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CHICAS

Demain sort « Chicas » de Yasmina Reza, vu à l’UGC-Cité Bordeaux le 8 février, en sa présence. Elle présentait son premier film comme réalisatrice pour la première fois devant un vrai public. C’est avec une émotion non feinte qu’elle se présentait devant nous. Pilar, une ancienne coiffeuse a trois filles, Nuria – Emmanuelle Seigner – une star internationale qui fait la couverture de Vogue et reçoit des mains de Stephen Frears, le BATA de la meilleure actrice, Aurélia – formidable Valérie Dréville – qui est comédienne également, mais vit dans l’ombre de sa sœur bien qu’elle ait du talent et travaille au théâtre et Christal, femme dynamique mère de deux enfants. Les trois sœurs s’entendent autour de la personnalité envahissante et un tantinet égocentrique de Pilar. Elles partagent une enfance heureuse en Espagne, malgré le deuil de leur père. Des flashbacks de cette période traversent tout le film. La réunion des quatre femmes n’a rien de sereine cependant, mais elles arrivent à se déclarer leur amour malgré les heurts du quotidien. Quelques hommes les accompagnent comme Fernand – un syndic – le fiancé de Pilar, qui aura du mal à ne pas se faire malmener par la famille, Maurice – Bouli Lanners – mari d’Aurélia, père un peu absent, mais amoureux de sa femme. Christal se partage entre son mari – Antonio Gil Martinez – et son amant – Philippe Uchan touchant en homme un peu dépassé par les événements se trouvant dans une position inconfortable ..Yasmina Reza, a parlé avec beaucoup d’émotion de son film, important pour elle car le sujet la touche, et elle a fait de très beaux portraits de femmes, ce qu’elle a évité parfois dans son œuvre.

Yasmina Reza et ses interprètes, Emmanuelle Seigner, Carmen Maura et
André Dussollier (Photo : UGC Distribution)

Elle a également évoqué l’importance qu’elle portait au montage, ne voulant pas que son film soit trop écrit, et au final le temps imposé par le scénario a servi de fil conducteur. Le film a beaucoup de pudeur et d’humour. Emmanuelle Seigner fut choisie par la réalisatrice car pour elle c’était la seule comédienne à avoir une aura de star et à montrer un côté plus accessible dans le quotidien. C’est elle qui a le plus réussi. Valérie Dréville, excellente comédienne que le cinéma boude un peu trop hélas – rappelons qu’elle est la fille de Jean Dréville – campe le personnage le plus touchant, d’une grande fragilité malgré un tempérament de fonceuse. Mais c’est une façade, en effet elle est facilement désemparée quand elle est confrontée à une crise d’angoisse où elle a l’impression de se vaporiser littéralement. Christelle Tual a une énergie non feinte, avec un côté insouciant et un fond de gravité. Ces deux dernières comédiennes ont été choisies par la réalisatrice pour leur talent et une certaine ressemblance avec Emmanuelle Seigner. Elle narre que les trois comédiennes blondes aux yeux bleus ont dû être teintes en brune. Carmen Maura qui a travaillé son rôle en français, a un beau tempérament dans ce rôle de mère qui centralise l’attention, ce que lui reproche à un moment le personnage joué par Bouli Lanners. Il y a une grande drôlerie, tel Pilar amoureuse qui ne remarque pas que son fiancé se teint les cheveux. Yasmina Reza comme réalisatrice s’attache aux petits événements du quotidien et nous rend attachants ses personnages. Elle a dès son premier film trouvé une équivalence filmographique à son talent d’écriture, souhaitons que son film soit bien perçu, car sinon on perdrait un beau talent dans le septième art.


Agnès Laurent par Yvan Foucart

 

Agnès Laurent dans « Mademoiselle Strip-tease »

 

Triste destin que celui de cette jolie Lyonnaise que fut Agnès Laurent récemment décédée, à Grenoble ce 16 février 2010.

 

Ses études secondaires terminées, elle débute comme sténo-dactylo chez Pigier, puis travaille deux mois au Ministère de la guerre comme secrétaire tout en s’appliquant sur la sculpture et en lorgnant vers les scènes de théâtre.

 

Nantie d’un mot de recommandation d’un journaliste lyonnais pour le producteur de films René Thévenet, lui aussi originaire de la capitale des Gaules, celui-ci la fait inscrire chez l’agent artistique Jacques Allain. Tous deux  l’amènent à fréquenter les cours d’art dramatique d’Eve Francis et de Charles Dullin.

 

C’est sous le pseudonyme d’Agnès Laurent qu’elle débute par la petite porte en acceptant un rôle mineur dans Axelle et son clochard, un court métrage produit par Thévenet. Il n’empêche, Luis Buñuel qui se prépare à tourner La mort en ce jardin au Mexique avait prévu Michèle Girardon, autre Lyonnaise, pour le rôle de la fille sourde et muette de Charles Vanel avant de reporter son choix sur Agnès. Le père de Michèle ayant refusé que sa fille parte aussi loin, revient très vite sur sa décision et le film se fait finalement sans Agnès.

 

Certes chagrinée, on ne le serait à moins, elle se contente d’apparaître parmi les Mannequins de Paris qui tourbillonnent avec la grâce souhaitée par André Hunebelle, ainsi que dans Les collégiennes du même réalisateur.

 

Tout évolue dès l’année suivante. Maurice Cloche lui accorde sa confiance ainsi que le premier rôle féminin auprès de Georges Marchal, sémillant agent d’Interpol au sein de son Marchands de filles. En demoiselle bien sage, la voilà amenée à  se dévêtir pour les besoins de Mademoiselle Strip-tease que produit René Thévenet. Elle enchaîne ensuite avec Un amour de poche, la première réalisation de Pierre Kast, où rivale de Geneviève Page, elle interprète l’élève virginale et follement éprise de son beau professeur qu’incarne Jean Marais.

 

Le 21 décembre de cette même année, elle noue avec le théâtre, celui des « Nouveautés » à Paris pour Auguste une comédie de Raymond Castans dont Jean Wall assume la mise en scène. Fernand Raynaud, Guy Tréjan, Paul Préboist et Pierre Mirat l’entourent pour son rôle de jeune starlette à la recherche de notoriété en simulant un suicide… ce qui nous fait immanquablement penser à une certaine  Martine Carol. 

 

Simultanément, René Thévenet, en parrain décidemment fidèle, l’engage pour Péché de jeunesse,  où nous la retrouvons en orpheline de l’Assistance travaillant comme vendeuse dans une pâtisserie. Une peinture dénonçant les mesquineries d’une petite ville de province avec une mère castratrice (Madeleine Robinson) paralysant un fils pusillanime (Gil Vidal) mais soupirant éperdu et tenace de la petite vendeuse… enceinte. Un film aujourd’hui bien oublié qui fut cependant agréablement accueilli et qui par ailleurs obtint un prix au référendum de Vichy.

Fin des années cinquante, une déferlante s’abat sur le cinéma français. C’est ce que Françoise Giroud appellera la « Nouvelle Vague ». Elle se veut être le renouveau du cinéma hexagonal, des réalisateurs et des comédiens. Et Agnès en sera, comme tant d’autres, une injuste victime.

 

Elle se tourne vers d’autres cieux et s’engouffre dans des productions espagnoles, anglaises et italiennes dont les titres n’évoquent plus rien.

 

Fin octobre 1958, les faits divers de quelques journaux nous apprennent, au retour d’une tournée, l’accident dont elle est victime avec le conducteur du véhicule, un chanteur-compositeur très connu. Souffrant de plusieurs blessures, elle est transportée à l’Hôtel-Dieu de Paris. L’un et l’autre en garderont des séquelles. Après un an d’hospitalisation, le chanteur poursuivra sa carrière tant bien que mal malgré des problèmes physiques toujours présents. Quant à Agnès, elle doit son dernier sursaut à Michel Boisrond qui l’appelle pour son sketch des Amours célèbres, où elle assiste spectatrice aux  dévolus concupiscents du roi Louis XIV / Philippe Noiret et du duc de Lauzun / Jean-Paul Belmondo pour la belle Madame de Monaco / Dany Robin.

 

Encore deux ou trois films peu glorieux, et puis plus rien.

 

La « Nouvelle Vague » a fait son œuvre, on entendra plus parler de la ravissante et prometteuse Agnès Laurent qui, après d’autres déboires davantage douloureux, s’exilera définitivement de Paris.

C’est d’ailleurs sous son vrai patronyme que l’on apprendra son décès.

