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Fragments d’un dictionnaire amoureux : James Whitmore

 

James Whitmore dans l’épisode « Équation danger » de la série « Les envahisseurs »

On peut difficilement mieux évoquer son parcours que l’ont fait Bertrand Tavernier et Jean-Pierre Coursodon dans « Trente ans de cinéma américain » (Éditions C.I.B, 1970) : « Encore un de ces acteurs que l’on n’a jamais vus mauvais. Grand spécialiste des personnages sympathiques, forts en gueule, critiquant tout mais prêts à se dévouer pour leur travail, leur cause, leur ami, Whtimore a créé plusieurs silhouettes foudroyantes, de celles qui mettent une salle en joue par une répartie, une boutade bien placée. Souvent sous l’uniforme moderne (Battleground) ou westernien (The command), il fut un sergent truculent dans Battle Cry. Trappeur bougonnant dans The Last Frontier, il partait seul en reconnaissance dans un pays infesté d’indiens, ce qui nous valait un mouvement de grue et une séquence fameux, et dans un rôle semblable de l’excellent Chuka de Gordon Douglas, comparait avec une certaine lucidité la vie de soldat et celle d’aventurier, tout en s’alcoolisant en compagnie de Rod Taylor. Il apparaissait avec Keenan Wynn au beau milieu de Kiss Me Kate, en pseudo-gangster, et leur duo, Brush Up Your Shakespeare, reste un grand moment du musical. A l’occasion Whitmore peut se révéler très efficace dans un rôle dramatique, comme celui du barman bossu de Asphalt Jungle, ou du social worker qui essayait de réformer John Cassavetes dans Crime in the streets. Co-star de ce dernier film, il fut vedette de quelques autres, dont Them, où il luttait contre des fourmis géantes, et The Next Voice You Hear, allégorie généreuse sur la société américaine où Dieu se faisait entendre à la radio. Il joua plus récemment le rôle de John Howard Griffin, ce journaliste qui se fit passer pour un Noir dans « Black Like Me ». » Il jouait souvent des rôles representant l’autorité, il joua même Harry S. Truman dans « Give’em Hell, Harry ! » et Teddy Roosevelt dans « Bully : an adventure with Teddy Roosevelt ». Un parcours exceptionnel auquel on peut rajouter ses rôles de prêtre dans « L’oeuf du serpent » (Ingmar Bergman, 1977), du juge humaniste dans « Cinglée » (Martin Ritt, 1987) et le vieux prisonnier supportant mal sa remise en liberté dans « Les évadés » (Frank Darabont, 1994). Son fils, James Whitmore jr, qui a débuté comme acteur, est un réalisateur pour la télévision. Bibliographie : « Quinlan’s character stars », par David Quinlan (Reynolds & Hearn Ltd, 2004) ; Ciné-Revue (La vedette de la semaine), filmographie.

 

Filmographie : 1949  The undercoverman (Le maître du gang) (Joseph H. Lewis) – Battleground (Bastogne) (William A. Wellman) – 1950  Please believe me (J’ai trois amours) (Norman Taurog) – The asphalt jungle (Quand la ville dort) (John Huston) – The outriders (Le convoi maudit) (Roy Rowland) – The next voice you hear… (La voix que vous allez entendre) (William A. Wellman) – A lady without passport (La dame sans passeport) (Joseph H. Lewis) – Mrs. O’Malley and Mr. Malone (Norman Taurog) – 1951  Across the wide Missouri (Au-delà du Missouri) (William A. Wellman) -It’s a big country ) [sketch #1] (Richard Thorpe) – Shadow in the sky (Fred M. Wilcox) – 1952  Because you’re mine (Tu es à moi) (Alexander Hall) – Above and beyond (Le grand secret) (Melville Frank & Norman Panama) – The girl who had everything (La fille qui avait tout) (Richard Thorpe) – 1953  All the brothers were valiant (La perle noire) (Richard Thorpe) – Kiss me Kate (Embrasse-moi, chérie) (George Sidney) – The great diamond robbery (Le vol du diamante bleu) (Robert Z.  Leonard) – The command (La poursuite dura sept jours) (David Butler) – 1954  Them ! (Des monstres attaquent la ville) (Gordon Douglas) – Battle cry (Le cri de la victoire) (Raoul Walsh) – 1955  The McConnell story (Le tigre du ciel) (Gordon Douglas) – Oklahoma ! (Oklahoma) (Fred Zinnemann) – The last frontier (La charge des tuniques bleues) (Anthony Mann) – 1956  Crime in the streets (Face au crime) (Don Siegel) – The Eddy Duchin story (Tu seras un homme mon fils) (George Sidney) – 1957  The young don’t cry (Graine de révolte) (Alfred L. Werker) – The deep six (En patrouille) (Rudolph Maté) – 1958  The restless years (1) (Helmut Käutner) – 1959  Face of fire (Albert Band) – Who whas that lady (Qui était donc cette dame) (George Sidney) – 1964  The tenderfoot (Byron Paul) – Black like me (Carl Lerner) – 1967  Chuka (Chuka, le redoutable) (Gordon Douglas) – Nobody’s perfect (Alan Rafkin) – Waterhole #3 / Waterhole number 3 (L’or des pistoleros, en Belgique : Les insaisissables) (William A. Graham) – Planet of apes (La planète des signes) (Franklin J. Schaffner) – 1968  Madigan (Police sur la ville) (Don Siegel) – The split (Le crime c’est notre business) (Gordon Flemyng) – 1969  Guns of the Magnificent Seven (Les colts des sept mercenaires) (Paul Wendkos) – 1970  Tora ! Tora ! Tora ! (Id) (Richard Fleischer, Toshio Massuda & Kinji Fukasaku) – 1972  Chato’s land (Les collines de la terreur) (Michael Winner) – La polizia incrimina la legge assolve (Le témoin à abattre) (Enzo G. Castellani [Enzo Girolami]) – 1973  The Harrad experiment (Id) (Ted Post) – 1974  Where the red fern grows (Norman Tokar) – Il venditore di palloncini (Mario Garriazzo) – 1975  Give’em hell, Harry ! (Steve Binder & Peter H. Hunt) – 1977  Das schlangenei / The serpent’s egg (L’oeuf du serpent) (Ingmar Bergman) – 1978  Bully : an adventure with Teddy Roosevelt (Peter H. Hunt) – 1980  The first deadly sin (De plein fouet) (Brian G. Hutton) – 1984  Zoo ship (Richard Shorr) – 1987  Nuts (Cinglée) (Martin Ritt) – 1989  Old explorers (William Pohlad) – 1994  The Shawshank redemption (Les évadés) (Frank Darabont) – 1995  Wild Bill : Hollywood maverick (Todd Robinson, documentaire) – 1996  The relic (Relic) (Peter Hyams) – 2000  Here’s to live (Arne Olsen) – 2001  The majestic (Id) (Frank Darabont) – (1) Titre français selon Ciné-Revue : Des yeux pour pleurer, selon IMDB : Les années merveilleuses, mais ce film semble inédit en France, de la difficulté de donner un titre français à un film américain…. Voxographie : 1951  The red badge of courage (La charge victorieuse) (John Huston, voix du récitant) – Angels in the outfield / Angels and the pirates (Clarence Brown) – 1952  The hoaxters (Victor Lasky, William Hebert & Herman Hoffman, documentaire, voix du récitant) – 1982  Hail Colombia ! (Graeme Ferguson, CM documentaire, voix du récitant) – 1985  The adventures of Mark Twain (Will Vinton, animation). Télévision (notamment) : 1971  It tomorrow comes (George McCowan) – 1974  The Canterville ghost (Le fantôme de Canterville) (Robin Miller) – 1984  Celebrity (Paul Wendkos) – 1989  Glory ! Glory ! (Les prêcheurs du mensonge) (Lindsay Anderson) – 1999  Swing vote (Vote sous influence) (David Anspaugh) – 2002  A ring of endless light (Greg Breedman).

Fragments d’un dictionnaire amoureux : André Badin

André Badin dans « La folle de Maigret »

Annonce de la mort d’André Badin, le 23 janvier dernier à l’âge de 77 ans. Il suit les cours de Charles Dullin et Yves Furet et devient l’assistant d’André Thamin. C’est typiquement le comédien, qui tirait immédiatement son épingle du jeu. Il était demandé pour illustrer parfois un seul gag, tel dans le « kulte » « le plumard en folie » en employé d’un magasin de meubles, perplexe face au duo des frères Préboist en déménageurs fatigués ou dans « Impossible… pas français ! » où en petit pompiste, il s’éponge avec un billet de banque pour avoir vu une valise pleine d’argent dans la voiture du personnage interprété par Robert Lamoureux. Il est rare qu’on lui demande d’évoluer au-delà d’un seul plan, d’où son utilisation massive dans nombre de publicités, sa fabuleuse présence faisant mouche à coup sûr. Il y a souvent une constance, celle de ses rôles d’obsédés sexuels, tel dans « Une souris chez les hommes », où veilleur de nuit dans un grand magasin, il caresse libidineusement les mannequins féminins. Mais ses rôles reposent souvent sur sa petite taille (1m58), il est ainsi le directeur de la station-service – il y est d’ailleurs crédité sous le nom de Monsieur Badin, hommage à Georges Courteline -, raillé comme « grand  » directeur par son employé Philippe Dumat, humilié. Il est souvent victime tel le boucher souffre-douleur de Bernard Blier dans « Un idiot à Paris », et s’il court pour éviter une contravention, c’est pour se retrouver embobiné par un Darry Cowl survolté et déguisé en agent dans « Les livreurs ». Il est dommage qu’un Claude Chabrol ne l’ait pas mieux utilisé que pour deux silhouettes muettes, un policier acolyte de Daniel Boulanger dans « L’œil du malin » (1961) et un gardien de square qui joue à la balle avec un enfant dans « Landru » (1962). On le retrouvera avec émotion en oncle de La Baule,  que visite Daniel Prévost dans le mésestimé « Le soleil au-dessus des nuages ». On lui gardera une affection particulière, car il a nous a toujours tiré un sourire dans bien des comédies franchouillardes.

 

 

 

Filmographie, en collaboration avec Armel de Lorme, établie initialement pour Les gens du cinéma : 1959  Nathalie, agent secret (Henri Decoin) – À rebrousse poil (Pierre Armand) – 1960  La famille Fenouillard (Yves Robert) – Saint-Tropez Blues (Marcel Moussy) – 1961  Les livreurs (Jean Girault) – Léon Morin, prêtre (Jean-Pierre Melville, rôle coupé au montage) – Auguste (Pierre Chevalier) – La belle américaine (Robert Dhéry) – Horace 62 (André Versini) – Le monte-charge (Marcel Bluwal) – L’œil du malin (Claude Chabrol) – 1962  Pourquoi Paris ? (Denys de La Patellière) – Les bricoleurs (Jean Girault) – Arsène Lupin contre Arsène Lupin (Édouard Molinaro) – Strip-tease (Jacques Poitrenaud) – L’abominable homme des douanes (Marc Allégret) – Clémentine Chérie (Pierre Chevalier) – Landru (Claude Chabrol) – Les saintes nitouches (Pierre Montazel) – 1963  Carambolages (Marcel Bluwal) – L’assassin connait la musique… (Pierre Chenal) – Blague dans le coin (Maurice Labro) – Le magot de Joséfa (Claude Autant-Lara) – 1964  Une souris chez les hommes / Un drôle de caïd (Jacques Poitrenaud) – Les gorilles (Jean Girault) – Fantômas (André Hunebelle) – Déclic et des claques (Philippe Clair) – Le vampire de Düsseldorf (Robert Hossein) – Les combinards (Jean-Claude Roy) – Play Time (Jacques Tati) – 1965  La tête du client (Jacques Poitrenaud) – Le caïd de Champignol (Jean Bastia) – 1966  Le petit cheval de bois (Richard Balducci, CM) – Du mou dans la gâchette (Louis Grospierre) – Un idiot à Paris (Serge Korber) – L’homme qui trahit la maffia (Charles Gérard) – Le grand restaurant (Jacques Besnard) – Trois enfants dans le désordre (Léo Joannon) – 1967  L’homme qui valait des milliards (Michel Boisrond) – Caroline Chérie (Denys de la Patellière) – La petite vertu (Serge Korber) – Le grand bidule (Raoul André) – Ces messieurs de la famille (Raoul André) – 1968  La femme écarlate (Jean Valère) – Sous le signe du taureau (Gilles Grangier, crédit au générique seulement, rôle coupé au montage ?) – 1969  Et qu’ça saute ! (Guy Lefranc) – La honte de la famille (Richard Balducci) – Aux frais de la princesse (Roland Quignon) – L’homme orchestre (Serge Korber) – 1970  Élise ou la vraie vie (Michel Drach) – Le distrait (Pierre Richard) – Macédoine (Jacques Scandelari) – Les jambes en l’air / César Grandblaise (Jean Dewever) – 1971  La grande maffia… (Philippe Clair) – 1972  Na !… (Jacques Martin) – 1973  Le grand bazar (Claude Zidi) – Le plumard en folie (Jacques Lem [Lemoine]) – L’histoire très bonne et très joyeuse de Colinot Trousse-Chemise (Nina Companeez) – 1974  Les quatre Charlots mousquetaires (André Hunebelle) – Impossible… pas français ! (Robert Lamoureux) – 1975  Opération Lady Marlène (Robert Lamoureux) – Bons baisers de Hong-Kong (Yvan Chiffre) – 1976  Le trouble fesses (Raoul Foulon) – 1977  La zizanie (Claude Zidi) – 1978  Le gendarme et les extra-terrestres (Jean Girault) – 1979  Les joyeuses colonies de vacances (Michel Gérard) – 1981  San Antonio ne pense qu’à ça (Joël Séria) – Cargo (Serge Dubor) – 1983  Un homme à ma taille (Annette Carducci) – Le tombeau des musiciens (Patrick Jeudy, CM) – 1985  Le roi blanc (Dominique Ladoge, CM) – 1986  Le retour de Kyoto (Luc Bongrand, CM) – Remous (Benjamin Jules-Rosette, inédit en salles) – 1987  L’habitude de monsieur J. (Olivier Queysanne, CM) – 1988  Anna – der film (Frank Strecker) – Une journée (Intolérances) (Hervé Lièvre, CM) – 1989  Le messie (Edwige Busson & Gilles Alvarez, CM) – Carrousel (Georges Andreeff, CM) –  1990  En voiture ! (Patrick Rufo, CM) – 1992  Le collecteur (Ronan  Fournier-Christol, CM) – 1994  Le montreur de boxe / Lucky Punch (Dominique Ladoge) – 1995  Loin du front [sketch : « Douaumont repris ! »] (Vladimir Léon) – L’histoire du petit homme bizarre (Éric Le Roch, CM) – 2000  Le soleil au dessus des nuages (Éric Le Roch). Nota : André Badin est crédité à tort dans Nathalie (Christian-Jaque, 1957) , « Les lavandières du Portugal » (Pierre Gaspard-Huit, 1957) – « Les petits matins » (Jacqueline Audry, 1961) – dans « L’histoire du Cinéma Français »; le rôle du « satyre » est tenu par Pierre Repp, dans le sketch avec Lino Ventura -, « Le gendarme à Saint-Tropez » (Jean Girault,  1964) , « À nous quatre, cardinal » (André Hunebelle, 1974) – le générique est commun avec « Les quatre Charlots mousquetaires » -. 

