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FRAGMENTS D’UN DICTIONNAIRE AMOUREUX : JONATHAN ZACCAI

Photo “Ubba”

François Berléand se souvient de Jonathan Zaccaï, sur la pièce “L’enfant Do” de Jean-Claude Grumberg, mise en scène par Jean-Michel Ribes, comme d’un comédien délicieux et drôle, inquiet de son avenir, dans l’attente d’obtenir une réponse de François Favrat, pour jouer dans le film “Le rôle de sa vie”. Engagé sur ce film, il nous offre une nouvelle fois la confirmation de son grand talent, tenant jeu égal avec Agnès Jaoui et Karin Viard : il est Mathias Curval, un arboriculteur compétent, secret et lucide devant le jeu des apparences, partagé par l’amour pour une comédienne célèbre et pour une femme réservée qui dévoile un beau talent d’écriture en devenir, une performance pour un rôle formidablement juste. On découvre ce Belge, né le 22 juillet 1970 à Bruxelles, en 1990 dans “La révolte des enfants”, où il tient le rôle de”Grande Gueule”, fort caractère d’une maison de correction pour enfants et jeunes adultes. Ce lieu carceral, qui se veut humaniste, telle une “colonie paternelle”, par son directeur utopiste – André Willms -, subit la loi d’un maton sadique joué avec délectation par Michel Aumont. “Grande Gueule”, meneur évident d’une mutinerie, se retrouve dépassé par un adolescent raisonneur. La fougue de son interprétation laisse déjà présager la forte présence de Jonathan Zaccaï. Il retrouve ensuite un personnage de premier plan dans la co-production franco-polonaise “Coupable d’innocence” en maître-horloger, accusé à tort de l’assassinat d’un aristocrate, mais le film connaît une audience confidentielle. C’est avec “Petite chérie”, en 1999, qu’il trouve l’un de ses meilleurs rôles, dans un personnage calculateur à froid, il faut le voir tel un oiseau de proie guetter sa prochaine victime, puis jetant son dévolu sur le personnage de Sybille (Corinne Debonnière), pour mieux exploiter son mal de vivre et subsister aux crochets de ses parents (Patrick Préjean et Laurence Février) qui trouvent malgré tout une satisfaction de voir enfin leur fille “casée”. Il est réellement impressionnant dans ce rôle, devenant de plus en plus odieux, même si au final, il ne se révèle pas le personnage le plus monstrueux du film… Suit un rôle plus romantique dans “Reine d’un jour” de Marion Vernoux, puis “Bord de mer” (caméra d’or à Cannes en 2002), où il joue avec brio un personnage de maître-nageur falot d’une station balnéaire, résigné sur son sort, en opposition avec le désir de changement de sa femme, Marie (Hélène Fillières). On le retrouve en professeur timide, objet de fascination d’un adolescent alors qu’il tombe amoureux de sa mère jouée par Ariane Ascaride, dans “Ma vraie vie à Rouen” d’Olivier Ducastel & Jacques Martineau. Dans “Le tango des Rashevski” comédie dramatique subtile sur la question de l’identité du judaïsme d’une famille unie, en frère non pratiquant du personnage de Nina (Tania Gabarski, propre fille du réalisateur), aimée d’Antoine, qui veut changer de religion en guise de preuve d’amour (Hippolyte Girardot). Jonathan fait preuve d’une belle énergie et d’humour dans ce film humaniste, superbe réussite dans la lignée des meilleures comédies de l’âge d’or du cinéma italien. A noter qu’il retrouve ce même thème de la mémoire au théâtre dans la pièce de Jean-Claude Grumberg, et bien que n’ayant jamais joué sur les planches depuis l’école, se retrouve très à l’aise face aux formidables François Berléand – qu’il retrouvera comme beau-père dans le film “Le plus beau jour de ma vie” – et Chantal Neuwirth, en jeune père chômeur.

Dans “Le plus beau jour de ma vie”

Il est désormais très demandé, en raison de la richesse de son registre. Dans “Les revenants “, au sujet original – une petite communauté se demande comment intégrer chez eux des zombies ! – il a une présence incroyable, en ancien mort inquiétant, mari de Géraldine Pailhas. Angoissant et sur actif, il apporte une atmosphère fantastique, dans un jeu minimaliste. Tour de force, il passe dans la même année du registre léger de la comédie de Julie Lipinski, à celui noir et lucide de Jacques Audiard. En jeune premier désinvolte dans “Le plus beau jour de ma vie”, il forme un couple incertain avec Hélène de Fougerolles, avec un bel abattage. Ballotté par les événements, il subit les situations et les compromissions, avec de petites lâchetés – le mariage à l’église accepté au chevet de sa grand-mère -, et les influences des copains proches. Dans “De battre mon cœur, s’est arrêté”, il est Fabrice, un marchand de biens, associé à Romain Duris et Gilles Cohen, aux méthodes violentes, et personnage veule, mari infidèle d’Aline – Aure Attika -. Il affronte ce rôle d’une antipathie redoutable avec panache et réalisme. Il est pressenti pour jouer dans le film de Steven Spielberg “Mossad” première version de “Munich”, mais il ne participe finalement pas au casting final. Sa pratique de haut niveau du violon lui permet d’être l’interprète idéal de l’inventive comédie “Toi et moi”, où il campe un musicien romantique tombant amoureux de Marion Cotillard. C’est sa troisième collaboration avec Julie Lopez-Curval, qui s’amuse à dynamiter les codes du roman-photo. Dans le téléfilm en deux parties “La blonde au bois dormant”, hélas un peu conventionnel, il montre une nouvelle fois son grand talent, dans le rôle d’un policier bordelais dont la personnalité est assez trouble et qui finit par séduire le personnage joué par l’excellente Léa Drucker, qui recherche sa soeur disparue. Les rôles s’étoffent, comme dans “Vent mauvais”, où il est un informaticien en intérim dans un supermarché, qui derrière une nonchalance apparente comprend les règles du lieu. Il est impressionnant dans “La chambre des morts” – il avait remplacé pour ce film son compatriote Jérémie Rénier au pied levé -, en ami de Gilles Lellouche révélant sa véritable personnalité au détour d’un accident. Entre violence et lâcheté, son jeu y est d’une grande force. Dans “Les yeux bandés”, son personnage retrouve son frère de lait incarné par Guillaume Depardieu, après des années d’absence. Partagé entre sa nouvelle vie et la volonté de défendre son frère accusé de viol, il est rattrapé par son passé. Il retourne à l’ambiguïté dans “Élève livre” en professeur pervers utilisant son autorité pour se livrer à la transgression avec un jeune adolescent – Jonas Bloquet -. Il nous donne à nouveau une composition très fine face à ce rôle particulièrement périlleux -. Il excelle dans la comédie douce amère et subtile “Simon Konianski”, sortie en 2009, en professeur de philosophie désoeuvré retournant vivre chez son père – Popeck dans son plus grand rôle -. A la ferveur d’un voyage initiatique qu’il fait avec son fils, il comprendra l’importance du vécu de son père, ancien déporté, par son histoire avec laquelle il se sentait encombré. Son personnage assez immature est à la fois drôle et émouvant. Toujour inventif Jonathan Zaccaï apporte beaucoup à ses personnages, l’idée de la minerve venant de lui selon le réalisateur Micha Wald. Ce comédien modeste et abordable, ne réalisant pas son entrée dans “la lumière” peut prétendre à une reconnaissance internationale. Audacieux, il est sans contexte un des meilleurs acteurs de sa génération. Chacun de ses films est une nouvelle occasion de montrer la subtilité de son jeu. Il a signé avec bonheur deux court-métrages dont une comédie déjantée avec “Sketches chez les Weiz” en 1999, mais aussi “Comme James Dean” qui reçoit le prix Orange 2005, ce qui devrait augurer chez lui de nouvelles belles perspectives.

Jonathan Zacccaï, photo © R. Schroeder

Filmographie : 1990  La révolte des enfants (Gérard Poitou-Weber) – 1991  Coupable d’innocence / Kiedy Rozum Spi (Marcin Ziebinski) – 1994  3000 scénarios contre un virus : L’attente (Daniel Vigne, CM) – 1995  Luc et Marie (Philippe Boon & Laurent Brandenbourger, CM) – 1999  Petite chérie (Anne Villacèque) – Sketches chez les Weiz (+ réalisation, CM) – Very basic instinct (Vanessa Zambernardi, CM) – 2000  Reines d’un jour (Marion Vernoux) – Les déclassés (Tony Baillargeat) – 2001  Mademoiselle Butterfly (Julie Lopez-Curval, CM) – Bord de mer (Julie Lopes-Curval) – Ma vraie vie à Rouen (Olivier Ducastel & Jacques Martineau) – Je suis venu pour elle (Ivan Taïeb) – 2002  Le tango des Rashevski (Sam Gabarski) – 2003  Le rôle de sa vie (François Favrat) – Les revenants (Robin Campillo) – 2004  Les parallèles (Nicolas Saada, CM) – Le plus beau jour de ma vie (Julie Lipinski) – De battre son cœur s’est arrêté (Jacques Audiard) – Entre ses mains (Anne Fontaine) – 2005  Toi et moi (Julie Lopez-Curval) – Paris je t’aime [épisode “Le 8 à 8 d’Angelina Jolie”] (Christoffer Boe, sketche coupé au montage final) – 2006  Vent mauvais (Stéphane Allagnon) – Les yeux bandés (Thomas Lilti) – Par amour (Aure Attika, CM) – 2007  La chambre des morts (Alfred Lot) – Élève libre (Joachim Lafosse) – 2008  Simon Konianski (Micha Wald) – 2009  Blanc comme neige (Christophe Blanc) – Quartier lointain (Sam Gabarski). Comme réalisateur : 1999  Sketches chez les Weiz, court-métrage – 2006  Comme James Dean, court-métrage.

Théâtre : 2002 L’enfant do de Jean-Claude Grumberg, mise en scène de Jean-Michel Ribes.

Télévision (notamment) : 1995 Highlander : Take by the night (Paolo Barzman) – 1996 Strangers : costumes – Lifeline – 1997 Sous le soleil (plusieurs réalisateurs) – 2005  La blonde au bois dormant (Sébastien Grall) – 2008  A New York thing (Une aventure New-Yorkaise) (Olivier Lecot).