 

@   Yvan Foucart    (Dictionnaire des comédiens français disparus)

Filmographie : 1956  Axelle et son clochard (court métrage, Pierre Foucaud) – Bonjour Monsieur La Bruyère (court métrage, Jacques Doniol-Valcroze) – Mannequins de Paris (André Hunebelle) – Les collégiennes (André Hunebelle) – 1957 Marchands de filles (Maurice Cloche) – Mademoiselle Strip-tease (Pierre Foucaud) – Un amour de poche (Pierre Kast) – 1958  Péché de jeunesse (Louis Duchesne) – Die grünen teufel von Monte Cassino / Les diables verts de Monte Cassino (Harald Reinl)  – 1959  Un mundo para mi / Tentations (José Antonio De La Loma) – 1960  A french Mistress (Roy Boulting) – Altas variedades / Cibles vivantes (Francisco Rovira Beleta) – La notte del grande assalto / Dans les griffes des Borgia (Giuseppe Maria Scotese) – 1961  Les amours célèbres, sketch « Lauzun » (Michel Boisrond) – Mary had a little… / Marie avait un petit agneau (Edward Buzzell). Divers : 1964  Dictionary of sex (Radley Metzger, anthologie, utilisation d’images d’archives). Nota : Elle n’apparaît pas dans « Nina » (Jean Boyer, 1958), c’est une confusion avec Agnès Laury et ni dans « A. Constant » (Christine Laurent, 1976), est une comédienne homonyme, merci à Armel de Lorme pour ces précisions.

 

En aparté : À lire également l’hommage qu’a consacré Yvan à Marie-Christine Barrault, sur l’excellent site « L’encinémathèque ».

Fragments d’un dictionnaire amoureux : Yvonne Clech

Photo © Françoise Raybaud

Annonce de la mort d’Yvonne Clech par Yvan Foucart, à l’âge de 90 ans dans la plus grande discrétion – Merci à Richard Templier qui m’informe de l’avis de son décès ce 25 février dans le journal « Le Monde » du 4 mars -. Le tempérament de cette ancienne élève de Charles Dullin, en faisait une cliente idéale pour bien des comédies, bien souvent dans des rôles excentriques de grande bourgeoise, à l’instar de l’automobiliste qui dit à Catherine Demongeot qu’il ne faut pas brutaliser les grandes personnes dans « Zazie dans le métro », et qui est « Une vraie jeune fille, et veuve de surcroit » ! Il faut la voir poursuivre de ses assiduités Vittorio Caprioli. Elle est irrésistible ainsi en femme « Pompette » de Ferdy Mayne dans « Jo » – souvenez-vous de la réplique culte de Florence Blot à son sujet : « Tût-Tût » -. Elle eu un parcours impressionnant au théâtre, elle fut membre de la prestigieuse troupe « Grenier-Hussenot », elle créa avec Jean-Marie Serreau « Amédée ou comment s’en débarrasser » d’Eugène Ionesco en 1961, et « Zoo » de Vercors, en 1964 au TNP. Bibliographie : Dictionnaire cinématographique de Bretagne de Gérard-Louis Gauthier (Télégram édition, 1995). A lire l’hommage d’Armel de Lorme dans « L’aide-mémoire ». 

Yvonne Clech dans « Zazie dans le métro »

Filmographie : 1950  L’étrange madame X (Jean Grémillon) – 1953  Les hommes ne pensent qu’à ça… (Yves Robert) – 1957  Ce joli monde (Carlo Rim) – 1958  La moucharde (Guy Lefranc) – Le grand chef (Henri Verneuil) (1) -1959  Le second souffle (Yannick Bellon, CM) – 1960  Zazie dans le métro (Louis Malle) – Saint-Tropez blues (Marcel Moussy) – 1961  Les livreurs (Jean Girault) – Le tracassin ou les plaisirs de la ville (Alex Joffé) – 1962  Arsène Lupin contre Arsène Lupin (Édouard Molinaro) – Un clair de lune à Maubeuge (Jean Chérasse) – Les veinards [Sketch : « Le vison »] (Jean Girault) – 1963  L’honorable Stanislas, agent secret (Jean-Charles Dudrumet) – Le feu follet (Louis Malle) – L’assassin connaît la musique (Pierre Chenal) – La foire aux cancres (Louis Daquin) – Coplan prend des risques (Maurice Labro) – Faites sauter la banque (Jean Girault) – La vie à l’envers (Alain Jessua) – 1964  Les gros bras (Francis Rigaud) – Relaxe-toi chérie (Jean Boyer) – L’or et le plomb (Alain Cuniot) – 1965  Quand passent les faisans (Édouard Molinaro) – Pleins feux sur Stanislas (Jean-Charles Dudrumet) – 1966  Six chevaux bleus / Zossia (Philippe Joulia, + version TV) – 1967  Le grand Dadais (Pierre Granier-Deferre) – 1971  Jo (Jean Girault) – 1972  Le rempart des Béguines (Guy Casaril) – 1973  Géraldine ou la vertu récompensée (Pierre Sisser, CM) – Gross Paris (Gilles Grangier) – 1974  Un train peut en cacher un autre (Jacques Colombat, CM) – Soldat Duroc, ça va être ta fête (Michel Gérard) – Q / Au plaisir des dames / Le gros lot) (Jean-François Davy) – 1977  Le maestro (Claude Vital) – 1978  Au bout du bout du banc (Peter Kassovitz) – Mireille dans la vie des autres (Jean-Marie Buchet) – 1979  Comme une femme (Christian Dura) – 1983  Y a-t-il un pirate sur l’antenne ? (Jean-Claude Roy) – 1984  Le hasard mène le jeu (Pierre Chenal) – 1988  À deux minutes près (Éric Le Hung) – 1989  Suivez cet avion (Patrice Ambard). (1) précision d’Armel de Lorme, elle n’apparaît pas dans les copies actuellement visibibles.

Télévision : (notamment) : 1954  Volpone (Stellio Lorenzi) – 1955  La rabouilleuse (Jean-Paul Carrère) – 1956  George et Margaret (Marcel Cravenne) – La famille Anodin (André Leroux, Marcel Bluwal & Arnaud Desjardins) – Le prix Martin (Pierre Badel) – 1958  Si c’était vous : Étudiant en médecine (Marcel Bluwal) – 1960  Un homme supérieur (Georges Folgoas) – Le paysan parvenu (René Lucot) – 1961  L’histoire dépasse la Fiction : Fra Diavolo (Jean Kerchbron) – La galettes des rois (Jean Pignol) – Les femmes de bonne humeur (Alain Boudet) – 1962  Elle s’abaisse pour vaincre ou la nuit des erreurs (Étienne Fuselier) – Les vignes du seigneur (Jean Kerchbron) – 1964  La cruche cassée (Jean Kerchbron) – Premier prix de piano (Abder Isker) – Les cabinets particuliers (Alain Boudet) – Les aventures de Monsieur Pickwick (René Lucot) – 1965  La part du gâteau (Guy Labourasse) – Monsieur Biedermann et les incendiaires (Robert Valey) – Conte de Noël : Sujet pour un petit récit (Robert Valey) – 1966  Le philosophe sans le savoir (Jean-Paul Roux) – Antony (Jean Kerchbron) – Au théâtre ce soir : Les portes claquent (Pierre Sabbagh) – À Saint-Lazare (François Gir) – 1967  Le complexe de Philémon (Jacques Pierre) – Allô Police : Le mille-pattes (Pierre Goutas) – Les sept de l’escalier 15 (Georges Rénier) – 1968  La bonne éducation (Marcel Blistène) – Un chat est un chat (Robert Maurice) – 1969  Thibaud ou les croisades : Le mariage de Blanchot (Henri Colpi) – Au théâtre ce soir : Baby Hamilton (Pierre Sabbbagh) – Minouche (Maurice Fasquel & Rinaldo Bassi, série) – La 99e minute (François Gir) – Au théâtre ce soir : Bichon (Pierre Sabbagh) – 1970  Au théâtre ce soir : George et Margaret Pierre Sabbagh) – Les saintes chéries : Ève P.D.G. (Jean Becker) – 1971  Au théâtre ce soir : Les Pituiti’s (Pierre Sabbagh) – Le bouton de rose (François Gir) – 1972  Les dernières volontés de Richard Lagrange (Roger Burckhardt) – La bonne nouvelle (Guy Lessertisseur) – Joyeux chagrins (François Gir) – 1973  Les écrivains (Robert Guez) – 1974  Nans le berger (Bernard-Roland) – 1975  Aurore et Victorien (Jean-Paul Carrère) – Le péril bleu (Jean-Christophe Averty) – Le théâtre de Tristan Bernard : Le prétendant (Georges Folgoas) – 1977  Bonsoir chef (Pierre Goutas) – Chantecler (Jean-Christophe Averty) – 1978  Au théâtre ce soir : Un ménage en or (Pierre Sabbagh) – Au théâtre ce soir : Vous ne l’emporterez pas avec vous (Pierre Sabbagh) – Cinéma 16 : Thomas Guérin, retraité (Patrick Jamain) – 1979  Le petit théâtre d’Antenne 2 : L’homme de Rangoon (Jean-Charles Dudrumet) – Le troisième couteau (Robert Valey) – Les amours de la belle époque : La statue voilée (Jean-Paul Roux) – 1980  Au théâtre ce soir : Beaufils et fils (Pierre Sabbagh) – Les incorrigibles (Abder Isker) – 1981  Au théâtre ce soir : La claque (Pierre Sabbagh) – Au théâtre ce soir : Alain, sa mère et sa maîtresse (Pierre Sabbagh) – Les gaietés de la correctionnelle : Une dame de qualité (Marlène Bertin) – 1982  Georges Dandin (Jean Kerchbron, captation) – Jules et Georgia (Robert Valey) – Le rêve d’Icare (Jean Kerchbron) – 1983  Père Noël et fils (André Flédérick) – 1984  La fête (Éric Le Hung) – Au théâtre ce soir : La vie est trop courte (Pierre Sabbagh) – La pendule (Éric Le Hung, plusieurs épisodes) – Les enquêtes du commissaire Maigret : La nuit du carrefour (seconde version) (Stéphane Bertin) – 1986  Madame et ses flics : Le corbeau informatique (Roland-Bénard) – L’amour à tout prix (Marie-France Hascoët, CM) – La guerre des femmes (Pierre Bureau) – 1988  Espionne et tais-toi ; Flamiche en Barzac (Claude Boissol) – Les enquêtes du commissaire Maigret : Maigret et le témoignage de l’enfant de coeur (Michel Subiela) – La baby-sitter (Christiane Lehérissey & Laurent Lévy, plusieurs épisodes) – 1989  Le hérisson (Robert Enrico) – 1990  Drôles d’histoires / Mésaventures : Persécution (André Teisseire, CM) – 1996  Madame Dubois – Hôtel Bellevue (Jean-Pierre Améris) – 1998  Pour la galerie (Claude d’Anna et Laure Bonin, captation) – Nora (Édouard Molinaro) – 1999  Une femme d’honneur : La femme battue (Alain Bonnot) – Intrigues: Un sujet de roman (Jean Pignol) – 1992  Mésaventures: Le prestige de l’uniforme (Sélim Isker, CM) – 2002  L’emmerdeuse : Jeunesse oblige (Michaël Perrotta). Remerciements : à Bernard. Bibliographie : « Les fictions française à la télévision » de Jean-Marc Doniak (Dixit-SACD, 1998).

