Skip to main content

Fragments d’un dictionnaire amoureux : Jocelyn Quivrin

Jocelyn Quivrin dans « Incognito »

Annonce de la mort du comédien Jocelyn Quivrin, hier à l’âge de 30 ans, le 15 novembre dernier d’un accident au volant de son « Ariel Atom ». Il était l’un des comédiens les plus prometteurs de sa génération, son panache nous manquera beaucoup. Il débute comme comédien enfant, il est retenu dans un casting dans le Marais, venant accompagner son voisin. Il se retrouve pendant deux mois et demi dans la série TV « Les compagnons de l’aventure », rôle pour lequel il sera remarqué par Roger Planchon (1).  On le retrouve au cinéma en jeune Duc d’Anjou dans « Louis, enfant roi », ou apprenti cuistot impertinent et bousculé par Michel Aumont dans « Au petit Marguery » avec déjà un petit côté frondeur. De petits rôles en petits rôles, on le remarque dans « Rastignac ou les ambitieux », intéressante transposition moderne de l’univers de Balzac. Christian Bosséno rappelait pourtant, dans « Télévision française – la saison 2001 » que la presse se partageait lors de à sa première diffusion : « Des inrockuptibles à Libération, c’est une surenchère de sarcasmes : Rastignasse, titre par exemple (non sans humour) Libé, par allusion à la chevelure en pétard de Jocelyn Quivrin, en présentant le premier épisode, ou Rastignac ou le cousin bête (dernier épisode). » Il trouve également à la télévision un beau rôle, celui du fils de Nathalie Baye dans « L’enfant des lumières », qui préfère lutiner plutôt que de venger sa mère. Il saura retenir le conseil de sa prestigieuse partenaire « On ne fait pas sa carrière avec des oui, mais on fait carrière avec des noms ».  Il excelle en jeune étudiant sportif, venant d’un milieu aisé dans « Grande École », adapté d’une pièce de Jean-Marie Besset. Face à Alice Taglioni et Grégori Baquet, il y est l’objet d’un pari sexuel entre ses deux partenaires. Il fait jeu égal avec Jean Reno dans le médiocre « L’empire des loups », adaptation de l’univers de Jean-Christophe Grangé, il y campe un jeune policier fougueux chargé d’enquêter sur le meurtre de jeunes clandestines turques. Il est le grand méchant comte de Nansac dans « Jacquou le croquant », il fait preuve de maturité et de cruauté dans un film pourtant mal reçu lors de sa sortie. Il reste dans la noblesse en incarnant un Louis XIV plein de morgue dans « Jean de La Fontaine ». Il compose ensuite plusieurs personnages souvent désinvoltes tel le copain fumiste de Jean Dujardin dans « 99 francs », s’aidant de son sens de la répartie pour tirer partie de la superficialité du monde de la pub. Il aimera aussi participer à un certain cinéma d’auteur, comme en tenant un petit rôle chez Éric Rohmer dans « Les amours d’Astrée et de Céladon » ou les grandes amours contrariées chez les bergers. Il devait toujours défendre ce cinéma en tournant aussi avec le radical Jean-Claude Brisseau.  Il est à l’aise dans la comédie, il est un policier décontracté et amant de Sophie Marceau dans « Lol… », et l’ami faussement désinvolte de Bénabar dans « Incognito », coupé des réalités et de retour d’un voyage en Inde. Il trouve l’un de ses meilleurs rôles dans « Notre univers impitoyable », en avocat carriériste mis en compétition avec sa femme – Alice Taglioni -. Dans « La famille Wolberg », il est « l’homme blond », rival de François Damiens qui représente tout ce qu’il déteste. Il préparait la réalisation de son premier long-métrage comme réalisateur « Maestro », il avait déjà réalisé un court-métrage très prometteur « Acteur ». Pour l’anecdote, l’ayant vu lors d’avant-premières à Bordeaux, notamment celle de « Notre univers impitoyable », où il était venu avec sa compagne Alice Taglioni et la réalisatrice Léa Fazer, on ne pouvait qu’être admiratif de sa passion du cinéma. Il défendait aussi bien l’univers d’un Jan Kounen que celui d’Éric Rohmer avec la même ferveur. Il était très disponible et enthousiaste. Nos pensées vont à sa famille.

