Dominique Marcas dans un épisode de « Sur le fil »
Sa frêle silhouette – 1m48, selon son CV – a hanté plusieurs films depuis les années 50. Elle joue souvent de malchance, dans « Mortel transfert » (1999) elle est la femme revêche du libraire – André Chaumeau -, et elle est carrément hors champs, et dans la « Jeanne d’Arc » (1999), elle joue un ecclesiastique, un rôle d’homme !
Son physique particulier en fait l’interprète idéale pour des rôles de concierge voyeuse « La marge » (1975), d’employée timide dans « Papa, maman, la bonne et moi » (1954), d’austère directrice d’un collège de jeunes filles émoustillée à l’idée de voir un champion de tennis dans « Les bricoleurs » (1962), quelle voit en « Don Juan des temps modernes » – elle y est créditée sous le nom de Markas -, de pompiste tétanisée par la fureur d’un Louis de Funès dans « Les grandes vacances » (1967), d’une austère secrétaire dans « L’Auvergnat et l’autobus » (1969),ou d’ une femme pilier de comptoir dans « Zig zig » (1974). On la retrouve aussi en religieuse dévouée aux pauvres de Hong-Kong, quelque peu malmenée par Christian Clavier dans « Les anges gardiens » (1995), ou en vieille servante de Mélanie Thierry qui secoue avec énergie un Benoît Poelvoorde trempé de pluie dans « L’autre Dumas » (1999). Elle est idéale dans un cadre fantastique, comme l’une des soeurs Archignat dans la série « L’ile aux trente cercueils » et dans des rôles de femme acariâtres ou mourantes après un repas copieux comme la Mme Catherine dans « Les mains vides » (2002).
Elle trouve finalement le rôle de sa vie en 2000, en répondant à une petite annonce de Libération ! René Féret a connu plusieurs revers pour tourner « Rue du retrait » d’après l’oeuvre de Doris Lessing. Il décide donc de lui confier ce rôle de Mado, femme de soixante-quinze ans. Face à Marion Held, elle compose une remarquable Mado Bibois, femme aigrie, seule et dans la précarité, mais finalement touchante, ces deux femmes se retrouveront amies. Elle retrouvera Féret dans « Nannerl, la Soeur de Mozart », en 1999, en austère Mère Abbesse chez qui la famille Mozart trouve refuge, suite à un problème d’essieu de leur calèche. Elle et touchante en aïeule sympathique et entourée de sa famille, toujours prompte à s’assoupir dans un coin dans « Main dans la main » (2011). Dans ce rôle elle a élevé Jérémie Elkaïm et Valérie Donzelli dans la Meuse, suite au décès de leurs parents dans un accident d’avion.
Une filmographie exhaustive semble impossible, d’autant plus que dans la liste de ses films sur « L’annuaire biographique du cinéma » (1962), on retrouve une liste de film, mais quand on en visionne certains sur le câble- « Gunman in the streets (Le traqué ) (Boris Lewin & Frank Tuttle) (1950) » ou « Adorables créatures (Christian-Jaque) (1952) » -, on ne la retrouve pas, alors que je rajoute régulièrement plusieurs de ses participations sur sa fiche IMDB. Les précisions apportées à la filmographie qui suit par Armel de Lorme, sont d’autant plus précieuses.
Jean-Jacques Jouve avait dressé son portrait dans le dernier numéro – hélas – de la formidable « lettre des comédiens » N°22 de novembre 1999, « Dominique Marcas, comédienne inspirée ». Il rappelle ses participations à d’autres « Jeanne D’Arc » (Version Jean Delannoy, en 1952, dans un téléfilm de Pierre Badel, en 1989), et ses emplois ancillaires, depuis son rôle de femme de chambre dans « Rue de l’Estrapade » (1952), ou de secrétaires » quatre fois au service de Noël Roquevert « .
Il précise également qu’elle doit son pseudonyme à deux de ses marraines de théâtre, Arletty : « Dominique, emprunté à celui de l’envoyée du diable qu’Arletty incarnait dans « Les visiteurs du soir » & Maria Casarés « A la seconde, le pseudonyme de Marcas, constitué par les initiales MARia CASarès. Il faut lire à ce propos les très belles pages que la grande actrice, disparue en 1996, a consacrée à sa petite protégée dans don livre de souvenirs « Résidente privilégiée ».
Saluons le parcours de cette touchante comédienne qui régale les cinéphiles à chacune de ses apparitions ! Deux liens la concernant Cinéthéa & Objectif cinéma.