Remerciements à Jonathan Zaccaï & François Berléand (Mise à jour du 10/08/2009)

Fragments d’un dictionnaire amoureux : Liliane Rovère

 

Cette grande égérie du Jazz a imprégné cet art de sa présence, Chet Baker avait décidé de se rendre en Europe en 1955, par amour pour elle. ” Elle fut également la compagne de Dexter Gordon, ce qui lui vaut une participation au trop sous-estimé “Autour de minuit” (1985) de Bertrand Tavernier à ses côtés. Elle était également amie de Charlie Parker et Dizzie Gillespie notamment. “Des nuits entières, à l’hôtel, à Saint-Germain-des-Prés, à apprendre à écouter cette musique avec ceux qui la faisaient. Ou au Birdland, à New York, où elle débarque en 1954, dans sa petite robe noire, avec les cheveux courts et les yeux charbonneux qui ont séduit Chet Baker. Dans son jeu, on pourrait percevoir la trace de cette imprégnation. Quelque chose dans sa voix grave, colorée d’un chuintement, dans la nonchalance ou dans l’élan. Un swing. Au fil de la conversation, on devine ce mouvement irrésistible qui peut nous conduire à habiter un autre monde. Ou à élire le monde de l’art, de la musique, de la littérature, comme sa propre maison.” Texte de présentation par Séverine Nikel, de l’émission sur France Culture en 2002 d’Anna Szmuc “Liliane Rovère, portrait d’une jazz lady”. Même si elle confiait dans cette émission, de sa voix chaude, vivre au rythme du jazz, rôle après rôle, on la remarque durablement dans ses prestations. Elle personnifie souvent des femmes que la vie n’épargne pas, mais qui garde une bonne humeur communicatrice. Après des cours chez René Simon, elle se lance dans la comédie. Elle participe activement au théâtre comme dans “L’avare”, “la sonate des spectres”, “La passion de Jeanne d’Arc selon Gilles de Rais”, etc… Elle écrit et joue également comme dans “Lili”, en 1992, dans une mise en scène de Jean Gilibert. Selon le journal “L’humanité du 6 octobre 1992” : “c’est un spectacle qui «  bénéficie, pour le mini-programme de son spectacle, d’un dessin de Siné qui la montre se marionnettisant elle-même, tout en se fendant la tronche ou grimaçant au vinaigre. Sa « Lili » n’en finit plus de ne pas accepter de vieillir face au monde ravageur que les adultes font aux enfants. Le long d’un remblai de chemin de fer, la vie qui passe la porte à jacasser des naïvetés hargneuses : « Bonjour monsieur, comment ça va, vous vous portez bien pour un vieux. – Merci madame, vous aussi ? » Tout est dans ce « aussi »”. Son grand tempérament, révélé par Bertrand Blier, qui l’utilise superbement dans trois films. Dans “Calmos”,  provocation misogyne réalisé en 1975… l’année de la femme !, elle figure sous les ordres de Dora Doll irrésistible en général Bigeard au féminin, en militaire castratrice, dans un petit groupe de femme voulant violer le tandem désabusé Jean-Pierre Marielle-Jean Rochefort, paniqués par cette image de femme, elle fait partie des plus virulentes, transcendent l’évidente vulgarité de la situation. On la retrouve en serveuse d’un café dans “Préparez vos mouchoirs” (1977), consolant Gérard Depardieu, qui a laissé l’amour de sa vie qui sombre dans la neurasthénie – Carole Laure – trouver réconfort dans les bras de Patrick Dewaere. Depardieu la raille, en lui disant qu’elle a une gueule de “Bernadette”, et avait beaucoup d’émotion, elle lui confit avec une belle sensibilité, comment avec cette gueule là, elle pouvait lui apporter en tendresses dans une autre occasion. Elle retrouve Depardieu, dans le chef d’œuvre de son auteur “Buffet froid” (1979), partageant la morosité de son chômeur de mari, essayant de subsister et de ne pas se résigner avec de croiser malencontreusement la route d’un assassin poète, superbement joué par Jean Carmet. Surprise, elle a même un premier rôle, dans ce que l’on présume être un nanar de premier classe – et que l’on aimerait voir – “Comment passer son permis de conduire”, sorti en 1980, aux côtés du sympathique Claude Legros qui joue son mari malmené.

Dans “Voyages”

On ne la retrouve malheureusement ensuite que dans de courts rôles dans les années 80, mais qu’elle marque durablement comme dans “Prisonnières” (1988) où désespérée, elle montre à ses codétenues, la photo de ses enfants qu’ils l’ignorent superbement. Sa connaissance de l’Anglais, lui vaut de participer à plusieurs tournages de films américaines en France. Mais ses rôles deviennent de plus en plus important. En alternant des rôles de victimes ballottés par la vie, et des personnages à “grande gueule” Elle est toute désignée donc pour figurer la mère de Béatrice Dalle dans “La fille de l’air” (1992). Les rôles s’étoffent, elle joue une “maîtresse femme” initiant Vincent Cassel dans un rituel exhibitionniste avec Amy Romand dans “Adultère mode d’emploi” (1995) de Christine Pascal, où elle est particulièrement impressionnante. Hélas, France 2, dans un accès rigoriste particulièrement frileux, supprime carrément cette scène lors d’une diffusion TV, ce qui fit l’objet de quelques polémiques. On la retrouve ensuite, dans quelques rôles de belle-mère quelque peu encombrantes, comme dans “Le bleu de villes” (1998), où elle prépare le sévices redoutable de l’effroyable de gâteaux aux cerises non-dénoyautées, avec une perversité régulière, ou dans “Harry, un ami qui vous veut du bien”, où ses manières déclenchent vitesse grand V la névrose du personnage de Sergi Lopez. Cédric Klapisch la choisit pour figurer l’épouse de Jean-Paul Belmondo, dans “Peut être”, elle l’interprète idéale pour être à la hauteur de l’abattage du comédien. Elle est une figure assez autoritaire, à la tête d’une petite tribue perdue dans futur proche, d’un Paris recouvert de sable. Toujours avec humour, car elle fait preuve toujours d’une auto-dérision, comme en cliente à l’épilation, au verbe facile dans “Vénus, beauté (institut)” (1998). Elle personnifie souvent des personnages libres et culottés comme celui frondeur dans “Je vous trouve très beau” (2005) où elle poursuit de ses assiduités Michel Blanc, paysan esseulé, quelque peu paniqué par la dame. Et elle fait toujours preuve d’une belle humanité, comme son rôle dans “Passionnément” (1998) , sorte de variation du personnage de Véronique Silver, dans “La femme d’à côté”, où elle personnifie la raison face aux tourments de la paisson du couple Gérard Lanvin-Charlotte de Gainsbourg, la secrétaire résignée de François Berléand dans “La fille de son père” (2000), ou la mère (trop) aimante de Jacques Gamblin dans “À la petite semaine” (2002). Elle peut aussi faire preuve de réserve, comme dans le personnage de la domestique dans “La captive” (1999).

Dans “Le fils de l’épicier”

Elle participe volontiers à de nombreux courts-métrages, n’hésitant pas à participer parfois au scénario. Elle trouve peut-être son meilleur rôle, dans “Voyages” (1998), magnifique film d’Emmanuel Finkiel. Il raconte dans le dossier de presse : “C’est Maurice Chevit qui nous a raconté en Pologne, alors que nous cherchions encore Régine, que Liliane Rovère parlait yiddish ; même son agent l’ignorait ! Elle était très émue de jouer ce rôle et de retrouver cette langue qu’elle ne parle plus depuis longtemps. Elle n’a jamais joué en Yiddish !”. Elle est particulièrement touchante dans ce rôle de Régine, qui accepte un imposteur comme père, ne supportant pas la déception de retrouver un père perdu. Dernièrement, elle irrésistible dans “J’invente rien” (2005), en  inventrice iconoclaste. Il faut la voir nous faire adhérer à l’improbable présentation d’inventions insolites, comme la pizza par fax !, elle nous amène même dans une certaine dimension fantastique. Mais toujours dans la générosité et le désintéressement comme dans ce patin d’anthologie accepté par Kad Mérad, sous le regard bienveillant d’Elsa Zylberstein. Avec le “Fils de l’épicier”, sorti en 2007, elle trouve le rôle jubilatoire de Lucienne, habitante d’une zone rurale désertique. Elle régale Nicolas Cazalé de son animosité, ce dernier remplaçant son père dans une épicerie ambulante. Elle lui a gardé une grande rancune, car enfant, il aimait avec ses petits camarades à la surprendre dans ses “galipettes”. A la moindre contrariété, elle refuse toute commande, se cabre, résiste, peste, lui renvoie ses quatre vérités à la figure, et finit par être carrément sur la défensive, un casque sur la tête après un malheureux accident de devanture. Mais derrière cette façade de femme revêche, se cache une grande, une gourmandise – il faut la voir découvrir des loukoums -, une générosité et un grand cœur inexploité. C’est une superbe performance pour cette comédienne qui alterne dans ce film, drôlerie et émotion. Suivent les retrouvailles avec son amour du jazz et Sam Karmann avec “La vérité ou presque”. Elle joue avec beaucoup de dignité et de pudeur, la fille d’une grande chanteuse de jazz disparue face à Karin Viard et André Dussollier. Gardienne du temple de la mémoire de sa mère, elle construit un personnage touchant, émaillé de souvenirs personnels, les photos de son personnage étant les siennes propres,  selon Sam Karmann. Elle est également remarquable en mère tendre et impuissante face aux difficultés de son fils campé par Vincent Lindon dans “Pour elle”. Elle tente d’aplanir les problèmes entre lui et son père taiseux – le très juste Olivier Perrier -. En mère parfaite, elle se réserve pourtant une zone d’ombre en doutant de l’innocence de sa belle-fille. Souhaitons qu’on lui propose toujours des rôles à sa mesure, elle saura de toute manière amener un note attachante, une gouaille, une drôlerie ou un appétit de vivre. Elle figure dans les indispensables du cinéma français, et personnellement je la mets volontiers dans mon petit panthéon des comédiens français les plus remarquables, catégorie des formidables.

Filmographie : 1969  Le portrait de Marianne (Daniel Goldenberg) – 1971  Une larme dans l’océan (Henri Glaser) – 1972  The day of the Jackal (Chacal) (Fred Zinnemann) – 1975  Calmos (Bertrand Blier) – Je t’aime, moi non plus (Serge Gainsbourg) – Monsieur Albert (Jacques Renard) – Andréa (Henri Glaeser) – Mon coeur est rouge (Michèle Rosier) – 1976  March or die (Il était une fois la légion) (Dick Richards) – 1977  Préparez vos mouchoirs (Bertrand Blier) – La jument vapeur (Joyce Buñuel) – 1979  Buffet froid (Bertrand Blier) – Comment passer son permis de conduire (Roger Derouillat) – La bande du rex (Jean-Henri Meunier) – 1981  Enigma (Id) (Jeannot Szwarc) –  1985  Pour quelques je t’aime de plus (Marc Adjadj, CM) – Autour de minuit / Round Midnight (Bertrand Tavernier) – 1986  Waiting for the moon (Jil Goldmilow) – 1987  De guerre lasse (Robert Enrico) – La troisième solution (Henri-Paul Korchia, CM) – 1988  Prisonnières (Charlotte Silvera) – Black mic-mac 2 (Marco Pauly) – 1989  La Révolution française : les années Lumière (Robert Enrico) – 1990  Does this mean we’re married ? (En france présenté comme téléfilm sous les titres : Les époux ripoux / Un drôle de contrat) (Carol Wiseman) – 1992  La fille de l’air (Maroun Bagdadi) – 1995  Adultère, mode d’emploi (Christine Pascal) – Un samedi sur la terre (Diane Bertrand) – 1996  Artemisia (Agnès Merlet) – Sept étages sans ascenceur (Bruno Joly, CM) – Le sujet (Christian Rouaud, CM) – 1997  Lila Lili (Marie Vermillard) – 1998  De l’art ou du cochon (Yves Beaujour, CM) – Le bleu des villes (Stéphane Brizé ) – Vénus beauté (institut) (Tonie Marshall) – Voyages (Emmanuel Finkiel) – Le plus beau pays du monde (Marcel Bluwal) – Passionnément (Bruno Nuytten) – Peut être (Cédric Klapisch) – 1999  La captive (Chantal Akerman) – Les fantômes de Louba  (Martine Dugowson) – Harry, un ami qui vous veut du bien (Dominik Moll) – 2000  La fille de son père (Jacques Deschamps) – Laissez-passer (Bertrand Tavernier) – Recouvrance (Frank Saint-Cast & Anaïs Monnet, CM) – Ici (Jérôme Bouyer, CM) – 2001  Veloma (Marie de Laubier) – Bord de mer (Julie Lopes-Curval) – L’écharpe (Éric Le Roux, CM, + co-scénario) – 2002  L’idole (Samantha Lang) – Variété française (Frédéric Videau) – À la petite semaine (Sam Karmann) – Méprise (Éric Le Roux, scénario seulement) – 2003  Le souffle (Mathieu Vadepied, CM) – 2004  Alex (José Alcala) – L’origine du monde (Erick Malabry, CM) – 2005  Prozac tango (Michael Souhaité, CM) – Je vous trouve très beau (Isabelle Mergault) – J’invente rien (Michel Leclerc) – 2006  Le fils de l’épicier (Éric Guirado) – La vérité ou presque (Sam Karmann) – 2007  Vilaine (Jean-Patrick Benes & Allan Mauduit) – Pour elle (Fred Cavayé) – 2009  La grande vie (Emmanuel Salinger) – Agosto (Marc Picavez, CM) – 2010  Coup d’éclat (José Alcala) – 2011  Cino, l’enfant qui traversa la montagne (Carlo Alberto Pinelli) – Les chrysanthèmes sont des fleurs comme les autres (Yann Delattre, CM) – 2012  La ville lumière (Pascal Tessaud, CM) – 2014  Le combat ordinaire (Laurent Tuel) – Brooklyn (Pascal Tessaud). Comme réalisatrice-scénariste : 2009  Modus vivendi (CM). Voxographie : Le voyage en douce (Michel Deville) – 2001  La prophétie des grenouilles (Jacques-Rémy Girerd, animation) – 2009  Kerity la maison des contes (Dominique Monféry, animation) .

