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BASES DE DONNÉES ET SITES DE RÉFÉRENCES

Je vous propose une nouvelle mise à jour, revue, actualisée et corrigée, de la base de liens de ce blog, consacrés aux sites de cinéma. Pour voir la totalité des liens visitez la rubrique « Base de Liens ». Toutes les suggestions sont bienvenues. On jettera cependant un voile pudique sur certains sites , très bien référencés, et dont l’éthique n’est pas la qualité première…

THE ACTORS COMPENDIUM : Impressionnante base de données de photos et de captures d’écran, – en anglais.

ACTRICES DE FRANCE : Brillante base de données concernant les comédiennes françaises : filmos, TV, carrières, photos, revues de presse. Très documenté.

L’@IDE-MÉMOIRE : Version web de l’encyclopédie du même nom, consacrée aux comédiens de l’histoire du cinéma français – 4 volumes parus -. C’est aussi le nom de la structure à but non lucratif créée par Armel de Lorme à partir d’un fonds d’archives diverses, afin de valoriser auprès des professionnels et partenaires institutionnels le parcours d’artistes en activité et faire en sorte que d’autres (retirés ou décédés) ne tombent pas trop rapidement dans l’oubli. Ce site Web est consacré à cet ouvrage et propose des chroniques, des critiques, des portraits et hommages…

ALL-MOVIE GUIDE : Base de données cinéma. – en anglais

AMERICAN FILM INSTITUTE  (AFI) : Coordination des institutions concernées par l’image animée en tant qu’art. Collections, conservation, expositions, enseignement, extraits de films à charger, etc. – en anglais.

AFRHC : Site de l’association de chercheurs, présidée par Jean Gili. Consultation des sommaires de la revue 1895, catalogue des éditions, liste importante de thèses sur le cinéma (achevées ou en cours), liens nombreux.  Le  » petit musée  » permet de découvrir quelques document très rares. photos tirées de films rares sur le réseau. Hélas en maintenance, depuis quelques mois. 

ALLOCINE : Site d’actualité du cinéma, pour tout savoir sur Jean-Baptiste Maunier…

ALL-MOVIE GUIDE : en anglais, informations et divertissement.

ALYON : Archives d’affiches de film.

AMERICAN FILM INSTITUTE  (AFI) / Base de données centralisant des informations sur les archives de films – en anglais – Conservation, expositions, enseignement, extraits de films à charger,  etc… 

ANICA : Source d’informations, en italien,  sur le cinéma italien et une base de données de tout le cinéma italien depuis 1930

ANIMATION WORLD NETWORK : Site consacré à l’animation. – en anglais

ASIAN DB : Site en anglais consacré au cinéma asiatique – Cinéma coréeen et japonais notamment -.

AU BON TICKET : Sympathique base de données du cinéma international. [Site en reconstruction]

THE AUSTRIAN FILM INSTITUTE : Panorama du cinéma autrichien.

BAM / PFA : PACIFIC FILM ARCHIVE, University of California, Berkeley, USA, comprend une base de données.

BDFF : Base de données des films, français. Une excellente initiative reprenant les archives de revues concernant les films, dramatiques et téléfilms. – en français.

BIG CARTOON DATABASE : Base de données sur le cinéma d’animation. – en anglais

CINEFILES – en anglais.

BFI : Base de données du British Film Institute recouvrant la production britannique. – en anglais.

BIFI : Activités de la BiFi, catalogue – en français et en anglais : Site institutionnel et sobre, propose le catalogue des documents consultables sur place. Contient une excellente base de données, cliquer sur « Ciné-Sources », reprenant notamment les travaux des dictionnaires de Raymond Chirat sur le cinéma français (mais hélas aussi les erreurs) et des « Saisons cinématographiques ».

BIOSTARS : Biographies de « stars » internationales, – en français.

BOLLYWOOD : Base de données sur le cinéma indien, en anglais.

BRITISH FILM CATALOGUE : Catalogue de films anglais, en anglais.

BRITISHPATHE : Archives filmiques, en anglais sur le cinéma anglais de 1896 à 1970.

CALINDEX : L’inspensable site des index des revues de cinéma, très précieux.

CANADIAN FILM ENCYCLOPEDIA : Base de données du cinéma canadien, en anglais.

CATALOGUE DE FILMS POUR LES BIBLIOTHEQUES PUBLIQUES : 1 700 films documentaires diffusés par la Direction du livre et de la lecture pour le prêt et la consultation à titre gratuit dans les bibliothèques publiques.

CESKO SLOVENKA FILMOVA DATABAZE : Base de données du cinéma en République Tchèque et en Slovaquie. – en tchèque

LE CINEMA DOCUMENTAIRE AU CANADA :  De « Nanook » à l’Oumigmag, exposition virtuelle : documentaristes, affiches, appareils & étapes de production, catégories de documentaires, maisons de production, festivals & prix, sujets & personnages, télévision & vidéo.

CINECITTA : Portail en italien sur Cinecittà.

CINECLAP : Site très original et riche en informations, captures d’écrans, hommages, documents divers.

CINÉFEUILLES : Le site des salles obscures pour spectateurs éclairés.

CINÉFICHE : Base de données de films-  23738 fiches à ce jour -, riche en informations.

CINÉFICHES : Version web d’un pionnier Jean-Claude Fischer et de sa base de données « 35 Cinoche », bien avant l’existence d’IMDB sur le « Minitel », riches en informations diverses.

CINEFIL : Base de données de 30 000 films avec entrées multiples : année, acteur, genre, réalisateur – en français.

CINEGRAF : Association allemande pour la recherche sur le  sur l’histoire et l’actualité du cinéma allemand. Notices biographiques et filmographiques concernant les cinéastes de langue allemande, rétrospectives, liens et informations diverses. – essentiellement en allemand.

CINEMABRASIL : Portail en portugais, sur le cinéma brésilien.

CINÉMACLASSIC : Site français sur l’âge d’or du cinéma hollywoodien.

CINEMA CINEMA : Site italien, excellente base de liens.

CINÉMA ITALIEN : Base de données des films italiens (distributeurs, ayants droits), du festival d’Annecy.

CINEMAMEXICANO  : Base de données sur le cinéma mexicain.    

CINEMATOGRAFO : Portail, en italien sur le cinéma italien, comprend une excellente base de données : BANCA DATI DEL CINEMA.

CINEMATOGRAPHERS : Encyclopédie érudite des chefs opérateurs, – en anglais

CINENACIONAL : Panorama du cinéma argentin, en espagnol, élaboré par l’Institut national argentin.

CINÉMACLASSIC : site consacré à l’âge d’Hollywood, en français.

CINEMA TREASURES : Site consacré à la vie des salles de cinéma américaines. – en anglais

CINÉPASSION : Base de données et documents sur le cinéma mondial. – en français

CINÉREVUES : Informations sur le cinéma des années 30.

CINERGIE : La revue et l’annuaire du cinéma en communauté française de Belgique. Toutes les infos sur le cinéma et l’audiovisuel belges de la revue du Centre de l’Audiovisuel à Bruxelles et Indispensable site de documentation et de base de données sur le cinéma belge.

CINÉSTUDIES : Revue sur l’histoire du cinéma, documents et dossiers, – en français.

CINÉ 3 MONDES : Le Groupe Des Trois Mondes, composé d‘une association et d’une médiathèque, a pour but la promotion et la diffusion de l’œuvre cinématographique du « Sud » : Asie, Afrique et Amérique Latine. Il recense la production de ces pays, la documente, et est également à l’origine d’une revue trimestrielle, « Images Nord/Sud ». Comprend une base de données – en français.

CINOCHE : Encyclopédie contemporaine du cinéma.

CITÉ-CINEMAS  Site amoureux consacré au septième art, – en français.

CLAP NOIR :  Panorama en français du cinéma africain.

CNRS AUDIOVISUEL : Plus de 1 000 films scientifiques, documentaires, reportages, images d’archives et d’actualité de la recherche.

DANISH FILM INSTITUT : Portail et base de données sur le cinéma danois.

DEUTSCHEN FILMHAUS : Base de données, en allemand du cinéma allemand.

DEUTSCHER TONFILM : site d’informations sur le cinéma allemand.

DIAN YING : Chinese Movie Database, portail du cinéma chinois, an anglais et en chinois.

DISTRITOS CINÉ CLASICO : Site consacré au cinéma classique, – en espagnol.

DOC GRAND ÉCRAN : Tout sur le documentaire sur grand écran.

DOUBLAGE, VOUS AVEZ DIT DOUBLAGE ? : Consacré au doublage: présentation, base de données de comédiens, liens.

DOSSIERS CINÉMA ET COMPAGNIE : Dossiers complets sur le cinéma, et les adaptations cinématographiques de romans, – en français.

DVDCLASSIK : Analyse de DVDs, classiques en tous genres et raretés, dossiers complets. Une indispensable mine d’infos.

EBOLLY : Base de données des acteurs du cinéma indien, – en anglais.

ECCENTRIC CINEMA : Site en anglais sur les excentriques du cinéma américain, – en anglais.

ÉCRAN NOIR : Le plus ancien des e-zines français consacré au cinéma.    

ENCINEMATHÈQUE : Site de Christian Grenier sur le premier cinquantenaire du cinéma. Acteurs, réalisateurs, techniciens, films, affiches, revues, archives cinématographiques, photographies : Beaucoup de documents très rares ! Indispensable.

ENCYCLO CINE : L’un des meilleurs sites en français, présente la liste des films sortis en salle en France depuis le début du cinéma parlant, beaucoup d’informations, une référence !

ENCYCLOPEDIA ASIAN STAR : Dictionnaire des artistes du cinéma asiatique, – en anglais, chinois et japonais.

ERREURS DE FILMS : Tout sur les erreurs et les incohérences dans les films.

FFA : Portail du cinéma, – en allemand. 

LES FICHES DU CINÉMA : Site de cette association, fondée en 1934, proposant et analysant les films sortis en France, soit plus de 25 000 proposés, – en français.

FILMBUG : Base de données consacrée aux personnalités du cinéma, – en anglais.

FILM FONDS : Portail du cinéma néerlandais.

FILM FUND LUXEMBOURG : Portail de la production du Luxembourg.

FILM VON A-Z : Base de données de films, en allemand.

FOOTAGE : La plus grande banque d’images animées du web destinée aux professionnels de l’audiovisuel, – en anglais.

FOREIGN FILMS : Site américain, en anglais sur les films étrangers – traduire par non américains -.

FRENCH SOUNDTRACKS : par le créateur de l’ex-blog Chants éthérés : Forum très riche sur les compositeurs de films français.

GARZANDA : Sur le cinéma français 1930/1950.

LA GAZETTE DU DOUBLAGE : Brillant site consacré au doublage.

LES GENS DU CINÉMA : Ce site encyclopédique sur les personnalités du cinéma vient de l’initiative du Belge André Siscot, décédé en 2018, auteur du livre « Les gens du cinéma » aux Éditions Memor Cinéma. C’est une base de données très riche. On y retrouve des biographies, filmographies, et les corrections des véritables états civils. Pour l’anecdote, on attribue souvent le véritable nom de Ludmilla Tcherina à Laurent Terzieff, erreur à la vie dure suite à un malencontreux recopieur. On retrouve aussi des documents et des affiches rares. Thierry Caillier prend le relais. Une référence.!

