Le temps me manquant pour traiter des disparus récents – au grand dam d’un commentateur récent je présume, voir les commentaires sur Pierre Mirat – étant en train de répéter un remake de Kafka au bureau -, je choisis de rendre plus particulièrement hommage à Francis Lacassin. Gérard Lenne dans « La critique du cinéma en France » (Ramsay cinéma, 1997) disait à son sujet « …Combien de héros modernes qui ne nous seraient pas aussi familiers s’ils ne nous avaient été fraternellement et chaleureusement présentés par cet entremetteur infatigable et toujours sur la brèche ». Ce natif d’Alès, fit des études de droit, d’histoire du Moyen-âge, de psychopathologie, de psychologie de la vie sociale, et de médecine. S’il fit énormément pour le roman populaire – Fantômas, Maigret, Nestor Burma – et la bande dessinée, il a redonné ses lettres de noblesses aux films muets de divertissement. Il fit une rencontre déterminante avec le réalisateur Henri Fescourt. Dans l’un de ses ouvrages le formidable « Pour une contre-histoire du cinéma » (Institut Lumières, Actes Sud, 1994, première édition en 1972), il parlait de lui ainsi « …mais il continue d’inspirer l’étrange entreprise de réhabilitation que je me suis imposée : elle tient à la fois de l’enquête policière, de la fouille archéologique et du travail de fourmi« . Cet ouvrage nous permet de nous familiariser avec Louis Feuillade, Victorin Jasset, Musidora, Alice Guy, Joël Hamman – pionnier du western… français -, Gaston Modot – remarquable parcours dans le muet aussi pour ce grand acteur -, Robert Florey ou Yvette Andréyor. De la très riche liste de livres qu’il a signé on retiendra les récents « Louis Feuillade, maître des lions et des vampires » (Pierre Bordas et fils, 1995), « La légende de Tarzan » (2000) et « Alfred Machin de la jungle à l’écran » (2001) chez l’éditeur – hélas disparu – Dreamland, « A la recherche de Jean Daurand « (Association française de recherche sur l’histoire du cinéma, 2004) et ses « Mémoires » (Éditions du Rocher, 2006). Il avait participé à la célèbre Anthologie du cinéma français éditée par « L’avant scène », Henri Fescourt – avec Claude Beylie, 1967, Alfred Machin, 1968, Musidora, 1970, et participa à de nombreuses revues voir sa page dans le site Calindex. Pour le cinéma, il a réalisé des courts-métrages, « Prière pour Robinson » – coréalisé par Raymond Bellour – et « Mon ami Mandrin » (1960), « Satan, mon prochain » – coréalisé avec Raymond Bellour – (1961), « L’histoire de Jeanne » (1962), participer à la production de « Le cercle des passions » (Claude d’Anna, 1982) et « Partenaires » (Claude d’Anna, 1984) et fit une apparition dans le formidable « Je t’aime, je t’aime » (Alain Resnais, 1967). Il fut un scénariste inspiré pour « Judex » (1963), signé Georges Franju qui nous console que ce dernier ne pût jamais adapter « Fantômas », pour la formidable série Tribunal de l’impossible – diffusée il y a quelques années sur CinéCinéma, qui mériterait une édition DVD – avec « Le voleur de cerveau » (Alain Boudet, 1968) et « Les rencontres du Trianon ou la dernière rose » (Roger Kane). Il adaptât également deux « Maigret » version Jean Richard « Maigret et le témoignage de l’enfant de chœur » (Michel Subiela, 1988) et « Tempêtes sur la Manche » (Édouard Logereau, 1989). Son éclectisme et sa fougue à défendre des œuvres souvent mésestimées vont nous faire cruellement défaut avec son départ. Bibliographie : « Le Monde » du 16.08.2008, article par Patrick Kéchichian.
