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LES MAINS EN L’AIR

Avant-première le 1er juin 2010, à l’UGC-Ciné Cité du film de Romain Goupil, « Les mains en l’air », en sa présence. 2067, dans le futur, Milana se souvient de son enfance. En 2009, des enfants du 18ème débrouillards et canailles se réunissent en bande, ont des petites combines, et utilisent internet pour resquiller sur leurs devoirs. Milana est un peu la chef de bande, elle est tchéchène et vit avec sa mère et sa famille. Un jour le petit Youssef, son camarade, est reconduit à la frontière. C’est désormais le tour de Milana et des siens d’être sur la sellette, mais elle peut compter sur ses amis Alice, Claudia, Ali et Blaise dont la mère Cendrine réagit très vite à cette situation en l’accueillant chez elle. Malins, les gamins font preuve d’une ingéniosité solidaire et utilisent les nouvelles technologies, voir l’exemple de la sonnerie des portables à ultrasons, non perçue par les adultes. En aparté, il reconnaissait ne pas vouloir savoir tout ce que faisaient ses propres enfants, et que d’ailleurs ses parents étaient loin de soupçonner son enfance turbulente. Le point de départ est une anecdote de l’une de ses collaboratrices qui a adopté un petit enfant vietnamien. Certains de ses camarades à l’école sans-papiers ont été expulsés, l’enfant a alors demandé quand c’était son tour. La mère s’est trouvée dans l’impossibilité de lui expliquer cette situation, comment justifier selon Goupil l’injustifiable et qu’il y aurait de « bons » étrangers d’un côté car naturalisés français et d’autres mauvais donc indésirables, la situation est donc inadmissible. Il citait aussi l’exemple de la comédienne Sandrine Dumas, qui dans une situation analogue a recueilli un enfant sans-papiers. D’où une vision via l’avenir – où Milana ne se souvient plus quel était le Président de la République d’alors -, avec une incompréhension légitime. Goupil reste iconoclaste et passionnant – pour l’avoir vu plusieurs fois présenter ses films dont ‘À mort, la mort’, ne manquant pas de déstabiliser parfois ses interlocuteurs. Il donne au travers du personnage du frère virulent de Cendrine, joué par Hippolyte Girardot, l’occasion d’exprimer une opinion inverse, quand il ironiste sur sa sœur en parlant des Justes de la seconde guerre mondiale. Il ne fait pas donc d’amalgame avec une période noire de notre pays, comme il a répondu à l’une des intervenantes.

Romain Goupil, Jules Ritmanic, Louna Klanit, Linda Doudaeva et Valeria Bruni Tedeschi dans « Les mains en l’air »  © Les Films du Losange 

Il évite tout manichéisme en défendant la police – la scène d’interrogatoire ayant marqué l’un des interlocuteurs dans la salle-, saluons au passage Florence Muller, actrice fétiche de Bruno Podalydès qui joue ici une commissaire opiniâtre. Cendrine, jouée par une Valeria Bruni Tedeschi radieuse, a une attitude selon son réalisateur de louve, épidermique, elle recueille Milana sans même demander son avis à son mari – joué par Goupil lui-même -. A noter que la comédienne annoncée, n’est pas venue, mais on la comprend, car elle semble légitimement agacée par le questionnement habituel sur le fait de savoir si sa sœur a vu le film. Goupil a narré une anecdote, lui disant de répondre aux journalistes pressants de savoir si leur propre sœur avait vu le film, sur quoi elle aurait répondu une sorte de « et ta sœur » assez confus. Cette comédienne continue avec conviction un parcours exemplaire et exigeant, loin des contingences de sa belle-famille. Loin de n’être qu’un plaidoyer, le film est ludique, avec un côté « les disparus de Saint-Agil », les gamins trouvant une parade pour éviter l’expulsion de leur amie, le film prenant alors l’allure d’un conte, alors, mais toujours avec un fond documentaire. Les enfants sont tous très justes, les spectateurs ont remarqué la présence et l’aura de la petite Linda Doudaeva, présentée par une famille lyonnaise d’origine tchéchène aidée par le réalisateur. A noter que c’est sa propre mère qui joue celle de la petite Milana, elle « accroche » également la lumière comme sa fille, selon Romain Goupil. Deux intervenantes ont parlé du problème des expulsions très présent sur Bordeaux, l’une s’occupait d’une association et faisait remarquer que dès que certains enfants deviennent majeurs ils sont renvoyés à la frontière et une mère de famille évoquait plusieurs cas dans l’école de ses enfants. On ne peut que saluer son réalisateur, le cinéma français, étant on le sait, pas toujours prompt à parler de notre actualité. Il poursuit ses envies, à son rythme et garde toujours une acuité, même si elle est parfois à contre-courant.

LE COIN DU NANAR : JOURS TRANQUILLES À CLICHY

Planquez vous, profitant de l’abandon d’une certaine tendance nécrophage de ce blog foutraque, voici le retour du « Coin du nanar »… On reproche souvent à Claude Chabrol – dont je suis un inconditionnel -de toujours faire le même film, mais dans un canevas semblable il a toujours su se renouveler ressuscitant même Gérard Depardieu ces derniers temps, c’est dire… « Jours tranquilles à Clichy » est un film curieux, comme « Docteur M. », hommage à Fritz Lang tourné par la suite, souffrant un peu de la mode « euro-puddinge » encore en vigueur dans cette fin des années 80, et aube des années 90. Marin Karmiz a refusé de le produire – il avait alors du nez, curieux itinéraire pour ce réalisateur de « Camarades », devant tomber sous le charme des sirènes de Nicolas S. -. Une analyse de Thierry Jousse dans le numéro des Cahiers du cinéma, spécial Claude Chabrol, paru en octobre 1997,  résume d’ailleurs parfaitement ce film : « Collection de souvenirs d’un vieil érotomane fatigué, ce film est un fantasme égaré dans le monde du cinéma. Un fantasme hautement improbable. Parce qu’il est saugrenu de voir les mots de Henry Miller sous la caméra de Chabrol. Parce que tout y est toc : casting, décors, doublage, coproduction franco-italo-allemande, parlée en anglais. Même la chair des filles prend l’air lisse des peaux sans histoire ». Bon ça commence plutôt mal avec un Andrew McCarthy mal grimé façon vieux, en Henry Miller égrillard devant une jeune femme nue qui se refuse, un mystérieux cortège en deuil attendant derrière une porte vitrée. Il y a un décor assumé type Cinecitta lourdingue, type coucher de soleil, annonciateur d’un Chabrol nous déclarant en catimini ne pas croire à ce film ? Là on comprend très vite qu’il faut laisser en berne les souvenirs affriolants à l’adolescence de lecture d’Henry Miller en visionnant une sublimation du sordide de ce génial écrivain. Que celui qui n’a jamais été émoustillé par la lecture de « Sexus » et autre me jette la première bobine de film… Suit un plan sur un exemplaire du journal du « Temps » gisant dans un caniveau, et des badauds marchant allégrement, dont le pas est égaillé par une post synchro des plus approximatives. Un Nigel Havers émacié et McCarthy campant Miller jeune homme se recueillent devant le corps de Manouche, une prostituée embaumée façon baroque, dont le corps va être incinéré. « Le cul de plus chaud de Paris, réduit en cendres ! » pérore le Havers. Havers et Mc Carthy sympathisent parlant de Proust et d’huîtres – de la chair bien vivante -sur fond de bière puis de Montrachet… Henri Attal passant par là, frime, prend son canotier et sort du restaurant. Les deux zigues ramènent une blonde platine « : « L’obscénité est la sainteté, le bien de la chair », citant D. H. Lawrence, déclare l’un…. « Pas de littérature, on est saturé » répond l’autre… Le ton est donné. Les compères sympathisent, les mouvements de caméras sont trop présents, le reste est une visite licencieuse des lieux mal famés de Paris version « cartepostalesque ».

Une orgie selon Chabrol, photo source « Toutlecine.com »

Un saugrenu propose à Miller de se détendre « … Comme la fleur du lotus prise par la neige ». L’érotisme soft, façon fin de soirée de la sinistre M6, est assez terne, mais la désabusion – chère à Nino Ferrer – est assez communicative. Arrive Stéphane Audran – Jeanharlowisée aussi – accompagnant tardivement les pérégrinations nocturnes des deux gus qui dissertent sur la cruauté du Pernod. Les deux larrons vont naviguer de fantasmes en fantasmes, sur fond de nostalgie proustienne. Arrive la supposée petite fille de Manouche – Stéphanie Cotta, fille de Michèle, disparue de nos écrans désormais -, dont la venue va gripper un peu un certain mécanisme d’insouciance forcée. La distribution est au final assez incongrue, les personnages féminins sont décrits avec une rare misogynie – elles sont vénales –comme la belle Barbara de Rossi mariée à un notable rouannais, jaloux et amateur de fromage, campé par… Dominique Zardi, répondant au doux prénom de Gustave. Il faut le voir affublé d’une fausse moustache envahissante et en prime l’entendre doublé en anglais… On retrouve Henri Attal se promenant durant tout le film, Mario Adorf en éditeur roublard, Anna Galiéna qui seule apporte un peu de charme dans un rôle amusant de femme quelque peu borderline, Thomas Chabrol, qui devait passer par là, et même Paul Bisciglia en poinçonneur du métro vindicatif – info ou intox ? -. Une arnaque chère à Chabrol, mais ce dernier jurait que « Le sang des autres » fut la dernière. Quand on lit au sujet de ce dernier film, la définition suivante semble répondre parfaitement à ces « jours tranquilles » : « ..C’est faire des trucs qui me font chier pour faire du pognon tout en montrant bien aux copains que ça me fait chier en même temps. Mentir au mec en lui promettant un beau film. Dieu sait si j’ai pratiqué !, mais je ne le fais plus. Réfléchissons : sur les dix ans, me suis-je tellement plus baladé qu’avant ? » (« Les cahiers du cinéma » N°437, novembre 1990). La vision de cette bizarrerie nous laisse un tantinet perplexe mais Chabrol devait nous régaler d’un de ces plus grands films par la suite avec « Betty », le plus grand rôle de Marie Trintignant.