GERMAN-HOLLYWOOD : Site sur les personnalités du cinéma allemand à Hollywood, – en anglais.

I GRANDI DIZIONARI FARINOTTI : Base de données en italien.

GREAT CHARACTER ACTORS : Dictionnaire des seconds couteaux anglos-saxons. Une mine d’informations mais ne semble plus avoir de mises à jour.

GREEK FILM CENTRE : Portail du cinéma grec.

HERONNIERE : Site très complet sur le cinéma français. 

HHF : Présentation, biographie de réalisateurs, histoire de la DEFA et des studios de Babelsberg, liste des revues conservées, articles de presse – en allemand.

HKMANIA : La passion du cinéma Asiatique, – en français.

HONG KONG CINEMA : Site consacré au cinéma de Hong Kong, comprend un excellent dictionnaire des acteurs, – en anglais.

HONG KONG MOVIE DATA BASE : Base de données du cinéma de Hong Kong, – en anglais et en chinois.

ICAM : Portail en portugais sur le cinéma portugais.

IFTN : Base de données concernant le cinéma irlandais, en anglais.

IL ÉTAIT UNE FOIS LE CINÉMA : La passion du cinéma, chroniques et mémoires, site très riche en informations diverses – en français.

LES INDÉPENDANTS DU PREMIER SIÈCLE : Un site consacré aux auteurs et producteurs indépendants français des origines aux années soixante par l’association du même nom – en français. Hélas il ne semble plus y avoir de mises à jour.

INTERNET MOVIE DATABASE  : La plus ancienne et la plus indispensablebase de données du Web sur le cinéma – en  anglais ou version française – comportant des titres français – : FRENCH IMDB et internationaux AKAS.IMDB.

IRISH FILM BOARD : Portail du cinéma irlandais.

KINOGESCHICHTE : Naissance du cinéma en Autriche. En français et en allemand.

KINOK : Entretiens, chroniques DVD et analyse de films, – en français.

KINOTV : Base de données ciné-TV, en allemand.

LIEUX DE TOURNAGE CINÉMATOGRAPHIQUE : Base d’informations sur les lieux de tournage de films. – en français

MAGYA NEMZETTI FILMARCHIVUM : Site de la cinémathèque hongroise.

LA MAISON DU DOCUMENTAIRE : 800 documents francophones.

MCU : Site consacré au cinéma du ministère de la culture espagnol. Contient une excellente base de données : Base de datos de películas. 

1000 FILMS : Base des sites officiels de films

MONSIEUR CINÉMA : Le cancre du web français. Mise en ligne des célèbres fiches papiers de « Monsieur Cinéma », les brillants techniciens maîtrisant un peu mieux la vertu du copier-coller [Control C/Control V], il y a moins de bugs à déplorer désormais. A noter que les auteurs de ces fiches ne sont toujours pas cités et ne reçoivent rien pour ce travail ainsi exposé.

MOVIE COVERS : Affiches de films francophones.

MOVIE GUIDE : Base de données du cinéma de Nouvelle-Zélande, en anglais.

NETHERLANDS CINEMA HISTORY : Site consacré au cinéma du Pays-Bas. – en anglais et en néerlandais

NORSK FILM DATABASE : Base de données du cinéma norvègien.

NOOSFERE : Site sur toutes les sphères de l’imaginaire, en français.

OBJECTIF CINÉMA : Portail sur l’actualité, l’histoire est les coulisses des films, – en français.

OFFICE NATIONAL DU FILM CANADIEN – ONF : Base de données de 9 000 titres – en français et anglais. Site très complet, d’une institution fondée par le cinéaste John Grierson pour être « l’oeil du canada ».

PATHÉ ARCHIVES :  Historique et base de données – en français et en anglais.

POLISH FILM DATABASE : Base de données sur les films polonais – en polonais et en anglais.

PROBERT ENCYCLOPEDIA : Dictionnaire du cinéma, – en anglais. 

QUELLEN ZUR FILMGESCHICHTE : Base de données d’environ 23 000 films distribués en Allemagne de 1912 à 1920, établie par Herbert Birett – essentiellement en allemand.

RASP : Base de films – en français et en anglais.

LE RAYON VERT : « Raconter l’histoire de ce qui hante la perception : histoires de visions ».

RETOUR A YUMA : Site superbement rédigé de Jean-Louis Sauger. Un regard singulier sur les seconds couteaux du cinéma américain et le cinéma de quartier.

REVUES DE CINÉMA : Tout sur les revues, magazines, livres et fanzines, consacrés au cinéma. –  en français.

ROLAND COLLECTION OF FILMS & VIDEOS ON ART : 600 films sur l’art, depuis la préhistoire à nos jours.

ROTTEN TOMATOES : Base de données et revues de presse, en anglais.

R.S. DOUBLAGE : Site consacré aux comédiens qui font de la postsynchronisation, – en français.

SEEING STARS : Guide utile pour suivre l’actualité à Hollywood, – en anglais.

STEVEN SPIELBERG JEWISH FILM ARCHIVE : Hebrew University of Jerusalem, Israël, présentation, projets spéciaux, publications, posters et catalogue avec accès Telnet – en anglais.

SWEDISH FILM INSTITUTE : Base de données du cinéma suédois.

SWISSFILMS : Centre du cinéma suisse / Swiss Film – Catalogue en français.

THÉATRE ON LINE : Excellente source d’informations en français sur le théâtre.

THELIN : Insdispensable trombinoscope du cinéma.

TODAY STARS : Base de données sur les enfants acteurs en France.

UCLA FILM AND TELEVISION ARCHIVE : Bases de données Melvyl et Orion 2 – en anglais : La plus grande cinémathèque universitaire du monde. Activités, accès aux enseignements et chercheurs, enseignement – en anglais.

UNIFRANCE : La mission d’Unifrance est de promouvoir le cinéma français dans le monde. Sur le site web, on trouvera des actualités, des calendriers d’événements et une base de données sur les films français.

VINTAGE FILM HOME PAGE : Base de données consacrée au 9,5 mm – en anglais, comprend FILMS 9,5 MM : Catalogues en ligne du groupe Films 9,5 MM. 

WAR MOVIE DATABASE : en Anglais, base de données sur les films concernant la seconde guerre mondiale.

WESTERN DÉCRYPTÉ : La plus importante base de données française sur le genre avec des centaines de westerns référencés et critiqués – en français.

LE DIABLE EN EMBUSCADE

Jean-Hugues Anglade, source 13ème rue

Sacré Mocky, il surprend toujours. Avec un festival de vacheries d’abord, notamment pour François Berléand, qui fait partie désormais de ses têtes de turc avec Daniel Auteuil, Pierre Arditi, Philippe Torreton et André Dussollier, en se moquant de son accent marseillais dans « Faisons un rêve », pourtant excellente captation en direct de la pièce de Sacha Guitry, sur France2. Il faut donc lire son entretien avec DVD rama, un vrai festival, courant le risque de virer au rance… Le trublion initie pour 13ème rue une nouvelle série « Mister Mocky présente… d’après les nouvelles d’Alfred Hitchcock », séries d’une durée d’environ 35 mn, d’adaptations de nouvelles présentées dans la collection des livres « Alfred Hitchock présente ». Elles sont tournées à l’arrache et en HD. Il présente son sujet de manière humoristique. Il déclare en préambule vouloir en tourner un maximum, pour constituer une sorte d’abécédaire du cinéma français, en tournant même avec ceux qui ne l’aiment pas. Et la réciproque… Longtemps restée inédite pour des raisons de droits, il y avait eu une première tentative sur ce projet en 1991, avec « La méthode Barnol » avec Jean Poiret,  Roland Blanche et Hubert Deschamps – décédés vite après, y a-t-il une malédiction Mocky dans la salle ? -, « La vérité qui tue » avec Jacqueline Maillan – qu’est-ce que je vous disais… – et « Dis-mois qui tu hais » avec Daniel Prévost – bien vivant heureusement -. Ces trois opus que je n’ai pas vu hélas furent diffusés cette année sur 13ème rue, il semble désormais avoir l’accord de Patricia Hitchcock, ayant-droits officielle de l’œuvre de son père. Grâce à mon nouvelle offre Numéricable, j’ai enfin accès à cette chaîne. Pour combien de temps car le décodeur facétieux me coupe le son chaque fois que je zappe et me présente un écran noir pour France 2, France 3 et Arte, ils n’aiment visiblement pas le service public, en prime. Je vais écrire à Fort Boyard, pour leur donner une idée d’épreuve pour le père Fourras, regarder la télé avec Numéricable !, le feuilleton continue avec des appels qui n’aboutissent à rien…

Jean-Pierre Clami, debout au centre

Cette série se présente plutôt bien, avec cet épisode « Le diable en embuscade », avec Jean-Hugues Anglade en professeur d’histoire médiévale, solitaire et fasciné par les blondes. On retrouve également Bruno Putzulu, en professeur féru de psychologie, une improbable paire de lunettes sur le nez. Il s’entoure comme d’habitude de ses comédiens fétiches, soit Patricia Barzyk, Nadia Vasil en vieille fille titillée par des histoires de meurtres, Jean-Pierre Clami en commissaire difforme, Noël Simsolo en vénérable professeur, ce dernier ayant intégré le bestiaire Mocky depuis peu. C’est visiblement tourné comme d’habitude à toute berzingue, mais son univers est bien présent et l’ensemble fonctionne plutôt. Mocky tente ici de retrouver l’esprit de l’un de ses meilleurs films, « L’ibis rouge ». Il essaie d’installer une une ambiance anglo-saxonne, avec son cortège désué de professeurs dormants à demeure dans une petite université. Une simple pancarte plantée dans un parc notifiée « Internat », lui suffit pour dresser le décor. Le final est assez rocambolesque, mais le tout ne manque pas de charme, et Vladimir Cosma pour la musique est ici pour une fois assez inspiré. Ca nous console un peu, nous pauvres provinciaux, car son « 13 French street »  avec Thierry Frémont, Bruno Solo, Tom Novembre, Nancy Tate et l’indispensable Dominique Zardi, qui vient de publier son livre de souvenirs « Le comédien fétiche du cinéma », semble être mal distribué en dehors de Paris. A suivre avec d’autres épisodes avec Claude Brasseur et Didier Bourdon notamment…

Le diable en embuscade, d’aprè C. Gilford, écrit et réalisé par Jean-Pierre Mocky; Int : Jean-Hugues Anglade (Hervé), Bruno Putzulu (Jules), Marie Hennerez, Noël Simsolo, Patricia Barzyk, Nadine Vassil [Nadia Vasil], Jean-Pierre Clami (Le commissaire). Musique : Vladimir Cosma. Chef opérateur : Jean-Paul Sergent. Assistant caméra : Michel Gallois, Assistants réalisateur : Vincent Harter, Michel Cosma. Maquillage : Audrey Ursule. Electro : Pascal Rosé, machiniste : Alain Dahan. Montage : Michel Cosma, Jean-Pierre Mocky. Son : Bruno Auzet, Fred Dabo. Mixage : Charles Van Der Rist.

