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Fragments d’un dictionnaire amoureux : Robert Rollis

 

Si on devait distribuer le prix du comédien le plus sympathique du cinéma français, Robert Rollis pourrait aisément y prétendre. Il était un des enfants des « disparus de Saint-Agil », l’un des plus aisément repérable. Il avait une gouaille dans sa voix. Il la prête régulièrement pour des dessins animés, comme celle de « Pouce-moussu » dans l’émission enfantine « Les quat’zamis », animé par Fabrice, sur Antenne 2 à la fin des années 70. Dans « Les Tortillards » (Jean Bastia, 1960), il est un des membres la famille d’artistes dirigée par « L’illustre Beauminet » campé par un truculent Jean Richard. Il se présente à Roger Pierre, comme acteur de seconds rôles « spécialisé dans les têtes de turc ». Il est vrai qu’il est souvent le bon copain, à l’image de son personnage de Léon dans les deux opus de « Papa, maman… » de Jean-Paul Le Chanois, surnommé par Fernand Ledoux « Alibi », il couvre les frasques de Robert Lamoureux, sorte de « Tanguy » avant l’heure, vivant encore chez ses parents. Robert Rollis et souvent goguenard, comme dans « Nous autres à Champignol » et « Le gendarme à Champignol », il est irrésistible en farceur, toujours le sourire aux lèvres, et prompt à préparer une mauvaise blague contre Jean Richard. Il est également l’un des piliers des Branquignols, aux côtés de Robert Dhéry et Colette Brosset. Il est coiffeur dans « La belle américaine », un supporter goguenard d' »Allez France ! », un marin fidèle au poste de l' »Increvable », navire qui se dégrade à chaque inauguration au champagne par Louis de Funès dans « Le petit baigneur », un breton cul-de-jatte dans « Vos gueules les mouettes ! »…. Il devient très populaire grâce à son personnage de Jehan dans « Thierry La Fronde » dont l’intégrale est disponible en DVD. Il sauve bien des comédies franchouillardes par sa présence, souvent en vélo d’ailleurs, C’est un voleur de scènes. Le voir par exemple en pensionnaire d’une maison de retraite dans « Monique », nous fait regretter sa sous-utilisation ces derniers temps. Il reste presque inchangé également dans « Les amateurs » sorti en janvier 2004, en père de l’atypique Jean-Jacques Vannier, vieux paysan devenu « bredin » suite à une farce de gamins escamoteurs d’échelle, et qui ne s’exprime que par cris. Martin Valente avait hésité de confier ce rôle à ce formidable acteur, ne le trouvant pas à la hauteur de son talent. Dans le même sillon,  il est « 72 moissons » dans « Camping à la ferme », de Jean-Pierre Sinapi. Il est l’ancêtre râleur du village, cultivant son champ, sans rien planter histoire de recevoir des subventions, revendique une sécheresse de cœur et meurt en laissant un gros magot dans une boîte à sucre. Le site des Gens du cinéma, pour lequel j’avais fait sa filmographie, nous donne la triste nouvelle de sa mort le 12 novembre 2007, à Paris, des suites d’un cancer foudroyant, à l’âge de 83 ans.

Robert Rollis & Aghmane Ibersiene dans « Camping à la ferme »

Filmographie : établie avec Armel de Lorme : 1937  La marseillaise (Jean Renoir)1938  Les disparus de Saint-Agil (Christian-Jaque) – Le roman de Werther (Max Ophuls) –  Carrefour (Kurt Bernhardt) – La fin du jour (Julien Duvivier) – 1939  L’enfer des anges (Christian-Jaque) – Notre-Dame de la Mouise (Robert Péguy) – 1941  Premier rendez-vous (Henri Decoin) – Péchés de jeunesse (Maurice Tourneur) – Caprices (Léo Joannon) – Annette et la dame blonde (Jean Dréville) – 1942  Les cadets de l’océan (Jean Dréville) – 1943  Le carrefour des enfants perdus (Léo Joannon) – Lucrèce (Léo Joannon) – 1945  Les démons de l’aube (Yves Allégret) – 1946  Amours, délices et orgues (André Berthomieu) – 1947  Blanc comme neige (André Berthomieu) – 1948  Les amants de Vérone (André Cayatte) – Le bal des pompiers (André Berthomieu) – Tous les deux (Louis Cuny) – 1949  On ne triche pas avec la vie (René Delacroix & Paul Vandenberghe) – La femme nue (André Berthomieu) – La petite chocolatière (André Berthomieu) – 1950  Justice est faite (André Cayatte) – Le roi des camelots (André Berthomieu) – Une fille à croquer / Le petit chaperon rouge (Raoul André ) – 1951  La maison dans la dune (Georges Lampin) – Jamais deux sans trois (André Berthomieu) – Chacun son tour (André Berthomieu) – La maison Bonnadieu (Carlo Rim) – Drôle de noce (Léo Joannon) – 1952    Belle mentalité (André Berthomieu) – Allô… je t’aime (André Berthomieu) – Adorables créatures (Christian-Jaque) – Les dents longues (Daniel Gélin) – 1953  Le portrait de son père (André Berthomieu) – Virgile (Carlo Rim) – L’oeil en coulisses (André Berthomieu) – L’incentevole nemica (Pattes de velours) (Claudio Gora) – Une vie de garçon (Jean Boyer) – Faites-moi confiance (Gilles Grangier) – Le village magique (Jean-Paul Le Chanois) – 1954  Les évadés (Jean-Paul Le Chanois) – Les deux font la paire (André Berthomieu)  – Papa, maman, la bonne et moi (Jean-Paul Le Chanois) – 1955  Le dossier noir (André Cayatte) –  La madelon (Jean Boyer) – Papa, maman, ma femme et moi (Jean-Paul Le Chanois) – Cette sacrée gamine (Michel Boisrond) – 1956    La vie est belle (Roger Pierre & Jean-Marc Thibault) – Nous autres à Champignol (Jean Bastia) – 1957  Trois jours à vivre (Gilles Grangier) – La garçonne (Jacqueline Audry) – L’étrange Monsieur Stève (Raymond Bailly) – L’amour est en jeu (Marc Allégret) – Le grand bluff (Patrice Dally) – 1958  En légitime défense (André Berthomieu) – Le miroir à deux faces (André Cayatte) – Suivez-moi jeune homme (Guy Lefranc) – Le grand chef (Henri Verneuil) – Le gendarme de Champignol (Jean Bastia) – L’increvable (Jean Boyer) – 1959  Die Gans von Sedan (Sans tambour ni trompette) (Helmut Kaütner) – 1960  Ravissante (Robert Lamoureux) – Les moutons de Panurge (Jean Girault) – La brune que voilà (Robert Lamoureux) – Les amours de Paris (Jacques Poitrenaud) – L’homme à femmes (Jacques-Gérard Cornu) – Ma femme est une panthère (Raymond Bailly) – La française et l’amour [épisode : La femme seule] (Jean-Paul Le Chanois) – Les tortillards (Jean Bastia) – La famille Fenouillard (Yves Robert) – Quai Notre-Dame (Jacques Berthier) – 1961  La belle Américaine (Robert Dhéry & Pierre Tchernia) – Tout l’or du monde (René Clair) – Le petit garçon de l’ascenseur (Pierre Granier-Deferre) – La guerre des boutons (Yves Robert) – 1962    Les veinards [épisode : Le gros lot] (Jack Pinoteau) – Les culottes rouges (Alex Joffé) – C’est pas moi, c’est l’autre (Jean Boyer) – Mélodie en sous-sol (Henri Verneuil) – Paris champagne (Pierre Armand) – Le glaive et la balance (André Cayatte) – Strip-tease (Jacques Poitrenaud) – 1963  L’honorable Stanislas, agent secret (Jean-Charles Dudrumet) – Laissez-tirer les tireurs (Guy Lefranc) 1964  Allez France ! (Robert Dhéry) – Week-end à Zuydcoote (Henri Verneuil) – What’s new Pussycat ? (Quoi de neuf, Pussycat ?) (Clive Donner) – 1965  La tête du client (Jacques Poitrenaud) – Le caïd de Champignol (Jean Bastia) – Les baratineurs (Francis Rigaud) – 1966  Le jardinier d’Argenteuil (Jean-Paul Le Chanois) – Trois enfants dans le désordre (Léo Joannon) – Monsieur le président directeur général (Jean Girault) – 1967  Le petit baigneur (Robert Dhéry) – 1968  Un drôle de colonel (Jean Girault) – Faites donc plaisir aux amis (Francis Rigaud) – La femme écarlate (Jean Valère) – 1969  La maison de campagne (Jean Girault) – Trois hommes sur un cheval (Marcel Moussy) – 1972  La raison du plus fou (François Reichenbach) – 1973  Les gaspards (Pierre Tchernia) – L’événement le plus important depuis que l’homme a marché sur la Lune (Jacques Demy) – Le concierge (Jean Girault) – 1974  Vos gueules les mouettes ! (Robert Dhéry) – Impossible… pas français ! (Robert Lamoureux) – 1975  On a retrouvé la 7ème compagnie (Robert Lamoureux) – Opération Lady Marlène (Robert Lamoureux) – 1976  Le jour de gloire (Jacques Besnard) – Dis bonjour à la dame (Michel Gérard) – 1977  Moi, fleur bleue ! (Eric Le Hung) – 1978  Général… nous voilà ! (Jacques Besnard) – Les fabuleuses aventures du baron de Münchhausen (Jean Image, dessin-animé, voix) – 1979  La gueule de l’autre (Pierre Tchernia) – 1980  Touch’ pas à mon biniou (Bernard Launois) – 1981  Le jour se lève… et les conneries commencent (Claude Mulot) – Te marre pas… c’est pour rire ! (Jacques Besnard) – 1982  Le braconnier de Dieu (Jean-Pierre Darras) – Le secret des Sélénistes (Jean Image, dessin animé, voix) – 1986  Nuit docile (Guy Gilles) – 1987  A notre regrettable époux (Serge Korber) – Bonjour l’angoisse (Pierre Tchernia) – 1999  Tout tout près (Fabrice Maruca, CM) – 2001  Monique (Valérie Guignabodet) – 2002  Les amateurs (Martin Valente) – 2004  Camping à la ferme (Jean-Pierre Sinapi).  Nota : Il ne semble pas participer aux films suivants, bien que parfois crédité : « Les Duraton » (André Bethomieu, 1955), « Signé Arsène Lupin » (Yves Robert, 1959).

 

 

 

 

 

Dans « Papa, maman, ma femme et moi »

Télévision : notamment : 1962  L’inspecteur Leclerc enquête : Face à face (Marcel Bluwal) – L’oiseau de bonheur (Georges Folgoas) –  1963/1966  Thierry La Fronde (Pierre Goutas & Robert Guez) – 1964  Médard et Barnabée (Raymond Bailly) – 1965  Le troisième témoin (Georges Folgoas, captation en direct) – Bob Morane (1 épisode) – La bonne planque (Louis Verlant) – Les saintes chéries : Ève de la maison de Compiègne (Jean Becker & Maurice Delbez) – 1967  Saturnin Belloir (Jacques-Gérard Cornu) – 1970  Au théâtre ce soir : Frédéric (Pierre Sabbagh) – Au théâtre ce soir : La brune que voilà (Pierre Sabbagh) -1971  Madame êtes-vous libre ? (Jean-Paul Le Chanois) – 1973  Au théâtre ce soir : La poulette aux oeufs d’or (Georges Folgoas) – Arsène Lupin : Le secret de l’aiguille (Jean-Pierre Desagnat) – Le vagabond (Claude-Jean Bonnardot) – Un curé de choc : Hold-up campagnard (Philippe Arnal) – 1975  Pilotes de courses (Robert Guez) – La vie de plaisance (Pierre Gautherin) – Les Zingari (Robert Guez) – 1976  Le milliardaire (Robert Guez) – 1977  Les folies d’Offenbach (Michel Boisrond) – Commissaire Moulin : Cent mille soleils (Claude-Jean Bonnardot) – Le passe-muraille (Pierre Tchernia) – 1980  Tout le monde m’appelle Pat (Robert Guez) – La vie des autres : L’intruse (Robert Guez) – Arsène Lupin joue et perd (Alexandre Astruc) – 1982  Des yeux pour pleurer (André Cayatte) – Toutes griffes dehors (Michel Boisrond) – 1983  Père Noël et fils (André Flédérick) – 1984  Péchés originaux : J’ai comme une musique dans la tête (Philippe Monnier) – 1986  Le tiroir secret (Édouard Molinaro, Nadine Trintignant, Michel Boisrond & Roger Guillioz) – 1991  Intrigues : Scoop (Emmanuel Fonlladosa) – Intrigues : Trou de mémoire (Dominique Giuliani) – 1992  Un beau petit miliard (Pierre Tchernia) – 1998  Dossiers disparus : Serge et Patrick – 2000  Avocats et associés : La preuve par le vide (Denis Amar) – 2005  Faites comme chez vous (Plusieurs réalisateurs).