MDR (Mort de R.I.P.)

Photo source Comics Podcast

Le copier-coller peut s’obtenir de deux manières, par la sélection du texte, avec l’association des touches Control + C pour Copier, puis celle de Control + V ou par un clic droit sur la souris, option copier, puis coller, sur un format word ou word pad. Il suffit juste alors de googleliser pour trouver certaines informations pour meubler. Il est curieux de constater la naissance d’une nouvelle « cinéphilie » qui se contente de listes, de recouper les informations sans voir les films ce qui est un comble. Une constante, une nouvelle figure de personnes généralement avec des problèmes d’expression écrite. C’est donc « la cerise qui fait déborder le vase », pour reprendre une réplique de « Camping », voir les commentaires de « DVDRAMA un site pas très classe » qui m’amène à abandonner la rubrique R.I.P. Je suis pourtant dans un esprit partageur, par exemple dans « Drôle de frimousse », j’avais rajouté la présence de Paul Bisciglia, dans l’un de ses rôles les plus aisément repérables, dans IMDB et Wikipédia, où il ne figurait pas – voir le blog de Donatienne « La chasse aux erreurs » – Si un cinéphile qui ne le connaissait pas, le voit dans un DVD ou une chaîne câblée en se disant « tiens c’est Bisciglia » et non « comment qu’il se nomme celui-là ? » j’aurai atteint mon petit but. Les infos circulent et c’est normal, mais il y a une limite à la reprise systématique. Deux réactions à avoir pour ne pas se faire tout piquer régulièrement, sans employer d’intermédiaire, soit tout abandonner, ce qui est un tantinet radical, soit ruser et mettre un énorme leurre type « Attention, ami c’est un piège » de Guy-André Lacour ou le « Poireau vignaigrette » de Jean Lacet, histoire de tendre d’autres pièges. Est-ce que Paul Bisciglia apparaît bien dans « Jours tranquilles à Clichy » et Dominique Zardi dans « Strip-tease », je vous laisse visionner ces films pour le savoir…. D’ailleurs pour Bisciglia, un certain suiveur est invité à rajouter les courts-métrages complétés depuis l’emprunt, en guise de test, ils sont pourtant aisément trouvables sur le web. Autre exemple, – et je ne vais pas en faire la liste, ça serait franchement pénible – , un zigoto se sert de l’hommage sur Jean Luisi pour une page MySpace – filmo faite avec Christophe Bier, pillée d’ailleurs par l’autre adepte du copier-coller – . Je le contacte, histoire de souligner sa désinvolture. Pas de réponse, il finit par me répondre, suite au contact de son hébergeur. Il se répand en excuses, dit que Luisi est son ami, je l’autorise donc à se servir du texte, mais qu’en échange il me renvoie au moins en lien. Bien évidemment il n’en fit rien.  Sa page MySpace, s’intitulant « Jean Luisi en a à foutre » , je lui suggère de rajouter un « rien ! » Le plagiat et la contrefaçon sont une manière assez roublarde d’exister, vous n’avez pas besoin d’être des monomaniaques, cinéphiles et curieux, recyclez les travaux des autres, et faites votre malin ! Ça peut aussi rapporter. En conséquence, la rubrique de ce blog, qui devenait franchement « camardophile » d’ailleurs, commencée il y a tout juste 5 ans avec un hommage à Michel Grisolia, s’arrête. Pas par amertume, plutôt par lassitude, qui pouvait se traduire par un « j’y reviendrai dès que possible », en fait une réponse goguenarde à un certain « En cours … Si vous désirez écrire la biographie de cet(te) artiste, faites-moi signe ! », et de flagrants oublis – Paul Newman, Guillaume Depardieu, Jacques Baratier, Guillaume Depardieu, Patrick Topaloff, Jack Cardiff, Richard Devon, etc… -. Il y a aussi un phénomène du scoop à tout prix, quitte à se créer des inimitiés, de réactivité à tout crin, quand de plus en plus nombre d’artistes disparaissent sans une fiche AFP et dans la plus totale discrétion – récemment d’Yvonne Clech à Bisciglia -. La moindre info trouvée est reprise à toute berzingue. On cède à une panique du court-termisme. Le phénomène se propage même chez Wikipédia – les exemples de fausses morts sont légions – ou IMDB – Luigi Comencini avant sa disparition -. Pour l’anecdote, entrant des infos sur IMDB avec le « Grand journal de Canal+ » en bruit de fond, je m’amuse à chercher sur cette base le chanteur à la mode et à la coupe de cheveux improbable Justin Bieber – pardon pour ses fans -. Je m’aperçois que le chanteur est annoncé comme mort depuis le 24 mai, je les informe qu’il doit se porter mieux, car je venais de le voir dans l’émission du 29 mai ! L’info est désormais rectifiée. On peut aussi s’amuser de la guéguerre des états-civils, la demande de cette information est gratuite et disponible pour tous ici , il est facile de s’attribuer les trouvailles des autres et même de les revendiquer, voir fiche wikipédia pour Maxime Leroux, alors qu’elle figurait ici même suite à une information donnée par Yvan Foucart. A noter que l’on ne retrouve aucun autre hommage que celui qu’il a fait à Françoise Fleury, normal, Yvan n’ayant pas donné d’indice pour l’établir. Participer à ce genre de compétition macabre me paraît indigne. Ce qui est rassurant, c’est que les vrais cinéphiles et vrais érudits ne manquent jamais de parler de vous, comme – liste non exhaustive – Christian Grenier et Donatienne, de l’Encinémathèque, Armel de Lorme et son « Aide-mémoire », Christophe Bier, Jean-Louis Sauger « Retour à Yuma », l’équipe du « Ciné-club de Caen », Bertrand Van Wonterghem de « Eurobis », Charles Tatum – « Le vieux monde qui n’en finit pas ». Qu’ils en soient remerciés. Nous avons l’expérience de nos amis blogueurs cuisine, déjà habitués à ces emprunts puériles. Les recours existent je préviens donc certains que je ne vais plus hésiter à les appliquer. Vous allez trouver ça sans doute ridicule, voire pathétique, je le crois volontiers, mais il faut bien dire que la devise de la maison est le titre d’un film de Jacques Besnard, « C’est pas parce qu’on a rien à dire, qu’il faut fermer sa gueule », mais pas « Prends l’oseille et tire-toi » de Woody Allen…. Le blog continue dans sa forme initiale « Portnawak », et « Fragments d’un dictionnaire amoureux » supplante la rubrique « r.i.p », mais risque de ne plus du tout coller à l’actualité, et de ce fait manquer de réactivité concernant les disparus. Je reviendrai sur ce petit phénomène avec sans doute un effet « coup d’épée dans l’eau ». Comme je l’avais fait pour la base de liens « les sites de références » que je tente d’actualiser, je prépare aussi une sorte de biographie d’ouvrages de référence, à signaler que les informations publiées en livres ne sont pas à l’abri d’être reprises, même par Wikipédia qui se targue pourtant de respecter le droit d’auteur. To be continued…

Fragments d’un dictionnaire amoureux : Paul Bisciglia

 

Paul Bisciglia dans « Je m’appelle Marcellus », photo source Flavien Larderet – Le fabricant de films

Annonce de la mort, par Angélique Locquard, du comédien Paul Bisciglia à l’âge de 81 ans, le 18 avril dernier. Il était l’un des acteurs fétiches de Jean Anouilh qui l’employait souvent au théâtre dans ses créations, « L’alouette » (1953), « Adèle ou la marguerite » (1958), « L’huluberlu » (1959), etc… Pour le situer j’avais évoqué son rôle dans « Le cinéma de papa » en créant une ébauche de fiche sur wikipédia, il y est le mari de Micha Bayard, passant un casting aux côtés de Dominique Zardi et Henri Attal, mais qui n’est pas retenu car jugé trop petit. C’est l’éternel non crédité au générique, y compris dans les années 80, tel dans « Jours tranquilles à Clichy » (1989) de Claude Chabrol, où il joue un poinçonneur du métro. Dans ses rôles il fait toujours preuve de bagou et d’effervescence. C’est un prolifique, et il n’est pas rare de découvrir de nouveaux rôles à rentrer sur sa fiche IMDB. On le retrouve ainsi en copain frappé par Roger Dumas dans « Rue des prairies » (1959), en assistant croque-mort dans « Arsène Lupin contre Arsène Lupin » (1962), en fan de Charles Aznavour dans « Cherchez l’idole » (1963), en vendeur de journaux fataliste dans « Le dimanche de la vie » (1965) ou en vendeur de voitures zélé dans « Un meutre est un meurtre » (1972). On le remarque en photographe de mode dynamique face à Fred Astaire et Audrey Hepburn dans « Drôle de frimousse » (1956). L’un de ses rôles les plus marquants est celui du bagagiste fourbu de l’hôtel dans « L’aile ou la cuisse » (1976) quelque peu perplexe devant un quiproquo provoqué par Louis de Funès et Coluche. Il était également l’un des comédiens de prédilection de Jean Rollin.  Il était toujours actif ces dernières années, au théâtre sous la direction de Panchika Velez dans « Estrella » en 2004 et celle d’Alain Sachs « Un fil à la patte » en 2007 et dans le court-métrage « Je m’appelle Marcellus » – voir la bande-annonce sur Sur Dailymotion. Merci à Eric Moreau, pour son rôle de passeur. A lire le portrait d’Armel de Lorme dans « L’aide-mémoire ».

