Pierre Mirat dans « La ligne de démarcation », épisode « Erre Toranea » diffusé en 1973
Annonce de la mort de Pierre Mirat, le 16 juillet dernier à l’âge de 84 ans par « Les gens du cinéma ». Evidemment on se souvient tous de la publicité pour les condiments de Gilbert Ducros – décédé l’an dernier – et son fameux « A quoi ça sert que Ducros y se décarcasse ? », mais c’est un peu l’arbre qui cache la forêt pour le parcours de ce sympathique comédien. On retiendra le cafetier qui débouche une bonne bouteille de Bordeaux dans « Paris brûle-t-il ? » (1965) pour Anthony Perkins qui meurt sous une bombe devant lui. Il est un truculent épicier, marchand d’essence et de boissons au Sahara dans « Cent mille dollars au soleil » (1964). Mais on le retrouve surtout sur un mode comique. Malgré son infirmité, on le surnomme « Le sourdingue » il a toujours une oreille qui traîne. Ses fâcheuses habitudes vont permettre à Jean-Paul Belmondo de le manipuler afin de mettre des bâtons dans les roues à Lino Ventura. Il s’en suit une destruction homérique de son établissement, dépité il finira par conclure quand ces agresseurs disparaissent par le audiardesque « Vous n’êtes pas des amusants ! ». Il est un prêtre résistant prêtant un vélo à Alain Doutey dans « Mais où est donc passée la septième compagnie » (1973). L’engin s’avérant sans frein, il lui conseille donc de prier dans les descentes ! On le retrouvait très souvent à la télévision, citons l’épisode de « La ligne de démarcation » (1973) – voir photo ci-dessus – où il compose un boulanger malin qui va berner les Allemands alors qu’il est passeur, habitant la ville d’Arnéguy se trouvant sur la fameuse ligne. On passera cependant gentiment sur son accent basque assez aproximatif. Cette rondeur, souvent dans des rôles d’habitants du Sud de la France ou de commerçants aimables était une des figures les plus plaisantes du cinéma français. De retour de vacances et devant disposer d’un nouvel emploi du temps, je ne pourrai pas évoquer les autres décès de cet été, mais je reviendrai sur la disparition de Francis Lacassin.
Photo source bernard-luc.com
Filmographie établie initialement pour « Les gens du cinéma », étable avec Armel de Lorme : 1956 Comme un cheveu sur la soupe (Maurice Régamey) – 1957 Méfiez vous fillettes (Yves Allégret) – Miss Pigale (Maurice Cam) – À pied, à cheval et en voiture (Maurice Delbez) – Charmants garçons (Henri Decoin) – Ni vu, ni connu / L’affaire Blaireau (Yves Robert) – Le Gorille vous salue bien (Bernard Borderie) – Deuxième bureau contre inconnu (Jean Stelli) – 1958 La chatte (Henri Decoin) – La tête contre les murs (Georges Franju) – Les tripes au soleil (Claude Bernard-Aubert) – Messieurs les ronds de cuir (Henri Diamant-Berger) – 1959 125, rue Montmartre (Gilles Grangier) – Les canailles (Maurice Labro) – Heures chaudes (Louis Félix) – 1960 Le caïd (Bernard Borderie) – Les tortillards (Jean Bastia) – Fortunat (Alex Joffé) – Une aussi longue abscence (Henri Colpi) – Vacances en enfer (Jean kerchbron) – 1961 Cause toujours mon lapin (Guy Lefranc) – Un nommé La Rocca (Jean Becker) – Le Tracassin ou les plaisirs de la ville (Alex Joffé) – Cybèle ou les dimanches de Ville d’Avray (Serge Bourguignon) – Le triomphe de Michel Strogoff (Victor Tourjansky) – Les trois mousquetaires : Les ferrets de la reine (Bernard Borderie) – 1962 Du mouron pour les petits oiseaux (Marcel Carné) – Le temps des copains (Robert Guez) – Le glaive et la balance (André Cayatte) – 1963 Peau de banane (Marcel Ophuls) – Symphonie pour un massacre (Jacques Deray) – Cent mille dollars au soleil (Henri Verneuil) – La soupe aux poulets (Philippe Agostini) – La porteuse de pain (Maurice Cloche) – Behold a pale horse (Et vint le jour de la vengeance) (Fred Zinneman) – 1964 Thomas l’imposteur (Georges Franju) – Les combinards (Jean-Claude Roy) – 1965 Paris brûle-t’il ? (René Clément) – Un milliard dans un billard (Nicolas Gessner) – 1965 How to steal a million (Comment voler un million de dollars) (Wiliam Wyler) – L’homme à la Buick (Gilles Grangier) – 1968 Le tatoué (Denys de La Patellière) – 1969 Heureux qui comme Ulysse (Henri Colpi) – Et qu’ça saute ! (Guy Lefranc) – Mektoub (Ali Ghalem) – La dame dans l’auto avec des lunettes et un fusil / The lady in the car with glasses and a gun (Anatole Litvak) – 1972 La femme en bleu (Michel Deville) – La belle affaire (Jacques Besnard) – 1973 Le amorose notti di Ali Baba (Rêves lubriques) (Luigi Lattini de Marchio) – Mais où est donc passée la septième compagnie (Robert Lamoureux) – Un amour de pluie (Jean-Claude Brialy) – 1974 Les suspects (Michel Wyn) – Impossible… pas Français (Robert Lamoureux) – 1977 Ne me touchez pas… (Vidéo : Arrête ton cinéma) de Richard Guillon (inédit en salles) – 1979 Le pull-over rouge (Michel Drach) – 1980 Une merveilleuse journée (Claude Vital) – Fais gaffe à Lagaffe (Paul Boujenah) – Le village en folie / Un émir en Auvergne (Jean Lefait [Maxime Debest]) – Vacances déchaînées / Vacances insolites (Jean Lefait [Maxime Debest]) – 1981 Belles, blondes et bronzées (Max Pécas) – 1983 Les branchés de Saint-Tropez (Max Pécas) – 1988 Le dîner des bustes (Moïse Maatouk, CM) – 1996 Les petits pois (Bertrand Latouche, CM) – 1999 T’aime (Patrick Sébastien). Nota (Précisions d’Armel de Lorme) : Il ne figure pas dans Le guardian (Jean Marguenat, 1945), c’est une confusion avec l’acteur Pierre Murat, ni dans « Boulevard » (Julien Duvivier, 1960), erreur communément répandue, c’est un acteur qui lui ressemble qui joue le père de l’héroïne.
