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ENCYCLOPÉDIE CINÉROTICA

Michel Ciment se plaignait dans l’éditorial de Positif d’octobre dernier, de l’hommage de la Cinémathèque fait à Jésus Franco, démontrant qu’il fallait installer une échelle de valeurs. Il ironise sur Max Pécas ne pouvant prétendre à être reconnu sérieusement dans l’avenir, selon lui on n’y devrait ne saluer que des grands maîtres. Une réponse involontaire est faite par Christophe Bier, avec la sortie au début de ce mois du second numéro de la revue pour lequel il est rédacteur en chef « Cinérotica ». On connaît l’amour pour les cinémas de la marge de ce chroniqueur sur France Culture dans l’émission « Mauvais genre » – des « nains au cinéma » aux films de la firme d’Eurociné -.  Comme disait Jean-Luc Godard, c’est « La marge qui tient le cahier ». Ce mensuel fait donc suite à son livre paru en 2000 « Censure-moi – Histoire du classement X en France – « Collection « L’esprit frappeur », 2000 -. Il nous rappelait les agissements du comité de censure – et ses commentaires ! -, et qu’entre « La religieuse » (Jacques Rivette, 1966) à « Baise-moi »  (2000), « depuis 25 ans, la loi X ne se contente pas de « protéger » les mineurs : elle pénalise très lourdement ceux qui fabriquent, produisent et émettent des images interdites. Du coup, tout un genre cinématographique a disparu ». Un évènement, car avec une équipe de rédacteurs érudits – Jacques Zimmer, Richaud d’Ombasle, Edgard Baltzer, François Cognard, etc… -, il nous livre une somme consacrée, sous la forme de 24 fascicules – 1 par mois –  à un panorama de l’érotisme à la pornographie dans le cinéma français. Chaque numéro comporte un dossier, par exemple le premier sur le cinéma des années 30 – on découvre au final qu’il est assez déluré, sans l’équivalant du Code Hays américain – et « Les pornos primitifs 1900-1950 », et le deuxième sur le cinéma des années 50 – Dany Carrel, Françoise Arnoul dont le parcours est encadré par deux nudités de « L’épave » (1950) à « Post-coïtum, animal triste » (1996), Martine Carol et bien sûr Brigitte Bardot. On s’amusera à l’évoquation de l’ineffable Nadine Tallier fouettée par Juliette Gréco dans « L’homme et l’enfant » (Raoul André, 1958) . L’iconographie est remarquable, et aguicheuse. Il convient de saluer son grand oeuvre « Le dictionnaire du cinéma érotique et pornographique français des longs métrages en 16 et 35 mm » – dix ans de travail ! – proposé en 24 fois dans un cahier central. Soit plus de 1000 pages recensant plus de 1700 titres – les films référencés sont ceux uniquement présentés en salle, on ne retrouvera donc pas ceux diffusés en vidéo et à la télévision -, d' »A bout de sexe » à…  « Zob, zob, zob » ! – il conviendra d’attendre presque deux ans pour lire cette dernière note. Des « auteurs » y sont salués de José Benazeraf, Jean-Pierre Bouyxou, Alain Payet, Jean-Daniel Cadinot pour le porno gay, etc… On se régale déjà aux deux premiers morceaux de cette encyclopédie. C’est une mine d’informations avec des génériques les plus complets possibles – ce qui est remarquable pour le cinéma pornographique dans la jungle des pseudos -, des résumés, des avis critiques, des notes informatives, des dates de sorties avec les salles d’exclusivité, des titres alternatifs – étrangers, vidéos,et même ceux refusés par la censure -… Le tout est très riche en anecdotes, citons Georges Séguy, en meeting pour la « vie ouvrière » qui se retrouve involontairement dans « Adolescente pervertie » (José Benazeraf, 1978)…. On retrouve aussi bien quelques réjouissances du genre aux titres incroyables – comme « L’aubergine est bien farcie » (sic) -; mais aussi des grands classiques – L’âge d’or » de Luis Buñuel, « Les amants » de Louis Malle -. Mais on retrouve aussi quelques films mineurs comportant quelques polissonneries – « Ah ! les belles bacchantes » (Jean Loubignac, 1954), qui vient d’être rediffusé sur France 3 – « Adam est… Ève » (René Gaveau, 1953) avec Jean Carmet, et également des films bien oubliés des dictionnaires comme le franco-luxembourgeois « L’amour, oui ! mais… » (Philippe Schneider, 1969), avec Roland Lesaffre et Sabine Sun. On retrouve aussi des commentaires complets, qui vont faire le regal de ceux qui s’amusaient à lire les comptes rendus des films pornographiques dans « La saison cinématographique » de films pornos aux traditionnels, sans hiérarchie, n’en déplaise à Michel Ciment. Le projet est déjà salué avec ferveur par Charles Tatum, et son excellent blog Le vieux monde qui bouge, Christophe Lemaire dans le numéro 11 de Brazil nouvelle formule, par Bernard Joubert dans « Sinéhebdo » qui s’amuse de ces « censeurs qui se sont tapés 1700 films de cul ! ». Souhaitons bon vent à cette entreprise salutaire, passionnée et émoustillante ! On peut signaler aussi des petits spots de pub désopilants sur Youtube 1, Youtube 2 – avec Christian Chauvaud, acteur fétiche de l’univers de Jean-Pierre Mocky – et Youtube3 notamment. Christophe nous signale que sa revue est disponible dans certaines librairies comme celle de la « Cinémathèque de Paris », « Le Regard Moderne », rue Gît le Coeur et la librairie de cinéma rue Monsieur le Prince (Paris).Vous pouvez également visiter le site officiel Cinérotica.fr. qui propose de larges extraits de la revue en format PDF et même des VOD – des codes sont disponibles pour les lecteurs pour les retrouver -. Indispensable ! Dans cet ordre d’idée signalons aussi l’excellent livre d’Herbert P. Mathese – aussi collaborateur de la revue – consacré à José Benazeraf « La caméra irréductible » (Éditions Clairac, 2007).

Fragments d’un dictionnaire amoureux : Roger Rudel

Roger Rudel dans « Le boucher »

Annonce de la mort de Roger Rudel en juillet dans l’excellent « Blog sur le doublage » qui lui rende un hommage et relate son parcours. C’est l’une des meilleures voix, immédiatement identifiable. De Kirk Douglas, Vittorio Gassman, Richard Widmark, Ross Martin (« Les mystères de l’Ouest »), etc… Avec humour, il participa en 1993 à « La classe américaine », un « grand détournement », réalisé par Michel Hazanavicius et Dominique Mézerette, où il met plusieurs vedettes d’Hollywood dans des situations incongrues. On l’a peu vu comme comédien ce qui est assez dommage. On retiendra son rôle de commissaire dans « Le boucher » de Claude Chabrol qui l’appréciait beaucoup. Il confia à François Guérif dans le livre « Conversations avec Claude Chabrol – Un jardin bien à moi » : « …Je l’avais déjà utilisé dans le premier Tigre, et il m’avait fait savoir qu’il aimerait bien tourner à nouveau avec moi. J’avais un peu l’impression d’avoir Kirk Douglas sur le plateau, ou Henri Fonda. Ce n’était pas désagréable ». On retiendra aussi pour le petit écran, son interprétation de l’inspecteur obstiné dans « L’abonné de la ligne U » – excellent feuilleton sorti en DVD chez « Koba films », adapté de l’œuvre de Claude Aveline -. On le vit aussi en représentant de la « police de papa », agacé par les méthodes de Pierre Vaneck adepte de la police scientifique dans la série « Aux frontières du possible ». A partir de 1973, il devait surtout se consacrer à son activité de directeur artistique de la « Société Parisienne de Sonorisation » – SPS – qui participa à de nombreux doublages de films.

 

Roger Rudel dans « L’abonné de la ligne U »

 

Filmographie : 1945  Étrange destin (Louis Cuny) – 1947  Le silence de la mer (Jean-Pierre Melville) – 1953  Les révoltés du Lomanach (Richard Pottier) – 1959 Le pain des Jules(Jacques Séverac) -1960  À toute heure en toute saison (Roger Fellous&Charley Manson, CM) – La dragée haute (Jean Kerchner) – Fortunat (Alex Joffé) – 1962  Douce violence (Max Pécas) – Les bonnes causes (Christian -Jaque) – 1963  La corde au cou (Joseph Lisbona) – 1964  Le tigre aime la chair fraîche (Claude Chabrol) – 1965  Nick Carter et le trèfle rouge (Jean-Paul Savignac) – Du rififi à Paname (Denis de La Patellière) – 1966 Nathalie (AnneDastrée, CM) – …Jusqu’au soir ou la ligne du jour… (Tewfik Farès, CM) – Martin soldat (Michel Deville) – 1969  Le boucher (Claude Chabrol). Télévision (notamment) : 1962 Denis Asclépiade (Jean Pignol) – Le théâtre de la jeunesse : L’auberge de l’ange gardien (Marcel Cravenne) – 1963  Le sel de la mer (Jean Vernier) – Le théâtre de la jeunesse : Le général Dourakine (Yves-André Hubert) – 1964 L’abonné de la ligne U (Yannick Andréi, Série TV) -1965  Le théâtre de la jeunesse : Tarass Boulba (Alain Boudet) – Promenade en landau (Abder Isker) – 1966  Hommes de caractère : L’échantillon (Jean Kerchbron) -L’écharpe (Abder Isker) – 1967  En votre âme et conscience : L’affaire Francey (Claude Dagues) – Les enquêtes du commissaire Maigret : Cécile est morte (ClaudeBarma) – 1968  Le Regret de Pierre Guilhem (Jean de Nesle) – L’homme de l’ombre : Le condamné à mort (Guy Jorré) – 1970  Maurin des Maures (Claude Dagues, série TV) – Adieu Mauzac (Jean Kerchbron) – Le mouchard (Yvon Jouannet) – 1971 Arsène Lupin : L’arrestation d’ArsèneLupin (Jean-Pierre Decourt) –  Mon seul amour (Robert Guez, série TV) – Aux frontières du possible (Victor Vicas & Claude Boissol, saison 1) – Aubrac city (Jean Pignol, série TV) – 1973  Graine d’ortie (Yves Allégret, série TV). Voxographie (succincte): 1954  Du rififi chez les hommes (Jules Dassin, voix française de Carl Möhner) – 1960Le capitaine Fracasse (Pierre Gaspard-Huit, voix française de Riccardo Garrone)- 1961 Auguste (Pierre Chevalier) – 1964  Merveilleuse Angélique (BernardBorderie, voix française de Gino Marturano) – 1965  Le théâtre de la jeunesse :Tarras Boulba (Alain Boudet, récitant, TV) – 1967  L’homme à la Buick (GillesGrangier Grangier) – 1971  L’aventure, c’est l’aventure (Claude Lelouch) – 1977  Cinémania (Gérard Devillers, CM, voix du récitant) – 2003  La classe américaine – Le grand détournement (Michel Hazanavicius & Dominique Mezerette, TV).