(1) Source Vincennes : Portrait de Jocelyn Quivrin

Dans « Au petit Marguery »

Filmographie : 1991  Louis, enfant roi (Roger Planchon) – 1993  Crash record (Dominique Champetier, CM) – 1994  Au petit Marguery (Laurent Bénégui) – Option cinéma (Patrick Volson, MM) – Fiesta (Pierre Boutron) 1996  Au bout de la nuit (Étienne Faure, CM) – Country Boy (Rafaël Schneider & Sébastien Lafarge, CM) – 1997  La leçon de Monsieur Paillasson (Michel Fessler, CM) – Lautrec (Roger Planchon) – 1998  Peut-être (Cédric Klapisch) – Noël en famille (Aruna Villiers & Fabienne Berthaud, CM) – Il fait trop chaud ici – J’ai froid – J’ai chaud – Vous ne vous souvenez pas ? (Patricia Bardon, CM) – Elizabeth (Id) (Shekhar Kapur) – Befschnargel (Pierre Mégemont, inédit) – Le prof (Alexandre Jardin) – Sans plomb (Muriel Teodori) – 2000  En solitaire (Stéphane Kazandjian, CM) – Féroce (Gilles de Maistre) – Clément (Emmanuelle Bercot, téléfilm diffusé en salles) – 2001  Qui veut devenir une star ? (Patrice Pooyard, inédit en salles) – 2002  Sem Ela (Sans elle) (Anna de Palma) – 2003  Zoltex (David Ingaro, CM) – Grande école (Robert Salis) – L’outremangeur (Thierry Binisti) – 2004  Le premier jour (Luc de Saint-Sernin, CM) – L’empire des loups (Chris Nahon) – Syriana (Id) (Stephen Gaghan) – Quoi ? l’éternité (Étienne Faure) – 2005  Jacquou le croquant (Laurent Boutonnat) – L’ultimatum (Rafaël Schneider, & Sébastien Lafarge, CM) – 2006  Jean de la Fontaine, le défi (Daniel Vigne) – Les amours d’Astrée et de Céladon (Éric Rohmer) – 99 francs (Jan Kounen) – 2007  Ca$h (Éric Besnard) – Notre univers impitoyable (Léa Fazer) – Deux vies plus une (Idit Cebula) – À l’aventure (Jean-Claude Brisseau) – 2008  Comité exécutif (Gilbert Carsoux, CM) – LOL (laughing out loud) ® (Lisa Azuelos) – Incognito (Éric Lavaine) – 5 à 7 (Audrey Dana, CM) – 2009  La famille Wolberg (Axelle Ropert) – Ensemble c’est trop (Léa Fazer). Comme acteur-auteur-réalisateur : 2006  Acteur (CM).

  

Télévision : 1990  Les compagnons de l’aventure (Christophe Andrei) – Port Breac’h (Pierre Goutas) – 1991  Oeil pour oeil : Besoin de personne (Nicolas Lublin) – 1994  L’instit : Vanessa et la petite dormeuse (Philippe Triboit) – 1995  Clara et son juge (Joël Santoni) – Mylène (Claire Devers) – 1996  Histoires d’hommes (Olivier Langlois) – Les Boeuf-carottes : Émotions fortes (Pierre Lary) – 1997  Le juge est une femme : Drôle de jeu (Daniel Vigne) – Dossiers : disparus : Madeleine (Frédéric Demont) – 1998  Embarquement immédiat (Aline Issermann) – Anne Le Guen : Un poids lourd sur la conscience (Alain Wermus) – La banquise (Pierre Lary) – La façon de le dire (Sébastien Grall) – Voyage à travers le XXème siècle (Hélène Guétary) – 1999  L’ombre d’un doute (Gilles Béhat) – Julie Lescaut : Destins croisés (Alain Wermus) – Maigret : Maigret chez les riches (Denys Granier-Deferre) –  P.J. : Garde à vue (Gérard Vergez) – Chère Marianne : La sous-préfète (Pierre Joassin) – 2000  Rastignac ou les ambitieux (Alain Tasma) – Nana (Édouard Molinaro) – 2001  L’enfant des lumières (Daniel Vigne) – 2002  Navarro : Meutre en famille (Gilles Béhat) – 2008  Antonio Palizzi : CDD conneries (Jean Dujardin) – Équipe médicale d’urgence : L’enfant diamant (Étienne Dhaene) – Revivre (Haïm Bouzaglo). Publicités : 1997  Lutte anti tabac (Marion Vernoux) – 1998  Loto (Cédric Klapisch) – 1999  Freeyop (Bertrand Blier).   