Paul Bisciglia dans « L’aile ou la cuisse »

Filmographie établie avec Christophe Bier et Armel de Lorme : 1950  Trois télégrammes (Henri Decoin) – Méfiez-vous des blondes (André Hunebelle) – Clara de Montargis (Henri Decoin) – La belle image (Claude Heymann) – Sous le ciel de Paris (Julien Duvivier) – La grande vie (Henri Schneider) – 1951  Le désir et l’amour (Henri Decoin) – Le dindon (Claude Barma) – Agence matrimoniale (Jean-Paul Le Chanois) – 1953  Avant le déluge (André Cayatte) – Quai des blondes (Paul Cadéac) – 1954  Papa, maman, la bonne et moi (Jean-Paul Le Chanois) – 1955  M’sieur la Caille (André Pergament) – Les hommes en blanc (Ralph Habib) – Marie-Antoinette, reine de France (Jean Delannoy) – 1956  Pardonnez nos offenses (Robert Hossein) – La rivière des trois jonques (André Pergament) – Notre Dame de Paris (Jean Delannoy) – Les lumières du soir (Robert Vernay) – Courte tête (Norbert Carbonnaux) – Le septième commandement (Raymond Bernard) – Les copains du dimanche (Henri Aisner) – Funny face (Drôle de frimousse) (Stanley Donen) – Comme un cheveu sur la soupe (Maurice Régamey) – 1957  V proudech (Liberté surveillée)  (Henri Aisner & Wladimir Voltchek) – Le souffle du désir (Henri Lepage) – 1958  Les cousins (Claude Chabrol) – Douze heures d’horloge (Geza Radvanyi) – Paris nous appartient (Jacques Rivette) – La P… sentimentale (Jean Gourguet) – Les tripes au soleil (Claude Bernard-Aubert) – 1959  Un témoin dans la ville (Édouard Molinaro) –  Bal de nuit (Maurice Cloche) – Rue des prairies (Denys de la Patellière) – Le signe du lion (Éric Rohmer) – La corde raide (Jean-Charles Dudrumet) – Les scélérats (Robert Hossein) – 1960  Air pur (Jacques Guymont, CM) – Les filles sèment le vent (Louis Soulanes) – Les vieux de la vieille (Gilles Grangier) – Les mordus (René Jolivet) – 1961  La belle américaine (Robert Dhéry) – Tout l’or du monde (René Clair) – 1962  Arsène Lupin contre Arsène Lupin (Édouard Molinaro) – 1963  Cherchez l’idole (Michel Boisrond) – Coup de bambou (Jean Boyer) – Méfiez-vous Mesdames (André Hunebelle) – 1964  L’or et le plomb (Alain Cuniot) – Le gendarme de Saint-Tropez (Jean Girault) – 1965  Le caïd de Champignol (Jean Bastia) – La grosse caisse (Alex Joffé) – Paris brûle-t-il ? (René Clément) – Pas de caviar pour tante Olga (Jean Becker) – Le dimanche de la vie (Jean Herman) – 1966  Le soleil des voyous (Jean Delannoy) – 1968  Projet Orfée (Pierre Marchou, CM) – 1969  Hibernatus (Édouard Molinaro) – La vampire nue (Jean Rollin) – La peau de Torpédo (Jean Delannoy) – Le petit théâtre de Jean Renoir [Sketch : « Le dernier réveillon »] (Jean Renoir) – 1970  Le cinéma de papa (Claude Berri) – Bof… anatomie d’un livreur (Claude Faraldo) – Fusil chargé (Carlo Lombardini) – Comptes à rebours (Roger Pigaut) – 1971  Les galets d’Étretat (Sergio Gobbi) – Requiem pour un vampire (Jean Rollin) – L’oeuf (Jean Herman) – Le viager (Pierre Tchernia) – La grande mafia (Philippe Clair, sous réserves) – 1972  Un meurtre est un meurtre (Étienne Périer) – Les voraces (Sergio Gobbi) – Elle court, elle court la banlieue (Gérard Pirès) – Don Juan 73 ou Si Don Juan était une femme (Roger Vadim) – Il n’y a pas de fumée sans feu (André Cayatte) – Le désir et la volupté (Julien Saint-Clair) – 1973  Les aventures de Rabbi Jacob (Gérard Oury) – L’affaire Crazy Capo (Patrick Jamain) – La dernière bourrée à Paris (Raoul André) – Commande urgente (Pierre Goutas, CM) – Mais où est donc passée la 7ème Compagnie (Robert Lamoureux) – Club privé (pour couples avertis) (Max Pécas) – Les démoniaques (Jean Rollin) – …La main à couper (Étienne Périer) – On s’est trompé d’histoire d’amour (Jean-Louis Bertuccelli) – Comment réussir… quand on est con et pleurnichard (Michel Audiard) – Grandeur nature (Luis Berlanga) – 1974  Verdict (André Cayatte) – …Comme un pot de fraise (Jean Aurel) – La kermesse érotique (Jean Lévitte [Raoul André]) – La gifle (Claude Pinoteau) – Sexuellement vôtre (Max Pécas) – Lèvres de sang (Jean Rollin) – La soupe froide (Robert Pouret) – L’important c’est d’aimer (Andrzej Zulawski) – 1975  Lumière (Jeanne Moreau) – La Vie sexuelle des Français / Vicieuses et insatisfaites (Henri Zaphiratos) – Perversions / La grande perversion / Les amours difficiles (Peter Rafaël [Raphaël Delpard]) – Exhibitions danoises (Lino Ayranu [ici Jean-Jacques Renon]) – On a retrouvé la 7ème Compagnie (Robert Lamoureux) – Indécences (Jack Régis [ici Alain Nauroy]) – Suce-moi vampire (Michel Gand [Jean Rollin], reprenant des extraits de « Lèvres de sang ») – 1976  L’aile ou la cuisse (Claude Zidi) – Soumissions perverses / Soumission perverse (Sam Corey [Jean Luret]) – 1977  L’animal (Claude Zidi) – Brigade call-girls (Patrick Aubin [Jean-Claude Roy]) – Délectations (Jacques Parry [Jean Luret]) – Marche pas sur mes lacets (Max Pécas) – Vicieuses et insatisfaites (Henri Thano) – 1978  Cause toujours, tu m’intéresses ! (Édouard Molinaro) – Les raisins de la mort (Jean Rollin) – Les ringards (Robert Pouret) – Tirette devant, derrière / La tirette (Sam Corey [Jean Luret], avec des extraits de « Délectations ») – 1980  Anthracite (Édouard Niermans) – Contes de Jean de La Fontaine / Les contes galants de La Fontaine [sketch : La Servante justifiée] (José Bénazéraf) – Les deux mains dans la culotte / Les deux mains / L’émir (Jean Luret) – Trop au lit pour être honnête (Johan Jef [Jacques Marbeuf]) – Les petites Chattes (Johan Jef [Jacques Marbeuf]) – Ta gueule, je t’aime ! (Serge Korber) – 1981  Médecins de nuit : La pension Michel (Jean-Pierre Prévost) – Belles, blondes et bronzées (Max Pécas, ne semble pas apparaître bien que crédité) – Family rock (José Pinheiro) – Salut j’arrive (Gérard Poteau) – Folies tropicales (Jean Luret) – 1982  La baraka (Jean Valère) – Interdit au moins de treize ans (Jean-Louis Bertuccelli) – 1983  C’est facile et ça peut rapporter… vingt ans ! (Jean Luret) – Les planqués du régiment (Michel Caputo) – La dernière image (Mohammed Lakhdar-Hamina) – 1985  Lointains (Georges Bollon, CM) – 1987  Grain de ciel (Manuel Sanchez, CM) – 1988  Un monde sans pitié (Éric Rochant) – 1989  Jours tranquilles à Clichy (Claude Chabrol) – 1992  La pièce (Charlotte Brabant) – 1993  Profil bas (Claude Zidi) – 1994  Montana blues (Jean-Pierre Bisson) – 1997  Solitudes (Ewa Kruk-Granger, CM) – Le voisin (Marianne Visier, CM) – 2006  Cours Solange Sicard (Armel de Lorme & Gauthier Fages de Bouteiller, inédit) – 1998  Jacynthe, tu as un cul de feu (Philippe Lubliner, CM) – 2007  Je m’appelle Marcellus (Flavien Larderet, CM).

Photo source : bernard-luc.com

Voxographie succincte : 1967  The jungle book (Le livre de la jungle) (Wolfgang Reitherman, animation, version française) – 1970  Pollux et le chat bleu (Serge Danot, animation) – 1980  Le tour du monde en 80 jours (Serge Danot, TV) – 1984  Astérix et la surprise de César (Gaëtan Brizzi & Paul Brizzi, animation) – 1986  Astérix chez les Bretons (Pino Van Lamsweerde, animation) – 1989  Astérix et le coup du menhir (Philippe Grimond, animation).