Mise à jour du 16/11/2007

FRAGMENTS D’UN DICTIONNAIRE AMOUREUX : BERNARD NOEL

Bernard Noël

Quelles traces laissent un comédien mort trop tot ? Pour l’avoir admiré son panache, son visage un peu inquiet, dans Vidocq, un chef d’oeuvre télé de Marcel Bluwal, on peut se poser la question. C’était légitime que Claude Brasseur le remplace après sa maladie, car il y a des accents du père, Pierre Brasseur, chez lui. Le cinéma ne semble pas l’avoir trop gâté, un cow-boy dans « Fernand Cow-Boy » aux côtés de Fernand Raynaud, l’ami de Maurice Ronet dans « Feu follet », etc… Mais on peut apprécier son jeu sur le DVD de « Gaspard des Montagnes » (Jean-Pierre Decourt, 1965), où l’on ressentait sa sensibilité et sa fougue. Il aurait compté énormément, si le destin ne l’avait jugé autrement.

Je reprends la consultation d’anciens Téléramas à la principale bibliothéque de mon lieu d’habitation – Ils sont disponibles depuis 1972 -, histoire d’alimenter la base de données du site IMDB en téléfilms, alors nommées dramatiques, histoire de continuer à sauvegarder une mémoire. D’ailleurs si vous avez des fiches Télé, à me suggérer, je peux les rentrer sur la base. En ce moment, parcourant le premier semestre 1983, je tombe sur un hommage de Claude Rich, à l’occasion de la rediffusion de  « La mégère apprivoisée » adaptation de 1964 de Pierre Badel, avec Geneviève Fontanel, Bernard Noël y joue « Petrucchio ». Claude Rich qui a une plume magnifique fut ami et partenaire de Bernard Noël, dans la pièce « Victor et les enfants du pouvoir », je ne résiste pas à vous restituer ce texte :

Quelques mois avant sa mort, nous étions descendus dans le Midi. Tous ses amis devinaient l’issue fatale, lui seul voulait l’ignorer.

Il aimait tellement la vie que la mort n’était pas dans son programme.

Un soir, nous étions étendus sur la terrasse de l’hôtel qui donnait sur la campagne de St-Tropez. Notre radio était branchée sur Alger. Et avec le soleil qui se couchait, nous écoutions les voix qui venaient de la Méditeranée. A travers les monts du Maghreb nous revenaient nos héros de l’enfance ! Mermoz, St-Exupery, Charles de Foucauld. Ces chants lancinants qui berçaient sa souffrance le faisait délirer, et rêver de traversées qu’il n’avait pas faites.

Et aussi, peut-être d’un Dieu, si proche et pourtant si différent de celui de son enfance qu’il avait oublié, délaissé – à cause de la frénésie qui nous entraîne de rôles en rôles, vers des personnages auxquels on donne sa vie, son coeur et qui après s’en vont si vite, en nous laissant démuni – Jusqu’au suivant.

Frénésie qui vous laisse si peu de temps à vivre. Si peu de temps pour vivre.

Ce soir-là, il pensait qu’il faudrait savoir s’arrêter, et partir sur le dos d’un nuage pour réapprendre à vivre.

C’est difficile de s’arrêter quand on entend quelque part en soi l’horloge qui marque les heures !

Combien de rêves sont restés inachevés chez Bernard ? Personne autant que lui n’était si plein de passions de désirs et d’amour !

Sa fougue était provebiale ! Un jour, il montait à cheval dans « La mégère apprivoisée ». Ce n’était pas un cheval très discipliné. Quand on a dit « action » il a couru vers son canasson. Et son désir et sa fougue étaient si grands qu’il a dépassé le cheval et qu’il c’est retrouvé le cul sur l’herbe…

Tout était trop petit pour Bernard ! les canassons, le monde, la vie. Bernard était grand. Il n’était pas fait pour un univers où les hommes mesurent un mètre soixante.

Claude Rich, article « Bernard Noël, si peu de temps pour vivre » Télérama N°1742 du 04/06/1983.

Note du 1 septembre 2006 : Vient de paraître un excellent livre à son sujet « Bernard Noël, prince et Brigand de Comédie » (Patrice Ducher, Éditions Pascal, 2006), mine d’informations sur ce formidable comédien.

Fragments d’un dictionnaire amoureux : Henri Attal

Henri Attal et Jean-Pierre Mocky dans « Le glandeur »

Cet éternel abonné aux rôles de tueurs et de bagnards – à l’image de « L’affreux » dans « Elle cause plus… elle flingue » de Michel Audiard en 1972, sorte de rôle étalon de sa carrière – est un grand oublié des dictionnaires. Second couteau par excellence et figure singulière du cinéma français, il semble impossible de dresser sa filmographie exhaustive. Brun, ténébreux, le sourcil épais, trucider son prochain semble pour lui une seconde nature. Il est souvent en tandem avec Dominique Zardi : « …Attal, je l’ai rencontré par hasard dans un studio. Je le connaissais vaguement de vue, et je me suis aperçu très vite que tout le monde disait Attal et Zardi, Attal et Zardi! Alors que je n’ai rien en commun avec lui. J’étais petit, blond, timide, réservé, avec une nature assez profonde et entière, et lui c’est un personnage très flou, très pittoresque, c’est un elfe, un mec qui n’existe pas. A 60 ans, il n’a toujours pas de domicile, c’est un homme très étrange! On a constitué sans s’en rendre compte un couple atypique. On était tellement différents, opposés, « in conflitto » comme disent les Italiens, en conflit, parce que Attal, dans les films est bohème, « voleur », fou et faux… exactement ce que je ne suis pas ! En France on ne sait pas travailler avec des gens atypiques ! Enfin pas encore ! Peut-être que de nouveaux cinéastes le verront avec des visions plus grandes ! » Travelling avant N°10–1997). On les retrouve souvent à la limite de la figuration : dans une bagarre face à Fernandel dans « L’assassin est dans l’annuaire » (1961), spectateurs à la boxe dans « Les petits matins » (1961) et même en smoking (un contre-emploi!), allant au concert et croisant Ingrid Bergman et Yves Montand dans « Goodbye again (Aimez-vous Brahms) » (1961). Quand on les voit en apaches, roder autour de petites filles dans « Paradiso, hôtel du libre échange » (1965), on en frémit d’avance. Dans des rôles plus conséquents, Attal et Zardi sont hommes de main de Fantômas dans la trilogie d’André Hunebelle. Tué dans le premier épisode, Attal « ressuscite » dans le suivant !, pour devenir un Écossais édenté et idiot dans « Fantômas contre Scotland Yard » (André Hubelle, 1966). Ils sont tueurs à la solde de Robert Hossein dans « Le vice et la vertu » (Roger Vadim, 1962), tueurs – again !- dans « Mort d’un tueur » (Robert Hossein, 1963), truands terrorisants un troupeau de vaches dans « La horse » (Pierre Granier-Deferre, 1969) ou habitués des castings à la recherche d’un rôle dans « Le cinéma de Papa » (Claude Berri, 1970). Mais ils sont souvent amusants, même en sbires anglais (!) d’Edward Meeks dans « Pleins feux sur Stanislas » (Jean-Charles Dudrumet, 1965). Il faut les voir dans cette parodie de films d’espionnages, batailler avec Billy Kearns et Clément Harari, ils ont pour seule réplique un « Yes sir ! », clin d’oeil sans doute à la réplique de Robert Dalban dans « Les tontons flingueurs ».

Avec Dominique Zardi dans « Les plus grandes escroqueries du monde »

Ils étaient assez violents au début de leur carrière à l’image d’un mémorable témoignage dans « Cinéma Cinémas » en 1990 où ils racontent avoir jeté à l’eau la caméra de l’équipe de tournage du film « Saint-Tropez Blues » (1960) suite à une promesse non tenue d’y participer. Les témoignages par téléphone de Jean Becker, Claude de Givray, Claude Chabrol et Jean-Pierre Mocky, y sont riches d’anecdotes. Résultat : ils sont dans le film dans des rôles de marins bagarreurs ! Claude Chabrol les prend en sympathie en 1959, pour « Les bonnes femmes ». : « Ils cassaient la gueule à ceux qui ne voulaient pas les engager. Je les avais prévenus dès le départ. Je voulais bien les engager, et le fait que leurs noms commencent par A et Z m’amusait. Mais je leur avais dit « Il ne faut pas me menacer, parce que le jour où vous me faites chier, je vous envoie foutre. Si vous voulez qu’on se bagarre, on le fera, mais je ne suis pas du tout sûr que vous allez y gagner, parce que je suis vicieux comme le diable, vous aussi, et ça risque de mal se terminer ». Avec moi, ils ont toujours été très convenables. Je les aime bien. » – Conversation avec Claude Chabrol, un jardin bien à moi (François Guérif, Editions Denoël, 1999). Il leur offre leurs meilleurs rôles comme celui de Robègue pour Attal et de Riais pour Zardi (jeu de mot avec Alain Robbe-Grillet) dans “Les Biches” (1967), un tandem pédant (« Je montre deux emmerdeurs…, deux faux artistes qui font de la peinture bidon et de la musique à l’aide de trois tam-tams, d’un piston à coulisse et d’une machine à écrire. En un mot l’art qui emmerde tout le monde… » – Claude Chabrol dans « Claude Chabrol par Guy Braucourt » (Editions Seghers, 1971). Toujours chez Chabrol, ils sont gardes : « Ophélia » (1961), gendarmes :  « Landru » (1962), vigiles de la Tour Eiffel aux prises avec Francis Blanche qui se croit propriétaire des lieux suite à une escroquerie : « Les plus grandes escroqueries du monde : L’homme qui vendit la Tour Eiffel » (1963), tueurs dans un aéroport : « Le tigre se parfume à la dynamite » (1964), agresseurs de Maurice Ronet : « Le scandale » (1966), etc…. Il est à noter qu’Attal trouve souvent chez Chabrol – qui m’avait témoigné son estime envers lui – l’occasion d’essayer d’autres emplois, tel un « pilier de comptoir » halluciné, dans « Une femme infidèle » (1968), amusant Michel Bouquet par son comportement, l’officier de police précautionneux face à François Périer dans « Juste avant la nuit » (1970), la vieille sourde (sic) dans “Docteur Popaul” (1972), personnification inattendue du « destin », le policier qui essaie en vain de raisonner Michel Aumont dans ses pulsions sadiques dans « Nada » (1973), spectateur passionné du procès de « Violette Nozière » (1977), ou encore l’huissier courtois (nommé Me Hareng ! » dans « Madame Bovary » (1991). 

Ils intègrent le « Mocky Circus » (selon la formule d’Éric Le Roy), Attal est un policier blâmant Zardi, voyeur espionnant un couple d’amoureux caché sous une voiture dans « Les vierges » (1962). Jean-Pierre Mocky les utilise souvent depuis, ensemble ou séparés, tel pour Henri Attal, le passager d’un train, manquant de se faire voler son panier à chat par Jean Poiret dans “La bourse et la vie” (1965).

Henri Attal & Dominique Zardi – en arrière plan – dans « Topaz – L’étau »

Ils tournent un temps avec Jean-Luc Godard, en faux aveugles dans “Une femme est une femme” (1960), ne reconnaissant pas Jean-Paul Belmondo, pourtant ancien ami indicateur puis déclarant « avec ses lunettes noires, on n’y voit rien du tout! », pompistes agressés violemment (pour une fois !) par le tandem Anna Karina-Belmondo dans “Pierrot le fou” (1965) et en consommateurs de café égrillards dans “Masculin Féminin” (1965), lisant un texte érotique à haute voix (effet décalé obligatoire). Attal et Zardi manquent même d’obtenir le rôle titre des Carabiniers, projet annulé suite à une brouille avec le producteur Georges de Beauregard. Ils participent même au film d’Alfred Hitchcock, « Topaz (L’étau) » en 1969, en tueurs au stade « Charlety », mais la scène est coupée au montage final. On retrouve Attal, cavalier seul, en apache, montrant à d’autres truands comment se comporter dans le grand monde, lors de l’enterrement d’Arsène Lupin (mais en tenant le goupillon à l’envers, il perturbe avec drôlerie la cérémonie), dans « Arsène Lupin contre Arsène Lupin »  (1962), en ouvrier harangué par les nazis dans “Le vampire de Düsseldorf” (1964), inspecteur à la morgue dans « Galia » (1965)… Dans les années 70-80, il est un onaniste dans « Sex-Shop » (1972), un truand priant à genoux (avec ses codétenus Henri Virlojeux et Carlo Nell) … pour la réussite d’un cambriolage dans “Trop jolies pour être honnêtes” (1972), un concierge suspicieux dans “Gross Paris” (1973), un gardien de prison qui joue nerveusement aux cartes dans « Bartleby » (1976), un huissier au tribunal dans « L’autrichienne » (1989) ou encore un quidam se désolant, dans un hôpital, que l’on vienne agoniser sur son paillasson dans « Trois hommes à abattre » (1980). Enfin, il figure souvent dans les films de Claude Zidi tel le terroriste à la couscoussière, dans « Les sous-doués » (1979) ou le personnage à la gâchette facile de « Dédé La Mitraille » que provoque délibérément Philippe Noiret,  pour créer un carnage dans “Les Ripoux” (1984).