LES INVITÉS DE MON PÈRE

Avant-première le lundi 1er mars de « Les invités de mon père », à l’UGC-Ciné Cité de Bordeaux, en présence d’Anne Le Ny et du survolté – euphémisme ! – Fabrice Luchini en guise de présentation en début de film. Depuis « Rien sur Robert », j’ai pris l’habitude de le voir, je l’ai même vu refuser de signer un autographe à un spectateur lors de celle de « Jean-Philippe » : « Désolé Chéri mais je suis fatigué ! ». Il est vrai qu’il nous régale à chaque fois du numéro habituel disons de cabotinage plus ou moins inspiré. Il adore Bordeaux, rappelle ses tournages dans cette ville de « L’année Juliette » et « Beaumarchais ». Nous sommes privilégiés car il fait très peu de villes. Mais cette fois, ça a fusé, tout y est passé, sur Martine Aubry – qui semble l’avoir réfrigéré à Lille -, le sourire de Ségolène Royal -, Johnny Hallyday, Arthur – « l’animateur pas Rimbaud » (sic), Juppé, Chaban-Delmas, « La » (sic) Bernard Kouchner, Jean-Louis Tamin – directeur du « Femina » un théâtre de Bordeaux, avec une dérive limite homophobe au sujet de ce dernier – j’en passe tant ce fut virevoltant tendance lourdissime. On a eu droit à son habituelle litanie répétée à l’envi, « on est de gauche ! », car la gauche « … lui casse les ille-cous » ! Volontiers discourtois, il s’en est pris au physique d’Anne Le Ny – excellente directrice d’acteurs bien qu’elle soit de gauche ! – et surtout au directeur Pierre Bénard pourtant affable – on a eu droit a six reprises à « Bénard le q[Censored]ard !, infondé mais ça rime ! -. Anne Le Ny, forcément interdite n’a pas réussi, on le comprend, à le gérer, mais l’a arrêté à temps avant qu’il ne déflore toute l’histoire -. Me voici donc fan du comédien, et à chaque fois un peu moins du personnage. Ce n’est pas contradictoire, je l’ai défendu pourtant longtemps, je deviens aussi pisse-froid que ses détracteurs… Le fait d’avoir mis Louise Bourgoin dans le sérail du cinéma sera en prime retenu contre lui en circonstance aggravante – J’attends de la voir dans « Blanc comme neige » cependant, mais pour paraphraser Philippe Meyer elle est comme l’oseille elle agace… -. Le film en lui même confirme le talent d’Anne Le Ny – excellente comédienne chez Pascal Thomas ou Pierre Jolivet -, comme réalisatrice après « Ceux qui restent ». On oubli très vite le froid qu’a jeté l’ineffable Luchini – très applaudi il faut bien en convenir -…

Fabrice Luchini, « On est de gauche ! » (photo source « Pathé »)

Lucien Paumelle – Michel Aumont magistral – est un grand médecin, militant actif à 80 ans et a été résistant à l’âge de 17 ans. Il a passé sa vie à défendre les femmes, les précaires et diverses causes humanitaires. Il est reconnu comme un homme éclairé. Sa fille, Babette  – Karin Viard toujours dans la subtilité – a suivi ses traces et travaille comme médecin également dans un dispensaire, avec son collègue – Raphaël Personnaz qui fut pressenti pour jouer Delon dans un biopic abandonné sur la vie de Romy Schneider -.  Elle vit avec son compagnon – excellent Olivier Labourdin – une vie tranquille. Son frère Arnaud – Fabrice Luchini donc investi dans son personnage – lui se désolidarise assez de cette famille et est un avocat d’affaires tendance nouveau riche. Il vit avec sa femme qui est très terre à terre – Valérie Benguigui, une comédienne à suivre assurément  – et ses deux enfants. Le paternel démiurge de son petit monde, annonce à ses enfants qu’il va recueillir ses sans-papiers. Les enfants n’ont pas trop de choix que de respecter sa décision, mais surprise les heureux élues sont une plantureuse moldave et sa fille. Anne Le Ny fait un portrait très décapant des bonnes intentions, de la générosité qui ne tient pas quant il y a des intérêts. Les enfants en manque de reconnaissance face à la personnalité écrasante du père – Michel Aumont, excelle entre autorité et fragilité – voient leurs repères brisés par une attitude qu’il ne comprennent pas. Karin Viard et Fabrice Luchini sont crédibles en frère et sœur qui vont voir leurs failles révélées par la suite des événements. Valérie Benguigui est exceptionnelle dans un rôle humainement ingrat, ses attitudes moralement peu amènes finissent par arranger tout le monde. Il faut la voir face à un Luc-Antoine Diquéro, circonspect dans le rôle d’un bénévole, manier le double langage tout en étant franchement raciste. Veronica Novak dans le rôle de l’encombrante Tatiana donne une justesse à son personnage, qui défend avant tout sa fille. Car la réalisatrice Le Ny qui fait un joyeux jeu de massacre, gratte le vernis des convenances, respecte ses personnages et ne les juge pas. Le scénario – co-écrit par Luc Béraud – est très inspiré, on connaît les qualités d’écriturs d’ Anne Le Ny dans son premier film et dans « Didine ». Son regard sur le monde est très juste, et elle est assez critique sur son organisation à l’instar d’un exemple saisissant que je ne peux dévoiler sous peine de déflorer l’histoire. Coup de chapeau à Anne Le Ny, souhaitons juste pour elle, qu’un Luchini soit moins ingérable sur plateau de cinéma que lors d’une avant-première, car il est dans ce film très bon. C’est donc un film qui rend « actant » comme il le dit si bien. Donc clamons avec lui « On est de gauche ! ». Jugez sur pièce en visitant deux extraits proposés par  bossoftheangels sur Dailymotion 1 et Dailymotion 2.

