqueline Doyen, née le 14 février 1930, à Paris nous confirme le site des « Gens du cinéma », au début du mois de septembre, plus chaleureux que l’absence d’hommage à la mort de certains seconds rôles, grâce aux informations du « Courrier de Mantes », journal de Mantes-la-Jolie (78) où elle est morte ce 3 septembre. Ces informations nous rappellent à notre bon souvenir ses rôles enlevés dans bien des comédies, et même parfois dans des petits films égrillards. A l’instar de son dernier rôle, une grande bourgeoise énergique dans « Sam suffit » (1991), elle faisait preuve d’une énergie fabuleuse. Dans « Vas-y maman » (Nicole de Buron, 1978), elle volait même la vedette au couple Annie Girardot-Pierre Mondy. Quoi de plus normal de jouer une mère d’une femme née en 1931, pour une comédienne née en 1930 !, en l’occurrence celle de la grande Annie. C’était l’une des bizarreries habituelles de certaines distributions dans notre cher cinéma français, mais sa composition et une coiffure poivre et sel pouvait faire la farce. Il fallait la voir se plaindre que sa fille ne l’appelle au téléphone que quand elle a besoin d’elle. Elle répond d’ailleurs dans une atmosphère enfumée, jouant aux cartes avec des amis de sa génération, et l’on sent très vite la roublardise de son personnage aimant à culpabiliser sa fille. S’occupant de ses petits enfants, elle a bien évidemment des rapports conflictuels avec son beau-fils, joué par Pierre Mondy, qui la raille constamment en l’appelant « Madame Fout la merde ». Suite à une habituelle scène énervée, elle répond au couple en désignant son beau-fils et en s’adressant à sa fille, « Je veux bien garder tes enfants, mais pas les siens ! ». Un vrai festival montrant les capacités de cette comédienne. Elle joue souvent des femmes de caractère, comme l’épouse narquoise de Jacques François qui campe un vieux général russe réactionnaire dans « Twist again à Moscou » (1986). Elle n’hésite pas à le contredire lors d’un banquet, quitte à lui jeter des boulettes de pain au visage, quand elle est en cours d’arguments. Le cinéma hélas fut pour elle assez peu imaginatif, sauf pour Louis Malle, l’utilisant comme l’une des silhouettes récurrentes de « Zazie dans le métro », où dans « Vie privée », où elle jouait une sorte de nounou chargée de s’occuper des états d’âmes du personnage joué par Brigitte Bardot. Mais elle marquait le moindre de ses petits rôles, comme celui de la postulante recalée pour cause de maturité, pour être vendeuse dans le « Sex-Shop » de Claude Berri (1972), elle repart dépitée, pensant pourtant que son expérience aux « Bains-douches » la légitimait dans cet emploi ! Dans « Les Mohicans de Paris » (1973) et sa suite « Salvator et les Mohicans de Paris » (1975, elle est l’habilleuse de Danielle Volle, un personnage « pète-sec » toujours à rouspéter, mais sur lequel on peut compter en cas de problème. Nous garderons le souvenir de ses savoureuses compositions dans quelques comédies franchouillardes aussi bien que soignées. Ludovic Vincent dans son hommage dans « Le courrier de Mantes » du 06/09/2006, la citait : « Le Dindon, ça j’en suis fière. Le reste, ce n’est pas grand-chose. Je ne suis pas une star. Même si j’aurais aimé être Simone Signoret. Mais il ne faut pas avoir la grosse tête… ».

A déplorer aussi ce mois de septembre, les morts des comédiens Bachir Touré et Nicolas Vogel – excellent chez Claude Sautet notamment – selon « La gazette du doublage », du culte (culturiste) Mickey Hargitay, célèbre M. Jayne Mansfield, du rféalisateur Rémy Belvaux – frère de Lucas – et du grand chef opérateur Sven Nykvist, dont on peut retrouver un portrait dans le très bon site Internet Encyclopedia of Cinematographers.