Télévision : (notamment) : 1964  Christine ou la pluie sur la mer (Maurice Chateau, CM) – 1969  Les cinq dernières minutes : Le commissaire est sur la piste / Sur la piste (Claude Loursais) – 1971  Le tambour du Bief (Jean Prat) – 1972  Raboliot (Jean-Marie Coldefy) – Les cinq dernières minutes : Chassé-croisé (Claude Loursais) – 1973  La chamaille (Jacques Pierre) – 1976  Hôtel Baltimore (Arcady) – Cinéma 16 : Esprit de suite (Jean Hennin) – 1978  Les grands procès témoins de leur temps : Le pain et le vin (Philippe Lefebvre) – Messieurs les jurés : L’affaire Moret (André Michel) – Médecin de nuit : Michel (Philippe Lefebvre) – 1979  Saint Colomban et moi (Hervé Baslé) –  Une femme dans la ville (Joannick Desclercs) – Julien Fontanes, magistrat : Une femme résolue (Bernard Toublanc-Michel) – 1980  Les dossiers éclatés : Le querellé ou la la nécessité d’être comme tout le monde (Alain Boudet) –  Une faiblesse passagère (Colette Djidou) – 1981  Sans famille (Jacques Ertaud) – Joëlle Mazart (Serge Leroy, série TV) – 1982  L’ours en peluche (Edouard Logereau) – 1983  Quidam (Gérard Marx) – 1984  Mistral’s daughter (L’amour en héritage)  (Douglas Hickox et Kevin Connor) – Les enquêtes du commissaire Maigret : Maigret se défend (Georges Ferraro) – 1985  Nazi hunter : The Beate Klarsfeld story (Beate Klarsfeld) (Michael Lindsay-Hogg) –  1986  Série noire : Mort aux ténors (Serge Moati) – 1989  Les sirènes de minuit (Philippe Lefebvre) – Le hérisson (Robert Enrico) – Renseignements généraux : Jeux dangereux (Philippe Lefebvre) – 1992  Les danseurs du Mozambique (Philippe Lefebvre) – 1993  C’est mon histoire : Soif de s’en sortir (Dominique Tabuteau) – 1994  Les grandes personnes (Daniel Moosmann) – Navarro : Le choix de Navarro (Nicolas Ribowski) – 1995  Chercheurs d’héritiers : Les gens de Faillac (Laurent Heynemann, pilote inédit de la série, mais diffusion tardive sur le câble) – L’avocate : Linge sale en famille (Philippe Lefebvre) – 1996  Les cinq dernières minutes : Mise en pièces (Jean-Marc Seban) – 1999  Mary Lester : Maéna (Christine Leherissey) – 2001  Demain et tous les jours après (Bernard Stora) – La crim’ : Le dernier convoi (Denis Amar) – 2002  Froid comme l’été (Jacques Maillol) – 2003  La nourrice (Renaud Bertrand) – La bastide bleue (Benoît d’Aubert) –  2004  La crim’ : Skin (Vincent Monnet) – Nature contre nature (Lucas Belvaux) – Les Montana : Dérapage (Benoît d’Aubert) – 2005  Retrouver Sara (Claude d’Anna) – 2009  Les Bougon (Sam Karmann) – Panique ! (Benoît d’Aubert) – 2011  Quand les poules auront des dents… (Bertrand Van Effenterre) – 2014  Détectives : Adjugé vendu (Renaud Bertrand) – Les yeux ouverts (Lorraine Lévy) – Dix pour cent (Cédric Klapisch, Lola Doillon et Antoine Garceau, mini-série).

Fragments d’un dictionnaire amoureux : Marie-Pierre Casey

Marie-Pierre Casey dans “Faux coupable”

Une des (très rares) bonnes surprises du film “Les Dalton” de Philippe Haïm, est de retrouver Marie-Pierre Casey dans le rôle de Ma Cassidy. Avec Marthe Villalonga, Ginette Garcin et Sylvie Joly, elles forment un quatuor infernal de mères n’hésitant pas à braquer des banques. Hélas c’est plus une présence qu’un véritable rôle… Elle était formidable dans “Que la lumière soit” (1996) en Madame Michu qui tient tête dans un bus… à Dieu (joué formidablement par Galabru). Elle était la garde-malade de Galabru toujours dans “L’été meurtrier” (1982), subissant la rage d’Isabelle Adjani . Elle formait un couple assez sordide avec Fernand Berset dans “L’affaire Dominici” (Claude Bernard-Aubert, 1972), où ils profitent des vacances pour visiter les lieux du drame. Elle campe une religieuse infirmière dans le feuilleton “L’abonné de la ligne U”, une austère professeur chez Pigier dans “Le cinéma de Papa” (Claude Berri, 1970), une nounou débordée pour lequel il faut planifier une garde… bien avant la naissance de l’enfant dans “Elle court, elle court la banlieue” (Gérard Pirès, 1972), une salutiste dans le cultissime “Na !” (1972) unique film de Jacques Martin et une employée “pète-sec” lisant un télégramme à Henri Guybet dans “Pétrole !, Pétrole !” (Christian Gion, 1981). On la découvre avec surprise dans “Certains l’aiment froide” (1959) de Jean Bastia, où sous le nom de Marie-Pierre Gauthey, elle joue une malade séduite par un aventurier campé par Robert Manuel, qui cherche à lui voler ses radios, pour une sombre histoire d’héritage, son personnage habituel était déjà bien dessiné.

Peu de films, finalement (mais avec Jacques Tati ou Claude Sautet), mais elle était très populaire à la télévision (chez Stéphane Collaro, “Vivement Lundi, etc…). Dans “Palace” elle intervenait auprès de  l’homme aux clefs d’or (Claude Piéplu), pour faire remonter l’Audimat. Il fallait voir la tête de Piéplu, avant que Marie-Pierre Casey fasse rentrer une femme nue. Grand moment de TV. En définitive derrière son image vampire de femme de ménage d’une publicité “plizzesque”, il se cache un réel univers, tel ses spectacles au théâtre : “Peinture sur soi”, “Du coq à l’âme”, “Marie-Jeanne a disparu”,  “Décalogue de sourd”, voir lien Théâtre en scène. On la retrouve en 2007 en servante alcoolique, dans la création originale de Francis Perrin “La dame de chez Maxim’s” de Georges Feydeau, spécialement capté pour France 2. Son rôle de vieille dame aux chats, plus maligne qu’il n’y paraît dans le téléfilm “Faux coupable” face à Emma de Caunes et Guillaume Gouix, nous démontre qu’elle est toujours aussi percutante… Elle revient en force dernièrement, notamment à la télévision en tante d’Yves Pignot dans “En famille”, et en candidate cougar d’un émission de télé-réalité dans “Le flambeau”. Au cinéma on la retrouve en cliente pénible passant en caisse énervant Kev Adams dans “Maison de retraite”, et en villageoise bretonne esseulée dans “Les petites victoires”, déplorant le temps où “il y avait un docteur”, mais gardant le moral malgré ses problèmes de santé.

 

Filmographie : 1959  Certains l’ aiment froide / Les râleurs font leur beurre… (Jean Bastia) – 1964 Playtime (Jacques Tati) – 1969  Les choses de la vie (Claude Sautet) – La peau de Torpédo (Jean Delannoy) – 1970  Le cinéma de Papa (Claude Berri) – 1971  L’humeur vagabonde (Édouard Luntz) – 1972  Elle court, elle court la banlieue (Gérard Pirès) – L’affaire Dominici (Claude Bernard-Aubert) – Na !…. (Jacques Martin) – 1973  OK Patron (Claude Vital) – On s’est trompé d’histoire d’amour (Jean-Louis Bertuccelli) – Un nuage entre les dents (Marco Pico) – 1976  L’hippopotamours (Christian Fuin) – 1980  La banquière (Francis Girod) – Le coup du parapluie (Gérard Oury) – Viens chez moi j’habite chez une copine (Patrice Leconte) – 1981  Pétrole ! Pétrole ! (Christian Gion) – Mille milliards de dollars (Henri Verneuil) – 1982  Ca va faire mal ! (Jean-François Davy) – La petite bande (Michel Deville) – L’été meutrier (Jean Becker) – 1983  Y a-t-il un pirate sur l’ antenne ? / Titre vidéo : Superflic se déchaîne (Jean-Claude Roy) – 1985  Gros dégueulasse (Bruno Zincone) – 1988  Sortie de route (Bruno Mattei) – 1996  À deux pas des étoiles (Claude Philippot, CM) – Que la lumière soit ! (Arthur Joffé) – 2004  Les Dalton (Philippe Haïm) – 2017 Le créneau (Nina Ralanto, CM) – 2018 Le créneau (Nirina Ralantoaritsimba, CM) – 2020  Maison de retraite (Thomas Gilou) – 2022  Les petites victoires (Mélanie Auffret).