Fragments d’un dictionnaire amoureux : Michel Modo

Michel Modo dans le documentaire « La saga des gendarmes » (2005)

Annonce de la mort de Michel Modo, le 24 septembre dernier, date exacte confirmée par le site « Les gens du cinéma », à l’âge de 71 ans.  Souvent en tandem avec Guy Grosso – voir l’hommage d’Yvan Foucart dans « Les gens du cinéma ». – Leur rencontre est évoquée par Grégory Alexandre dans «  »Ciné Live » N°24 de mai 1999 : « …Il était une fois deux garçons, Guy Sarrazin, grand type originaire de Beauvais, et Michel Goi, petit bonhomme fraîchement débarqué de Carpentras. Fascinés depuis tout gosses par les planches, ils se rencontrèrent au Cours Simon et devinrent inséparables (…) Surnommés, hem… « Les deux connards » par le directeur du cours Simon, c’est à l’occasion de la revue de fin d’année, écrite par leurs soins, que Sarrazin et Goi trouvent, après avoir renoncé à Roux et Combaluzier, un nouveau nom de scène déjà plus agréable à l’oreille. Le show, présenté devant le Tout-Paris, est un triomphe, et nos deux compères se retrouvent bientôt embarqués par Robert Dhéry et sa troupe des Branquignols pour un spectacle intitulé « Pomme à l’anglaise ». Mais, condition sine qua non à leur entrée au sein des fous furieux de la scène théâtrale de l’époque ; conserver leurs pseudos grotesques. La coalition Grosso-Modo portera ses fruits immédiatement… » il était, avec Guy Grosso donc, l’un des partenaires préférés de Louis de Funès, qui le choisit pour jouer le Maréchal des Logis Berlicot, dans la « saga » des gendarmes. Il retrouvera de Funès avec son compère Grosso, pour « Le grand restaurant » (1966) en serveur délateur, « fayot » et obséquieux, et dans « L’avare » où il joue « La Merluche ». Ces dernières années, il témoignera longuement sur cette collaboration dans des documentaires TV et des bonus DVD. Dans « La grande vadrouille » il est un halluciné soldat allemand qui louche et de ce fait tire à la mitraillette absolument à côté. Ce rôle fut tellement mémorable, qu’il récidivera dans un ahurissant nanar franco-italien,  « La grosse pagaille » aux côtés de Francis Blanche et dans « On a retrouvé la septième compagnie » (1975), où il aura cette réplique culte qui restera dans la cour des écoles, « Restez groupir ». Il fait souvent cavalier seul, citons le facteur circonspect devant les questions de Jean-Claude Brialy dans « Carambolages » (1963). On le retrouve également souvent à la télévision, notamment dans des fictions américaines tournées en France – il semble avoir participé à un épisode de « Dallas ». Il est aussi Zanzi, le propriétaire du bar Zanzibar, lieu où Jacques Frantz, qui campe un policier, installe son bureau dans un village de la Drôme dans l’éphémère serie TV « Mélissol » (1999). On le revit dernièrement au cinéma en homme à tout faire dans « Bimboland » (1997) et en cafetier homosexuel, amour de jeunesse d’un fantôme dans « Poltergay » (2005). Il est aussi l’un des acteurs fétiches de Jean-Christophe Averty (« Les raisins verts », « Si le coeur vous en dit », « Au risque de vous plaire », « Comix club », « Grand Public », « Passing show », « La vie rêve de Vincent Scotto », « Le péril bleu », »Al Jolson », etc…). Il avait également une importante activité dans le doublage – « Les Simpson » notamment. Auteur de sketches – plus d’une centaine avec Guy Grosso, mais aussi pour Jean-Pierre Foucault à la radio -de pièces, de scénarios et de chansons – « J’ai vu » pour Henri Salvador, dernièrement -, il avait un réel talent d’écriture. Il fut même gagman sur « Le corniaud » et « La grande vadrouille ». Vous pouvez retrouver plus d’informations sur lui sur le site « autour de Louis de Funès »

Filmographie : 1958  Le petit prof’ (Carlo Rim) – 1961  Tout l’or du monde (René Clair) – La belle américaine (Robert Dhéry & Pierre Tchernia) – 1962  Kriss Romani (Jean Schmidt) – 1963  Bébert et l’omnibus (Yves Robert) – Carambolages (Marcel Bluwal) – Bébert et l’omnibus (Yves Robert) – 1964  Et si c’était une sirène (Jean Schmidt, CM) – La cloche (Jean L’Hôte, CM) – 1964  Le gendarme de Saint-Tropez (Jean Girault) – Les gorilles (Jean Girault) –  Le corniaud (Gérard Oury) – 1965  La tête du client (Jacques Poitrenaud) – Pleins feux sur Stanislas (Jean-Charles Dudrumet) – Le gendarme à New York (Jean Girault) – 1966  Le grand restaurant (Jacques Besnard) – La grande vadrouille (Gérard Oury) – Un homme de trop (Costa-Gavras) – 1967  La feldmarescialla (La grosse pagaille) (Steno) – 1968  Le gendarme se marie (Jean Girault) – 1970  Le gendarme en balade (Jean Girault) – Le cri du cormoran le soir au-dessus des jonques (Michel Audiard) – 1973  L’histoire très bonne et très joyeuse de Colinot Trousse-Chemise (Nina Companeez) – 1974  Opération Lady Marlène (Robert Lamoureux) – 1975  On a retrouvé la 7ème compagnie (Robert Lamoureux) – 1977  Le mille-pattes fait des claquettes (Jean Girault) – Monsieur Marcel Marius / Arrête ton cinéma (Richard Guillon, inédit en salles) – 1978  Les bidasses au pensionnat (Michel Vocoret) – Liebesgrusse au der Lederhose 5. Teil : Die bruchpiloten vom königssee (Gunter Otto) – Le gendarme et les extra-terrestres (Jean Girault) – 1979  Nous maigrirons ensemble (Michel Vocoret) – L’avare (Jean Girault & Louis de Funès) – 1981  Pétrole ! Pétrole ! (Christian Gion) – Le jour se lève et les conneries commencent (Claude Mulot) – Les bidasses aux grandes manoeuvres (Raphaël Delpard) – Si ma gueule vous plaît (Michel Caputo) – 1982  Le gendarme et les gendarmettes (Jean Girault & Tony Aboyantz) – Le braconnier de Dieu (Jean-Pierre Darras) – 1983  Les planqués du régiment (Michel Caputo) – 1985  L’exécutrice (Michel Caputo) – 1989  La gloire de mon père (Yves Robert) – Le château de ma mère (Yves Robert) – 1992  Jour de fauche (Vincent Monnet, CM) – Pétain (Jean Marboeuf) – 1995  Quand je serai grand, mon père il sera policier (Vincent Monnet, CM) – 1996  Sa femme et moi (Olivier Pouteau, CM) – 1997  Bimboland (Ariel Zeïtoun) – 2004  Mauvais graine (Blanquet & Olive, CM) – 2005  Poltergay (Eric Lavaine). Voxographie succincte : 1975  La flûte à six Schtroumps (Peyo, Yvan Delporte & Eddy Lateste) – 1977  Les fabuleuses aventures du légendaire Baron de Münchausen (Jean Image) – 1993  Don Bluth’s thumbelina (Poucelina) (Don Bluth & Gary Goldman, animation, version française) – 2004  Mauvaise graine (Blanquet & Oliver, CM) – 2006  The Simpsons movie (Les Simpson – Le film) (David Silverman, animation, version française).

