
Annonce de la mort d’Alida Valli. Cette fille, née en 1921 du baron autrichien Gino Von Altenburger, ancien professeur de philosophie à l’université de Varsovie. Inscrite au centre expérimental de la Cinématographie crée par Mussolini. Elle passe un contrat en 1936 avec Italciné, pour quelques films à la mode des “téléfoni bianchi”, mélodrames à la mode en Italie, notamment avec “le roi du mélo” Raffaello Matzrazzo. Cette fille du baron autrichien Gino Von Altenburger, ancien professeur de philosophie à l’université de Varsovie. Elle épouse en 1944, le compositeur Oscar de Mejo, avec lequel elle eut un fils, Carlos, comédien également. Elle s’éloigne de l’idéologie fasciste, en participant au film “We the living” composé en deux parties “”Noi vivi” et “Addio Kira” en 1944. Elle finit par céder aux propositions de David O. Selznik, en participant au dernier film d’Alfred Hitchcock sous le contrat de ce magnat exigent. Le grand réalisateur enfin libéré de ce joug étouffant, arrive à imposer sa marque avec le “Procès Paradine” (1947), où Alida Valli compose une suspecte de meurtre à la fois sensuelle et énigmatique. Elle est éblouissante alors que son partenaire Gregory Peck est assez improbable il faut bien le dire, en avocat anglais grisonnant, qui tombe amoureux de la belle, et finit par perdre sa clairvoyance. Son autre partenaire Charles Laughton, qui livrait une superbe composition de juge cynique, ” la désignait comme un “stradivarius dans un bas nylon”, comme le rappelait “Ciné-Revue”. Sa participation au mythique “Troisième homme”, grand classique de Carol Reed, parachève de lui donner une opportunité d’une carrière internationale guidée par un grand éclectisme. Elle trouve sans doute son plus beau rôle dans le sublime “Senso” de Luchino Visconti, face à Farley Granger en 1954, dans le rôle de la comtesse Livia Serpieri, en femme jalouse et mortifiée par un amour trop intense. Elle est aussi la maîtresse d’un homme assassiné par un fasciste dans “La stratégie de l’araignée” chez Bernardo Bertolucci, en 1969, rediffusé il y a peu au “Cinéma de minuit” sur France 3 – elle devait le retrouver dans “La luna” et “1900” , une femme abandonnée dans “Le cri” (Michelangelo Antonioni, 1957), la mère soupçonnée par son fils d’avoir tué son père dans le méconnu “Ophélia” (Claude Chabrol, 1961), elle est Mérope dans “Œdipe roi” chez Pasolini en 1967. On se souvient aussi de sa composition sensible dans “Une aussi longue absence” (Henri Colpi, 1960), où elle retrouvait avec grand émotion Georges Wilson, son ancien amour perdu devenu amnésique. Autre prestation mémorable en France dans le chef d’œuvre de Georges Franju, “Les yeux sans visage”, elle était l’étonnante assistante du docteur Genessier, campé par un magistral Pierre Brasseur. Elle devait d’ailleurs souvent participer à des films d’horreurs ou fantastique jusqu’à “La semena santa”, film assez laborieux, sorti en 2002 en France, où elle était parfaite en vieille dame indigne, elle conservait une forte présence, mais dans ce rôle furtif. Il est vrai que même dans des films mineurs comme dans cette comédie d’humour noir “À notre regrettable époux” face à Jacques Dufilho et Jacqueline Maillan, elle arrivait toujours à tirer son épingle du jeu. On se souvient aussi de sa composition de professeur de danse revêche, claquant des talons et terrifiant les élèves danseurs dans “Suspiria”, l’un des meilleurs films du réalisateur Italien Dario Argento. Elle avait également eu une grande carrière au théâtre à son actif. Elle est morte le matin du 22 avril 2006, et gardera toujours une place particulière dans le cœur des cinéphiles, par son subtil mélange de grâce et d’autorité, tout en gardant une grande fidélité à un cinéma contestataire. Elle avait reçu en 1997, un Lion d’or d’honneur au festival de Venise, pour l’ensemble de sa carrière. A son sujet on peut retrouver un excellent site alidavalli.net, dont des pages sont disponibles en français.