LE COIN DU NANAR : LA VIE INTÉRIEURE DE MARTIN FROST

Pauvre, pôôvre David Thewlis. Il était pourtant formidable dans « Naked » de Mike Leigh, mais il a curieusement négocié son parcours depuis. Tétanisé devant le concours de cabotinage de Marlon Brando et Val Kilmer – ce dernier étant grand gagnant – dans le tordant « L’île du docteur Moreau », il a aussi fait quelques frimes pour quelques grands metteurs en scène et a participé même à une comédie sur… l’IRA avec le cultissime « Divorcing Jack ». Las, Paul Auster vient ici de lui donner le coup de grâce… Le très talentueux producteur Paolo Branco finance chichement ce film américano-espagnol-paraguayen,-portugais ( Uirk !!! ), mais ne rend pas service à l’écrivain en le laissant filmer le canevas d’une historiette assez flagada. Paul Auster s’a(muse) comme il peut avec son nombril, en recyclant l’un de ses ouvrages « Le livre des illusions » (2002). Il se paie même le luxe de prêter sa voix au récitant, assez hésitante pour narrer les affres de la création. L’inspiration de la mise en scène est inexistante, à noter une scène d’anthologie de crevaison d’une voiture à deux à l’heure. J’ai eu ma période Paul Auster comme lecteur, et j’ai gardé un plutôt bon souvenir de son premier film « Lulu on the bridge », sur un thème similaire avec Mia Sorvino et Harvey Keitel, diffusé en 1998, je cours donc à la dernière séance 22 heures de mon multiplex local histoire de ne pas rater ce dernier avatar auster. Martin Frost est un Paul Auster aux petits pieds. Il part se mettre au vert dans la maison de campagne d’un couple d’ami parti faire les malins à Calcutta. L’ami est figuré par Auster lui-même qui prêtre sa noble tête aux photos du lieu, clin d’œil mégalomaniaque lourdingue. L’auteur lessivé, décide d’y mener la vie d’une pierre ! Le plan suivant nous le montre roulé en boule par terre sous les arbres, ce n’était donc pas une image… Mais non, on souffle, il observe juste des fourmis… Le lieu l’inspire, il commence l’écriture d’une nouvelle. Au petit matin, il saute comme un cabri, en découvrant Irène Jacob dans son lit, une inconnue qui se dit étudiante en philosophie. Il veut être seul, il vitupère odieusement, jette son courroux sur la malheureuse Claire qui s’annonce comme la nièce du couple. Mais il tombe sur le charme de la belle. Seule explication viable, c’est sans doute en raison  de son tee-shirt Berkeley – jeu de mots, comme disait Maître Cappelo, avec l’université et le philosophe du même non, l’ineffable duo se lançant dans des explications oiseuses -.

Michael Imperioli et David Thewlis, jouons à la tournevissette en attendant la mort…

Hélas, plus l’écrivain est inspiré à l’écriture de son oeuvre, plus la belle se trouve mal en point… Mais qui donc est cette mystérieuse créature ? Jetons de gros doutes sur le jeu d’Irène Jacob, qui se livre à un festival de minauderies proprement hallucinant. Dirigée par un metteur en scène comme Kieslowski, elle a beaucoup de talent, mais ici que dire. Aucune dignité à attendre, elle tombe dans le jardin, avec force de précaution pour ne pas se faire mal, dernier réflexe évident quand on perd connaissance. Il faut la voir – attention SPOILERS – sub-claquer dans son lit après une forte fièvre, comme si elle avait ingurgité un bataillon de limaces vivantes. Le réalisateur un tantinet sadique, nous livre même une sorte de best (worst ?) of, de ses pauses affectées en noir et blanc et au ralenti, tandis qu’une machine à écrire tombe interminablement dans le vide. Arrive Michael Imperioli en chauffagiste amateur de lecture. On le comprend, ce pilier des « Soprano » doit être jaloux de Lorraine Bracco qui a débuté dans quelques nanars franchouilles navrants en France au début des années 80, il veut lui aussi faire œuvre dans la désolation. Son arrivée devrait amuser, mais il est mauvais comme un cochon avec ce personnage hautement improbable, écrivant lui aussi des contes sur des pays fictifs dans les Carpates. Il invente même la « tournevissette », déguisé en garçon vacher, un jeu de fléchettes remplacées par des tournevis ( !), ce qui parachève totalement le salmigondis ambiant de ce film. L’individu lui est flanqué d’une muse plutôt mal en point joué par la propre fille de Paul Auster, Sophie, qui trouve moyen de rabaisser encore le niveau, ce qui n’est pas une mince performance. Elle joue une « non-comprenante » comme disait Pierre Desproges, et nous régale de plus de son petit filet de voix. Auster malmène le mythe d’Orphée – ah, le coup du rétroviseur… -, on arrive petitement à la fin avec un sentiment de délivrance. Reste à savoir l’emploi du temps de cette feignasse de muse de Paul Auster, partie sans doute suggérer au jury des Emmy Awards d’attribuer l’award du meilleur directeur à Patrick Le Lay – ce monde est fou… -.

Fragements d’un dictionnaire amoureux : Robert Etcheverry

Robert Etcheverry dans « Le chevalier tempête »

Annonce de la mort la mort de Robert Etcheverry, le 21 novembre dernier, à Paris, à l’âge de 70 ans. Il faisait partie de ce type de comédiens solides comme Sylvain Joubert, très populaires au cinéma, dans des séries historiques. Ceux qui sont basques comme moi, se souviendront de sa silhouette osseuse et de son personnage dans « Gorri le diable » feuilleton de Jacques Celhay, Roland-Marie Arla et Jean Faurez, où il campait un contrebandier du  XIX ème siècle entre la France et l’Espagne. Son personnage sera accusé à tort de meutre. C’est en 1967, qu’il connaît une grande popularité avec le feuilleton « Le chevalier tempête », dans le rôle de François Recci, qui avec son fidèle Guillot – Jacques Balutin – lutte contre l’Espagne en 1630 : « …Robert Etcheverry s’y révélait excellent cavalier et bon bretteur et prouvait qu’il était capable de jouer d’autres personnages que les jeunes premiers romantiques dans lesquels la télévsion l’avait cantonné jusqu’alors. Le rôle du fougueux et bondissant Chevalier Tempête lui permit d’ailleurs d’entamer une carrière de héros de feuilletons historiques… » (Jacques Baudou & Jean-Jacques Schleret, « Les feuilletons histoiriques à la télévision française », Huitième art, 1992). Sur deux saisons, il campe Salvador dans l’adaptation d’un feuilleton en deux époques d’Alexandre Dumas, en 1973 et 1975. Le cinéma ne l’aura que très peu employé, souvent dans des rôles de militaires dignes et à grande prestance. Addenda du 21/04/2008 : Il n’était pas le cousin du discret Michel Etcheverry – sociétaire de la Comédie Française, que l’on voyait souvent au cinéma dans les années 50-60, dans des rôles d’hommes austères -, comme le précise sa petite fille dans les commentaires.

Dans « Arpad, le tzigane »

Filmographie : : 1961  La fille du torrent (Hans Herwig) – 1964  La corde au cou / La loutre (Joseph Lisbona) – 1971  La révélation (Alain Lavalle) – 1975  Arpad – Zwei Teufelskerle räumen auf (Alfredo Medori) – 1979  La légion saute sur Kolwezi (Raoul Coutard) – 1982  L’honneur d’un capitaine (Pierre Schoendoerffer) – S.A.S à San Salvador (Raoul Coutard) – 1986  Châteauroux district (Philippe Charigot) – 1989  Au cœur de la nuit (Patrick Sagnelonge, CM). Télévision (notamment) : 1961  Le rouge et le noir (Pierre Cardinal) – 1962  Font-aux-cabres (Jean Kerchbron) – 1963  L’inspecteur Leclerc enquête : La chasse (Claude Barma) – Caterina (Gérard Herzog) – 1964  Pierrot des alouettes (Henri Spade) – 1965  La vie de bohème : Le miroir à trois faces (Maurice Cazeneuve) – Droit d’asile (René Lucot) – 1966  La mouette (Gilbert Pineau) – 1967  Le Golem (Jean Kerchbron) – Le chevalier tempête (Yannick Andréi) – 1968  Provinces : Flamenca – Languedoc (Abder Isker) – Gorri le diable (Pierre Neurisse & Jean Goulmain) – La librairie du soleil (Edmond Tyborowski) – 1969  Agence intérim : Dompteur – La veuve rusée (Jean Bertho) – 1970  Isabelle (Jean-Paul Roux) – Reportages sur un squelette ou masques et bergamasques (Michel Mitrani) – 1972  Les fossés de Vincennes (Pierre Cardinal) – Les évasions célèbres : Le comte de La Valette (Jean-Pierre Decourt) – Poly en Espagne (Claude Boissol) – Portrait : Pouchkine (Jean-Paul Roux) – 1973  Arpad le tzigane (Guy Saguez, Christian-Jacque & Frank Guthke) – Les Mohicans de Paris (Gilles Grangier) – 1974  Le deuil sied à Électre (Maurice Cazeneuve) – 1975  Salvator ou les Mohicans de Paris (Bernard Borderie) – 1977  Fachoda (Roger Kahane) – 1979  Charles Clément, canut de Lyon (Roger Kahane) – 1980  L’aéropostale, courrier du ciel (Gilles Grangier) – 1981  La vie des autres : Christophe (Gilles Legrand) – 1984  Les ferrailleurs des Lilas (Jean-Paul Sassy) – Messieurs les jurés : L’affaire Montagnac André Michel) – Irène et Fred (Roger Kahane) – 1986  Julien Fontanes, magistrat : Jamais rien à Coudoeuvre (Roger Kahane) – 1988  La chaîne (Claude Faraldo) – 1989  Commissaire Moulin : Corvée de bois (Paul Planchon).

Nota : IMDB crédite 1975  Arpad – Zwei Teufelskerle räumen auf (Alfredo Medori), est-ce un épisode de la série « Arpad », sorti en salles en Allemagne ?

Mise à jour du 07/07/2009

 

 

Annonce également de la mort d’un monument du cinéma espagnol, l’acteur Fernando Fernán Gómez.