Mise à jour le 28/11/2009

©   Le coin du cinéphage (reproduction strictement interdite, textes déposés)

MORT DE CHRISTIAN BARBIER

 

Christian Barbier dans « L’homme de Picardie »

 

Annonce de la mort du comédien d’origine belge Christian Barbier à l’âge de 85 ans, j’y reviendrai dès que possible.

 

Filmographie : 1956  Alerte au Deuxième Bureau (Jean Stelli) – 1960  Il fallait commencer par là (Pierre Fannoy, CM) – 1964  Lucky Jo (Michel Deville) – Week-end à Zuydcoote (Henri Verneuil) – Marie-Soleil (Antoine Bourseiller) – 1965  La vie de château (Jean-Paul Rappeneau) – 1966  Trans-Europ-Express (Alain Robbe-Grillet) – Maigret a Pigalle (Maigret à Pigalle) (Mario Landi) – L’homme qui osa (Jean Delire, CM) – 1966  La loi du survivant (José Giovanni, sous réserves) – 1967  Le Franciscain de Bourges (Claude Autant-Lara) – L’homme qui valait des milliards (Michel Boisrond) – Lamiel (Jean Aurel) – 1968  La désirade (Alain Cuniot) – 1969  L’armée des ombres (Jean-Pierre Melville) – L’hiver (Marcel Hanoun) – La horse (Pierre Granier-Deferre) – Paix sur les champs (Jacques Boigelot) – 1970  César Grandblaise / Les jambes en l’air (Jean Dewever) – 1972  La chambre rouge (Jean-Pierre Berckmans) – Le gang des otages (Édouard Molinaro) – 1973  Les granges brûlées (Jean Chapot) – Les tueurs fous (Boris Szulzinger) – 1975  Jésus né en Provence (Marc Mopty, CM) – 1976  Jambon d’Ardenne (Benoît Lamy) – 1977  Un jour comme un autre (Marc Mopty, CM) – L’homme pressé (Édouard Molinaro) – 1980  Trois hommes à abattre (Jacques Deray) – 1982  Hiver 60 (Thierry Michel) – 1984  Brigade des mœurs (Max Pécas) – Le voyage d’hiver (Marian Handwerker) – 1987  La maison assassinée (Georges Lautner) – 1990  L’année de l’éveil (Gérard Corbiau) – 1991  Bill’s party (Simon Cresswell, CM) – Mayrig (Henri Verneuil, + version TV) – 1995  Éternelles (Erick Zonca, CM) – 2001  Une belle journée (Frédérique Dolphyn, CM) – 2002  Les sabots de Vénus (Jean-Pierre Coindet, dit Jimmy-Paul Coti).

 