 Jacqueline Doyen dans « Salvator et les Mohicans de Paris »

Filmographie, établie avec Christophe Bier & Armel de Lorme :1956 Le salaire du péché (Denys de la Patellière) – La roue (André Haguet) – 1957  L’étrange monsieur Stève (Raimond Bailly) –  Fernand clochard (Pierre Chevalier) – La bonne tisane (Hervé Bromberger) – Les œufs de l’autruche (Denys de la Patellière) – 1958  Asphalte (Hervé Bromberger) – 1960  Zazie dans le métro (Louis Malle) – 1961  Vie privée (Louis Malle) – 1962  Nous irons à Deauville (Francis Rigaud) – La vendetta (Jean Chérasse) (1) – Parigi o cara (Vittorio Caprioli) – 1967  Fleur d’oseille (Georges Lautner) – 1969  L’homme-orchestre (Serge Korber) – Une veuve en or (Michel Audiard) – 1970  Le cri du cormoran, le soir au-dessus des jonques (Michel Audiard) – 1971  Le drapeau noir flotte sur la marmite (Michel Audiard) – 1972  Sex-Shop (Claude Berri) – 1973  Ursule et Grelu (Serge Korber) – OK Patron (Claude Vital) – Juliette et Juliette (Rémo Forlani) – On s’est trompé d’histoire d’amour (Jean-Louis Bertuccelli) – Comment réussir… quand on est con et pleurnichard (Michel Audiard) – 1974  Le rallye des joyeuses (signé Alain Nauroy, mais réalisé en fait par Serge Korber) – Sexuellement vôtre (Max Pécas) – Soldat Duroc, ca va être ta fête (Michel Gérard) -Hard Love / La vie sentimentale de Walter Petit (John Thomas [pseudonyme de Serge Korber]) – Salut les frangines / C’est si bon à 17 ans ( Michel Gérard) – Ce cher Victor (Robin Davis) – 1975  Docteur Françoise Gailland (Jean-Louis Bertuccelli) – Indécences (Jack Régis [pseudonyme d’Alain Nauroy]) – Perversions / La grande perversion / Les amours difficiles (Peter Rafaël [pseudonyme de Raphaël Delpard]) – L’essayeuse (John Thomas, [pseudonyme de Serge Korber]) – 1976  Cours après moi que je t’attrape (Robert Pouret) – Le juge Fayard dit « Le Shérif (Yves Boisset) – Dis bonjour à la dame (Michel Gérard) – 1977  Monsieur Papa (Philippe Monnier) – Tendre poulet (Philippe de Broca) – Diabolo menthe (Diane Kurys) – 1978  Vas-y maman (Nicole de Buron) – Je vous ferai aimer la vie (Serge Korber) – Coup de tête (Jean-Jacques Annaud) – Le coup de sirocco (Alexandre Arcady) – Cause toujours… tu m’intéresses ! (Édouard Molinaro) – 1979  Nous maigrirons ensemble (Michel Vocoret) – Gros câlin (Jean-Pierre Rawson) – 1980  Pile ou face (Robert Enrico) – Voulez-vous un bébé Nobel ? (Robert Pouret) – Viens chez moi, j’habite chez une copine (Patrice Leconte) – 1981  La vie continue (Moshe Mizrahi) – Mille milliards de dollars (Henri Verneuil) – 1982  Better late than never (Ménage à trois) (Bryan Forbes) – Coup de foudre (Diane Kurys) – 1983  Charlots Connection (Jean Couturier) – Le garde du corps (François Leterrier) – 1984  The frog prince (Brian Gilbert) – Adieu Blaireau (Bob Decout) – 1986  Twist again à Moscou (Jean-Marie Poiré ) – Club de rencontres (Michel Lang) – 1987  Chouans ! (Philippe de Broca) – 1991  Sam suffit (Virginie Thévenet). (1) Nota : Jacqueline Doyen n’apparaît pas dans « La vendetta » (Jean Chérasse, 1962), bien que ce titre soit crédité dans sa filmographie de « L’ABC du cinéma ». Télévision notamment : 1973  Joseph Balsamo (André Hunebelle, série TV) – Les Mohicans de Paris (Gilles Grangier, série TV) – 1975  Salvator et les Mohicans de Paris (Bernard Borderie, série TV) – L’arc de triomphe (Jacques Samyn, captation) – 1976  Les cinq dernières minutes : Un collier d’épingles (Claude Loursais) – Comme du bon pain (Philippe Joulia, série TV) – Marions les vivantes (Gilles Grangier) – 1979  Histoires de voyous : Le concierge revient tout de suite (Michel Wyn) – Les 400 coups de Virginie (Bernard Queysanne, épisode 1) – Les amours de la belle époque : Mon oncle et mon curé (Jean Pignol) – 1980  Histoires de voyous : Le concierge revient tout de suite (Michel Wyn) – L’enterrement de monsieur Bouvet (Guy-André Lefranc) – Julien Fontanes, magistrat : Les mauvais chiens (Guy-André Lefranc) – 1981  La vie des autres : Vasco (Alain Quercy) – 1982  Au théâtre ce soir : Pieds nus dans le parc (Pierre Sabbagh) – 1986  La fille sur la banquette arrière (Marion Sarraut, captation) – Le dindon (Pierre Badel, captation) – Julien Fontanes, magistrat : Retour de bâton (Guy-André Lefranc) – 1987  Les enquêtes Caméléon : Un panier de crabes (Philippe Monnier) – 1988  La valise en carton (Michel Wyn, série TV) – 1989  La grande cabriole (Nina Companeez, série TV) – Les enquêtes du commissaire Maigret: L’amoureux de madame Maigret (James Thor) – 1991  Pas une seconde à perdre (Jean-Claude Sussfeld) – 1992  Tiercé gagnant (André Flédérick) – À vous de décider : Famille sacrée (Alain Wermus). Non daté : « Vivement dimanche » (1 épisode). Mise à jour du 30/08/2011 