 

 André Badin dans « Les bricoleurs »

 Télévision : (notamment) : 1959  Les maris de Léontine (André Leroux) – 1965  Thierry la Fronde : Moi, le roi  (Robert Guez) – 1969  Allô Police : Le déjeuner de Suresnes (Michel Strugar) – Les oiseaux rares (Jean Dewever) – Laure (Mosché Mizrahi, série TV) – Songe d’une nuit d’été (Jean-Christophe Averty) – 1970  Original Dixieland Jass band (Jean-Christophe Averty, série TV) – La brigade des maléfices : Voir Venise et mourir (Claude Guillemot) – Alice au pays des merveilles (Jean-Christophe Averty) – 1971  Arsène Lupin : L’arrestation d’Arsène Lupin (Jean-Pierre Decourt) – Al Jolson (Jean-Christophe Averty) – Ubu enchaîné (Jean-Christophe Averty) – 1972  Avec le cœur (Rémy Grumbach, variétés) – 1973  Les malheurs de la comtesse (Bernard Deflandre) – La vie rêvée de Vincent Scotto (Jean-Christophe Averty) – Musidora (Jean-Christophe Averty) – 1975  Messieurs les jurés : L’affaire Lambert (André Michel) – Les enquêtes du commissaire Maigret : La folle de Maigret (Claude Boissol) – 1976  Adios (André Michel) – 1977  Impressions d’Afrique (Jean-Christophe Averty) – 1979  Le crime des innoncents (Roger Dallier) – Il y a plusieurs locataires à l’adresse indiquée (François Chatel) – Azouk (Jean-Christophe Averty) – 1980  Julien Fontanes, magistrat : Une femme résolue (Bernard Toublanc-Michel) – Fantômas : L’étreinte du diable (Juan Luis Buñuel) – Des vertes et des pas mures (Maurice Delbez) – C’est pas Dieu possible (Edmond Tyborowsky) – Opération trafics : La sainte famille (Christian-Jaque) – 1981  Nana (Maurice Cazeneuve)  – Médecins de nuit : Amalgine (Gilles Legrand) – Les avocats du diable (André Cayatte) – Gaston Lapouge (Franck Appréderis) – Ursule Mirouët (Marcel Cravenne) – 1982  L’adieu aux as (Jean-Louis Lignerat) – L’amour s’invente (Didier Decoin) – Le sage de Sauvenat (Jean Pignol) – 1984  Emportez-la avec vous (Jean Sagols) – Disparitions : Double fond (Yves Elléna) – 1985  Comment devenir une mère juive en dix leçons (Jeannette Hubert, captation) – 1988  Un château au soleil (Robert Mazoyer) – 1989  Le Masque : En scène pour la mort (Pascal Goethals) – L’agence : Les médecines du prince (Jean Sagols) –  1990  Le grand dîner (Gérard Pullicino, divertissement) – 1991  Cas de divorce : Cremer contre Cremer – 1996  Tendre piège (Serge Moati) – 1999  H : Une histoire de démission (Williams Crépin).

Fragments d’un dictionnaire amoureux : Jean Martin

Jean Martin dans l’entretien « Dans la peau d’un para » en 2004

Annonce de la mort de Jean Martin, grand comédien de théâtre, il fut le créateur en France de quelques pièces parmi les plus importantes du XXème siècle, dont Samuel Beckett (« En attendant Godot », « Fin de partie »). Après quelques rôles mineurs au cinéma – on le reconnait bien dans la cour des miracles dans « Notre dame de Paris » (Jean Delannoy, 1956) – il ne trouva au cinéma son plus grand rôle dans « La bataille d’Alger », qu’en 1965, bien qu’il adorait ce média. Il témoigne de sa rencontre avec le cinéaste Gillo Pontecorvo dans l’un des bonus du DVD « Dans la peau d’un para » en 2004, réalisé par Jonas Rosales, chez Studio Canal. C’est Lola Mouloudji, célèbre agent artistique qui le présente au metteur en scène italien. Jean Martin témoigne qu’il cherchait un comédien pas connu « qui réponde à des critères physiques précis, un colonel de l’armée française pas scrogneugneu, un type relativement ouvert et intelligent. Il était très décidé sur l’apparence extérieure du personnage, je crois que je répondais à ce qu’il cherchait ». Il est retenu après des essais rue Saint-Germain dans Paris 6ème,  en uniforme de para. Il était contre la guerre d’Algérie et était l’un des signataires du manifeste des 121, ce qui lui valut d’être « tricard » notamment au théâtre – il fut renvoyé du TNP – et à la radio. Il avait une filmographie courte mais originale de Jacques Rivette à Claude Zidi. Le tournage fut très difficile du fait de l’emploi de non professionnels et par le côté dirigiste du réalisateur qui lui soufflait les intonations, voulant éviter que ce dernier joue la comédie. Si la version originale fut réalisée en son direct en français, Martin dut resynchroniser la totalité du film. Il fut très probant dans ce rôle du colonel Mathieu, amalgame de personnages réels « confronté à une situation exacte », évitant le manichéisme attendu. Sa performance est d’autant plus remarquable que le réalisateur a voulu souligner le côté vériste du film, il réussit à se fondre dans l’atmosphère documentaire du film. Le cinéma italien l’emploiera un peu, tel son rôle de propriétaire d’une mine d’or chargé de tuer Henry Fonda dans « Mon nom est personne »,  un rôle de « Marie-salope » confiera-t-il dans le bonus du DVD du film, « Nobody is perfect ». On le retrouvait souvent à la télévision, tel son rôle de grand méchant dans « Les compagnons de Baal » chef d’œuvre de Pierre Prévert, écrit par Jacques Champreux en 1968 – édité en DVD chez Koba films vidéo -, flanqué d’un certain Jean Herbert (futur Popeck, alors dans un contre-emploi). Dans le rôle particulièrement réjouissant à déguisements multiples du comte Saint-Germain, il excelle dans l’excentricité. Il devait revenir souvent au cinéma, souvent dans des rôles de notables, mais il permettait que son autorité naturelle soit malmenée, notamment par Claude Zidi dans des comédies rythmées. On le revit au cinéma pour la dernière fois dans « Lucie Aubrac » (Claude Berri, 1996), en résistant face à Daniel Auteuil. A noter qu’un annuaire du cinéma avait annoncé sa mort par erreur il y a une dizaine d’année. Ce comédien a réussit à marquer de sa personnalité tous ses rôles.  Annonce également de la mort du cinéaste François Villiers et du vétéran comédien James Whitmore. Yvan Foucart m’informe aussi de la mort d’André Badin, j’y reviendrai dès que possible…

 

Jean Martin dans « La bataille d’Alger »

Filmographie établie avec Armel de Lorme, initialement pour « Les gens du cinéma » : 1942  La main du diable (Maurice Tourneur) – 1943  Cécile est morte (Maurice Tourneur) – 1955  Les assassins du dimanche (Alex Joffé) – 1956  Notre dame de Paris (Jean Delannoy) – 1958  Paris nous appartient (Jacques Rivette) – 1960  Fortunat (Alex Joffé) – 1962  Ballade pour un voyou (Claude-Jean Bonnardot) – 1963 La foire aux cancres (Louis Daquin) – 1965  La battaglia di Algeri (La bataille d’Alger) (Gillo Pontecorvo) – Un dollaro bucato (Le dollar troué) (Giorgio Ferroni) – 1966  La religieuse (Jacques Rivette) – Adiós gringo (Adios Gringo) (George Finley [Giorgio Stegani]) – Martin soldat (Michel Deville) – 1967  Manon 70 (Jean Aurel) – Je t’aime, je t’aime (Alain Resnais) – 1969  Promise at Dawn / La promesse de l’aube (Jules Dassin) – L’apocalypse (Jean-Claude See) ((inédit) – Cran d’arrêt (Yves Boisset) – Les lettres de Stalingrad (Gilles Katz) – 1972  Le rempart des béguines (Guy Casaril) – L’héritier (Philippe Labro) – The day of the Jackal (Chacal) (Fred Zinnemann) – 1973  Il mio nome è nesuno (Mon nom est personne) (Tonino Valerii) – Glissements progressifs du plaisir (Alain Robbe-Grillet) – 1974  Le cri du coeur (Claude Lallemand) – La moutarde me monte au nez (Claude Zidi) – Il tempo dell’inizio (Luigi Di Gianni) – Un genio, due compari, un pollo (Un génie, deux associés, une cloche) (Damiano Damiani) – Rosebud (Id)  (Otto Preminger) – 1975  Peur sur la ville (Henri Verneuil) – La course à l’échalotte (Claude Zidi) – Il Messia (Le Messie) (Roberto Rossellini) – Black out (Philippe Mordacq, inédit) – Une femme à sa fenêtre (Pierre Granier-Deferre) – Le juge Fayard dit « le shérif » (Yves Boisset) – 1977  Il gatto (Qui a tué le chat ?) (Luigi Comencini) – 1978  Le dossier 51 (Michel Deville) – Éclipse sur un ancien chemin vers Compostelle (Bernard Férié) – 1979  Bête mais discipliné (Claude Zidi) – L’associé (René Gainville) – La femme flic (Yves Boisset) – 1980  Inspecteur La Bavure (Claude Zidi) – La puce et le privé (Roger Kay) – Le roi et l’oiseau (Paul Grimault, animation, voix) – 1983  Le crime d’Ovide Plouffe (Gilles Carle) – 1992  Justinien Trouvé ou le bâtard de Dieu (Christian Fechner) – 1996  Lucie Aubrac (Claude Berri). Nota :  Il y a un Jean Martin dans « Die Letzte Chance » (« La dernière chance ») (1945) de Leopold Lindtberg  et dans « L’homme en colère » (Claude Pinoteau, 1978), est-ce de l’homonymie seulement ? Il convient de ne pas le confondre avec le cascadeur Jean Martin : « À toi de faire… mignonne » (Bernard Borderie, 1963), « Le pacha » (Georges Lautner, 1967), « Faut pas prendre les enfants du bon Dieu pour des canards sauvages » (Michel Audiard, 1968), « Une veuve en or » (Michel Audiard, 1969), « Laisse aller… c’est une valse » (Georges Lautner, 1970), « L’hippotamours » (Christian Fuin, 1974). Il y a souvent une confusion avec le comédien Maritin pour (À tout casser, John Berry, 1967). 