Télévision (notamment) : 1964  L’abonné de la ligne U (Yannick Andréi, série) – 1968  L’orgue fantastique (Jacques Trébouta & Robert Valey) – 1969  Au théâtre ce soir : Le congrès de Clermont-Ferrand (Pierre Sabbagh) – 1970  Les zazous “La mémoire courte” (Maurice Dumay, divertissement) – Le Noël de Madame Berrichon (François Chatel) – 1971  La lucarne magique : Féérie contemporaine (Pierre Desfons, divertissement) – Les nouvelles aventures de Vidocq : Échec à Vidocq (Marcel Bluwal) – 1972  Le seize à Kerbriant (Michel Wyn, Série) – Docteur Pierre et mister Perret (Pierre Desfons, divertissement) – Les Boussardel (René Lucot, mini-série) –  1973  Le jeune Fabre (Cécile Aubry, série) – Témoignages : Peter (Edouard Luntz, CM) – La dérobade (Gérard Poitou-Weber) – Le chat sous l’évier (Pierre Neel) – L’ange de la rivière morte (Édouard Logereau) – 1975  Une Suédoise à Paris (Patrick Saglio, série) – Sara (Marcel Bluwal) – 1976  Le milliardaire (Robert Guez) – 1977  Les folies Offenbach : Les bouffes Parisiens (Michel Boisrond) – 1978  La filière (Guy-André Lefranc) – 1979  Les 400 coups de Virginie (Bernard Queysanne) – 1980  Des vertes et des pas mûres (Maurice Delbez) – Les incorrigibles (Abder Isker, série) – La mort en sautoir (Pierre Goutas) – La faute (André Cayatte) – 1981  Un chien de saison (Bernard-Roland) – La guerre des insectes (Peter Kassovitz) – À nous de jouer (André Flédérick) – 1982  L’épingle noire (Maurice Frydman, mini-série) – Paris-Saint-Lazare (Marco Pico) – Julien Fontanes, magistrat : Cousin Michel (Guy-André Lefranc) – 1982/1983 Merci Bernard (Jean-Michel Ribes, série) – 1983  Médecins de nuit : Le groupe rock (Gérard Clément) – Thérèse Humbert (Marcel Bluwal) – Emmenez-moi au théâtre : Une journée particulière (Pierre Badel, captation) – Le nez à la fenêtre (Jean-Claude Charnay) – 1985  Un bonheur incertain (Vittorio De Sisti, série) – Le réveillon (Daniel Losset) – 1987  Maguy : La marche funeste (Jean-Pierre Prévost, CM) – 1987/1997  Marc et Sophie (plusieurs réalisateurs, série) – 1988  Palace (Jean-Michel Ribes) – Deux locataires pour l’Élysée (Éric Le Hung) – 1993  Le gourou occidental (Danièle J. Suissa) – Cluedo (Stéphane Bertin, série) – 1993 Les Gromelot et les Dupinson (Christophe Andrei, Fred Demont et Olivier Guignard, série) – 1996  Sexe et jalousie (Georges Folgoas, captation) – 1997  Baby-sitter Blues (Williams Crépin) – 2003/2004  Laverie de famille (Frédéric Demont, série) – 2006  Duval et Moretti : L’imposteur (Jean-Pierre Prévost) – 2008  La dame de chez Maxim’s (Jean-Luc Orabona, captation en direct) – 2011  Faux coupable (Didier Le Pêcheur) – 2018/2020  En famille (plusieurs réalisateurs, série) – 2019  La flamme (Jonathan Cohen et Jérémie Galan, mini-série) – 2019/2021  En famille (plusieurs réalisateurs, série). Divers : Amour, paillettes et patates à l’eau (série).

FRAGMENTS D’UN DICTIONNAIRE AMOUREUX : LÉA DRUCKER

 Léa Drucker

Nièce de Michel et Jean Drucker, elle prend goût aux arts du spectacle, grâce à son père qui l’initie à la cinéphilie dès l’âge de 4 ans. Loin de vouloir suivre une voix royale pour elle dans le journalisme, elle prend des cours de théâtre chez Véra Gregh, L’ENSAT , au cours Florent en classe libre avec Isabelle Nanty et Raymond Acquaviva. Les petits rôles arrivent au cinéma, sans avoir un grand retentissement, son nom de famille la desservant plutôt, mais elle tourne avec Mathieu Kassovitz ou Cédric Klapisch. Elle obtient deux rôles importants, dans “L’annonce faite à Marius” comédie à petit budget assez oubliable de Harmel Sbaire malgré les prestations de Jackie Berroyer et Pascal Légitimus dans une curieuse histoire de cobaye se faisant implanter un embryon dans “la couche cellulo-graisseuse du peritoine !” rappelant un peu la comédie de Jacques Demy “L’événement le plus important…”, et dans “Papillons de nuit” en 2001, histoire d’amour décalée, adaptation cinéma d’une pièce qu’elle avait joué sur scène, elle retrouve d’ailleurs son partenaire Eric Poulain. dont la distribution est hélas très confidentielle. Elle peine de son propre aveux à trouver ses marques sur l’écran, qualifiant même sa carrière comme étant “Bordélique et déstructurée”, elle fait preuve cependant d’humilité dans des petits rôles très différents, ne dédaignant pas de participer à des courts-métrages. Elle apparaît souvent dans des rôles qui ne sont pas à son avantages, comme dans “Narco” où elle est une patineuse albinos, jumelle avec Gilles Lellouche, et trucidant François Levantal, père autoritaire et surtout “Fille perdue, cheveux gras”, en paraplégique défaite, où elle fait à la fois preuve de mordant et d’une grande humanité. Elle continue dans des rôles secondaires, quelle rend percutent, même pour un rôle stéréotypé de femme futile de footballeur dans “3-0” (2001). Elle participe à des court-métrages de jeunes réalisateurs, on se souvient ainsi du remarquable “Pourquoi… paskeu” (Tristan Aurouët & Gilles Lellouche, 2001), observation très fine des petits tracas du quotidien, où elle irrésistible de maladresse, elle réussit à briser un amour naissant avec Gilles Lellouche… en imitant une guenon après des ébats torrides. Souvent cantonnée dans les rôles de bonnes copines, on la retrouve ainsi dans l’insoutenable “Dans ma peau”, film radical de Marina de Van, où elle est loin de soupçonner les névroses de son amie Esther qui se livre à l’auto mutilation.

Avec Marina de Van dans “Dans ma peau”

Elle n’hésite donc pas à tenir des rôles qui ne la mettent pas forcément en valeur, hors quand on le voit, j’ai eu cette chance de converser un peu avec elle lors de l’avant-première des “Brigades du tigre”, on est immédiatement séduit par son charme lumineux, sa modestie et la chaleur de sa conversation. Elle reste modeste pourtant, quand elle salue l’évolution du cinéma, qui permet pour elle d’être utilisée “quand on a pas le physique de Rita Hayworth et Ava Gardner”. C’est Mabrouk El Mechri, qui utilise le mieux sa photogénie, dans “Virgil”, elle est à la fois très belle, elle joue Margot, une  combative fonçant dans l’ironie dans un petit jeu d’approche avec le personnage joué par Jalil Lespert, et se rebelle, quand blessée, elle s’aperçoit que son taiseux de père, campé avec maestria se confit à Jean-Pierre Cassel, alors qu’elle n’avait pas entendu le son de sa voix durant toutes ses visites en prison. Sans artifices, elle rayonne dans ce film d’hommes, bel hommage au film noir. Elle se révèle à l’aise dans la folie de l’univers d’Édouard Baer, tel la touriste se retrouvant enfermée dans “Akoibon”, mais aussi à la radio – elle était chroniqueuse dans l’émission “La grosse boule” sur Radio Nova en 1996, et au théâtre – elle participe à l’aventure de  “La folle et véritable vie de Luigi Prizzoti”. C’est le théâtre qui lui donne ses premiers grands rôles, des grands classiques “Le misanthrope”, dans une mise en scène de Roger Hanin, jusqu’au pièces contemporaines “Plaidoyer pour un boxeur”, dans une mise en scène de Serge Brincat, jusqu’à celui exemplaire de “84 charing cross road” dans une mise en scène de Michel Hazanavicius qui lui vaut une nomination aux molières pour la meilleure révélation en 2004. Elle va retrouver Zabou Breitman sur les planches, qui lui donne comme sœur Isabelle Carré – belle idée -. Désormais les médias s’emparent de son discours lucide et charmeur, elle est d’ailleurs épatante en prostituée indicatrice dans “Les brigades du tigre”, amour secret d’un sombre Pujol, marquant les retrouvailles avec Édouard Baer, où elle est étonnante de gouaille – elle cite volontiers Suzy Delair et Arletty, les peintures de Toulouse Lautrec -, et surtout d’humanité. Les rôles de premier plan arrivent enfin. Elle excelle face à Jonathan Zaccaï, dans la tension avec son personnage de femme écorchée vive qui recherche sa soeur disparue dans le téléfilm “La blonde au bois dormant” diffusé sur France 3. Elle est bouleversante ans le second film de Zabou Breitman, “L’homme de sa vie”, en épouse de Bernard Campan, dépassée par l’intrusion de Charles Berling dans son couple. Elle particulièrement remarquable dans la scène où elle craque en parlant de la fragilité d’un enfant. Dans “Tel père, telle fille” elle donne une grande sensibilité à son rôle de jeune mère démissionnaire. Elle qui garde sa dignité face à Vincent Elbaz qui s’improvise nouveau père ignorant l’existence de sa fille. Elle rayonne d’aplomb et de sensualité dans “Divine Émilie”, diffusé sur France 3 en décembre 2007. Face à Thierry Frémont très convaincant dans le rôle de Voltaire, elle incarne Émilie du Châtelet, marquise au caractère bien trempé, douée pour les sciences et très en avance sur son temps. Cette nouvelle composition nous surprend encore. Au naturel, comme dans la composition, touchante, drôle et travailleuse, elle devrait légitimement s’imposer dans les années à venir.

Avec Jalil Lespert dans “Virgil” 