FRAGMENTS D’UN DICTIONNAIRE AMOUREUX : YVES VERHOEVEN

Photo source Agence Christine Parat

Reprise de la rubrique « Fragments d’un dictionnaire amoureux », avec une petite nouveauté avec le tag dans « Le collimateur », les fonctionnalités de canalblog me permettant de mettre à jour un portrait très facilement. Il est l’acteur fétiche des films de Claude Miller, de Claude Chabrol et de Guillaume Nicloux. Chabrol l’utilise dès ses débuts, on le remarque ainsi en greffier d’Isabelle Huppert, trop poli pour être complètement honnête dans « L’ivresse du pouvoir » », ou l’homosexuel mondain de « Bellamy » (1998). Claude Miller utilise son talent avec beaucoup de subtilité. Il l’a remarqué dans son rôle de prostitué dans « Regarde les hommes tomber » (Jacques Audiard, 1993), et le choisit pour être le moniteur de colonies de vacances touchant et sympathique dans « Classe de Neige » (1997), le préférant à Mathieu Amalric. Il l’emploie également dans « La chambre des magiciennes » (1999), et « Betty Fischer et autres histoires » (2000). On le retrouve en oncle jovial de « Un secret » (2006), le père adoptif de Vincent Rottiers, dépressif et dépassé. Pour la petite histoire (1), il devait faire partie de la formidable distribution du film choral « La petite Lili » (2003), dans un rôle existant dans Tchekhov (« La mouette ») d’amoureux transi de Jeanne-Marie interprétée superbement par Julie Depardieu, mais cette idée est abandonnée au stade du scénario., Guillaume Nicloux, lui, exploite un versant plus noir et plus désinhibé, tel le marginal dans « Le poulpe », où il nous livre une scène d’anthologie de danse très « hard rock », le comparse hirsute de Thierry Lhermitte dans « La clef » et le policier énervé adepte de la gifle dans « Holiday ». Yves Verhoeven est un comédien sans doute trop discret, et assez caméléon pour ne pas jouir d’une popularité qui correspondrait à son grand talent. Il est à l’aise dans l’ambigüité comme le soldat suspicieux de « Un héros très discret », son personnage de « La reine des connes », l’amoureux transi de Maruschka Detmers cédant à l’aigreur dans « Les frileux » (diffusé sur France 3 en 2010). Un comédien donc à suivre de très près. Il y avait eu un portrait de lui dans feu « seconds.couteaux.com », si quelqu’un l’avait archivé, merci de me le transmettre. (1) anecdote recueillie grâce à la disponibilité du chaleureux et remarquable Claude Miller, lors d’une avant-première à Bordeaux.

 

Photo source Agence Christine Parat

Filmographie : 1987  Morphée (Bruno Chiche, CM) – 1988  L’homme imaginé (Patricia Bardon) – 1989  Brasero (Bruno Chiche) – 1990  Madame Bovary (Claude Chabrol) – 25 décembre 58, 10h36 (Diane Bertrand, CM) – 1991  Betty (Claude Chabrol) – 1993  La vengeance d’une blonde (Jeannot Szwarc) – L’enfer (Claude Chabrol) – Regarde les hommes tomber (Jacques Audiard) – 1995  La cérémonie (Claude Chabrol) – Un héros très discret (Jacques Audiard) – 1996  Méfie-toi de l’eau qui dort (Jacques Deschamps) – Le mur (David Oelhoffen, CM) – Rien ne va plus (Claude Chabrol) – 1997  L’acrobate (Cécile Maistre, CM) – Disparus (Gilles Bourdos) – La femme de chambre du Titanic (Bigas Luna) – Le poulpe (Guillaume Nicloux) – Big bang (David Oelhoffen, CM) – La classe de neige (Claude Miller) – 1998  C’est quoi la vie ? (François Dupeyron) – La tentation de l’innocence (Fabienne Goddet, MM) –  La chambre des magiciennes (Claude Miller) – Scénarios sur la drogue : La faute au vent (Emmanuelle Bercot, + diffusion TV) – Scénarios sur la drogue : Lucie (Guillaume Nicloux, + diffusion TV) – Les aventures de Tioui : La fontaine magique (CM, + réalisation, scénario) – Les aventures de Tioui : Mon meilleur ami (CM, + réalisation, scénario) – La voleuse de Saint-Lubin (Claire Devers) – 2000  La tartine (Nathan Miller, CM) – Betty Fischer et autres histoires (Claude Miller) – La fille de son père (Jacques Deschamps) – J’ai tué Clémence Acera (Jean-Luc Gaget) – 2001  Clément (Emmanuelle Bercot) – Une affaire privée (Guillaume Nicloux) – En mon absence (David Oelhoffen) – 2003  Comme une image (Agnès Jaoui) – Dégustation (Éric Vallette, CM) – À boire (Marion Vernoux) – 2004  Sous le bleu (David Oelhoffen, CM) – Edy (Stéphan Guérin-Tillié) – 2005  L’ivresse du pouvoir (Claude Chabrol) – 2006  Ma place au soleil (Éric de Montgolfier) – Nos retrouvailles (David Oelhoffen) – Pas douce (Jeanne Waltz) – Un secret (Claude Miller) – La clef (Guillaume Nicloux) – 2007  Emprise (Martin Bourboulon, CM) – Nés en 68 (Olivier Ducastel & Jacques Martineau, + version TV) – 2008  Tous les enfants s’appellent Dominique (Nicolas Silhol, CM) – Je suis heureux que ma mère soit vivante (Claude Miller & Nathan Miller) – Bellamy (Claude Chabrol) – 2010 Holiday (Guillaume Nicloux) – La proie (Éric Valette) – La cerise sur le gâteau (Laura Morante) .   

Télévision : 1993  Le chasseur de la nuit (Jacques Renard) – 1996  Les Cordier, juge et flic : Une voix dans la nuit (Alain Warmus) – 1997  Julie Lescaut : Abus de pouvoir (Alain Wermus) – 1999  Crimes en série : Double spirale (Patrick Dewolf) – 2000  Sandra et les siens (Paul Planchon) – 2001  Les redoutables : Échange standard (Guillaume Nicloux, CM) – L’interpellation (Marco Paully) – Sous bonne garde (Luc Béraud) – Marilyn et ses enfants (Charli Béleteau) – 2002  Les pygmées de Carlo (Radu Mihaileanu) – Volpone (Frédéric Auburtin) – 2003  Ambre a disparu (Denys Granier-Deferre) – Procès de famille (Alain Tasma) – 2004  Louis Page : Des bleus à l’âme (Jean-Louis Bertuccelli) – Vivement le Quichotte (Jacques Deschamps) – 2005  P.J. : Stress (Gérard Vergez) – 2006  Sable noir : Corps étranger (Éric Valette) – 2007  L’affaire Christian Ranucci : Le combat d’une mère (Denys Granier-Deferre) – Avocats & associés : Consentement mutuel (Bad Mokrani) – Les frileux (Jacques Fansten) – 2008  Paris enquêtes criminelles : Blessure secrète (Gérard Marx) – Les Bougon : Pétard et artifices (Sam Karmann) – La reine et le cardinal (Marc Rivière) – Les tricheurs : Les témoins (Benoît d’Aubert) – Vengeance : Comme un jeu d’enfants (Daniel Janneau) – 2009  Panique ! (Benoît d’Aubert) – Les Bougon : Diplôme pudding (Christian Merret-Palmair) – Les Bougon : Pompes funèbres (Michel Hassan) – Sur le fil (Frédéric Berthe) – Au siècle de Maupassant : Contes et nouvelles du XIXème siècle : Crainquebille (Philippe Monnier) – 2010  Enquêtes résérvées (Bruno Garcia) – Famille d’accueil : Alerte enlèvement 1 & 2 (Bertrand Arthuys) – Caïn : Justices (Bertand Arthuys).

Mise à jour le 23/01/2011

Fragments d’un dictionnaire amoureux : Lionel Jeffries

 

Annonce de la mort du commédien britannique Lionel Jeffries, à l’âge de 83 ans, dans une maison de retraite dans le Dorset, des suites d’une « longue maladie », ce 19 février. Cet excentrique anglais aisément reconnaissable à sa calvitie – due à sa participation à la seconde guerre mondiale en Birmanie – et à sa grande moustache, fut aussi à l’aise dans la comédie que dans les films de genre. Son rôle le plus connu reste celui du père de Dyke Van Dyke dans « Chitty Chitty Bang Bang », alors qu’il était plus jeune de 6 mois que ce dernier. Il réalisa aussi plusieurs films, tel « The amazing Mr. Blunden », film pour enfants qui semble jouir d’une bonne réputation, et qui fut présenté au festival fantastique de Paris en 1974. « The railway children » fut choisi par le prestigieux « British film institute », en 1999, comme l’un des 100 meilleurs films britanniques. Bibliographie : « Quinlan’s character stars » par David Quinlan (Reynolds & Hearn Ltd, 2004).