avec Jean Herbert [Popeck] dans « Les compagnons de Baal »

Télévision : (notamment) : 1965  Le théâtre de la jeunesse : David Copperfield (Marcel Cravenne) – Le théâtre de la jeunesse : Ésope (Éric Le Hung) – 1966  Le chevalier des Touches (Claude-Jean Bonnardot) – 1967  La cigale (Guy Lessertisseur) – L’invention de Morel (Claude-Jean Bonnardot) – 1968  La prunelle (Emond Tyborowski) – Les compagnons de Baal (Pierre Prévert) – Les enquêtes du commissaire Maigret : L’inspecteur « Cadavre » (Michel Drach) – Le tribunal de l’impossible : Qui hantait le presbytère de Borley (Alain Boudet) – 1970  Le dernier adieu d’Armstrong (Gilbert Pineau) – Un otage (Marcel Cravenne) – La femme en blanc (Pierre Gautherin) – Rendez-vous à Badenberg (Jean-Michel Meurice) – 1972  Mandrin (Philippe Fourastié) – La dame aux camélias (Robert Maurice) – 1973  La duchesse d’Avila (Philippe Ducrest) – 1974  Histoires insolites : Une invitation à la chasse (Claude Chabrol) – 1975  Les classiques de l’étrange : Alouqua ou la comédie des morts (Pierre Cavassilas) – 1976  Torquemada (Jean Kerchbron) – Le château des Carpathes (Jean-Christophe Avery) – Le gentleman des Antipodes (Boramy Tioulong) – Le voyage à l’étranger (Philippe Ducrest) – 1977  La création du monde (Pierre Cavassilas) – Rendez-vous en noir (Claude Grinberg) – 1978  Madame le juge : Autopsie d’un témoignage (Philippe Condroyer) – Il était un musicien : Monsieur Rachmaninoff (Roger Hanin) – Commissaire Moulin : L’intoxe (François Dupont-Midy) – Les pieds poussent en Novembre (Pierre Viallet) – Harold et Maude (Jean-Paul Carrère, captation) – 1980  Histoires étranges : La mort amoureuse (Peter Kassovitz) – Julien Fontanes, magistrat : Par la bande (François Dupont-Midy) – Médecins de nuit : Palais-Royal (Nicolas Ribowski) – 1981  L’ennemi de la mort (Roger Kahane) – Zadig ou la destinée (Jean-Paul Carrère) – Cinéma 16 : Une mère russe (Michel Mitrani) – Une histoire sans nom (Jeannette Hubert) – 1982  Le soulier de Satin (Alexandre Tarta, captation) – Mozart (Marcel Bluwal) – Conrad Killian (Jacques Tréfouel) – 1983  Les chardons de la colline (Édouard Logereau) – Emmenez-moi au théâtre : Orphée (Claude Santelli) – 1985  Colette (Gérard Poitou-Weber) – 1984  Cadavres exquis : Christmas Carol / Le chant de Noël (Pierre Boutron) – 1984  Le piège du fourmillon (André Bonnardel) – 1985  Les colonnes du ciel : Marie Bon Pain (Gabriel Axel) – 1987  L’heure Simenon : Strip-Tease (Michel Mitrani) – 1989  Les jupons de la Révolution : Théroigne de Méricourt, l’amazone rouge (Jeannette Hubert) – The free frenchman (Un français libre) (Jim Goddard) – Champagne Charlie (Allan Eastman) – 1990 Tribunal : Ligne à haute tension – Héritage oblige (Daniel Losset) – Le mari de l’Ambassadeur (François Velle) – 1991  La dame de Berlin (Pierre Boutron) – The Maid (Un amour de banquier) (Ian Toynton) – 1993  Jules Ferry (Jacques Rouffio) – 1995  Julie Lescaut : La fiancée assassinée (Elizabeth Rappeneau) – 1997  Maigret et l’enfant de choeur (Pierre Granier-Deferre) – Da Costa : Les témoins de l’oubli (Nicolas Ribowski) – 1998  Dossier : disparus : Serge et Paul (Philippe Lefebvre) – 2003  La cliente (Pierre Boutron). Non datés : Torna Felicita (F. Zinnemann) ; Les cent livres : Le comte de Monte Cristo (Michel Favart) ; Don Quichotte (série interrogatoire)  ; Colette (Jean Patou).            

 

 

 

 

 

 

Théâtre : De nombreuses pièces, notamment : EN ATTENDANT GODOT de Samuel Beckett, mis en scène par Roger Blin (1953) ; AMÉDÉE OU COMMENT S’EN DÉBARRASSER, d’Eugène Ionesco, mis en scène par Jean-Marie Serreau (1954) ; TETE D’OR de Paul Claudel ; RHINOCEROS d’Eugène Ionesco, mis en scène par Jean-Louis Barrault (1958) ; LE GARDIEN ; LE PERSONNAGE COMBATTANT ; ONCLE VANIA, mis en scène par Christian BENEDETTI ; REGARDE REGARDE ; DE TOUS TES YEUX, mis en scène par Brigitte JACQUES ; LES OISEAUX, mis en scène par Jean Louis BARRAULT ; MON FAUST, de Paul VALÉRY,  mis en scène par Pierre FRANCK ; IL FAUT PASSER PAR LES NUAGES, mis en scène par Lucian PINTILIE ; L’IMPOSTURE de Georges BERNANOS, mis en scène par Brigitte JACQUES ; FRAGMENTS D’UNE LETTRE D’ADIEU LUS PAR DES GÉOLOGUES de Normand CHAURETTE, mis en scène par de Gabriel GARRAN (1990) ; LES BACCHANTES d’EURIPIDE,  mis en scène par Philippe ADRIEN (1991) ; ROBERTO ZUCCO, mis en scène par Bruno BOEGLIN (1991) ; LES SILENCES DU QUATUOR CONRAD, mis en scène par Gabriel GARRAN et Pascale ROZE (1991) ; AUTOMNE ET HIVER, mis en scène par Antoine JULIENS (1994).

 

ARTICLE

  

LE MONDE du 07/02/2009 

  

Jean Martin, par Brigitte Salino

 

La dernière voix de la création d’En attendant Godot s’est tue. Le comédien Jean Martin, qui jouait le rôle de Lucky quand la pièce de Samuel Beckett a été présentée pour la première fois, en 1953, est mort d’un cancer, à Paris, lundi 2 février. Il avait 86 ans. Sa longue carrière, discrète et passionnante, traverse cinquante ans de théâtre (dont la riche période du théâtre d’avant-garde des années 1950), de télévision et de cinéma. Pour ce qui est du grand écran, Jean Martin restera, en particulier, comme le commandant Mathieu de La Bataille d’Alger, de Gillo Pontecorvo, en 1966, un film en phase avec les engagements politiques de l’acteur. Né le 6 mars 1922, Jean Martin était issu d’une famille berrichonne, mais il a passé une partie de son enfance à Biarritz, où son père était employé chez un fourreur chic. Pendant la seconde guerre mondiale, le jeune homme se cache pour échapper au STO (service du travail obligatoire), qui l’aurait conduit en Allemagne. En 1943, il tourne dans un premier film, Cécile est morte, de Maurice Tourneur. Dix ans plus tard, il entre dans l’Histoire en rejoignant Roger Blin, qui met en scène En attendant Godot au Théâtre Babylone, une salle parisienne de la rive gauche tenue par Jean-Marie Serreau. Dans ses mémoires, Roger Blin rapporte que le Babylone était en faillite, et que Serreau lui avait dit : « Je vais fermer boutique, autant finir en beauté. » Ce fut le cas, au-delà des espérances. Les réactions outrées de certains spectateurs, qui trouvaient qu’on se moquait d’eux avec cette attente sans fin de deux hommes au bord d’une route, ont créé un scandale qui a attiré le public. La bombe Godot était lancée. Elle allait changer la face du théâtre, en introduisant sur les scènes une vision du monde d’après Hiroshima. Tous les témoignages de l’époque s’accordent : Jean Martin était « hallucinant » dans le rôle de Lucky. Pendant son monologue, il tremblait de la tête aux pieds, créant un tel effroi que certains quittaient la salle. Jean Martin était cette présence singulière qu’il a conservée par la suite. Très grand, très mince, avec les yeux un peu exorbités qui lui conféraient une étrangeté parfois inquiétante, toujours lucide. Samuel Beckett l’appréciait énormément. La création de Godot a scellé entre l’auteur et le comédien le début d’une longue relation. En 1970, Beckett a dirigé lui-même Jean Martin dans La Dernière Bande. Il en fut de même avec Roger Blin, dont Jean Martin fut un indéfectible compagnon de route. Roger Blin a joué dans Le Gardien, d’Harold Pinter, que Jean Martin a été le premier à mettre en scène en France, en 1961. Il avait retrouvé Blin pour la création de Fin de partie, de Beckett, en 1957. Il y a des comédiens plus célèbres que Jean Martin. Mais rares sont ceux qui, comme lui, représentent un monde, aujourd’hui disparu : la mouvance de la deuxième génération des surréalistes, lisant André Masson, Georges Bataille, Paule Thévenin, Arthur Adamov… Beaucoup d’entre eux se retrouvent sur la liste du Manifeste des 121. Publié le 6 septembre 1960 dans le magazine Vérité-Liberté, ce texte rassemble 121 intellectuels, universitaires et artistes, qui réclament le « droit à l’insoumission dans la guerre d’Algérie ». Ils prennent le parti de l’indépendance, dénoncent la torture et la politique du général de Gaulle. Comme de nombreux signataires (Laurent Terzieff, Simone Signoret, Alain Cuny…), Jean Martin paie son engagement : il est de fait interdit de radio ou de télévision, sans que cela n’ait été notifié officiellement. Six ans plus tard, Jean Martin est le seul comédien professionnel de La Bataille d’Alger, tourné par l’Italien Gillo Pontecorvo. Son personnage de commandant rappelle le général Massu. La charge que représente le film contre les méthodes militaires françaises en Algérie vaut à La Bataille d’Alger d’être interdit en France, en 1966. Cette même année, le film reçoit le Lion d’or au Festival de Venise, et le Prix de la critique à Cannes. Quand il sort à Paris, en 1971, le cinéma Saint-Séverin est plastiqué. En province aussi, des troubles ont lieu. Le film est retiré des écrans. Il faudra attendre 2004 pour qu’il ressorte en salles. Homme de culture : Jean Martin n’avait pas la réputation d’un comédien facile. Il était exigeant. Au cinéma et à la télévision, son physique lui a souvent valu de jouer les prêtres, évêques, ou personnages officiels. Il aimait particulièrement se souvenir de Jacques Rivette, avec lequel il a tourné Paris nous appartient (1960), et La Religieuse (1966) ; d’Alain Resnais, qui l’a dirigé dans Je t’aime, je t’aime (1968), et de Sergio Leone (Mon nom est personne, réalisé avec Tonino Valerii, 1973). Mais il a aussi tourné avec Roberto Rossellini (il est Ponce Pilate dans Le Messie, 1975), Fred Zinnemann (Chacal, 1973), Otto Preminger (Rosebud, 1975). Au théâtre, il a travaillé aussi bien avec Jean-Louis Barrault (Les Nuits de Paris, 1975) que Bruno Boëglin, pour la création très mouvementée de Roberto Zucco, de Koltès, en 1991. Il a aussi fait beaucoup de radio. Jean Martin habitait un cinquième étage sans ascenseur, rue de Lille, dans le 7e arrondissement de Paris. Il n’a jamais déménagé, à cause des milliers de livres qu’il possédait. Homme de culture, il avait une passion pour la République de Weimar, le cabaret allemand et la musique de Kurt Weill, dont il était un fin spécialiste. Depuis des années, il travaillait à un livre sur Beckett à propos duquel il possédait beaucoup de documents inédits. Ce travail devrait être édité prochainement. Dates : 6 mars 1922 : Naissance à Paris ; 1952 : Joue « La Parodie » d’Arthur Adamov, à sa création ; 1953 : Crée le rôle de Lucky dans d' »En attendant Godot », de Samuel Beckett ; 1960 : Signe le Manifeste des 121 sur la guerre d’Algérie ; 1961 : Met en scène « Le Gardien », d’Harold Pinter ; 1966 : Joue dans le film de Gillo Pontecorvo « La Bataille d’Alger »; 2 février 2009 : Mort à Paris.