FRAGMENTS D’UN DICTIONNAIRE AMOUREUX : JONATHAN ZACCAI

Photo « Ubba »

François Berléand se souvient de Jonathan Zaccaï, sur la pièce « L’enfant Do » de Jean-Claude Grumberg, mise en scène par Jean-Michel Ribes, comme d’un comédien délicieux et drôle, inquiet de son avenir, dans l’attente d’obtenir une réponse de François Favrat, pour jouer dans le film « Le rôle de sa vie ». Engagé sur ce film, il nous offre une nouvelle fois la confirmation de son grand talent, tenant jeu égal avec Agnès Jaoui et Karin Viard : il est Mathias Curval, un arboriculteur compétent, secret et lucide devant le jeu des apparences, partagé par l’amour pour une comédienne célèbre et pour une femme réservée qui dévoile un beau talent d’écriture en devenir, une performance pour un rôle formidablement juste. On découvre ce Belge, né le 22 juillet 1970 à Bruxelles, en 1990 dans « La révolte des enfants », où il tient le rôle de »Grande Gueule », fort caractère d’une maison de correction pour enfants et jeunes adultes. Ce lieu carceral, qui se veut humaniste, telle une « colonie paternelle », par son directeur utopiste – André Willms -, subit la loi d’un maton sadique joué avec délectation par Michel Aumont. « Grande Gueule », meneur évident d’une mutinerie, se retrouve dépassé par un adolescent raisonneur. La fougue de son interprétation laisse déjà présager la forte présence de Jonathan Zaccaï. Il retrouve ensuite un personnage de premier plan dans la co-production franco-polonaise « Coupable d’innocence » en maître-horloger, accusé à tort de l’assassinat d’un aristocrate, mais le film connaît une audience confidentielle. C’est avec « Petite chérie », en 1999, qu’il trouve l’un de ses meilleurs rôles, dans un personnage calculateur à froid, il faut le voir tel un oiseau de proie guetter sa prochaine victime, puis jetant son dévolu sur le personnage de Sybille (Corinne Debonnière), pour mieux exploiter son mal de vivre et subsister aux crochets de ses parents (Patrick Préjean et Laurence Février) qui trouvent malgré tout une satisfaction de voir enfin leur fille « casée ». Il est réellement impressionnant dans ce rôle, devenant de plus en plus odieux, même si au final, il ne se révèle pas le personnage le plus monstrueux du film… Suit un rôle plus romantique dans « Reine d’un jour » de Marion Vernoux, puis « Bord de mer » (caméra d’or à Cannes en 2002), où il joue avec brio un personnage de maître-nageur falot d’une station balnéaire, résigné sur son sort, en opposition avec le désir de changement de sa femme, Marie (Hélène Fillières). On le retrouve en professeur timide, objet de fascination d’un adolescent alors qu’il tombe amoureux de sa mère jouée par Ariane Ascaride, dans « Ma vraie vie à Rouen » d’Olivier Ducastel & Jacques Martineau. Dans « Le tango des Rashevski » comédie dramatique subtile sur la question de l’identité du judaïsme d’une famille unie, en frère non pratiquant du personnage de Nina (Tania Gabarski, propre fille du réalisateur), aimée d’Antoine, qui veut changer de religion en guise de preuve d’amour (Hippolyte Girardot). Jonathan fait preuve d’une belle énergie et d’humour dans ce film humaniste, superbe réussite dans la lignée des meilleures comédies de l’âge d’or du cinéma italien. A noter qu’il retrouve ce même thème de la mémoire au théâtre dans la pièce de Jean-Claude Grumberg, et bien que n’ayant jamais joué sur les planches depuis l’école, se retrouve très à l’aise face aux formidables François Berléand – qu’il retrouvera comme beau-père dans le film « Le plus beau jour de ma vie » – et Chantal Neuwirth, en jeune père chômeur.