Avec Stéphane Audran & Dominique Zardi dans « Les biches »

Plus récemment, on le retrouve en figurant dans le film de Bertrand Tavernier “Laissez-passer” (2001), et chez Claude Chabrol, en vendeur de rue insistant pour offrir un sandwich grec à Michel Serrault dans “Rien ne va plus” (1997) et en beau-père impotent que visite Nathalie Baye dans « La fleur du mal » (2002). Chez Jean-Pierre Mocky, il est un ouvrier algérien dévoué dans « Le roi des bricoleurs » (1976), chômeur proposant un verre à Jacqueline Maillan – qu’elle refuse en lui déclarant un ironique « Il est charmant ! » – dans “Ville à vendre” (1991), un amateur du vin Iroulégui dans « Alliance cherche doit » (1997), un mystérieux « pestiféré », comparse de Noël Godin dans « Tout est calme » (1999), ou un badaud complètement fou, coiffé d’un journal, qui surveille des ouvriers – il pense qu’en les regardant, il les motive ! – dans « Le glandeur » (1999). Le sbire de Don Salvatore – campé savoureusement par un Michael Lonsdale « Wellesien » – dans “Le Furet” (2003) est sa dernière composition. Visiblement fatigué, le bras gauche dans le plâtre, il fait preuve d’une belle énergie face aux facéties téléphoniques de Jacques Villeret. Ces dernières années il vivait à Berck-sur-Mer (Pas-de-Calais), grâce à la comédienne Marie-France Boyer, qui lui avait trouvé un logement. Il meurt dans le dénuement et une grande discrétion, dans des conditions dramatiques, laissant son grand ami Dominique Zardi triste devant le silence sur ce fidèle serviteur du cinéma français. Pour avoir rentré souvent son nom sur le site IMDB afin de compléter sa filmographie, gageons que nous retrouverons encore d’autres rôles non répertoriés de Henri Attal, petite manière pour nous de continuer de rendre hommage à ce fidèle serviteur du cinéma français mort le 24 juillet 2003 des suites d’une violente crise d’asthme.

Avec Perrette Pradier & Dominique Zardi dans « Furia à Bahia pour OSS 117 »

Filmographie : 1958  Asphalte (Hervé Bromberger) – 1959  Les bonnes femmes (Claude Chabrol) – 1960  Les godelureaux (Claude Chabrol) – Goodbye Again (Aimez-vous Brahms ?) (Anatole Litvak) – Une femme est une femme (Jean-Luc Godard) – Saint Tropez Blues (Marcel Moussy) – 1961  L’assassin est dans l’annuaire (Léo Joannon) – Les parisiennes [épisode «Sophie »] (Marc Allégret) – Les petits matins (Jacqueline Audry) – Auguste (Pierre Chevalier) – Le monte-charge (Marcel Bluwal)Ophélia (Claude Chabrol) -1962  Vivre sa vie (Jean-Luc Godard) – Le vice et la vertu (Roger Vadim) – Mélodie en sous-sol (Henri Verneuil) – Landru (Claude Chabrol) – Arsène Lupin contre Arsène Lupin (Édouard Molinaro) – Les vierges (Jean-Pierre Mocky) – 1963  O.S.S. 117 se déchaîne (André Hunebelle) – Méfiez-vous Mesdames ! (André Hunebelle) – Faites sauter la banque (Jean Girault) – Les plus belles escroqueries du monde [épisode « L’homme qui vendit La Tour Eiffel »] (Claude Chabrol) – L’assassin connaît la musique… (Pierre Chenal) – La mort d’un tueur (Robert Hossein) – Hardi Pardaillan (Bernard Borderie) – Du grabuge chez les veuves (Jacques Poitrenaud) – Château en Suède (Roger Vadim) – 1964  Échappement libre (Jean Becker) – Fantômas (André Hunebelle) – Le tigre aime la chair fraîche (Claude Chabrol) – Les gorilles (Jean Girault) – Le vampire de Düsseldorf (Robert Hossein) – La chasse à l’homme (Jean Girault) – 1965  Furia à Bahia pour OSS 117 (André Hunebelle) – Paris au mois d’Août (Pierre Granier-Deferre) – Galia (Georges Lautner) – Marie-Chantal contre le docteur Kha (Claude Chabrol) – Pleins feux sur Stanislas (Jean-Charles Dudrumet) – Fantômas se déchaîne (André Hunebelle) – Masculin Féminin (Claude Chabrol) – La bourse et la vie (Jean-Pierre Mocky) – Hotel Paradiso (Paradiso, hôtel du libre-échange) (Peter Glenville) – 1966  La ligne de démarcation (Claude Chabrol) – Roger la Honte (Riccardo Freda) – Le scandale (Claude Chabrol) – Fantômas contre Scotland Yard (André Hunebelle) – Brigade anti-gangs (Bernard Borderie) – 1967  Mise à sac (Alain Cavalier) – Les biches (Claude Chabrol) – Les grandes vacances (Jean Girault) – Le pacha (Georges Lautner) – 1968  La femme infidèle (Claude Chabrol) – Le cerveau (Gérard Oury) – 1969  Une veuve en or (Michel Audiard) – Horse, La (Pierre Granier-Deferre) – Borsalino (Édouard Molinaro) – Topaz (L’étau)  (Alfred Hitchcock, rôle coupé au montage) – 1970  Le cinéma de papa (Claude Berri) – Le gendarme en balade (Jean Girault) – Juste avant la nuit (Claude Chabrol) – 1971  Jo (Jean Girault) – La grande maffia… (Philippe Clair) – 1972  Sex-Shop (Claude Berri) – Docteur Popaul (Claude Chabrol) – Elle cause plus…, elle flingue (Michel Audiard) – Don Juan ou si Don Juan était une femme (Roger Vadim) – Trop jolies pour être honnêtes (Richard Balducci) – Moi y’en a vouloir des sous (Jean Yanne) – 1973  Ursule et Grelu (Serge Korber) – Le train (Pierre Granier-Deferre) – Nada (Claude Chabrol) – Gross Paris (Gilles Grangier) – Les quatre Charlots mousquetaires (André Hunebelle) – 1974  Borsalino & Co (Jacques Deray) – Une partie de plaisir (Claude Chabrol) – Les innocents aux mains sales (Claude Chabrol) – 1975  La course à l’échalote (Claude Zidi) – Adieu, poulet (Pierre Granier-Deferre) – Folies bourgeoises (Claude Chabrol) – 1976  Le corps de mon ennemi (Henri Verneuil) – Bartleby (Maurice Ronet, téléfilm diffusé en salles) – Le gang (Jacques Deray) – Le roi des bricoleurs (Jean-Pierre Mocky) – 1977  L’homme pressé (Édouard Molinaro) – Le point de mire (Jean-Claude Tramont) – L’animal (Claude Zidi) – Et vive la liberté! (Serge Korber) – Comment se faire réformer (Philippe Clair) – La zizanie (Claude Zidi) – Violette Nozière (Claude Chabrol) – 1978  Le témoin (Jean-Pierre Mocky) – Les réformés se portent bien (Philippe Clair) – Plein les poches pour pas un rond… (Daniel Daert) – Once in Paris (Frank D. Gilroy) – La carapate (Gérard Oury) – Je vous ferai aimer la vie (Serge Korber) – Flic ou voyou (Georges Lautner) – 1979  Le piège à cons (Jean-Pierre Mocky) – Le toubib (Pierre Granier-Deferre) – 1980  Trois hommes à abattre (Jacques Deray) – Le coup de parapluie (Gérard Oury) – Cherchez l’erreur (Serge Korber) – Les sous-doués (Claude Zidi) – Pour la peau d’un flic (Alain Delon) – 1981  Litan, la cité des spectres verts (Jean-Pierre Mocky) – 1982  Les misérables (Robert Hossein) – Pour 100 briques t’as plus rien… (Édouard Molinaro) – 1983  Le marginal (Jacques Deray) – À mort l’arbitre (Jean-Pierre Mocky, rôle coupé au montage final) – 1984  Les ripoux (Claude Zidi) – Le vengeance du serpent à plumes (Gérard Oury) – Par où t’es rentré ? on t’as pas vu sortir (Philippe Clair) – Poulet au vinaigre (Claude Chabrol) – 1986  Masques (Claude Chabrol) – Le solitaire (Jacques Deray) – 1987  Le cri du hibou (Claude Chabrol) – 1988  Une affaire de femmes (Claude Chabrol) – 1989  L’autrichienne (Pierre Granier-Deferre) – Jours tranquilles à Clichy (Claude Chabrol) – 1990  Madame Bovary (Claude Chabrol) – 1991  La totale! (Claude Chabrol) – Betty (Claude Chabrol) – Ville à vendre (Jean-Pierre Mocky)1992  L’inconnu dans la maison (Claude Chabrol) – Bonsoir (Jean-Pierre Mocky) – 1996  Alliance cherche doigt (Jean-Pierre Mocky) – 1997  Rien ne va plus (Claude Chabrol) –  Vidange (Jean-Pierre Mocky) – 1998  Tout est calme (Jean-Pierre Mocky) -1999  La candide Madame Duff (Jean-Pierre Mocky) – Le glandeur (Jean-Pierre Mocky) – 2000  Laissez-passer (Bertrand Tavernier) – 2002  La fleur du mal (Claude Chabrol) – Le furet (Jean-Pierre Mocky). Télévision : (notamment) : 1967  Lagardère (Jean-Pierre Decourt) – 1974  Histoires insolites : Une invitation à la chasse (Claude Chabrol) – 1975  Jo Gaillard : Cargaison dangereuse (Christian-Jaque) – 1977  Emmenez-moi au Ritz (Pierre Grimblat) – Les enquêtes du commissaire Maigret : Au rendez-vous des Terre-Neuvas (Jean-Paul Sassy) – 1978  Claudine à l’école (Édouard Molinaro) – 1979  Le roi qui vient du sud (Marcel Camus, série TV) – 1980  Les dossiers de l’écran : Le grand fossé (Yves Ciampi) – Arsène Lupin joue et perd (Alexandre Astruc) – Fantômas : l’échafaud magique (Claude Chabrol) – 1981  Le système du docteur Goudron et du professeur Plume (Claude Chabrol) – 1991  Le gang des tractions : Saint-Germain (Josée Dayan) – 1996  La nouvelle tribu (Roger Vadim).

Remerciements à Claude Chabrol, Dominique Zardi et à l’équipe de « secondscouteaux.com ». (Mise à jour du 11/02/2011). Nota (private joke) : attention aux « suceurs de roues », pillant allègrement le travail des autres, ils sont priés de ne pas recopier bêtement cette note, surtout quand je me trompe de film ! On saluera donc la réactivité pour rectifier l’erreur suite à cette petite remarque !

Fragments d’un dictionnaire amoureux : Dominique Marcas

Dominique Marcas

Dominique Marcas dans un épisode de « Sur le fil »

Sa frêle silhouette – 1m48, selon son CV – a hanté plusieurs films depuis les années 50. Elle joue souvent de malchance, dans « Mortel transfert » (1999) elle est la femme revêche du libraire – André Chaumeau -, et elle est carrément hors champs, et dans la « Jeanne d’Arc » (1999), elle joue un ecclesiastique, un rôle d’homme !