Fragments d’un dictionnaire amoureux : Roland Lesaffre

Roland Lesaffre dans « Il faut vivre dangereusement »

Annonce de la mort de Roland Lesaffre, le 3 février dernier, à l’âge de 82 ans. Son physique de baroudeur-charmeur – c’était un grand sportif et champion en boxe et en natation, il était d’abord militaire dans la marine pendant 5 ans -. en faisait un successeur idéal du comédien Roland Toutain. Il suit des cours de comédie auprès de Maurice Escande, Gabrielle Fontan, et Jean Marchat. En 1991, il fera le récit de cette jeunesse dans un livre de souvenir « Le mataf » (éditions Pygmalion-Gérard Watelet). Marcel Carné le prend dès ses débuts sous son aile, et lui confie un rôle de boxeur prometteur face à Jean Gabin. Une rencontre déterminante qui commença pourtant plutôt mal, quand Lesaffre rencontre un photographe connu en Indochine qui lui proposa de faire un tour aux studios de Joinville. « …Mon ami photographe me dit : « Va donc voir Carné, il te trouvera peut-être du boulot ». L’après-midi je rentre sur le plateau B qu’on m’avait indiqué et je vois un petit bonhomme assis sur un perchoir à deux mètres du sol. Soudain il m’aperçoit (c’était Carné) et se met à hurler : « Qu’est-ce que c’est que ce c… là ? Sortez-le moi s’il vous plaît et en vitesse ! » Un type me prend par le bras en me disant : « Vous ne voyez pas qu’il y a le rouge ? » « Quel rouge » – « Je vous prie de quitter le plateau » – « Mais je suis venu voir mon pote Gabin » – « Tout à l’heure maintenant, sortez ! «  Une heure après, à la cantine, Gabin me rejoignait et on tombait dans les bras l’un de l’autre. Puis il m’a présenté à Carné : « Un copain du Sirocco, il est dans la mélasse. Fais lui faire un peu de figuration. C’est comme ça que j’ai débuté dans « La Marie du port », à mille franc par jour » (Ciné-Paris, 1966) (1). La critique le remarque comme André Bazin, dans « Radio-Cinéma » (1) : « Il y a dans le personnage de Lesaffre quelque chose de Gabin jeune. Du Gabin de « Gueule d’amour » et de « Pépé le Moko », mais sans la force grave, l’espèce de sagesse du malheur qui domine justement maintenant en Gabin vieux ». Il restera associé à Marcel Carné, qui en fit son acteur fétiche jusqu’à Mouche (1992), un film inachevé d’après Guy de Maupassant, avec Virginie Ledoyen et Wadeck Stanczak. On retiendra ses rôles de maître-chanteur et délateur dans « Thérèse Raquin », de suspect victime des brutalités policières dans « Les assassins de l’ordre » et celui du bedeau dans le curieux « La merveilleuse visite », accueillant un ange déchu dans un village breton. Il se marie avec la comédienne Yoko Tani en 1956, et tente sa chance en Italie sans trop de succès, René Tabès parle même de sa prestation dans « La saison cinématographique 1962 » : « …On rit pourtant beaucoup en voyant « La fille des Tartares » surtout au moment de la conversion de celle-ci et dans les scènes où le pauvre Roland Lesaffre cesse de faire de la figuration pour dire quelques mots ». On le vit aussi en géologue dans un « space-opera » fauché « Destination planète Hydra », qui connu une programmation tardive en France en 1974.  Volontiers sous-estimé par la suite, il se fera plus rare à l’écran, mais on le revit volontiers jouer la carte de l’autodérision en malabar bourlingueur et mal en point dans un train de nuit dans « Il faut vivre dangereusement » (Claude Makovksi, 1975). Ces derniers temps, on le revit surtout à la télévision et au cinéma dans le rôle du père de Bernadette Soubirous dans deux redoutables films de Jean Delannoy, dont le deuxième opus ne semble avoir connu une sortie en salles qu’à Lourdes. Ce sympathique comédien valait mieux que sa réputation, mais son « amitié » avec Marcel Carné semble avoir nuit finalement à sa carrière. Tout comme Jacques Mazeau et Didier Thouart dans l’excellent « Les grands seconds rôles du cinéma français » (Éditions Pac, 1984) : « On peut se demander pourquoi Roland Lesaffre va connaître une carrière à ellipses. Ce n’est pourtant pas faute de ne pas s’incarner totalement dans la peau de ses personnages. Garçon de café dans « Casque d’or » il fait un stage d’un mois dans un bistrot. Mécano dans « Les tricheurs », il se fait engager dans une station-service. Pour « Du mouron pour les petits oiseaux », il se promène pendant trois semaines avec l’Armée du Salut, et pour « Le bluffeur », il s’initie dans les coulisses du Lido aux mystères de la prestidigitation. Curé dans « La jeunesse aux pieds nus » tourné, tourné au Japon, il a de fréquents entretiens avec des missionnaires français. Pilote dans « Trois chambres à Manhattan, il reste quinze jours à Orly ; flic dans « L’or du duc », il fait un stage aux commissariat du dix-huitième… ». A lire son portrait dans le site « La bande à Carné » très complet sur sa « carrière » qui a également la bonne idée d’y faire figurer l’intégralité des « Immortels du cinéma » tiré de « Ciné-Revue », par Joe Van Cottom et un article de « Jeunesse et cinéma ». Remerciements à Yvan Foucart.

(1) cités dans « Les grands seconds rôles du cinéma français ».

 

  Photo source : Agence Christian Juin

Filmographie établie avec Armel de Lorme : 1949  La Marie du port (Marcel Carné, rôle coupé au montage) – 1950  L’étrange Madame X (Jean Grémillon) – Juliette ou la clef des songes (Marcel Carné) – Parigi è sempre Parigi (Paris est toujours Paris) (Luciano Emmer) – 1951  Casque d’or (Jean Becker) – 1952  Nous sommes tous des assassins (André Cayatte) – 1953  Thérèse Raquin (Marcel Carné) – Quand tu liras cette lettre (Jean-Pierre Melville) – L’amour d’une femme (Jean Grémillon) – 1954  Navigation marchande (Georges Franju, CM, voix du récitant) – L’air de Paris (Marcel Carné) – To catch a thief (La main au collet) (Alfred Hitchcock) – 1955  Si Paris nous était conté (Sacha Guitry) – Soupçons (Pierre Billon) – 1956  La loi des rues (Ralph Habib) – Crime et châtiment (Georges Lampin) – Fukuaki no sheishun / La jeunesse aux pieds nus (Senkichi Taniguchi, inédit en France) – 1957  Méfiez-vous fillettes (Yves Allégret) – Filous et compagnie (Tony Saytor) – La bonne tisane (Hervé Bromberger) – Le piège (Charles Brabant) – 1958  Les tricheurs (Marcel Carné) – Amour, autocar et boîtes de nuit (Walter Kapps) – 1959  Le septième jour de Saint-Malo (Paul Mesnier) – 1960  Terrain vague (Marcel Carné) – La fête espagnole (Jean-Jacques Vierne) – 1961  Les menteurs (Edmond T. Gréville) – Ursus e la ragazza tartara (La fille des Tartares) (Remigio Del Grosso) – 1962  Du mouron pour les petits oiseaux (Marcel Carné) – L’accident (Edmond T. Gréville) – 1963  Le bluffeur (Sergio Gobbi) – I desparati della gloria (Parias de la gloire) (Henri Decoin) – 1964  L’étrange auto-stoppeuse (Jean Darcy & Raoul André, inédit) – 1965  L’or du duc (Jacques Baratier) – Trois chambres à Manhattan (Marcel Carné) – Pas de panique (Sergio Gobbi) – 2 + 5 : Missione Hydra (Destination : planète Hydra) (Pietro Francisci) – 1967  Les jeunes loups (Marcel Carné) – Le bal des voyous (Jean-Claude Dague) – 1968  Les enfants de Caïn (René Jolivet, CM, inédit) – Traquenards (Jean-François Davy) – Maîtres chiens (Christian-Jaque, film d’entreprise) – Le bourgeois gentil mec (Raoul André) – L’amour, oui ! mais… / Les confidences d’un patron d’hôtel (Philippe Schneider) – 1970  Kiss (Jean Le Vitte) – Les coups pour rien (Pierre Lambert) – Le mur de l’Atlantique (Marcel Camus) – Les assassins de l’ordre (Marcel Carné) – 1973  La merveilleuse visite (Marcel Carné) – Maître Pygmalion ou comment devenir un bon vendeur (Jacques Nahum & Hélène Durand, film d’entreprise) – Il faut vivre dangereusement (Claude Makoski) – 1975  El avispero (Ramón Barco) – 1977  Le casque (Roger Legrand, CM) – 1980  Arch of Triumph (Daniel Mann, film inachevé) – 1981  Salut, j’arrive (Gérard Poteau) – 1985  Carné, l’homme à la caméra (Christian-Jaque, documentaire, + scénario) – 1987  Bernadette (Jean Delannoy) – Le jardin d’Alice (Charles Tible, CM) – 1988  Éternelle prison (Medhi Nassradine Haddaoui, CM) – Pauvre petit garçon (Allan Wisniewski, CM) – 1989  La passion de Bernadette (Jean Delannoy, film inédit en salles) – 1990  Noce (Didier Decoin, CM) – Dames galantes (Jean-Charles Tacchella) – 1991  Langlois monumental (Jacques Richard, CM, documentaire) – 1992  Mouche (Marcel Carné, film inachevé). Nota : Il est parfois crédité à tort « Ah ! les belles bacchantes » (Jean Loubignac, 1954) –  « Annuaire biographique du cinéma et de la télévision » édition 1962-1963 (Contact-éditions) – et pour « Le fantôme d’Henri Langlois » (Jacques Richard, documentaire, 2004).

Télévision (notamment) : 1960  Surprise-partie chez Mme Azais (André Leroux, CM) – 1965  Les survivants (Dominique Genée) – 1966  Allô police : L’affaire Dreux (Dominique Genée) – 1968  Les contes du chat perché (Arlen Papazian) – 1969  S.O.S fréquence 17 : Chien à abattre (Christian-Jaque) – 1971  Madame êtes-vous libre (Jean-Paul Le Chanois) – 1974  Eugène Sue (Jacques Nahum) – 1975  Les grands détectives : L’inspecteur Wens : Six hommes morts (Jacques Nahum) – 1977  La poupée de Ploubalay (Daniel Martineau) – La vie de Roland Lesaffre (Jean-Daniel Christophe, documentaire) – 1980  Opération trafics : La sainte famille (Christian-Jaque) – Au bout du chemin (Daniel Martineau) – 1981  Mon ami Socia (Daniel Martineau) – Ultimatum (Georges Farrel) – 1988  Le retour d’Arsène Lupin : Le triangle d’or (Philippe Condroyer) – 1983  Cinéma 16 : Venise attendra (Daniel Martineau) – 1990  Édouard et ses filles (Michel Lang) – Le gang des tractions : La java bleue (François Rossini) – 1994  Les nouveaux exploits d’Arsène Lupin : La robe de diamants (Nicolas Ribowski) – 1995  Quatre pour un loyer (un épisode).

Roland Lesaffre sur le tournage de « Terrain vague »

Fragments d’un dictionnaire amoureux : Armand Meffre

Capture d’écran d’Armand Meffe dans « Quentin Durward »