Lionel Jeffries dans « Chitty Chitty Bang Bang » (Photo source « Mail on line ») 

Filmographie : 1948  Miranda (Ken Annakin, figuration) – 1949  Stage Fright (Le grand alibi) (Alfred Hitchcock) – 1953  Will Any Gentleman…? (Le scandaleux Mister Sterling) (Michael Anderson) –  1954  The Colditz story (Les indomptables de Colditz) (Guy Hamilton) – The black rider (Wolf Rilla) – 1955  Windfall / Dangerous money (Henry Cass) –  No smoking (Henry Cass) – The Quatermass Xperiment (Le monstre) (Val Guest) – All for Mary (Wendy Toye) – 1956  Jumping for Joy (John Paddy Carstairs) – Eyewitness (Muriel Box) – Bhowani Junction (La croisée des destins) (George Cukor) – Lust for life (La vie passionnée de Vincent Van Gogh) (Vincente Minnelli) – The baby and the battleship (Le bébé et le cuirassé) (Jay Lewis) – Up in the world (Grain de sel) (John Paddy Carstairs) – The high terrace (Henry Cass) – The man in the sky (Flammes dans le ciel) (Charles Crichton) – 1957  The vicious circle (Gerald Thomas) – Hour of decision (C.M. Pennington-Richards) – Doctor at large (Toubib en liberté) (Ralph Thomas) – Barnacle Bill (Il était un petit navire) (Charles Frend) – Blue murder at St. Trinian’s (Fric-fracs à gogo) (Frank Launder) – 1958  Law and disorder (L’habit fait le moine) (Charles Crichton ) – Dunkirk (Dunkerque) (Leslie Norman) – Orders to kill (Ordre de tuer) (Anthony Asquith) – Up the creek (Val Guest) – The revenge of Frankenstein (La revanche de Frankenstein) (Terence Fischer) – Girls at sea (Gilbert Gunn) – The nun’s story (Au risque de se perdre) (Fred Zinnemann) – Behind the mask (Brian Desmond Hurst) – Nowhere to go (Le criminel aux abois) (Seth Holt & Basil Dearden) – Life is a circus (Val Guest) – Further up the creek (Croisière en torpilleur) (Val Guest) – 1959  Idle on parade (Le tire-au-flanc flanc du régiment) (John Gilling) – Please turn over (Pages indiscrètes) (Gerald Thomas) – Bobbikins (Robert Day) – 1960  Two way stretch (Le paradis des monte-en-l’air) (Robert Day) – The trials of Oscar Wilde (Le procès d’Oscar Wilde) (Ken Hugues) – Jazzboat (Keh Hugues) – Let’s get married (Peter Graham Scott) – Tarzan the magnificent (Tarzan le magnifique) (Robert Day) – 1961  The hellions (Les diables du sud) (Irwing Allen & Ken Annakin) – Fanny (Id) (Joshua Logan) – 1962  Operation Snatch (Robert Day) – Mrs. Gibbon’s boys (Max Varnel) – Kill of cure (George Pollock) – The notorious landlady (L’inquiétante dame en noir) (Richard Quine) – 1963  The wrong arm of the law (Jules de Londres) (Cliff Owen) – 1963  Call me bwana (Appelez-moi chef) (Gordon Douglas) – The scarlet blade (L’épée écarlate) (John Gilling) –  The long ships (Les drakkars) (Jack Cardiff) –  1964  First men in the moon (Les premiers hommes dans la lune) (Nathan Juran) – The truth about spring (L’aventure est au large) (Richard Thorpe) – Murder Ahoy (Passage à tabac) (George Pollock) – 1965  You must be joking ! (Michael Winner) – The secret of my success (Veuves à gogo) (Andrew L. Stone) – 1966  Drop dead darling (Arrivederci, baby !) (Ken Hugues) – Oh dad, poor dad, mamma’s hung you in the closet and I’m feelin’ so sad (Richard Quine) – The spy with a cold nose (L’espion au nez froid) (Daniel Petrie) – 1967  Jules Verne’s rocket to the moon (Le grand départ) – Camelot (Camelot ou le chevalier de la reine) (Joshua Logan) – 1968  Chitty Chitty Bang Bang (Id) (Ken Hughes, + lyrics) – 1969  Twinky (L’ange et le démon) (Richard Donner) – 12 + 1 (Id) (Nicolas Gessner) – 1970  Eyewitness (Les inconnus de Malte) (Alan Gibson) – 1971  Whoever slew Auntie Roo? (Qui a tué tante Roo ?) (Curtis Harrington) – 1974  Royal Flash (Le froussard héroïque) (Richard Lester) – What changed Charley Farthing? (Vidéo : Cet emmerdeur de Charly) (Sidney Hayers) – 1978 The prisoner of Zenda (Le prisonnier de Zenda) (Richard Quine) – 1982  Better late than never (Ménage à trois) (Bryan Forbes) – 1988  A chorus of disapproval (Michael Winner) –  1989  Roald Dahl’s Danny the champion of the world (Danny, le champion du monde) (Gavin Millar, téléfilm distribué en salles en France). Comme réalisateur : 1970  The railway children (+ scénario) – 1972  The amazing Mr. Blunden – Baxter ! – 1977  Wombling free (+ voix) – 1978  The Water Babies / Slip Slide Adventures : (animation, + voix). Voxographie succincte : 1988  Abel’s island (Michael Sporn, CM d’animation). Télévision (notamment) : 1980  Crime in my coffee (Gavin Millar) – 1989  Ending up (Peter Sasdy) – First and last (Alan Dossor) – 1992  Look at it this way (Gavin Millar) – 1993  Woof ! (David Cobham, 10 episodes). 

Georges Wilson par Yvan Foucart

Georges Wilson dans « L’apprenti-salaud »

 

 

Il fut le fidèle disciple de Jean Vilar dont il assuma de main de maître l’héritage intellectuel et les destinées du Théâtre National Populaire de Paris et d’Avignon.

Né dans la banlieue nord-est de Paris, il perdit à 13 ans son père pianiste. Juliette, sa maman l’éleva seule.
Il voulu suivre les traces paternelles, mais y renonça rapidement pour s’inscrire aux cours dispensés par Pierre Renoir à l’ENSATT, l’incontournable école d’art dramatique de la rue Blanche. Durant plus de deux ans, il fera partie de la compagnie Grenier-Hussenot.

En 1952, Jean Vilar l’engagea au TNP comme comédien, puis à sa succession en 1963. Georges  remplit cette double fonction jusqu’en 1972, année où il dut l’abandonner au profit de Jack Lang,  futur ministre, qui lui succéda… brièvement.
De 1978 à 1995, il assuma la direction artistique du Théâtre de l’Oeuvre.

Comment établir la biographie théâtrale d’un tel monument dès lors qu’il a connu toutes les sensibilités du répertoire, lui l’égal d’un Jouvet, Dullin, Vilar ou Barrault ?

Bien sûr, nous ne pouvons être que très réducteurs, aussi nous nous contenterons de citer quelques-unes de ses étapes : bien évidemment L’école des femmes de Molière, son maître; Les enfants du soleil, une pièce aujourd’hui encore méconnue de Gorki mais qui fut sa première mise en scène en Avignon défendue superbement par Emmanuelle Riva, Judith Magre et Catherine Sellers; Maître Puntila et son valet de Brecht; Marie Tudor de Victor Hugo; Antigone d’Anouilh; Un otage de l’Irlandais Brendan Behan; En attendant Godot de Samuel Beckett, etc.

Sa dernière pièce, prémonitoire, testamentaire même, sera celle de l’Autrichien Thomas Bernhard, Simplement compliqué, il y incarnait un vieil acteur hypocondriaque et cabot en déclin.

Si le cinéma est pour lui accessoire, il nous laissa cependant quelques très belles compositions :  celle de l’aumônier du Dialogue des Carmélites, du clochard amnésique d’Une aussi longue absence, du recteur du collège refusant la démission de son professeur de géographie dans La gifle;  du commissaire de Max et les ferrailleurs, supérieur d’un inspecteur frustré en quête de flagrants délits; du bâtonnier défenseur d’un officier faussement accusé d’actes répréhensibles durant la guerre d’Algérie pour L’honneur d’un capitaine; de l’affable comte propriétaire du Château de ma mère de Marcel Pagnol.