Filmographie : Établie avec Armel de Lorme : 1950 Gunman in the streets (Le traqué) (Frank Tuttle & Borys Lewin, + version française, à confirmer) – Justice est faite (André Cayatte, invisible à l’écran) – 1951 Un grand patron (Yves Ciampi, invisible à l’écran) – Gibier de potence (Roger Richebé, invisible à l’écran) – Le crime du Bouif (André Cerf) – L’amour, Madame (Gilles Grangier) – 1952 Les belles de nuit (René Clair, apparition subliminale) – Le plus heureux des hommes (Yves Ciampi) – Elle et moi (Guy Lefranc) – L’appel du destin (Georges Lacombe, invisible à l’écran) – La loterie du bonheur (Jean Gehret) – Les dents longues (Daniel Gélin) – Les détectives du dimanche (Claude Orval) – Destinées [épisode « Jeanne »] (Jean Delannoy) – Rue de l’Estrapade (Jacques Becker) – Femmes de Paris (Jean Boyer, invisible à l’écran) – 1953 Jeunes mariés (Gilles Grangier) – Les amoureux de Marianne (Jean Stelli) – Le guérisseur (Yves Ciampi) – Acte of love (Un acte d’amour) (Anatol Litvak) – 1954 Les fruits de l’été (Raymond Bernard, invisible à l’écran mais de nombreux rôles ont été coupés) – Papa, maman, la bonne et moi (Jean-Paul Le Chanois) – 1955 Chantage (Guy Lefranc) – Papa, maman, ma femme et moi (Jean-Paul Le Chanois) – 1956 Miss Catastrophe (Dimitri Kirsanov) – Notre-Dame de Paris (Jean Delannoy) – 1957 Donnez-moi ma chance / Pièges à filles (Léonide Moguy) – La peau de l’ours (Claude Boissol) – 1958 Suivez-moi, jeune homme (Guy Lefranc) – Et ta soeur (Maurice Delbez) – 1959 Le baron de l’écluse (Jean Delannoy) – 1962 Les bricoleurs (Jean Girault) – 1963 La difficulté d’être infidèle / Le bonheur conjugal (Bernard Toublanc-Michel) – Du grabuge chez les veuves (Jacques Poitrenaud) – Faites sauter la banque (Jean Girault) – 1967 Les grandes vacances (Jean Girault) – 1968 L’Auvergnat et l’autobus (Guy Lefranc) – 1969 La maison de campagne (Jean Girault) – 1970 Un beau monstre (Sergio Gobbi) – Juste avant la nuit (Claude Chabrol) – 1971 Liza (Marco Ferreri) – 1973 Le mouton enragé (Michel Deville) – 1974 Aloïse (Liliane De Kermadec) – Une partie de plaisir (Claude Chabrol) – Zig Zig (Laszlo Szabo) – 1975 Monsieur Albert (Jacques Renard) – La marge (Walerian Borowczyk) – 1981 La gueule du loup (Michel Léviant) – 1983 Gwendoline (Just Jaeckin) – La femme publique (Andrzej Zulawski, rôle coupé au montage) – 1984 Liste noire (Alain Bonnot) – 1985 La consultation (Radovan Tadic, court-métrage)- 1987 Si le soleil ne revenait pas (Claude Goretta) – 1988 Erreur de jeunesse (Radovan Tadic) – 1989 La putain du roi (Axel Corti) – Docteur Petiot (Christian De Chalonge) – La passion de Bernadette (Jean Delannoy, inédit en salles) – 1989 A star for two (Jim Kaufman, inédit) – 1990 Lacenaire (Francis Girod) – 1991 Albert souffre (Bruno Nuytten) – La vie de bohème (Aki Kaurismaki) – 1992 Roulez jeunesse ! (Jacques Fansten) – 1993 Grosse fatigue (Michel Blanc) – 1994 Élisa (Jean Becker) – Muriel fait le désespoir de ses parents (Philippe Faucon) – 1994 Les anges gardiens (Jean-Marie Poiré ) – 1995 Ma femme me quitte (Didier Kaminka) – 1997 Cantique de la racaille (Vincent Ravalec) – 1998 Jeanne d’Arc (Luc Besson) – 1999 C’était là depuis l’après-midi (Stéphane Metge, CM) – 2000 Mortel transfert (Jean-Jacques Beineix) – Rue du retrait (René Féret) – 2001 Traces invisibles (Charlotte Trench, CM) – Le pharmacien de garde (Jean Veber) – 2002 Bloody Mallory (Julien Magnat) – L’enfant du pays (René Féret) – A l’abri des regards indiscrets (Ruben Alves & Hugo Gélin, CM) – Les mains vides (Marc Recha) – Le papillon (Philippe Muyl) – 2005 Hélas et hourra (Benoît Cohen) – Nocturnes (Henry Colomer) – Nos amis les terriens (Bernard Werber) – 2007 Un si beau voyage (Khaled Ghordal) – Gaga… ils n’ont plus toute leur tête (Grégory Morin, pré-film) – Camille (Julie Granier, CM) – 2009 L’autre Dumas (Safy Nebbou) – Nannerl, la Soeur de Mozart (René Féret) – 2011 Main dans la main (Valérie Donzelli) – 2012 Pas très normales activités (Maurice Barthélémy).
Nota : elle ne semble jamais avoir participé à Opération Lady Marlène (Robert Lamoureux, 1974), bien que ce titre figure dans son CV.