Télévision (notamment) : 1964  Le tapir amoureux (François Gir) – 1965  Ce fou de Platanov (François Gir) – 1966  La 99ème minute (François Gir) – Gerfaut (François Gir, série) – 1967  À Saint-Lazare (François Gir) – Le petit café (François Gir) – 1968  Des goûts et des couleurs (Jean-Christophe Averty, divertissement) – Hommage à Tristan Bernard (Odette Collet & Edmond Tyborowsky) -La tempête (François Gir) – Acerbes à Cannes (Jean-Christophe Averty, divertissement) – 1969  L’atelier Prévert-Derlon : Les menottes (Robert Bober, CM) – Poisons d’Avril (Jean-Christophe Averty) – Show Effroi (Jean-Christophe Averty, CM) – Fragson un roi du caf’conc (Jean-Christophe Averty) – Songe d’une nuit d’été (Jean-Christophe Avery) – 1970  Les six jours (Arlen Papazian) – Le petit vieux des Batignolle (Jean-Pierre Marchand) – Alice au pays des merveilles (Jean-Christophe Averty) – 1971  Au théâtre ce soir : Herminie (Pierre Sabbagh) – Ubu enchaîné (Jean-Christophe Averty) – Réveillon chez Maxim’s (Georges Folgoas) – 1972   JC’s Follies 1930 (Jean-Christophe Averty, divertissement) – 1973  Le vie rêvée de Vincent Scotto / Rien que des tubes ou la vie chantée de Vincent Scotto (Jean-Christophe Averty) – Les cinq dernières minutes : Un gros pépin dans le Chasselas (Claude-Jean Bonnardot) – Musidora (Jean-Christophe Averty) – 1974  Averty follies (Jean-Christophe Averty, divertissement) – Le vagabond (Claude-Jean Bonnardot, série) – 1975  Le péril bleu (Jean-Christophe Averty) – 1976  Les samedis de l’Histoire : La banqueroute de Law (Jean-François Delassus) – 1977  L’inspecteur mène l’enquête : Les adorateurs du cosmos (Jean-Pierre Barizien) – Commissaire Moulin : Cent mille soleils (Claude-Jean Bonnardot) – Impressions d’Afrique (Jean-Christophe Averty) – Lazare Carnot ou les jupons de la Révolution (Jean-François Delassus) – 1978  Au théâtre ce soir : Nuit folle (Pierre Sabbagh) – Pourquoi tuer pépé (Edmond Tiborowsky) – Au théâtre ce soir : Les coucous (Pierre Sabbagh, + pièce) – Smoking et carré blanc (Georges Folgoas, divertissement) – 1980  C’est pas Dieu possible (Edmond Tyborowsky) – 1982  L’honneur de Barberine (Edmond Tiborowsky) – 1986  Monte-Carlo (Id) (Anthony Page) – 1987  French in action : Leçon 2 (Pierre J. Capretz) – Les cinq dernières minutes : Claire obscure (Franck Apprederis) – 1988  Hemingway (Bernhard Sinkel) – 1989  A tale of two cities (Un comte de deux villes) (Philippe Monnier) – 1992  Bienvenue à Bellefontaine (Gérard Louvin) – Taxi girl (Jean-Dominique de la Rochefoucauld) – 1994/1997  Highlander (13 épisodes) – 1997  Le juste : Sonate pour Juliette (Franck Apprédéris) – 1998  Mélissol : Lynchage (Jean-Pierre Igoux) – Mélissol : Un braquage de trop (Jean-Pierre Igoux) – Mélissol : Le nettoyeur (Jean-Pierre Igoux) – 1999   Mélissol : Paranoïa (Jean-Pierre Igoux) – 2000  Relic hunter (Sydney Fox l’aventurière) : Love letter (Jean-Pierre Prévost) – 2001  L’impasse du cachalot (Élisabeth Rappeneau) – 2003  Lagardère (Henri Hellman) – 2004  Maigret et le clochard (Laurent Heynemann) – 2005  Plus belle la vie (plusieurs épisodes) – S.O.S. 18 : Chienne de vie (Bruno Garcia) –  2006  Beau masque (Peter Kassovitz) – 2007  Central nuit : Une affaire d’honneur (Olivier Barma) – Rendez-moi justice (Denys Granier-Deferre) – 2008  Ah ! C’était ça la vie (Franck Apprederis). Variétés : 1966/1971  Au risque de vous plaire (Jean-Christophe Averty) – 1967/1968  Passing show (Jean-Christophe Averty) – 1970/1971  Jazz Land (Jean-Christophe Averty) –  1971  Si le coeur vous en dit (Jean-Christophe Averty) – 1973  Comics club (Jean-Christophe Averty) – 1974  Toutankhamont (Jacques Pierre) – 1975  Ticket de rétro (Jean-Christophe Averty). Scénariste : 1967  Le petit baigneur (Robert Dhéry, dialogues) – 1972  Allô ! Juliette (Jacques Pierre, TV) – Trop jolies pour être honnêtes (Richard Balducci, dialogues) – 1973  La grande nouba (Christian Caza) – 1992  Taxi girl (Jean-Dominique de la Rochefoucauld) – 1999  Mélissol : La maison sans toit (Jean-Pierre Igoux, TV).

Mise à jour du 16/09/2009

Un grand merci à Cécile, pour ses captures d’écran.

En aparté : « Le coin du cinéphage » n’est pas en berne, mais souffre d’une crise de « tripalium » délirant – en fait une nouvelle réorientation professionnelle chronophage tendance père Ubu -. Vous n’êtes pas encore débarrassés de lui et un hommage sur Paul Newman attend d’être finalisé dans les brouillons, ainsi que ceux de Guillaume Depardieu et Roger Rudel. Mais je ne pourrai pas en traiter d’autres tel Alain Levent, Ken Ogata, Françoise Seigner ou Anita Page… On est également prié de ne point se servir dans ces notules, même si ce lieu est autoproclamé foutraque, ce n’est pas un libre-service  – suivez mon regard vers les sites pilleurs habituels -… Je n’hésiterai donc pas à contacter les organismes concernés s’il y a des abus. Je répondrai dès que possible à ceux qui m’ont contacté dans les commentaires ou par mail…

LE JEAN-VIGO DE BORDEAUX EN SURSIS ?

 A l’heure où la ville de Bordeaux est candidate à grands bruits pour être désignée par un jury pour devenir la capitale européenne de la culture, on peut être chagriné de voir que le cinéma Jean Vigo n’a pas réouvert ses portes depuis fin juillet. Ce cinéma se trouvant dans une petite rue, en face d’un centre commercial des quinconces, fait pourtant le régal des cinéphiles, de par sa programmation, ses cycles, ses manifestations – « Cinésites », des films en plein air sur la France entière -. La raison de l’absence de la rituelle réouverture est évoquée dans le journal « Sud-Ouest » du 29 septembre dernier par Christophe Loubes, qui précise qu’il ne devrait pas « rouvrir jusqu’à nouvel ordre » : « …Dans un communiqué publié hier, l’équipe du cinéma d’art et d’essai bordelais se dit « contrainte de prolonger (sa) fermeture estivale » dans l’attente d’une réponse de la mairie sur le montant d’une dotation qu’elle recevait chaque année. Cette aide, versée en plus d’une subvention annuelle de 250 000 euros, permet au Jean Vigo de payer le loger du Trianon, occupé depuis les années 70, les factures de gaz, l’électricité et les salaires des employés. Dominique Ducassou, adjoint à la culture, assure qu’elle sera versée en 2008. Or, au cinéma, on dit n’avoir reçu aucun courrier à ce sujet. « Ridiculement faible ». Dominique Ducassou est en revanche plus réservé sur le soutien municipal dans les années qui viennent : « Le Jean Vigo n’est plus seul à proposer des films d’art et essai. L’Utopia, le Mégarama ou des cinémas de communes périphériques ont provoqué une dispersion du public. Du coup sa fréquentation est devenue ridiculement faible. D’autre part, la donne a changé depuis qu’Alain Marty n’est plus directeur et nous voulons maintenant connaître le projet du centre Jean-Vigo pour l’avenir avant de nous engager. N’oublions pas qu’il s’agit d’une société de droit privée… ». À l’activité comparable, pourquoi soutenir un cinéma plus que les autres ? – à titre de comparaison, l’aide que perçoit l’Utopia avoisine les 3000 euros pour cinq ans -. C’est la question que soulève Dominique Ducassou. L’élu maintient toutefois le partenariat engagé pour le futur festival Cinéma-Science (…) ou les cinésites. Cette opération se poursuit d’ailleurs en septembre avec cinq dates décentralisées. Reste à savoir si, comme on commence à le chuchoter, Alain Marty cherche à passer en force à quatre jours de la venue de la délégation pour l’attribution du titre de capitale européenne de la culture. Celui qui est toujours président de l’association qui gère le Jean-Vigo était injoignable hier et n’a pas pu répondre notamment à cette question ». S’il est difficile au final de se faire une opinion, il est dommage que ce cinéma ne perdure pas dans le paysage culturel bordelais, sa programmation complétant des sites comme l’Utopia et l’UGC – à la programmation pointue -, il avait programmé par exemple le dernier film de Jacques Doillon -. Pour avoir un attachement sentimental dans ce cinéma pour des raisons personnelles – avec la vision de West Side Story avec celle qui occupe mes pensées -, et pour avoir vu quelques films souvent mal distribués ou quelques classiques, je ne peux que déplorer une situation inquiétante à surveiller donc, un cinéma de qualité qui ferme est toujours un drame. Ce cinéma a un site officiel à visiter ici.