Dans « Le plus beau jour de ma vie »

Il est désormais très demandé, en raison de la richesse de son registre. Dans « Les revenants « , au sujet original – une petite communauté se demande comment intégrer chez eux des zombies ! – il a une présence incroyable, en ancien mort inquiétant, mari de Géraldine Pailhas. Angoissant et sur actif, il apporte une atmosphère fantastique, dans un jeu minimaliste. Tour de force, il passe dans la même année du registre léger de la comédie de Julie Lipinski, à celui noir et lucide de Jacques Audiard. En jeune premier désinvolte dans « Le plus beau jour de ma vie », il forme un couple incertain avec Hélène de Fougerolles, avec un bel abattage. Ballotté par les événements, il subit les situations et les compromissions, avec de petites lâchetés – le mariage à l’église accepté au chevet de sa grand-mère -, et les influences des copains proches. Dans « De battre mon cœur, s’est arrêté », il est Fabrice, un marchand de biens, associé à Romain Duris et Gilles Cohen, aux méthodes violentes, et personnage veule, mari infidèle d’Aline – Aure Attika -. Il affronte ce rôle d’une antipathie redoutable avec panache et réalisme. Il est pressenti pour jouer dans le film de Steven Spielberg « Mossad » première version de « Munich », mais il ne participe finalement pas au casting final. Sa pratique de haut niveau du violon lui permet d’être l’interprète idéal de l’inventive comédie « Toi et moi », où il campe un musicien romantique tombant amoureux de Marion Cotillard. C’est sa troisième collaboration avec Julie Lopez-Curval, qui s’amuse à dynamiter les codes du roman-photo. Dans le téléfilm en deux parties « La blonde au bois dormant », hélas un peu conventionnel, il montre une nouvelle fois son grand talent, dans le rôle d’un policier bordelais dont la personnalité est assez trouble et qui finit par séduire le personnage joué par l’excellente Léa Drucker, qui recherche sa soeur disparue. Les rôles s’étoffent, comme dans « Vent mauvais », où il est un informaticien en intérim dans un supermarché, qui derrière une nonchalance apparente comprend les règles du lieu. Il est impressionnant dans « La chambre des morts » – il avait remplacé pour ce film son compatriote Jérémie Rénier au pied levé -, en ami de Gilles Lellouche révélant sa véritable personnalité au détour d’un accident. Entre violence et lâcheté, son jeu y est d’une grande force. Dans « Les yeux bandés », son personnage retrouve son frère de lait incarné par Guillaume Depardieu, après des années d’absence. Partagé entre sa nouvelle vie et la volonté de défendre son frère accusé de viol, il est rattrapé par son passé. Il retourne à l’ambiguïté dans « Élève livre » en professeur pervers utilisant son autorité pour se livrer à la transgression avec un jeune adolescent – Jonas Bloquet -. Il nous donne à nouveau une composition très fine face à ce rôle particulièrement périlleux -. Il excelle dans la comédie douce amère et subtile « Simon Konianski », sortie en 2009, en professeur de philosophie désoeuvré retournant vivre chez son père – Popeck dans son plus grand rôle -. A la ferveur d’un voyage initiatique qu’il fait avec son fils, il comprendra l’importance du vécu de son père, ancien déporté, par son histoire avec laquelle il se sentait encombré. Son personnage assez immature est à la fois drôle et émouvant. Toujour inventif Jonathan Zaccaï apporte beaucoup à ses personnages, l’idée de la minerve venant de lui selon le réalisateur Micha Wald. Ce comédien modeste et abordable, ne réalisant pas son entrée dans « la lumière » peut prétendre à une reconnaissance internationale. Audacieux, il est sans contexte un des meilleurs acteurs de sa génération. Chacun de ses films est une nouvelle occasion de montrer la subtilité de son jeu. Il a signé avec bonheur deux court-métrages dont une comédie déjantée avec « Sketches chez les Weiz » en 1999, mais aussi « Comme James Dean » qui reçoit le prix Orange 2005, ce qui devrait augurer chez lui de nouvelles belles perspectives.