Jean Richard & Paul Bisciglia dans « Maigret et le tueur »

Télévision (notamment) : établi avec Patrick Bernard : 1954  En votre âme et conscience : Les joyeuses commères de Windsor (François Chatel) – Turcaret (Jean Vernier) – 1957  L’équipage au complet (Claude Loursais) – 1958  Abisag (Jean Vernier) – 1961  Les cinq dernières minutes : Épreuves à l’appui (Claude Loursais) – Les cinq dernières minutes : L’avoine et l’oseille (Claude Loursais) – 1962  Le théâtre de la jeunesse : Gargantua (Pierre Badel) – Elle s’abaisse pour vaincre (Étienne Fuselier) – 1964  Rocambole : L’héritage mystérieux (Jean-Pierre Decourt) – La passerelle de l’Artémise (Anne-Marie Ullmann) – Les hommes (Albert Riéra) – 1965  Les saintes chéries : Ève à la maison (Jean Becker) – 1966  Le dompteur ou l’Anglais tel qu’on le mange (Alain Boudet) – La maison du passeur (Pierre Prévert) – 1967  Présence du passé : Valmy : La bataille et la naissance de la République (Jean Chérasse) – Le crime de la rue de Chantilly (Guy Jorré) – Deslouettes père et fils (Arlen Papazian &  Claude Robrini, série) – Saturnin Belloir (Jacques-Gérard Cornu, série) – Fin (Albert Riéra) – Théâtre d’aujourd’hui : Le brave soldat Chveik (Jean-Paul Roux) – 1968  Bouvevard Durand (Georges Folgoas) – L’homme de l’ombre : L’aventure (Guy Jorré) – L’homme du Picardie (Jacques Ertaud, série) – 1969  Tendrement, cruellement votre (Michel Wichard) – Fortune (Henri Colpi, série) – Le café (Jean-Paul Roux) – La cravache d’or (André Michel, série) – 1970  Les saintes chéries : Ève et la secrétaire de l’homme (Jean Becker) – Les fiancés de Loche (Pierre Badel) – Original Dixieland Jazz Band (Jean-Christophe Averty) – Alice au pays des merveilles (Jean-Christophe Averty) – 1971  Al Jolson (Jean-Christophe Averty) – Madame êtes-vous libre ? (Jean-Paul Le Chanois) – Tang (André Michel) – Le voyageur des siècles : Le grain de sable & Le bonnetier de la rue Tripette (Jean Dréville) – 1972  Schulmeister, espion de l’empereur : Le petit matelot (Jean-Pierre Decourt) – Figaro-ci, Figaro-là  (Hervé Bromberger) – La tuile à loups (Jacques Ertaud) – Pont dormant (Fernand Marzelle, série) – Le fado de la liberté (Janine Guyon) – Qui êtes-vous Monsieur Renaudot ? (Claude Deflandre) – Joseph Balsamo (André Hunebelle, 1 épisode) – 1973  Roc ou la malédiction (Daniel Wronecki) – L’éducation sentimentale (Marcel Cravenne) – Les sauvagines (Pour une poignée d’herbes sauvages) (Jacques Villa, série) – L’équipe ou le roman des fortifs (Jean Kerchbron) – 1974  La folie des bêtes (Fernand Marzelle) – Le pain noir : Le père fraternité (Serge Moati) – 1975  Le péril bleu (Jean-Christophe Averty) – La preuve par treize (Olivier Ricard, série) – Les Zingari (Robert Guez, série) – Monsieur Barnett (Josée Dayan) – 1976  Nick Verlaine ou comment voler la Tour Eiffel : La fille de l’air (Claude Boissol) – Adios (André Michel) – Mini-Chroniques (Jean-Marie Coldefy, saison 1) – Les brigades du Tigre : Le cas Valentin & L’ère de la calomnie (Victor Vicas) – 1977  Allez la rafale ! (Yannick Andréi, série) – Les procès témoins de leur temps : Les fusils sont arrivés (Roger Kahane) – Impression d’Afrique (Jean-Christophe Averty) – La mort amoureuse (Jacques Ertaud) – La mer promise (Jacques Ertaud) – Les samedis de l’histoire : Lazare Carnot ou le glaive de la Révolution (Jean-François Delassus) – Le loup blanc (Jean-Pierre Decourt, série TV) – 1978  La grâce (Pierre Tchernia) – Claudine : Claudine à l’école (Édouard Molinaro) – De mémoire d’homme : L’affaire Laetitia Toureaux ou Le crime parfait (Jacques Ertaud) – Les cinq dernières minutes : La grande truanderie (Claude Loursais) – Désiré Lafarge : Pas de whisky pour Désiré Lafarge (Jean-Pierre Gallo) – Les enquêtes du commissaire Maigret : Maigret et le tueur (Marcel Cravenne) – 1979  Commissaire Moulin : Fausse note (Jean Kerchbron) – Les héritiers : Silencio (Jean Kerchbron) – Désiré Lafarge : Désiré Lafarge et le Hollandais  (Jean Pignol) – L’étrange monsieur Duvallier : Casse-Cash (Victor Vicas) – Brigade des mineurs : Didier (Claire Jortner) –  Le dernier train (Jacques Krier) – 1980  Petit déjeune compris (Michel Berny) – Mont-Oriol (Serge Moati) – Commissaire Moulin : Le diable aussi a des ailes (Guy-André Lefranc) – Les dossiers de l’écran : La faute de Monsieur Bertillon ((Alain Dhénaut) – Les dossiers éclatés : La lame et le manche (Alain Boudet) – Les dossiers de l’écran : Le grand fossé (Yves Ciampi) – Les liaisons dangereuses (Charles Brabant) – Les enquêtes du commissaire Maigret : Le charretier de « la Providence » (Marcel Cravenne) – Julien Fontanes, magistrat : Par la bande (François Dupont-Midy) – Légitime défense (Claude Grinberg) – Le surmâle (Jean-Christophe Averty) – Les dossiers de l’écran : Le moustique (Maurice Fryldand) – 1981  La nonne sanglante ou Roberta La flêtrie (Bernard Maigrot) – Julien Fontanes, magistrat : Le soulier d’or (François Dupont-Midy) – Médecins de nuit : La pension Michel (Jean-Pierre Prévost) – Le mythomane : Le chien-chien de la star (Michel Wyn) – L’antichambre (Hervé Bromberger) – La vie des autres : Vasco (Alain Quercy) – Ubu cocu ou l’archéoptéryx (Jean-Christophe Averty) – Sans famille (Jacques Ertaud, série) – 1982  L’épingle noire (Maurice Frydland, série) – La nuit du général Boulanger (Hervé Bromberger) – Malesherbes, avocat du roi (Yves-André Hubert) – Non récupérables (Franck Appréderis) – Les septs jours du marié (Serge Moati) – Le village dans les nuages (Jean-Pierre Barizien, série) – Panurge (Jean-Christophe Averty) – La démobilisation générale (Hervé Bromberger) – Les dossiers de l’écran : Jupiter 81 (Maurice Frydland) – 1983  Les enquêtes du commissaire Maigret : La colère de Maigret (Alain Levent) – La veuve rouge (Édouard Molinaro) – Les enquêtes du commissaire Maigret : Maigret s’amuse (René Lucot) – Liebe läßt alle blumen blühen (L’attrapeur) (Marco Serafini) – 1984  Cinéma 16 : Le ressac (Charles Paolini) – 1985  Les Bargeot (épisode ?) – Hôtel de police : L’abonné des PTT (Jean-Pierre Prévost) – Cinéma 16 : L’homme des couloirs (Charles Bitsch) – 1986  Julien Fontanes magistrat : Un dossier facile ((Patty Villiers) – Léon Blum à l’échelle humaine (Pierre Bourgeade) – 1988  La ruelle au clair de lune (Édouard Molinaro) – Le désir attrapé par la queue (Jean-Christophe Averty) – 1990  Puissance 4 : Le serpent vert (Claude Faraldo) – 1991  La vénus à Lulu (Daniel Losset) – Crimes et jardins (Jean-Paul Salomé) – Puissance 4 : Mécénat (Jacques Cornet) – Puissance 4 : Tête de pioche (Claude Faraldo) – 1996  1, 2, 3 Théâtre : Arsenic et vieilles dentelles (Stéphane Bertin, captation) – 1998  Accalmies passagères (Yves Di Tullio, captation).