Bibliographie “Dizionario del cinema italiano – Le attrici” par Enrico Lancia et Roberto Poppi, (Gremese Editore)
Filmographie :
1934 Il cappello a tre punte (Le tricorne) (Mario Camerini) – 1936 I due sergenti (Les deux sergents) (Enrico Guazzoni) – L’utima nemica (Umberto Barbaro) – Sono stato io ! (Raffaello Matarazzo) – 1937 Il feroce saladino (Le féroce Saladin) (Mario Bonnard) – 1938 Mille lire al mese (Mille lires par mois) (Max Neufeld) – Ma l’amore mio non muore (Giuseppe Amato) – L’ha fatto una signora (Mario Mattoli) – 1939 La casa del peccato (La maison du péché) (Max Neufeld) – Ballo al castello (Bal au château) (Max Neufeld) – Assenza ingiustificata (Absence injustifiée) (Max Neufeld) – Taverna rossa (Max Neufeld) – La prima donna che passa (Max Neufeld) – La prima donna che passa (Max Neufeld) – 1940 Oltre l’amore (Plus fort que l’amour) (Carmine Gallone) – Manon Lescaut (Carmine Gallone) – Luce nelle tenebre (Lumière dans les ténèbres) (Mario Mattoli) – Piccolo mondo antico (Le mariage de minuit) (Mario Soldati) – 1941 L’amante segreta / Troppo bella (L’amant secret) (Carmine Gallone) – Catene invisibili (Chaînes invisibles) (Mario Mattoli) – Ore 9 lezione di chimica (Leçon de chimie à neuf heures / Scandale au pensionnat) (Mario Mattoli) – 1942 Noi vivi / Addio Kira ! (We the living) (Goffredo Alessandrini) – Strasera niente di nuova (Ce soir, rien de nouveau) (Mario Mattoli) – Le due orfanelle (Les deux orphelines) (Carmine Gallone) – 1943 Pagliacci / Bajazzo / I pagliacci (Tragique destin) (Giuseppe Fatigati) – Apparizione (Apparition) (Jean de Limur) – Circo equestre za-bum [épisode « Il postino »] (Mario Mattoli) – 1944 T’amerò sempre (Je t’aimerai toujours) (Mario Camerini) – La vita ricomincia (La vie recommence) (Mario Soldati) – 1945 Il canto della vita (Le chant de la vie) (Carmine Gallone) – 1946 Eugenia Grandet (Eugènie Grandet) (Mario Soldati) – 1947 The Paradine case (Le procès Paradine) (Alfred Hitchcock) – 1948 The miracle of the bells (Le miracle des cloches) (Irving Pichel) – 1949 The third man (Le troisième homme) (Carol Reed) – Walk softly, stranger (L’étranger dans la cité ) (Robert Stevenson) – 1950 The white tower (La tour blanche) (Ted Tetzlaff) – Les miracles n’ont lieu qu’une fois (Yves Allégret) – 1951 L’ultimo incontro (Dernier rendez-vous (Gianni Franciolini) – El tirano de Toledo / Gli amanti di Toledo/ Lovers of Toledo (Les amants de Tolède) (Henri Decoin & Fernando Palacios) – 1952 La mano dello straniero (Rapt à Venise) (Mario Soldati) – Il mondo le condanna (Les anges déchus) (Gianni Franciolini) – 1953 C’era una volta Angelo Mosco (Giorgio Walter Chili) – Siamo donne (Nous les femmes) [épisode « Alida Valli »] (Gianni Franciolini) – 1954 Senso (Luchino Visconti) – 1955 Il grido (Le cri (Michelangelo Antonioni) – 1956 Barrage contre le Pacifique (René Clément) – L’amore più bello / L’uomo dai calzoni corti / Tal vez mañana (Glauco Pellegrini) – 1957 Les bijoutiers du clair de lune (Roger Vadim) – La grande strada azzura / Die große blaue straße (Un dénommé Squarcio) (Gillo Pontecorvo) – 1959 Les yeux sans visage (Georges Franju) – Signé Arsène Lupin (Yves Robert) – Le dialogue des carmélites (Raymond Leopold Bruckberger & Philippe Agostini) – Il peccato degli anni verdi / L’assegno (Leopoldo Trieste) – 1960 Le gigolo (Jacques Deray) – Une aussi longue absence (Henri Colpi) – Treno di natale (Raffaello Matarazzo) – 1961 La fille du torrent (Hans Herwig) – The happy thieves (Les joyeux voleurs) (Georges Marshall) – Ophélia (Claude Chabrol) – 1962 Il disordine (Le désordre) (Franco Brusati) – The Castillan / El valle de las espadas / Valley of the swords) (Le Castillan / La vallée des épées) (Javier Setó ) – Homenaje al la hora de la siesta (Quatre femmes pour un héros) (Leopoldo Torre Nilsson) – Al otro lado de la ciudad (Alfonso Balcázar) – 1963 El hombre de papel (Ismael Rodríguez) – L’autre femme (François Villiers) – 1964 Umorismo in nero (Humour noir) [épisode « “La cornacchia” / “La corneille”] (Giancarlo Zagni) – The getaway face ( Barry Marshall) – 1967 Edipo re (Œdipe roi) (Pier Paolo Pasolini) – 1968 Amore in tutte le sue espressioni (réalisation seulement, documentaire) – 1969 La strategia del ragno (La stratégie de l’araignée) (Bernardo Bertolucci) – Concerto per pistola solista (Michele Lupo) – 1969 Le champignon (Marc Simenon) – 1971 L’occhio nelle labirinto (Mario Caiano) – La prima notte di quiete (Le professeur) (Valerio Zurlini) – La casa dell’esorcismo / The devil and the dead / The devil in the house of exorcism / El diavolo se lleva a los muestros / Il diavolo e i morti (La maison de l’exorcisme / Lisa et le diable) (Mario Bava) – Diaro di un italiano (Sergio Capogna) 1973 No es nada, mamá, sólo un juego (Vidéo : Le pervers) (José Maria Forqué ) – 1974 La chair de l’orchidée (Patrice Chéreau) – L’antecristo (L’Antéchrist / Le baiser de Satan) (Alberto de Martino) – La grande trouille / Tendre dracuma (Pierre Grunstein) – Ce cher Victor (Robin Davis) – 1974/75 Novecento (1900) (Bernardo Bertolucci) – 1975 Bertolucci secondo il cinema (Gianni Amelio, documentaire) – Il caso Raoul ( Maurizio Ponzi) – 1976 Le jeu du solitaire (Jean-François Adam) – The Cassandra crossing (Le pont de Cassandra) (George Pan Cosmatos) – Suspiria (Id) (Dario Argento) – 1977 Un cuore semplice (Giorgio Ferrara) – Porco mondo (Sergio Bergonzelli) – Berlinguer, ti voglio bene de Giuseppe Bertolucci) – Zoo zéro (Alain Fleischer) – 1978 Suor omicidi (Giulio Berruti) – Indagine su un delitto perfetto / The perfect crime (Giuseppe Rosati) – 1979 La luna (Id) (Bernardo Bertolucci) – Aquella casa en las afueras (Eugenio Martín) – Inferno (Id) (Dario Argento) – 1980 Oggetti smarriti (Giuseppe Bertolucci) – Une saison de paix à Paris / Sezona mira u Pariju) (Petrag Golubovic) – 1981 La caduta degli angeli ribelli (Marco Tullio Giordana) – Aspern (Eduardo de Gregorio) – 1982 Sogni mostruosamente proibiti (Neri Parenti) – 1984 Segreti, segreti (Giuseppe Bertolucci) – 1985 Hitchcock : Il brivido del genio / The thrilll of genius ( Francesco Bortolini & Claudio Masenda) – 1986 Le jupon rouge (Geneviève Lefebvre) – 1987 À notre regrettable époux (Serge Korber) – 1990 Zitti e Mosca (Alessandro Benvenuti) – 1991 La bocca (Luca Verdone & Mara Bronzoni) – 1992 Il lungo silenzio (Margarethe von Troffa) – Bugie rosso (Pierfrancesco Campanella) – 1993 Fatal frames / Fotogrammi mortali (Al Festa) – A mounth by the lake (Romance sur le lac) (John Irving) – 1998 Il dolce rumore della vita (Giuseppe Bertolucci) – L’amore probabilmente (L’amour probablement) (Giuseppe Bertolucci) – 2001 Semana Santa (Id) (Pepe Danquart).