Annonce de la mort d’Armand Meffre par le site des Gens du cinéma, le 22 janvier dernier à l’âge de 79 ans. Jacques Marquis dans le numéro 1253 de Télérama, du 19/01/1974, faisait de lui un portrait très juste : « J’ai déjà vu cette tête-là quelque part. C’était à la télé ; il y en avait plein le petit écran de ce colosse barbu et de son quintal d’intarissable bonhomie. C’était dans un de ces seconds rôles dont on se souvient longtemps. Parce qu’ »il », avait si bien la tête de l’emploi. Mais, voyez comme on est ingrat, je n’ai pas la mémoire des noms. Renseignement pris, il s’appelle Armand Meffre, il a quarante-cinq ans, le cheveu court et frisé, la barbe épaisse et la silhouette prospère. Compagnon admiratif de « L’illustre Maurin », c’est un familier de la télévision (…). Méconnu malgré tout. Au théâtre, il a joué tous les grands auteurs classiques et contemporains. Il a adapté pour la radio des œuvrés italiennes. Il écrit. Il joue du violon. Et il parle…. Pas très bavard sur sa jeunesse, craignant le mauvais folklore. Mais naturellement loquace dès qu’il évoque ses rôles, les comédiens, le théâtre, et son Midi. Car ce comédien singulier, paysan d’origine et de constitution, prétend que si dans son métier on ne se préoccupe que de soi-même, on en arrive vite à ne plus faire que des grimaces. ». On apprend dans ce même numéro, son parcours atypique: il a débuté à l’âge de 27 ans, alors qu’il était agriculteur dans le Vaucluse. Il se confie ainsi : « On faisait le vin, les cerises et les asperges. Ça me plaisait. Mais j’ai toujours refusé toute fatalité. Je faisais du théâtre amateur, dans mon village, avec l’instituteur. Pendant que les autres troupes d’amateurs jouaient du Max Régnier ou du théâtre de boulevard, nous montions Marivaux, Jules Romains. C’était tout de même autre chose. Et puis je disais des poèmes. Je me souviens être allé à Cavaillon pour un radio-crochet avec des poèmes de Jehan Rictus ! Le gars, pas dupe du travail qu’il faisait m’a dit : « Tu vas te faire étendre mais, par contre, tu devrais faire du théâtre ». Un jour, des gens qui campaient dans mon village m’ont entendu dire des poèmes et m’ont conseillé d’aller voir [Roger]  Planchon à Lyon (…) Il m’a engagé à la première audition et il m’a confié tout de suite des rôles importants : Paolo Paolini, d’Adamov, Georges Dandin (de Molière). J’ai joué Ionesco, Brecht, Beckett ». Le cinéma l’engage parfois, mais c’est surtout à la télévision qu’il connaît une formidable popularité, notamment dans la série « Le théâtre de la jeunesse ». On le retrouve ainsi dans le rôle du truculent marin Pencroft dans « L’île mystérieuse » (1963) aux côtés de Georges Géret et Michel Etcheverry – le DVD est disponible chez Koba Vidéo -. Il est aussi un père qui garde sa dignité malgré la mort de sa fille face à Guy Tréjan  dans « Tribunal de l’impossible : La bête du Gévaudan » (1967), et un ecclésiastique goguenard dans « Quentin Durward » (1971). Mais il restera soucieux de ne pas se laisser enfermer dans des rôles de provençaux, même si son talent lui permettait d’illustrer la Provence de Marcel Pagnol comme celle de Jean Giono dans des adaptations. Il répond ainsi à la question « Votre accent méridional ne vous a pas gêné pour obtenir certains rôles ? » : « Non, dans la vie je m’exprime avec mon accent et j’y tiens. Mais j’ai horreur de la spécialisation. J’aurais très bien pu jouer la carte du Méridional. Or, ce qui est étonnant, c’est que pendant dix ans, n’ayant joué que des auteurs classiques ou contemporains, chaque fois que je me présentais pour un rôle de Méridional, on ne voulait pas de moi. Il a fallut que je joue un Marseillais dans « La clé des cœurs » à la télévision pour qu’on me confie des rôles de Méridionaux ». Il aimait aussi à se diversifier, comme écrivain, auteur de pièces de théâtre, scénariste pour la télévision et peintre : « Je n’ai jamais voulu courir le cacheton. Mais la liberté coûte cher. Je préfère la payer le prix. Et puis ma peinture après tout je la vends ». Il conclue ainsi l’entretien : « L’important c’est de rentrer sur une scène ou sur un plateau avec l’idée qu’au moment où l’on joue, on doit vous regarder. Sinon, ce n’est pas la peine d’entrer. Moi quand j’entre en scène je me dis que je suis le plus fort ». A lire un portrait très complet à son sujet sur le site Le répertoire des auteurs de théâtre. Sur le site des Gens du cinéma, on peut retrouver deux hommages par Yvan Foucart au sujet de Magali de Vendeuil et de Marie Glory décédées également en janvier.

Capture d’écran d’Armand Meffre et Guy Tréjan dans « La bête du Gévaudan »

Filmographie : 1959  Par-dessus le mur (Jean-Paul Le Chanois) – 1961  Le combat dans l’île (Alain Cavalier) – 1964  Monsieur (Jean-Paul Le Chanois) – La vieille dame indigne (René Allio) – 1968  Sous le signe du taureau (Gilles Grangier) – 1969  Heureux qui comme Ulysse… (Henri Colpi) – Trop petit, mon ami (Eddy Matalon) – Soleil O (Med Hondo) – 1972  Le moine (Ado Kyrou) – 1973  Le boucher, la star et l’orpheline (Jérôme Savary) – 1974  Verdict (André Cayatte) – 1976  Le pays bleu (Jean-Charles Tacchella) – 1979  Retour à Marseille (René Allio) – 1982  Le braconnier de Dieu (Jean-Pierre Darras) – Le grain de sable (Pomme Meffre) – 1984  J’ai rencontré le Père Noël (Christian Gion) – 1985  Jean de Florette (Claude Berri) – Manon des sources (Claude Berri) – 1987  Charlie Dingo (Gilles Béhat) – 1995  Le paradis des infidèles (Azize Kabouche, CM) – 1997  Charité Biz’ness (Thierry Barthes & Pierre Jamin). Télévision (notamment) : 1961  Le dernier petit ramoneur (Gérard Pignol, série TV) – Flore et Blancheflore (Jean Prat) – Le théâtre de la jeunesse : Un bon petit diable (Jean-Paul Carrère) – Les mystères de Paris (Marcel Cravenne) – 1962  Le théâtre de la jeunesse : Un pari de milliardaire (Marcel Cravenne) – 1963  Le théâtre de la jeunesse : L’île mystérieuse (Pierre Badel) – Le théâtre de la jeunesse : L’enfance de Thomas Edison (Jean-Christophe Averty) – 1964   Le théâtre de la jeunesse : Un matelot de nulle part (Marcel Cravenne) – 1965  Ubu roi (Jean-Christophe Averty) – Le théâtre de la jeunesse : Marie Curie : Le radium (Pierre Badel) –  Sylvérie ou les fonds hollandais (Michel Ayats) – 1966  Le théâtre de la jeunesse : La clef-des-cœurs (Yves-André Hubert) – Le théâtre de la jeunesse : L’homme qui a perdu son ombre (Marcel Cravenne) – Le théâtre de la jeunesse : La belle Nivernaise (Yves-André Hubert) – L’Arlésienne (Pierre Badel) – 1967  Le tribunal de l’impossible : Le bête de Gévaudan (Yves-André Hubert) – L’affaire Lourdes (Marcel Bluwal) – Le voleur d’enfants (Bernard Hecht) – Une aventure de Sherlock Holmes (Jean-Paul Carrère) – 1968  Les contes du chat perché (Arlen Papazian) – Sarn (Claude Santelli) – Le théâtre de la jeunesse : Ambroise Paré : Les victoires (Jacques Trébouta) – Cinq jours en automne (Pierre Badel) – 1969  Fortune (Henri Colpi) – En votre âme et conscience : L’affaire Fieschi (Claude Dagues) – La librairie du soleil (Edmond Tyborowski) – Mesure pour mesure (Marcel Bluwal) – 1970  Maurin des Maures (Claude Dagues) – Le tribunal de l’impossible : Un mystère contemporain (Alain Boudet) – Le chien qui a vu Dieu (Paul Paviot) – Les lettres de mon moulin (Pierre Badel) – 1971  Les nouvelles aventures de Vidocq : Échec à Vidocq (Marcel Bluwal) – & Les trois crimes de Vidocq (Marcel Bluwal) – Quentin Durward (Gilles Grangier) – Tang (André Michel) – Le voyageur des siècles : Le bonnetier de la rue Tripette (Jean Dréville) – 1972  Dimanche volé (Gérard Chouchan) – Paix à ses cendres (Guy Lessertisseur) – Alberte (Sverre Udnaes) – 1973  L’éducation sentimentale (Marcel Cravenne) – L’hiver d’un gentilhomme (Yannick Andréi) – L’illustre Maurin (Claude Dagues) – 1974  Les faucheurs de marguerites (Marcel Camus) – 1975  Azev : Le tsar de la nuit (Guy Lessertisseur) – 1976  Les lavandes et le réseda (Jean Prat) – Le sanglier de Cassis (Carlo Rim) – 1980  Un jour de presqu’hiver (Christian Marc) – La fin du Marquisat d’Aurel (Guy Lessertisseur) – Colline (Lazare Iglésis) – 1981  Le chèvre d’or (Jean Dasque) – Ursule Mirouët (Marcel Cravenne) – 1982  Vivre ma vie (Georges Ferraro) – Bonbons en gros (François Dupont-Midy) – 1984  Série noire : Cœur de hareng (Paul Vecchiali) – Cinéma 16 : Un village sous influence (Alain Boudet) – 1989  Il professore : Diva (La diva et le professeur) (Steno) – Il professore : Polizza droga (Steno) – 1990  L’ami Giono : La solitude de la pitié (Marcel Bluwal) – L’ami Giono : Joffroy de la Maussan (Marcel Bluwal) – La mort de Danton (Guy Seligmann) – 1993  Young Indiana Jones chronicles (Les aventures du jeune Indiana Jones) : Paris 1908 (René Manzor & Carl Schultz) – 1994  La grande collection : Goupil-mains rouges (Claude Goretta) – 1996  Dans un grand vent de fleurs (Gérard Vergez) – La comète (Claude Santelli) – 1997  Des mouettes dans la tête (Bernard Malaterre) – 1998  La clé des champs (Charles Nemes) – Divers : 1997  Marciel monte à Paris (Marc Hollogne, pièce de cinéma-théâtre). Scénariste TV : 1976  Les lavandes et la liberté (Jean Prat) – Batailles pour les lavandes (Jean Prat) – 1979  La fin du Marquisat d’Aurel (Guy Lessertisseur) – 1985  Le soleil des autres (Guy Jorré). Remerciements à Armel de Lorme.

MORT DE CLAUDE BERRI

Claude Berri, acteur dans « Réactions en chaîne », un épisode des « Cinq dernières minutes » de 1958

Annonce de la mort de Claude Berri, le 12 janvier dernier de Claude Berri, des suites d’un accident vasculaire cérébral, il débutait le tournage, en collaboration avec François Dupeyron, du film « Trésors »» avec Mathilde Seigner et Alain Chabat. En attendant de finaliser un petit hommage, signalons quelques diffusions TV, ce soir sur France 3, « Lucie Aubrac », à 20h35, sur « France 2 », « Le cinéma de papa » – à voir absolument – à 20h45 et dimanche 19 prochain « Uranus » sur Arte à 20h45 et « Tchao pantin » sur TF1 0 23H15. Annonce également de la mort de Patrick McGoohan et de Ricardo Montalban.

Filmographie : comme acteur : 1952  Rue de l’Estrapade (Jacques Becker) – 1953  Le bon Dieu sans confession (Claude Autant-Lara) – Le blé en herbe (Claude Autant-Lara) – 1954  French Cancan (Jean Renoir) – 1958  Jeux dangereux (Pierre Chenal) – Asphalte (Hervé Bromberger) – 1959  J’irai cracher sur vos tombes (Michel Gast) – Les bonnes femmes (Claude Chabrol) – 1960  La vérité (Henri-Georges Clouzot) – Les lâches vivent d’espoir (Claude Bernard-Aubert) – La bride sur le cou (Jean Aurel & Roger Vadim) – 1961  Les sept péchés capitaux [Sketch : « L’avarice »] (Claude Chabrol) – 1963  Behold a pale horse (Et vint le jour de la vengeance) (Fred Zinnemann) – 1964  Compartiment tueurs (Costa-Gavras) – 1965  Le temps d’apprendre à vivre (Henri Graziani, CM) – 1966  La ligne de démarcation (Claude Chabrol) – 1968  Mazel Tov ou le mariage (+ réalisation) – 1970  Le cinéma de Papa (+ réalisation) – 1972  Sex-Shop (+ réalisation) – 1974  Le mâle du siècle (+ réalisation) – 1976  Barocco (André Téchiné) – 1980  Le roi des cons (Claude Confortès) – 1982  L’homme blessé (Patrice Chéreau) – 1986  Cinématon N°798 (Gérard Courant, CM) – Sous le soleil de Satan (Maurice Pialat, remplacé en cours de réalisation) – 1989  Stan the flasher (Serge Gainsbourg) – 1994  La machine (François Dupeyron) – 1995  Les trois frères (Didier Bourdon & Bernard Campan) – L’univers de Jacques Demy (Agnès Varda, documentaire) – 1996  Didier (Alain Chabat) – 1997  Un grand cri d’amour (Josiane Balasko) – 1999  La débandade (+ réalisation) – 2000  Va savoir (Jacques Rivette) – Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre (Alain Chabat) – 2001  Les rois mages (Didier Bourdon & Bernard Campan, cameo) – 2003  Les clefs de bagnole (Laurent Baffie) – 2003  Ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants (Yvan Attal) – 2004  Le fantôme d’Henri Langlois (Jacques Richard). Télévision (notamment) : 1958  Les cinq dernières minutes : Réactions en chaîne (Claude Loursais) – 1959  Cristobal de Lugo (Jean-Paul Carrère) – 1960  Un beau dimanche de septembre (Marcel Cravenne) – 1964  Les cinq dernières minutes : 45 tours… et puis s’en vont (Bernard Hecht) – 1965  La fabrique du roi (Georges Lacombe). Nota : Certaines sources le créditent comme acteur dans « Barocco » (André Téchiné, 1976), à vérifier…

Comme réalisateur-scénariste-producteur : 1962  Janine (co-réalisé par Maurice Pialat, + scénario et dialogues) – 1963  Les baisers [Sketch : « Baiser de 16 ans »] (+ production) – Le poulet (CM) – 1964  La chance et l’amour [Sketch : « La chance du guerrier ») – 1966  Le vieil homme et l’enfant + production) – 1968  Mazel Tov ou le mariage) (+ producteur délégué) – 1969  Le pistonné (+production) –  1970  Le cinéma de Papa (+ production) – 1972  Sex-Shop (+ production) – 1974  Le mâle du siècle – 1976  La première fois – 1977  Un moment d’égarement – 1980  Je vous aime – 1981  Le maître d’école – 1983  Tchao pantin – 1985  Jean de Florette – Manon des Sources – 1990  Uranus – 1992  Germinal – 1996  Lucie Aubrac – 1999  La débandade – 2002  Une femme de ménage – 2004  L’un reste, l’autre part – 2006  Ensemble c’est tout (co-réalisé par François Dupeyron) – 2009  Trésor (co-réalisé par François Dupeyron).