Fragments d’un dictionnaire amoureux : Francis Lacassin

Photo : Olivier Dion

Le temps me manquant pour traiter des disparus récents – au grand dam d’un commentateur récent je présume, voir les commentaires sur Pierre Mirat – étant en train de répéter un remake de Kafka au bureau -, je choisis de rendre plus particulièrement hommage à Francis Lacassin. Gérard Lenne dans « La critique du cinéma en France » (Ramsay cinéma, 1997) disait à son sujet « …Combien de héros modernes qui ne nous seraient pas aussi familiers s’ils ne nous avaient été fraternellement et chaleureusement présentés par cet entremetteur infatigable et toujours sur la brèche ». Ce natif d’Alès, fit des études de droit, d’histoire du Moyen-âge, de psychopathologie, de psychologie de la vie sociale, et de médecine. S’il fit énormément pour le roman populaire – Fantômas, Maigret, Nestor Burma – et la bande dessinée, il a redonné ses lettres de noblesses aux films muets de divertissement. Il fit une rencontre déterminante avec le réalisateur Henri Fescourt. Dans l’un de ses ouvrages le formidable « Pour une contre-histoire du cinéma » (Institut Lumières, Actes Sud, 1994, première édition en 1972), il parlait de lui ainsi « …mais il continue d’inspirer l’étrange entreprise de réhabilitation que je me suis imposée : elle tient à la fois de l’enquête policière, de la fouille archéologique et du travail de fourmi« . Cet ouvrage nous permet de nous familiariser avec Louis Feuillade, Victorin Jasset, Musidora, Alice Guy, Joël Hamman – pionnier du western… français -, Gaston Modot – remarquable parcours dans le muet aussi pour ce grand acteur -, Robert Florey ou Yvette Andréyor. De la très riche liste de livres qu’il a signé on retiendra les récents « Louis Feuillade, maître des lions et des vampires » (Pierre Bordas et fils, 1995), « La légende de Tarzan » (2000) et « Alfred Machin de la jungle à l’écran » (2001) chez l’éditeur – hélas disparu – Dreamland, « A la recherche de Jean Daurand « (Association française de recherche sur l’histoire du cinéma, 2004) et ses « Mémoires » (Éditions du Rocher, 2006). Il avait participé à la célèbre Anthologie du cinéma français éditée par « L’avant scène », Henri Fescourt – avec Claude Beylie, 1967, Alfred Machin, 1968, Musidora, 1970, et participa à de nombreuses revues voir sa page dans le site Calindex.  Pour le cinéma, il a réalisé des courts-métrages, « Prière pour Robinson » – coréalisé par Raymond Bellour – et « Mon ami Mandrin » (1960), « Satan, mon prochain » – coréalisé avec Raymond Bellour – (1961), « L’histoire de Jeanne » (1962), participer à la production de « Le cercle des passions » (Claude d’Anna, 1982) et « Partenaires » (Claude d’Anna, 1984) et fit une apparition dans le formidable « Je t’aime, je t’aime » (Alain Resnais, 1967). Il fut un scénariste inspiré pour « Judex » (1963), signé Georges Franju qui nous console que ce dernier ne pût jamais adapter « Fantômas », pour la formidable série Tribunal de l’impossible – diffusée il y a quelques années sur CinéCinéma, qui mériterait une édition DVD – avec « Le voleur de cerveau » (Alain Boudet, 1968) et « Les rencontres du Trianon ou la dernière rose » (Roger Kane). Il adaptât également deux « Maigret » version Jean Richard « Maigret et le témoignage de l’enfant de chœur » (Michel Subiela, 1988) et « Tempêtes sur la Manche » (Édouard Logereau, 1989). Son éclectisme et sa fougue à défendre des œuvres souvent mésestimées vont nous faire cruellement défaut avec son départ. Bibliographie : « Le Monde » du 16.08.2008, article par Patrick Kéchichian.

Fragments d’un dictionnaire amoureux : Pierre Mirat

Pierre Mirat dans « La ligne de démarcation », épisode « Erre Toranea » diffusé en 1973

Annonce de la mort de Pierre Mirat, le 16 juillet dernier à l’âge de 84 ans par « Les gens du cinéma ». Evidemment on se souvient tous de la publicité pour les condiments de Gilbert Ducros – décédé l’an dernier – et son fameux « A quoi ça sert que Ducros y se décarcasse ? », mais c’est un peu l’arbre qui cache la forêt pour le parcours de ce sympathique comédien. On retiendra le cafetier qui débouche une bonne bouteille de Bordeaux dans « Paris brûle-t-il ? » (1965) pour Anthony Perkins qui meurt sous une bombe devant lui. Il est un truculent épicier, marchand d’essence et de boissons au Sahara dans « Cent mille dollars au soleil » (1964). Mais on le retrouve surtout sur un mode comique. Malgré son infirmité, on le surnomme « Le sourdingue » il a toujours une oreille qui traîne. Ses fâcheuses habitudes vont permettre à Jean-Paul Belmondo de le manipuler afin de mettre des bâtons dans les roues à Lino Ventura. Il s’en suit une destruction homérique de son établissement, dépité il finira par conclure quand ces agresseurs disparaissent par le audiardesque « Vous n’êtes pas des amusants ! ». Il est un prêtre résistant prêtant un vélo à Alain Doutey dans « Mais où est donc passée la septième compagnie » (1973). L’engin s’avérant sans frein, il lui conseille donc de prier dans les descentes ! On le retrouvait très souvent à la télévision, citons l’épisode de « La ligne de démarcation » (1973) – voir photo ci-dessus – où il compose un boulanger malin qui va berner les Allemands alors qu’il est passeur, habitant la ville d’Arnéguy se trouvant sur la fameuse ligne. On passera cependant gentiment sur son accent basque assez aproximatif. Cette rondeur, souvent dans des rôles d’habitants du Sud de la France ou de commerçants aimables était une des figures les plus plaisantes du cinéma français. De retour de vacances et devant disposer d’un nouvel emploi du temps, je ne pourrai pas évoquer les autres décès de cet été, mais je reviendrai sur la disparition de Francis Lacassin.  

Photo source bernard-luc.com

Filmographie établie initialement pour « Les gens du cinéma », étable avec Armel de Lorme : 1956  Comme un cheveu sur la soupe (Maurice Régamey) – 1957  Méfiez vous fillettes (Yves Allégret) – Miss Pigale (Maurice Cam) – À pied, à cheval et en voiture (Maurice Delbez) – Charmants garçons (Henri Decoin) – Ni vu, ni connu / L’affaire Blaireau (Yves Robert) – Le Gorille vous salue bien (Bernard Borderie) – Deuxième bureau contre inconnu (Jean Stelli) – 1958  La chatte (Henri Decoin) – La tête contre les murs (Georges Franju) – Les tripes au soleil (Claude Bernard-Aubert) – Messieurs les ronds de cuir (Henri Diamant-Berger) – 1959  125, rue Montmartre (Gilles Grangier) – Les canailles (Maurice Labro) – Heures chaudes (Louis Félix) – 1960  Le caïd (Bernard Borderie) – Les tortillards (Jean Bastia) – Fortunat (Alex Joffé) – Une aussi longue abscence (Henri Colpi) – Vacances en enfer (Jean kerchbron) – 1961  Cause toujours mon lapin (Guy Lefranc) – Un nommé La Rocca (Jean Becker) – Le Tracassin ou les plaisirs de la ville (Alex Joffé) – Cybèle ou les dimanches de Ville d’Avray (Serge Bourguignon) – Le triomphe de Michel Strogoff (Victor Tourjansky) – Les trois mousquetaires : Les ferrets de la reine (Bernard Borderie) – 1962  Du mouron pour les petits oiseaux (Marcel Carné) – Le temps des copains (Robert Guez) –  Le glaive et la balance (André Cayatte) – 1963  Peau de banane (Marcel Ophuls) –  Symphonie pour un massacre (Jacques Deray) – Cent mille dollars au soleil (Henri Verneuil) – La soupe aux poulets (Philippe Agostini) – La porteuse de pain (Maurice Cloche) – Behold a pale horse (Et vint le jour de la vengeance) (Fred Zinneman) – 1964  Thomas l’imposteur (Georges Franju) – Les combinards (Jean-Claude Roy) – 1965  Paris brûle-t’il ? (René Clément) – Un milliard dans un billard (Nicolas Gessner) –  1965  How to steal a million (Comment voler un million de dollars) (Wiliam Wyler) – L’homme à la Buick (Gilles Grangier) –  1968  Le tatoué (Denys de La Patellière) – 1969  Heureux qui comme Ulysse (Henri Colpi) – Et qu’ça saute ! (Guy Lefranc) –  Mektoub (Ali Ghalem) – La dame dans l’auto avec des lunettes et un fusil / The lady in the car with glasses and a gun (Anatole Litvak) – 1972  La femme en bleu (Michel Deville) – La belle affaire (Jacques Besnard) – 1973  Le amorose notti di Ali Baba (Rêves lubriques) (Luigi Lattini de Marchio) – Mais où est donc passée la septième compagnie (Robert Lamoureux) – Un amour de pluie (Jean-Claude Brialy) – 1974  Les suspects (Michel Wyn) – Impossible… pas Français (Robert Lamoureux) – 1977  Ne me touchez pas… (Vidéo : Arrête ton cinéma) de Richard Guillon (inédit en salles) – 1979  Le pull-over rouge (Michel Drach) – 1980  Une merveilleuse journée (Claude Vital) – Fais gaffe à Lagaffe (Paul Boujenah) –  Le village en folie / Un émir en Auvergne (Jean Lefait [Maxime Debest]) – Vacances déchaînées / Vacances insolites (Jean Lefait [Maxime Debest]) – 1981  Belles, blondes et bronzées (Max Pécas) – 1983  Les branchés de Saint-Tropez (Max Pécas) – 1988  Le dîner des bustes (Moïse Maatouk, CM) – 1996  Les petits pois (Bertrand Latouche, CM) – 1999  T’aime (Patrick Sébastien). Nota (Précisions d’Armel de Lorme) : Il ne figure pas dans Le guardian (Jean Marguenat, 1945), c’est une confusion avec l’acteur Pierre Murat, ni dans « Boulevard » (Julien Duvivier, 1960), erreur communément répandue, c’est un acteur qui lui ressemble qui joue le père de l’héroïne.

 

 

 

Voxographie succincte : 1981  Le secret des Sélénites (Jean Image, animation) – 1984  Astérix et la surprise (César de Gaëtan & Paul Brizzi, animation) – 1986  Astérix chez les Bretons (Pino Van Lamsweerde, animation).