Son physique particulier en fait l’interprète idéale pour des rôles de concierge voyeuse « La marge » (1975), d’employée timide dans « Papa, maman, la bonne et moi » (1954), d’austère directrice d’un collège de jeunes filles émoustillée à l’idée de voir un champion de tennis dans « Les bricoleurs » (1962), quelle voit en « Don Juan des temps modernes » – elle y est créditée sous le nom de Markas -, de pompiste tétanisée par la fureur d’un Louis de Funès dans « Les grandes vacances » (1967), d’une austère secrétaire dans « L’Auvergnat et l’autobus » (1969),ou d’ une femme pilier de comptoir dans « Zig zig » (1974). On la retrouve aussi en religieuse dévouée aux pauvres de Hong-Kong, quelque peu malmenée par Christian Clavier dans « Les anges gardiens » (1995), ou en vieille servante de Mélanie Thierry qui secoue avec énergie un Benoît Poelvoorde trempé de pluie dans « L’autre Dumas » (1999). Elle est idéale dans un cadre fantastique, comme l’une des soeurs Archignat dans la série « L’ile aux trente cercueils » et dans des rôles de femme acariâtres ou mourantes après un repas copieux comme la Mme Catherine dans « Les mains vides » (2002).

 

Elle trouve finalement le rôle de sa vie en 2000, en répondant à une petite annonce de Libération ! René Féret a connu plusieurs revers pour tourner « Rue du retrait » d’après l’oeuvre de Doris Lessing. Il décide donc de lui confier ce rôle de Mado, femme de soixante-quinze ans. Face à Marion Held, elle compose une remarquable Mado Bibois, femme aigrie, seule et dans la précarité, mais finalement touchante, ces deux femmes se retrouveront amies. Elle retrouvera Féret dans « Nannerl, la Soeur de Mozart », en 1999, en austère Mère Abbesse chez qui la famille Mozart trouve refuge, suite à un problème d’essieu de leur calèche. Elle et touchante en aïeule sympathique et entourée de sa famille, toujours prompte à s’assoupir dans un coin dans « Main dans la main » (2011). Dans ce rôle elle a élevé Jérémie Elkaïm et Valérie Donzelli dans la Meuse, suite au décès de leurs parents dans un accident d’avion.

Une filmographie exhaustive semble impossible, d’autant plus que dans la liste de ses films sur « L’annuaire biographique du cinéma » (1962), on retrouve une liste de film, mais quand on en visionne certains sur le câble- « Gunman in the streets (Le traqué ) (Boris Lewin & Frank Tuttle) (1950) » ou « Adorables créatures (Christian-Jaque) (1952) » -, on ne la retrouve pas, alors que je rajoute régulièrement plusieurs de ses participations sur sa fiche IMDB. Les précisions apportées à la filmographie qui suit par Armel de Lorme, sont d’autant plus précieuses.

Jean-Jacques Jouve avait dressé son portrait dans le dernier numéro – hélas – de la formidable « lettre des comédiens »  N°22 de novembre 1999, « Dominique Marcas, comédienne inspirée ». Il rappelle ses participations à d’autres « Jeanne D’Arc » (Version Jean Delannoy, en 1952, dans un téléfilm de Pierre Badel, en 1989), et ses emplois ancillaires, depuis son rôle de femme de chambre dans « Rue de l’Estrapade » (1952), ou de secrétaires  » quatre fois au service de Noël Roquevert « .

Il précise également qu’elle doit son pseudonyme à deux de ses marraines de théâtre, Arletty : « Dominique, emprunté à celui de l’envoyée du diable qu’Arletty incarnait dans « Les visiteurs du soir » & Maria Casarés « A la seconde, le pseudonyme de Marcas, constitué par les initiales MARia CASarès. Il faut lire à ce propos les très belles pages que la grande actrice, disparue en 1996, a consacrée à sa petite protégée dans don livre de souvenirs « Résidente privilégiée ».

Saluons le parcours de cette touchante comédienne qui régale les cinéphiles à chacune de ses apparitions ! Deux liens la concernant Cinéthéa & Objectif cinéma.

Filmographie : Établie avec Armel de Lorme : 1950  Gunman in the streets (Le traqué) (Frank Tuttle & Borys Lewin, + version française, à confirmer) – Justice est faite (André Cayatte, invisible à l’écran) – 1951  Un grand patron (Yves Ciampi, invisible à l’écran) – Gibier de potence (Roger Richebé, invisible à l’écran) – Le crime du Bouif (André Cerf) – L’amour, Madame (Gilles Grangier) – 1952  Les belles de nuit (René Clair, apparition subliminale) – Le plus heureux des hommes (Yves Ciampi) – Elle et moi (Guy Lefranc) – L’appel du destin (Georges Lacombe, invisible à l’écran) – La loterie du bonheur (Jean Gehret) – Les dents longues (Daniel Gélin) – Les détectives du dimanche (Claude Orval) –  Destinées [épisode « Jeanne »] (Jean Delannoy) – Rue de l’Estrapade (Jacques Becker) – Femmes de Paris (Jean Boyer, invisible à l’écran) – 1953   Jeunes mariés (Gilles Grangier) – Les amoureux de Marianne (Jean Stelli) – Le guérisseur (Yves Ciampi) –  Acte of love (Un acte d’amour) (Anatol Litvak) – 1954   Les fruits de l’été (Raymond Bernard, invisible à l’écran mais de nombreux rôles ont été coupés) – Papa, maman, la bonne et moi (Jean-Paul Le Chanois) – 1955   Chantage (Guy Lefranc) – Papa, maman, ma femme et moi (Jean-Paul Le Chanois) – 1956   Miss Catastrophe (Dimitri Kirsanov) –  Notre-Dame de Paris (Jean Delannoy) – 1957   Donnez-moi ma chance / Pièges à filles (Léonide Moguy) – La peau de l’ours (Claude Boissol) – 1958   Suivez-moi, jeune homme (Guy Lefranc) – Et ta soeur (Maurice Delbez) – 1959  Le baron de l’écluse (Jean Delannoy) – 1962  Les bricoleurs (Jean Girault) – 1963   La difficulté d’être infidèle / Le bonheur conjugal (Bernard Toublanc-Michel) – Du grabuge chez les veuves (Jacques Poitrenaud) – Faites sauter la banque (Jean Girault) – 1967   Les grandes vacances (Jean Girault) – 1968 L’Auvergnat et l’autobus (Guy Lefranc) – 1969   La maison de campagne (Jean Girault) – 1970   Un beau monstre (Sergio Gobbi) – Juste avant la nuit (Claude Chabrol) – 1971   Liza (Marco Ferreri) – 1973   Le mouton enragé (Michel Deville) – 1974   Aloïse (Liliane De Kermadec) – Une partie de plaisir (Claude Chabrol) – Zig Zig (Laszlo Szabo) – 1975   Monsieur Albert (Jacques Renard) – La marge (Walerian  Borowczyk) – 1981   La gueule du loup (Michel Léviant) – 1983   Gwendoline (Just Jaeckin) –  La femme publique (Andrzej Zulawski, rôle coupé au montage) – 1984   Liste noire (Alain Bonnot) –  1985   La consultation (Radovan Tadic, court-métrage)- 1987   Si le soleil ne revenait pas (Claude Goretta) – 1988   Erreur de jeunesse (Radovan Tadic) – 1989   La putain du roi (Axel Corti) – Docteur Petiot (Christian De Chalonge) – La passion de Bernadette (Jean Delannoy, inédit en salles) – 1989  A star for two (Jim Kaufman, inédit) – 1990  Lacenaire (Francis Girod) – 1991  Albert souffre (Bruno Nuytten) –  La vie de bohème (Aki Kaurismaki) – 1992   Roulez jeunesse ! (Jacques Fansten) – 1993   Grosse fatigue (Michel Blanc) – 1994   Élisa (Jean Becker) – Muriel fait le désespoir de ses parents (Philippe Faucon) – 1994  Les anges gardiens (Jean-Marie Poiré ) – 1995  Ma femme me quitte (Didier Kaminka) – 1997   Cantique de la racaille (Vincent Ravalec) – 1998   Jeanne d’Arc (Luc Besson) – 1999   C’était là depuis l’après-midi (Stéphane Metge, CM) – 2000   Mortel transfert (Jean-Jacques Beineix) – Rue du retrait (René Féret) – 2001   Traces invisibles (Charlotte Trench, CM) – Le pharmacien de garde (Jean Veber) – 2002   Bloody Mallory (Julien Magnat) – L’enfant du pays (René Féret) –  A l’abri des regards indiscrets (Ruben Alves & Hugo Gélin, CM) – Les mains vides (Marc Recha) –  Le papillon (Philippe Muyl) – 2005  Hélas et hourra (Benoît Cohen) –  Nocturnes (Henry Colomer) – Nos amis les terriens (Bernard Werber) – 2007  Un si beau voyage (Khaled Ghordal) – Gaga… ils n’ont plus toute leur tête (Grégory Morin, pré-film) – Camille (Julie Granier, CM) – 2009  L’autre Dumas (Safy Nebbou) – Nannerl, la Soeur de Mozart (René Féret) – 2011  Main dans la main (Valérie Donzelli) – 2012  Pas très normales activités (Maurice Barthélémy).

Nota : elle ne semble jamais avoir participé à Opération Lady Marlène (Robert Lamoureux, 1974), bien que ce titre figure dans son CV.

Télévision (notamment) : 1961  Le théâtre de la jeunesse : Cosette (1ère et 2ème partie) (Alain Boudet) – 1966  Le théâtre de la jeunesse : Les deux nigauds (1ère partie) (René Lucot) – 1970  Le théâtre de la jeunesse : Un mystère contemporain (Alain Boudet) – 1971  Les cent livres : Le petit chose (Jean Archimbaud) – Sous le soleil de Satan (Pierre Cardinal) – 1972  La lumière noire (Pierre Viallet) – Pot-Bouille (Yves-André Hubert, série) – La mare au diable (Pierre Cardinal) – 1973  Témoignages : Marcel ou Paul ? (Bernard Toublanc-Michel) – L’enlèvement (Jean L’Hôte) – Karatekas and Co : Le club de l’eau plate (Edmond Tyborowski) – 1974  Étranger d’où viens-tu ?  (Bernard Toublanc-Michel, série) – 1975  Les brigades du Tigre : Le défi (Victor Vicas) – Le secret des Dieux (Guy-André Lefranc, série) – Les enquêtes du commissaire Maigret : La Guinguette à deux sous (René Lucot) – 1976  François le Ciampi (Lazare Iglésis) – 1977  Un amour de jeunesse (Raymond Rouleau) – 1978  Les Eygletières (René Lucot, série) – La filière (Guy-André Lefranc, série) – 1979  La petite Fadette (Lazare Iglésis) – Désiré Lafarge suit le mouvement Une fille seule (René Lucot) – L’éblouissement (Jean-Paul Carrère) – L’île au trente cercueils (Marcel Cravenne, série) – 1980  Histoires étranges : La loupe du diable (Pierre Badel) – L’enterrement de Monsieur Bouvet (Guy-André Lefranc) – 1981  Les héritiers : Les brus (Juan Luis Buñuel) – La vie des autres : L’autre femme (Gérard Clément, série) – Anthelme Collet ou le brigand gentilhomme (Jean-Paul Carrère, série) – 1982  Le retour d’Elisabeth Wolff (Josée Dayan) – 1983  Capitaine X (Bruno Gantillon) – Dans la citadelle (Peter Kassovitz) – 1984  Le dialogue des Carmélites (Pierre Cardinal) – L’âge vermeil (Roger Kahane) – 1985  Les amours des années 50 : Les scorpionnes (Jean-Paul Carrère) – L’énigme blanche (Peter Kassovitz) – La sonate pathétique (Jean-Paul Carrère) – 1988  Lundi noir (Jean-François Delassus) – 1991  L’huissier (Pierre Tchernia) – 1992  Maigret : Maigret et les plaisirs de la nuit (José Pinheiro) – Papa et rien d’autre (Jacques Cortal) – 1993  Ferbac : Le crime de Ferbac (Bruno Gantillon) – 1994  Le clandestin (Jean-Louis Bertucelli) – 1995  Pour une vie ou deux (Marc Angelo) – 1996  J’ai rendez-vous avec vous (Laurent Heynemann) – 1997  Madame Dubois : Hôtel Bellevue (Jean-Pierre Améris) – Le surdoué (Alain Bonnot) – 1998  Revient le jour (Jean-Louis Lorenzi) – 1999  P.J. : Casting (Frédéric Krivine) – Une femme d’honneur : Mort clinique (Alain Bonnot) – 2000  Avocats & Associés : L’enfant battu (Philippe Triboit) – Marc Eliot (Édouard Niermans) – 2001  H : Une histoire de dentiste (Frédéric Berthe) – Madame de… (Jean-Daniel Verhaeghe) – 2003  Quai N°1 : Amie-amie (Patrick Jamain) – 2004  Milady (Josée Dayan) – 2006  Sur le fil : Tuyau percé (Frédéric Berthe) – 2009  Folie douce (Josée Dayan).

