La sortie simultanée de deux DVD dans l’excellente collection « Giallo » de chez « Neo Publishing », réalisés par Sergio Martino, « Toutes les couleurs du vice » et « L’étrange vice de Mme Wardh », est l’occasion de rendre hommage à Edwige Fenech. Née en 1948 à Bône (actuellement Annaba) en Algérie en 1948, c’est la plus italienne des actrices françaises – ou la plus française des actrices italiennes, à vous de voir -.Il est intéressant de s’y attarder car elle fait l’objet d’un véritable culte… Elle eut d’ailleurs un numéro spécial du mythique fanzine « Ciné-Zine-Zone N°94/95 ». Il convient aussi de visiter le site français Nanarland et celui canadien du Club des monstres avec une filmographie détaillée qui plus est. L’ineffable réalisateur Eli Roth – Dario Argento, c’est la comtesse de Ségur en comparaison, avec lequel il partage un soupçon de sadisme – lui confie même un rôle de professeur d’art et Quentin Tarantino baptise le personnage joué par Mike Myers dans « Inglorious Bastard » d’un « Ed Fenech » ! « Edwige Fenech est la reine incontestée du pseudo-sexy à l’italienne des années 60 » selon Stefano Masi et Enrico Lancia dans le livre « Les séductrices du cinéma italien », et trouvent que « Les titres de ses films sont les plus fantaisistes et les plus vulgaires du cinéma italien ». A l’instar d’un « Les zizis baladeurs » évoqué par Jean-Louis Cros dans « La saison cinématographique 1981 » « Inintéressant… à part le spectacle des manteaux de fourrure quand ils s’ouvrent ». Certaines de ces comédies égrillardes sont d’ailleurs disponibles en DVD chez « Bac Films » : « La flic chez les poulets », « La flic à la police des moeurs » et « La prof donne des leçons particulières ». Mais il ne faudrait pas simplement réduire cette comédienne à sa superbe plastique. Elle étonne en femme borderline poursuivie par un étrange inconnu dans « Toutes les couleurs du vice » et en bourgeoise flirtant avec le sado-masochisme dans « L’étrange vice de Mme Wardh », justement. Dans les années 80, elle refuse de jouer dans « La clé » de Tinto Brass, pour devenir productrice – elle créa une société de production « Imagine et Cinema », avant d’abandonner sa carrière d’actrice. Bibliographie : Stefano Mais & Enrico Lancia « Les séductrices du cinéma italien » (Gremese International, 1997). Enrico Lancia & Roberto Poppi « dizionario del cinema italiano : Le attrici » (Gremese editore, 2003).
Filmographie : 1966 Toutes folles de lui (Norbert Carbonnaux) – Le démoniaque (René Gainville) – 1968 Frau Wirtin hat auch einen Grafen / Susanna… e i suoi dolci vizi alla corte del re (Oui à l’amour, non à la guerre / Vidéo : Pour le meilleur et pour l’Empire) (François Legrand [Franz Antel]) – Il figlio di Aquila Nera (Le fils de l’Aigle Noir) (James Reed) – Samoa, régina della giungla (Samo, fille sauvage / Reprise : La sauvageonne) (Guido Malatesta) – 1969 Der Mann mit dem goldenen Pinsel (Franz Marischka) – Top Sensation (Ottavio Alessi) – Die nackte Bovary / I peccati di Madame Bovary (Les folles nuit de la Bovary) (Hans Schott-Schöbinger) – Komm, liebe Maid und mache (Les vierges folichonnes / Au château des Dames, fais ce qu’il te plait…) (Josef Zachar) – Alle Kätzchen naschen gern (Les petites chattes sont toutes