Il fit aussi partie du Jour le plus long, la grande fresque de la 20th Century Fox, pour laquelle il campa le maire de Sainte Mère Eglise, lieu ô combien légendaire, première commune libérée en France grâce au parachutage américain de la 82nd. En 1988, il réalisa son unique mise en scène avec La vouivre, d’après le roman de Marcel Aymé, légende campagnarde d’une fée des marais dans laquelle il dirigea son fils Lambert ainsi que Suzanne Flon, Jean Carmet et son fidèle Jacques Dufilho avec qui il aimait travailler. Il tourna aussi quelques films en Italie dont certains ne franchirent pas la chaîne des Apennins.

De Georges Wilson, on retiendra sa stature qu’il avait imposante, massive, son visage buriné, ses yeux malicieux, et surtout cette maîtrise des textes toute de rigueur et d’humilité.

En 2001, cette grande voix du théâtre reçut un Molière du meilleur comédien dans un second rôle pour La chatte sur un toit brûlant de Tennessee Williams. Récompense certes méritée, mais pour le moins tardive.

Il décéda dans l’après-midi du 3 février 2010 au Centre Hospitalier de Rambouillet (et non pas Paris erronément cité). Nul doute qu’il ait rejoint son père ce directeur de conscience que fut Jean Vilar. Nul doute, qu’au passage, il se soit arrêté auprès de son partenaire et complice Jacques Dufilho et qu’ensemble ils aient évoqué leurs rôles, si complémentaires et si généreusement défendus, dans L’escalier, du dramaturge Charles Dyer.

@   Yvan Foucart    (Dictionnaire des comédiens français disparus)

 

MORT DE SERGE SAUVION

Le comédien Serge Sauvion, le 21 novembre 2006 dans les studios d’Europe 1 à Paris
Photo source AFP

Annonce de la mort du comédien Serge Sauvion, hier à l’âge de 80 ans. C’était évidemment une des grandes voix du doublage, voir l’hommage du Blog sur le doublage. Le cinéma l’aura boudé, alors qu’il était impressionnant par exemple en policier tortionnaire dans « Les assassins de l’ordre » (Marcel Carné, 1970).  Joël Séria lui donna cependant le premier rôle du très bon « Charlie et ses deux nénettes », en bon vivant qui vivote de métier en métier et qui rencontre deux jeunes femmes – Jeanne Goupil et Nathalie Drivet – avant de se laisser entraîner dans des aventures picaresques. Le réalisateur Bernard Queysanne l’appréciait beaucoup et lui donna de beaux rôles à la télévision, dont celui du concierge serviable et peintre excentrique du feuilleton « Les 400 coups de Virginie » avec Anicée Alvina. A lire l’hommage d’Armel de Lorme de « L’aide-mémoire ».

Serge Sauvion dans « Charlie et ses deux nénettes »

Filmographie : 1951  Autant en emporte le gang (Jacques Moisy & Michel Gast) – 1954  La reine Margot (Jean Dréville) – 1955  Les salauds vont en enfer (Robert Hossein) – Si Paris nous était conté (Sacha Guitry) – 1958  La moucharde (Guy Lefranc) – Ce corps tant désiré (Luis Saslavsky) – 1959  Natercia / Merci Natercia (Pierre Kast) – Austerlitz (Abel Gance) – Vers l’extase (René Wheeler) – 1960  Les mordus (René Jolivet) – 1960  Les mauvais coups (François Leterrier) – En votre âme et conscience / Jugez les biens (Roger Saltel) – 1961  Le dernier quart d’heure (Roger Saltel) – 1962  La loi des hommes (Charles Gérard) – 1963  Tre piger i Paris (Trois de perdues) (Gabriel Axel) – 1965  Ne nous fâchons pas (Georges Lautner) – 1966  Un homme de trop (Costa-Gavras) – 1967  Le pacha (Georges Lautner) – 1969  Le coeur fou (Jean-Gabriel Albicocco) – 1970  La liberté en croupe (Édouard Molinaro) – Comptes à rebours (Roger Pigaut) – Les assassins de l’ordre (Marcel Carné) – 1971  Franz (Jacques Brel) – 1973  Charlie et ses deux nénettes (Joël Séria) – 1974  Le bougnoul (Daniel Moosmann) – 1977  L’amant de poche (Bernard Queysanne) – 1979  Fifty Fifty (Pascal Vidal) – 1980  Une affaire d’hommes (Nicolas Ribowski) – 1982  L’été de nos quinze ans (Marcel Jullian) – 1983  Signes extérieurs de richesse (Jacques Monnet) – 1984  Glamour (François Merlet) – 1989  La valse des pigeons (Michaël Perrotta) – 1993  Lumière noire (Med Hondo) – 1995  La toile (Siegfried Debrebant, CM). Voxographie succincte : Un vaso de whisky (Un verre de whisky) (Jullio Coll, doublage, version française) – 1960  Kapò (Kapo) (Gillo Pontecorvo, doublage, version française) – Magritte of het aanschouwelijk onderwijs (Magritte ou la leçon de choses) (Luc de Heusch, CM documentaire, récitant) – 1962  Le jour et l’heure (René Clément, doublage) – 1966  Le solitaire passe à l’attaque (Ralph Habib, doublage) – 1967  Fleur d’oseille (Georges Lautner, récitant) – 1968  Astérix et Cléopâtre (René Goscinny, Lee Payant & Albert Uderzo, animation) – 1973  L’emmerdeur (Édouard Molinaro) – 1976  Les douze travaux d’Astérix (René Goscinny, Albert Uderzo & Pierre Watrin) – 1984  Astérix et la surprise de César (Gaëtan Brizzi & Paul Brizzi, animation) – 1985  La cage aux folles 3 – « Elles se marient » (Georges Lautner) – 1986  Astérix chez les bretons (Pino Van Lamsweerde, animation) – 2003  Shark tale (Gang de requins) (Vicky Jenson, Eric Bergeron & Rob Letterman, version française). Pour plus de détails visiter Encyclociné.

Serge Sauvion dans « Les cinq dernières minutes », épisode « L’avoine et l’oseille » (1961)

Télévision (notamment) établi avec Patrick Bernard : 1957  La nuit des rois (Claude Loursais) – L’extravagant capitaine Smith (Philippe Ducrest) – 1959  Meutre au ralenti (Jean-Paul Carrère) – 1961  Les cinq dernières minutes : L’avoine et l’oseille (Claude Loursais) – 1962  L’inspecteur Leclerc enquête : Un mort sans portefeuille (Yannick Andréi) – Un homme dans la maison (Abder Isker) – Les cinq dernières minutes : Mort d’un casseur (Guy Lessertisseur) – Les trois Henry (Abder Isker) – Hélène (Claude Dagues) – 1963  Théodore Frémaux décédé (Gérard Herzog) – 1964  Beaucoup de bruit pour rien (Pierre Badel) – L’abonné de la ligne U (Yannick Andréi) – Foncouverte (Robert Guez, feuilleton) – 1965  Le train bleu s’arrête 13 fois : Marseille : Choc en retour (Michel Drach) – Le réveil de Rose (Gérard Hezog) – 1966  Cécilia, médecin de campagne (Albert Michel) – Lazare le pâtre (J-Marie Coldefy) – Adieu la raille (Jacques Lefebvre) – 1967  Les cinq dernières minutes : La mort masquée (Guy Lessertisseur) – Allô police : L’homme en pyjama (Pierre Goutas) – 1968  Les cinq dernières minutes : Les enfants du faubourg (Claude Loursais) – 1972  Trois-mâts pour l’aventure (ép: Le marin fantôme, Yannick Andréi) – 1973  Aux frontières du possible : Alerte au Minotaure (Victor Vicas) – 1975  Le secret des dieux (Guy-André Lefranc) – Marie-Antoinette (Guy-André Lefranc) – Amigo (Philippe Joulia) –  1976  Erreurs judiciaires : Copie vraiment conforme (Jean Laviron) – Cinéma 16 : Un été à Vallon (Jean-Daniel Simon) – Lieutenant Karl (Michel Wyn) – 1978  Les cinq dernières minutes : Régis (Guy Lessertisseur) – 1979  Au théâtre ce soir : La crécelle (Pierre Sabbagh) – Histoires insolites : Tu comprends ça, soldat ? (Pierre Granier-Deferre) – Cinéma 16 : Le cadran solaire (Michel Wyn) – Les 400 coups de Virginie (Bernard Queysanne) – 1980  Julien Fontanes magistrat : Un cou de taureau (Guy-André Lefranc) – Cinéma 16 : Irène et sa folie (Bernard Queysanne) – 1981  Pause café (Serge Leroy) – Salut champion : Dans les roues des géants (Serge Friedman) – Julien Fontanes magistrat : La dixième plaie d’Égypte (Patrick Jamain) – Messieurs les jurés : L’affaire Romette (Gérard Gozlan) – 1982  Emmenez-moi au théâtre : Spéciale dernière (Pierre Desfons) – Le secret des Andrônes (Sam Itzkovitch) – La démobilisation générale (Hervé Bromberger) – Les cinq dernières minutes : Dynamite et compagnie (Gérard Gozlan) – 1983  Les brigades du Tigre : La grande duchesse Tatiana (Victor Vicas) – 1984  Emportez-la avec vous (Jean Sagols) – Hélas, Alice est lasse (Bernard Queysanne) – 1985  Le pantin immobile (Michel Guillet) – Châteauvallon (Paul Planchon & Serge Friedman) – 1986  Mademoiselle B (Bernard Queysanne) – 1987  Marc et Sophie : Croque en jambe – 1989  Deux maîtres à la maison (Agnès Delarive & Philippe Galardi) – 1990  Vivement lundi : 1 épisode – Commissaire Moulin : Bras d’honneur (Yves Rénier) – 1991  Commissaire Moulin  : L’ours vert (Yves Rénier) – Navarro : Dans les cordes (Patrick Jamain) – 1992  Le gang des tractions : Marché noir (François Rossini) – 1995  Entre ces mains là (Arnaud Sélignac) – 1996  Les anneaux de la gloire : Marathon-Athènes 1896 (Jean-Luc Miesch) – Karine et Ari (Sylvie Durepaire, Emmanuel Folladosa, Philippe Roussel & Christophe Salachas) – 2000  Avocats & associés : Les tensions durent (Denis Amar) – 2001  Campagnes (Olivier Langlois) – 2003  Boulevard du Palais : Le revers de la médaille (Benoît d’Aubert). Non daté : Marc et Sophie : La bavure. Bibliographie : « Les fictions françaises à la télévision » de Jean-Marc Doniak (Dixit-SACD, 1998).

