Annonce de la mort du cinéaste américain Delbert Mann, des suites d’une pneumonie à l’hôpital de Los Angeles. Il connaît une consécration avec « Marty », pour lequel il reçoit l’oscar du meilleur réalisateur. Le rôle titre révèle un Ernest Borgnigne, inattendu en garçon boucher au physique ingrat qui finit par trouver l’amour en rencontrant une jeune institutrice. Il avait déjà en 1953, adapté cette œuvre de Paddy Chayersky, pour la télévision, avec Rod Steiger. Suivent plusieurs adaptations d’œuvres théâtrales, « Désirs sous les ormes » (1958) , d’après d’Eugene O’Neill avec Sophia Loren et Anthony Perkins, « Tables séparées », mélodrame adapté d’après Terence Ratigan, à la distribution brillante, Rita Hayworth, Deborah Kerr, Burt Lancaster et David Niven, « Au milieu de la nuit », d’après Paddy Chayefsky, avec Kim Novak et Frederic March.. Il signe régulièrement des comédies avec notamment « Un pyjama pour deux », avec Rock Hudson et Doris Day, dans le cadre des milieux de la publicité, « Un soupçon de vison » où Cary Grant est un séducteur éconduit par Doris Day, « Un si gentil petit gang », composés de domestiques cabrioleurs aidant une vieille dame ruinée, ou « La junge aux diamants », comédie d’aventure avec James Garner. Tony Curtis devient pour lui « Le héros d’Iwo Jiwa », un indien qui s’engage dans la bataille du Pacifique, auprès des troupes américaines, lors de la seconde guerre mondiale et Rock Hudson un colonel d’aviation chargé de mettre bon ordre dans une base militaire dans « Le téléphone rouge ». En 1982, il signe pour les productions Disney, l’histoire d’un dissident de l’Allemagne de l’Est, joué par John Hurt, qui cherche à s’évader en dirigeable. Ces dernières années, il se consacrait surtout à la télévision, comme avec une nouvelle adaptation d’  « À l’ouest rien de nouveau », dénonçant les affres de la guerre de 1914-1918 dans les tranchées et qui semble jouir d’une certaine réputation, et avoir été diffusé en salles en Europe ou « Les derniers jours de Patton », où Georges C. Scott reprend le rôle titre qui lui avait valu l’oscar. Il fut le président de la prestigieuse « Directors Guild of America » de 1967 à 1971. Il épousa Ann Caroline Mann en 1941, et il lui restera fidèle jusqu’à sa mort en 2001. Même s’il fut souvent décrié par la critique, il restera comme l’un des honnêtes artisans d’Hollywood.

Delbert Mann & Doris Day

Filmographie : 1955  Marty (Id) – 1957 The bachelor party (La nuit des maris) – 1958 Separate tables (Tables séparées) – Desire under the ells (Désirs sous les ormes) – 1959  Middle of the night (Au milieu de la nuit) – 1960  The dark at the top of the stairs (Ombre sur notre amour) – 1961  The outsider (Le héros d’Iwo-Jima) – Lover come back (Un pyjama pour deux) – 1962  That touch of mink (Un soupçon de vison / La belle et le milliardaire) – 1963  A gathering of Eagles (Le téléphone rouge) – 1964  Dear heart – Quick before it mels (Vite avant que ça fonde) – 1966  Mister Buddwing (Énigme à quatre inconnues) – 1967  Fitzwilly (Un si gentil petit gang) – 1968  The pink jungle (La jungle aux diamants) – 1970  Jane Eyre (Id) – 1971  Kidnapped – 1973  Interval – 1977  Tell me my name – Home to stay – 1978  Love’s dark ride – 1981  Night crossing (La nuit de l’évasion) – 1983 Brontë. Télévision : (notamment) : 1953  Paddy – 1979  All quiet on the western front (À l’ouest rien de nouveau) – 1980  To find my son – 1981  All the way home – 1982  The member of the wedding  -1983  The gift of love : A Christmas story – 1984  Love leads the way : A true story – 1985  A death in California – 1986  The last days of Patton (Les derniers jours de Patton) – The Ted Kennedy Jr. Story – 1988  April morning- 1991  Ironclads – 1992  Against her will : An incident in Baltimore – 1994  Incident in a Small town – Lily in winter.

A déplorer un mois de novembre particulièrement meurtrier pour le cinéma, avec la mort de Fernando Baldi, réalisateur très original italien – on lui doit des western à l’italienne, comme « Texas addio » (1966), avec Franco Nero et « Le justicier aveugle » (1971), avec Ringo Starr, et même un autre en relief « Western » (1982), avec Victoria Abril, de Laraine Day, héroïne du « Correspondant 17 » d’Alfred Hitchcock, le romancier Norman Mailer qui s’est essayé à la réalisation avec « Les vrais durs ne dansent pas » avec Ryan O’Neal, Isabella Rosselini et le vétéran Lawrence Tierney. Les gens du cinéma annonce aussi la mort de Robert Rollis des suites d’un cancer foudroyant, ce 12 Novembre, pour lequel j’avais fait un hommage ici même dans la rubrique Fragments d’un dictionnaire amoureux.