Fragements d’un dictionnaire amoureux : Pierre Granier-Deferre

Annonce de la mort de Pierre Granier-Deferre, le 16 novembre 2007, à l’âge de 80 ans. Des problèmes de santé l’empêchent de devenir journaliste, il étudie donc à l’IDHEC. Il devient un assistant-réalisateur prisé de « Sans laisser d’adresse » (1950) à « Un taxi pour Tobrouk » (1961). Il participe à la réalisation du premier film de  Frédéric Dard, un film sur la résistance,  « Une gueule comme la mienne » (1959), pour lequel il apporte son expérience. Dard confiait à François Guérif : « Les règles de la profession cinématographique étaient très strictes. Moi, je ne connaissais rien aux angles et aux objectifs. Alors on m’a trouvé un assistant de qualité, Pierre Granier-Deferre. Je donnais l’idée et Granier la réalisait » (TéléCinéVidéo, février 1984, cité dans Ciné Micellanées, Payot, 2007). Il fait cavalier seul, en  1961, comme réalisateur à part entière, avec « Le petit garçon de l’ascenseur », histoire d’un très jeune liftier travaillant dans un palace de la côte d’azur et « Les aventures de Salavin », adaptation du roman de Georges Duhamel, avec Maurice Biraud. Suit  « La métamorphose des cloportes » (1965), film noir d’après le roman d’Alphonse Boudard, avec une brillante distribution. Il bride les dialogues de Michel Audiard, qui gardera quelques dialogues pour d’autres films.  Il adapte ensuite René Fallet pour « Paris au mois d’Août », mettant en vedette Charles Aznavour. Il y rencontre la comédienne Susan Hampshire qui joue le rôle d’une cover-girl anglaise, qu’il épousera ensuite.  Il adapte Bertrand Poirot-Delpech, pour « Le grand dadais », où Jacques Perrin, jeune homme plein d’avenir, voit soudain son destin basculer. Souvent décrié par la critique, qui lui reproche de perpétuer une certaine « Qualité France », il travaille souvent pour des monstres sacrés. A voir ses films on peut penser qu’il est largement mésestimé, il est à l’aise dans des histoires minimalistes, ou psychologiques. Il confie à Éric Leguèbe,  « En général, je choisis d’évoquer l’histoire de héros négatifs, ou du moins ne se trouvant pas dans le sens de l’ascension. Ce genre de sujet est celui qui me convient, où je me sens le plus à l’aise. Je préfère raconter des personnages, qu’une histoire… » (« Confessions – Un siècle de cinéma français par ceux qui l’on fait » – Ifrane éditions, 1995). Il dirige Jean Gabin dans « La horse » (1969), polar rural où le comédien joue un patriarche adepte de l’auto-justice. (1) Il trouve au travers de l’adaptation des œuvres de Georges Simenon, l’occasion de s’exprimer avec le plus de justesse, avec « Le chat » (1970), donnant deux rôles magnifiques à Simone Signoret et Jean Gabin, formant un vieux couple qui se délite. Claude Gauteur regrettait cependant que l’œuvre initiale soit édulcorée pour être mise au service des deux vedettes. Il retrouvera l’atmosphère simenonienne à trois autres reprises. Simone Signoret devient « la veuve Couderc » (1972), fermière désoeuvrée succombant au charme d’un étranger de passage joué par Alain Delon. Il illustre l’exode des Français fuyant les troupes allemandes avec « Le train » (1973), avec le magnifique couple formé par Jean-Louis Trintignant et Romy Schneider puis suit « L’étoile du nord » d’après « Le locataire », donnant l’un de ses meilleurs rôles à Philippe Noiret jouant un aventurier hébergé dans une pension de famille dirigée par Simone Signoret (2). « Le fils » (1972), écrit par Henri Graziani, est un bon polar, évoquant le retour d’un caïd – Yves Montand probant -, revenant dans sa Corse natale pour retrouver sa mère mourante – Germaine Delbat -. « La race des seigneurs », est plus décevant, montrant un Alain Delon assez peu convaincant dans les méandres de la politique succombant aux charmes d’une cover girl – Sydne Rome -. « La cage » (1975) est par contre l’un de ses films les plus originaux, c’est un huis clos assez étouffant montrant Ingrid Thulin séquestrant son ex-mari campé par Linon Ventura, dans le sous-sol de sa maison. « Adieu poulet », bien que très critiqué à sa sortie et jugé réactionnaire, est porté par l’excellent duo Patrick Dewaere / Lino Ventura, jouant des policiers dans une ville de Rouen aux prises avec un système de corruption généralisé. « Une femme à sa fenêtre » (1976), tiré de l’œuvre de Drieu La Rochelle, évoquant la femme – Romy Schneider – d’un ambassadeur à Athènes – Philippe Noiret -, qui recueille un opposant communiste en plein coup d’état du régime fasciste du général Méxetas, manque assez de souffle. « Le toubib » (1979), est une curiosité, c’est un film d’anticipation militariste, épousant la personnalité d’Alain Delon. C’est en 1981, que Pierre Granier-Deferre signe son meilleur film, une adaptation à nouveau. L’univers de Jean-Marc Roberts et son roman « Affaires étrangères », lui permet de donner l’un de ses meilleurs rôles à Michel Piccoli, éblouissant en publicitaire manipulant Gérard Lanvin, en quête d’un père, pour l’asservir à son bon vouloir. La suite dans les années 80, est plus décevante, du dépressif « L’ami de Vincent » (1983), « L’homme aux yeux d’argent » (1985) évoqué ici, au conventionnel « Noyade interdite » (1987). Mais « Cours privé » (1986) donne l’occasion d’utiliser le charme d’Élizabeth Bourgine, séduisante enseignante dont l’arrivée pertube la quiétude un lycée privé, et de donner l’un de ses meilleurs rôles à l’excellent Michel Aumont. Il retrouve cette comédienne dans « La couleur du vent » (1988), où elle joue une éditrice tombant sous le charme d’un roman. « L’autrichienne » tourné en 1989, est une évocation réaliste des derniers jours de Marie-Antoinette – Ute Lemper -, écrit par Alain Decaux et André Castelot. « Archipel » (1991), cherche à retrouver le trouble de « Cours privé » dans un collège anglais, avec Melville Poupaud et Michel Piccoli, pour un résultat plutôt décevant. « La voix » (1992), malgré Nathalie Baye et Sami Frey est un film assez bavard et « Le petit garçon » (1993) est une adaptation assez académique de l’œuvre de Philippe Labro. Le réalisateur se tourne alors vers la télévision, où il dirige Bruno Cremer pour 4 Maigret, et participe à l’écriture d’autres téléfilms de la série. L’homme semblait discret, pour l’avoir vu dans l’émission « Le club », sur CinéClassic. Il aimait à sonder les noirceurs de l’âme humaine et arrivait très souvent à dessiner une émotion contenue, montrant les noirceurs de l’âme humaine. Reste qu’il fut l’un des meilleurs passeurs de l’œuvre de Georges Simenon et ne méritait pas certaines critiques assez furibardes à son sujet (3).

 

 

(1) Le film est diffusé par France 3 en hommage, mardi 20 novembre, en seconde partie de soirée. (2) La dernière scène du film fut dirigée par Bertrand Tavernier, remplaçant le cinéaste malade. (3) Citons René Prédal dans « Cinéma 80 N°262 » : « …Il semble malheureusement prisonnier d’un système de production qui n’admet que la débilité « Le toubib » ou le discours fascisant : ainsi dans « Adieu Poulet », tous les politiciens sont corrompus mais on trouve par contre des flics honnêtes et valeureux !… » ou encore « …Granier-Deferre s’est-il laissé aller à la facilité du statut de « yes man » bien payé et par conséquent peu sourcilleux sur l’odeur de la marchandise qu’il a pour fonction d’envelopper ? ».

 

 

 

 

 

Filmographie : Comme réalisateur : 1953  La fête énchantée (CM) – 1958  Mensonge (CM) – 1961  Le petit garçon de l’ascenseur – 1962  Les aventures de Salavin / La confession de minuit – 1965  La métamorphose des cloportes – Paris au mois d’Août – 1967  Le grand dadais – 1969  La horse – 1970  Le chat – 1971  La veuve couderc – 1972  Le fils – 1973  Le train – La race des « seigneurs » – 1974  La cage – 1975  Adieu poulet – 1976  Une femme à sa fenêtre  – 1979  Histoires insolites : Tu comprends ça, soldat ! (TV) – Le toubib – 1981  L’étrange affaire – L’étoile du nord – 1983  L’ami de Vincent – 1985  L’homme aux yeux d’argent – 1986  Cours privé – 1987  Noyade interdite – 1988  La couleur du vent – 1989  L’autrichienne – 1991  Archipel – 1992  La voix – 1993  Le petit garçon – Maigret et la vente à la bougie (TV) – La dernière fête (TV) – 1997  Maigret et l’enfant de chœur (TV) – 2001  Maigret et la fenêtre ouverte (TV). Assistant-réalisateur : 1950  Sans laisser d’adresse (Jean-Paul Le Chanois) – Terreur en Oklahoma (Paul Paviot & André Heinrich, CM) – Le roi des camelots (André Berthomieu) – 1951  La nuit est mon royaume (Georges Lacombe) – Chacun son tour (André Berthomieu) – Agence matrimoniale (Jean-Paul Le Chanois) – 1952  Allô… je t’aime (André Berthomieu) – Elle et moi (Guy Lefranc) – Belle mentalité (André Berthomieu) – 1953  L’oeil en coulisses (André Berthomieu) – Le portrait de son père (André Berthomieu) – Le village magique (Jean-Paul Le Chanois) – 1954  L’air de Paris (Marcel Carné) – Papa, maman, la bonne et moi (Jean-Paul Le Chanois) – Les évadés (Jean-Paul Le Chanois) – 1956  Crime et châtiment (Georges Lampin) – Le cas du docteur Laurent (Jean-Paul Le Chanois) – 1957  À pied, à ceval et en voiture (Maurice Delbez) – 1958  En légitime défense (André Berthomieu) – Et ta soeur ? (Maurice Delbez) – Les grandes familles (Denys de la Patellière) – Le fauve est lâché (Maurice Labro) – 1959 Rue des prairies (Denys de la Patellière) – Les yeux de l’amour (Denys de la Patellière) – 1960  Un taxi pour Tobrouk (Denys de la Patellière) – L’ours (Edmond Séchan) – Pierrot la tendresse (François Villiers). Conseiller technique : 1959  Une gueule comme la mienne (Frédéric Dard).

 

 

 

 

 

Bibliographie : Filmographie : Stéphane Roux « Dictionnaire des réalisateurs franais » (Dualpha Éditions, 2002).

 

©   Le coin du cinéphage (reproduction strictement interdite, textes déposés)

 

MORT DE DELBERT MANN

Annonce de la mort du cinéaste américain Delbert Mann, des suites d’une pneumonie à l’hôpital de Los Angeles. Il connaît une consécration avec « Marty », pour lequel il reçoit l’oscar du meilleur réalisateur. Le rôle titre révèle un Ernest Borgnigne, inattendu en garçon boucher au physique ingrat qui finit par trouver l’amour en rencontrant une jeune institutrice. Il avait déjà en 1953, adapté cette œuvre de Paddy Chayersky, pour la télévision, avec Rod Steiger. Suivent plusieurs adaptations d’œuvres théâtrales, « Désirs sous les ormes » (1958) , d’après d’Eugene O’Neill avec Sophia Loren et Anthony Perkins, « Tables séparées », mélodrame adapté d’après Terence Ratigan, à la distribution brillante, Rita Hayworth, Deborah Kerr, Burt Lancaster et David Niven, « Au milieu de la nuit », d’après Paddy Chayefsky, avec Kim Novak et Frederic March.. Il signe régulièrement des comédies avec notamment « Un pyjama pour deux », avec Rock Hudson et Doris Day, dans le cadre des milieux de la publicité, « Un soupçon de vison » où Cary Grant est un séducteur éconduit par Doris Day, « Un si gentil petit gang », composés de domestiques cabrioleurs aidant une vieille dame ruinée, ou « La junge aux diamants », comédie d’aventure avec James Garner. Tony Curtis devient pour lui « Le héros d’Iwo Jiwa », un indien qui s’engage dans la bataille du Pacifique, auprès des troupes américaines, lors de la seconde guerre mondiale et Rock Hudson un colonel d’aviation chargé de mettre bon ordre dans une base militaire dans « Le téléphone rouge ». En 1982, il signe pour les productions Disney, l’histoire d’un dissident de l’Allemagne de l’Est, joué par John Hurt, qui cherche à s’évader en dirigeable. Ces dernières années, il se consacrait surtout à la télévision, comme avec une nouvelle adaptation d’  « À l’ouest rien de nouveau », dénonçant les affres de la guerre de 1914-1918 dans les tranchées et qui semble jouir d’une certaine réputation, et avoir été diffusé en salles en Europe ou « Les derniers jours de Patton », où Georges C. Scott reprend le rôle titre qui lui avait valu l’oscar. Il fut le président de la prestigieuse « Directors Guild of America » de 1967 à 1971. Il épousa Ann Caroline Mann en 1941, et il lui restera fidèle jusqu’à sa mort en 2001. Même s’il fut souvent décrié par la critique, il restera comme l’un des honnêtes artisans d’Hollywood.