Mise à jour du 28/01/2012

MAMMUTH

Avant-première lundi 12 avril à l’UGC-Cité-Ciné, en présence de Benoît Delépine, de Mammuth film qu’il a coréalisé avec Gustave Kervern. Il a ensuite filé pour un débat à l’Utopia. Serge Pilardosse vient d’avoir 60 ans. C’est Gérard Depardieu qui joue ce rôle, ici dans sa meilleure interprétation depuis assez longtemps, un contemporain de la moto « Münch Mammuth » crée en 1973, l’année où il tournait dans « Les valseuses ». Il a droit pour son pot de départ à la retraite en tant qu’équarisseur dans un abattoir porcin, à un discours assez gratiné et à un superbe cadeau… un puzzle ! – Il faut voir Depardieu le regarder comme une poule, un couteau -. L’heure des comptes a sonné, pour retrouver les annuités et les trimestres manquants pour avoir une retraite à taux plein. Sa femme – Yolande Moreau jubilatoire -, employée dans un supermarché s’inquiète de voir son mari devenu oisif et qui tourne dans l’appartement comme un lion dans une cage. Elle le pousse à retrouver les trimestres manquants. Il enfourche donc sa mythique moto …une Mammuth , et part à la recherche de ses états de service dans les années 70, accompagné du fantôme de son amour perdu – étonnante Isabelle Adjani – disparue dans un accident, qui veille sur lui. S’en suivent des rencontres rocambolesques, des retrouvailles incongrues – celle avec son cousin joué par Albert Delpy, dans une scène promise à devenir culte -, de chasse vaine aux fiches de paies et de mauvaises rencontres – étonnante Anna Mouglalis, dont le personnage a trouvé un solution bien à elle pour régler les problèmes de retraites ! –

Yolande Moreau & Gérard Depardieu dans « Mammuth » (source Ad Vitam Distribution)

Mélange de drame et de drôlerie telle la scène où Bruno Lochet en père de famille pendu à son téléphone, pleure d’être loin de sa progéniture. On connaît l’admiration que portent nos deux compères à Aki Kaurismaki, nous sommes ici au même niveau. On est ainsi un tantinet vengé de l’insupportable habitude de certains de nos congénères qui se répandent allégrement sur leurs portables, bien qu’ici Lochet apporte une touche d’émotion. La distribution comme souvent chez Delépine/Kervern est hétéroclite, outre ceux cités, il y a  l’étonnante Miss Ming en nièce artiste – l’équivalent d’une Muni chez Luis Buñuel -, Catherine Hosmalin – voir la mise à jour de sa fiche ici -, Benoît Poelvoorde en « concurrent » à la chasse au trésor, Bouli Lanners en recruteur libidineux, Philippe Nahon en directeur de maison de retraite fatigué, Siné en viticulteur méprisant, Dick Annegarn en fossoyeur chanteur, le dessinateur Blutch en employé de caisse de retraite circonspect. Et il y a même une apparition « artistique » de Noël Godin en…. Tartobole ! La présentation par Bruno Delépine fut très intéressante, notamment à propos de l’adhésion de Gérard Depardieu en 20 minutes après une première rencontre dans son restaurant avec les deux loustics. Delépine assez étonné l’a recontacté pour avoir confirmation mais il avait donné sa parole, en affirmant dans un message que Delépine a gardé longtemps sur son répondeur « Entre pompiers on ne se marche pas sur le tuyau ». Il a également évoqué celle d’Isabelle Adjani, comme eux timide mais avec un grain – c’est elle qui filme Depardieu dans certaines scènes en 16 millimètres. Il a parlé du vin –Bordeaux oblige – en évoquant l’idée d’un film festif sur l’alcool, confiant l’abstinence record de Depardieu sur le tournage et l’évolution du festival de Caïen – surveillé par la police –. Au final, avec ce film, collant parfaitement au malaise du temps, le duo confirme une singularité très salvatrice.

Fragments d’un dictionnaire amoureux : Sotigui Kouyaté

Photo : Source « Le Point »

Annonce de la mort du comédien burkinabé Sotigui Kouyaté, samedi après-midi à Paris d’une maladie pulmonaire à l’âge de 74 ans. Après la mort de James Cambell-Badiane, c’est un nouveau grand deuil pour l’Afrique. Cet authentique griot était aussi  un ancien joueur de foot professionnel jusqu’en 1966. Il était également musicien et a connu comme comédien une consécration internationale sous la direction au théâtre de Peter Brook qui l’engagera pour le « Le Mahâbhârata » adapté par Jean-Claude Carrière, qui donnera également lieu à un film et une série télévisé en 1985.  Le cinéma français ne tarde pas à l’engager tel Philippe Lioret dans « Tombés du ciel » où il est l’un des refugiés dans le no man’s land d’un aéroport. Il savait apporter une grande humanité, mais aussi une malice tel dans un épisode de « Chère Marianne » où il est à nouveau un sans-papier, qui se refuse de parler français et se réfugie avec les siens dans une église. Il n’aura que très rarement de rôles de méchants tel dans deux épisodes de « P.J. » où il compose un caïd de quartier retord qui exploite ses congénères. Il évite par son intelligence de tomber dans les stéréotypes dont est parfois capable le cinéma français, pour jouer un marabout dans « Black Mic-Mac », un vieux Malien suspecté de meurtre dans « Saraka Bô ». Son extraordinaire charisme sous une silhouette frêle, est utilisé à bon escient dans « Genesis » où il est le conteur de la naissance du monde. Il trouvera l’un de ses plus grands rôles dans « Little Sénégal » en gardien du mémorial de l’île de Gorée partant aux Etats-Unis pour retrouver des membres de sa famille, descendants d’esclaves. Sa naïveté sera malmenée par les dures réalités de la vie. Il est remarquable en duo que tout oppose avec l’actrice britannique Brenda Blethyn, mais dont il partage la quête d’un enfant disparu au cours d’un attentat à Londres en 2005. Il est le père du réalisateur Dani Kouyaté, avec lequel il travailla et du conteur Hassane Kassi Kouyaté. Rarement dans l’histoire du cinéma, nous aurons vu une telle présence et une tel aura.

Pour plus d’infos, notamment sur ses films en Afrique, visitez à son sujet l’excellent site Africultures. Annonce également de la mort de l’un des plus grands cinéastes allemands, Werner Schroeter.

Photo (source Arte)

Filmographie :  1972 FVVA : Femme, villa, voiture, argent (Mustapha Alassane) – 1973  Toula ou le génie des eaux (Mustapha Alassane & Anna Soehring) – 1978  Beogo naba (Chef de demain) (Kollo Daniel Sanou, CM) – 1982 Le courage des autres (Christian Richard) – Paweogo (L’émigrant) (Kollo Daniel Sanou) – 1983  Jour de tourmente (Paul Zoumbara) – Le médecin de Gafiré (Mustapha Diop) – 1985  Black Mic-Mac (Thomas Gilou) – 1986  Descente aux enfers (Francis Girod) – 1987  Y’a bon les blancs / Come sono buoni i bianchi (Marco Ferreri) – 1988  Eden miseria (Christine Laurent) – 1989  The Mahabharata (Le Mahâbhârata) (Peter Brook, + version TV) – Boulevards d’Afrique / Bac ou mariage (Jean Rouch & Tam-Sir Doueb) – L’africana (L’Africaine) (Margarethe von Trotta) – 1990  Mamy Wata (Mustapha Diop) – The sheltering sky (Un thé au Sahara) (Bernardo Bertolucci) – 1991  IP5 : L’île aux pachydermes (Jean-Jacques Beineix) – Golem, l’esprit de l’exil (Amos Gitai) – 1992  Rupture[s] (Christine Citti) – Wendemi, l’enfant du bon Dieu (Pierre Yaméogo) – 1993  Tombé du ciel (Philippe Lioret) – 1994  À cran (Solange Martin) – Sale gosse (Claude Mouriéras) – Keita ! L’héritage du griot (Dani Kouyaté, documentaire) – 1995  Après la pluie (Jacques Dubuisson, CM) – Le maître des éléphants (Patrick Grandperret) – Rainbow pour Rimbaud (Jean Teulé) – Mondokino, le dur métier de policier (Vincent Ravalec, CM) – 1996  Saraka Bô (Denis Amar) – La plante humaine (Pierre Hébert) – 1997  Sotigui Kouyaté, un griot moderne (Mahamat Saleh Haroun, documentaire, MM) – 1998  Civilisées (Randa Chahal Sabag) – La Genèse (Cheick Oumar Sissoko) – 1999  Civilisées (Randa Chahal Sabag) – 2000 Little Senegal (Rachid Bouchareb) – 2001  Dirty pretty things (Dirty pretty things, loin de chez eux) (Stephen Frears) – 2002  The truth about Charlie (La vérité sur Charlie) (Jonathan Demme) – 2003  Tor zum Himmel (Titre TV : Embarquement immédiat) (Veit Helmer) – Genesis (Marie Perénnou & Claude Nuridsany) – 2004  L’annulaire (Diane Bertrand) – Travaux, on sait quand ça commence… (Brigitte Roüan) – 2005  Identités (Sunjata) – 2007  Faro, la reine des eaux (Salif Traoré) – 2008  London River (Rachid Bouchareb, + diffusion TV). Nota : Il est parfois crédité à tort pour « Dernier maquis » (Rabah Ameur-Zaïmeche, 2007). Voxographie : 1966  Terres Africaines N°2 : Contes et légendes (Moustapha Alassane, Claude Le Gallou, Kadiatou Konaté, Cilia Sawadogo, Danièle Roy, Mambaye Coulibaly & Kibush Ndjate Wooto, documentaire, voix du récitant) – 1995  L’oeuf (Moustapha Dao, CM, récitant) – 1997  Imuhar une légende (Jacques Dubuisson).

Télévision : (notamment) 1987  Qui est ce garçon (Nadine Trintignant, série) – Les cinq dernières minutes : Mécomptes d’auteur (Roger Pigaut) – 1990  Cantara (Jean Sagols, série) – Le Lyonnais : Taggers (Cyril Collard) – 1995  Sotigui Kouyaté, une vie d’apprentissage (Dominique Gallet, CM documentaire) – Eux et la France (Dominique Gallet, documentaire) – Le défi du comédien africain (Dominique Gallet, CM documentaire) – Y’a pas de problème : Fragments de cinémas africains (Laurence Gauron, doncumentaire) – 1996  Le juge est une femme : L’enfant de l’absente (Pierre Boutron) – 1997  Highlander (Id) : Comes on a horseman (Gérard Hameline) – Mira la magnifique (Agnès Delarive) – P.J. Cambriolages & Racket (Gérard Vergez) – 2001  Chère Marianne : Cellule familiale (Bernard Uzan) – 2002  Jim, la nuit (Bruno Nuytten).