Pierre Vaneck par Yvan Foucart

 

 

  

Il naît au Vietnam où Alphonse, son père d’origine belge, flamande pour être précis, est officier dans la Légion étrangère. Lorsque la famille regagne l’Europe, elle se fixe à Anvers. Cependant, c’est à Paris que Pierre commence des études de médecine qu’il abandonne d’ailleurs très vite car le Conservatoire d’art dramatique l’attire bien davantage. Il n’y fera qu’un bref séjour.

Il débute dans la Compagnie Grenier-Hussenot. Peu après, le cinéma le sollicite pour un rôle encore modeste dans le Huis clos de Jean-Paul Sartre. Au même générique, il côtoie Isabelle Pia, elle aussi débutante. La consécration tant pour Pierre que pour sa partenaire arrive avec Marianne de ma jeunesse une coproduction franco-allemande de Julien Duvivier qui n’est pas sans rappeler le Grand Meaulnes d’Alain Fournier. Pierre remplace Horst Buchholz pour la version française en interprétant avec beaucoup de justesse le jeune et romantique collégien amoureux d’une douce et irréelle châtelaine (Marianne Hold). Avec Pardonnez nos offenses, il enchaîne tout autre chose, Robert Hossein en fait un chef de bande d’adolescents se livrant à la contrebande. Vient Thérèse Etienne de Denys de La Patellière qui le dirige en fils de fermier suisse amoureux de sa jeune belle-mère qu’incarne si joliment Françoise Arnoul.

Une filmographie riche d’une cinquantaine de titres. A citer, La morte saison des amours de Pierre Kast, son réalisateur préféré, pas seulement pour le film, ni pour Françoise Arnoul qu’il retrouve avec plaisir en tant qu’épouse, ni pour son rôle de l’écrivain en panne d’inspiration se réfugiant  dans l’alcool, mais bien davantage pour sa rencontre avec Sophie, fille de Jacques Becker, ici assistante du réalisateur. Rencontre qui se conclura par un mariage. Et puis, il y a ce monument de Paris brûle-t-il ?, sa brillante interprétation du résistant qui convainc l’Etat major américain, et sans difficultés le Général Leclerc de foncer sur la capitale encore occupée (à noter ses prestigieux partenaires Kirk Douglas, Glenn Ford, Robert Stack, Charles Boyer); La légion saute sur Kolwezi en colonel français chargé de libérer les Européens pris en otage par des rebelles katangais.

Jean Becker, son beau-frère, le dirige dans son dernier film, Deux jours à tuer, où il campe le père meurtri, taiseux, proche de la colère, d’Albert Dupontel.

D’aucuns lui reprochèrent un entêtement injustifié là où ce n’était que rigueur et respect vis-à-vis de ses rôles. C’est ainsi qu’il refusa, entre autres, (et sans doute le regretta-t-il par la suite) Les amants de Louis Malle et La vérité de Clouzot.

Au théâtre, dont il appréciait les beaux textes, mêmes les plus difficiles, la critique unanime et enthousiaste le consacra très vite comme étant le nouveau Gérard Philipe. Comparaison certes flatteuse, mais qui ne lui fit pas perdre la tête car pour lui, il n’y avait, il n’y a, qu’un seul et irremplaçable Gérard Philipe.

Dans ce monde qui était vraiment le sien sans qu’il n’ait cherché la gloire, il fut notamment dirigé par Jean-Louis Barrault, Jean Vilar, Georges Wilson (qui ne lui survivra que quatre jours) et Albert Camus, les meilleurs professeurs qui soient, si proches de ses exigences.  De sa théâtrographie,  quelques titres pris au hasard : Sud, la première pièce de l’écrivain Julien Green qui souleva bien des diatribes pour son sujet traitant de l’homosexualité ; L’ennemi, du même auteur qui subira les mêmes critiques ; L’éventail de Lady Windermere d’Oscar Wilde; La guerre de Troie n’aura pas lieu de Jean Giraudoux; Le long voyage vers la nuit d’Eugène O’Neill auprès de Gaby Morlay dont ce fut la dernière contribution importante sur les planches; La paix du dimanche, l’oeuvre prémonitoire de John Osborne où il accompagne Brigitte Auber, une comédienne aujourd’hui injustement oubliée; Les possédés, une adaptation de la pièce de Dostoïevski par Albert Camus qui assume aussi la mise en scène; L’Aiglon d’Edmond Rostand pour lequel il fut certainement l’un des plus crédibles duc de Reichstadt ; Hamlet de Shakespeare, après le Théâtre de Chaillot, pour d’inoubliables et merveilleuses représentations dans la cour du Palais des papes d’Avignon grâce à des comédiens transcendés et à la mise en scène intelligente de Georges Wilson; Le secret d’Henry Bernstein qui vit l’Académie des Molières le récompenser en le sacrant bizarrement meilleur comédien dans un second rôle (on se demande toujours où se trouve le mystérieux distinguo ?); Copenhague de Michael Frayn avec Niels Arestrup et la regrettée Maïa Simon ; Art de Yasmina Reza, l’histoire d’une amitié de trois hommes volant en éclats, avec Pierre Arditi et Fabrice Luchini; etc.

Beaucoup de télévision aussi et notamment les sagas estivales de Jean Sagols : Orages d’été, Les coeurs brûlés et Les grandes marées sur TF1; Garonne de Claude d’Anna sur FR2, etc.

Loin des futilités du show business, avant tout amoureux de la nature, de la campagne, dès qu’il le pouvait il descendait près de Murs dans le Lubéron où il avait acheté et remis en état un mas et une bergerie. C’était son havre de paix, son paradis, sa respiration, sa résurgence.

De Pierre Vaneck, nous ne pouvons oublier sa carrière exceptionnelle particulièrement riche et récompensée par maints succès, sa présence fascinante, sa belle voix profonde et magnétique… son charme.

Ce que sa petite fille Aurélie et son petit-fils Thibault, depuis peu dans la profession, et qui ont repris  le nom de leur grand-père, auront à défendre.
Avec amour, sans nul doute.

@   Yvan Foucart    (Dictionnaire des comédiens français disparus)

 

 

MORT DE GEORGES WILSON

Photo (source : « Allo Ciné »)

Annonce de la mort du comédien Georges Wilson, à l’âge de 88 ans. A lire un excellent livre de conversations avec Claude Baignères et Sylvie Perez « Le fil d’or » (Éditions Fayard – Témoignages pour l’histoire, 2007) et l’hommage d’Armel de Lorme de « L’aide-mémoire ».