Delbert Mann & Doris Day

Filmographie : 1955  Marty (Id) – 1957 The bachelor party (La nuit des maris) – 1958 Separate tables (Tables séparées) – Desire under the ells (Désirs sous les ormes) – 1959  Middle of the night (Au milieu de la nuit) – 1960  The dark at the top of the stairs (Ombre sur notre amour) – 1961  The outsider (Le héros d’Iwo-Jima) – Lover come back (Un pyjama pour deux) – 1962  That touch of mink (Un soupçon de vison / La belle et le milliardaire) – 1963  A gathering of Eagles (Le téléphone rouge) – 1964  Dear heart – Quick before it mels (Vite avant que ça fonde) – 1966  Mister Buddwing (Énigme à quatre inconnues) – 1967  Fitzwilly (Un si gentil petit gang) – 1968  The pink jungle (La jungle aux diamants) – 1970  Jane Eyre (Id) – 1971  Kidnapped – 1973  Interval – 1977  Tell me my name – Home to stay – 1978  Love’s dark ride – 1981  Night crossing (La nuit de l’évasion) – 1983 Brontë. Télévision : (notamment) : 1953  Paddy – 1979  All quiet on the western front (À l’ouest rien de nouveau) – 1980  To find my son – 1981  All the way home – 1982  The member of the wedding  -1983  The gift of love : A Christmas story – 1984  Love leads the way : A true story – 1985  A death in California – 1986  The last days of Patton (Les derniers jours de Patton) – The Ted Kennedy Jr. Story – 1988  April morning- 1991  Ironclads – 1992  Against her will : An incident in Baltimore – 1994  Incident in a Small town – Lily in winter.

A déplorer un mois de novembre particulièrement meurtrier pour le cinéma, avec la mort de Fernando Baldi, réalisateur très original italien – on lui doit des western à l’italienne, comme « Texas addio » (1966), avec Franco Nero et « Le justicier aveugle » (1971), avec Ringo Starr, et même un autre en relief « Western » (1982), avec Victoria Abril, de Laraine Day, héroïne du « Correspondant 17 » d’Alfred Hitchcock, le romancier Norman Mailer qui s’est essayé à la réalisation avec « Les vrais durs ne dansent pas » avec Ryan O’Neal, Isabella Rosselini et le vétéran Lawrence Tierney. Les gens du cinéma annonce aussi la mort de Robert Rollis des suites d’un cancer foudroyant, ce 12 Novembre, pour lequel j’avais fait un hommage ici même dans la rubrique Fragments d’un dictionnaire amoureux.

LA MEILLEURE RÉVÉLATION COMIQUE DE L’ANNÉE

Ne cherchez plus la révélation comique du moment, c’est Philippe Besnier P.D.G. de feu Noos-Numéricable, qui affirme sans rire « Les ennuis c’est du passé ! », ce qui est tout de même une performance. La liste des griefs des abonnés depuis 2003, est interminable, mais la société a fait amende honorable, les promesses n’engageant que ceux  qui les reçoivent comme nous le disait notre bon Pasqua. Bon c’est de l’humour noir, teinté d’un léger sadisme. Ne vous fiez pas à ces faux airs de Jean-Louis Debré, la drôlerie de ses interventions est digne d’un Pierre Doris, pour goûter à cet humour, il faut cependant être client de sa société. Atteint d’une maladie chronique, la cinéphilie, j’avais opté pour l’offre tout ciné chez France Télécom Câble. Manque de bol, ce sont les ineffables de Numéricable qui ont pris la relève. Quand les chaînes ciné de TPS disparaissent, ils vous envoient un courrier, quelle aubaine votre offre évolue, vous payez la même somme, mais avez en plus dans l’offre ciné … TPS Foot – si ce n’est pas de la drôlerie à l’état pur… – Leurs clients mécontents et déçus du câble ont même une association, les pratiques commerciales de ce câble-opérateur étant souvent abusives. Prenons comme exemple, mézigue, je viens de déménager, ce qui explique le relatif silence de ce blog. On le sait le stress dans ces moments là est équivalent à celui qu’on subit d’un tremblement de terre, ce qui n’est pas faux. Par contre appeler le service client surtaxé de Numéricable pour déménager leur offre tient du supplice de Tantale. L’annonce est croquignolette, il faut donner son numéro de téléphone, mais s’il n’est pas chez Numéricable, il ne vous reconnaît pas… Mais rassurez-vous, vous entrez n’importe quoi la seconde fois, ça passe… La robote annonce le programme des réjouissances, à 0.34 centimes la minutes, l’attente étant facturée, évidemment on ne va pas vous encourager si vous avez un autre opérateur. Ne vous avisez pas d’oublier d’inscrire le code postal, un opérateur vous renvoie à la case départ. Evidemment, on se perd, certaines touches vous renvoyant sur des messages, si TF1 ne fonctionne pas c’est normal, les problèmes de telle ville seront réglés à la saint-glin-glin. La plateforme d’accueil est en Tunisie – interrogez les pour voir, au bout du quatrième appel n’aboutissant à rien, ils vous répondront, nous sommes, heu à Nant…erre- . En règle générale, j’ai une empathie avec ce type d’employé, souvent exploité, surveillé – une voix annonce que l’on risque d’être enregistré pour améliorer le service – humour, toujours de l’humour -. Mais épeler un nom basque se révèle un tantinet compliqué. La première fois, on me renvoie à un numéro à contacter, je fais répéter le numéro on ne sait jamais, et je tombe sur un site… érotique. La seconde fois, je tombe sur une opératrice, assez condescendante, qui me fixe un rendez-vous, après avoir insisté lourdement pour me placer ses offres téléphone et internet. Elle m’annonce que je ne peux conserver l’ancienne offre, et d’autorité me place celle à 44 euros. Point de rendez vous fixé, c’est normal, les placements ça use, résultat, 40 minutes passées pour aucun résultat ! – le temps d’attente est évolutif, et passe allégrement de 5 à 4 minutes, puis de 6 à 4, etc… Je grogne ensuite, et insiste pour que l’on me confirme le rendez-vous, j’attends qu’elle me le confirme, il y a des applications à valider, on me laisse souvent en rade, avec une musique horripilante comme compagnie. Elle finit par me donner un numéro, que je note, je lui demande si c’est celui d’un technicien, elle me dit « Mais c’est le vôtre » – sous entendu gros malin -. Je lui confirme que non et que tout de même je connais mon numéro… Le jour fixé, évidemment personne ne vient, re-appel, là je tombe sur un opérateur plus compréhensif, qui me confirme qu’il a bien le rendez-vous dans ses tablettes. Il me transmets vers un responsable de Champs sur Marne, qui me dénigre son technicien – vous savez ils ont leurs humeurs ! -, en gros, l’oiseau n’a pas trouvé l’entrée, il se barre me laissant un message dans la boîte aux lettres, me dit-il – vide évidemment -. Comme il a de plus clôturé son dossier, impossible de le retrouver et de remettre un rendez-vous... Il me dit de repasser par le chemin de croix du numéro ruineux. Je suis assez affable, voire couillon en général, je là, je m’énerve un peu, le sarcasme ne passant visiblement pas comme message – la même stratégie pour le service après-vente de la FNAC éminemment déficient aussi s’avère payant également -. Il me fixe un autre rendez-vous, je dois reprendre des disponibilités avec mon travail, et il m’annonce qu’il me fait une fleur ! Résultat toujours pas de télévision. Alors, un Philippe Besnier, qui déclare : « je récupère le passif mais on prend les responsabilités » sur Europe 1, et d’annoncer « un plan d’action global pour mettre fin aux dysfonctionnements » mériterait une émission entière des « Rois du rire ». Impossibilité de le joindre par contre pour le féliciter à son siège social, lui ou un responsable, si vous voulez faire une requête contactez le numéro audiotel !

Addenda du 12/11/2007 : Au troisième rendez-vous, Numéricable, soucieux d’appliquer l’adage jamais deux sans trois, ne vient évidemment pas. Je finis par comprendre qu’il serait plus aisé de préparer le débarquement que de déménager avec eux. Rebelote avec le service clientèle, deux grosses dizaines de minutes, il faut montrer à nouveau patte blanche avec mon nom à rallonge – Lucien, comment ?, non pas Lucien ! – Il n’y a pas d’autres points d’entrées, et il est impossible d’avoir un responsable, en gros, ils sont livrés à eux-même… Par deux fois, on me promet de me rappeler, j’attends toujours… On finit par me fixer… une quatrième date, pour mercredi, il n’y a pas d’autres rendez-vous, et il y a une impossibilité totale d’avoir une explication – les techniciens sont des sous-traitants, et vlan on se dédouane -. Je demande un responsable de la plateforme tunisienne, qui me dit « On s’excuse ! », et prend la mouche quand je lui réponds goguenard – « alors vous vous excusez vous même… » -. Pas moyen d’avoir un responsable du siège, ils poussent le vice jusqu’à faire figurer un faux numéro sur le site de l’AFNIC ! « Écrivez, on vous fera peut être un geste commercial ». Petit conseil pour les avoir prévoyez le budget du P.I.B. du Danemark pour les contacter et prenez deux semaines complètes de vacances. Je dois confesser que je commence à rire un peu moins…