Musique : 1972 FVVA : Femme, villa, voiture, argent (Mustapha Alassane) – 1973  Toula ou le génie des eaux (Mustapha Alassane & Anna Soehring) – 1983  Jour de tourmente (Paul Zoumbara) – 1986   Terres Africaines N°3 : Jeux et jouets (Mustapha Dao, Sékou Traoré, Issa Traoré, Dani Kouyaté & Issiaka Konaté, documentaire) – 1989  Bilakoro (Le temps de l’innocence) (Sékou Traoré, Dani Kouyaté & Issa Traoré de Brahima, CM) – 1990  Tobbere kosam – Poussière de lait (Philippe Baqué & Dani Kouyaté, CM) – 1994  Gombélé (Robert Millie, CM) – 1995  Keita ! L’héritage du griot (Dani Kouyaté, documentaire).

SÉRIE Z

Félix Zac est un cinéphile adorateur de films de série Z – il collectionne les raretés et les VHS -, il se laisse vivre sans autre activité que sa passion et son blog où, monomaniaque, il rend hommage à des comédiens obscurs à l’occasion de leur disparition – toute ressemblance… -. Sa compagne Sophie, une enseignante énergique, le secoue sans trop du succès, il garde sa fille Zoé une « Zazie » en couche culotte et son chat obèse. Félix a terminé après bien des essais un scénario « L’hospice de l’angoisse », mettant en scène une maison de retraite pour vieux comédiens de série Z et de films érotiques, des personnages excentriques avec même un curé du spectacle qui a prêché toute sa vie habillé en Don Camillo. Félix a une piste pour produire son film avec un certain Isidore Boudini, boucher à Rungis, qui a une vocation de producteur pour aider son fils passionné de gore qui pourrait le réaliser. Mais la fiction rejoint la réalité… Pour son troisième roman, après les excellents « Prenez soin du chien » (2006) et  « Made in China » (2008). J.M. Erre brille par son humour et son inventivité, il y a parfois plusieurs trouvailles dans une même page. Il pose un regard attendri sur les inadaptés sociaux que sont les cinéphiles – Mea culpa myself -. Les références pour les adeptes de la série Z sont nombreuses : du directeur de la maison de retraite qui s’appelle Schlockoff à Saint Putters, en passant par de réjouissantes analyses de l’œuvre de Jésus Franco et du vampirisme, et même le très mystérieux film porno de Mocky « Les couilles en or ». Il y a des personnages très réjouissants que je vous laisse découvrir, y compris un lecteur qui nous accompagne, avec une mise en abyme réjouissante. Tout comme le policier Galachu qui nous livre ses théories sur le coupable potentiel dans les œuvres de fiction,  l’auteur dynamite les habituels clichés, fausses pistes et roublardises du genre. On aimerait voir une adaptation cinématographique de ce livre tout en se demandant qui pourrait être à la hauteur d’une telle imagination. A lire le blog de Charles Tatum :  « Le vieux monde qui n’en finit pas ». Pour mémoire, attention quand vous retrouvez des informations sur le film de Jean-Pierre Mocky « Les couilles en or » dans des blogs désolants – voir ici -, ce n’est peut être qu’un poisson d’avril. Plus d’info sur la page Facebook et sur le « blog du docteur Z ». Remerciements à Denis Lefebvre.

Fragments d’un dictionnaire amoureux : James Campbell-Badiane

Photo : source Agence Georges Lambert

Annonce de la mort du comédien et musicien sénégalais James Campbell-Badiane, souvent nommé James Campbell dans les génériques, à l’âge de 72 ans. C’était un artiste complet, il était également danseur, photographe, grand défenseur des tirailleurs sénégalais. Il a été fait chevalier de l’ordre national du lion – haute distinction au Sénégal – à titre posthume. On le voyait au cinéma de manière occasionnelle, mais il était toujours remarquable notamment en méchant retord et bondissant dans « Le gorille a mordu l’archevêque ». On le revit dernièrement dans « Tout le plaisir est pour moi », en énigmatique marabout face à Marie Gillain, qui lui donne des herbes étranges. A lire « James Campbell cavalera toujours » par Moctar Selane dans « Le quotidien ».

  Photo : source Agence Georges Lambert

Filmographie : 1949  Désordre (Jacques Baratier) – 1951  Signori in carrozza ! (Rome-Paris-Rome) (Luigi Zampa) –  1955  Les héros sont fatigués (Yves Ciampi) – 1959  Les liaisons dangereuses 1960  (Roger Vadim) – 1960  Le chien de pique (Yves Allégret) – 1961  The big gamble (Le grand risque) (Richard Fleischer) – 1962  Le gorille a mordu l’archevêque (Maurice Cloche) – 1964  Play Time (Jacques Tati) – 1965  Paris au mois d’Août (Pierre Granier-Deferre) – 1970  Le cri du cormoran le soir au-dessus des jonques (Michel Audiard) – 1972  Alpha (Ola Balogun) – Boubou cravate (Daniel Kamwa, CM) – Don Juan 73 ou Si Don Juan était une femme (Roger Vadim) – 1973  La grande bouffe (Marco Ferreri) – 1974  Professione : reporter (Profession reporter) (Michelangelo Antonioni) – 1976  Muzik Man (Ola Balogun) – 1987  Watani, un monde sans mal (Med Hondo) – 1991  Ashakara (Gérard Louvin) – 1992  Siméon (Euzhan Palcy) – 1994  Lumière noire (Med Hondo) – 1999  Pressions (Sanvi Panou, CM) – Abdel a rendez-vous (Sheila O’Connor, CM) – 2001  Ndeysaan (Le prix du pardon) (Mansour Sora Wade) – 2002  La beuze (François Desagnat & Thomas Sorriaux) – 2003  Tout le plaisir est pour moi (Isabelle Broué) – 2004  Le sifflet (As Thiam, CM) – 2006  Ahmed (Alain Gomis, CM) – 2009  Le souffle des ancêtres (Pascal Vuillemot, CM). Voxographie : 1969  Yao (Claude Vermorel) – 1997  La vie sur terre (Abderrahmane Sissako). Télévision (notamment) : 1970  Mon seul amour (Robert Guez, série) – 1974  L’homme au contrat (Jacques Audoir, série) – 1991  Karim et Sala (Idrissa Ouedraogo) – 2000  La dette (Fabrice Cazeneuve) – 2004  Un parfum de Caraïbes (Michel Perrotta). Musique : 1959  Les liaisons dangereuses 1960  (Roger Vadim) – 1960  La bride sur le cou (Roger Vadim) – On n’enterre pas le dimanche (Michel Drach) (1) – 1964  Play Time (Jacques Tati) – 1967  Barbarella (Roger Vadim). (1) IMDB le crédite également comme acteur dans ce film, mais il n’y figure que comme compositeur sur son CV chez son agent « Bureau Georges Lambert », à vérifier.

©   Le coin du cinéphage (reproduction strictement interdite, textes déposés)

FRAGMENTS D’UN DICTIONNAIRE AMOUREUX : EDWIGE FENECH (EN GUISE D’HOMMAGE A NEO PUBLISHING)

La sortie simultanée de deux DVD dans l’excellente collection « Giallo » de chez « Neo Publishing », réalisés par Sergio Martino, « Toutes les couleurs du vice » et « L’étrange vice de Mme Wardh », est l’occasion de rendre hommage à Edwige Fenech. Née en 1948 à Bône (actuellement Annaba) en Algérie en 1948, c’est la plus italienne des actrices françaises – ou la plus française des actrices italiennes, à vous de voir -.Il est intéressant de s’y attarder car elle fait l’objet d’un véritable culte… Elle eut d’ailleurs un numéro spécial du mythique fanzine « Ciné-Zine-Zone N°94/95 ». Il convient aussi de visiter le site français Nanarland et celui canadien du Club des monstres avec une filmographie détaillée qui plus est. L’ineffable réalisateur Eli Roth – Dario Argento, c’est la comtesse de Ségur en comparaison, avec lequel il partage un soupçon de sadisme – lui confie même un rôle de professeur d’art et Quentin Tarantino baptise le personnage joué par Mike Myers dans « Inglorious Bastard » d’un « Ed Fenech » ! « Edwige Fenech est la reine incontestée du pseudo-sexy à l’italienne des années 60 » selon Stefano Masi et Enrico Lancia dans le livre « Les séductrices du cinéma italien », et trouvent que « Les titres de ses films sont les plus fantaisistes et les plus vulgaires du cinéma italien ».  A l’instar d’un « Les zizis baladeurs » évoqué par Jean-Louis Cros dans « La saison cinématographique 1981 » « Inintéressant… à part le spectacle des manteaux de fourrure quand ils s’ouvrent ». Certaines de ces comédies égrillardes sont d’ailleurs disponibles en DVD chez « Bac Films » : « La flic chez les poulets », « La flic à la police des moeurs » et « La prof donne des leçons particulières ». Mais il ne faudrait pas simplement réduire cette comédienne à sa superbe plastique. Elle étonne en femme borderline poursuivie par un étrange inconnu dans « Toutes les couleurs du vice » et en bourgeoise flirtant avec le sado-masochisme dans « L’étrange vice de Mme Wardh », justement. Dans les années 80, elle refuse de jouer dans « La clé » de Tinto Brass, pour devenir productrice – elle créa une société de production « Imagine et Cinema », avant d’abandonner sa carrière d’actrice. Bibliographie : Stefano Mais & Enrico Lancia « Les séductrices du cinéma italien » (Gremese International, 1997). Enrico Lancia & Roberto Poppi « dizionario del cinema italiano : Le attrici » (Gremese editore, 2003).