gourmandes) (Josef Zachar) – Madame und ihre Nichte / Mia nipote… la virgine (Ma nièce… la vierge) (Eberhard Schroeder) – Testa o croce (La dernière balle à pile ou face) (Piero Pierotti) – 1970 Cinque bambole per la luna d’agosto (Cinq filles dans une chaude nuit d’été) (Mario Bava) – Le Mans, scociatoroia per l’inferno (Le Mans, circuit pour l’enfer) (Osvaldo Civirani) – Don Franco e don Ciccio neel’anno della constestazione (L’ année de la contestation) (Marino Girolami) – Satiricosissimo de Mariano Laurenti (Mariano Laurenti) – 1971 Lo strano vizio della signora Wardh (L’étrange vice de Madame Wardh / DVD : L’étrande vice de Mme Wardh) (Sergio Martino) – Deserti di fuoco (Désert de feu) (Renzo Merusi) – Le calde notti di Don Giovanni (La vie sexuelle de Don Juan) (Alfonso Brescia) – 1972 Perché quelle strane gocce di sangue sul corpo di Jennifer ? (Les rendez-vous de Satan) (Giuliano Carnimeo) – Tutti colori del buoi (L’alliance invisible / DVD : Toutes les couleurs du vice) (Sergio Martino) – Quando le donne si chiamavano « Madonne » (Aldo Grimaldi) – Quel gran pezzo della ulbada tutta nuda e tutta calda (Mariano Laurenti) – Il tuo vizio e una stranza chiusa e solo io ne ho la chiave (L’escalade de l’horreur) (Sergio Martino) – La bella Antonia, prima Monica e poi Dimonia (Mariano Laurenti) – 1973 Fuori uno sotto un altro…arriva il passatore (Giuliano Carnimeo) – Dio, sei proprio un padreterno ! / Il suo nome faceva tremare… Interpol in allarme ! (L’homme aux nerfs d’acier) (Michele Lupo) – La vedova inconsolabile ringrazia quanti la consolrarono (La veuve inconsolable) (Mariano Laurenti) – Anna, quel particolare piacere (J’aime un homme) (Giuliano Carnimeo) – Giovanna coscialunga disonorata con onore (Mademoiselle Longues Cuisses) (Sergio Martino) – L’uomo dal pennello d’oro (L’homme au pinceau d’or) (Franz Marischka) – 1974 Innocenza e turbamento (La belle et le puceau) (Massimo Dallamano) – La signora gioca bene a scopa? (Giuliano Carnimeo) – 1975 Grazie nonna ! (Ah, mon petit puceau) (Franco Martinelli) – L’insegnante (La « Prof » donne des leçons particulières) (Nando Cicero) – Nude per l’assassino (DVD : Nue pour l’assassin) (Andrea Bianchi) – 40 gradi all’ombra del lenzuolo [Sketch : « La cavallona »] (Sexycon) (Sergio Martino) – Il vizio di famiglia (Un vice de famille) (Mariano Laurenti) – La moglie virgine (La femme vierge) (Franco Martinelli) – 1976 La pretora (On a demandé la main de ma soeur) (Lucio Fulci) – Cattivi pensieri (Qui chauffe le lit de ma femme?) (Ugo Tognazzi) – La dottoressa del distretto militare (La « toubib » du régiment) (Nando Cicero) – La poliziotta fa carriera (La flic chez les poulets) (Michele Massimo Tarantini) – 1977 Taxi girl (Michele Massimo Tarantini) – La vergine, il toro e il capricorno (Lâche-moi les jarretelles) (Luciano Martino) – La soldatessa alla visita militare (La toubib aux grandes manoeuvres) (Nando Cicero & Luciano Martino) – 1978 Amori Miei (Mes amours) (Steno) – L’insegnante va in collegio (La « prof » et les cancres) (Mariano Laurenti) – La soldatessa alle grandi manovre (La toubib prend du galon) (Nando Cicero) – L’insegnante viene a casa (La « prof » connait la musique) (Michele Massimo Tarantini) – Il grande attacco (La grande