Production seulement : 1967  L’enfance nue (Maurice Pialat) – Marie pour mémoire (Philippe Garrel) – 1968  Oratorio for Prague (Jan Nemec, CM) – Le corps de Diane (Jean-Louis Richard) – Tech nekolik dnu (À quelques jours près) (Yves Ciampi) – 1969  Ma nuit chez Maud (Éric Rohmer) –  1970  La maison (Gérard Brach) – 1971  Le poème de l’élève Mikowski (Pascal Thomas, CM) – 1972  Les fous du stade (Claude Zidi) – Les Charlots font l’Espagne (Jean Girault) – Les gants blancs du diable (Laszlo Szabo) – La maman et la putain (Jean Eustache) – 1973  Le grand bazar (Claude Zidi) – Pleure pas la bouche pleine (Pascal Thomas) – Je sais rien mais je dirai tout (Pierre Richard) – Les quatre Charlots mousquetaires (André Hunebelle) – À nous quatre Cardinal ! (André Hunebelle) – 1974  La grande trouille (Pierre Grunstein) – Céline et Julie vont en bateau (Jacques Rivette) – La moutarde me monte au nez (Claude Zidi) – Le chaud lapin (Pascal Thomas) – Les Bidasses s’en vont-en-guerre (Claude Zidi) – Souvenirs d’en France (André Téchiné) – Zig-Zig (Laszlo Szabo) – 1975  La course à l’échalote (Claude Zidi) – Un sac de billes (Jacques Doillon) – Bons baisers de Hong Kong (Yvan Chiffre) – Ce gamin, là (Renaud Victor, documentaire) – Un genio, due compari, un pollo (Un génie, deux associés, une cloche) (Damiano Damiani) – Calmos (Bertrand Blier) – Je t’aime, moi non plus (Serge Gainsbourg) – Un enfant dans la foule (Gérard Blain) – 1976  Marcia trionfale (La marche triomphale) (Marco Bellochio) – Le jouet (Francis Veber) – Le crabe tambour (Pierre Schoendoerffer) – 1977  Un oursin dans la poche (Pascal Thomas) – 1978  Vas-y maman (Nicole de Buron) – Une histoire simple (Claude Sautet) – La femme qui pleure (Jacques Doillon) – Passe ton bac d’abord (Maurice Pialat) – Tess (Id) (Roman Polanski) – 1979  Rien ne va plus (Jean-Michel Ribes) – 1980  Inspecteur La Bavure (Claude Zidi) – Une journée en taxi (Robert Ménard, producteur délégué) – Fantasma d’amore (Fantôme d’amour) (Dino Risi) – 1982  L’Africain (Philippe de Broca) – Banzaï (Claude Zidi) – Deux heures moins le quart avant Jésus-Christ (Jean Yanne) – L’homme blessé (Patrice Chéreau, producteur délégué) – 1983  La femme de mon pote (Bertrand Blier) – Garçon ! (Claude Berri) – 1984  La vengeance du serpent à plumes (Gérard Oury) – Les enragés (Pierre-William Glenn) – Adieu Bonaparte (Youssef Chahine) – Hurlevent (Jacques Rivette) – Scemo di guerra (Le fou de guerre) (Dino Risi) – 1985  Paulette, la pauvre petite milliardaire (Claude Confortès) – 1986  Hôtel de France (Patrice Chéreau) – Twist again à Moscou (Jean-Marie Poiré) – 1988  L’ours (Jean-Jacques Annaud) – À gauche en sort de l’ascenseur (Édouard Molinaro) – Bille en tête (Carlo Cotti) – La petite voleuse (Claude Miller) – Trois places pour le 26 (Jacques Deray) – 1989  Tumultes (Bertrand Van Effenterre) – Valmont (Id) (Milos Forman) – 1990  On peut toujours rêver (Pierre Richard) – 1991  L’amant (Jean-Jacques Annaud) – Kafka (Id) (Steven Soderbergh) – Nous deux (Henri Graziani, producteur délégué) – Albert souffre (Bruno Nuytten) – 1992  Une journée chez ma mère (Dominique Cheminal) – La corsa dell’innocente (Carlo Carlei) – 1993  La reine Margot (Patrice Chéreau, producteur délégué) – 1994  L’auteur, le poète et le philosophe (Alain Pavel, CM) – La machine (François Dupeyron) – Gazon maudit (Josiane Balasko) – Le repos du guerrier (Jean-Marc Descamps, CM) – La séparation (Christian Vincent, producteur délégué) – 1995  Les rois mages (Didier Bourdon & Bernard Campan) – Nadie hablará de nosotras cuando hayamos muertos (personne ne parlera de nous quand nous serons mortes) (Agustin Diaz Yanes) – Waati (Souleymane Cissé) – 1996  Arlette (Claude Zidi) – Didier (Alain Chabat) – Der unhold (Le roi des Aulnes) (Volker Schlöndorff) – 1997  Mea culpa (François Boucq, CM) – Le pari (Dider Bourdon & Bernard Campan) – Un grand cri d’amour (Josiane Balasko) – 1998  Astérix et Obélix contre César (Claude Zidi, producteur délégué) – Mauvaise passe (Michel Blanc) – Mookie (Hervé Palud) – 1999  Le chant des sirènes (Arnaud Debrée, CM) – Inséparables (Michel Couvelard) – La maladie de Sachs (Michel Deville) – Todo sobre mi madre (Tout sur ma mère) (Pedro Almodovar) – 2001  Amen. (Costa-Gavras) – Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre (Alain Chabat) – La boîte (Claude Zidi) – Le cas Pinochet (Patricio Guzman, documentaire) – Les rois mages (Didier Bourdon & Bernard Campan, producteur délégué) – 2002  La beuze (François Desagnat & Thomas Sorriaux) – Le Bison (et sa voisine Dorine) (Isabelle Nanty) – Brocéliande (Doug Headline) – Le coût de la vie (Doug Headline) – 2003 Ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants (Yvan Attal) – San-Antonio (Frédéric Auburtin) – Les sentiments (Noémie Lvosky) – 2004  Deux frères (Jean-Jacques Annaud) – Les enfants (Christian Vincent) – Le démon de midi (Marie-Pascale Osterrieth) – 2006  La maison du bonheur (Dany Boon) – Le scaphandre et le papillon (Julian Schnabel) – La graine et le mulet (Abdel Kechiche) – 2007  Bienvenue chez les Ch’tis (Dany Boon). Divers : Scénariste seulement : 1971  L’œuf (Jean Herman, adaptation) – 1984  Scemo di guerra (Le fou de guerre) (Dino Risi, adaptation française).

Fragments d’un dictionnaire amoureux : Pat Hingle

Annonce de la mort de Pat Hingle, le 3 janvier dernier, des suites d’un cancer du sang à l’âge de 84 ans, dans la ville côtière Caroline Beach. Il y vivait depuis le tournage de l’unique film comme réalisateur de Stephen King, « Maximum overbride » (1986). Ce comédien né en 1924 à Denver au Colorado, campait souvent des personnages à la force tranquille. On l’imagine immédiatement représentant l’ordre et la raison, dans des rôles de routiers, juges ou policiers. Issu de l’Actor’s Studio, s’il fut très attaché au théâtre, on le vit aussi très souvent sur le petit écran. Il fait une rencontre déterminante au théâtre avec Elia Kazan, qui le met en scène dans une pièce de William Inge « The dark at the top of the stairs », qui lui valut une nomination aux Tony Awards, en 1958. Il retrouvera Kazan, qui l’appréciait beaucoup, et lui confie le rôle du père de Warren Beatty, dans « La fièvre dans le sang » (1961) contrariant ses amours avec Natalie Wood, pour le pousser à poursuivre ses études à l’université. Il sera au final victime du grand krach de 1929. Il dut surmonter un grave accident en 1960 – voir l’hommage ci-dessous de Philippe Garnier dans « Libération » -. Il trouve l’un de ses meilleurs rôles dans « Norma Rae » (1979) en ouvrier, père de Sally Field, la recueillant chez lui ainsi que ses deux enfants, pour qu’ils puissent subvenir à une dure existence dans une petite bourgade américaine conservatrice. Tim Burton l’appelle pour camper le commissaire Gordon, pour deux nouvelles et brillantes adaptations du personnage de « Batman ». Il rempilera tout comme Michael Gough qui joue le valet Alfred, dans deux autres opus – au-delà du navrant – signés Joel Schumacher. Son rôle le plus surprenant reste celui de Bobo Justus, dans une excellente adaptation du roman de Jim Thompson « Les arnaqueurs » (1990), signée Stephen Frears. Celui-ci détourne avec habilité son personnage habituel de père tranquille, pour en faire un bookmaker violent arnaqué par Angelica Huston. On se souviendra avec effroi, de sa manière de se venger violemment quand il la bat avec des oranges entourées d’une serviette, manière de tuméfier encore plus son visage, tant il est revanchard. Annonce également de la mort de Claude Berri et Michel Vianey. Bibliographie : « Quinlan’s character stars », par David Quinlan (Reynolds & Hearn Ltd, 2004); « Pat Hingle, fin de bobine, par Philippe Garnier » (Libération du 8/01/2009).