 

 

 

 

 

 

Pierre Mirat dans « La ligne de démarcation », épisode « Erre Toranea »

 

 

Télévision : (notamment) : 1960  Si le ciel s’en mêle (Jean-Christophe Averty) – Le garde-fou (Anré Leroux) – La grande Bretêche (Claude Barma) – Bastoche et Charles-Auguste (Bernard Hecht) – 1961  Marceau ou les enfants de la République (René Lucot) – Le temps des copains (Robert Guez) – 1962  L’inspecteur Leclerc enquête : Les gangsters (Yannick Andréi) & Preuve à L’appui (Pierre Badel) – 1963  La cage vide (Jacques Rutman) – 1964  L’abonné de la ligne U (Yannick Andréi) – 1965  La misère et la gloire (Henri Spade) – Foncouverte (Robert Guez) – Droit d’asile (René Lucot) – 1966  Cécilia, médecin de campagne (André Michel) – 1967  L’affaire Lourdes (Marcel Bluwal) – Marion Delorme (Jean Kerchbron) – Au théâtre ce soir : Auguste (Pierre Sabbagh) – 1969  Fortune (Henri Colpi) – Les oiseaux rares (Jean Dewever) – 1970  Némo (Jean Bacqué) – Maurin des Maures (Jean Canolles & Claude Dagues) – Original Dixieland Jazz Band (Jean-Christophe Averty) – 1971  Le voyageur des siècles : Le bonnetier de la rue Tripette (Jean Dréville) – Schulmeister, l’espion de l’Empereur : Les lys blancs (Jean-Pierre Decourt) – Au théâtre ce soir : Échec au meurtre (Pierre Sabbagh) – 1972  La tuile aux loups (Jacques Ertaud) – L’argent par les fenêtres (Philippe Joulia) – La vie et la passion de Dodin-Bouffant (Edmond Tyborowsky) – 1973  Les malheurs de la comtesse (Bernard Deflandre) – L’alphomega (Lazare Iglèsis) – La duchesse d’Avila (Philippe Ducrest) – La ligne de démarcation : Erre Torena (Jacques Ertaud) – Karatékas and Co : La nuit des parfaits (Edmond Tyborowky) – Drôle de graine (Henri Jouf) – 1974  Der klein docktor (Le petit docteur) : Die Notbremse (Wolfgang Becker) – Le charivari de Janjoie (Maurice Cloche) – Aufs Kreuz gelegt (Wolfgrand Petersen) – 1975  Le péril bleu (Jean-Christophe Averty) – Les Zingari (Robert Guez) – Au théâtre ce soir : Demandez Vicky (Pierre Sabbagh) – 1976  Les sangliers (Maurice Failevic) – 1977  Cinéma 16 : La Fortunette (Pierre Cavassilas) – Désiré Lafarge : Désiré Lafarge prend le train (Jean-Pierre Gallo) – Au théâtre ce soir : Monsieur Chasse (Pierre Sabbagh) – 1978  Pourquoi tuer le Pépé (Edmond Tyborowsky) – Les enquêtes du commissaire Maigret : Maigret et l’affaire Nahour (René Lucot) – 1980  Au théâtre ce soir : Peau de vache (Pierre Sabbagh) – La vie des autres : La part des ténèbres (Jean-Luc Moreau) – 1981  Novgorod (Armand Ridel) – Sans famille (Jacques Ertaud) – 1987  La calanque (Jean Canolle) – 1996  L’orange de Noël (Jean-Louis Lorenzi).

Fragments d’un dictionnaire amoureux : Marisa Merlini

Annonce de la mort de Marisa Merlini, à l’âge de 84 ans le 17 juillet dernier. C’est une des figures les plus populaires du cinéma italien, née le 6 août 1923 à Rome. Son tempérament la prédisposait pour des comédies. Mariuccia Macaro, femme du très populaire comédien Erminio Macario remarque cette piquante brunette venant d’un milieu modeste.  Elle devient une incarnation habituelle pour les italiens de la Romaine. Elle débute en 1941, à 18 ans au théâtre « Teatro Valle » aux côtés de Wanda Osiris. On la retrouve très vite au cinéma notamment chez Marcello Pagliero qui l’engage pour un des films les plus méconnus du néoréalisme « La nuit porte conseil » en 1949. Le cinéma se l’arrache, elle est la partenaire de prédilection de Totò pour 7 films, et elle devient l’amie d’Anna Magnani. On la retrouve souvent dans des rôles de soubrettes ou de femmes volontaires qui essaient de s’en sortir seule. Elle connaît une forte popularité avec son rôle de sage-femme dans « Pain, amour et fantaisie » et sa suite « Pain, amour et jalousie ». Elle témoigne avec chaleur dans le DVD sorti en France du premier opus de cette célèbre trilogie dans « Pain amour et fantaisie, une incroyable histoire ». Elle raconte que Otello Martelli, le chef opérateur du fim avait dit « La voilà ! La sage-femme vient d’arriver ! », devant cette évidence, elle ne passa pas d’essais. Elle déclare aussi son admiration pour Vittorio de Sica, qui l’aimait beaucoup, il lui disait d’ailleurs dans les scènes de bicyclette : « Passe devant car tes fesses me bouleversent ». Dans « Les monstres » (1963), chef d’oeuvre de Dino Risi, elle est la femme d’Ugo Tognazzi, témoin spontané dans un procès, déconsidéré par un avocat brillant joué par Vittorio Gassman. Il faut la voir d’abord admirative de son mari puis complètement humiliée, elle ne se laisse pas voler la vedette par le redoutable tandem… Ettore Scola lui donne aussi un rôle de prostituée pittoresque dans « Drame de la jalousie », Sergio Corbucci en fait de même dans le western culte « Le grand silence ».  Elle tourne en France, par le biais de la mode des années 60-70 des coproductions, on la retrouve ainsi en postière corse vêtue de noir dans l’amusant « Vendetta » – disponible chez René Château vidéo –, ravie de voir qu’Olivier Hussenot dépose de l’argent et en méridionale dans « Les bidasses s’en vont en guerre » avec les Charlots ainsi que son compatriote Paolo Stoppa. Elle participe aussi à la mode des comédies égrillardes et continue dans les films comiques italiens, qui ne se sont pas exportés en France ces dernières années. Une nature, immédiatement identifiable à rattacher à un certain âge d’or du cinéma italien. Bibliographie : Enrico Lancia & Roberto Poppi « dizionario del cinema italiano: Le attrici » (Gremese editore, 2003).

 

 

 

 