Filmographie : 1946  Martin Roumagnac (Georges Lacombe) – 1947  Le mystérieux colonel Barclay (Jacques Vilfrid, CM) – Matricule 1 (Jacques Vilfrid, CM) – 1950  Maître après Dieu (Louis Daquin) – 1952  Lettre ouverte (Alex Joffé) – La môme vert-de-gris (Bernard Borderie) – 1954  Le rouge et le noir (Claude Autant-Lara) – 1955  Les hussards (Alex Joffé) – 1956  Le Théâtre National Populaire (Georges Franju, CM documentaire) – Bonjour toubib (Louis Cuny) – 1959  La jument verte (Claude Autant-Lara) – Maigret et l’affaire St Fiacre (Jean Delannoy, rôle coupé au montage) – Le dialogue des Carmélites (R.L. Bruckberger & Philippe Agostini) – 1960  Une aussi longue abscence (Henri Colpi) – Le caïd (Bernard Borderie) – Terrain vague (Marcel Carné) – Le farceur (Philippe de Broca) – 1961  Carillons sans joie (Charles Brabant) – Léviathan (Léonard Keigel) – Il federale (Mission ultra-secrète) (Luciano Salce) – Les sept péchés capitaux [Sketch « La gourmandise »] (Philippe de Broca) – Tintin et le mystère de la Toison d’or (Jean-Jacques Vierne) – 1962  Mandrin, bandit gentilhomme (Jean Paul Le Chanois) – Il disordine (Le désordre) (Franco Brusati) – The longest day (Le jour le plus long) (Ken Annakin, Andrew Marton, Bernhard Wicki, Darryl F. Zanuck,   Elmo Williams, Gerd Oswald, John Sullivan & Darryl F. Zanuck) – Le diable et les dix commandements [sketch : « Tes pères et mères honoreras » (Julien Duvivier) – Le quattro giornati di Napoli (La bataille de Naples) (Nanni Loy) – Mélodie en sous-sol (Henri Verneuil, rôle coupé au montage, bien que présent au générique) – 1963  Dragées au poivre (Jacques Baratier) – Chair de poule (Julien Duvivier) – Faites sauter la banque (Jean Girault) – La noia (L’ennui / L’ennui et sa diversion : L’érotisme) (Damiano Damiani) – 1964  Lucky Jo (Michel Deville) – 1965  Un monde nouveau (Un monde jeune) (Vittorio de Sica) – 1966  C’era una volta… (La belle et le cavalier (C’era una volta…) (Francesco Rosi) – Martin soldat (Michel Deville, rôle coupé au montage) – 1967  Lo straniero (L’étranger) (Luchino Visconti) – 1969  Beatrice Cenci (Liens d’amour et de sang) (Lucio Fulci) – 1970  Max et les ferrailleurs (Claude Sautet) – Blanche (Walerian Borowczyk) – 1971  La violenza quinto potere (Vidéo : Les mafiosis) (Florestano Vancini) – L’istruttoria è chiusa : Dimentichi (Nous sommes tous en liberté provisoire) (Damiano Damiani) – 1972  Non si sevizia un paperino (La longue nuit de l’exorcisme) (Lucio Fulci) – Sono stato io (La grosse tête) (Alberto Lattuada) – Jean Vilar, une belle vie (Jacques Rutman, documentaire) – Il generale dorme in piedi (Le général dort debout) (Francesco Massaro) – 1973  … E di Saul e dei sicari sulle vie di Damasco (Gianni Toti) – Le mouton enragé (Michel Deville) – The three musketeers (Les trois mousquetaires) (Richard Lester) – Les chinois à Paris (Jean Yanne) – 1974  L’età della pace (Fabio Carpi) – La gifle (Claude Pinoteau) – 1976  L’apprenti salaud (Michel Deville) – 1977  Tendre poulet (Philippe de Broca) – 1978  Les ringards (Robert Pouret) – Au bout du bout du banc (Peter Kassovitz) – Lady Oscar (Jacques Demy) – 1980  Asphalte (Denis Amar) – Le bar du téléphone (Claude Barrois) – Cserepek / Quarantaine (István Gaál) – 1981  Nudo di donna (Nu de femme) (Nino Manfredi) – Itinéraire bis (Christian Drillaud) – 1982  L’honneur d’un capitaine (Pierre Schoendoerffer) – 1985  Tangos, l’exil de Gardel (Fernando Ezequiel Solanas) – 1989  La passion de Bernadette (Jean Delannoy) – Le château de ma mère (Yves Robert) – 1990  La tribu (Yves Boisset) – 1991  Mayrig (Henri Verneuil, + version TV) – 1993  Cache cash (Claude Pinoteau) – 1996  Marquise (Véra Belmont) – 2000  Les destinées sentimentales (Olivier Assayas) – 2004  Je ne suis pas là pour être aimé (Stéphane Brizé) – 2007  Mesrine : L’ennemi public n°1 (Jean-François Richet). Voxographie : 1960  Vivant sous le même ciel (Jacques de Casembroot, CM documentaire, récitant) – 1961  Vous connaissez la Vendée ? (Édouard Logereau, CM documentaire, récitant) – 1980  Le cheval d’orgueil (Claude Chabrol, récitant) – Les fruits de la passion (Shuji Terayama, récitant) – 1982  Les pièges de la mer (Jacques Gagné, documentaire, récitant) – Du grand large aux grands lacs (Jacques-Yves Cousteau & Jacques Gagné, documentaire, récitant) – 1987  Gandahar (René Laloux, animation) – 1994  Marie de Nazareth (Jean Delannoy, récitant). Comme réalisateur : 1988  La Vouivre (+ adaptation).

Georges Wilson dans « Les dernières cartes » (photo source « L’express »)

Télévision (notamment) : 1953  Le village des miracles (René Lucot) – 1957  La nuit des rois (Claude Loursais) – Le voyage en calèche (Claude Dagues) – 1958  La caméra explore le temps : L’orphelin et l’Europe / Pauvre Gaspard (Stellio Lorenzi) – 1959  Le jeu des chagrins (Pierre Viallet) – Une nuit orageuse (Marcel Bluwal) – 1960  Si le ciel s’en mêle (Jean-Christophe Averty) – 1965  Merlusse (Georges Folgoas) – 1967  Le temps des copains (Robert Guez) – Le voleur d’enfant (Yves-André Hubert) – 1970  La mort de Danton (Claude Barma) – 1971  Sous le soleil de Satan (Pierre Cardinal) – 1972 Frédéric II (Olivier Ricard) – 1973  Témoignages : Monsieur bien sous tous rapports (Hubert Cornfield) – 1974  Il giovane Garibaldi (La jeunesse de Garibaldi) (Franco Rossi) – Les dernières cartes (Marcel Cravenne) – Les jardins du roi (Jean Kerchbron) – 1975  Die unfreiwilligen reisen der Moritz-August Benjowski (Benjowski) (Fritz Umgelter) – Le prix (René Lucot) – Les Rosenberg ne doivent pas mourir (Stellio Lorenzi) – La rôtisserie de la reine Pédauque (Jean-Paul Carrère) – Léopold le bien aimé (+ réalisation et adaptation, captation) – 1976  L’autre Rive (István Gaál) – Le jeune homme et le lion (Jean Delannoy) – 1977  Madame le juge : Monsieur Biais (Claude Barma) – Rossel et la commune de Paris (Serge Moati) – 1979  La Lumière des justes (Yannick Andreï) – Les aiguilleurs (Raoul Sangla) – 1981  La certosa di Parme (La chartreuse de Parme) (Mauro Bolognini) – Frère Martin (Jean Delannoy) – L’homme des rivages (Henri Helman) – 1982  Emmenez-moi au théâtre : Chêne et lapin angora (+ réalisation et adaptation, captation) – Emmenez-moi au théâtre : Un habit pour l’hiver (Pierre Badel) – 1983  L’homme de la nuit (Juan Buñuel) – 1984  Chrismas Carol (Pierre Boutron) – Quo Vadis (Franco Rossi) – Entre chats et loups (François Porcille) – 1985  Sarah et le cri de la langouste (Marcel Bluwal, + mise en scène et adaptation, captation) – 1986  Les travailleurs de la mer (Edmond Séchan) – 1987  Bonjour maître (Denys de La Patellière) – Florence ou la vie de château : Fête de famille (Serge Korber) – 1991  L’Huissier (Pierre Tchernia) – 1993  Jeanne d’Arc au bûcher (Akio Jissoji, + mise en scène, captation) – L’aigle et le cheval (Serge Korber) – 1995  L’affaire Dreyfus (Yves Boisset) – 1997  Viens jouer dans la cour des grands de Caroline Huppert (Yves Louvriers) – 
1998 : Jeanne et le loup (Laurent Jaoui) – 1998  From the earth, to the moon (De la terre à la lue) (Michael Grossman & David Carson) – 2004  Dolmen (Didier Albert & Éric Summer). Divers : 1982  Siegfried de Georges Paumier, uniquement la mise en scène .