Filmographie : 1954  On the waterfront (Sur les quais) (Elia Kazan) – The long gray line (Ce n’est qu’un au revoir) (John Ford) – 1957  The strange one (Demain ce seront des hommes) (Jack Garfein) – No down payment (Les sensuels) (Martin Ritt) – 1961  Splendor in the grass (La fièvre dans le sang) (Elia Kazan) – 1963  The ugly american (George Englund) – All the way home (Alex Segal) – 1964  Invitation to a gunfighter (Le mercenaire de minuit) (Richard Wilson) – 1966  Nevada Smith (Id) (Henry Hathaway) – 1967  Hang ‘em high (Pendez-les haut et court) (Ted Post) – Sol Madrid (Les corrupteurs) (Brian G. Hutton) – 1968  Jigsaw (James Goldstone, téléfilm diffuse en salles) – 1969  Bloody Mama (Id) (Roger Corman) – Norwoood (Jack Haley Jr.) – 1970  WUSA (W.U.S.A.) (Stuart Rosenberg) – 1972  The Carey treatment (Opération clandestine) (Blake Edwards) – 1973  Nightmare honeymoon (Elliot Silverstein) – Happy as the Grass was Green ( Charles Davis) – One little indian (Un petit indien) (Bernard McEveety) – The super cops (Super flics) (Gordon Parks) – Running wild (Robert McCahon, + producteur associé) – 1976  Independence (John Huston, CM) – 1977  The Gauntlet (L’épreuve de force) (Clint Eastwood) – 1979  Elvis (Le roman d’Elvis) (John Carpenter, initialement diffusé comme téléfilm) – Norma Rae (Id) (Martin Ritt) – Running scared (Paul Glicker) – When you comin’ back, Red Ryder (Milton Katselas) – 1980  Running Brave (D.S. Everett & Donald Shebib) – 1982  The act (Sig Shore) – 1983  Going Berseck (David Steinberg) – Sudden impact (Le retour de l’inspecteur Harry) (Clint Eastwood) – 1984  The falcon and the snowman (Le jeu du faucon) (John Schlesinger) – 1985  Brewster’s millions (Comment claquer un million de dollars par jour) (Walter Hill) – 1986  Maximum Overdrive (Id) (Stephen King) – Gringo mojado (Ricardo Franco) – 1987  Baby Boom (Id) (Charles Syer) – 1989  Batman (Id) (Tim Burton) – The grifters (Les arnaqueurs) (Stephen Frears) – 1992  Batman returns (Batman, le défi) (Tim Burton) – 1993  Lightning Jack (Jack l’éclair) (Simon Wincer) – 1994  Batman forever (Id) (Tim Burton) – 1995  The quick and the death (Mort ou vif) (Joel Schumacher) –  1996  Larger than life (Un éléphant sur les bras) (Howard Franklin) – Bastard out of Carolina (Anjelica Huston, téléfilm diffuse en salles) -1997  Horror story (Alexander Johnston) – Batman and Robin (Batman et Robin) (Joel Schumacher) – A thousand acres (Secrets) (Jocelyn Moorhouse) – 1998  The hunter’s moon (Richard Weinman) – 1999  Muppets from space (Les Muppets dans l’espace) (Tim Hill) – 2000  Morning (Ami Canaan mann) – Shaft (Id) (John Singelton) – The angel doll (Titre TV : L’ange de Noël) (Alexander Johnson, + producteur executif) – 2001  Road to redemption (Robert Vernon) – The greatest adventure of my life (Dorian Walker) – 2006  Two tickets to paradise (D.B. Sweeney) – Talladega (Rick Bobby : roi du circuit) (Adam McKay) – Waltzing Anna (Doug Bollinger & Bx Giongrete) – 2007  The list (Gary Wheeler) – Undowing time (Sheila Brothers & R.R. Gee). Voxographie : 1960  Wild river (Le fleuve sauvage) (Elia Kazan, voix du récitant) – 1978  American lost and found (Lance Bird, voix du récitant) – 1988  The land before time (Le petit dinosaure et la vallée des merveilles) (Don Bluth, animation) –  Télévision (notamment) : 1954  Suspense : Smoke (Robert Mulligan) – 1964  Carol from another Christmas ( Joseph L. Mankiewicz) – 1966  The glass menagerie ( Michael Elliott) – 1969  The ballad of Andy Crocker (George McGowan) – 1970  A  clear and present danger (James Goldstone) – 1971  The city ( Daniel Petrie) – Sweet, sweet Rachel (Sutton Roley) – All the way home (Fred Coe) – If tomorrow comes (George McGowan) – 1973  Trouble comes to town ( Daniel Petrie)  – 1974  The Last Angry Man (Jerrold Freedman) – 1975  Twist (Alan Arkin & Clark Jones) – 1976  The secret life of John Chapman (David Lowell Rich) – 1977  Escape from bogen country (Steven Hilliard Stern) – Sunshine Christmas (Glenn Jordan) – Tarantulas : The deadly cargo (Vidéo : Tarentules : Le cargo de la mort) (Stuart Hagmann) – 1979   Stone (Corey Allen) – When hell was in session (Paul Krasny) – Disaster on the coastliner (Richard C. Sarafian) – 1980  Wild times (Richard Compton) – Off the Minnesota strip (Lamont Johnson) – 1981  Of mice and men (Reza Badiyi) – The private story of a campaign that failed (Peter H. Hunt) – 1982  Washington mistress (Peter Levin) – Bus stop (Peter H. Hunt) – 1983  The fighter (David Lowell Rich) – 1985  Noon wine (Michael Fields) – The lady from yesterday (Robert Day) – The lady from yesterday (Robert Day) – The rape of Richard Beck (Karen Arthur) – 1986  Casebuster (Wes Craven) – Manhunt for Claude Dallas  (À la poursuite de Claude Dallas) (Jerry London) – 1987  LBJ : The early years (Peter Werner) – 1988  Stranger on my land (Larry Elikann) – The town Bully (Noel Black) – 1989  Everybody’s baby : The rescue of Jessica McClure (Mel Damski) – 1990  Beanpole (Linday Day) – Not of this world (Shock invader) (Jon Hess) – 1992  Citizen Cohn (Frank Pierson) – The habitation of dragons (Michael Lindsay-Hogg) – 1994  One Christmas (Tony Bill) – Against her will : The Carrie Buck Story (John David Coles) – 1995  Truman (Frank Pierson) – 1997  The member of the wedding (Fielder Cook) – The Shinning (Shinning) (Mick Garris) – 2000  The runaway (Le prix du courage) (Arthur Allan Seidelman).

Fragments d’un dictionnaire amoureux : Roger Rudel

Roger Rudel dans « Le boucher »

Annonce de la mort de Roger Rudel en juillet dans l’excellent « Blog sur le doublage » qui lui rende un hommage et relate son parcours. C’est l’une des meilleures voix, immédiatement identifiable. De Kirk Douglas, Vittorio Gassman, Richard Widmark, Ross Martin (« Les mystères de l’Ouest »), etc… Avec humour, il participa en 1993 à « La classe américaine », un « grand détournement », réalisé par Michel Hazanavicius et Dominique Mézerette, où il met plusieurs vedettes d’Hollywood dans des situations incongrues. On l’a peu vu comme comédien ce qui est assez dommage. On retiendra son rôle de commissaire dans « Le boucher » de Claude Chabrol qui l’appréciait beaucoup. Il confia à François Guérif dans le livre « Conversations avec Claude Chabrol – Un jardin bien à moi » : « …Je l’avais déjà utilisé dans le premier Tigre, et il m’avait fait savoir qu’il aimerait bien tourner à nouveau avec moi. J’avais un peu l’impression d’avoir Kirk Douglas sur le plateau, ou Henri Fonda. Ce n’était pas désagréable ». On retiendra aussi pour le petit écran, son interprétation de l’inspecteur obstiné dans « L’abonné de la ligne U » – excellent feuilleton sorti en DVD chez « Koba films », adapté de l’œuvre de Claude Aveline -. On le vit aussi en représentant de la « police de papa », agacé par les méthodes de Pierre Vaneck adepte de la police scientifique dans la série « Aux frontières du possible ». A partir de 1973, il devait surtout se consacrer à son activité de directeur artistique de la « Société Parisienne de Sonorisation » – SPS – qui participa à de nombreux doublages de films.

 

Roger Rudel dans « L’abonné de la ligne U »

 

Filmographie : 1945  Étrange destin (Louis Cuny) – 1947  Le silence de la mer (Jean-Pierre Melville) – 1953  Les révoltés du Lomanach (Richard Pottier) – 1959 Le pain des Jules(Jacques Séverac) -1960  À toute heure en toute saison (Roger Fellous&Charley Manson, CM) – La dragée haute (Jean Kerchner) – Fortunat (Alex Joffé) – 1962  Douce violence (Max Pécas) – Les bonnes causes (Christian -Jaque) – 1963  La corde au cou (Joseph Lisbona) – 1964  Le tigre aime la chair fraîche (Claude Chabrol) – 1965  Nick Carter et le trèfle rouge (Jean-Paul Savignac) – Du rififi à Paname (Denis de La Patellière) – 1966 Nathalie (AnneDastrée, CM) – …Jusqu’au soir ou la ligne du jour… (Tewfik Farès, CM) – Martin soldat (Michel Deville) – 1969  Le boucher (Claude Chabrol). Télévision (notamment) : 1962 Denis Asclépiade (Jean Pignol) – Le théâtre de la jeunesse : L’auberge de l’ange gardien (Marcel Cravenne) – 1963  Le sel de la mer (Jean Vernier) – Le théâtre de la jeunesse : Le général Dourakine (Yves-André Hubert) – 1964 L’abonné de la ligne U (Yannick Andréi, Série TV) -1965  Le théâtre de la jeunesse : Tarass Boulba (Alain Boudet) – Promenade en landau (Abder Isker) – 1966  Hommes de caractère : L’échantillon (Jean Kerchbron) -L’écharpe (Abder Isker) – 1967  En votre âme et conscience : L’affaire Francey (Claude Dagues) – Les enquêtes du commissaire Maigret : Cécile est morte (ClaudeBarma) – 1968  Le Regret de Pierre Guilhem (Jean de Nesle) – L’homme de l’ombre : Le condamné à mort (Guy Jorré) – 1970  Maurin des Maures (Claude Dagues, série TV) – Adieu Mauzac (Jean Kerchbron) – Le mouchard (Yvon Jouannet) – 1971 Arsène Lupin : L’arrestation d’ArsèneLupin (Jean-Pierre Decourt) –  Mon seul amour (Robert Guez, série TV) – Aux frontières du possible (Victor Vicas & Claude Boissol, saison 1) – Aubrac city (Jean Pignol, série TV) – 1973  Graine d’ortie (Yves Allégret, série TV). Voxographie (succincte): 1954  Du rififi chez les hommes (Jules Dassin, voix française de Carl Möhner) – 1960Le capitaine Fracasse (Pierre Gaspard-Huit, voix française de Riccardo Garrone)- 1961 Auguste (Pierre Chevalier) – 1964  Merveilleuse Angélique (BernardBorderie, voix française de Gino Marturano) – 1965  Le théâtre de la jeunesse :Tarras Boulba (Alain Boudet, récitant, TV) – 1967  L’homme à la Buick (GillesGrangier Grangier) – 1971  L’aventure, c’est l’aventure (Claude Lelouch) – 1977  Cinémania (Gérard Devillers, CM, voix du récitant) – 2003  La classe américaine – Le grand détournement (Michel Hazanavicius & Dominique Mezerette, TV).

Fragments d’un dictionnaire amoureux : Michel Modo

Michel Modo dans le documentaire « La saga des gendarmes » (2005)

Annonce de la mort de Michel Modo, le 24 septembre dernier, date exacte confirmée par le site « Les gens du cinéma », à l’âge de 71 ans.  Souvent en tandem avec Guy Grosso – voir l’hommage d’Yvan Foucart dans « Les gens du cinéma ». – Leur rencontre est évoquée par Grégory Alexandre dans «  »Ciné Live » N°24 de mai 1999 : « …Il était une fois deux garçons, Guy Sarrazin, grand type originaire de Beauvais, et Michel Goi, petit bonhomme fraîchement débarqué de Carpentras. Fascinés depuis tout gosses par les planches, ils se rencontrèrent au Cours Simon et devinrent inséparables (…) Surnommés, hem… « Les deux connards » par le directeur du cours Simon, c’est à l’occasion de la revue de fin d’année, écrite par leurs soins, que Sarrazin et Goi trouvent, après avoir renoncé à Roux et Combaluzier, un nouveau nom de scène déjà plus agréable à l’oreille. Le show, présenté devant le Tout-Paris, est un triomphe, et nos deux compères se retrouvent bientôt embarqués par Robert Dhéry et sa troupe des Branquignols pour un spectacle intitulé « Pomme à l’anglaise ». Mais, condition sine qua non à leur entrée au sein des fous furieux de la scène théâtrale de l’époque ; conserver leurs pseudos grotesques. La coalition Grosso-Modo portera ses fruits immédiatement… » il était, avec Guy Grosso donc, l’un des partenaires préférés de Louis de Funès, qui le choisit pour jouer le Maréchal des Logis Berlicot, dans la « saga » des gendarmes. Il retrouvera de Funès avec son compère Grosso, pour « Le grand restaurant » (1966) en serveur délateur, « fayot » et obséquieux, et dans « L’avare » où il joue « La Merluche ». Ces dernières années, il témoignera longuement sur cette collaboration dans des documentaires TV et des bonus DVD. Dans « La grande vadrouille » il est un halluciné soldat allemand qui louche et de ce fait tire à la mitraillette absolument à côté. Ce rôle fut tellement mémorable, qu’il récidivera dans un ahurissant nanar franco-italien,  « La grosse pagaille » aux côtés de Francis Blanche et dans « On a retrouvé la septième compagnie » (1975), où il aura cette réplique culte qui restera dans la cour des écoles, « Restez groupir ». Il fait souvent cavalier seul, citons le facteur circonspect devant les questions de Jean-Claude Brialy dans « Carambolages » (1963). On le retrouve également souvent à la télévision, notamment dans des fictions américaines tournées en France – il semble avoir participé à un épisode de « Dallas ». Il est aussi Zanzi, le propriétaire du bar Zanzibar, lieu où Jacques Frantz, qui campe un policier, installe son bureau dans un village de la Drôme dans l’éphémère serie TV « Mélissol » (1999). On le revit dernièrement au cinéma en homme à tout faire dans « Bimboland » (1997) et en cafetier homosexuel, amour de jeunesse d’un fantôme dans « Poltergay » (2005). Il est aussi l’un des acteurs fétiches de Jean-Christophe Averty (« Les raisins verts », « Si le coeur vous en dit », « Au risque de vous plaire », « Comix club », « Grand Public », « Passing show », « La vie rêve de Vincent Scotto », « Le péril bleu », »Al Jolson », etc…). Il avait également une importante activité dans le doublage – « Les Simpson » notamment. Auteur de sketches – plus d’une centaine avec Guy Grosso, mais aussi pour Jean-Pierre Foucault à la radio -de pièces, de scénarios et de chansons – « J’ai vu » pour Henri Salvador, dernièrement -, il avait un réel talent d’écriture. Il fut même gagman sur « Le corniaud » et « La grande vadrouille ». Vous pouvez retrouver plus d’informations sur lui sur le site « autour de Louis de Funès »

