Jean-Hugues Anglade, source 13ème rue
Sacré Mocky, il surprend toujours. Avec un festival de vacheries d’abord, notamment pour François Berléand, qui fait partie désormais de ses têtes de turc avec Daniel Auteuil, Pierre Arditi, Philippe Torreton et André Dussollier, en se moquant de son accent marseillais dans « Faisons un rêve », pourtant excellente captation en direct de la pièce de Sacha Guitry, sur France2. Il faut donc lire son entretien avec DVD rama, un vrai festival, courant le risque de virer au rance… Le trublion initie pour 13ème rue une nouvelle série « Mister Mocky présente… d’après les nouvelles d’Alfred Hitchcock », séries d’une durée d’environ 35 mn, d’adaptations de nouvelles présentées dans la collection des livres « Alfred Hitchock présente ». Elles sont tournées à l’arrache et en HD. Il présente son sujet de manière humoristique. Il déclare en préambule vouloir en tourner un maximum, pour constituer une sorte d’abécédaire du cinéma français, en tournant même avec ceux qui ne l’aiment pas. Et la réciproque… Longtemps restée inédite pour des raisons de droits, il y avait eu une première tentative sur ce projet en 1991, avec « La méthode Barnol » avec Jean Poiret, Roland Blanche et Hubert Deschamps – décédés vite après, y a-t-il une malédiction Mocky dans la salle ? -, « La vérité qui tue » avec Jacqueline Maillan – qu’est-ce que je vous disais… – et « Dis-mois qui tu hais » avec Daniel Prévost – bien vivant heureusement -. Ces trois opus que je n’ai pas vu hélas furent diffusés cette année sur 13ème rue, il semble désormais avoir l’accord de Patricia Hitchcock, ayant-droits officielle de l’œuvre de son père. Grâce à mon nouvelle offre Numéricable, j’ai enfin accès à cette chaîne. Pour combien de temps car le décodeur facétieux me coupe le son chaque fois que je zappe et me présente un écran noir pour France 2, France 3 et Arte, ils n’aiment visiblement pas le service public, en prime. Je vais écrire à Fort Boyard, pour leur donner une idée d’épreuve pour le père Fourras, regarder la télé avec Numéricable !, le feuilleton continue avec des appels qui n’aboutissent à rien…
Jean-Pierre Clami, debout au centre
Cette série se présente plutôt bien, avec cet épisode « Le diable en embuscade », avec Jean-Hugues Anglade en professeur d’histoire médiévale, solitaire et fasciné par les blondes. On retrouve également Bruno Putzulu, en professeur féru de psychologie, une improbable paire de lunettes sur le nez. Il s’entoure comme d’habitude de ses comédiens fétiches, soit Patricia Barzyk, Nadia Vasil en vieille fille titillée par des histoires de meurtres, Jean-Pierre Clami en commissaire difforme, Noël Simsolo en vénérable professeur, ce dernier ayant intégré le bestiaire Mocky depuis peu. C’est visiblement tourné comme d’habitude à toute berzingue, mais son univers est bien présent et l’ensemble fonctionne plutôt. Mocky tente ici de retrouver l’esprit de l’un de ses meilleurs films, « L’ibis rouge ». Il essaie d’installer une une ambiance anglo-saxonne, avec son cortège désué de professeurs dormants à demeure dans une petite université. Une simple pancarte plantée dans un parc notifiée « Internat », lui suffit pour dresser le décor. Le final est assez rocambolesque, mais le tout ne manque pas de charme, et Vladimir Cosma pour la musique est ici pour une fois assez inspiré. Ca nous console un peu, nous pauvres provinciaux, car son « 13 French street » avec Thierry Frémont, Bruno Solo, Tom Novembre, Nancy Tate et l’indispensable Dominique Zardi, qui vient de publier son livre de souvenirs « Le comédien fétiche du cinéma », semble être mal distribué en dehors de Paris. A suivre avec d’autres épisodes avec Claude Brasseur et Didier Bourdon notamment…
Le diable en embuscade, d’aprè C. Gilford, écrit et réalisé par Jean-Pierre Mocky; Int : Jean-Hugues Anglade (Hervé), Bruno Putzulu (Jules), Marie Hennerez, Noël Simsolo, Patricia Barzyk, Nadine Vassil [Nadia Vasil], Jean-Pierre Clami (Le commissaire). Musique : Vladimir Cosma. Chef opérateur : Jean-Paul Sergent. Assistant caméra : Michel Gallois, Assistants réalisateur : Vincent Harter, Michel Cosma. Maquillage : Audrey Ursule. Electro : Pascal Rosé, machiniste : Alain Dahan. Montage : Michel Cosma, Jean-Pierre Mocky. Son : Bruno Auzet, Fred Dabo. Mixage : Charles Van Der Rist.