Télévision : (notamment) : 1964  Les Indes noires (Marcel Bluwal) – 1965  Le théâtre de la jeunesse : Tarrass Boulba (Alain Boudet) – 1966  Corsaires et flibustiers (Claude Barma) – Le condamné meurt à cinq heures – Les Troyennes – Mission accomplie – 1968  Les enquêtes du commissaire Maigret : L’inspecteur cadavre (Michel Drach) – L’homme du Picardie (Jacques Ertaud) – 1972  Le grillon du foyer (Jean-Paul Carrère) – Les rois maudits : Le lis et le lion (Claude Barma) – 1973  Un homme et une ville (Joseph Drimal) – La chamaille (Jacques Pierre) – Coup de sang (Jean-Paul Carrère) – La ligne de démarcation : Raymond (Jacques Ertaud) – 1974  Messieurs les jurés : L’affaire Lusanger (André Michel) – Le bon samaritain (René Gainville) – Les cinq dernières minutes : Rouges sont les vendanges (Claude Loursais) – 1975  Les cinq dernières minutes : Le coup de pouce (Claude Loursais) – Les malfaisants (Jean Kerchbron) – 1977  Les lettres volées (Pierre Goutas) – 1978  Preuves à l’appui : Les loups du bois (Jean Laviron) – 1979  Bauduin des mines (Michel Jakar) – Le jeune homme vert (Roger Pigaut) – L’oeil du sorcier (Alain Dhénaut) – Mon ami Gaylor (Pierre Goutas) – 1980  La fortune des Rougon (Yves-André Hubert) – 1981  Sept hommes en enfer (Youri) – Sans famille (Jacques Ertaud) – 1982  Les amours des années grises : Mon village à l’heure allemande (Marlène Bertin) – 1984  Julien Fontanes : Un coup de bluff (Daniel Moosmann) – 1986  Espionne et tais-toi (Claude Boissol, saison 1) – 1987  Marie Pervenche : Une tigresse dans le moteur (Claude Boissol) – L’heure Simenon : Le fils Cardinaud (Gérard Mordillat) – 1988  Espionne et tais-toi (Claude Boissol, saison 2) – La vie en panne (Agnès Delarive) – 1991  Les hordes (Jean-Claude Missiaen) – 1993  Martineau… et le portrait de femme (Daniel Moosmann) – 1994  Tout feu, tout femme (Marion Sarraut & Pierre Sisser) – 1995  Théo la tendresse : La nouvelle de la semaine (Yves Amoureux) – 1997  Le surdoué (Alain Bonnot) – La serre aux truffes (Jacques Audoir) – 1998  La grande Béké (Alain Maline) – 1999  Le porteur de destins (Denis Malleval) – Retour à Fonteyne (Philomène Esposito) – 2003  Retour à Locmaria (Williams Crépin).

 

 

Christian Barbier dans « Cinématon N° 1006 », photo source le site officiel de Gérard Courant

 

Nota : Seul IMDB le crédite dans « La loi du survivant » (José Giovanni, 1966), toute précision serait bienvenue. Il convient de ne pas le confondre avec son homonyme Christian Barbier, célèbre animateur d’Europe 1 et acteur occasionnel. Il pose de multiples problèmes aux filmographes, mais saluons le travail de Jacques Noël qui le premier fit sa filmographie dans l’excellente revue « Stars N°11 ». Filmographie : 1965  Masculin Féminin (Jean-Luc Godard) – 1967  Les Poneyttes (Joël Le Moigné) – 1968  Target : Harry (Istanbul mission impossible) (Roger Corman) – 1970  Point de chute (Sergio Gobbi) – 1971  Les gales d’Etretat (Sergio Gobbi) – 1972  Les voraces (Sergio Gobbi) – La raison du plus fou (François Reichenbach) – 1973  L’affaire Crazy Capo (Patrick Jamain) – 1974  Sérieux comme le plaisir (Robert Benayoun) – Seul le vent connaît la réponse (Alfred Vohrer) – 1975  Blondy (Sergio Gobbi) – 1983  La France interdite (Jean-Pierre Imbrohoris, Jean-Pierre Garnier & Gilles Delannoy, documentaire, voix du récitant) – 1985  Suivez mon regard (Jean Curtelin) – 1988  Drôle d’endroit pour une rencontre (François Dupeyron, voix seulement) – Cinématon N°1006 (Gérard Courant, CM) – 1997  Le pari (Bernard Campan & Didier Bourdon). J’avais fait « le ménage » dans IMDB, créant également un troisième Christian Barbier acteur-cascadeur chez Luc Besson dans son « Jeanne D’Arc », mais quelques erreurs subsistent, en attendant de les corriger…