Voxographie succincte : 1981 Le secret des Sélénites (Jean Image, animation) – 1984 Astérix et la surprise (César de Gaëtan & Paul Brizzi, animation) – 1986 Astérix chez les Bretons (Pino Van Lamsweerde, animation).
Pierre Mirat dans « La ligne de démarcation », épisode « Erre Toranea »
Télévision : (notamment) : 1960 Si le ciel s’en mêle (Jean-Christophe Averty) – Le garde-fou (Anré Leroux) – La grande Bretêche (Claude Barma) – Bastoche et Charles-Auguste (Bernard Hecht) – 1961 Marceau ou les enfants de la République (René Lucot) – Le temps des copains (Robert Guez) – 1962 L’inspecteur Leclerc enquête : Les gangsters (Yannick Andréi) & Preuve à L’appui (Pierre Badel) – 1963 La cage vide (Jacques Rutman) – 1964 L’abonné de la ligne U (Yannick Andréi) – 1965 La misère et la gloire (Henri Spade) – Foncouverte (Robert Guez) – Droit d’asile (René Lucot) – 1966 Cécilia, médecin de campagne (André Michel) – 1967 L’affaire Lourdes (Marcel Bluwal) – Marion Delorme (Jean Kerchbron) – Au théâtre ce soir : Auguste (Pierre Sabbagh) – 1969 Fortune (Henri Colpi) – Les oiseaux rares (Jean Dewever) – 1970 Némo (Jean Bacqué) – Maurin des Maures (Jean Canolles & Claude Dagues) – Original Dixieland Jazz Band (Jean-Christophe Averty) – 1971 Le voyageur des siècles : Le bonnetier de la rue Tripette (Jean Dréville) – Schulmeister, l’espion de l’Empereur : Les lys blancs (Jean-Pierre Decourt) – Au théâtre ce soir : Échec au meurtre (Pierre Sabbagh) – 1972 La tuile aux loups (Jacques Ertaud) – L’argent par les fenêtres (Philippe Joulia) – La vie et la passion de Dodin-Bouffant (Edmond Tyborowsky) – 1973 Les malheurs de la comtesse (Bernard Deflandre) – L’alphomega (Lazare Iglèsis) – La duchesse d’Avila (Philippe Ducrest) – La ligne de démarcation : Erre Torena (Jacques Ertaud) – Karatékas and Co : La nuit des parfaits (Edmond Tyborowky) – Drôle de graine (Henri Jouf) – 1974 Der klein docktor (Le petit docteur) : Die Notbremse (Wolfgang Becker) – Le charivari de Janjoie (Maurice Cloche) – Aufs Kreuz gelegt (Wolfgrand Petersen) – 1975 Le péril bleu (Jean-Christophe Averty) – Les Zingari (Robert Guez) – Au théâtre ce soir : Demandez Vicky (Pierre Sabbagh) – 1976 Les sangliers (Maurice Failevic) – 1977 Cinéma 16 : La Fortunette (Pierre Cavassilas) – Désiré Lafarge : Désiré Lafarge prend le train (Jean-Pierre Gallo) – Au théâtre ce soir : Monsieur Chasse (Pierre Sabbagh) – 1978 Pourquoi tuer le Pépé (Edmond Tyborowsky) – Les enquêtes du commissaire Maigret : Maigret et l’affaire Nahour (René Lucot) – 1980 Au théâtre ce soir : Peau de vache (Pierre Sabbagh) – La vie des autres : La part des ténèbres (Jean-Luc Moreau) – 1981 Novgorod (Armand Ridel) – Sans famille (Jacques Ertaud) – 1987 La calanque (Jean Canolle) – 1996 L’orange de Noël (Jean-Louis Lorenzi).