Filmographie : 1991  La thune (Philippe Galland) – 1992  Tableau d’honneur (Charles Némès) – 1994  Raï (Thomas Gilou) – Putain de porte (Jean-Claude Flamand & Delphine Quentin, CM) -1996  2 minutes 36 de bonheur (Tristan Aurouët & Gilles Lelouche, CM) – Assassin (s) (Mathieu Kassovitz) –  Bouge ! (Jérôme Cornuau) – L’annonce faite à Marius (Harmel Sbaire) -1997  Ah, les femmes ! (Nicolas Hourès, CM) – Le banquet (Samuel Tasinaje, CM) – Le château d’eau (Christian Carion, CM) – 1998  À tout de suite (Douglas Law, CM) – La vie ne fait pas peur (Noémie Lvovsly) – Mes amis (Michel Hazanavicius) – Un pur moment de rock’n roll (Manuel Boursinhac) – Fait d’hiver (Robert Enrico) – Peut-être (Cédric Klapisch) – 2000 Chaos (Coline Serreau) – Papillons de nuits (John Pepper) – 2001  Pourquoi… paskeu (Tristan Aurouët & Gilles Lellouche, CM, repris dans le long-métrage « 01 », en 2003) – L’auberge espagnole (Cédric Klapisch) – Filles perdues, cheveux gras (Claude Duty) – 3-0 (Fabien Onteniente) – 2002  Dans ma peau (Marina de Van) – Bienvenue au gîte (Claude Duty) – Concours de circonstance (Mabrouk El Mechri, CM) – 2003  Narco (Tristan Aurouët & Gilles Lellouche) – À quoi ça sert de voter écolo (Aure Attika, CM) – 2004  Du bois pour l’hiver (Olivier Jahan, CM) – Illustre inconnue (Marc Fitoussi, CM) – Virgil (Mabrouk El Mechri) – Dans tes rêves (Denis Thybaud) – Akoibon (Édouard Baer) – 2005  L’homme de sa vie (Zabou Breitman) – Les brigades du Tigre (Jérôme Cornuau) – Deux filles (Lola Doillon, CM) – 2006  Un été sans Nicolas (Benjamin Rataud) – J’ai plein de projets (Karim Adda, CM) – Tel père, telle fille (Olivier de Plas) – 2007  Le bruit des gens autour (Diastème) – Coluche (Antoine de Caunes) – 2008  Cyprien (David Charhon) – 2009  Une pièce montée (Denys Granier-Deferre) – Les meilleurs amis du monde (Julien Rambaldi) – Pauline et François (Renaud Fély). Télévision : (notamment)  : 1993  Colis d’oseille (Yves Lafaye) – 1994  Le misanthrope (Yves-André Hubert, captation) – 1995  Anne Le Guen : Madame la conseillère (Stéphane Kurc) – Anne Le Guen : Du fil à retordre (Stéphane Kurc) –  1996  Et si on faisait un bébé (Christiane Spiero) – Anne Le Guen : Fatalité (Stéphane Kurc) – 1998  Ann Le Guen : Le mystère de la crypte (Stéphane Kurc) – 1999  Avocats et associés : Tractations (Denis Amar) – 2000  Duelles : c’est lui (Laurence Katrian) – 2001  Fabien Cosma : Le poids d’une vie (Franck Apprédéris) – 2006  La blonde au bois dormant (Sébastien Grall) – 2007  Divine Émilie (Arnaud Sélignac) – 2009  Suite noire : Envoyez la fracture (Claire Devers) – 2010  Jeanne Devere (Marcel Bluwal) – À vos caisses (Pierre Isoard).  Théâtre (notamment) : 1996 Les vilains, m.e.s. M. Nakache – Plaidoyer pour un boxeur de M. Romano, m.e.s. S. Brincat – 1999  Le Projet de G. Dyrek, F. Hulne, P.Vieux, A. Lemort, m.e.s. G. Dyrek – Le Misanthrope de Molière, m.e.s. R. Hanin – Lysistratha d’Aristophane, m.e.s. S. Serreau-Labib – Le Mot de Victor Hugo, m.e.s. X. Marcheschi – El Burlador de Sevilla de T. de Molina, m.e.s. J-L. Jacopin – 2000  Danny et la grande bleue, de John Patrick Shanley , mise en scène de John R. Pepper (Proscenium) – Extrême nudité, de Christiane Liou, mise en scène de Hans Peter Cloos (Essaïon) – 2003  Mangeront-ils ?, de Victor Hugo, mise en scène de Beno Besson (Théâtre du Nord, à Lille, Théâtre de Sartouville) – 2004  Trois jours de pluie, m.e.s. Jean Marie Besset et Gilles Desveaux – 2005  84  Charring cross road, d’Helene Haff, mise en scène de Serge Hazanavicius – 2006/2007  Blanc, d’Emmanuelle Marie, mise en scène de Zabou Breitman (Théâtre de la Madeleine, + tournée) – 2007/2008  Le système ribadier, mise en scène de Georges Feydeau (Théâtre Montparnasse, + tournée) – 2010  L’amant, d’Harold Pinter, mise en scène de Didier Long (Marigny – Salle Popesco).

Mise à jour du 07/08/2010

Fragments d’un dictionnaire amoureux : François Levantal

François Levantal dans “sur le fil”

Si l’on retrouve souvent François Levantal dans des seconds rôles, en premier plan il est aussi remarquable. Ainsi dans “L’affaire Pierre Chanal”, sur l’affaire réelle des “disparus de Mourmelon”, il impressionne, comme le définit justement Nicolas Schmidt dans « Télévision française – La saison 2007 » au sujet de son personnage qui « remarquablement interprété (…) peut faire figure de coupable, impressionnant dans son allure rigide, au ton constamment péremptoire et qui semble d’un bloc en toutes circonstances ». Dans le dossier de presse du film “L’amour aux trousses”, Jean Dujardin déclare à son sujet “Lee Van Cleef vous voulez dire…? François est un comédien très doué, bourré de talents, très précis, qui joue comme il parle, très rapide, très calibré, qui a beaucoup de recul, qui peut faire croire tout ce qu’il veut, très doué comme imitateur aussi”.Et Pascal Elbé de rajouter “François Levantal hors classement. Un physique unique, taillé à la serpe et puis en même temps une espèce de classe hors norme avec un humour qu’on n’imagine pas. Parce qu’il est bien “marbré” lui aussi”. C’est l’un des grands sous-utilisés de notre cinéma, c’est devenu l’homme que vous aimerez haïr. Avant de débuter au cinéma – nous apprend le dossier de presse de “Neg’marron”-, il se produit au théâtre dans “Mirabeau ou le délassement comique”, “Le théâtre de foire”, “Les oiseaux “, “La poudre aux yeux”, “Un otage”, “L’exil”. Il est capable de faire exister un personnage par sa seule présence, à l’image du tenancier de “Blueberry”, où il semble être un des personnages évadés de chez Sam Peckinpah. Il faut le voir dans le décevant “Mauvais esprit”, malgré un scénario mordant de Laurent Chouchan, sauver les meubles. Son personnage veule, peu recommandable et capable de toutes les bassesses est digne de figurer dans l’âge d’or de la comédie italienne.

Dans le making off de “Blueberry, l’esprit du film”, diffusé sur le câble, on retrouve un François Levantal décontracté, parlant de l’humour, de son attirance pour ce qui est inutile. Il faut l’entendre théoriser sur la nature. Pour finir, il imite “Le cri de la bouteille qui se débouche” (débouchée évidemment), avec brio. Il faut bien le dire, l’humour lui sied bien, il apporte toujours une ironie mordante au moindre de ses rôles, à l’image de la série de pub pour la SNCF. Selon Vincent Cassel, dans le commentaire DVD de “La haine”, il a également pour surnom “Main de bois”, car il “donne des baffes extrêmement puissantes” !. C’est donc avec “La haine” et son personnage bien sulfaté et en pagne, qui fait des tours avec des balles de revolver, que l’on finit par repérer ce comédien très apprécié par Bertrand Tavernier. On ne cesse donc de le retrouver, et en 2002, il tente un personnage plus posé le temps de deux saisons dans “Avocats et associés” dans le rôle de Nicolas, un personnage altruiste et secret, ce qui lui permet de renouveler son image, avec un rôle moins lisse qu’il n’y paraîtrait puisque son personnage est aux prises avec le “démon du jeu”. Il reste disponible pour des réalisateurs de courts-métrages, incarnant même un officier SS dans “Le barbier”.

Ce qui est remarquable dans son interprétation, c’est l’humour qu’il amène dans sa galerie de personnages hauts en couleurs et souvent antipathiques. Il est hilarant dans « La vie est à nous » en dealer zen, dans  “L’annonce faite à Marius” en interne qui se retrouve interloqué à la vue d’un Pascal Légitimus “enceint” des expériences de Jackie Berroyer ou en adepte de la pétanque nudiste dans « Camping ». Il est capable aussi d’humanité comme le maître dragueur fatigué de Saïd Taghmaoui dans “Confession d’un dragueur” ou son personnage de grand blessé de guerre des “Blessures assassines”. Il convient également de signaler sa performance parmi toute une équipe de joyeux drilles (Édouard Montoute, Atmen Kelif, Armelle Deutsch ou Christophe Alévêque) dans “Nos amis les flics”, en personnage de truand petits bras “bas du front” se retrouvant à occuper un commissariat. Il se prend au jeu dans son nouveau costume et conseille à un quidam de casser la gueule à son patron. Dans “L’antidote”, il joue les utilités brillamment aux côtés de Christian Clavier, lorgnant sur les charmes d’Alexandra Lamy. Il peut être d’une cruauté inouïe dans “Un long dimanche de fiançailles”, et on finit par approuver le personnage de Marion Cotillard dans ses idées de vengeances. Dans “Narco” il est un père albinos et terrifiant pour un frère et une sœur, les poussant sadiquement au meurtre en allant trop loin dans leur entraînement pour une compétition de patinage artistique. Il est idéal pour incarner les monstres du quotidien.  De la bande des affreux de « Dante 01 », il est le plus retord et cruel et dans le téléfilm « La mort n’oublie personne », son personnage est qualifié comme « La gueule même du faux témoin ». Il va même jusqu’à personnifier le professeur cauchemardé, quand le cancre Ducobu s’imagine en pension dans “L’élève Ducobu”. Antoine Blossier l’engage dans sa galerie des monstres pour “La traque”, car selon le dossier de presse du film “François Levantal s’est révélé une évidence pour le rôle. Il adore les personnages de méchants et je crois qu’il a beaucoup aimé jouer un type un peu lâche et dangereux”.

Il est particulièrement réjouissant dans “L’amour aux trousses” où il procède à diverses ruptures de ton, en méchant bondissant et narquois, sans pitié, il faut le voir lors de la scène de rencontre avec Caterina Murino, femme policier se faisant passer pour une call-girl, il charme et terrifie à la fois. Dans ce film son personnage passe facilement d’une violence brutale à des jeux puérils, il zappe malicieusement lors du match de foot  que regarde son acolyte “Le Brésilien”, il fonce, raille ses poursuivants, un rôle, encore une fois, particulièrement réjouissant… Citons Bayon à son sujet : “L’affiche… est relevée de l’éminent François Levantal (qui galvaude trop en réclames sa «gueule» d’atmosphère digne d’André Héléna)” Libération 06/07/2005.

Il faut le voir dans le pataud “L’île au(x) trésor(s)”, en pirate échoué sur une île. Ironie du sort, il possède une véritable fortune qui ne lui sert strictement en rien. Le régime noix de coco et crabe bouilli l’a rendu totalement fou. Le visage mangé par une barbe épaisse, il étonne dans la composition de ce personnage décalé à la gestuelle déglinguée, inventant un curieux langage remplis de borborygmes et d’élucubrations diverses. Son apparition est une bouffée d’air frais dans cette grosse machinerie, il écrase avec superbe tous les autres personnages de ce “Pirates des Caraïbes” du pauvre, et sauve une fois de plus le film. François Levantal était épatant en vedette d’un téléfilm – impossible de me souvenir du titre. Il y jouait un journaliste s’improvisant détective avec beaucoup de subtilité. Ce formidable comédien est mûr pour les grands rôles, en souhaitant que l’on utilise au mieux sa dimension tragique, son élégance et sa “vis comica”. Sa participation au culte « Kaamelott » en légionnaire goguenard est dans ce sens un absolu régal.

Il trouve son meilleur rôle dans la série « Sur le fil » – l’intégralité de la série est disponible en DVD- série policière qui se démarque singulièrement des habituels modèles du genre. Dans sa composition du commandant Munoz, policier anticonformiste et agissant à la limite de la légalité, il excelle en chef d’une petite équipe qui est en conflit permanent avec son supérieur le trop novice commissaire Forge. Munoz est impulsif, mais probe, il se débat entre les méandres de l’administration, une délinquance de plus en plus violente et des problèmes familiaux, notamment avec son fils. Levantal y diffuse une autorité, une chaleur avec ses coéquipiers – ses partenaires sont tous excellents -, le tout avec une bonne dose d’humour comme à l’accoutumée. Dans “Les Lyonnais”, il impressionne en mentor trahi d’Edmond Vidal et as du braquage, en figure idéale pour perpétuer une tradition du polar français. Retour à l’humour pince sans rire avec “La petite histoire de France”, diffusé sur W9 à partir du 28 novembre 2015, où il est irrésistible en cousin du Roi, en disgrâce. Dans “Raid dingue”, il est le chef du RAID très crédible par son autorité, utilisant une nouvelle fois son humour quand il ne maîtrise pas totalement les situations, mais s’affirmant cependant malgré les pressions du ministre de l’Intérieur, campé par Michel Blanc, ce qui nous vaut des échanges irrésistibles.