Jonathan Zacccaï, photo © R. Schroeder

Filmographie : 1990  La révolte des enfants (Gérard Poitou-Weber) – 1991  Coupable d’innocence / Kiedy Rozum Spi (Marcin Ziebinski) – 1994  3000 scénarios contre un virus : L’attente (Daniel Vigne, CM) – 1995  Luc et Marie (Philippe Boon & Laurent Brandenbourger, CM) – 1999  Petite chérie (Anne Villacèque) – Sketches chez les Weiz (+ réalisation, CM) – Very basic instinct (Vanessa Zambernardi, CM) – 2000  Reines d’un jour (Marion Vernoux) – Les déclassés (Tony Baillargeat) – 2001  Mademoiselle Butterfly (Julie Lopez-Curval, CM) – Bord de mer (Julie Lopes-Curval) – Ma vraie vie à Rouen (Olivier Ducastel & Jacques Martineau) – Je suis venu pour elle (Ivan Taïeb) – 2002  Le tango des Rashevski (Sam Gabarski) – 2003  Le rôle de sa vie (François Favrat) – Les revenants (Robin Campillo) – 2004  Les parallèles (Nicolas Saada, CM) – Le plus beau jour de ma vie (Julie Lipinski) – De battre son cœur s’est arrêté (Jacques Audiard) – Entre ses mains (Anne Fontaine) – 2005  Toi et moi (Julie Lopez-Curval) – Paris je t’aime [épisode « Le 8 à 8 d’Angelina Jolie »] (Christoffer Boe, sketche coupé au montage final) – 2006  Vent mauvais (Stéphane Allagnon) – Les yeux bandés (Thomas Lilti) – Par amour (Aure Attika, CM) – 2007  La chambre des morts (Alfred Lot) – Élève libre (Joachim Lafosse) – 2008  Simon Konianski (Micha Wald) – 2009  Blanc comme neige (Christophe Blanc) – Quartier lointain (Sam Gabarski). Comme réalisateur : 1999  Sketches chez les Weiz, court-métrage – 2006  Comme James Dean, court-métrage.

Théâtre : 2002 L’enfant do de Jean-Claude Grumberg, mise en scène de Jean-Michel Ribes.

Télévision (notamment) : 1995 Highlander : Take by the night (Paolo Barzman) – 1996 Strangers : costumes – Lifeline – 1997 Sous le soleil (plusieurs réalisateurs) – 2005  La blonde au bois dormant (Sébastien Grall) – 2008  A New York thing (Une aventure New-Yorkaise) (Olivier Lecot).