Télévision (notamment) : 1961 Le théâtre de la jeunesse : Cosette (1ère et 2ème partie) (Alain Boudet) – 1966 Le théâtre de la jeunesse : Les deux nigauds (1ère partie) (René Lucot) – 1970 Le théâtre de la jeunesse : Un mystère contemporain (Alain Boudet) – 1971 Les cent livres : Le petit chose (Jean Archimbaud) – Sous le soleil de Satan (Pierre Cardinal) – 1972 La lumière noire (Pierre Viallet) – Pot-Bouille (Yves-André Hubert, série) – La mare au diable (Pierre Cardinal) – 1973 Témoignages : Marcel ou Paul ? (Bernard Toublanc-Michel) – L’enlèvement (Jean L’Hôte) – Karatekas and Co : Le club de l’eau plate (Edmond Tyborowski) – 1974 Étranger d’où viens-tu ? (Bernard Toublanc-Michel, série) – 1975 Les brigades du Tigre : Le défi (Victor Vicas) – Le secret des Dieux (Guy-André Lefranc, série) – Les enquêtes du commissaire Maigret : La Guinguette à deux sous (René Lucot) – 1976 François le Ciampi (Lazare Iglésis) – 1977 Un amour de jeunesse (Raymond Rouleau) – 1978 Les Eygletières (René Lucot, série) – La filière (Guy-André Lefranc, série) – 1979 La petite Fadette (Lazare Iglésis) – Désiré Lafarge suit le mouvement Une fille seule (René Lucot) – L’éblouissement (Jean-Paul Carrère) – L’île au trente cercueils (Marcel Cravenne, série) – 1980 Histoires étranges : La loupe du diable (Pierre Badel) – L’enterrement de Monsieur Bouvet (Guy-André Lefranc) – 1981 Les héritiers : Les brus (Juan Luis Buñuel) – La vie des autres : L’autre femme (Gérard Clément, série) – Anthelme Collet ou le brigand gentilhomme (Jean-Paul Carrère, série) – 1982 Le retour d’Elisabeth Wolff (Josée Dayan) – 1983 Capitaine X (Bruno Gantillon) – Dans la citadelle (Peter Kassovitz) – 1984 Le dialogue des Carmélites (Pierre Cardinal) – L’âge vermeil (Roger Kahane) – 1985 Les amours des années 50 : Les scorpionnes (Jean-Paul Carrère) – L’énigme blanche (Peter Kassovitz) – La sonate pathétique (Jean-Paul Carrère) – 1988 Lundi noir (Jean-François Delassus) – 1991 L’huissier (Pierre Tchernia) – 1992 Maigret : Maigret et les plaisirs de la nuit (José Pinheiro) – Papa et rien d’autre (Jacques Cortal) – 1993 Ferbac : Le crime de Ferbac (Bruno Gantillon) – 1994 Le clandestin (Jean-Louis Bertucelli) – 1995 Pour une vie ou deux (Marc Angelo) – 1996 J’ai rendez-vous avec vous (Laurent Heynemann) – 1997 Madame Dubois : Hôtel Bellevue (Jean-Pierre Améris) – Le surdoué (Alain Bonnot) – 1998 Revient le jour (Jean-Louis Lorenzi) – 1999 P.J. : Casting (Frédéric Krivine) – Une femme d’honneur : Mort clinique (Alain Bonnot) – 2000 Avocats & Associés : L’enfant battu (Philippe Triboit) – Marc Eliot (Édouard Niermans) – 2001 H : Une histoire de dentiste (Frédéric Berthe) – Madame de… (Jean-Daniel Verhaeghe) – 2003 Quai N°1 : Amie-amie (Patrick Jamain) – 2004 Milady (Josée Dayan) – 2006 Sur le fil : Tuyau percé (Frédéric Berthe) – 2009 Folie douce (Josée Dayan).
Remerciements à Alain Plège et Jean-Jacques Jouve – Mise à jour du 23/12/2012
Cher Monsieur,
Merci pour vos précieux renseignements.Je suis un de ses originaux qui s’ intéresse souvent à ses actrices ou acteurs qu’on voit souvent dans des petits rôles et que beaucoup ont oublié ou ne remarquent pas. Comme Arlette BALKIS, revue hier, en vielle dame dans un Cordier Juge et Flic e 1995 » Cécile mon enfant », qui n’est pas noté sur WIKIPEDIA. J’ai essayé de le rajouter. Depuis longtemps je cherche des informations sur Dominique MARKAS, dont j’ai du rechercher le nom, dans les « Anges Gardiens » pour m’en souvenir. Je me rappelle de deux participations de sa part, non notées sur votre site. Une très bonne, en tant que retraitée de « l’enseignement secondaire » au début des années 90 dans la petite série « Tribunal ». Et une autre ( a rechercher plus précisément elle aussi ! ) dans un épisode des Cordier, diffusée il y a un peu d’ un mois sur NRJ 12. Elle jouait la grand-mère d’ une suspecte ( un épisode de 2006 je crois ) dont le témoignage permettait à Pierre MONDY de briser un faux alibi soutenu par tout le reste de la famille.