Filmographie : 1985  Conseil de famille (Costa-Gavras) – 1989  La Révolution française : Les années Lumière (Robert Enrico) – 1991  L. 627 (Bertrand Tavernier) – 1993  La fille de d’Artagnan (Bertrand Tavernier) – 1994  3000 scénarios contre un virus : Mort d’un couple (Laurent Heynemann, CM) – L’appât (Bertrand Tavernier) –  La haine (Mathieu Kassovitz) – 1995 Capitaine Conan (Bertrand Tavernier) – Un héros très discret (Jacques Audiard) – 1996 Plan séquence : Homo-automobilis (Vincent Mayrand, CM) – Le ciel est à nous (Graham Guit) – Assassin(s) (Mathieu Kassovitz) – Dobermann (Jan Kounen) – 1997 Le bossu (Philippe de Broca) – La voie est libre (Stéphane Clavier) – L’annonce faite à Marius (Harmel Sbaire) – Zonzon (Laurent Bouhnik) – Sabbat night fever (Vincent Cassel, CM) – Le poulpe (Guillaume Nicloux) – 1998 Quasimodo del Paris (Patrick Timsit) – Une vie de prince (Daniel Cohen) – Menhir (c’est citer) (Hubert Kondé, CM) – 1999 Clara qui êtes aux cieux (Jean-François Hirsch & Pascal Demolon, CM) – Le sens des affaires (Guy-Philippe Bertin) – Sade (Benoît Jacquot) – Les rivières pourpres (Mathieu Kassovitz) – Les blessures assassines (Jean-Pierre Denis) – 2000 Même pas mal (Diastème, CM) – Belphégor, le fantôme du Louvre (Jean-Paul Salomé) – Confession d’un dragueur (Alain Soral) – Le barbier (Jon J. Carnoy, CM) – Grégoire Moulin contre l’humanité (Artus de Penguern) – 2001 La nuit du chien (Robin Sykes, CM) – Vertiges de l’amour (Laurent Chouchan) – Le nouveau big bang (Nicola Koretzky, Marina Tomé, CM) – Se souvenir des belles choses (Zabou Breitman) – Gangsters (Olivier Marchal) – La guerre à Paris (Yolande Zauberman) – Le nouveau Jean-Claude (Didier Tronchet) – La sirène rouge (Olivier Mégaton) – 2002  À l’abri des regards indiscrets (Hugo Gélin & Ruben Alves, CM) Mauvais esprit (Patrick Alessandrin) – Michel Vaillant (Louis-Pascal Couvelaire) – L’ancien (Nicky Naude & Emmanuel Rodriguez, CM) – 2003 Holden se blinde (Nicola Koretzky, CM) – Blueberry, l’expérience secrète (Jan Kounen) – Nos amis les flics (Bob Swaim) – Le veilleur (Frédéric Brival, CM) – Narco (Tristan Aurouet et Gilles Lellouche) – Un long dimanche de fiançailles (Jean-Pierre Jeunet) – 2004  La Chepor (David Tessier, CM) – Transit (Julien Leclerc, CM) – Nèg marron (Jean-Claude Flamand-Barny) – L’antidote (Vincent de Brus) – L’amour aux trousses (Philippe de Chauveron) – 2005  Ma vie en l’air (Rémi Bezançon) – Demain la veille (Julien Lucat & Sylvain Pioutaz, CM)Sheitan (Kim Chapiron) – Sauf le respect que je vous dois (Fabienne Godet) – Entente cordiale (Vincent de Brus) – Camping (Fabien Onteniente) – 2006  L’île au(x) trésor(s) (Alain Berberian) – Dante 01 (Marc Caro) – Demain la veille (Julien Lecat et Sylvain Pioutaz , CM) – 2007  Black (Pierre Laffargue) – Orange juice (Ronan Moucheboeuf, CM) – 2008  Jusqu’au bout… (Vincent Plaidy, CM) – 2009  Vendetta (Patrick Bossard, CM) – Les bons tuyaux (Olivier Riffard, CM) – La traque (Antoine Blossier) – 2010  L’élève Ducobu (Philippe de Chauveron) – Les Lyonnais (Olivier Marchal) – 2011  Enfant de la patrie (Kim Chapiron) – Peter Pan (Nicolas Duval, CM) – Les Kaira (Franck Gastambide) – 2012  Pari (Jovanka Sopalovic, CM) – Les invincibles (Frédéric Berthe) – Les petits joueurs (Guillaume Breton, CM) – 2013  Les Francis (Francis Begotti) – Quarante (Nicolas Koretzky et Hervé Rey, CM) – 2016  Raid Dingue (Dany Boon) – 2017  La finale (Robin Sykes) – Taxi 5 (Franck Gastambide). Voxographie : Les lascars (Emmanuel Klotz & Albert Pereira-Lazaro).

Télévision: Notamment : 1989  Les nuits révolutionnaires (Charles Brabant) – 1992  Commissaire Moulin : Les zombies (Yves Rénier) – 1994  Cognacq-Jay (Laurent Heynemann) – 1995  Chercheurs d’héritiers : Les gens de Faillac (Laurent Heynemann, pilote inédit diffusé sur le câble) – L’instit : L’angélus du corbeau (Laurent Heynemann) – 1996  La poupée qui tue (Bruno Gantillon) – 1997  Un arbre dans la tête (Jean-Pierre Sinapi) – 1998  Le feu sur la glace (Françoise Decaux) – 1999  Les duettistes : Une dette mortelle (Alain Tasma) – 2000  Passage interdit (Mickaël Perrotta) – Une femme d’honneur : Mort clinique (Alain Bonnot) – Rastignac ou les ambitieux (Alain Tasma) – 2001  Le lycée : Une voix publique (Miguel Courtois) – P.J. : Enfant battu (Olivier Bonnet) – 2002  Le juge est une femme : L’ami d’enfance (Charlotte Brandstrom) – 2002/2004  Avocats et associés (26 épisodes) – 2003  Les enquêtes d’Éloïse Rome : Joanna est revenue (Philippe Setbon) – À cran (Alain Tasma) – 2004  À cran, deux ans après (Alain Tasma) – 2005  La battante (Didier Albert) – 2006  L’affaire Pierre Chanal (Patrick Poubel) – David Nolande : Crescendo (Nicolas Cuche) – Élodie Bradford : Une femme à la mer (Olivier Guignard) – 2007  La lance de la destinée (Dennis Berry) – Sur le fil (Frédéric Berthe, 5 fois 52mn) – Les Bleus : Premiers pas dans la police : Enquête interne (première et deuxième partie) (Patrick Poubel) – Sur le fil (Bruno Garcia, saison 2) – La mort n’oublie personne (Laurent Heynemann) – 2009  Sur le fil (Bruno Gantillon, saison 3) – Kaamelott livre VI (Alexandre Astier, saison 6) – Cartouche, le brigand magnifique (Henri Helman) – 2011  Ni vu, ni connu (Christophe Douchand) – Braquo (Philippe Haïm et Éric Valette, saison 2) – La nouvelle tragédie : Les voies impénétrables (Noémie Saglio & Maxime Govare) – 2013  La télé commande (CM, mini-série) – Julie Lescaut : Tragédie (René Manzor) – 2014  Meurtres à l’Abbaye de Rouen (Christian Bonnet) – 2015  Le placard (Dominique Thiel, captation) – 2015/2016  La petite histoire de France (Jonathan Barré, CM, série) – 2016  Section zéro (Olivier Marchal et Laurent Guillaume) – 2018  Les rivières pourpres (Olivier Marchal, mini-série). Voxographie : 1996  Enquête sur un enlèvement  (Peter Kassovitz, récitant) – Un monde digital (Martin Meissonnier, documentaire, récitant) – Web Site Story (Martin Meissonnier, série documentaire, récitant) – 2013-2016 Les Kassos (Alexis Beaumont,  Julien Daubas, Rémi Godin et Yves Bigerel, animation).

Fragments d’un dictionnaire amoureux : Francia Séguy

 Francia Séguy, était une personne attachante qui est désormais une figure familière du cinéma français. Loin d’être une débutante tardive, à la manière d’une Jeanne Calment (dans le film “Vincent et Moi” de Michael Rubbo, aux côtés de Tcheky Karyo, en 1990), elle a plus de 85 ans de carrière, car née en 1914 !

Jacques Richard qui avait eu du nez, la remarque dans plusieurs publicités, et dresse son portrait dans l’excellente “Lettre des comédiens N°19”, en avril 1999. Il la définit comme «une comédienne infatigable» :  de son texte, voici quelques extraits : « … elle débuta en 1916, sur la scène du Gymnase auprès de Madeleine Barjac dans « La Fayette, elle avait dix-huit mois. L’année suivante, elle apparaît à l’écran dans Mater Dolorosa d’Abel Gance. A cette époque on l’appelait la «petite Francia»… », « …Toute une vie au studio, dans des rôles d’enfants, d’adolescentes, plus tard d’adultes ; ou encore sur scène jusqu’à Dieu le savait d’Armand Salacrou en 1951, et dernièrement avec Les portes claquent »…

Elle était aussi monteuse, notamment dans un court-métrage d’Henri Calef : “Fido”. C’était… en 1965. Puis on ne la retrouve comme comédienne que dans un seul film  “Le pélican” en 1973, où elle joue le rôle de la mère du personnage  de Paul, interprété par Gérard Blain, suit une longue période d’absence…

Après plusieurs publicités, le cinéma l’utilise souvent depuis 1996, d’antant plus qu’elle est très à l’aise dans l’humour noir. Elle est la “petite vieille” que rassure Chick Ortéga (lors d’un braquage d’une banque) dans “Dobermann”, lui prêtant de l’argent et lui bouchant les oreilles pour la préserver des détonations. On la retrouve aussi dans le film de Jean-Pierre Mocky Tout est calme où elle forme avec Pierre Gérald un couple à l’aspect charmant… mais dont le but est d’assassiner le Pape! Jean-Pierre Darroussin, l’embrasse spontanément dans la rue, suite à son gain au loto dans “Ah ! si j’étais riche”.

Francia Séguy joue aussi le rôle de la mère d’Annie Grégorio, formant un duo décalé de pompistes, face à un Yves Berteloot désemparé, dans le film à sketches “À vot’ service”, inédit en salles mais diffusé sur TPS. Elle participe aussi à l’accueil frileux de Camille (Grégori Derangère) à Ouessant dans “L’équipier”. Pour la petite histoire, elle venait de se casser la jambe….

L’actrice parcourt aussi plusieurs courts-métrages, participe au “Morning live” sur M6 et aux 11 commandements (elle est le chauffeur du dieu de la blague) aux côtés de son petit-fils Vincent Desagnat. Elle fait d’ailleurs une apparition non créditée, dans un café dans “Le carton” dont il est la vedette. Elle est la mère d’un halluciné Didier Flamand dans “L’ex-femme de ma vie” de Josiane Balasko. Cette dernière, vient à sa rescousse, le forcené contrarié séquestrant cette pauvre femme.