Fragments d’un dictionnaire amoureux : Catherine Hosmalin

Elle suit des cours à l’école-atelier de Charles Dullin. Elle fait beaucoup de théâtre avec François Rancillac (« La nuit au cirque », « Amphitryon », « Le fils »), Danielle Chinsky (« La femme offensée », « Le décaméron des femmes) ». Elle connaît un grand succès dans son rôle de Mme Parpalaid dans « Knock ou le triomphe de la médecine », aux côtés de Fabrice Luchini de 2002 à 2004. Elle assure également la mise en scène de deux spectacles de Charlotte de Turckheim, « On m’a pas prévenue » (2004) – avec Valérie Benguigui  – et « Ça va nettement mieux » (2007). Elle fait ses débuts à l’écran dans le très subtil court-métrage de Roger Guillot, « La Goula » (1986). Elle est très émouvante dans le rôle d’une jeune femme de 22 ans assez forte et qui vit seule avec son père et son frère. Employée dans un supermarché, elle est la risée de ses collègues ricanant de ses rondeurs. Ils décident de parier avec la complicité d’un jeune sot, surnommé « P’tit cul », ce dernier se devant de la séduire. Eblouissante dans ce rôle effacé, elle reçoit une mention pour son interprétation dans les festivals de Clermont-Ferrand et de Genoble en 1987. On la perd un peu de vue, même si Roger Guillot lui reste fidèle. Elle retrouve ce registre sensible dans « Les demoiselles du 12 », où elle joue une employée des renseignements téléphoniques à Lorient. Le cinéma se l’arrache le plus souvent pour des rôles de fortes personnalités, à l’instar de Charlotte Maury-Sentier ou Franckie Pain. Elle figure souvent des personnages très réactifs, joviaux, auquel il convient de ne pas « marcher sur les pieds », sous peine de représailles vipérines, loin de son interprétation dans « La Goula ». Il faut la voir, dans le cadre d’une journée portes ouvertes, outrager la reine mère interprétée par Catherine Deneuve par son sans gêne dans « Palais royal ! » (Valérie Lemercier, 2004). Elle est aussi capable de sensualité, pour peu qu’un réalisateur ne la cantonne pas au second plan. On la retrouve dans une scène d’anthologie devant une caisse de supermarché dans « Le coût de la vie » (Philippe Le Guay, 2002) . Elle garde espoir dans l’adversité, malgré son surendettement. Pour la rééducation de son fils, elle se dit même prêt à tout, comme préparer des gâteaux ou même se prostituer… On la retrouve souvent dans des comédies, en contrôleuse SNCF suspicieuse dans « Les vacances de Mr. Bean », en aristocrate dégénérée dans « Les Aristo », ou en cuisinière joviale dans « Nos jours heureux ». Elle est remarquable dans « Deux vies plus une » (2006), beau film d’Idit Cébula, en femme de ménage d’une école maternelle et amatrice de potins. Elle jubile quand elle se retrouve au milieu d’une dispute homérique entre Emmanuelle Devos et Yvon Back, se dépêchant de s’isoler pour mieux dissimuler sa joie. Dans « Il y a longtemps que je t’aime » (2007), elle est une conseillère de réinsertion, soucieuse de bien faire, mais qui malgré sa bonne volonté va avoir du mal à attirer la sympathie du personnage joué par Kristin Scott Thomas, trop longtemps muré dans la souffrance. Elle est une femme médecin bornée qui par son trop grand respect du règlement participe au scandale du sang contaminé dans le téléfilm « Sa raison d’être ». Elle est attendrissante, en mère de famille chaleureuse réfugiée dans la cuisine pendant que sa fille organise une fête chez elle dans « Tellement proches » (2008). Elle sympathise et réconforte avec chaleur Vincent Elbaz, qui se sent mal à l’aise au milieu de plus jeunes. Elle est aussi très drôle en candidate à perpétuité au régime soumise à l’autorité de Clémentine Célarié dans « Victor » (2008). Elle personnifie la française moyenne dans « La rafle » en boulangère qui s’étonne de voir des enfants avec l’étoile jaune alors « qu’ils avaient l’air si convenables ». Si elle s’amuse de les voir jouer en faisant un jeu de mots sur les « bons aryens », elle se réjouit de la rafle sans aucune retenue. Dans « Mammuth » elle est la bonne copine de Yolande Moreau, prête à tout pour l’aider à se lancer dans une équipée sans grande sagacité afin de se venger du vol de portable du personnage de Serge Pillardosse joué par Depardieu. Elles sont parfaites dans ce couple à la gouaille jubilatoire. Cette belle blonde est assurément à ranger dans la catégorie des voleuses de scènes. Souhaitons-lui de retrouver un rôle où elle puisse susciter l’émotion comme dans « La Goula », car il est évident qu’actuellement on n’exploite pas toujours toutes les facettes de son talent et son grand charme.

Avec Hélène Vincent et Anne Brochet dans « Les irréductibles »

Filmographie : 1986  La Goula (Roger Guillot, CM) – 1988  Prisonnières (Charlotte Silvera) – Je j’ai dans la peau (Jean-Pierre Thorn) – 1989  La clé n’est pas dans le pot de géranium (Manuela Gourary, CM) – 1990  Un type bien (Laurent Bénégui) – 1992  La joie de vivre (Roger Guillot) – 1998  Superlove (Jean-Claude Janer) – Vénus beauté (institut) (Tonie Marshall) – 15 août (Patrick Alessandrin) – Mon père, ma mère, mes frères et mes sœurs (Charlotte de Turckheim) – 1999  Les petits souliers (Olivier Nakache, CM) – En vacances (Yves Hanchar) – Total western (Éric Rochant) – 2000 Les filles du 12 (Pascale Breton, CM) – Reines d’un jour (Marion Vernoux) – 2001  Ma caméra et moi (Christophe Loizillon) – 2002  La patience d’une mère (Dodine Herry-Grimaldi, CM) – Varsovie-Paris (Idit Cebula, CM) – Le coût de la vie (Philippe Le Guay) – Chouchou (Merzak Allouache) – Moi César, 10 ans 1/2,  1m 39 (Richard Berry) – Mauvais esprit (Patrick Alessandrin) – 2003  Ces jours heureux (Olivier Nakache, CM) – La confiance règne (Étienne Chatiliez) – Illumination (Pascale Breton) – 2004   Le petit chevalier (Sami Lorentz, CM) – Palais royal ! (Valérie Lemercier) – 2005  Je préfère qu’on reste amis… (Éric Tolédano) – Les irréductibles (Renaud Bertrand) – Dikkenek (Olivier Van Hoofstadt) –  Nos jours heureux (Olivier Nakache & Éric Toledano) – Les Aristos (Charlotte de Turckheim) – 2006  Ma place au soleil (Éric de Montalier) – Mr. Bean’s hollyday (Les vacances de Mr. Bean (Steve Bendelack) – Deux vies… plus une (Idit Cébula) – 2007  Il y a longtemps que je t’aime (Philippe Claudel) – Louise Michel (Benoît Delépine & Gustave Kervern) – 2008  Tellement proches (Éric Toledano & Olivier Nakache) – Victor (Thomas Gilou) – 2009  La rafle (Roselyne Bosch) – Mammuth (Benoît Delépine & Gustave Kervern) – En vacances (Yves Hanchar) – 2010  Il reste du jambon ? (Anne Depétrini, rôle coupé au montage) – Ni à vendre ni à louer (Pascal Rabaté) –  Case départ (Lionel Steketee, Fabrice Eboué & Thomas Ngijol) – 2011 Parlez moi de vous (Pierre Pinaud) – Mince alors ! (Charlotte de Turkheim) – Upgrade (Titre TV : Adieu Paris) (Franziska Buch) – 2012  La vraie vie des profs (Emmanuel Klotz et Albert Pereira Lazaro) – 2014  Chic ! (Jérôme Cornuau) – Le talent de mes amis (Jérôme Cornuau) – Qui c’est les plus forts ? (Charlotte de Turckheim) – 2015  La folle histoire de Max et Léon (Jonathan Barré) – Fleur de tonnerre (Stéphanie Pillonca-Kervern) – 2016  Arborg (Antoine Delelis, CM) – 2017  La deuxième étoile (Lucien Jean-Baptiste) – Un regard dans la nuit (Christophe Gand, CM) – Artem silendi (Franck Youch, CM) – Guy (Alex Lutz) – L’école est finie (Anne Depétrini).

Télévision : 1988  Drôles d’histoires / Mésaventures : Amour de vacances (Philippe Gallardi, CM) – 1988  Palace (Jean-Michel Ribes) – Piazza Navona : La vacanza (Roger Guillot) – 1990  Un destin cannibale (Roger Guillot) – Nouvelles de Marcel Aymé : Les bottes de sept lieues (Hervé Baslé) – 1991  Le décaméron des femmes (Marlène Bertin, captation) – 1993  Maigret se défend (Andrzej Kostenko) – 1994  Un été à l’envers (Roger Guillot) – 1997  La vie comme un dimanche (Roger Guillot) – 1998  L’échapée (Roger Guillot) – 2000  Un flic nommé Lecoeur : Sugar baby (Alain Tasma) – Avocats & Associés : Tractations (Denis Amar) – Les petites mains (Lou Jeunet) – 2001  Angelina (Claude d’Anna) –  2003  Blague à part : Bon sang de merde (Pascal Chaumeil, CM) – 2004  Knock ou le triomphe de la médecine (Laurent Preyale, captation) – 2005  Engrenages (Philippe Triboit, saison 1) – Vénus & Apollon : Soin défraîchi (Olivier Guignard) – 2006  La reine Sylvie (Renaud Bertrand) – La volière aux enfants (Olivier Guignard) – Chez Maupassant : Toine (Jacques Santamaria) – 2007  Sa raison d’être (Renaud Bertrand) – 2009  Le juge est une femme : Sous X (Denis Amar) – Maison close (Mabrouk El Mechri, série TV) – 2012  Comme un air d’autoroute (Franck Lebon) – 2013  Maison close (Mabrouk El Mechri et Jérôme Cornuau, saison 2) – 2014  Mongeville : Mortelle mélodie (Bruno Garcia) – Merci pour tout Charles (Ernesto Onà) – La trouvaille de Juliette (Jérôme Navarro) – 2015  La petite histoire de France (Jonathan Barré, mini-série) – 2016/2017  Scènes de ménage – 2017  Lebowitz contre Lebowitz : La raison du plus fort (Christophe Barraud) – Meurtres à… : Meurtres dans les Landes (Jean-Marc Thérin) – Nox (Mabrouk El Mechri, mini-série) – Myster Mocky présente : Modus operandi (Jean-Pierre Mocky, CM). 