Remerciements à Alain Plège et Jean-Jacques Jouve – Mise à jour du 23/12/2012

Fragments d’un dictionnaire amoureux : Sophie Mounicot

Son rôle marquant dans la série « H » de Clara Saulnier, véritable mère « tape-dur », risquait de la cantonner dans un certain type de rôle, à l’image la « journaliste pipelette » au festival de Cannes, dans « La cité de la peur » ou la coiffeuse acariâtre dans « Ah, si j’étais riche ! » . Mais si elle excelle dans ce type de rôle, elle amène toujours une humanité à  ses rôles, comme la secrétaire zélée de Jean-Claude Dreyfus dans « Tiré à part », et la célibataire en mal d’amour dans « Monique ». On retrouve son bel aplomb souvent en « bonne copine ». Elle est bouleversante dans « Clara et Moi » quand regardant les photos de famille de Julien Boisselier, ses démons familiers et familiaux remontent à la surface, elle ne peut que fuir, alors que son personnage de femme marquée par la vie ne semblait taillé que dans un seul roc. A noter qu’outre H, elle participe à deux des plus intéressantes séries actuelles « Les enquêtes d’Éloïse Rome » où elle campe une femme médecin légiste ironique et dans « Police district » où elle joue Pascale, une femme flic. Elle est toujours irrésistible de la régisseuse assez odieuse faisant passer des castings à des enfants dans « Un château en Espagne » à la rivale Julie Ferrier, candidate cosmonaute pour aller dans l’espace, mais encombrée par sa vieille mère dans « Ça se soigne ? ». Elle est irrésistible dans « Victor » en femme délaissée et dépressive, qui retrouve son mordant en se souvenant des expressions de sa grand-mère. On la retrouve dans la catégorie des femmes odieuses, en directrice de crèche raciste dans un épisode de la saison 3 de « Fais pas ci, fais pas ça ». Elle ne va jusqu’à promettre une place pour le bébé d’Isabelle Gélinas, qu’en échange d’un « dog-sitting », cerise sur le gâteau son chien étant particulièrement répugnant. La critique la salue unanimement, quand on lui propose un rôle plus subtil de mère dépassée par l’adolescence de sa fille dans « La robe du soir ». On peut retrouver des informations sur cette comédienne sur le site « sophiemounicot.free.fr »

Filmographie : 1987  Le dos à la main (Valérie Boudrand, CM) – 1988  Deux (Claude Zidi) – 1990  La pagaille (Pascal Thomas) – 1991  Ne m’appelle pas René (Jean-Stéphane Sauvaire, CM) – 1992  Tous les garçons (Étienne Faure, CM) – 1993   Rêve d’amour (Nick Quinn, CM) – La cité de la peur, une comédie familiale (Alain Berbérian) – 1994  Les frères Gravet (René Feret) – 1995  Les apprentis (Pierre Salvadori) – Les menteurs (Elie Chouraqui) – Tiré à part (Bernard Rapp) – 1996  Qui vole un oeuf vole un boeuf (Pascal Bourdiaux & Éric Peruchon) – 1997  Les jeux sont faits (Bernard Rosselli, CM) – Direct (Myriam Donnasice, CM) – Prison à domicile (Christophe Jacrot) – 1998  Facile (Nathalie Serrault, CM) – Blind date (plusieurs réalisateurs)  – La dilettante (Pascal Thomas) – Du bleu jusqu’en Amérique (Sarah Lévy) – In extremis (Étienne Faure) – 1999  Sur un air d’autoroute (Thierry Boscheron) – Trait d’union (Bruno Garcia, CM) – À vot’service [épisode «Welcome »] de Claude Berne (inédit en salles) – 2000  Un bon flic (Olivier Marchal, CM) – Scénarios sur la drogue : Cake (Jean-Louis Tribes, CM) – 2001  Vertiges de l’amour (Laurent Chouchan) – Jojo la frite (Nicolas Cuche) –   Lieu magique pour une soirée ordinaire (Marius Moutet, CM) – Monique (Valérie Guinabodet) – Ah, si j’étais riche (Michel Munz & Gérard Bitton) – 2002  Saturday night frayeur (Nathalie Serrault, CM) –  Bois ta suze (Emmanuel Silvestre & Thibault Staib, CM) – 2003  Le trésor (Annabel Boubli, CM) – 2003  Clara et moi (Arnaud Viard) – 2004  Ze film (Guy Jacques) – 2006  Un château en Espagne (Isabelle Doval) – Bean II (Steve Bendelack, rôle coupé au montage ?) –  2007  Ça se soigne ? (Laurent Chouchan) – 2008  Victor (Thomas Gilou) – Rumeurs, Commérages, On dit que (Ingrid Lanzenberg, CM) – 2009  La robe du soir (Myriam Aziza) – Par amour (Laurent Firode) – 2010  Hollywoo (Pierre Bertre & Pascal Series).

 

Télévision(notamment) : 1988  Voisin, voisine (série) – A fine romance (Tom Wright) – 1989  Un faux tableau (Gérard Espinasse) – 1991  Fdm (plusieurs réalisateurs) – 1991  Station Charenton (Franck Godard) – 1992  Les Nuls, l’émission – 1993  Regarde moi quand je te quitte (Philippe de Broca) – 1996  Docteur Sylvestre : « Condamné à vivre » & « D’origine inconnue » (Dominique Tabuteau) – 1997  L’instit : Que personne ne bouge (Christian Faure) – Julie Lescaut : Question de confiance (Alain Wermus) – Chaos technique (Laurent Jaoui) – 1998  La traversée du phare (Thierry Redler) – Avocats & associés : Prise dans la toile (Philippe Triboit) –  1998/2002 « H » (rôle récurrent, série) (plusieurs réalisateurs) – 1999  Police district (rôle récurrent, série) (plusieurs réalisateurs) – 1999  Sauvetage : Portés disparus (Igaal Niddam) – 2000  Le crime ne paye pas (Denys Granier-Deferre) – 2001  Carnets d’ados : Les paradis de Laura (Olivier Planchot) – On ne choisit pas sa famille (François Lucciani) – L’impasse du cachalot (Élisabeth Rappeneau) – 2001/2005  Les enquêtes d’Éloïse Rome (rôle récurrent, série) (plusieurs réalisateurs) – 2002  Je hais les enfants (Lorenzo Gabriele) – Un petit garçon silencieux (Sarah Lévy) – Faut’il (Jérôme Cornueau) – 2003  L’inconnue de la départementale (Didier Bivel) – L’arbre et l’oiseau (Marc Rivière) – Les copains d’abord (Joël Santoni) – Les Robinsonnes (Laurent Dussaux) – Jeff et Léo, flics et jumeaux : Un mystère de trop (Olivier Guignard) – 2005  Au crépuscule des temps (Sarah Lévy) – Mes parents chéris (Philomène Esposito) – 2006  Confidences (Laurent Dussaux) – 2007  Le monde est petit (Régis Musset) – 2008  Un vrai papa Noël (José Pinheiro) – Frères de sang (Stéphane Kappes) – Pas de toit sans moi (Guy Jacques) – 2009  La famille Grenelle (Hervé Brami) – Les amants de l’ombre (Philippe Niang) – Les semaines de Lucide (Claire de La Rochefoucauld) – Tombé sur la tête (Didier Albert) – 2010  Joséphine, ange gardien : Un bébé tombé du ciel (Pascal Heylbroeck) – Ripoux anonymes (Claude Zidi) – Fais pas ci, fais pas ça : épisode ? (Laurent Dussaux) – La grève des femmes (Stéphane Kappes) – Midi et soir (Laurent Firode) – Camping Paradis : Ça décoiffe au camping (François Guérin) – 2011  Frère et soeur (Denis Malleval) – Le bonheur des Dupré (Bruno Chiche).

Théâtre : 2004  Quand l’amour s’emmêle, de et m.e.s. d’Anne-Marie Étienne. 2005/2006  Toc toc, de et m.e.s. de Laurent Baffie (Théâtre du Palais Royal) – 2008/2010  C’est mon tour, de Gérald Sibleyras, François Rollin & Sophie Mounicot, m.e.s. de Roland Marchisio (Théâtre des Mathurins – Point virgule). Mise à jour du 14/07/2011

 

Antoine Duléry, Julien Boisselier, Riton Liebman & Sophie Mounicot, dans « Clara et moi »

Article L’HUMANITE du 27 mars 2004. 

TV. Une femme en case, par Sébastien Homer  

Sophie Mounicot porte un regard acerbe sur la télé et le métier d’acteur. 

Les Robinsonnes. France 3, 20 h 55. 

 » Les hommes, c’est pas très difficile à trouver « , explique à ses comparses son personnage dans les Robinsonnes. Alors ?  » M’ouais ! Même si j’ai de plus en plus de mal à voir l’humain dans tout ça « , répond Sophie Mounicot en lançant un regard autour d’elle. Ajoutant lorsqu’on égrène les adjectifs censés la qualifier :  » Drôle, pince-sans-rire, ironique, sarcastique ? Ironique, oui, caustique, plutôt. Mais je ne suis pas ce que je joue. Le problème, en télé, c’est qu’on fait tout pour te faire rentrer dans une case. Moi, je ne fais que prendre les rôles qu’on me donne. Et ils sont rares, ceux qui cherchent la petite bête ! «  Des années que Sophie, entre petit et grand écran, désir de planches et rêve d’écriture, cherche, se cherche, teste, déteste, conteste. Accepte ! Et même si c’est le personnage de Clara dans H, sur Canal, qui l’a fait connaître, pour mieux la saisir, on se penchera sur Pascale, cette fliquette débraillée et borderline traînant sa blondeur faussement dégingandée dans la noirceur de Police District :  » J’aimais tellement ce personnage que ça m’a fait mal de voir cette série s’arrêter, assène-t-elle. Pascale, c’était pas de la fliquette manucurée en talons hauts. Ce personnage, on l’a vraiment construit à plusieurs. Après quelques engueulades, parce qu’au départ c’était physique : je ne supportais pas l’uniforme ! Alors, sur le plateau, je tirais sur mon col, je dégrafais mes boutons. Et ça cadrait parfaitement : une fliquette qui n’a rien à foutre du règlement, plus flic par dépit que par conviction. Et n’attendant pas plus de la vie que de son métier ! » De l’arrêt de la série, un goût amer :  » En télé, personne ne prend de risque. Faut pas choquer. Mais les images de carnage au JT, les reality-shows où le seul rêve qu’on donne, c’est de baiser sous l’oeil des caméras, c’est pas pareil « , déplore celle qui, dernièrement, a participé à une fiction prenant la poussière dans un tiroir de TF1. Entre Sophie Mounicot et le petit écran, un mélange d’amour et de haine. Se demandant parfois :  » J’aurais peut-être dû bouffer plus souvent des pâtes et être plus sélective. Quand on débute, on ne se rend pas compte à quel point on se fait mal à tout accepter. Car, même si c’est un métier qui vous apporte beaucoup de bonheur ! acteur, c’était une évidence pour moi ! c’est aussi d’une violence inouïe. En revanche, je ne supporte pas le snobisme à l’égard de la télé. J’y ai fait de formidables rencontres et appris à travailler vite. « Travailler vite, comme dans H :  » une expérience formidable et la seule sitcom qui ait marché : on était comme une petite troupe de théâtre, à jouer en direct devant le public  » où elle incarnait Clara :  » Ça m’a fait marrer de faire ce personnage caricatural. Et autoritaire, encore une fois.  » C’est le physique mais surtout la voix, sourit la cadette d’une famille  » où, très tôt, entre filles, on a appris à se débrouiller « . Quand j’étais petite, j’ai eu une maladie assez rare qui a affecté ma diction. Je compense donc en parlant vite et en appuyant certaines syllabes. D’où un ton qui peut être jugé cassant ! «  Avec l’humour, une autre  » carapace  » qui constitue tant un atout qu’un handicap chez cette  » vraie timide  » :  » Autre problème aussi, la franchise, confesse-t-elle. On est dans un milieu et une société qui vous demandent en permanence d’être franc, d’être vrai sans accepter de l’entendre « . En tête, quelques castings. Qu’importe, sourcil relevé et sourire en coin, elle lâche :  » Sûre que le rôle de ma vie, on ne me l’a pas encore donné Bah ! Quand ça arrivera, ça se remarquera.  » Et de travailler sur son long métrage :  » Un film sur les rapports mère-fille. Des rapports inversés : là, ce serait la mère qui fuguerait  » Adepte d’Audiard et de Desproges, elle n’a même pas besoin d’ajouter que la seule certitude qu’elle a, c’est d’être dans le doute :  » Car, aujourd’hui, il n’y a pas que les acteurs qui rament. Les réalisateurs aussi « . Et de conclure, dans un clin d’oeil :  » Un jour, un réalisateur m’a dit que j’étais comme un bon vin. Faut laisser reposer, quoi « 