Remerciements à Jonathan Zaccaï & François Berléand (Mise à jour du 10/08/2009)

Fragments d’un dictionnaire amoureux : Gérard Brach

Gérard Brach en 1987 Son dernier scénario, « Minor », pour Jean-Jacques Annaud, se tourne en Espagne Ph Camera Press

Annonce de la mort du discret Gérard Brach, qui disait écrire des histoires compliquées avec des idées simples. C’est l’un des créateurs les plus singuliers du cinéma français, son univers était suffisamment riche pour s’adapter à des récits cosmopolites souvent chez de grands réalisateurs Danièle Parra et Pierre Laurenti le présentait ainsi : « Gérard Brach ne sort jamais de son appartement parisien. Le monde, il le parcourt en observant ses chats ou en jetant son regard clair au plus profond de nos angoisses. Sans principes, ni règles, il pratique l’art de rêver sous liberté contrôlée » (1). De ses névroses – il était à la fois agoraphobe et claustrophobe -, il pouvait installer des climats inquiétants à des récits d’angoisses ou picaresques « Je suis quelqu’un d’extrêmement angoissé qui en même temps n’est pas complètement sérieux. Ce sont souvent les plus angoissés qui manifestent le plus de fantaisie » (1). Souffrant de la tuberculose, le surréalisme l’aide à tenir de plusieurs années passées en sanatorium. Il fait la rencontre la plus importante rencontre de sa vie, avec le cinéaste Roman Polanski sur le tournage du film « L’amour à 20 ans » – il travaillait dans une agence de presse, et il s’occupait du sketch de Wajda -. Suivent une prolifique collaboration, ils collaborent aussi ensemble au curieux « Aimez-vous les femmes ? » de Jean léon, teinté d’humour noir avec Guy Bedos et Sophie Daumier. Avec lui, il aussi à l’aise dans des récits fantastiques – « Répulsion », « Le locataire » -, parodiques – le jubilatoire « Bal des vampires », d’aventures – le mésestimé « Pirates », ou dans les adaptations littéraires – « Tess ». Il pouvait aussi bien travail chez le rigoureux Michelangelo Antonioni, l’imaginatif Otar Iosseliani, que chez le corrosif Marco Ferreri, avant de suivre Jean-Jacques Annaud dans des films ambitieux. Ces dernières années, il aidait à l’écriture de nombreux jeunes metteurs en scène, Delphine Gleize par exemple. Comme réalisateur, il avait signé deux films en 1970, « La maison » avec le génial Michel Simon, et « Le bateau sur l’herbe », original récit d’un jeune homme oisif et désabusé qui achète un bateau pour gagner « L’île de Pâques », navire qui restera sur la pelouse de la maison familiale. On ne peut que déplorer la relative discrétion autour de la mort de cet auteur complet, bien à son image.

(1) « La revue du cinéma N°416 » en 1986.