Filmographie : 1966  Toutes folles de lui (Norbert Carbonnaux) – Le démoniaque (René Gainville) – 1968  Frau Wirtin hat auch einen Grafen / Susanna… e i suoi dolci vizi alla corte del re (Oui à l’amour, non à la guerre / Vidéo : Pour le meilleur et pour l’Empire) (François Legrand [Franz Antel]) – Il figlio di Aquila Nera (Le fils de l’Aigle Noir) (James Reed) – Samoa, régina della giungla (Samo, fille sauvage / Reprise : La sauvageonne) (Guido Malatesta) – 1969  Der Mann mit dem goldenen Pinsel (Franz Marischka) – Top Sensation (Ottavio Alessi) – Die nackte Bovary / I peccati di Madame Bovary (Les folles nuit de la Bovary) (Hans Schott-Schöbinger) – Komm, liebe Maid und mache (Les vierges folichonnes / Au château des Dames, fais ce qu’il te plait…) (Josef Zachar) – Alle Kätzchen naschen gern (Les petites chattes sont toutes gourmandes) (Josef Zachar) – Madame und ihre Nichte / Mia nipote… la virgine (Ma nièce… la vierge) (Eberhard Schroeder) – Testa o croce (La dernière balle à pile ou face) (Piero Pierotti) – 1970  Cinque bambole per la luna d’agosto (Cinq filles dans une chaude nuit d’été) (Mario Bava) – Le Mans, scociatoroia per l’inferno (Le Mans, circuit pour l’enfer) (Osvaldo Civirani) – Don Franco e don Ciccio neel’anno della constestazione (L’ année de la contestation) (Marino Girolami) – Satiricosissimo de Mariano Laurenti (Mariano Laurenti) – 1971  Lo strano vizio della signora Wardh (L’étrange vice de Madame Wardh / DVD : L’étrande vice de Mme Wardh) (Sergio Martino) – Deserti di fuoco (Désert de feu) (Renzo Merusi) – Le calde notti di Don Giovanni (La vie sexuelle de Don Juan) (Alfonso Brescia) – 1972  Perché quelle strane gocce di sangue sul corpo di Jennifer ? (Les rendez-vous de Satan) (Giuliano Carnimeo) – Tutti colori del buoi (L’alliance invisible / DVD : Toutes les couleurs du vice) (Sergio Martino) – Quando le donne si chiamavano « Madonne » (Aldo Grimaldi) – Quel gran pezzo della ulbada tutta nuda e tutta calda (Mariano Laurenti) – Il tuo vizio e una stranza chiusa e solo io ne ho la chiave (L’escalade de l’horreur) (Sergio Martino) – La bella Antonia, prima Monica e poi Dimonia (Mariano Laurenti) – 1973  Fuori uno sotto un altro…arriva il passatore (Giuliano Carnimeo) – Dio, sei proprio un padreterno ! / Il suo nome faceva tremare… Interpol in allarme ! (L’homme aux nerfs d’acier) (Michele Lupo) – La vedova inconsolabile ringrazia quanti la consolrarono (La veuve inconsolable) (Mariano Laurenti) – Anna, quel particolare piacere (J’aime un homme) (Giuliano Carnimeo) – Giovanna coscialunga disonorata con onore (Mademoiselle Longues Cuisses) (Sergio Martino) – L’uomo dal pennello d’oro (L’homme au pinceau d’or) (Franz Marischka) – 1974  Innocenza e turbamento (La belle et le puceau) (Massimo Dallamano) – La signora gioca bene a scopa? (Giuliano Carnimeo) – 1975  Grazie nonna ! (Ah, mon petit puceau) (Franco Martinelli) – L’insegnante (La « Prof » donne des leçons particulières) (Nando Cicero) – Nude per l’assassino (DVD : Nue pour l’assassin) (Andrea Bianchi) – 40 gradi all’ombra del lenzuolo [Sketch : « La cavallona »] (Sexycon) (Sergio Martino) – Il vizio di famiglia (Un vice de famille) (Mariano Laurenti) – La moglie virgine (La femme vierge) (Franco Martinelli) – 1976  La pretora (On a demandé la main de ma soeur) (Lucio Fulci) – Cattivi pensieri (Qui chauffe le lit de ma femme?) (Ugo Tognazzi) – La dottoressa del distretto militare (La « toubib » du régiment) (Nando Cicero) – La poliziotta fa carriera (La flic chez les poulets) (Michele Massimo Tarantini) – 1977  Taxi girl (Michele Massimo Tarantini) – La vergine, il toro e il capricorno (Lâche-moi les jarretelles) (Luciano Martino) – La soldatessa alla visita militare (La toubib aux grandes manoeuvres) (Nando Cicero & Luciano Martino) – 1978  Amori Miei (Mes amours) (Steno) – L’insegnante va in collegio (La « prof » et les cancres) (Mariano Laurenti) – La soldatessa alle grandi manovre (La toubib prend du galon) (Nando Cicero) – L’insegnante viene a casa (La « prof » connait la musique) (Michele Massimo Tarantini) – Il grande attacco (La grande bataille) (Umberto Lenzi) – 1979  La poliziotta della squadra del buon costume (La « flic » à la police des moeurs) (Michele MassimoTarantini) – Dottor Jekyll e gentile singora (Stefano Vanzina) – La patata bollente (Steno) – Sabato, domenica e venerdi (Week End à l’Italienne) [sketch: Sabato »] (Sergio Martino) – 1980  Il ladrone (Le larron) (Pasquale Festa Campanile) – Sono fotogenico (Je suis photogénique) (Dino Risi) – Zucchero, miele e peperoncino (Sergio Martino) – La moglie in vacanza… L’amante in città (Les zizis baladeurs) (Sergio Martino) – Io e caterina (Moi et Catherine) (Alberto Sordi) – 1981  Il ficanasso (Bruno Corbucci) – La poliziotta a New York (Reste avec nous, on s’tire) (Michele Massimo Tarantini) – Cornetti alla crema (Sergio Martino) – Tais-toi quand tu parles (Philippe Clair) – 1982  Il paramedico (Sergio Nasca) – Sballato, Gasato, completament fuso (Steno) – Ricchi, richissimi… praticamente in mutande (Sergio Martino) – 1984  Vacanze in America (Carlo Vanzina) – 1988  Un delito poco comune (Le tueur de la pleine lune) (Ruggero Deodato) – 2000 Il fratello minore (Stefano Gigli) – 2007  Hostel Part II (Hostel, chapitre II) (Eli Roth) – 2008  Steno, genio gentile (Maite Carpio, documentaire). Télévision : 1987  Nel Gorgo del Peccato (Antonio Frazzi & Antonio Frazzi) – 1992  Delitti privati (Sergio Martino) – 1994  Il coraggio di Anna (Giorgio Capitani) – 1995 Alta società (Giorgio Capitani) – Donna (Gianfranco Giagni, série TV) – 2002  Le ragioni del cuore (Anna Di Francisca, Luca Manfredi & Alberto Simone). Comme productrice : 1997  l Segno della scimmia (Le signe du singe) (Faliero Rosati, TV) – 1999  Ferdinando e Carolina (Lina Wertmüller) – Commesse (Giorgio Capitani, TV) – Le madri (Angelo Longoni, TV) – 2000  Il fratello Minore (Stephano Gigli) – Aleph (Gianni Lepre, TV) – 2001  L’attentatuni (Claudio Bonivento, TV) – 2002  Commesse 2 (José María Sánchez Silva, TV) – 2003  La notte di Pasquino (Luigi Magni, TV) – 2004  Part time (Angelo Longoni) – Vite a perdere (Paolo Bianchini, TV) – The merchant of Venice  (Le marchand de Venise) (Michael Radford) – La omicidi (Riccardo Milani, série TV) – 2005  Matilde (Luca Manfredi, TV) – Lucia (Pasquale Pozzessere, TV) – Angela (Andrea Frazzi & Antonio Frazzi, TV) 2007  –  La stella dei re (Fabio Jephcott, TV) – 2008  Per una notte d’amore (Vittorio Sindoni, TV) – 2009  Un amore di strega (Angelo Longoni, TV) – Le segretarie del sesto (Angelo Longoni, TV) – Una sera d’ottobre (Vittorio Sindoni, TV).

Ces deux giallos sont malheureusement – et ce n’est pas un pois(s)on d’avril, voir leur page facebook -, deux des dernières salves de l’éditeur DVD « Néo publishing » après 8 ans d’existence et 160 DVD. Une très mauvaise nouvelle pour les cinéphiles et amateurs de « Mauvais genre »,  car les collections « Giallo » donc, les films de Lucio Fulci, de cannibales, de zombies, ou « Italie à main armée » – avec l’hallucinant Tomas Milian – faisaient l’objet de soins, de bonus DVD très riches, avec des copies de qualité. On salue donc cette formidable équipe et leur politique éditoriale, en leur souhaitant bonne route sous d’autres cieux plus cléments. Les temps sont vraiment difficiles pour paraphraser Léo Ferré.