Fragments d’un dictionnaire amoureux : Jacques Seiler

Jacques Seiler dans « Merci la vie »

Il est mort un premier avril 2004. Seiler, à la manière d’autres comédiens morts récemment, tel Jean Saudray (« La terreur de la SFP » selon une formule de Christophe Bier), mort en 2002, Henri Lambert (2003), ou Gérard Darrieu (2004),  a contribué aux riches heures de l’ORTF.  Ce fils de coiffeur,  (voir son état civil dans le site Les gens du cinéma  obtient une reconnaissance par son brillant parcours théâtral. Il débute dans des cabarets tels le mythique « Rose rouge », célèbre cabaret de la rue de Rennes,  grâce à Yves Robert, où selon un témoignage des « frères Jacques », « les artistes se changeaient dans les toilettes ».  Il rentre au TNP, période Jean Vilar, puis rencontre des grands metteurs en scène comme Roger Blin ou Patrice Chéreau. En 1970, il fonde sa propre troupe théâtrale « Théâtre aujourd’hui ». Il privilégie les grands textes contemporains, qu’il met en scène : à noter sa fidélité et son aisance avec l’univers de Roland Dubillard,  (« After Show », « L’eau en poudre », « La maison d’os », etc…), ou de Robert Pinget, notamment. Il fut aussi novateur en adaptant en 1980 « Les exercices de style » de Raymond Queneau, sur les planches avec Danièle Lebrun et Jacques Boudet, dont il nous reste une captation télévisée de Marcel Bluwal. Il reçoit le prix « Dominique » pour cette mise en scène. Il fut une figure emblématique des feuilletons TV,  où son crâne rasé (pour cause de pêche sous-marine, selon Jean-Louis Perrier (« Le monde » du 06/05/04)) fait merveille, mais le cantonne souvent dans des rôles inquiétants. Son rôle le plus connu reste celui d’Henri Desfossés en 1966, face à un formidable Bernard Noël dans le feuilleton « Vidocq » de Marcel Bluwal  (que l’on peut qualifier de chef d’œuvre). Il y est un ancien bagnard, compagnon d’infortune de Vidocq, qu’il aide face à la traque de Flambard (magistral Alain Mottet). Il retrouve ce rôle dans la seconde et troisième saison de Vidocq en 1971 et 1973 : « Les nouvelles aventures de Vidocq », avec Claude Brasseur, Marc Dudicourt, Danièle Lebrun, où son personnage devient une sorte d’imbécile heureux sympathique, voire émotif, il chancelle en voyant Micha Bayard, employée d’une morgue. Avec Pierre Pernet (déjà présent dans la première saison, son personnage de « l’acrobate » réssuscitant pour l’occasion), Alain Mac Moy et l’acteur allemand (pour cause de co-production), Walther Buschhoff, ils composent la police secrète de Vidocq, au grand dam d’un Marc Dudicourt drôlatique et dépassé de se retrouver sous les ordres de celui qu’il avait pourchassé. Jacques Seiler amène une folie amusée à son rôle, il faut le voir simuler la folie en immitant un chien, la cravate derrière l’oreille pour figurer de grandes oreilles, face à un André Thorent épouvanté dans un des épisodes. Il fut également un inquiétant « maître d’école » dans le feuilleton franco-allemand « Les mystères de Paris » (André Michel, 1980). Pour le cinéma il demeure malheureusement sous-utilisé, il est souvent le souffre-douleur des « Charlots » dans « Les bidasses en folie », « Les fous du stade » et « Le grand bazar »  chez Claude Zidi. Peu de contre-emplois, à noter celui du couturier, nommé Isidore Ducasse ! (rôle souvent attribué à Harry-Max dans quelques dictionnaires) , virevoltant et maniéré dans le culte « Qui êtes-vous Polly Maggoo ? » ou prêcheur des rues dans « Érotissimo » (Gérard Pirès, 1968). Il mélange autorité et perplexité dans le rôle du général Dejean dans l’épisode de « La caméra explore le temps : La conspiration du général Malet » (Jean-Pierre Marchand, 1963), disponible en DVD.  Il y juge le général Malet (joué par un magistral François Maistre), qui avait organisé un coup d’état depuis sa cellule, en l’absence de Napoléon. Dans le même registre il préside, à cheval, le « Jugement de Dieu », entre Jean Marais et Guy Delorme, dans « Le miracle des loups » (André Hubebelle, 1961). On le retrouve le plus souvent en bagnard, homme de main de grands truands comme dans « Les gorilles » (Jean Girault, 1964), valet, celui des mousquetaires dans « Les trois mousquetaires » (André Hunebelle, 1961), employé, tel le barman goguenard face à Pierre Mondy (L’épisode « Le yacht » du film « Les veinards » (Jack Pinoteau, 1962). Après une participation à un film d’Alain Robbe-Grillet, en 1974, il délaisse le grand écran durant les années 70-80, y revenant ses dernières années. On le retrouve, en inspecteur rigolard, en tandem avec Jean Rougerie face à une Catherine Jacob dans une situation des plus inconfortable dans « Merci la vie » (Bertrand Blier, 1990) – il accuse de meurtre Michel Blanc, alors que sa femme lui répond et est bien vivante -, en détective gaffeur (et pas très discret) dans « On peut toujours rêver » (Pierre Richard, 1990), en passeur des enfers nommé évidemment Caron dans « J’aimerais pas crever un dimanche », et en directeur de prison quelque peu malmené, dans « Requiem » (Hervé Renoch, 2000), son dernier rôle au cinéma.

 Bibliographie : « Le monde » et dépêche de  « Celle-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom » du 06/04/04; « Le dictionnaire des comédiens français disparus – Nouvelle éditon » par Yvan Foucart (2008).  Remerciements à Christophe Bier.

Jacques Seiler dans « La conspiration du général Malet »

Précision d’Armel de Lorme : sur certains films de 1957, il figure au générique ou dans les « corpo » comme Jean-François Seiler, nom qu’il utilisait également au théâtre à ses débuts.

Filmographie :  établie avec Christophe Bier & Armel de Lorme : 1957  À pied, à cheval et en voiture (Maurice Delbez) – Ces dames préfèrent le mambo (Bernard Borderie) – Le Gorille vous salue bien (Bernard Borderie) – Le septième ciel (Raymond Bernard) – Sois belle et tais-toi (Marc Allégret). 1958  À pied, à cheval et en Spoutnik ! (Jean Dréville) – Des femmes disparaissent (Édouard Molinaro) – La tête contre les murs (Georges Franju) – 1959  Sergent X. (Bernard Borderie). 1960 : Le Caïd (Bernard Borderie). Comment qu’ elle est… (Bernard Borderie) – 1961  La dénonciation (Jacques Doniol-Valcroze) – Le miracle des loups (André Hunebelle) –  Les trois Mousquetaires – Les Ferrets de la Reine (Bernard Borderie) – Les trois Mousquetaires – La vengeance de Milady (Bernard Borderie) – 1962 Les Bricoleurs (Jean Girault) – Le chevalier de Pardaillan (Bernard Borderie) – Mathias Sandorf (Georges Lampin) – Les mystères de Paris (André Hunebelle). Les veinards [épisode « Le yacht »] (Jean Girault). Le vice et la vertu (Roger Vadim) – 1963  À toi de faire… mignonne (Bernard Borderie) – Gibraltar (Pierre Gaspard-Huit). 1964 : Les gorilles (Jean Girault). Le majordome (Jean Delannoy). 1965  Les miettes (Philippe Condroyer, CM). Qui êtes-vous, Polly Maggoo ? (William Klein). 1966  Chappaqua (Conrad Rooks) – La nuit des généraux/The Night of the Generals (Anatole Litvak) – 1968  Les encerclés (Christian Gion) – Érotissimo (Gérard Pirès) – Sous le signe de Monte-Cristo (André Hunebelle) – 1969  La rose écorchée (Claude Mulot) – 1971  Les bidasses en folie (Claude Zidi) – L’oeuf (Jean Herman) – 1972  Les fous du stade (Claude Zidi) – 1973  Quatre Charlots mousquetaires (André Hunebelle) – À nous quatre, Cardinal ! (André Hunebelle) – Le grand bazar (Claude Zidi) – 1974  Les bidasses s’en vont-en guerre (Claude Zidi). Le Jeu avec le feu (Alain Robbe-Grillet). 1990  Merci la vie (Bertrand Blier) – On peut toujours rêver (Pierre Richard) – 1992  Le sourire d’Athanase (Catherine Beuve-Mery, CM) – 1993  Hey Stranger (Peter Woditsch) – 1995  Les nuits de Vaccares (Bernard George, CM) – 1998 : J’aimerais pas crever un dimanche (Didier Le Pêcheur) – 2000  Requiem (Hervé Renoh). Télévision (notamment) : 1959  En votre âme et conscience : Le secret de Charles Rousseau (Jean Prat) – 1960  Les trois soeurs (Jean Prat) – 1961  Egmont (Jean-Paul Carrère) – Le théâtre de la jeunesse : Un bon petit diable (Jean-Paul Carrière, 2ème partie) – 1962  Le théâtre de la jeunesse : Oliver Twist (Jean-Paul Carrère, 1ère partie) – Escale obligatoire (Jean Prat) – 1963  La caméra explore le temps : La conspiration du général Malet (Jean-Pierre Marchand) – Les cinq dernières minutes : L’eau qui dort (Claude Loursais) – 1964  Rocambole : La belle jardinière (Jean-Pierre Decourt, saison 3) – Le théâtre de la jeunesse : Le matelot de nulle part (Marcel Cravenne) – L’espérance / La torture par l’espérance (Pierre Badel) – Détenu (Michel Mitrani) – L’enlèvement d’Antoine Bigut (Jacques Doniol-Valcroze) – La route (Pierre Cardinal, série) –  1965  Le barrage (Robert Valey) – 1967  Vidocq (Marcel Bluwal & Claude Loursais, série TV) – La guerre de Troie n’aura pas lieu (Raymond Rouleau) – 1968  Le théâtre de la jeunesse : Les mésaventures de Jean-Paul Choppart (Yves-André Hubert, 1ère et seconde partie) – 1969  Les vésicules de la fortune (Maurice Dugowson, CM) – Café du square (Louis Daquin, série TV) – Judith (Robert Maurice) – 1970  Vive la vie (Joseph Drimal, saison 3) – 1971  Les nouvelles aventures de Vidocq (Marcel Bluwal, série, saison 1) – La lucarne magique : Féérie contemporaine (Pierre Desfonds, divertissement) – Les bottes de sept lieues (François Martin) – 1972  Les cent livres des hommes : L’exode (Serge Moati) – Une femme qui a le coeur trop petit (Alain Dhénaut) – L’oreille absolue (Philippe Condroyer) – 1973  Les nouvelles aventures de Vidocq (Marcel Bluwal, série, saison 2) – 1974  Les femmes aussi ont perdu la guerre (Roger Kahane) – Malicroix (François Gir) – 1976  Beau fixe sur Pithiviers (Pierre Desfonds, divertissement) – 1978  Lulu (Marcel Bluwal) – 1980  Les mystères de Paris (André Michel, série) – 1982  Les joies de la famille Pinelli (Jean L’Hôte) – Exercice de style (Marcel Bluwal, captation) – 1985  Le petit théâtre d’Antenne 2 : Elle (Lazare Iglésis) – Le petit théâtre d’Antenne 2 : L’écrivain souterrain (Lazare Iglèsis) – Music Hall (Marcel Bluwal) – 1987 Les mémées sanglantes (Lazare Iglésis) – Série noire : Noces de plomb (Pierre Grimblat) – 1993  Inspecteur Médeuze : Poulet fermier (Philippe Triboit) – 1993  Nestor Burma : Un croque-mort nommé Nestor (Maurice Frydland) – 1999  Balzac (Josée Dayan) – 2004  Dire Dubillard (Alain Dhenaut). Bibliographie : « Les fictions française à la télévision » de Jean-Marc Doniak (Dixit-SACD, 1998).