Filmographie : Comme réalisateur-scénariste : 1969 Des bleuets dans la tête (CM) – 1970  La maison – Le bateau sur l’herbe – 1985  Le papillon et le dragon (CM, + musique). Comme scénariste : 1963  Les plus belles escroqueries du monde [épisode « La rivière de diamants »] (Roman Polanski) – Repulsion (Répulsion) (Roman Polanski) – Aimez-vous les femmes ? (Jean Léon, + musique) – 1965  Cul-de-sac (Id) (Roman Polanski) – 1966  Le vieil homme et l’enfant (Claude Berri) – G.G. passion (David Bailey, CM) – 1967  The fearless vampire killers (Le bal des vampires) (Roman Polanski) – Le départ (Jerzi Skolimowski) – La fille d’en face (Jean-Daniel Simon) – 1968  Wonderwall (Id) (Joe Massot) – La promesse (Paul Feyder & Robert Freeman) – 1972  Che ?/ What ? (Quoi ?) (Roman Polanski) – 1974  Chinatown (Id) (Roman Polanski, adaptation française seulement) – 1975  Emmanuelle 2 (Francis Giacobetti & Francis Leroi) – La table (Éric Brach, CM) – 1976  Le locataire (Roman Polanski) – 1977  Ciao maschio (Rêve de singe) (Marco Ferreri) – Le point de mire (Jean-Claude Tramont) – 1978  Tess (Id) (Roman Polanski) – 1979  Chiedo asilo (Pipicacadodo) (Marco Ferreri) – Chère inconnue (Moshe Mizrahi) – 1980  Le cœur à l’envers (Franck Apprederis) – La guerre du feu (Jean-Jacques Annaud) – 1982  Identificazione di una donna (Identification d’une femme) (Michelangelo Antonioni) – Une pierre dans la bouche (Jean-Louis Leconte) – L’Africain (Philippe de Broca) – 1983  La femme de mon pote (Betrand Blier) – 1984  Équinoxe (Olivier Chavarot, CM) – Dagobert (Le bon roi Dagobert) (Dino Risi) – Maria’s lovers (Id) (Andreï Konchalovsky) – Les favoris de la lune (Otar Iosseliani) – Les enragés (Pierre-William Glenn) – Gaz el banat (Une vie suspendue / L’adolescente sucre d’amour) (Jocelyne Saab) – Les enragés (Pierre-William Glenn) – 1985  Le meilleur de la vie (Renaud Victor, collaboration scénaristique) – Jean de Florette (Claude Berri, + version TV) – Manon des sources (Claude Berri, + version TV) – Pirates (Id) (Roman Polanski) – 1986  Le nom de la rose (Jean-Jacques Annaud) – Fuegos (Alfredo Arias) – Où que tu sois (Alain Bergala) – 1987  Shy people (Le bayou) ((Andreï Konchalovsky)) – Frantic (Id) (Roman Polanski) – 1988  L’ours (Jean-Jacques Annaud) – Domino (Ivana Massetti) – 1990  I divertimenti della vita privata (Les amusements de la vie privée) (Cristina Comencini) – 1991  Un jour comme un autre (Sylvie Ballyot, CM) – City of joy (La cité de la joie) (Roland Joffé ) – L’amant (Jean-Jacques Annaud) – Bitter Moon (Lune de fiel) (Roman Polanski) – 1994  Le mangeur de lune (Daï Sijie) – 1995  Anna Oz (Éric Rochant) – 1998  Il fantasma dell’opera (Le fantôme de l’Opéra) (Dario Argento) – 2001  La nuit de noces (Éliette Abécassis, CM) –  La guerre à Paris (Yolande Zauberman) – L’idole (Samantha Lang) – 2003  Blueberry l’expérience secrète (Jan Kounen) – Pornografia (La pornographie) (Jan Jakub Kolski) – 2006  Sa majesté Minor (Jean-Jacques Annaud). Télévision : 1983  L’étrange château du docteur Lerne (Jean-Daniel Verhaeghe) – 1985  Esclave et pharaons (Patrick Meunier) – 1987  Les idiots (Jean-Daniel Verhaeghe) – 1988  Le sacrifice (Patrick Meunier) – 1990  La nuit des fantômes (Jean-Daniel Verhaeghe) – Cadavres exquis : Pour le restant de leurs jours (Peter Kassovitz). Interprétation : 1987  Les amoureux du cinéma (Philippe Le Guay, TV) – 1989  Cinématon N° 1094 (Gérard Courant, CM) – 1992  De domeinen ditvoorst (Thom Hoffman, documentaire).