Vision ce jour de “T’es folle ou quoi ?”, un film de 1981, le seul bide d’Aldo Maccione, et grand sommet du nanar ! Une sous-préfète aux champs…, ou une commissaire de la république adjointe, c’est comme vous voulez ! C’est Nicole Calfan, en short ça fait son petit effet… Elle est crédible en femme venant de l’E.N.A., une sorte de près-Ségolène, quoi…, son charme est le gros atout du film. Elle vole une souche d’arbre avec sa mère, une antiquaire à l’accent pied noir – Marthe Villalonga, s’auto caricaturant d’une manière éhontée -. Le propriétaire des lieux, un plombier libidineux, joué par Popeck, s’auto caricaturant d’une manière éhontée, s’insurge, il les traite de “bichonnes”. Nicole et Marthe arrivent à la préfecture, sous les invectives de la gardienne, dont le mari, “son Albert”, est parti avec la coiffeuse – Jackie Sardou, la femme la plus vulgaire du cinéma français, avec Nadine Tallier bien sûr, s’auto-caricaturant d’une manière éhontée -. Popeck, lui est en colère mais comme il est bas du front – l’umpiste Steevy Boulay c’est Pierre-Gilles de Gennes en comparaison -, notre sous-préfète l’embrouille en lui parlant de “prérogatives”. Dialogue : Popeck : “Vous connaissez Prérogative” – Un quidam : “Non, je ne suis pas d’ici”, Popeck : “encore un immigré !”. La Villalonga louche sur la pendule d’époque et qui fait ding ding, Nicole descend la rampe des lieux, pour atterrir sur les bras d’un certain Lombardi – Aldo Maccione -. Mais le Aldo bien que galant reste de marbre il est homosexuel et directeur de l’information de la station régionale. L’animateur TV du crû, un certain Jean-François… Sevran (sic), journaliste introverti – Fabrice Luchini, quel parcours d’Eric Rohmer à “Emmanuelle 4” ! -, reçoit Darry Cowl qui joue le rôle de Darry Cowl, en s’auto caricaturant d’une manière éhontée. Sevran bredouille pire que le Cowl, et se triture la mèche nerveusement. Les pauvres semblent improviser avec difficultés, mettent le feu dans le cendrier – heureuse époque où l’on pouvait fumer sur un plateau de télévision. Darry veut partir – il a du bricolage à faire -, Luchini pérore un peu perdu ses notes perdues, trouve que le Cowl, est “l’incarnation d’un message” (Lequel ?), lequel en représailles, lui fait tourner le dos à la caméra et lui déclare qu’un certain “pacte charnel se dégage de lui, alors qu’il n’a aucun charme particulier” ! C’est le carnage même pour une télé locale, pensez en 1981, “Direct 8”, n’existait même pas… Pour sauver les meubles Catherine Lachens, une nymphomane à motocyclette – s’auto caricaturant d’une manière éhontée -, présente la météo, comme s’il elle évoquait les fruits gourmands de la pub bien connue. Lombardi vitupère c’est normal, il vit en concubinage avec Sevran – Jean-François -. Mais ils vivent dans la clandestinité, c’est normal car Popeck est le voisin. Maccione, qui est mélomane cherche du calme, alors que Popeck pot de colle, déclare qu’il aime Schumann, “celui qu’il est mort”, à ne pas confondre avec Mort –Schuman – “celui qu’il est vivant”, bon d’accord désormais il est mort en 2006, mais en 1981, il était vivant, c’est normal puisque le boulanger de Popeck est en vacances (einh !)…