Mise à jour du 18/07/2011

Commentaires ancien support

filmographie jacques seiler

Je viens de voir un film d’Edouard Molinaro,de 1959, intitulé « des femmes disparaissent ». Bien qu’il ne figure pas au générique je pense y avoir reconnu Jacques Seiler dans un petit rôle de policier qui échange quelques répliques avec Philippe Clay à environ un quart de la fin.Pouvez-vous confirmer mon impression ? Ce film ne figure pas dans la filmographie que vous proposez.

Posté par philippe dechamp, 19 décembre 2006 à 21:10

Vous avez raison, j’avais vu ce film sur le câble, et Jacques Seiler joue le rôle du policier qui s’occupe de l’arrestation de Philippe Clay. Merci de votre remarque, je mets cette information dans sa filmo.

Posté par Coinducinéphage, 20 décembre 2006 à 07:55

merci

merci de nous faire retrouver cet acteur j’avais 11 ans lors de la série 3

Posté par theodora, 25 novembre 2008 à 21:30

message

merci jacques seiler comme beaucoup je tombe des nu sur la disparition de ce grand comédien jm souvient des vidocq et des bidasses qui mon permis de le conaitre merci encore nestor 44ans

Posté par nestor, 16 janvier 2009 à 19:38

Fragments d’un dictionnaire amoureux : Charles Millot

Charles Millot dans « L’affaire Crazy Capoo »

Il était le « bon docteur » dans le « Kulte » « Les Barbouzes » (Georges Lautner, 1964), où il faisait jeu égal, en espion russe, avec Francis Blanche, Lino Ventura et Bernard Blier. Il tenait déjà un peu ce rôle dans « Arsène Lupin contre Arsène Lupin » (Édouard Molinaro, 1962), où il était un « docteur » allemand, homme de main de Michel Vitold, et qui flanqué d’Henri Lambert et Jacques Herlin, préparait des trésors de « raffinement » pour torturer Jean-Claude Brialy. Il est aussi le témoin du meurtre d’une prostituée dans « La nuit des généraux » (Terence Young, 1966). Terrorisé, il hésite à se confier à Omar Sharif, ayant identifié le pantalon d’un uniforme d’officier nazi. Il tenait souvent des rôles d’Allemands (souvent chez Terence Young) ou de Russes (il était en fait Yougoslave), il était très à l’aise dans la comédie, comme dans un épisode des « Saintes Chéries » en rigoureux réceptionniste allemand malmené par le couple des « Lagarde » – rôle repris dans « Vas-y-maman » (Nicole de Buron, 1978) -. Il est idéal pour figurer une certaine ambiance « guerre froide », dans la saison 1 des « Chevaliers du ciel » (François Villiers, 1967), en mystérieux comploteur, il veut bien que José Luis de Villalonga l’aide dans de sombres desseins, mais il ne supporte pourtant pas qu’on le réveille à 5 heures du matin… On ne le retrouvait trop hélas que dans de très petits rôles comme dans « Mort d’un pourri » (Georges Lautner, 1977), en acolyte de Xavier Depraz, où sa présence bien que muette inquiète vivement. Il faut déplorer – refrain connu – la grande discrétion sur sa mort en 2003. Bibliographie : Yvan Foucart:  »Dictionnaire des comédiens français disparus » (Mormoiron, Éditions cinéma, 2008).

Filmographie : 1956  O.S.S. 117 n’est pas mort (Jean Sacha) – 1958  Rapt au deuxième bureau (Jean Stelli) – 1959  La ligne de mire (Jean-Daniel Pollet) – 1960  Der Teufel spielte Balaleika (Les révoltés du bagne) (Leopold Lahola) – 1961  Les ennemis (Édouard Molinaro) – 1962  Arsène Lupin contre Arsène Lupin (Édouard Molinaro) – L’œil du monocle (Georges Lautner) – Le gentleman d’Epson (Gilles Grangier) – 1963  Une ravissante idiote (Édouard Molinaro) – The train (Le train) – 1964  Les barbouzes (Georges Lautner) – Requiem pour un caïd (Maurice Cloche) – Passeport diplomatique agent K 8 (Robert Vernay) – Compartiments tueurs (Costa-Gavras) – 1965  Un monde nouveau / Un mondo nuovo (Vittorio de Sica) – La religieuse (Jacques Rivette) – The Poppy is also a flower (Opération Opium) (Terence Young) – 1966  Trans-Europ-Express (Alain Robbe-Grillet) – Le solitaire passe à l’attaque (Ralph Habib) – The night of the Generals  (La nuit des généraux) (Anatole Litvak) – Triple cross (La fantastique histoire vraie d’Eddie Chapman) (Terence Young) – Peau d’espion (Édouard Molinaro) – Bang Bang (Serge Piollet) –  1967  Mayerling (Terence Young) – 1969  La nuit bulgare (Michel Mitrani) – La promesse de l’aube / Promise at dawn (Jules Dassin) – La battaglia della Neretva (La bataille de la Neretva) (Veljko Bulajic) –  1970  Waterloo (Id) (Sergei Bondarchuk) – Mourir d’aimer (André Cayatte) – 1971  U gori raste zelen bor (Antun Vrdoljak) – 1972  Le serpent (Henri Verneuil) – 1973  L’affaire Crazy Capo (Patrick Jamain) – 1974  The destructors (Marseille contrat) (Robert Parrish) – Le futur aux trousses (Dolorès Grassian) – French Connection II (Id) (John Frankenheimer) – 1975  Seljacka buna 1573 (Vatroslav Mimica) – Sarajevski atentat (Attentat à Sarajevo) (Veljko Bulajic) – Le jeu avec le feu (Alain Robbe-Grillet) – 1977  Mort d’un pourri (Georges Lautner) – 1978  Le dernier amant romantique (Just Jaeckin) – Vas-y maman ! (Nicole de Buron) – La petite fille en velours bleu (Alan Bridges)  – L’adolescente (Jeanne Moreau) – 1979  Covjek koga treba ubiti (Un homme à détruire) (Veljko Bulajic) – Bloodline (Liés par le sang) (Terence Young) – 1980  Tajna Nikole Tesle (Krsto Papic) – 1981  L’ombre rouge (Jean-Louis Comolli) – Visoki napon (Haute tension) (Veljko Bulajic) – Veliki transport (Le grand transport) (Veljko Bulajic) – Banovic Strahinja (Le faucon) (Vatroslav Mimica) – 1983  Balles perdues (Jean-Louis Comolli) – 1984  Ujed andjela (Lordan Zafransvic) – 1985  Lien de parenté (Willy Rameau) – Obecana zemlja (La terre promise) (Veljko Bulajic) – 1986  Unbearable lightness of being (L’insoutenable légèreté de l’être) (Philip Kaufman) – 1987  Le cri du hibou (Claude Chabrol) – 1988  Una botta di vita (Titre TV : Les deux fanfarons) (Enrico Oldoini) – 1989  Eye of the widow (L’oeil de la veuve) (Andrew W. McLaglen) – Donator (Veljko Bulajic) – 1992  Tito i ja (Tito et moi) (Goran Markovic) – 1993  Priez pour nous (Jean-Pierre Vergne).

Charles Millot dans « Chapeau melon et bottes de cuir »

 Télévision (notamment) : 1957  Énigmes de l’histoire : Le chevalier d’Éon (Stellio Lorenzi) – Les enfants de la nuit (Jean Prat) – 1958  La part du feu (Jean Vernier) – 1961  L’exécution (Maurice Cazeneuve) – 1962  Rue du Havre (Jean-Jacques Vierne) – 1966  Illusions perdues (Maurice Cazeneuve, série TV) – 1967  Max le débonnaire : Un bon petit jules (Gilles Grangier) – Les chevaliers du ciel (saison 1, François Villiers) – 1968  Les saintes chéries : Ève et le voyage d’affaire (Jean Becker) – Les atomistes (Léonard Keigel) – 1971  Arsène Lupin : Arsène Lupin contre Herlock Sholmes (Jean-Pierre Decourt) – OSS 117 tue le taon (André Leroux) – 1972  Au théâtre ce soir : Détective story (Pierre Sabbagh) – 1973  L’espion dormant (Agnès Delarive) – Petite flamme dans la tourmente (Michel Wyn) – La nuit des lilas (Jérôme Habans, MM) – 1974  À vous de jouer Milord (Christian-Jaque) – 1975  Les brigades du Tigre : La main noire (Victor Vicas) – Les Rosenberg ne doivent pas mourir (Stellio Lorenzi) – Au théâtre ce soir : Demandez Vicky (Pierre Sabbagh) – 1977  The New Avengers (Chapeau melon et bottes de cuir) : K Is for Kill (Le long sommeil) (Jean-Marie Coulais) – 1978  Émile Zola ou la conscience humaine : Cannibales (Stellio Lorenzi) – Meurtre sur la personne de la mer (Michel Subiela) – 1980  Caméra une première : Le Labyrinthe de verre (Maté Rabinovsky) – 1981  Tovartich (Jeannette Hubert, captation) – 1985  Le regard dans le miroir (Jean Chapot) – 1986  Sins (Douglas Hickox) – 1987  La course à la bombe (Jean-François Delassus & Allan Eastman) – Napoleon and Josephine : A love story (Napoléon et Joséphine) (Richard T. Heffron) – 1988  La mort mystérieuse de Nina Chéreau (Dennis Berry) – The great escape II : The untold story (La grande évasion 2 : L’histoire enfin révélée) (Jud Taylor & Paul Wendkos) – 1989  The Saint : The Blue Dulac (Dennis Berry) – 1992  Counterskrike (Force de frappe) : La belle dame monique (Dennis Berry) – Warburg : A man of influence (Warburg, le banquier des princes) (Moshé Mizrahi).

Mise à jour du 19/07/2009

Fragments d’un dictionnaire amoureux : François Toumarkine

François Toumarkine « soigné » par Jean-Pierre Mocky pour « Les ballets écarlates »

Je tente une nouvelle rubrique, sorte de laboratoire pour une série de portraits concernant des nouveaux « excentriques du cinéma français » selon l’expression heureuse d’Olivier Barrot et Raymond Chirat. Le titre « Fragments d’un dictionnaire amoureux » provient des « Cahiers du cinéma » à l’occasion d’un numéro spécial Acteurs.

François Toumarkine :

Ce Deschiens émérite fait souvent preuve de grandeur, de drôlerie, tout en pouvant changer de registre en une fraction de seconde. Outre les diffusions télévisées de ces programmes devenus cultissimes, il participe sur les planches aux spectacles de Jérôme Deschamps & Macha Makeïeff (« Les précieuses ridicules », « Le lapin chasseur », Molière du meilleur spectacle comique 1989). Il entre très vite dans le « Mocky circus » .  Dans l’un des ses premiers rôles, dans « Litan ou la cité des spectres verts », il amène un climat burlesque à un rôle particulièrement inquiétant de loubard au couteau, courant comme un dératé après Marie-José Nat. Il est aussi un clochard slave qui dissuade Michel Serrault de se suicider dans « Bonsoir » de Jean-Pierre Mocky. On l’imagine aisément transfuge d’un film des années 30, marqué par un certain « réalisme politique ». C’est l’humanité qui se dégage le plus dans son jeu, tel son personnage de Manu, un poil simplet dans « La discrète » aux côtés de Fabrice Luchini. Il est le souffre-douleur de Serge Riaboukine, un de ses rôles le plus touchant.  Il retrouve Luchini, dans « Jean-Philippe » en 2006, où il campe un clochard compatissant, qui réconforte le personnage de Fabrice, bouleversé de se retrouver dans une dimension fantastique. Ce dernier est d’ailleurs trop pris par son problème, pour être en empathie avec la misère de son compagnon d’infortune. Dans le supplément DVD de « Grégoire Moulin contre l’humanité » (film à réévaluer absolument), il est un badaud toisant Artus de Penguern, déguisé en Adolf Hitler. Il reconnaît son personnage en le prenant pour une vague célébrité TV, suit un dialogue de sourd surréaliste.