Édouard Baer l’engage en mère de l’atypique Francis Van Litsenborgh et dans son show estival de 2003 sur France 2 :Le grand plongeoir où elle joue du jambon avec un archer de violon… grand moment de non-sens. Elle décède de 24 octobre 2013, Vincent Desagnat lui rendant cet hommage dans les médias “Elle nous laisse beaucoup de bons souvenirs et plus de 50 films. Elle était notre marraine au cinéma, notre marraine de la bêtise. Elle va nous manquer.

Filmographie : 1916   Mater Dolorosa (Abel Gance) – 1918  Fifine (Roger Max) – 1919   Perdue (Georges Monca) – 1920  Le penseur (Roger Max) – 1921  L’ombre déchirée (Léon Poirier) – 1922  Geneviève (Léon Poirier) – 1922  Geneviève (Léon Poirier) – 1923   L’affaire du courrier de Lyon (Léon Poirier) – 1924   L’affiche (Jean Epstein) – 1936  L’appel du silence (Léon Poirier) – 1937  Sœurs d’armes (Léon Poirier) – 1954  Papa, maman, la bonne et moi (Jean-Paul Le Chanois) – 1973   Le pélican (Gérard Blain) – 1993  Fleurs d’automne (Herbstblumen) (Maija-Lene Rettig, CM) – 1996   La pisseuse (Suzanne Legrand & Frédéric Benzaquen, CM) – Dobermann (Jan Kounen) – 1997  Trajet discontinu (Partho Sen-Gupta, CM) – 1998   Tout est calme (Jean-Pierre Mocky) – Pascal et la vieille dame (Wilfried Hureau, CM) – Ce sera du gâteau (Claude Berne, CM) – 1999  Les vieux jours (Angelo Cianci, CM) – La bostella (Édouard Baer) – 2000   Mademoiselle (Philippe Lioret) – Alice ou le cul des autres (Virginie Sauveur, CM) – Le nombril de l’univers (Émma De Caunes, CM) – La malédiction de la mamie (François Desagnat et Thomas Sorriaux, CM) – À vot’ service [épisode “La station service”] (Laurence Katrian, inédit en salles) – Il est difficile de tuer quelqu’un, même un lundi (Éric Valette, CM) – Quand on sera grand (Renaud Cohen) –  Tanguy (Étienne Chatilliez) – 2001   Hiromi (Catherine Villeret & Thomas Cirotteau, CM) – La gardienne du B (Joël Brisse, CM) – Filles perdues, cheveux gras (Claude Duty) – Spartacus (Virginie Covisone, CM) – Monique (Valérie Guignabodet) – Ah ! si j’étais riche (Michael Munz & Gérard Bitton) – 2002   Toutes les filles sont folles (Pascale Pouzadoux) – 2003   Le son de mes pas sur le parquet (Marie Pascaud, CM) – Les 11 commandements (François Desagnat et Thomas Sorriaux) –  L’équipier (Philippe Lioret) – Le carton (Charles Némès) – 2004   L’ex-femme de ma vie (Josiane Balasko) – La vieille dame aux dents jaunes (Fabien Bonali, CM) – 2005  Je vais bien, ne t’en fais pas (Philippe Lioret) – 2007  Le gigot (Thomas Ruat, CM,  sous le nom de “Francia Desagnat”).

Télévision :  (notamment) 1973  Arsène Lupin : La demeure mystérieuse (Jean-Pierre Desagnat) – 1996  Baldi et les petits riches (Claude d’Anna) – 1998   Chez ma tante (Daniel Ravoux) – Papa est monté au ciel (Jacques Renard) – 1999   Louis La Brocante : Louis et la prison de cristal (Pierre Sisser) – Mélissol : La déchirure (Jean-Paul Igoux) – 2002   Les Thibault (Jean-Daniel Verhaegue) – 2004   Une femme d’honneur : complicité de viol (Michaël Perrota)

Remerciements à André Siscot

FRAGMENTS D’UN DICTIONNAIRE AMOUREUX : JO PRESTIA

Jo Prestia

Dans l’épisode événement de la série “Commissaire Moulin”, “Kidnapping”, notre Johnny national est  “guest-star”. Jean-Philippe Smet est un monument national, incontournable, toujours dans l’actualité, “pipolisé”, les plumes célèbres se battent pour lui écrire des textes. C’est devenu une institution, il a même ses produits dérivés ou accessoires de mode, c’est selon, comme sa femme Laeticia… Dernier avatar, son intérêt à faire “l’acteur” qui lui a valu le prix Jean Gabin 2002, consacré habituellement à une jeune révélation (sic !) pour “L’homme du train”. Reste que Johnny comédien n’est jamais très probant, dans la comédie “Quartier V.I.P.” ou même un sketch d’une émission de Pascal Légitimus “L’homme qui voulait passer à la télé” où il est carrément absent. En partance pour railler l’ensemble de ce “Heat” du pauvre, du genre ouarf, il y a même Patrick Balkany, maire de Levallois-Perret, de sinistre mémoire, des zooms à la Jésus Franco, etc…, qu’est ce qu’il reste au final, il y a une “shooting star”… : Jo Prestia ! Et il vole toutes les scènes aux autres, dans un rôle qu’on ne lui connaît que trop, un truand ingérable, violent et violeur, déclenchant le grand courroux de notre Johnny national. Dans une ferme, tenue par sa mère corse, il manque de violer la fille du commissaire Moulin, séquestrée de force. Pour au moins sa cinquième collaboration dans cette série (au moins) avec Yves Rénier, on le cantonne encore dans un rôle de brute épaisse, monolithique et inquiétant. Et pourtant il arrive à tirer son épingle du jeu, installer un personnage. Difficile de croire que le sieur Smet serait capable de le rosser, on pouffe, il y a de l’abus…, de toute manière il est désintégré et n’impressionne même pas la pellicule face à Jo Prestia.

 

Il a marqué les esprits en jouant le violeur de Monica Bellucci, sympathiquement nommé le “Ténia”. On se souviendra longtemps de lui dans ce tunnel rouge, comme personnifiant l’effroi à l’état pur. Gaspar Noé lui avait confié ce rôle pour l’avoir vu dans ce personnage du “Petit voleur” contraignant Nicolas Duvauchelle à lui faire une fellation, il était déjà impressionnant. Ce sportif émérite et au palmarès brillant, voir lien Muaythaitv, est découvert par Érick Zonca dans le rôle de Frédo, un copain videur taciturne. Il joue souvent des malfrats en tous genres, tel l’homme de main du “cantique de la racaille”. Mais il peut faire preuve d’humanité. On le retrouve souvent dans des rôles d’amis sûrs, celui de Thierry Frémont dans “Livraison à domicile”, où il le convainc de remonter sur le ring, dans “Agents secrets” il est l’ami du personnage joué par Vincent Cassel ou dans “Ze film” où il est un employé d’EDF qui s’improvise éclairagiste de film en employant l’éclairage public.  Dans ce registre il trouve un de ses meilleurs rôles dans “Fureur” de Karim Dridi, où il aide le personnage de Samuel Le Bihan. Dans “13 tzameti” (2005) de Gela Babluani, il est un marginal vaguement truand, tentant de reprendre de l’argent à un ami qu’il avait aidé en lui payant un avocat, mais qui ne peut honorer ses dettes. Même si le personnage de Jo Prestia, nommé Pierre Bléreau  (sic) !, sait bien comment employer des méthodes radicales, il préfère se confier, déplorant être proche de la clochardisation, et promener un corps cassé sans avoir d’espoir. Un joli personnage qui prouve bien la gamme étendue du comédien. Toujours disponible pour de jeunes cinéastes pour des courts-métrages, et à l’aise pour imposer un personnage par sa seule présence (“36, quai des orfèvres”, “Les rivières pourpres”) il poursuit son petit bonhomme de chemin… Il convainc également en routier gréviste traduisant en italien à un petit groupe en colère les propos de Patrick Timsit dans “Par suite d’un arrêt de travail”. Il s’amuse visiblement avec son emploi habituel d’homme de main dans “Le mac” où il est sommé par José Garcia de se taire. Il compose avec Arsène Mosca un tandem réjouissant de gros bras. Il confirme également qu’il est l’un des rares comédiens français à être à l’aise dans des films de genre, tel “La horde”. Il faut le voir en dealer bagarreur soucieux de ne pas tâcher son costard quand il se bat avec des zombies. Comme le déclare avec justesse Yannick Dahan dans Brazil  N°26, “…Il est certain que faire une scène où Jo Prestia se bat contre deux zombies résonnera plus chez des gens qui le connaissent déjà…”. Retour au rôle de gros bras dans “Coursier”, mais ce rôle apparaît plus complexe qu’il n’y paraît. Jo Prestia, c’est à la fois quelqu’un avec lequel on aimerait boire un verre mais à qui on rechignerait à demander l’heure. Assurément une des plus remarquables révélations de ces dernières années. Reste à savoir si la frilosité des cinéastes ne risque pas de lui coûter les grands rôles qu’il mérite. Allez amis cinéastes, encore un effort. On peut lire avec intérêt un entretien dans Le temps détruit tout, consacré à Gaspar Noé.

 

Filmographie : 1994  Frères (Olivier Dahan) – Coup double (Bruno Delahaye, CM) – Raï (Thomas Gilou) – 1996  Hey Joe (Franck Coquelet, CM) – Salut cousin ! (Merzak Allouache) – 1997  Louise (Take 2) (Siegfried) – Cantique de la racaille (Vincent Ravalec) – La vie rêvée des anges (Érick Zonca) – 1998  Chili con carne (Thomas Gilou) – Le petit voleur (Érick Zonca) – 1999  Les déclassés  (Tony Baillargeat) – Les pierres qui tombent du ciel (Isabelle Ponnet, CM) – Le timide (Fabien Michel, CM) – Ligne 208 (Bernard Dumont) – Total western (Éric Rochant) – Cinéma (Xavier Gojo, CM) – 2000  Les morsures de l’aube (Antoine De Caunes) – Pas d’histoires ! [épisode « Petits riens] (Xavier Durringer, CM) – Grégoire Moulin contre l’humanité (Artus De Penguern) – Requiem (Hervé Renoh) – 2001 Yamakasi les samouraïs des temps modernes (Ariel Zeïtoun) – Femme fatale (Brian De Palma) – Irréversible (Gaspar Noé ) – 2002  Le labyrinthe (Pierre Courrège, CM) – Fureur  (Karim Dridi) – Livraison à domicile (Bruno Delahaye) – Lovely Rita, sainte patronne des cas désespérés (Stéphane Clavier) – 2003  Les rivières pourpres 2 : Les anges de l’apocalypse (Olivier Dahan) – Grande école (Robert Salis) – Vendetta (Richard Aujard, CM) – Agents secrets (Frédéric Schoendoerffer) – Calvaire (Fabrice Du Welz) – 2004  36 quai des Orfèvres (Olivier Marchal) – Ze film (Guy Jacques) – 2005  J’ai vu tuer Ben Barka (Serge Le Péron) – Dernier cri (Grégory Morin, CM) – 13 tzameti (Gela Babluani) – Incontrôlable (Raffi Shart) – Ennemis publics (Karim Abbou et Kader Ayd, inédit) – Le sixième homme (Julien Lacombe & Pascal Sid, CM) – 2006  Vent mauvais (Stéphane Allagnon) – Madame Irma (Didier Bourdon) – 2007  Par suite d’un arrêt de travail… (Frédéric Andréi) – La fille de Monaco (Anne Fontaine) – Plus loin encore (Stéphane Derderian, CM) – 2008  Babylone (Simon Saulnier, CM) – La horde (Yannick Dahan & Benjamin Rocher) – Le baltringue (Cyril Sebas) – La blonde aux seins nus (Manuel Pradal) – 2009  Baby boom (Tony Lorenzi, CM) – Le mac (Pascal Bourdiaux) – Coursier (Hervé Renoh) – L’étranger (Franck Llopis) – 2011  En pays cannibale (Alexandre Villeret & Aymeric de Heurtaumont). Comme réalisateur : 2008  Faux frères (CM).