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Rio Bravo
Dans Pour une Contre-Histoire, son texte sur Rio Bravo est un chef d’oeuvre d’analyse critique…
Rio Bravo
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Rio Bravo
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François Angelier lui avait consacré, l’année dernière, l’un de ses Mauvais genre, sur France Culture. À cette occasion, Francis Lacassin avait notamment relaté avec beaucoup de drôlerie l’entrevue qu’il avait eue avec Marcel Allain (1885-1969), personnage assez extravagant, auteur, avec Pierre Souvestre (1874-1914), de Fantômas.
En ce qui concerne, sinon, le cinéma, Francis Lacassin avait rappelé qu’une des raisons qui l’avaient conduit à se lancer, dans les années 50 (ou 60 ?), dans sa contre-histoire tenait au fait que, jusqu’à cette date, la quasi-totalité des histoires du cinéma faisaient presque entièrement l’impasse sur les auteurs des films populaires de l’époque du muet (y compris, parfois, sur Méliès lui-même). Or, faisait-il remarquer, ces films avaient été vus par des centaines de fois plus de gens que les films expérimentaux de Germaine Dulac ou de Man Ray, qui, eux, avaient à juste titre leur notice dans les ouvrages en question.
François Angelier lui avait consacré, l’année dernière, l’un de ses Mauvais genre, sur France Culture. À cette occasion, Francis Lacassin avait notamment relaté avec beaucoup de drôlerie l’entrevue qu’il avait eue avec Marcel Allain (1885-1969), personnage assez extravagant, auteur, avec Pierre Souvestre (1874-1914), de Fantômas.
En ce qui concerne, sinon, le cinéma, Francis Lacassin avait rappelé qu’une des raisons qui l’avaient conduit à se lancer, dans les années 50 (ou 60 ?), dans sa contre-histoire tenait au fait que, jusqu’à cette date, la quasi-totalité des histoires du cinéma faisaient presque entièrement l’impasse sur les auteurs des films populaires de l’époque du muet (y compris, parfois, sur Méliès lui-même). Or, faisait-il remarquer, ces films avaient été vus par des centaines de fois plus de gens que les films expérimentaux de Germaine Dulac ou de Man Ray, qui, eux, avaient à juste titre leur notice dans les ouvrages en question.
François Angelier lui avait consacré, l’année dernière, l’un de ses Mauvais genre, sur France Culture. À cette occasion, Francis Lacassin avait notamment relaté avec beaucoup de drôlerie l’entrevue qu’il avait eue avec Marcel Allain (1885-1969), personnage assez extravagant, auteur, avec Pierre Souvestre (1874-1914), de Fantômas.
En ce qui concerne, sinon, le cinéma, Francis Lacassin avait rappelé qu’une des raisons qui l’avaient conduit à se lancer, dans les années 50 (ou 60 ?), dans sa contre-histoire tenait au fait que, jusqu’à cette date, la quasi-totalité des histoires du cinéma faisaient presque entièrement l’impasse sur les auteurs des films populaires de l’époque du muet (y compris, parfois, sur Méliès lui-même). Or, faisait-il remarquer, ces films avaient été vus par des centaines de fois plus de gens que les films expérimentaux de Germaine Dulac ou de Man Ray, qui, eux, avaient à juste titre leur notice dans les ouvrages en question.
François Angelier lui avait consacré, l’année dernière, l’un de ses Mauvais genre, sur France Culture. À cette occasion, Francis Lacassin avait notamment relaté avec beaucoup de drôlerie l’entrevue qu’il avait eue avec Marcel Allain (1885-1969), personnage assez extravagant, auteur, avec Pierre Souvestre (1874-1914), de Fantômas.
En ce qui concerne, sinon, le cinéma, Francis Lacassin avait rappelé qu’une des raisons qui l’avaient conduit à se lancer, dans les années 50 (ou 60 ?), dans sa contre-histoire tenait au fait que, jusqu’à cette date, la quasi-totalité des histoires du cinéma faisaient presque entièrement l’impasse sur les auteurs des films populaires de l’époque du muet (y compris, parfois, sur Méliès lui-même). Or, faisait-il remarquer, ces films avaient été vus par des centaines de fois plus de gens que les films expérimentaux de Germaine Dulac ou de Man Ray, qui, eux, avaient à juste titre leur notice dans les ouvrages en question.
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