Filmographie : 1942  Stasera niente di nuovo (Ce soir, rien de nouveau) (Mario Mattoli) – 1946  Roma città libera (La nuit porte conseil) (Marcello Pagliero) – 1949  Marechiaro (Giorgio Ferroni) – L’ imperatore di Capri (L’empereur de Capri) (Luigi Comencini) – Se fossi deputato (Giorgio Simonelli) – Totò cerca casa (Totò cherche un appartement) (Steno & Mario Monicelli) – 1950  Amori e veleni (Les mousquetaires de la reine) (Giorgio C. Simonelli) – Lo Zappatore (Rate Furlan) – Vivere a sbafo (Giorgio Ferroni) – Totò cerca moglie (Totò cherche une épouse) (Carlo Ludovico Bragaglia) – 1951 Signori in carrozza ! (Rome-Paris-Rome) (Luigi Zampa) – Stasera sciopero (Mario Bonnard) – Napoleone (Carlo Borghesio) – Il capitano Nero (Le capitaine noir) (Alberto Pozzetti & Giorgio Ansoldi) – 1952  I due sergenti (Les deux sergents) (Carlo Alberto Chiesa) – L’eroe sono io ! (Carlo Ludovico Bragaglia) – Cani e gatti (Chiens et chats) (Leonardo De Mitri) – Gli eroi della domenica (Les héros du dimanche) (Mario Camerini) – Ergastolo (Luigi Capuano) – La famiglia Passaguai fa fortuna (Aldo Fabrizi) – Gli angeli del quartiere (Les anges du faubourg) (Carlo Borghesio) – Altri tempi (Heureuse époque) [sketch : « Il carrettino dei libri vecchi »] (Alessandro Blasetti) –  Il tallone di Achille (Mario Amendola & Ruggero Maccari) – Lasciamoli vivere (Aldo Rossi) – Io, Amleto (Giorgio Simonelli) – 1953  Infame accusa (Giuseppe Vari) – Er fattaccio (Riccardo Moschino) – Tormento d’ anime (Cesare Barlacchi) – Viva il Cinema ! (Giorgio Baldaccini & Enzo Trapini) – Finalmente libero ! (Mario Amendola & Ruggero Maccari) – Anna, perdonami ! (Tanio Boccia) – Sua altezza ha detto no ! (Mario Basaglia ) – Ti ho sempre amato ! (Marquée par le destin) (Mario Costa) – Pane, amore e fantasia (Pain, amour et fantaisie) (Luigi Comencini) – 1954  Di qua di là del piave [sketch « Il povero soldato »] (Guido Leoni) – La prigioniera di Amalfi (Giorgio Cristallini) – Due lacrime (Giuseppe Vari) – Pane, amore e gelosia (Pain, amour… et jalousie) (Luigi Comencini) – Viva la rivista ! (Enzo Trapani) – Gli amori di Manon Lescaut (Les amours de Manon Lescaut) (Mario Costa) – 1955  Le signorine dello 04 (Ces demoiselles du téléphone) (Gianni Franciolini) – La canzone del cuore (La voix du coeur) (Carlo Campogalliani) – Il bigamo (Le bigame) (Luciano Emmer) – Porta un bacione a Firenze (Camillo Mastrocinque) – Destinazione Piovarolo  (Domenico Paolella) –  Cortile / No soy culpable (L’enfant de la rue) (Antonio Petrucci) – 1956  Tempo di villeggiatura (Amours de vacances) (Antonio Racioppi) – 1957  Padri e figli (Pères et fils) (Mario Monicelli) – Il momento più bello (Le moment le plus beau) (Luciano Emmer) – Liane, die weisse sklavin / Liana la schiava bianca (Liane, l’esclave blanche) (Hermann Leitner) – Mariti in città (Maris en liberté) (Luigi Comencini) – Il medico e lo stregone (Le médecin et le sorcier) (Mario Monicelli ) – 1958  Dinanzi a noi il cielo (Roberto Savarese) – Io mammeta e tu (Carlo Ludovico Bragaglia) – Ladro lui, ladra lei (Luigi Zampa) – Vacanze a Ischia / Ferien auf der sonneninsel (Vacances à Ischia) (Mario Camerini) – Don Vesuvio / Il bacio del sole / Don Vesuvio und das haus der strolche (Siro Marcellini) – Auferstehung / Resurrezione (Résurrection) (Rolf Hansen) – 1959  Il mondo dei miracoli (Luigi Capuano) – Tutti innamorati (Giuseppe Orlandini) – La cento chilometri (Giulio Petroni) – Juke box, urli d’ amore (Pousse pas grand-père dans les orties) (Mauro Morassi) – Roulotte e roulette (Turi Vasile) – 1960  I piaceri dello scapolo (Giulio Petroni) – La garçonniere (Flagrant délit) (Giuseppe de Santis) – Il carro armato dell’ 8 Settembre (Le tank du 8 Septembre) (Gianni Puccini) – Ferragosto in bikini (Marino Girolami) – Il vigile (L’agent) (Luigi Zampa) – Fra’ Manisco cerca guai (Armando W. Tamburella) –  1961  Gli incensurati (Francesco Giaculli) – Le ambiziose (Les starlettes) (Tony Amendola) – Akiko (Luigi Filippo  d’Amico) – An einem Freitag um halb zwölf / Il mondo nella mia tasca (Vendredi, treize heures) (Alvin Rakoff) – Mariti a congresso (Luigi Filippo d’Amico) – Il giudizio universale (Le jugement dernier) (Vittorio de Sica) – Il mantenuto (Le souteneur) (Ugo Tognazzi) – Pesci d’oro e bikini d’argento (Carlo Veo) – La Vendetta (Jean Chérasse) – 1962  Colpo gobbo all’ Italiana (Lucio Fulci) – Le massaggiatrici (Les faux jetons) (Lucio Fulci) – Nerone ’71 (Filippo Walter Ratti) – Il mondo dei miracoli (Luigi Capuano) – 1963  I mostri (Les monstres) [sketch :  » Testimone volontario »] (Dino Risi) – Loca juventud / Questa pazza, pazza gioventù (Le petit gondolier) (Manuel Mur-Orti) – 1964  – La ragazza in prestito (Une femme disponible) (Alfredo Giannetti) – La ragazza meravigliosa / La chica del trébol (Sergio Grieco) – Les combinards (Jean-Claude-Claude Roy, Riccardo Pazzaglia & Juan Esterlich) – Crucero de verano (Luis Lucia) – Squillo (Mario Sabatini)Un amore (Une garce inconsciente) (Gianni Vernuccio) – 1965  Io, io, io… et gli altri (Moi, moi, moi et les autres) (Alessandro Blasetti) – 1966  Die hölle von Macao (Les corrompus) (Frank Winterstein & James Hill) – Toutes folles de lui (Norbert Carbonnaux) – 1967  Gli altri, gli altri e noi (Maurizio Arena) – Il grande silenzio (Le grand silence) (Sergio Corbucci) – 1968  Donne… botte e bersaglieri (Ruggero Deodato) – 1969  Lisa dagli occhi blu (Bruno Corbucci) – Dramma della gelosia (Drame de la jalousie) (Ettore Scola) – 1970  Nini Tirabuscio, la donna che invento la mossa (Nini Tirebouchon) (Marcello Fondato) – 1971  Mio padre Monsignore (Antonio Racioppi) – Non commettere atti impuri (Giulio Petroni) – 1972  Continuavano a chiamarli i due piloti più pazzi del mondo (Mariano Laurenti) –  1973  Il maschio ruspante (Antonio Racioppi) – 1974  Les bidasses s’ en vont en guerre (Claude Zidi) – L’ Albero dalle foglie rosa (Armando Nannuzzi) – A pugni nudi (Marcello Zeani) – 1975  Le dolci zie (Mario Imperoli) –  1976  Le Impiegate stradali – Batton Story (Mario Landi) – Oh, Serafina ! (Oh ! Serafina) (Alberto Lattuada) – Una bella governante di colore (Poupées sur canapé) (Luigi Russo) – Stangafa in famiglia / Sorella Brambilla (Franco Nucci) – 1977  La bidonata (Luciano Ercoli) – 1978  La mazzetta (Le pot de vin) (Sergio Corbucci) – 1980  L’ altra donna (Id) (Peter Del Monte) – La moglie in vacanza… l’ amante in città (Les zizis baladeurs) (Sergio Martino) – 1981  Mia moglie torna a scuola (Giuliano Carnimeo) – L’onorevole con l’amante sotto il letto (La prof d’éducation sexuelle) (Mariano Laurenti) – Cornetti alla crema (Sergio Martino) – Pierino contro tutti (Vidéo « Le con de la classe ») (Marino Girolami) – 1982  Gian Burrasca (Pier Francesco Pingitore) – 1983  Arrivano i miei (Nini Salerno) – Il tifoso, l’ arbitro e il calciatore [sketch : « L’aritro e il calciatore »] (Pier Francesco Pingitore) – Sfrattato cerca casa equo canone (Pier Francesco Pingitore) – 1984  Qualcosa di biondo (Aurora) (Maurizio Ponzi) – 1985  Impariamo ad amarci : Guida all’ educazione sessuale (Antonio d’Agostino, documentaire) – 1992  Mutande pazze (Roberto D’ Agostino) – Ricky e Barabba (Christian de Sica) – 1995  A dio piacendo (Filippo Altadonna) – 1997  Mi fai un favore (Giancarlo Scarchilli) – 1999  Pazzo d’ amore (Mariano Laurenti) – Vacanze sulla neve (Mariano Laurenti) – 2000  Teste di cocco (Ugo Fabrizio Giordani) – 2001  Reisei to jônetsu no aida / Calmi cuori appassionati (Isamu Nakae) –  2005  La seconda notte di nozze (Pupi Avati). Télévision (notamment) : 1972  Le inchieste del commissario Maigret : Il pazzo di Bergerac (Mario Landi) – 1975  Una citta’ in fondo alla strada (Mauro Severino) – 1982  Storia d’amore e d’ amicizia (Ennio De Concini) – 1984  Quei trentasei gradini (Ennio De Concini) – 1988  La ruelle au clair de lune (Édouard Molinaro) – 1989  Una casa a Roma (Bruno Cortini) – E se poi se ne vanno? (Giorgio Capitani) – Le Gorille : Le Gorille comptes ses abattis (Jean Delannoy) – 1990  Disperamente Giulia (Enrio Maria Salerno) – Pronto soccorso (Francesco Massaro) – Villa Arzilla (Gigi Proietti) – 1994  Italian restaurant (Giorgio Capitani) – 1996 Pazza famiglia  2′ serie (Enrico Montesano) – 2000  Le alli della vita (Stefano Reali) – Una donna per amico 2 (Rossella Izzo) – 2001  Le alli della vita 2 (Stefano Reali) – 2002  Una donna per amico  3′ (Alberto Manni & Marcantonio Graffeo) – 2004  Part Time (Angelo Longoni) – 2006  La buona battaglia – Don Pietro Pappagallo (Gianfranco Albano).