Il est à l’aise dans la drôlerie ou le picaresque (« Saint-Germain ou la négociation »), il devient l’instrument tragique du destin en frère de Line Renaud dans le superbe « Suzie Berton » en doux dingue qui ne vit que pour les sorties avec sa sœur pour aller voir les films de « Bruce Lee », un rôle proche du personnage de Radek du roman de Georges Simenon « La tête d’un homme ». En 2004, on le retrouve digne du cinéma expressionniste muet allemand dans « Rois et reine » où dans le rôle d’un infirmier nommé « Prospero » il forme un tandem étonnant avec son comparse au patronyme shakespearien également : Caliban, joué par Miglen Mirtchev, ce qui semble présager une  » tempête sous crâne », alors qu’ils viennent chercher Mathieu Amalric, en vue de l’hospitaliser dans un asile psychiatrique. Il est censé rassurer son patient, mais en une fraction de secondes, son regard halluciné développe une hystérie inattendue. Blessé par Amalric, il fulmine dans son coin, refusant de lui prêter son portable, pour finalement assister à une séance d’enregistrement avec un regard protecteur. S’il impressionne par sa haute stature, 1m84, il se révèle souvent touchant. C’est l’exemple typique du comédien, qui fait « mouche » à la moindre des ses apparitions. Il est irrésistible dans « Les ambitieux » de Catherine Corsini, quand il défonce la porte de toilettes, où se retrouve enfermé Éric Caravaca, pris de panique en raison de sa claustrophobie. Il faut voir Toumarkine s’acquitter de cette tâche en râlant, tout en disant « ce n’est pas parce que je suis gros, que je suis Ben Hur !… » Il reste fidèle à l’univers Mockyien, des « Ballets écarlates » où il compose un père immonde qui vend son fils à un pédophile à la série « Myster Mocky présente » à la télévision sur « 13ème rue ». Dans « Tellement proches » il est l’archétype du voisin hargneux dérangé par une fête juive, mais le bougre finit tout de même par s’humaniser et y participer. François Toumarkine est un des comédiens français les plus attachants.

Filmographie : 1981  Litan, la cité des spectres verts (Jean-Pierre Mocky) – Elle voit des nains partout (Jean-Claude Sussfeld) – 1982  Le polar (Jacques Bral) – Le petite bande (Michel Deville)  –  À mort l’arbitre (Jean-Pierre Mocky) – 1985  Le pactole (Jean-Pierre Mocky) – La machine à découdre (Jean-Pierre Mocky) – 1986  Lévy et Goliath (Gérard Oury) – 1987  Vent de panique (Bernard Stora) – Meutres (+ réalisation, CM) –  1988  Le crime d’Antoine (Marc Rivière) – Une nuit à l’assemblée nationale (Jean-Pierre Mocky) – Drôle d’endroit pour une rencontre (François Dupeyron) –  Un père et passe (Sébastien Grall) –  1989  J’aurais jamais dû croiser son regard (Jean-Marc Longval) –  1990  La discrète (Christian Vincent) – Toto le héros (Jaco Van Dormael) – 1991  Cauchemar blanc (Mathieu Kassovitz, CM) – Mocky Story (Jean-Pierre Mocky) –  1992  Un été sans histoires (Philippe Harel, moyen-métrage) – Métisse (Mathieu Kassovitz) –  Zoé la boxeuse (Karim Dridi, CM) – Carlota (Joseph Morder, CM) – Le mari de Léon (Jean-Pierre Mocky) – Cible émouvante (Pierre Salvadori) – 1993  La vengeance d’une blonde (Jeannot Szwarc) – Loin des barbares (Liria Bégeja) – Le péril jeune (Cédric Klapisch) – Dressing room (Jean-Pierre Pozzi, CM) –  Regarde les hommes tomber (Jacques Audiard) –  1994  La haine (Peter Kassovitz) –  1995  Black Dju, vos papiers (Pol Cruchten) –  Le cri de la soie (Yvon Marciano) –  Paul et Virginie ou la clef du paradis (Maurice Cora Arama, CM)  –  Hercule et Sherlock (Jeannot Szwarc) –  La belle verte (Coline Serreau) – Le nez au vent / La nuit des cerfs-volants (Dominique Guerrier, CM) – 1996  Demain, dès l’aube (Stéphane Subiela, CM) – 1997  La mort du chinois (Jean-Louis Benoît) –  2000  Grégoire Moulin contre l’humanité (Artus de Penguern) – 2001  Sexy boy (Stéphane Kanzandjian) – Les araignées de la nuit (Jean-Pierre Mocky) – Monsieur Ibrahim et les fleurs du coran (François Dupeyron) – 2003  Conflit de canards (Paul Saintillan,court-métrage) –  2004  Rois et reine (Arnaud Desplechin) – Les amants réguliers (Philippe Garrel) – Touristes ? oh yes ! (Jean-Pierre Mocky) – Les ballets écarlates (Jean-Pierre Mocky) – Grabuge (Jean-Pierre Mocky) 2005  Cauchemar du promeneur solitaire (Paul Saintillan, CM) – Ces jours heureux (Éric Tolédano & Olivier Nakache) – Jean Philippe (Laurent Tuel) – 2006  Les ambitieux (Catherine Corsini) – Molière (Laurent Tirard) – 2007  Le perroquet bleu (Jacques Rozier, inédit) – 2008  Ich Bombe (David Klein, CM) – Tellement proches (Éric Toledano & Olivier Nakache) – Rumeurs, commérages, on dit que (Ingrid Lanzenberg, CM) – Bas-fonds (Isild Le Besco) – 2009  Célulloïd gangster (Hugo Pivois, CM) – Une semaine sur deux (et la moité des vacances scolaires) (Ivan Calderac) – 2010  Crédit pour tous (Jean-Pierre Mocky) – 2012  Le dernier rôle de Jacques Serres (Francois Goetghebeur et Nicolas Lebrun, CM).

Voxographie  : 2008  La véritable histoire du chat botté (Pascal Hérold, Jérôme Deschamps & Macha Makeïeff).

Télévision (notamment) : 1992  L’affaire Deschamps (Philippe Lallemant, documentaire) – 1994  Ferbac : Le carnaval des ténèbres (Sylvain Madigan) – 1995  Julie Lescaut : Recours en grâce (Joyce Buñuel) – 1996  Les cinq dernières minutes : Le quincailler amoureux (Jean Marboeuf) – 1997  Entre terre et mer (Hervé Baslé) – 1998  Marie Fransson : Un silence si lourd (Jean-Pierre Prévost) – 1999  P.J : Tango (Gérard Vergez) – Marie Fransson : Positif (Jean-Pierre Vergne) – 2000  Marie Fransson : S’il vous plaît (Christian Spiero) – Un flic nommé Lecoeur : Dans le béton (Alain Tasma) – 2001  Marie Fransson : Bonne chance, maman (Christiane Spiero) – 2003  Saint Germain ou la négociation (Gérard Corbiau) – 2004  Suzie Berton (Bernard Stora) – 2005  Allons petits enfants (Thierry Binisti) – La légende vraie de la Tour Eiffel (Simon Brook) – 2007  Rendez-moi justice (Denys Granier-Deferre) – Myster Mocky présente : Cellule insonorisée (Jean-Pierre Mocky) – 2009  Les petits meurtres d’Agatha Christie : Les meutres ABC (Éric Woreth) – Kaamelott – Livre VI (Alexandre Astier) – Le Bruno Vaigasse show (Gaël Malry) – Au siècle de Maupassant – Contes et nouvelles du XIXème siècle : L’affaire Blaireau (Jacques Santamaria) – Colère (Jean-Pierre Mocky) – 2012  La croisière : Les bons parents (Pascal Lahmani).

Fragments d’un dictionnaire amoureux : Pierre Trabaud

 

Affiche provenenant de Les gens du cinéma

 

L’excellent site « La gazette du doublage » annonce l’hommage à Pierre Trabaud, la SACD et le Cinéma des cinéaste à Paris organisent la projection de son film « Le Voleur de feuilles » le 18 avril prochain. C’est l’occasion pour évoquer sa disparition le 26 février dernier.

Il avait réalisé un film « Le voleur de feuilles » lorgnant sur un certain « réalisme poétique » et donnant des rôles à ses potes du doublage…et son meilleur rôle à Jean-Pierre Castaldi, provincial qui venait de tuer sa femme (temps lointain où ce comédien ne tentait pas de voler le statut de « honte de la famille » à son fils Benjamin en pataugeant dans la gadoue TF1). Je l’avais vu dans les années 80, il me reste un souvenir d’un film attachant. On le voyait surtout dans les années 50, chez Jacques Becker et Léo Joannon – le cornichonesque « Défroqué » -, notamment, il était l’instituteur de la « guerre des boutons ». Bertrand Tavernier l’avait utilisé également tel le père de Francis (François Cluzet) dans « Autour de minuit » (1985) et le profiteur de « La vie et rien d’autre » (1988). Une anecdote aide à comprendre son absence sur les écrans ces dernières années, dans la série « Julien Fontanes », l’épisode « La dernière haie », Pierre Trabaud à la suite d’un différend avec TF1, a refusé que son nom figure au générique. (« Meutres en séries, par Jacques Baudou et Jean-Jacques Schleret,  Éditions 8ème art, 1990). Bibliographie : « Le dictionnaire des cmédiens français disparus » par Yvan Foucart, « Pierre Trabaud, comédien et homme-orchestre du doublage », par Thomas Sotinel (Le Monde du 05.03.2005).

A lire également un forum sur les doublages de Pierre Trabaud : La gazette du doublage. Un site lui est consacré « Pierrot et ses amis » où il est possible de commander le DVD de « Le voleur de feuilles ».

Filmographie : 1943  Lucrèce (Léo Joannon) – 1945  Le jugement dernier (René Chanas) – 1946  Antoine et Antoinette (Jacques Becker) – Ouvert pour cause d’inventaire (d’Alain Resnais, film amateur) – 1947  La fleur de l’âge (Marcel Carné, inachevé) – 1948  Manon (Henri-Georges Clouzot) – 1949  Lady Paname (Henri Jeanson) – Rendez-vous de juillet (Jacques Becker) – 1950  Sans laisser d’adresse (Jean-Paul Le Chanois) – 1952  Horizons sans fin (Jean Dréville) – Horizon (CM) – 1953  Le défroqué (Léo Joannon) – 1954  Les chiffonniers d’Emmaüs (Robert Darène) – Le petit nuage / La chasse au nuage / Le nuage atomique (Antoine Allard, Armand Bachelier & Charles Dekeukeleire) – 1955  Les indiscrètes (Raoul André) – 1956  Ah ! quelle équipe (Roland Quignon) – 1957  Le désert de Pigalle (Léo Joannon) – La finestra sul Luna Park (Tu es mon fils) (Luigi Comencini) – 1958  Ce soir on tue / Y en a marre / Le gars d’Anvers (Yvan Govar) – 1959  Normandie-Niemen (Jean Dréville & Damir Viatich Berejnykh) – 1961  La guerre des boutons (Yves Robert) – 1983  Le voleur de feuilles (+, scénario et réalisation) – 1985  Round midnight (Autour de minuit) (Bertrand Tavernier) – 1988  La vie et rien d’autre, de Bertrand Tavernier). Voxographie succincte : 1948  Alice in wonderland (Alice au pays des merveilles) (Lou Bunin, Dallas Bower & Marc Maurette) – 1964  Le gendarme de Saint-Tropez (Jean Girault, doublage) – 1967  Astérix le gaulois, dessin animé (René Goscinny, Albert Uderzo & Raymond Leblanc, animation) – 1968  Astérix et Cléopâtre( René Goscinny & Albert Uderzo, animation) – 1970  Lucky Luke (René Goscinny & Morris) – 1975  Tarzoon, la honte de la jungle (Picha & Boris Szulzinger) – 1977  La ballade des Dalton (René Goscinny, Morris, Henri Gruel & Pierre Watrin) – 1983  Lucky Luke, les Dalton en cavale (Les Dalton en cavale) (Joseph Barbera, William Hanna, Morris & Ray Patterson, animation). Télévision (notamment) : 1951  Jeanne avec vous (Claude Vermorel) – 1954  Le square des miracles (Jean-Jacques Vierne) – 1956  Sixième étage (Marcel Bluwal) -1964  Les oranges (Bernard-Roland) – 1966  Le parce (Bernard-Roland) – 1968  Polizeifunk ruft (Les cavaliers de la route) : Fahrerflucht im Morgengrauen / Délit de fuite (Paul Paviot & Hermann Leitner) – Un homme, un cheval (Jean-Pierre Marchand) – 1970  En attendant (Christiane Lénier) – 1972  Légion (Philippe Joulia) – 1973  La trêve (Philippe Joulia) – 1975  Amigo (Philippe Joulia) – Le tour du monde en 80 jours (Pierre Nivollet) – 1978  La filière (Guy-André Lefranc) – Le coup monté (Jean Cosmos) – 1979  Les yeux bleus (François Dupont-Midy) – 1981  Julien Fontanes : La dernière haie (François Dupont-Midy) – 2005  Carnet de naufrage (Claudine Bourbigot & Elisabeth Feytit, documentaire).

Mise à jour le 15/02/2011

Le lien du jour : La gazette du doublage est un site fourmillant d’infos, consacré aux comédiens du doublage. Il faut saluer la qualité rare des intervenants sur le forum.