Annonce du décès du comédien Daniel Rialet, à l’âge de 46 ans, d’une crise cardiaque. Il était très populaire et très sympathique, avec son partenaire et ami Christian Rauth. à la télévision pour avoir été l’un des “mulets” de “Navarro”, depuis sa première diffusion en 1989, l’un des moniteurs des “Monos” sur France 2 en 1998, et le curé de “Père et maire” sur TF1 depuis 2002, dont un épisode sera diffusé sur la semaine prochaine le 19 avril intitulé “Une seconde chance”. Il avait eu une attaque en avril dernier. Il était l’époux de la comédienne Carole Richert et père de deux enfants. Après avoir fait le conservatoire national supérieurs des arts dramatiques, de 1984 à 1987, il n’avait fait que très peu de cinéma : “Zone rouge” (Robert Enrico, 1985), “Le grand chemin” (Jean-Louis Hubert, 1986), “Fréquence meurtre” (Élisabeth Rappeneau, 1987), “Baxter” (Jérôme Boivin, 1988), “Cherokee” (Pascal Ortéga, 1990) et “Bonimenteurs” (Emmanuel Descombes, CM, 1995). On se souvient de son rôle dans l’astucieux court-métrage oscarisé de Sam Karmann “Omnibus” en 1993, Palme d’or à Cannes, où il était très drôle en passager de train, inquiet de perdre son travail suite à un changement d’horaires, ne pouvant que lui provoquer le retard de trop. On le retrouve aussi dans un autre court-métrage de qualité, “Requiems” (Stéphan Tillé-Guérin, 2001), prémisse du film “Edy” – où la situation était reprise sur mode plus comique avec Laurent Bateau -. Face à François Berléand, il jouait un quidam aux prises avec un tueur. A la télévision on l’avait vu dans plusieurs téléfilms, tels “Pépita” (Dominique Baron, 1993), “Les allumettes suédoises” (Jacques Ertaud, 1995), “Une femme en blanc” (Aline Issermann, 1996), aux côtés de Sandrine Bonnaire, et dans sa suite “La maison des enfants” (Issermann, 2002), “La tribu” (Gérard Marx, 1996), “L’aubaine” (Aline Issermann, 2000) et dans le pilote de “Mademoiselle Joubert” (Vincenzo Marano, 2005). Il avait joué également au théâtre à ses débuts – “Tête d’or” de Claudel, “La traversée de l’empire” d’Arrabal, etc… -. Nos pensées vont à sa famille.
Avant-première des “Brigades du tigre” à l’UGC Cité-Ciné, le mardi 21 mars, en présence de Léa Drucker, Clovis Cornillac, Stefano Accorsi et son cinéaste Jérôme Cornuau. Le thème célèbre de Claude Bolling repris de la série originelle, et Gérard Jugnot – très peu présent ici finalement – reprenant le rôle de François Maistre de « Faivre », dans le genre autoritaire, on est en terrain connu et il faut bien le dire ce film est une belle surprise. Pourtant l’annonce du tournage de ce film à la distribution évolutive, pouvait nous laisser de marbre, échaudés que nous étions par quelques adaptations de séries TV très populaires, flirtant avec l’accablant, signées Salomé, Pirès, Pitof ou encore Salomé – qui récidive en plus l’effronté ! -, avec des créatures voleuses d’âmes et consorts. L’annonce du nom de Cornuau à la réalisation n’engageait pas vraiment, ayant réalisé “Bouge !” et “Folle d’elle” avec en vedette Ophélie Winter, mais c’était oublier qu’il avait signé pour la télé “Dissonance” et “Les jumeaux oubliés”, qui jouissent d’une très bonne réputation. Le filon un peu épuisé des grands sujets populaires largement dévoyés, pour surtout rien en faire, ce film est une sorte de tournant, enfin on retrouve un divertissement de qualité. Les partis pris de mise en scène sont ici plus que probants, s’adaptant à chaque personnage. La série initiale, écrite par Claude Desailly et filmé avec ingéniosité par Victor Vicas, de 1974 à 1983, est agréable à voir, l’idée de la création des “brigades mobiles”, inventées par Georges Clémenceau, pour lutter contre la criminalité moderne en 1907 – amusante réflexion de Guy Carlier, hier soir dans “On ne peut pas plaire à tout le monde”, qui évoquait le Steevy Boulay de “On a tout essayé”, qui avait demandé sans rire, si ce Clémenceau là avait un rapport avec le porte-avions !