Fragments d’un dictionnaire amoureux : Youssef Chahine

 Youssef Chahine par Olivier Roller

Annonce de la mort du grand cinéaste égyptien Youssef Chahine, on savait qu’il était dans le coma depuis juin dernier des suites d’une hémorragie cérébrale. Il donne l’un de ses premiers grands rôles à Omar Sharif, avec  « Le démon du désert », où il incarne un bédouin révolutionnaire, dans « Ciel d’enfer » où il est un ingénieur agronome soucieux du sort des paysans et « Les eaux noires » où il est un jeune marin pris dans la tourmente d’une grève de dockers. Très vite il connaît une consécration internationale de par son côté pourfendeur des intégrismes et des travers de ses compatriotes. Il sera découvert de manière non chronologique en France, Georges Sadoul écrivait que c’était le meilleur cinéaste de sa génération. Jean-Marie Sabatier saluait deux de ses oeuvres « mineures » sorties en 1973, des films musicaux, »C’est toi mon amour » : « …Mais au delà des stéréotypes et des conventions du genre, on y décèle (outre une maîtrise technique assez rare dans le cynéma égypitien de 1956), un certain ton, un regard critique sur la société patriarcale, sur la séduction de l’argent, et un humour bien arabe principalement basé sur l’antithèse… » et « Le vendeur de bagues » : « …car c’est non seulement une comédie musicale du niveau des grands crus hollywoodiens, mais c’est aussi un spectacle de goût qui concilie avec sensiblité un genre occidental et une tradition arabe ». Dans « Gare centrale », il interprète lui même un homme souffreteux ayant pour univers la gare du Caire, où il vivote en vendant des journaux. Pour son malheur il tombe amoureux d’une beauté locale. Au travers du constat de la misère en Egypte, il défend dans ce film les miséreux et les marginaux. Il continue dans la fresque historique « Saladin », et son combat sur les chrétiens, « Un jour sur le Nil » dans le cadre de la construction du barrage d’Assouan, « La terre » narrant les problèmes de récoltants de cotons face à la sécheresse, il reste toujours très attaché à son pays. « Le moineau » est une évocation de la guerre des six jours et parle de la corruption de hauts fonctionnaires. Il se livre ensuite à un récit nostalgique de son enfance avec « Alexandrie, Pourquoi ? ». Sa forte personnalité – ses colères sur les tournages furent célèbres -, lui valurent quelques griefs de la part de critiques qui décrièrent son orgueil, nous valurent pourtant de grands films. Il n’hésitait pas à l’utiliser à l’écran comme dans « Alexandrie toujours et pourquoi », où il se mettait en scène sans s’épargner et avec une bonne dose de dérision. Il renoue avec les grandes fresques avec « Adieu Bonaparte », sur la campagne d’Egypte de Napoléon – campé par Patrice Chéreau –  avec Michel Piccoli en général s’attachant à de jeunes Egyptiens. Il donne son plus grand rôle à Dalida dans « le sixième jour », poignant mélodrame, portrait d’une femme soumise dans les années 40, face à une épidémie de choléra. Il retrouvera ensuite Piccoli dans « L’émigré » se déroulant 3000 ans avant Jésus-Christ, film qui connu des problèmes de censure de par son regard corrosif sur la religion. « Le destin » est une évocation du poète Averroes. « L’autre » montre les différences de classe au travers du portrait d’une jeune journaliste venant d’un milieu modeste. « Silence… on tourne » est une critique jubilatoire du milieu du cinéma, au travers des caprices d’une cantatrice. Il reçoit en 1997 le prix du 50ème festival de Cannes pour l’ensemble de son œuvre. Il participe ensuite à des films à sketchs notamment avec « Chacun son cinéma » et dans « 11,09,01 »» ce dernier ayant connu quelques polémiques, car il surprit par la virulence de son propos. Sa faculté d’allier le cinéma populaire et le film social, la comédie musicale et un regard lucide sur ses contemporains, l’humanisme et la farce, en fit l’un des cinéastes les plus originaux. Son mordant et sa parfaite connaissance du français en font une figure familière pour les cinéphiles français. Christian Bosséno lui avait consacré un ouvrage en 1985, « Youssef Chahine l’alexandrin » (CinémAction N° 33).

 

Filmographie : Comme réalisateur, scénariste : 1950  Baba Amin – 1951  Ibn el Nil (Le fils du Nil) – 1952  Al-Muharrij al-kabir (Le grand bouffon) – Sayedat al-Qitar (La dame du train)  – 1953  Nissae bila regal (Femmes sans hommes) – 1954  Siraa Fil-Wadi (Ciel d’ enfer) – Shaytan al-Sahra (Le démon du désert) – 1956  Wadda’ tou houbbak (Adieu mon amour) – Sira fil-Mina (Les eaux noires) – Inta habibi (C’est toi mon amour) – 1957  Bab el hadid (Gare centrale) (+ interprétation) – 1958  Jamila / Jamila al-Jazairiyya – 1959  Hubb lel-abad (À toi pour toujours) – 1960  Bein edeik – 1961  Rajul fi hayati (Un homme dans ma vie) – Nida all’ushsaq (L’ appel des amants)1963  El Naser Salah el Dine (Saladin) (+ production) – 1964  Fagr Yom gedid (L’aube d’un jour nouveau) (+ interprétation) – An-Nil oual hayat (Un jour, le Nil) –  1965  Biya el-Khawatim (Le vendeur de bagues) – 1966  Rimal min Dhahab (Sables d’ or) – 1967 Eid al-Mairoun (CM) – 1968  Al ard (La terre) – 1970  Al-Ikhtiyar (Le choix) – Salwa (CM) – 1972  Al- Asfour (Le moineau) (+ production) – 1973  Al-Intilaq (CM) – 1975  Awdat al  ibn al dal (Le retour du fils prodigue) – 1977  Askndrie, lie ? (Alexandrie pourquoi ?) (+ production) – 1982  Hadduta Misriyya (La mémoire) (+ production) – 1984  Adieu Bonaparte / Weda’an Bonapart – 1986  Al-Yawm al-Sadis (Le sixième jour) (+ interprétation) – 1990  Iskanderija, kaman oue kaman (Alexandrie, encore et toujours) (+ interprétation) – 1991  El-Kahira menawara bi ahlaha (Le Caire raconté par Chahine) (CM) –  1994  Al-Mohager (L’ émigré) – 1995  Lumière et Compagnie (un sketch) – 1996  Al massir (Le destin) – 1997  Lumières sur un massacre : Ce n’ est qu’ un pas (CM) – 10 films contre 100 millions de mines (CM) – 1998  L’ autre – 2000  Skoot hansawwar (Silence… on tourne) – 2002  11’09″01 September 11 (Onze minutes, neuf secondes, une image), skech « Egypt » (CM) – 2003  Alexandrie… New York – 2006  Chacun son cinéma ou ce petit coup au coeur quand la lumière s’éteint et que le film commence, sketch « 47 ans après » (CM) – 2007  Heya fawda (Chaos). Comme interprète seulement : 1985  Chéreau, l’ envers du théâtre (Arnaud Sélignac, documentaire) – Cinématon N° 133 (Gérard Courant, CM) – 1989  L’ après Octobre (Merzak Allouache, documentaire) – 2003  Épreuves d’ artistes (Gilles Jacob, documentaire) – 2004  Les mondes de Chahine (Anne Andreu, documentaire TV) – 2005  There is no direction (Sarah Bertrand, documentaire) – 2006  Humbert Balsan, producteur rebelle (Anne Andreu, documentaire TV) – Ouija (Khaled Youssef). Comme producteur seulement : 1977  Al-Saqqa mat (Salah Abou Seif) – 1979  Shafika we Metwali (Chafika et Metwal) (Aly Badrakhan) – 1988 Sarikat sayfeya (Vol d’ été) (Yousry Nasrallah).

LE COIN DU NANAR (DE TROP) : SEULS TWO

Et encore une comédie ! donnez nous du givre, du crachin, du spleen, on ne va jamais pouvoir tenir le coup à ce rythme là. Bon, tout est dérision de nos jours, Droopy est même premier ministre, mais là nous sommes au-delà de l’indigestion. Alors voir « Seuls two », après le faux film culte « Steak » – grand délire des Cahiers du cinéma sur deux pages -. La vision de ce film m’avait laissé perplexe, et dans une totale incompréhension. Écouter nos deux zigues parler du nouvel humour sous fond de paysage canadien twinpeaksisé, ça pouvait désarçonner aussi les bien les amateurs du tandem – furieux à la sortie de film – que ceux amateurs pathologiques de nanars franchouillisant – rangez moi plutôt dans cette catégorie, et en plus je ne me soigne même pas -. Le duo vedette du film Eric Judor et Ramzy Bedia – pas les plus antipathiques, convenons-en -, déclarent depuis quelques années être déçus par les réalisations d’après leur univers, par les vétérans Charles Némès et Gérard Pirès. Ces deux derniers ont du talent, mais le culte  auteuriste aidant ils signent ici eux même leurs derniers forfaits. Le début vise le cartoon, le probe Gervais – Eric Judor déguisé en palmier (mort de rire) – est en planque pour arrêter le voleur speedé Curtis – Ramzy Bédia -. Bien entendu, ce dernier gagne à tout les coups et Gervais et la tête de turc de ses collègues et n’est bon qu’à martyriser un jeune voleur de saucisses… Le duo finit par se retrouver seul au monde, par une sorte d’entrée dans la cathodique dimension – idée déjà prise sans grand résultat dans « Les Guignols, la fiction », il y a quelques années -. S’ils apprennent à s’estimer, ils retrouveront les autres. C’est amusant de voir finalement le décalage, un budget colossal pour notre duo de choc, qui se livre à une sorte d’impro généralisée, ce qui donne un résultat assez étonnant. En gros comme l’autre duo présent sur le film – Fred Testot et Omar Sy, séparés cependant – on s’attend toujours à ce qu’ils nous refourguent quelque chose, un met façon fast food, ou un compte en banque… où est la limite entre la pub, petits sketchs TV et cinéma… On s’étonne devant la démesure de l’ensemble, on imagine aisément les tournages parisiens dans les petits matins blêmes histoire de figurer la disparition des autres personnes. Finalement la réplique la plus drôle est dans le générique de film – mais tout le monde s’est barré, je persiste quand je vous disais que j’étais un grand pervers – : de mémoire : « C’est une « archipel(le) », un chapelle en plus gros -. C’est tout de même mieux que « Gervais, c’est frais », disons à la rigueur. Parfois c’est nettement limite, un truand noir à pour surnom « blanchette » ! – bidasses pas morts !-. On attendait mieux pour un film dédié à… Pierre et Marie Curie !