JE VAIS BIEN, NE T’EN FAIS PAS

Avant-première le lundi 21 août dernier, du dernier film de Philippe Lioret, en sa présence et celles de Mélanie Laurent, Julien Boisselier et Kad Mérad. C’est l’adaptation du roman éponyme d’Olivier Adam, qui avait déjà fait l’objet d’une autre adaptation très réussie « Poids léger » de Jean-Pierre Améris. Il a co-signé l’adaptation avec le romancier, pour la petite histoire, c’est une émission de radio où l’auteur parlait de son livre, qui lui a donné l’idée d’adapter cette œuvre. Lili – Mélanie Laurent absolument remarquable -, rendre d’un séjour d’un mois en Espagne, avec son amie – Aïssa Maïga excellente -, accompagnée de son compagnon – Julien Boisselier, renouvelant son emploi habituel d’amoureux trentenaire -. Quand ses parents – Isabelle Renauld et Kad Mérad, probants -, viennent la chercher, elle sent rapidement que quelque chose ne va pas à la mine attristée de ses parents. Son frère jumeau Loïc, vient de fuguer sans donner de nouvelle. Il est coutumier de violentes disputes avec son père, mais cette fois là ils semblent avoir atteint un point de non-retour. Lili, très proche de son frère s’étonne de son silence, et s’inquiète, puis s’insurge devant la résignation et la passivité de ses parents devant cette disparition. Déstabilisée, par la situation dont elle n’a aucune responsabilité, elle sombre dans l’anorexie… Le réalisateur a trouvé la juste mesure entre le drame et l’émotion, sans une once de pathos. Après un parcours exemplaire comme ingénieur du son, il a réussit à faire une œuvre marquante en 5 films, en étant aussi bien à l’aise dans la comédie que dans le romanesque,  Lioret a un grand sens des non-dits, il instille une humanité à ses personnages. Avec sobriété et sans esbroufe, il nous tient en haleine, évitant ce qui pourrait être chez d’autres la simple exploitation de ficelles scénaristiques.

Mélanie Laurent & Philippe Lioret

Mélanie Laurent rayonne dans son rôle de jeune femme meurtrie, dépassée par sa souffrance, qui cherche des raisons d’exister avec la perte de son alter-ego, Loïc, musicien chanteur doué dont personne n’arrive à expliquer son comportement. C’est une étude de mœurs faite avec beaucoup de rigueur, sur la difficulté de communiquer au sein d’une famille – voir l’idée d’une émission TV animée par Patrick Sébastien, meublant ce vide affectif -. L’évocation de l’anorexie est faite avec beaucoup de respect et sans voyeurisme. Sentant la difficulté d’en parler dans une chambre d’hôpital. Mélanie Laurent a tourné ces scènes un mois après la fin des autres scènes, en devant respecter un régime très strict. Là où Philippe Lioret est remarquable, c’est par l’utilisation d’une comédienne conseillée par une assistante qui avait connu une jeune femme anorexique lors d’un tournage de court-métrage. L’acuité de son regard – elle partage la chambre de Lili – est simplement inoubliable, car il y a ici une véritable interprétation et ce fait il n’y a pas de misérabilisme dans ce personnage mutique.

Isabelle Renauld, Kad Merad & Mélanie Laurent

Isabelle Renauld et Kad Merad, en parents impuissants, sont remarquables de subtilité et de pudeur. Le reste de l’interprétation est à l’avenant, comme toujours chez Lioret, citons Jean-Yves Gautier saisissant en psychiatre déterminé, Blandine Pélissier en employée d’hôtel d’un abord réfrigérant ou Martine Chevallier en infirmière revêche. Le débat d’après film prolongeait le plaisir du film. Mélanie Laurent lumineuse porte le film avec une grande force. Philippe Lioret parlait avec une grande chaleur de son travail, Julien Boisselier lui a rendu un hommage particulièrement émouvant, en parlant de ses qualités de directeur d’acteurs et Kad Merad fidèle à lui-même faisait preuve de son humour habituel – en disant mais c’est un public polonais, il n’est donc pas nécessaire de lui parler -. Par un hasard de calendrier, on a découvert cette année la très riche palette de Merad, passant de la farce « Un ticket pour l’espace », « Essaye-moi », il était particulièrement émouvant dans « Les irréductibles » digne d’être dans la tradition des « grands excentriques du cinéma français », et dans son rôle de glandeur sympathique dans J’invente rien. Il prouve encore ici son grand talent de comédien, instillant de l’humour mais avec retenue, à l’exemple du moment où il manque de faire brûler sa viande. Il est assez difficile de parler du film, qualifié avec justesse de thriller social par son auteur, afin de le préserver, rendez-vous donc ce 6 septembre.