Filmographie : 1958  Le petit prof’ (Carlo Rim) – 1961  Tout l’or du monde (René Clair) – La belle américaine (Robert Dhéry & Pierre Tchernia) – 1962  Kriss Romani (Jean Schmidt) – 1963  Bébert et l’omnibus (Yves Robert) – Carambolages (Marcel Bluwal) – Bébert et l’omnibus (Yves Robert) – 1964  Et si c’était une sirène (Jean Schmidt, CM) – La cloche (Jean L’Hôte, CM) – 1964  Le gendarme de Saint-Tropez (Jean Girault) – Les gorilles (Jean Girault) –  Le corniaud (Gérard Oury) – 1965  La tête du client (Jacques Poitrenaud) – Pleins feux sur Stanislas (Jean-Charles Dudrumet) – Le gendarme à New York (Jean Girault) – 1966  Le grand restaurant (Jacques Besnard) – La grande vadrouille (Gérard Oury) – Un homme de trop (Costa-Gavras) – 1967  La feldmarescialla (La grosse pagaille) (Steno) – 1968  Le gendarme se marie (Jean Girault) – 1970  Le gendarme en balade (Jean Girault) – Le cri du cormoran le soir au-dessus des jonques (Michel Audiard) – 1973  L’histoire très bonne et très joyeuse de Colinot Trousse-Chemise (Nina Companeez) – 1974  Opération Lady Marlène (Robert Lamoureux) – 1975  On a retrouvé la 7ème compagnie (Robert Lamoureux) – 1977  Le mille-pattes fait des claquettes (Jean Girault) – Monsieur Marcel Marius / Arrête ton cinéma (Richard Guillon, inédit en salles) – 1978  Les bidasses au pensionnat (Michel Vocoret) – Liebesgrusse au der Lederhose 5. Teil : Die bruchpiloten vom königssee (Gunter Otto) – Le gendarme et les extra-terrestres (Jean Girault) – 1979  Nous maigrirons ensemble (Michel Vocoret) – L’avare (Jean Girault & Louis de Funès) – 1981  Pétrole ! Pétrole ! (Christian Gion) – Le jour se lève et les conneries commencent (Claude Mulot) – Les bidasses aux grandes manoeuvres (Raphaël Delpard) – Si ma gueule vous plaît (Michel Caputo) – 1982  Le gendarme et les gendarmettes (Jean Girault & Tony Aboyantz) – Le braconnier de Dieu (Jean-Pierre Darras) – 1983  Les planqués du régiment (Michel Caputo) – 1985  L’exécutrice (Michel Caputo) – 1989  La gloire de mon père (Yves Robert) – Le château de ma mère (Yves Robert) – 1992  Jour de fauche (Vincent Monnet, CM) – Pétain (Jean Marboeuf) – 1995  Quand je serai grand, mon père il sera policier (Vincent Monnet, CM) – 1996  Sa femme et moi (Olivier Pouteau, CM) – 1997  Bimboland (Ariel Zeïtoun) – 2004  Mauvais graine (Blanquet & Olive, CM) – 2005  Poltergay (Eric Lavaine). Voxographie succincte : 1975  La flûte à six Schtroumps (Peyo, Yvan Delporte & Eddy Lateste) – 1977  Les fabuleuses aventures du légendaire Baron de Münchausen (Jean Image) – 1993  Don Bluth’s thumbelina (Poucelina) (Don Bluth & Gary Goldman, animation, version française) – 2004  Mauvaise graine (Blanquet & Oliver, CM) – 2006  The Simpsons movie (Les Simpson – Le film) (David Silverman, animation, version française).

Télévision (notamment) : 1964  Le tapir amoureux (François Gir) – 1965  Ce fou de Platanov (François Gir) – 1966  La 99ème minute (François Gir) – Gerfaut (François Gir, série) – 1967  À Saint-Lazare (François Gir) – Le petit café (François Gir) – 1968  Des goûts et des couleurs (Jean-Christophe Averty, divertissement) – Hommage à Tristan Bernard (Odette Collet & Edmond Tyborowsky) -La tempête (François Gir) – Acerbes à Cannes (Jean-Christophe Averty, divertissement) – 1969  L’atelier Prévert-Derlon : Les menottes (Robert Bober, CM) – Poisons d’Avril (Jean-Christophe Averty) – Show Effroi (Jean-Christophe Averty, CM) – Fragson un roi du caf’conc (Jean-Christophe Averty) – Songe d’une nuit d’été (Jean-Christophe Avery) – 1970  Les six jours (Arlen Papazian) – Le petit vieux des Batignolle (Jean-Pierre Marchand) – Alice au pays des merveilles (Jean-Christophe Averty) – 1971  Au théâtre ce soir : Herminie (Pierre Sabbagh) – Ubu enchaîné (Jean-Christophe Averty) – Réveillon chez Maxim’s (Georges Folgoas) – 1972   JC’s Follies 1930 (Jean-Christophe Averty, divertissement) – 1973  Le vie rêvée de Vincent Scotto / Rien que des tubes ou la vie chantée de Vincent Scotto (Jean-Christophe Averty) – Les cinq dernières minutes : Un gros pépin dans le Chasselas (Claude-Jean Bonnardot) – Musidora (Jean-Christophe Averty) – 1974  Averty follies (Jean-Christophe Averty, divertissement) – Le vagabond (Claude-Jean Bonnardot, série) – 1975  Le péril bleu (Jean-Christophe Averty) – 1976  Les samedis de l’Histoire : La banqueroute de Law (Jean-François Delassus) – 1977  L’inspecteur mène l’enquête : Les adorateurs du cosmos (Jean-Pierre Barizien) – Commissaire Moulin : Cent mille soleils (Claude-Jean Bonnardot) – Impressions d’Afrique (Jean-Christophe Averty) – Lazare Carnot ou les jupons de la Révolution (Jean-François Delassus) – 1978  Au théâtre ce soir : Nuit folle (Pierre Sabbagh) – Pourquoi tuer pépé (Edmond Tiborowsky) – Au théâtre ce soir : Les coucous (Pierre Sabbagh, + pièce) – Smoking et carré blanc (Georges Folgoas, divertissement) – 1980  C’est pas Dieu possible (Edmond Tyborowsky) – 1982  L’honneur de Barberine (Edmond Tiborowsky) – 1986  Monte-Carlo (Id) (Anthony Page) – 1987  French in action : Leçon 2 (Pierre J. Capretz) – Les cinq dernières minutes : Claire obscure (Franck Apprederis) – 1988  Hemingway (Bernhard Sinkel) – 1989  A tale of two cities (Un comte de deux villes) (Philippe Monnier) – 1992  Bienvenue à Bellefontaine (Gérard Louvin) – Taxi girl (Jean-Dominique de la Rochefoucauld) – 1994/1997  Highlander (13 épisodes) – 1997  Le juste : Sonate pour Juliette (Franck Apprédéris) – 1998  Mélissol : Lynchage (Jean-Pierre Igoux) – Mélissol : Un braquage de trop (Jean-Pierre Igoux) – Mélissol : Le nettoyeur (Jean-Pierre Igoux) – 1999   Mélissol : Paranoïa (Jean-Pierre Igoux) – 2000  Relic hunter (Sydney Fox l’aventurière) : Love letter (Jean-Pierre Prévost) – 2001  L’impasse du cachalot (Élisabeth Rappeneau) – 2003  Lagardère (Henri Hellman) – 2004  Maigret et le clochard (Laurent Heynemann) – 2005  Plus belle la vie (plusieurs épisodes) – S.O.S. 18 : Chienne de vie (Bruno Garcia) –  2006  Beau masque (Peter Kassovitz) – 2007  Central nuit : Une affaire d’honneur (Olivier Barma) – Rendez-moi justice (Denys Granier-Deferre) – 2008  Ah ! C’était ça la vie (Franck Apprederis). Variétés : 1966/1971  Au risque de vous plaire (Jean-Christophe Averty) – 1967/1968  Passing show (Jean-Christophe Averty) – 1970/1971  Jazz Land (Jean-Christophe Averty) –  1971  Si le coeur vous en dit (Jean-Christophe Averty) – 1973  Comics club (Jean-Christophe Averty) – 1974  Toutankhamont (Jacques Pierre) – 1975  Ticket de rétro (Jean-Christophe Averty). Scénariste : 1967  Le petit baigneur (Robert Dhéry, dialogues) – 1972  Allô ! Juliette (Jacques Pierre, TV) – Trop jolies pour être honnêtes (Richard Balducci, dialogues) – 1973  La grande nouba (Christian Caza) – 1992  Taxi girl (Jean-Dominique de la Rochefoucauld) – 1999  Mélissol : La maison sans toit (Jean-Pierre Igoux, TV).

Mise à jour du 16/09/2009

Un grand merci à Cécile, pour ses captures d’écran.

En aparté : « Le coin du cinéphage » n’est pas en berne, mais souffre d’une crise de « tripalium » délirant – en fait une nouvelle réorientation professionnelle chronophage tendance père Ubu -. Vous n’êtes pas encore débarrassés de lui et un hommage sur Paul Newman attend d’être finalisé dans les brouillons, ainsi que ceux de Guillaume Depardieu et Roger Rudel. Mais je ne pourrai pas en traiter d’autres tel Alain Levent, Ken Ogata, Françoise Seigner ou Anita Page… On est également prié de ne point se servir dans ces notules, même si ce lieu est autoproclamé foutraque, ce n’est pas un libre-service  – suivez mon regard vers les sites pilleurs habituels -… Je n’hésiterai donc pas à contacter les organismes concernés s’il y a des abus. Je répondrai dès que possible à ceux qui m’ont contacté dans les commentaires ou par mail…

Fragments d’un dictionnaire amoureux : Francis Lacassin

Photo : Olivier Dion

Le temps me manquant pour traiter des disparus récents – au grand dam d’un commentateur récent je présume, voir les commentaires sur Pierre Mirat – étant en train de répéter un remake de Kafka au bureau -, je choisis de rendre plus particulièrement hommage à Francis Lacassin. Gérard Lenne dans « La critique du cinéma en France » (Ramsay cinéma, 1997) disait à son sujet « …Combien de héros modernes qui ne nous seraient pas aussi familiers s’ils ne nous avaient été fraternellement et chaleureusement présentés par cet entremetteur infatigable et toujours sur la brèche ». Ce natif d’Alès, fit des études de droit, d’histoire du Moyen-âge, de psychopathologie, de psychologie de la vie sociale, et de médecine. S’il fit énormément pour le roman populaire – Fantômas, Maigret, Nestor Burma – et la bande dessinée, il a redonné ses lettres de noblesses aux films muets de divertissement. Il fit une rencontre déterminante avec le réalisateur Henri Fescourt. Dans l’un de ses ouvrages le formidable « Pour une contre-histoire du cinéma » (Institut Lumières, Actes Sud, 1994, première édition en 1972), il parlait de lui ainsi « …mais il continue d’inspirer l’étrange entreprise de réhabilitation que je me suis imposée : elle tient à la fois de l’enquête policière, de la fouille archéologique et du travail de fourmi« . Cet ouvrage nous permet de nous familiariser avec Louis Feuillade, Victorin Jasset, Musidora, Alice Guy, Joël Hamman – pionnier du western… français -, Gaston Modot – remarquable parcours dans le muet aussi pour ce grand acteur -, Robert Florey ou Yvette Andréyor. De la très riche liste de livres qu’il a signé on retiendra les récents « Louis Feuillade, maître des lions et des vampires » (Pierre Bordas et fils, 1995), « La légende de Tarzan » (2000) et « Alfred Machin de la jungle à l’écran » (2001) chez l’éditeur – hélas disparu – Dreamland, « A la recherche de Jean Daurand « (Association française de recherche sur l’histoire du cinéma, 2004) et ses « Mémoires » (Éditions du Rocher, 2006). Il avait participé à la célèbre Anthologie du cinéma français éditée par « L’avant scène », Henri Fescourt – avec Claude Beylie, 1967, Alfred Machin, 1968, Musidora, 1970, et participa à de nombreuses revues voir sa page dans le site Calindex.  Pour le cinéma, il a réalisé des courts-métrages, « Prière pour Robinson » – coréalisé par Raymond Bellour – et « Mon ami Mandrin » (1960), « Satan, mon prochain » – coréalisé avec Raymond Bellour – (1961), « L’histoire de Jeanne » (1962), participer à la production de « Le cercle des passions » (Claude d’Anna, 1982) et « Partenaires » (Claude d’Anna, 1984) et fit une apparition dans le formidable « Je t’aime, je t’aime » (Alain Resnais, 1967). Il fut un scénariste inspiré pour « Judex » (1963), signé Georges Franju qui nous console que ce dernier ne pût jamais adapter « Fantômas », pour la formidable série Tribunal de l’impossible – diffusée il y a quelques années sur CinéCinéma, qui mériterait une édition DVD – avec « Le voleur de cerveau » (Alain Boudet, 1968) et « Les rencontres du Trianon ou la dernière rose » (Roger Kane). Il adaptât également deux « Maigret » version Jean Richard « Maigret et le témoignage de l’enfant de chœur » (Michel Subiela, 1988) et « Tempêtes sur la Manche » (Édouard Logereau, 1989). Son éclectisme et sa fougue à défendre des œuvres souvent mésestimées vont nous faire cruellement défaut avec son départ. Bibliographie : « Le Monde » du 16.08.2008, article par Patrick Kéchichian.