Sortie opportuniste à l’occasion de la sortie de « Jean-Philippe », d’un coffret de quatre films « Johnny Hallyday, ses premiers pas au cinéma », qui bénéficie même d’une version collector sous forme de guitare. Sur certains DVD, comme sur celui ci, il y a un petit clip anxiogène, « moi voler une télé, jamais ! », contre le piratage. Ca ne manque pas de sel, on le sait bien, il est difficile de voler un voleur, car cette édition, n’est qu’une sinistre arnaque pour les fans de Johnny. En effet, s’il est bien en vedette du jouissif « À tout casser » de John Berry, avec Eddie Constantine et Michel Serrault, il ne se contente que de simples apparitions dans « Cherchez l’idole » (1963), le somptueux « Les Ponettes » (1967), et un sketche face à Catherine Deneuve dans « Les parisiennes » (1961). On sait que la carrière de Johnny est parsemée d’apparitions ponctuelles, du gamin dans « Les diaboliques », au marin bagarreur dans « Malpertuis », où il devait passer par là puisqu’il vivait avec Sylvie Vartan, en passant par le sommet du film cornichon « Le jour se lève, et les conneries commencent » (Claude Mulot, 1981), où dans son propre rôle, il ne cessait de tomber de moto, dans une sorte de running gag assez désolant. Il fallait le voir enfourcher sa moto le bras dans le plâtre pour aller se viander un peu plus loin, saluons en passant sa capacité à l’autodérision. Si ce coffret ne peut qu’être décevant pour le plus grand inconditionnel de Johnny, c’est au moins l’occasion pour l’amateur de Nanar – dont je suis -, de retrouver quatre perles assez jubilatoire, dignes de figurer  dans « L’encyclopédie du cinéma ringard » de François Kahn, que je viens de découvrir, qui parle de « D’où viens-tu Johnny », traité également ici même. Traitons ici de « Cherchez l’idole », signé par Michel Boisrond, qui bon faiseur, donnait souvent d’honnêtes produits, souvent drôles et rythmés. Rien de déshonorant donc, et souvent il signait souvent des jolies comédies, non dénuées d’érotismes. Le film n’est qu’un prétexte pour présenter les idoles « yéyés » d’alors, et de ce fait devient un véritable document sur le début des années 60. Mylène Demongeot – en personne – emménage dans une belle villa en travaux. Invitée à l’Elysée, elle demande à sa bonne Gisèle – Berthe Grandval, une mignonne des sixties -, de veiller sur son diamant en forme de petit cœur, qu’elle souhaite porter pour l’occasion.

Mais Gisèle, tombe sur Richard, un carreleur aigrefin – Frank Fernandel, mauvais comme un cochon et qui prouve que le talent ne provient pas forcément d’un atavisme forcené -, qui s’empresse de la voler. Discret comme une vache, il réveille tout le quartier, et ne trouve rien de mieux que de planquer son larcin dans la réserve d’un magasin de disques, dans une guitare électrique avec l’aide d’un chewing-gum – mais il ressemble toujours à un ruminant, même quand FF ne le mastique plus avec nervosité -. Il envoie sa compagne Corinne, – Dany Saval, sorte de Frédérique Bel de la « La minute blonde », du pauvre, l’ironie en moins -, chercher l’objet volé auprès du disquaire – Pierre Doris, très drôle -. Mais ce dernier a envoyé tout les modèles de la dite guitare auprès des idoles de la chanson française. Corinne finit par faire cavalier seul avec une copine – Dominique Boschero, sexy -, quand Richard se met à préférer la jolie Gisèle – on le comprend -, et finit par basculer dans la probité. Suit une course au trésor où l’on retrouve, dans leurs propres rôles, Sylvie Vartan, tétanisée de trac et rassurée par Bruno Coquatrix, l’improbable Hector, chanteur à chapeau haut-de-forme, les sympathiques « Surfs », Frank Alamo tournant un scopitone déguisé en cow-boy, Harold Kay dépensant des trésors d’énergie pour tenir Jean-Jacques Debout éveillé, l’énergique et sensuelle Nancy Holloway, Johnny Hallyday, très poli, et Charles Aznavour, amusé, flanqué de l’insupportable Pierre Bellemare. On retrouve plusieurs seconds rôles, comme Claude Piéplu, crédité Piéplu et dont le nom du personnage est… Piéplu, en régisseur déguisé en cow-boy, Christian Marin en policier danseur dégingandé – moment le plus drôle du film -, Jacques Dynam en routier grincheux, Bernard Musson en passant indigné, Max Montavon en photographe homosexuel, dans son cabotinage habituel, Paul Bisciglia en inconditionnel aznavourien, les « Frères ennemis » – Teddy Vrignault et André Gaillard -, ici séparés, etc… On a même droit aux apparitions de Jean Marais, Daniel Gélin, Marcel Achard, Maurice Biraud, Juliette Gréco et Françoise Sagan, s’apprêtant à voir le spectacle de Sylvie Vartan. La cerise sur le gâteau c’est Dany Saval, l’une des plus mauvaises comédiennes de l’histoire du cinéma français, sa voix est aussi horripilante qu’une craie sur un tableau, elle s’agite énormément et finit par nous crisper sérieusement. Plus connue pour ses mariages avec Maurice Jarre et Michel Drucker, elle est tellement caricaturale, qu’on finit par croire que Fernandel junior a du talent, c’est dire ! Au final c’est plaisant, limite ringard et c’est un bel instantané de nos amis des « idoles des jeunes ».