Fragments d’un dictionnaire amoureux : Deborah Kerr

 

Annonce de la mort de Deborah Kerr le 16 octobre dernier dans le Suffolk – Est de l’Angleterre -, elle souffrait de la maladie de Parkinson. Cette comédienne d’une grande distinction, est née à Helensburg, en Ecosse, le 30 septembre 1921. Elle s’inscrit en 1937 à la Sadler’s Wells Ballet, comme danseuse. Elle joue ensuite de petits rôles sur la scène. Michael Powell avait aimé cette comédienne à ses début en Angleterre, mais il s’était marié avec une autre Femme Frankie. Il évoque avec émotion sa rupture avec elle, dans son livre « Million dollar movie » : « Une moitié de moi-même, une partie de Deborah, avait été écorchée, débitée, comme une viande sanglante mise à l’étal du marché hollywoodien… ».  Il devait la retrouver pour le « Colonel Blimp » (1943), où elle joue trois rôles différents, elle remplaça Wendy Hiller alors enceinte, et le superbe « Narcisse noir », en 1946, où elle incarnait une religieuse vivant dans une communauté dans les contreforts de l’Himalaya. La Metro Goldwyn-Mayer l’engage en 1947, pour des rôles de Ladies, le plus souvent. Elle fit un parcours exemplaires, mais si elle fut nommée pour l’Oscar de la meilleure actrice à six reprises – « Edward, mon fils », « Tant qu’il y aura des hommes », « Le roi et moi », « Dieu seul le sait », « Tables séparées », et « Horizons sans frontière », elle ne le reçu jamais. La noblesse de son port naturel la prédispose à jouer dans des films historiques de prestiges. Elle tourne avec Fred Zinneman où elle a une scène torride au bord d’une plage avec Burt Lancaster, Vincente Minnelli dans « Thé et sympathie » (1956) , dans le rôle d’une femme mariée séduite par un jeune homme, Otto Preminger dans « Bonjour tristesse » (1957), adaptation de l’œuvre de Françoise Sagan, où elle séduit David Niven, au grand désarroi de la fille de ce dernier jouée par Jean Seberg. Elle rayonne face à Cary Grant, dans « Elle et lui » (1957), mélo radieux dans le décors de l’Empire State Building, remake abouti de Leo MacCarey de son propre film joué en 1938 avec Irene Dunne et Charles Boyer de 1938. Son interprétation sensible de gouvernante dans le magnifique « Les innocents » (1961) de Jack Clayton, participe à la réussite du film adapté de l’œuvre d’Henry James.  John Huston fit voler son image en éclats, avec le jubilatoire « Dieu seul le sait » (1957), où elle joue une nonne échouée dans une île du Pacifique, avec un séduisant marin cabochard – génial Robert Mitchum -, jouant à la déstabiliser en blasphémant. Elle retrouve Huston dans « La nuit de l’Iguane » 1964), en femme dans l’errance, dans l’un des meilleurs moments de l’inégal « Casino royale » (1967), en jouant aux côtés de David Niven en incarnant une espionne écossaise portée sur la boisson, entourée de superbes créatures. Dans l’un des meilleurs films d’Elia Kazan, « L’arrangement » (1969), elle est éblouissante en femme meurtrie ne comprenant pas le comportement de son mari après un accident – Kirk Douglas dans l’un de ses plus grands rôles -, et qui tente de sauver son couple, avant de le faire hospitaliser dans un hôpital psychiatrique, ne supportant plus l’idée d’un bonheur perdu. Elle s’éloigne ensuite des plateaux, pour ne revenir que dans les années 80, le plus souvent dans des téléfilms. Elle était l’épouse de l’écrivain Peter Viertel depuis 1960, et vivait surtout en Suisse. Un parcours exemplaire, pour cette comédienne charmante, jouant avec une image sophistiquée, pour mieux laisser poindre l’émotion.

Bibliographie : « Stars » N°2 (Grand Angle absl, 1988); « 30 ans de cinéma britannique » de Raymond Lefevre & Roland Lacourbe (Éditions Cinéma 76).

Filmographie : 1940  Contraband / Blackout (Espionne à bord) (Michael Powell, rôle coupé au montage) – 1941 Major Barbara (Id) (Gabriel Pascal, Harold French & David Lean) – Love on the dole (Belgique : Les naufragés de la vie) (John Baxter) – Penn of Pennsylvania (Lance Comfort) – Hatter’s castle (Le chapelier et son château) (Lance Comfort)- 1942  The day will dawn / USA : The avengers (La revanche ou Riposte à Narvik) (Harold French) –  1943  The live and death of colonel Blimp / The adventures of Colonel  Blimp(Colonel  Blimp) (Michael Powell & Emeric Pressburger) – 1945  Perfect strangers / Vacation from marriage (Entracte au mariage) (Alexander Korda) – 1946  I see a dark stranger (L’étrange aventurière / En Belgique : Le carnet  secret) (Frank Launder) – The black narcissus (Le narcisse noir / Belgique : Ames en détresse) (Michael Powell & Emeric Pressburger) – 1947  The hucksters (Marchands d’illusions) (Jack Conway) – If winter comes (Quand vient l’hiver) (Victor Saville) – 1949  Edward, my son (Edward, mon fils) (George Cukor)Please believe me (J’ai trois amours) (Norman Taurog) – 1950  King Salomon’s mines (Les mines du roi Salomon) (Andrew Marton & Compton Bennett) – 1951  Quo Vadis ? (Id) (Mervyn LeRoy) – Thunder in the East (Tonnerre sur le temple) (Charles Vidor) – 1952  Dream wife (La femme rêvée) (Sidney Sheldon) – The prisoner of Zenda (Le prisonnier de Zenda) (Richard Thorpe) –  1953  Young Bess (La reine vierge) (George Sidney) – Julius Caesar (Jules César) (Joseph L. Mankiewicz) – 1954  From here to eternity (Tant qu’il y aura des hommes) (Fred Zinnemann) – The end of the affair (Vivre un grand amour) (Edward Dmytryk) – 1955  The pround and profane (Un magnifique salaud) (George Seaton) – 1956  The King and I (Le roi et moi) (Walter Lang) – Tea and sympathy (Thé et sympathie) (Vincente Minnelli) – 1957  Kiss them for me (Une sacrée bordée / Embrasse-la pour moi) (Stanley Donen, voix seulement) – An affair to remember (Elle et lui) (Leo McCarey) – Heaven knows, Mr. Allison (Dieu seul le sait /  En Belgique : Heaven kows, Mr. Allison) (John Huston) – 1958  Bonjour tristesse (Id) (Otto Preminger) – Separate tables (Tables séparées) (Daniel Mann) – The journey (Le voyage) (Anatole Litvak) – 1959  Count your blessings (J’ai épousé un français) (Jean Negulesco) – Beloved infidel (Un matin comme les autres) (Henry King) – 1960  The sundowners (Horizons sans frontières) (Fred Zinnemann) – The grass is greener (Ailleurs l’herbe est plus verte) (Stanley Donen) – 1961  The naked edge (La lame nue) (Michael Anderson) – The innocents (Les innocents) (Jack Clayton) – 1962  The chalk garden (Mystère sur la falaise) (Ronald Neame) – 1963  The night of the Iguana (La nuit de l’iguane) (John Huston) – On the trail of the iguana (Ross Lowell, CM, documentaire) – 1965  Marriage on the rocks (Les inséparables / Comment marier sa femme) (Jack Donohue) – Eye of the devil / Thirteen (Le mystère des 13 / L’œil du malin) (Jack Lee Thompson) – 1966  Casino Royale (Id) (Séquences réalisées par John Huston) – 1967  Prudence and the pill (Prudence et la pilule) (Ronald Neame & Fielder Cook) – 1969  The gypsy moths(Les parachutistes arrivent) (John Frankenheimer) – The arrangement (L’arrangement) (Elia Kazan) – 1984   The Assam garden (Mary McMurray) – 1991  Preminger: Anatomy of a filmmaker (Valerie A. Robins, documentaire).  Télévision (notamment) : 1982  BB2 Playhouse : A song of Twilight (Cedric Messina) – Witness for Prosecution (Témoin à charge) (Alan Gibson) – 1984  A woman of substance (Don Sharp) – 1985  Reunion at Fairborough (Rendez-vous à Fairborough) (Herbert Wise) – 1986  Hold the dream (Accroche-toi à ton rêve) (Don Sharp).

Fragments d’un dictionnaire amoureux : Raymond Pellegrin

Annonce de la mort à Garons dans le Gard de Raymond Pellegrin, le 14 octobre dernier à l’âge de 82 ans. Ce comédien à grande prestance avait une voix fortement reconnaissable, il doubla Jean Marais dans la série des « Fantômas », pour André Hunebelle, n’ayant plus grand chose à voir avec l’œuvre initiale de Souvestre et Allain. Mais son timbre de voix, et son ironie distinguée faisait de son interprétation un personnage à part entière, venant au secours d’un personnage un tantinet inexistant. Mais il serait assez réducteur de ne voir que cette facette de son talent, et ne pas oublier qu’il était l’une des plus grandes vedettes du cinéma français dans les années 50. Il rencontre Marcel Pagnol qui en fait l’un de ses interprètes fétiches, au théâtre pour une reprise de « Topaze » en 1945 et une création « Judas » en 1955. Il lui donne le rôle de l’instituteur séduisant Jacqueline Pagnol, et raisonnant avec justesse face aux problèmes des villageois dans le mésestimé « Manon des sources » (1952). Il se partageait avec Daniel Gélin, le rôle de « Napoléon » (1954) dans le fillm de Sacha Guitry.  Gélin personnifiant Bonaparte qui sacrifie sa longue chevelure laisse à sa place à Pellegrin qui se retrouve avec autorité « Napoléonisé », idée déjà utilisée dans « Le fabuleux de Désirée Clary » – Guitry succédant à Jean-Louis Barrault -. Il reprendra ce rôle en exil à Saint-Hélène dans l’excellente « Caméra explore le temps » – œuvre disponible en DVD chez L.C.J. éditions –, relatant l’exil de l’Empereur à Saint-Hélène face à l’admirable Michel Bouquet figurant Hudson Lowe, son geôlier, et dans le médiocre « Vénus impériale » face à Gina Lollobrigida en 1962. ll était excellent en médecin cynique aux prises avec des gangsters dans « La bonne tisane » (Hervé Bromberger, 1958), réussissant à séduire Estella Blain jouant une jeune interne de nuit, tout en étant parfaitement odieux et appréciant les blagues de carabins. On le retrouve souvent dans rôles de commissaires ou de malfrats, il est même un bédouin dans le beau film de Nicholas Ray « Amère victoire » (1957). Il est impressionnant en truand marseillais dans le « Deuxième souffle » (Jean-Pierre Melville, 1966), qui « cafouille dans les cigarettes », selon une réplique de l’inspecteur Blot joué par Paul Meurisse. Pour la petite histoire, à la question de Rui Nogueira dans « Le cinéma selon Jean-Pierre Melville » (Édition Seghers, 1973), « Pourquoi avoir mis des gravures de Napoléon dans le bureau de Paul Ricci – son personnage – ? », Melville répond « Parce qu’il a joué Napoléon dans le film de Sacha Guitry. Dans le temps, j’avais fait toute une série de photographies de Pellegrin habillé en Napoléon, car j’envisageais de tourner avec lui dans le rôle de Bonaparte, « La mort du duc d’Enghien ». Sacha est venu ; et Pellegrin a eu le rôle grâce à mes photos… ». D’autres cinéastes comme Yves Boisset « Le saut de l’ange » (1971 , Pierre Grasset, « Quand la ville dort » (1975) et Daniel Duval, « Le bar du téléphone » (1980), utiliseront sa présence pour de solides polars, perpétuant cette tradition. Il a aussi beaucoup tourné en Italie, les rôles s’amenuisant de plus en plus en France, il  participe à des « poliziotteschi » dans la grande traditions des polars urbains et violents dans les années 70. citons « La peur règne sur la ville » (1976) où il figure un redoutable caïd qui s’évade de prison avec sa bande et  – « L’onorata famiglie », (1973). Fernando Di Leo, réalisateur de « Salut les pourris », l’évoquait dans un entretien avec Claude Ledû en 1988, dans un numéro de « Mad Movies », repris dans le hors-série « L’âge d’or du cinéma italien » : « …Entre lui et moi, il y avait évidemment l’ombre de [Jean-Pierre] Melville. Mais Pellegrin est un professionnel. Attentif à tout et surtout peu enclin à la patience. Il adore travailler en Italie parce que tout va vite et sur « Salut les pourris », ça allait très vite. C’est ma méthode. Cette vitesse me permet de gagner de l’authenticité. Avec quelqu’un comme Pellegrin, il n’y a pas 50 prises à faire : il est immédiatement bon. Dans ce plan au tout début du film, il est seul face à la caméra pendant que ses hommes liquident des complices à l’intérieur du hangar. Il fume, il n’a pratiquement rien à faire. Et pourtant, en un instant, il fait passer l’incertitude, le dégoût, la lassitude, le cynisme ». Dans les années 90, il participe à une série en Italie avec Bud Spencer « Big man ». En France, il avait un rôle récurrent de policier, le commissaire Rocca, mais la série n’avait pas eu le succès d’un « Navarro ». On le revit une dernière fois dans « Notes sur le rire » – tourné en 1999, mais diffusé qu’en 2002 sur France 3 -, hommage à l’œuvre de Marcel Pagnol, il est un proviseur à la retraite aux côtés deThomas Jouannet en jeune instituteur anticonformiste. La boucle est bouclée, il devait rendre hommage à Pagnol il y a peu, avec chaleur dans le documentaire « Pagnol et compagnie ». Sa seconde femme – la première était Dora Doll – la comédienne Giselle Pascale, est morte en février dernier et dont il fut le partenaire dans « Le feu sur la peau » (1954), « Marchande d’illusions » (1954), « Ca n’arrive qu’aux vivants » (1958), « Un cas de conscience » 1968) et « La mort des capucines » (1971) (TV). Leur fille Pascale est également comédienne. A lire le bel hommage d’Yvan Foucart pour le site des Gens du cinéma.  