©   Le coin du cinéphage (reproduction strictement interdite, textes déposés)

Fragments d’un dictionnaire amoureux : Jacques Dacqmine

Jacques Dacqmine dans « Maigret et la fenête ouverte »

Annonce de la mort par « Le Figaro », confirmée par « Les gens du cinéma », du comédien Jacques Dacqmine, à l’âge de 85 ans. Il suit sous l’occupation des cours au conservatoire auprès de Maurice Escande et André Brunot, entre à la « Comédie Française » qu’il quitte en 1947, pour rejoindre la compagnie « Renaud-Barrault ». Suit un impressionnant parcours au théâtre jusqu’en 2001 pour « Lorenzaccio, une conspiration en 1537 ». On le retrouve souvent au cinéma dans des rôles de séducteur, parfois décalé comme l’impresario confident de Zizi Jeanmaire dans « Charmants garçons » (1957) mais qui se révèle plus sensible au charme d’un groom. Claude Chabrol prit un malin plaisir à malmener son image d’homme du monde en lui donnant le rôle du mari volage de Madeleine Robinson dans « À double tour »  (1959) et celui d’un écrivain catholique qu’on retrouve assassiné et nu, marqué d’un « porc » sur les fesses dans « Inspecteur Lavardin ». Il continuera dans cette voie en général paralysé malmené par un fauteuil roulant qui dysfonctionne dans « L’opération Corned-Beef ». Il participera aux très grandes heures de la télévision notamment dans l’excellent « L’abonné de la ligne U » – disponible en DVD chez L.C.J. vidéo – en inspecteur soucieux. C’était également une des très grandes voix du doublage (James Mason dans « La mort aux trousses », Cameron Mitchell pour « Six femmes pour un assassin », Richard Crenna pour « La canonnière du Yang Tsé », etc…). Plus d’infos sur le Forum du doublage francophone. A lire l’hommage d’Armel de Lorme pour « L’aide-mémoire ». Annonce également de la mort de la comédienne June Havoc.

Jacques Dacqmine dans « L’abonné de la ligne U »

Filmographie : 1941  Premier rendez-vous (Henri Decoin) – 1943  Premier prix de conservatoire (René Guy-Grand, CM) – 1945  L’ affaire du collier de la Reine (Marcel L’Herbier) – 1946  Macadam (Marcel Blistène) – 1947  Chambre 34 (Claude Barma, CM) – 1948  Nuit blanche (Richard Pottier) – Sombre dimanche (Jacqueline Audrey) – Le secret de Mayerling (Jean Delannoy) – 1949  Julie de Carneilhan (Jacques Manuel) – 1950  Caroline Chérie (Richard Pottier) – 1952  Un caprice de Caroline Chérie (Jean Devaivre) – 1954  Le fils de Caroline Chérie (Jean Devaivre) – 1955  Les aristocrates (Denys de La Patellière) – 1956  C’est arrivé à Aden (Michel Boisrond) – Michel Strogott (Carmine Gallone) – Action immédiate (Maurice Labro) – Sylviane de mes nuits (Marcel Blistène) – 1957  Charmants garçons (Henri Decoin) – Fekete szem ejszakaja (La belle et le tzigane) (Jean Dréville & Marton Keleti) – 1958  Des femmes disparaissent (Édouard Molinaro) – 1959  À double tour (Claude Chabrol) – Classe tous risques (Claude Sautet) – 1960  Ravissante (Robert Lamoureux) – Quai Notre-Dame (Jacques Berthier) – 1961  L’affaire Nina B. (Robert Siodmak) – Le jeu de la vérité (Robert Hossein) – Maléfices (Henri Decoin) – 1963  Il terrore dei mantelli rossi (Les cavaliers de la terreur) (Mario Costa) – Le commissaire mène l’ enquête [Sketch : « Le geste d’un fanatique »] (Fabien Collin & Jacques Delille) – 1964  Agent secret FX 18 / Coplan agent secret FX 18 (Maurice Cloche) – 1965  Coplan FX 18 casse tout (Riccardo Freda) – 1968  Phèdre (Pierre Jourdan) – 1978  Brigade mondaine (Jacques Scandelari) – 1983  La crime (Philippe Labro) – 1985  Inspecteur Lavardin (Claude Chabrol) – Mélo (Alain Resnais) – 1988  Erreur de jeunesse (Radovan Tadic) -1989  Nouvelle vague (Jean-Luc Godard) – 1990  L’opération Corned Beef (Jean-Marie Poiré) – Fortune express (Olivier Schatzky) – 1992  Le regard de l’autre (Bruno Rolland, CM) – Germinal (Claude Berri) – 1994  OcchioPinocchio (Francesco Nuti) – 1997  …Comme elle respire (Pierre Salvadori) – 1998  La dilettante (Pascal Thomas) – The ninth gate (La neuvième porte) (Roman Polanski) – 1999  Noire la vie (Yves Thomas & Sophie de Daruvar, CM) – 2000  Un crime au Paradis (Jean Becker) – 2002  Rien que du bonheur (Denis Parent) – Happy Victor (Carina Borgeaud, CM) – 2003  Adieu (Arnaud des Pallières). Voxographie succincte : 1963  Trésor de Delphes (Louis Soulanes, CM documentaire, récitant) – 1977  En direct du Mans (Claude Caillet, CM documentaire, récitant) – 1980  Le chaînon manquant (Picha, récitant).

Télévision (notamment) : 1954  Gigi (Claude Barma, captation en direct) – 1955  Sherlock Holmes : The case of the royal murder (Steve Previn) – 1959  Bérénice (Jean Kerchbron) – 1961  Les mystères de Paris (Marcel Cravenne) – 1962  L’inspecteur Leclerc enquête : La vengeance (Marcel Bluwal) – 1963  Siegfried (Marcel Cravenne) – Horace (Jean Kerchbron) – La rabouilleuse (François Gir) – L’inspecteur Leclerc enquête : La menace (Yannick Andréi) – 1964  Un homme comme les autres (Henri Spade) – L’abonné de la ligne U (Yannick Andréi) – À quoi rêvent les jeunes filles (Maurice Cazeneuve) – 1965  La misère et la gloire (Henri Spade) – Goetz von Berlichingen (Jean-Paul Carrère) – 1966  Le train bleu s’arrête 13 fois : Monaco: non-lieu (Yannick Andréi) – Die Schatzinsel : Der alte Freibeuter (L’île au trésor) (Wolfgang Liebeneiner  & Jacques Bourdon) – 1967  Malican père et fils : La rançon (Dominique Genée) – 1968  Le regret de Pierre Gilhem (Jean De Nesles) – 1969  Le trésor des Hollandais (Philippe Agostini) – 1978  L’inspecteur mène l’enquête : La mort dans le coeur (Eddy Naka) – Le mutant (Bernard Toublanc-Michel) – Douze heures pour mourir (Abder Isker) – 1979  Louis XI ou le pouvoir central (Alexandre Astruc) – L’éblouissement (Jean-Paul Carrère) – La pitié dangereuse (Édouard Molinaro) – 1980  Messieurs les jurés : L’affaire Lezay (Alain Franck) – Jean Jaurès : vie et mort d’un socialiste (Ange Casta) – Arsène Lupin joue et perd (Alexandre Astruc) – 1981  Histoires extraordinaires : La chute de la maison Usher (Alexandre Astruc) – Nana (Maurice Cazeneuve) – Le mystère de Saint-Chorlu (Claude Vajda) – Arcole ou la terre promise (Marcel Moussy) – Les dossiers de l’écran : Staline est mort (Yves Ciampi) – 1982  L’amour s’invente (Didier Decoin, + sujet original) – Les dossiers de l’écran : Les yeux pour pleurer (André Cayatte) – 1983  Les brigades du Tigre : Les fantômes de Noël (Victor Vicas) – 1984  Les enquêtes du commissaire Maigret : L’ami d’enfance de Maigret (Stéphane Bertin) – La piovra (La pieuvre) (Damiano Damiani) – 1985  La piovra 2 (La pieuvre 2) (Florestano Vancini) – Angelo, tyran de Padoue (Jean-Paul Carrère, captation) – 1987  Série noire : Noces de plomb (Pierre Grimblat) – 1988  Mount Royal : Passages L’affaire Saint-Romans (Michel Wyn) – L’argent (Jacques Rouffio) – 1991  Le foyer (michel Treguer, captation) – 1992  Brigada central 2 : La guerra blanca (La guerre blanche) (Pedro Masó) – Un beau petit milliard (Pierre Tchernia) – Le Lyonnais : Cérémonie religieuse (Bernard Dumont) – Le secret du petit milliard (Pierre Tchernia) – 1993  Commissaire Moulin : L…. comme Lennon (Nicolas Ribowski) – 1995  L’affaire Dreyfus (Yves Boisset) – Sandra princesse rebelle (Didier Albert) – La lettre au professeur Marcion (Michel Farin, CM) – 1996  Médée (Pierre Jourdan, captation) – 1998  Manège (Marc Angelo & Charlotte Brandstrom) – La poursuite du vent (Nina Companéez) – 2001  Maigret : Maigret et la fenêtre ouverte (Pierre Granier-Deferre) – L’Algérie des chimères (François Luciani) – 2002  La bataille d’Hernani (Jean-Daniel Verhaeghe) – Mata Hari, la vraie histoire (Alain Tasma) – 2003  Histoires de fiction (Sabine Chalvon-Demersay & Patrick Jeudy, série documentaire). Voxographie TV : 1995  Un siècle d’écrivains : Georges Bernanos (Patrick Zeyen, récitant) –