bataille) (Umberto Lenzi) – 1979 La poliziotta della squadra del buon costume (La « flic » à la police des moeurs) (Michele MassimoTarantini) – Dottor Jekyll e gentile singora (Stefano Vanzina) – La patata bollente (Steno) – Sabato, domenica e venerdi (Week End à l’Italienne) [sketch: Sabato »] (Sergio Martino) – 1980 Il ladrone (Le larron) (Pasquale Festa Campanile) – Sono fotogenico (Je suis photogénique) (Dino Risi) – Zucchero, miele e peperoncino (Sergio Martino) – La moglie in vacanza… L’amante in città (Les zizis baladeurs) (Sergio Martino) – Io e caterina (Moi et Catherine) (Alberto Sordi) – 1981 Il ficanasso (Bruno Corbucci) – La poliziotta a New York (Reste avec nous, on s’tire) (Michele Massimo Tarantini) – Cornetti alla crema (Sergio Martino) – Tais-toi quand tu parles (Philippe Clair) – 1982 Il paramedico (Sergio Nasca) – Sballato, Gasato, completament fuso (Steno) – Ricchi, richissimi… praticamente in mutande (Sergio Martino) – 1984 Vacanze in America (Carlo Vanzina) – 1988 Un delito poco comune (Le tueur de la pleine lune) (Ruggero Deodato) – 2000 Il fratello minore (Stefano Gigli) – 2007 Hostel Part II (Hostel, chapitre II) (Eli Roth) – 2008 Steno, genio gentile (Maite Carpio, documentaire). Télévision : 1987 Nel Gorgo del Peccato (Antonio Frazzi & Antonio Frazzi) – 1992 Delitti privati (Sergio Martino) – 1994 Il coraggio di Anna (Giorgio Capitani) – 1995 Alta società (Giorgio Capitani) – Donna (Gianfranco Giagni, série TV) – 2002 Le ragioni del cuore (Anna Di Francisca, Luca Manfredi & Alberto Simone). Comme productrice : 1997 l Segno della scimmia (Le signe du singe) (Faliero Rosati, TV) – 1999 Ferdinando e Carolina (Lina Wertmüller) – Commesse (Giorgio Capitani, TV) – Le madri (Angelo Longoni, TV) – 2000 Il fratello Minore (Stephano Gigli) – Aleph (Gianni Lepre, TV) – 2001 L’attentatuni (Claudio Bonivento, TV) – 2002 Commesse 2 (José María Sánchez Silva, TV) – 2003 La notte di Pasquino (Luigi Magni, TV) – 2004 Part time (Angelo Longoni) – Vite a perdere (Paolo Bianchini, TV) – The merchant of Venice (Le marchand de Venise) (Michael Radford) – La omicidi (Riccardo Milani, série TV) – 2005 Matilde (Luca Manfredi, TV) – Lucia (Pasquale Pozzessere, TV) – Angela (Andrea Frazzi & Antonio Frazzi, TV) 2007 – La stella dei re (Fabio Jephcott, TV) – 2008 Per una notte d’amore (Vittorio Sindoni, TV) – 2009 Un amore di strega (Angelo Longoni, TV) – Le segretarie del sesto (Angelo Longoni, TV) – Una sera d’ottobre (Vittorio Sindoni, TV).
Ces deux giallos sont malheureusement – et ce n’est pas un pois(s)on d’avril, voir leur page facebook -, deux des dernières salves de l’éditeur DVD « Néo publishing » après 8 ans d’existence et 160 DVD. Une très mauvaise nouvelle pour les cinéphiles et amateurs de « Mauvais genre », car les collections « Giallo » donc, les films de Lucio Fulci, de cannibales, de zombies, ou « Italie à main armée » – avec l’hallucinant Tomas Milian – faisaient l’objet de soins, de bonus DVD très riches, avec des copies de qualité. On salue donc cette formidable équipe et leur politique éditoriale, en leur souhaitant bonne route sous d’autres cieux plus cléments. Les temps sont vraiment difficiles pour paraphraser Léo Ferré.
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