 

 

 

 

 

Raymond Pellegrin et Giselle Pascal, le 8 septembre 1955 à Paris

Filmographie : 1941  Six petites filles en blanc (Yvan Noé) – 1945  Marie la Misère (Jacques de Baroncelli) – Naïs (Raymond Leboursier et Marcel Pagnol) – Jéricho (Henri Calef) – 1946  La femme en rouge (Louis Cuny) – 1947  Le diamant de cent sous (Jacques Daniel-Norman) – Un flic (Maurice de Canonge) – 1950  Le clochard milliardaire (Léopold Gomez) – Coupable ? (Yvan Noé) – 1951  Le banquet des fraudeurs (Henri Storck) – Trois femmes, [épisode : « Mouche »] (André Michel) – Le bouquet de Saint Jean (inachevé) – 1952  Le témoin de minuit (Dimitri Kirsanoff) – Nous sommes tous des assassins (André Cayatte) – Manon des sources (Marcel Pagnol.) – Le fruit défendu (Henri Verneuil) – 1953  Les compagnes de la nuit (Ralph Habib) – Le grand jeu (Robert Siodmak) – La rage au corps (Ralph Habib) – 1954  Les intrigantes (Henri Decoin) – La Romana (La belle romaine) (Luigi Zampa) – Le feu dans la peau (Marcel Blistène) – Marchandes d’illusions (Raoul André) – Napoléon (Sacha Guitry) – Les impures (Pierre Chevalier) – 1955  Les Le crâneur (Dimitri Kirsanoff) – Chantage (Guy Lefranc) – La lumière d’en face (Georges Lacombe) – 1956  La loi des rues (Ralph Habib) – Le feu aux poudres (Henri Decoin) –  Jusqu’au dernier (Pierre Billon) – Vacances explosives (Christian Stengel) –  1957  Bitter Victory (Amère victoire) – La bonne tisane (Hervé Bromberger) – Mimi Pinson (Robert Darène) – 1958  Ça n’arrive qu’aux vivants (Tony Saytor) – Secret professionnel (Raoul André) – 1959  El casco blanco (Casque blanc) (Pedro Balaña, Pedro Bonvehi & Tony Saytor) – 1960  Chien de pique (Yves Allégret) – L’Imprevisto (L’imprévu) (Alberto Lattuada) – 1961  A view from the Bridge (Vu du pont) (Sidney Lumet) – Horace 62 (André Versini) – Carillons sans joie (Charles Brabant) – 1962  Venere imperiale (Vénus impériale) (Jean Delannoy) – Les mystères de Paris (André Hunebelle) – 1963  La bonne soupe, (Robert Thomas) – Behold a pale Horse (Et vint le jour de la vengeance) (Fred Zinnemann) –  1964  Fantômas (André Hunebelle, voix de Fantômas) – 1964  Un soir à Tibériade (Hervé Bromberger) -Fantômas se déchaîne, (André Hunebelle, voix de Fantômas) – 1965  Furia à Bahia pour OSS 117 (André Hunebelle) – 1966  Maigret a Pigalle (Maigret à Pigalle) – Le deuxième souffle (Jean-Pierre Melville) – Brigade anti-gangs (Bernard Borderie) – Fantômas contre Scotland Yard (André Hunebelle, voix de Fantômas) – 1967  L’homme qui valait des milliards (Michel Boisrond) – 1968  Sous le signe de Monte-Cristo, d’André Hunebelle) – Quanto costa morire (Les colts brillent au soleil) (Sergio Merolle) – 1969  Un caso di conscienza / Un cas de conscience, de Gianni Grimaldi) – Beatrice Cenci  (Liens d’amour et de sang) (Lucio Fulci) – 1971  Le saut de l’ange (Yves Boisset) – L’odeur des fauves (Richard Balducci) – La part des lions (Jean Larriaga) – Les intrus (Sergio Gobbi) – Abuso di potere  (Abus de pouvoir) (Camillo Bazzoni) – 1972  Camorra  (Les tueurs à gages) (Pasquale Squitieri) – Le solitaire, d’Alain Brunet) – Un officier de police sans importance (Jean Larriaga) – Crescete e multiplicatevi (Giulio Petroni) – Le complot (René Gainville) – 1973  L’onorata famiglia – Uccidere è cosa nostra (Tonino Ricci) – I guappi (Lucia et les gouapes) (Pasquale Squitieri) – L’ambizioso (Belgique : Mourir à Naples) (Pasquale Squitieri) – Il poliziotto è marcio (Salut les pourris) (Fernando Di Leo) – Piedone lo sbirro (L’inspecteur Flatfoot) (Steno) – 1974  Jackpot, (Terence Young, inachevé) Viaggia ragazza, viaggia hai la musica (Pasquale Squitieri) – Die Antwort kennt mir der Wind (Seul le vent connaît la réponse) (Alfred Vohrer) – Change (Bernd Fischerauer) – 1975  L’uomo della strada fa giustizia (Humbert Humphrey [Umberto Lenzi]) –  Scandalo (Salvatore Samperi) – Quelli della calibro 38 (Section de choc) (Massimo Dallamano) –  Quand la ville s’éveille (Pierre Grasset) – Der Köder / Zerschossene traüme / L’appât (Peter Patzak) – 1976   Paura in città  (La peur règne sur la ville / Tireur d’élite) (Giuseppe Rosati) – Italia a mano armata (Flics en jean / Opération jaguar) (Marino Girolami) – 1977  Puttana galera ! (Gianfranco Piccioli) – Antonio Gramsci : I giorni del carcere (Lino Del Fra) – 1978  Porci con la P. 38 (Gianfranco Pagani) – Le rose et le blanc, de Robert Pansard-Besson) – 1980  Le bar du téléphone (Claude Barrois) Les uns et les autres (Claude Lelouch) (+ version TV) – 1982  Plus beau que moi, tu meurs (Philippe Clair) – Porca vacca ! (Marche au pas) (Pasquale Festa Campanile) –  1983  Ronde de nuit (Jean-Claude Missiaen) – Viva la vie ! (Claude Lelouch) –  Louisiane (Philippe de Broca) (+ version TV) – 1985  Jubiabá (Bahia de tous les saints) (Nelson Pereira dos Santos) (+ version TV) – 1988  Don Bosco (Leandro Castellani). 

 

 

 

 

Dans le « Napoléon » de Sacha Guitry (source forum d’Allociné)

 

 

 

 

  

 

Télévision : 1961  La caméra explore le temps : Le drame de Saint-Hélène (Guy Lessertisseur) – 1963  Madame Sans Gêne (Claude Barma) – 1965  Le train bleu s’arrête 13 fois : Dijon : Premier courrier (Mike Roussel) – 1966  L’écharpe (Abder Isker) – 1970  Les salauds vont en enfer (Abder Isker) – Un jardin sur la mer (Abder Isker) – 1971  La mort des capucines (Agnès Delarive) – La promessa (Alberto Negrin) – 1978  Messieurs les ronds de cuir (Daniel Ceccaldi) – Mais ne te promène pas toute nue (Jeannette Hubert) – 1979  On purge bébé (Jeannette Hubert) – Histoires de voyous : L’élégant (Gilles Grangier) – La promessa (Alberto Negrin) – 1980  Docteur Teyran (Jean Chapot) – 1981  La malle de Hambourg (Jean-Roger Cadet) – Madame Sans-Gêne (Aber Isker, captation) – Commissaire Moulin : La bavure (Claude Grinberg) – 1982  Le truqueur (Ader Isker) – Le fou du désert (Jean-Paul Trébouel) – Western di cose nostre (Pino Passalacqua) – 1983  Cinéma 16 : Venise attendra (Daniel Martineau) – 1984  I racconti del mareschiallo (Giovanni Soldati) – La bavure (Nicolas Ribowski) – Châteauvallon (Paul Planchon, Serge Friedman) – Souvenirs d’un amnésique (Philippe Laïk) –  1985  La camora (Steno) – 1986  Naso di cane ((Atillio Veraldi) – Nel gorgo del peccato (Andrea et Antonio Frazzi) – 1987  L’ombra nera del Vesuvio (Steno) – La garçonne (Étienne Périer) – 1988  Jeanne d’Arc, le pouvoir de l’innocence (Pierre Badel) – Il professore – Fanciulla che ride (Steno) – Il professore – 395000 dollar l’oncia (Steno) – Adorable Julia (Yves-André Hubert) – Der Liebwächter (Adolf Winkelmann) – Euréka (Frantz Peter Wirth) – 1989  Il professore – Polizza droga (Steno) – Il professere – Diva (Steno) –Il professore – Boomerang (Steno) –  Le triplé gagnant : Le crime de Neuilly (Claude Barrois) – Le triplé gagnant : Le dernier rendez-vous du président (Claude Grinberg) – 1990  Le triplé gagnant : Le manoir des veuves (Charles Bitsch) – Le triplé gagnant : Assassin s’il vous plaît ? (Bernard Villiot) – Les enquêtes du commissaire Maigret : Maigret à New York (Stéphane Bertin) – 1991  Le triplé gagnant : Fado pour une jeune fille (Bruno Gantillon) – Le triplé gagnant : L’affaire d’Hauterive (Bernard Villiot) – 1992  Le triplé gagnant : La mort du petit chat (Boramy Tioulong) – Le triplé gagnant : Le grand chêne (Jean-Pierre Prévost) – 1993  Rocca : Les dératiseurs (Bernard Dumont) – Rocca : Retour de flammes (Paul Planchon) – 1994  Rocca : Mortels rendez-vous (Paul Planchon) – 1995  Rocca : Coup de cœur (Paul Planchon) – 1999  Notes sur le rire (Daniel Losset) – 2005  Pagnol et compagnie (Alain Ferrari, documentaire).