Éric Judor, « Je suis tombé dans Paris, c’est la faute à Ramzy… »

Quelques guests sont présents histoire de meubler l’ensemble. François Damiens, qui peut se targuer de passer de Jacques Doillon à nos deux zigues – 653 apparitions depuis le début d’année, il bat donc Julie Ferrier de deux films -, en adepte du curling, Benoît Magimel et Kristin Scott Thomas semblent s’ennuyer, Elodie Bouchez s’essaie dans la composition – sans grand résultat d’ailleurs -, Edouard Baer tente l’accent belge, Mc Jean Gab’1 s’amuse avec son image. Ils ne font que passer, mais il est assez limite de voir ces comédiens de manière abusive en promotion  – A l’instar de Michaël Youn et Antoine de Caunes dans le pataud « Tu peux garder un secret ? », on préfère plutôt avoir la surprise comme de retrouver Alain Chabat et Elie Semoun dans « 15 ans et demi ». Il y a aussi un nouveau phénomène à déplorer, l’absence de seconds rôles et de personnalités. On retrouve des génériques avec beaucoup de noms inconnus, les amateurs d’excentricités broient du noir, il ne semble plus y avoir d’inventivité concernant les comédiens ces derniers temps. Et le public alors, à voir les jeunes présent préférer regarder leurs portables – effet déplaisant garantie -, plutôt que nos deux amis, on se dit que le résultat final ne doit pas être trop avenant. Il y a un gros problème actuellement dans le cinéma français, on table sur un casting, on ébauche une vague histoire, on noie le tout dans une bande son « vavavoumhissante », et sur un profit immédiat. Certains essaient parfois une véritable inventivité – Nicolas et Bruno, mais pour la plupart des comédiens, on ne vise que le service minimum et la rentabilité immédiate. Peut-être que comme les duettistes Franco Franchi / Ciccio Ingrassia ou Abbott et Costello, il finiront « cultifiés » à la Cinémathéque en 2072, mais ce n’est pas leur rendre service que de les laisser en roue libre ou en démesure. Dès qu’un tandem a du tempérament, il est propulsé vedette à l’écran – sauf Sören Prévost et Arnaud Gidouin, sans oublier les hilarants Roselyne Bachelot et Bernard Laporte, on ne sait pas pourquoi -. Et pourtant il était amusant de voir leur évolution d’Eric Judor et Ramzy Bédia, l’un s’enroue, l’autre s’empatte… Reste à savoir, si nos estomacs supporteront longtemps ce régime hautes calories.  Entendu notre duo pour une « promo » pour le site « commeaucinema.com » : « On la refait, en drôle ? » : Chiche !

CINÉMA CINÉMAS SUR FRANCE 4

Ce lundi 23 juin à 23h30, on pouvait retrouver pour la dernière fois l’anthologie de la mythique émission « Cinéma, cinéma », sur France 4, épisode 12, grâce à l’excellente initiative de Jean-Pierre Jeunet. Dès sa création, cette émission (1982-1990) fut saluée par les médias, telle la critique parue dans Télérama 1678 du 13/3/1982, pour son troisième numéro :  » …qui renouvelle la classique émission de cinéma, coincée entre la promotion pour les nouveaux films et les discussions cinéphiliques. Priorité ici aux reportages rapides, subjectifs, aux télescopages entre le cinéma et les autres formes d’art, à la libre expression des cinéastes eux-mêmes. Et à la qualité de la réalisation de la mise en image due à Claude Ventura. Résultat un magazine brillant, élégant, insolite et stimulant. Qui n’a pas peur de viser haut ». Même si on n’est pas trop nostalgique, retrouver cette émission a un effet « madeleine-proustique » vivifiant. Retrouver Eddie Constantine ouvrant différentes portes, tiré d’ « Alphaville » et ce fabuleux générique Certes, la revoir vous refile un coup de vieux, si vous avez forgé votre cinématographie avec la télévision, – ce qui est mon cas, accusant 40 piges au compteur -. Certes, c’est une émission qui date du siècle dernier ( !), mais les cinéphiles étaient alors vernis, ils pouvaient retrouver en ce même premier semestre 82, 3 autres émissions contemporaines de cette dernière, « étoiles et toiles » présentées par Frédéric Mitterrand sur TF1, « Cinéregards » – également produite par Anne Andreu, et « Ciné-Parade » présentée par Claude Villers sur feu FR3, ce qui laisse rêveur. Finalement je dois cette cinéphile à cette richesse proposée, habitant un petit village du pays basque, je découvrais des films étrangers dans une collection « Cinéma sans visas » et visitait les grands metteurs en scène dans les ciné-clubs de Claude-Jean Philippe et Patrick Brion à des heures décentes. Qu’est-ce qu’il reste de nos jours, un ciné-club sur France 3 proposant des films à 1h30  – pour peu que vous soyez chez Numéricable, vous avez un gel général à déplorer sur des films italiens, de l’image vu le grand nombre de bugs chez ses comiques qui préfère par contre dépenser de l’argent à faire du pro-actif ! -. Côté émission sur le cinéma, c’est la désolation – câble compris -, on ne peut subir au mieux que du cabotinage, ou de la minauderie – parfois les deux à la fois – de présentateur accroc aux prompteurs -. L’absence de ses passeurs de plats et ouvreuses diverses, est un absolu régal à revisionner « Cinéma cinémas ». On pouvait retrouver un regard aiguisé sur l’actualité qui nous manque cruellement, une visite dans la cinémathèque des époux Ceausescu, montrant des goûts assez inattendus – de Jean-Marie Straub aux films Disney ! – dans « Bunker », ou un commentaire acide de la télévision envahissant le festival de Cannes alors que Rita Hayworth venait de mourir dans « Adieu Rita », signée André S. Labarthe. Le ton général n’est pas du tout passéiste même s’il déplore la perte d’un certain âge d’or du cinéma. Le tandem Philippe Garnier –  Claude Ventura, part à la recherche de fantômes pour de petits bijoux de réalisation, tel sur les traces de Louise Brooks sur le tournage dans « Beggars of Life » de William Wellman ou John Fante. Joli moment également dans « Ciao Lamberto », sur le destin brisé de l’interprète du « Voleur de bicyclette », Lamberto Maggiorani.

Gena Rowlands et John Cassavetes dans « Cassavetes «Love Stream » plans n° 145, 146, 147″ source Blog France 4

Les entretiens sont efficaces, se démarquant aisément des laborieux « press-juncket » ou des exercices de « service après-vente » selon la formule définitive de Simone Signoret. On retrouve avec bonheur ainsi Orson Welles face à la critique, déclarant que Ronald Reagan a pu devenir président des Etats-Unis car il ne sait pas lancé dans la politique, Aki Kaurismaki déclarant avoir ruiné son producteur, un bookmaker chinois ! – hommage à Cassavetes -, Don Siegel se comparant à une pute, Richard Brooks, alors scénariste recevant une leçon de cinéma par le chef opérateur Karl Freund… avec un film pornographique ! On s’enthousiasme à retrouver une absence de langue de bois, une tonicité, un renouvellement constant. Le cinéma français est aussi à la fête avec Robert Dalban – j’y reviendrai -, Michel Serrault – d’une grande franchise -, Philippe Noiret s’amusant avec les vérités et les mensonges, Lino Ventura se qualifiant de « testard », ou Bernard Blier chez son tailleurs. On s’amuse aussi à voir comment la fine équipe de cette émission, contourne la difficulté de s’entretenir avec ceux qui sont malaisés dans cette obligation, Maria Schneider, Sue Lyon, Robert de Niro – son cafouillage est transformé en gag par la présence d’un chien – ou Jacques Dutronc désarçonné par des questions posées laconiquement par Anne Andreu sur un magnétophone. Beaucoup de surprises comme une Dominique Sanda qui se lâche devant des photos de cinéastes français, scène impensable de nos jours, dans le robinet d’eau tiède des médias. Grâce à Philippe Garnier on retrouve la malice d’un Vincent Price, la présence d’un Aldo Ray ou d’un Sterling Hayden, le charme d’Angie Dickinson ou de Janet Leigh, et pléthore de vedettes, Faye Dunaway, Robert Mitchum, Rock Hudson, etc… Il y a aussi une utilisation intelligente des images d’archives comme des essais de Béatrice Dalle, Catherine Jacob ou Sandrine Bonnaire – lumineuse dans un autre portrait -, une dernière apparition du couple Humphrey Bogart-Laurent Bacall, pour des essais costumes d’un film jamais tourné, ou James Dean faisant de la prévention routière de manière décontractée juste avant son accident fatal, ces deux derniers sont des extraits du film « Hollywood graffiti ». Il y a aussi des commandes aux cinéastes avec 3 des « Lettres de cinéaste », une jubilatoire de Luc Moullet contre les affres de la création, Alain Cavalier et sa singularité, et l’autre plus nostalgique signée Serge Gainsbourg. Il y a aussi quelques visites sur des tournages, Jean-Luc Godard condescendant au possible avec son chef opérateur sur « Détective », Jean-Pierre Mocky forcément gueulard sur « Le miraculé », Jacques Doillon minutieux dans « La pirate », et on retrouve de manière très émouvante un John Cassavetes malade engoncé dans son smoking, montrant un amour formidable pour sa femme Gena Rowlands, pour son dernier chef d’œuvre « Love stream », une scène qui vous déchire le cœur. Le service public devant subir quelques transformations – avec ou sans pub -, peut rêver un jour à un peu d’ambition. Le temps est hélas à la « pipolade » et à la promo à tout vent, et au cynisme ambiant – voir comment on nous survend en ce moment une présentatrice plasticienne (sic) de la météo comme nouvelle Brigitte Bardot ! -. Un coffret DVD devrait sortir à la rentrée, je vous encourage vivement à l’acquérir, en souhaitant une éventuelle saison 2, si les ayants-droits le permettent  voir le nombre étonnant d’autorisations d’utilisation d’images au générique final -. Il y a encore matières comme les portraits d’Howard Vernon et du tandem Dominique Zardi et Henri Attal… Affirmons une grande reconnaissance à Anne Andreu, Michel Boujut, Claude Ventura et Philippe Garnier pour ces grands bonheurs, en revoyant certaines séquences, je fus assez étonné de voir combien elles restaient gravées dans ma mémoire. Pour plus de détails il y a la fiche que j’avais créé pour IMDB, grâce à un catalogue cinéma et télévision, complétée par les rediffusions sur France 4, voir ici. Il y a également un blog sur France 4.