-. Mais il faut bien le dire, que malgré la complicité évidente de Jean-Paul Tribout, Jean-Claude Bouillon et Pierre Maguelon, ça a tout de même pas mal vieilli, à noter que François Maistre confiait dans le DVD de la dramatique “Nostradamus ou le prophète en son pays”, détester cette série qu’il trouvait trop pro-policière. Le scénario de deux auteurs de bande-dessinée, Xavier et Fabien Nury est réaliste et d’une tonalité assez noire mêlant, “Triple entente” “La bande à Bonnot” et “Les emprunts russes”, les intrigues sont d’une complexité assez rare dans notre cinéma actuel, et livre une réflexion salutaire sur une société de compromissions d’une triste intemporalité… La reconstitution est habile, la mise en scène efficace, on rêve d’une adaptation du “Fantômas” de Souvestre et Allain sur ce modèle. 
Sortie opportuniste à l’occasion de la sortie de “Jean-Philippe”, d’un coffret de quatre films “Johnny Hallyday, ses premiers pas au cinéma”, qui bénéficie même d’une version collector sous forme de guitare. Sur certains DVD, comme sur celui ci, il y a un petit clip anxiogène, “moi voler une télé, jamais !”, contre le piratage. Ca ne manque pas de sel, on le sait bien, il est difficile de voler un voleur, car cette édition, n’est qu’une sinistre arnaque pour les fans de Johnny. En effet, s’il est bien en vedette du jouissif “À tout casser” de John Berry, avec Eddie Constantine et Michel Serrault, il ne se contente que de simples apparitions dans “Cherchez l’idole” (1963), le somptueux “Les Ponettes” (1967), et un sketche face à Catherine Deneuve dans “Les parisiennes” (1961). On sait que la carrière de Johnny est parsemée d’apparitions ponctuelles, du gamin dans “Les diaboliques”, au marin bagarreur dans “Malpertuis”, où il devait passer par là puisqu’il vivait avec Sylvie Vartan, en passant par le sommet du film cornichon “Le jour se lève, et les conneries commencent” (Claude Mulot, 1981), où dans son propre rôle, il ne cessait de tomber de moto, dans une sorte de running gag assez désolant. Il fallait le voir enfourcher sa moto le bras dans le plâtre pour aller se viander un peu plus loin, saluons en passant sa capacité à l’autodérision. Si ce coffret ne peut qu’être décevant pour le plus grand inconditionnel de Johnny, c’est au moins l’occasion pour l’amateur de Nanar – dont je suis -, de retrouver quatre perles assez jubilatoire, dignes de figurer dans “L’encyclopédie du cinéma ringard” de François Kahn, que je viens de découvrir, qui parle de “D’où viens-tu Johnny”, traité également ici même. Traitons ici de “Cherchez l’idole”, signé par Michel Boisrond, qui bon faiseur, donnait souvent d’honnêtes produits, souvent drôles et rythmés. Rien de déshonorant donc, et souvent il signait souvent des jolies comédies, non dénuées d’érotismes. Le film n’est qu’un prétexte pour présenter les idoles “yéyés” d’alors, et de ce fait devient un véritable document sur le début des années 60. Mylène Demongeot – en personne – emménage dans une belle villa en travaux. Invitée à l’Elysée, elle demande à sa bonne Gisèle – Berthe Grandval, une mignonne des sixties -, de veiller sur son diamant en forme de petit cœur, qu’elle souhaite porter pour l’occasion. 
“Basic instinct 2 : Risk addiction”, rassurez-vous vous ne risquez rien ! Sur un canevas d’une inquiétante fragilité, Catherine Trammel, la romancière bien connue sévit à Londres et les meurtres imaginés dans ses livres prennent corps dans la réalité, voici donc cette séquelle tardive de “Basic Instinct”. On connaît la genèse mouvementée du film, plus intéressante que le résultat final. Côté thriller, esbrouffe, clinquant et ennui à signaler, côté scènes “hot”, RAS, exit les scènes croquignolettes et l’obscénité bouffonne de Verhoeven, qui est lui, un grand metteur en scène… Saphisme, triolisme et tutti quanti figuraient dans trois scènes coupées au montage final. On n’aimerait pas être à la place d’Anne Caillon, belle comédienne qui se targuait partout de sa participation au film – à l’instar de son apparition dans l’émission “Tout le monde en parle” – et qui se retrouve à la trappe. A moins d’une hypothétique version intégrale DVD pour une roublardise de plus… Sharon Stone donne plus d’énergie à assurer une promo marathon qu’à donner un résulat probant. Nous avons droit à un grand numéro d’un opportunisme poussif – Sharon devant le “Mur des Lamentations”, Sharon contre le CPE, Sharon met du vert à lèvres, Sharon contre “Mary Poppins”, etc… -. On la préfère quand elle parle de rangements de placards chez Jarmusch, qu’ici, en appas pétrifié. Il aurait été plus intéressant de laisser éclater une beauté naturelle d’une femme de 48 ans, que de nous régaler de son joli minois échappé du musée Grévin. La comédienne est célèbre pour son Q.I. élevé, évidemment prouvé par ses choix artistiques assez désolants, à part Martin Scosese – Ah, le remake des “Diaboliques”, sommet du film cornichon -. Elle a trouvé un partenaire qui ne risquait pas de lui faire de l’ombre, David Morrissey, falot membre de la prestigieuse “Royal Shakespeare Company”, et qui nous montre tout son art en haussant les sourcils à la moindre contrariété. Il joue un psychiatre, qui est d’ailleurs l’un des plus improbables de l’histoire du cinéma mondial, il tombe évidemment amoureux de la belle, alors qu’il est chargé d’analysé le phénomène. 
Le cinéma de Francis Veber, c’est un peu comme le restaurant où vous avez vos habitudes, vous trouvez que c’est copieux, sans surprises, plutôt bien fréquenté, pas trop cher au vu du résultat, pas trop original même si le chef s’évertue à vous faire croire avec son bagou que c’est un maître-queue. Et puis un jour vous en sortez, ballonné, un peu écœuré, avec des crampes dans l’estomac et vous vous mettez à vous étonner de sa réputation, des éloges de ses pairs, et des guides gastronomiques. Car Francis Veber bénéficie de la politique des auteurs, et jouit d’une véritable considération. C’est un malin, roublard – son gimmick pathétique du personnage de François Pignon -, un don pour capter un air du temps, un mécanisme d’horlogerie d’accord, mais qui ferait un bruit de pendule normande, vous empêchant de dormir la nuit. On rit avec cette “doublure” comme acquis d’avance, en suivant le troupeau pavlovisé. Veber du haut de sa suffisance et de sa terreur toute Doillonnienne de faire refaire un plan jusqu’à trouver sa petite musique, le ton juste, et la mise en scène dans tout ça… Des champs contre-champs, une fausseté de convention qui ne nous fait jamais nous attacher aux personnages et nous convie à rire contre eux, des pantins chargés dans la grande tradition du vaudeville français version gros rouge qui tâche. Tout ici est dans la fausseté, des décors dignes d’une des pires captations télévisées, et les transparences d’un autre âge dans les scènes de voitures, nous font penser que l’on assiste actuellement à la pire régression de notre cinématographie nationale. Et ça marche, ça cartonne même, les gens applaudissent à la fin, on finit par se retrouver pisse-froid de service. Mais on veut bien d’une comédie vite oubliée, mais au moins qui garde une modestie dans son propos…. On peut certes aussi jouer avec les conventions pour mieux les dynamiter, comme un Bertrand Blier, mais il n’en est rien ici. 