Télévision : (notamment) 1995  Commissaire Moulin : Cité interdite (Yves Rénier) – 1999  Les duettistes : une dose mortelle (Alain Tasma) – 2001  Navarro : Marchand d’hommes (Patrick Jamain) – 2002  Commissaire Moulin : Les moineaux (Klaus Biedermann) – 2003  Aventure et associés (Adventure Inc.) : The price of the Oracle (Dennis Berry) – Quai N°1 : 24h Gare du Nord (Patrick Jamain) – Commissaire Moulin : Commando quatre pattes (Gilles Béhat) – 2004  Commissaire Moulin : Les lois de Murphy (Yves Rénier) – 2005  Commissaire Moulin : Kidnapping (Yves Rénier) – Léa Parker : Combats clandestins – Joseph (Marc Angélo) – Commissaire Moulin : Sous pression (José Pinheiro) – 2006  S.O.S. 18 : Sur les chapeaux de roue (Bruno Garcia) – 2007  Greco : Contact (Philippe Setbon) – 2008  Avocats & associés : Guacamole (Bruno Garcia) – R.I.S. Police scientifique : Tirs croisés (Klaus Biedermann) – Pas de secrets entre nous (plusieurs épisodes) – 2009  Clara Brunetti : Piste noire (Didier Delaître).

Théâtre  : Footeur de merde, de Grégoire Audebert / Celui qui dit a fait, de Philippe Pillon 

Mise à jour du 14/03/2011

FRAGMENTS D’UN DICTIONNAIRE AMOUREUX : ALEX MÉTAYER

Cet ancien Trotskiste, né le 19 mars 1930, fils d’officier d’aviation, passe son enfance en Algérie. Passionné de musique, Alex commence sa carrière comme saxophoniste dans un orchestre de jazz, aidé par un premier prix de Clarinette au conservatoire. Il passe par la dure école des cabarets, notamment dans les années 60, avant d’assurer la première partie du spectacle de Georges Brassens à Bobino en 1964. Il trouve son épanouissement dans le « one-man-show », habillé toujours en costume blanc, citons notamment “Mémoires d’un amnésique” (1975), “Nous on s’aime” (1976), “La vie en V.O.”, “Merci Disco” (1979), “Les femmes et les enfants d’abord” (1983), “Liberté Chérie” (1985), “Y a un malaise” (1981), “Moral d’acier” (1990), “Opéra comique” (1993), qui lui vaut le grand prix de l’humour de la Sacem. En 1996, il écrit la pièce “Aimez-moi les uns les autres” qui lui donne l’occasion de jouer avec son fils aîné Éric (excellent dans “À l’heure où les grands fauves vont boire”, film de Pierre Jolivet (1992), et grand pilier de la ligue d’improvisation). Suivent “Famille, je vous aime” (1997), “Alex Métayer perd la tête” (2000), son dernier spectacle. Sur scène, il impressionne, par un humour lucide et corrosif, mais jamais cruel, renvoyant au spectateur un juste miroir de nos travers (à l’image du couple “Maurice/Nicole” par exemple). Il dépense une belle énergie, digne d’un personnage de Tex Avery. Ses célèbres incisives (il aurait choqué un orthodontiste en refusant de les “corriger”, ne trouveront que peu d’échos au cinéma, un seul film en fait de Jean Pourtalé, “5% de risques” en 1979, avec Bruno Ganz. Il est évident que son extraordinaire univers sur la scène, permettant au spectateur de visualiser toutes les situations, n’inspirait pas les metteurs en scènes. Il est rare qu’un humoriste de cette classe trouve des propositions, à l’image du film de François Reichenbach “La raison du plus fou” ne rendant pas justice à l’univers d’un Raymond Devos, qui partageait comme lui la passion pour la musique. Il tourne cependant deux films comme réalisateur-interprète suivant une inspiration de la comédie italienne: portraits subtils de deux personnages égoïstes dont les convictions volent en éclats. “Le bonheur se porte large” tisse l’histoire d’un couple de vacanciers et leur fille qui vont vivre un cauchemar durant leur trajet en voiture, vivant toutes sortes d’épreuves par un “destin” pourtant bien familier… “Mohamed Bertrand Duval”, brosse le portait un dynamique PDG, renvoyé par la maison mère de son entreprise, et qui, las de la monstruosité ordinaire de sa femme et de sa fille, fuit en camping-car. Ruiné, il se réfugie dans un camp de gitans et d’arabes, avec lesquels il se lie d’amitié. On peut trouver en ce film une préfiguration d’ “Une époque formidable” de Gérard Jugnot (1991). Il y traite des sujets graves comme le racisme et la maladie. Sans cynisme, mais avec justesse, il sait s’entourer d’interprètes venant d’horizons divers comme: Laure Duthilleul, Marie Rivière, Didier Pain, Eva Darlan dans le “Bonheur se porte large”, et Moussa Maaskri (qui excellera plus tard chez Karim Dridi), Marie-Christine Adam (étonnante en assistante sociale amoureuse du personnage d’Alex Métayer) et à nouveau Didier Pain dans “Mohamed Bertrand Duval”. Le relatif échec public de ses films, a malheureusement dissuadé Alex Métayer à persister dans cette voie. Il avait pourtant un formidable talent d’observateur et de portraitiste. Il meurt le samedi 21 février 2004 à Paris à l’âge de 73 ans.

Filmographie : Comme comédien : 1979 – 5 % de risque de Jean Pourtalé – Comme réalisateur, auteur, interprète : 1985 – Le bonheur se porte large, avec Laure Duthilleul, Marie Rivière, Guillemette Grobon, Muriel Kenn, Eva Darlan, Kathy Kriegel, Didier Pain, Christian Bouillette, etc… – 1990 – Mohamed Bertrand Duval avec Moussa Maaskri, Marie-Christine Adam, Didier Pain, Netty, Mohamed Mouzidi, Baptistine etc…

Fragments d’un dictionnaire amoureux : Michel Peyrelon

Il faut déplorer une fois de plus la mort d’une des figures des plus singulières du cinéma français passée sous silence en 2003 – “Les gens du cinéma”, version web n’existait pas alors -. Il fait parti de ces comédiens auquel on assimile volontiers le personnage à ses rôles.  C’était l’homme que vous aimerez haïr malgré une voix douce et souvent calme. Heureusement, on peut se référer au formidable livre de Jacques Mazeau & Didier Thouart “Les grands seconds rôles du cinéma français” (Pac, 1984), hélas épuisé, qui dresse son portrait tout en nuance, nous rappelant son rigoureux parcours théâtral. Ils nous apprennent que Michel Peyrelon, avait créé sa propre compagnie , en 1960 passant des classiques aux auteurs modernes. Ils le montrent d’une grande modestie : “Je n’ai encore rien fait”, déclare cet acteur envahi par le doute et très exigeant vis à vis de lui-même. Dans le court-métrage “La bonne adresse” en 1999, il monte dans le taxi d’Olivier Broche – vedette du “Voyage à Paris”, pour demander à aller à l’adresse où habite précisément son chauffeur, qui s’en étonne avec bonhomie. Le spectateur craint évidemment le pire, et il y a une chute subtile du scénario. Car l’on est habitué à fréquenter Michel Peyrelon dans des rôles de fous dangereux comme son rôle marquant dans “Les seins de glace” (1974) de Georges Lautner avec lequel il a beaucoup travaillé, où il était le jardinier cerbère de Mireille Darc. Il fallait le voir accueillir le jovial Claude Brasseur de manière abrupte, déclenchant les sarcasmes de ce dernier : “…Il tient bien sur ses pattes arrières pour son âge”. Séduit par la présence troublée de sa protégée, il parvient à faire une composition saisissante avec un minimum d’attitudes et de dialogues. Il aura peu de rôles sympathiques, mais on retiendra le rôle du frère mutique de Jacques Debary dans “Rude Journée pour la reine” (René Allio, 1973), subissant sa mauvaise humeur quand il lui rend visite. Il a fait frissonné d’inquiétude plusieurs générations de spectateurs ou de téléspectateurs. Même humilié par Lino Ventura dans Adieu Poulet (Pierre Granier-Deferre, 1975),– il est un truand éboueur -, on est pourtant pas rassuré pour l’inspecteur, son regard se révélant glaçant même dans une situation où il ne peut se défendre. Qu’il entre dans une assemblée de truands comme dans “L’affaire Crazy Capo”, un malaise s’installe d’emblée… Qu’il recueille un jeune orphelin dans le mésestimé “Justinien Trouvé…” (Christian Fechner, 1992), c’est pour lui flanquer des baffes, comme le veut son ordre… Qu’il participe à un film sur l’occupation, c’est pour jouer un collaborateur (“Mon ami le traître, 1988)… Qu’il figure dans un film en Inde en 1925, s’est pour figurer en ignoble trafiquant d’ivoire, flanqué se son acolyte joué par le formidable Serge Merlin, ne dédaignant le meurtre pour arriver à ses fins, dans le méconnu “Tusk” (Alexandro Jodorowsky, 1978). La panique n’est jamais loin avec luiÀ l’image de son magistral Schumacher de “Dupont-Lajoie” dans son rôle de notaire cauteleux, il pousse ces compagnons de vacances dans l’ignominie.  Son côté respectable n’est qu’un masque dissimulant la bassesse et la crapulerie de son personnage. Il est donc à l’aise dans le côté froid, calculateur quand il organise ses basses œuvres. Toujours chez Yves Boisset, n’oublions pas l’autoritaire et opiomane Lieutenant Keller dans “R.A.S.”, le truand manipulateur dans “Folle à tuer”, et le fermier qui brûle évidemment ses terrains pour avoir une assurance dans “Radio Corbeau”. Comme il est toujours formidable dans ce type de rôles, les cinéastes le cantonnent aisément dans ces emplois. Bertrand Blier l’appréciait beaucoup lui confiant un rôle de médecin, devant soigner sous la menace Patrick Dewaere dans “Les valseuses” (1973), l’un des premiers misogynes suivant le tandem Rochefort-Marielle pour prendre le maquis ! “Calmos” (1976), et il est l’un des voisins de Nathalie Baye, “Notre histoire” (1984). 

Michel Peyrelon dans “L’affaire Crazy Capoo”

Dans l’un de ses meilleurs films dans “La part du lion” (Jean Larriaga, 1971), où en sbire de Raymond Pellegrin, il note froidement dans un petit calepin tous mes faits et gestes de ses ennemis ou associés – le tandem  Robert Hossein et Charles Aznavour -. Mais il peut être un sympathique, mari dégénéré de Laura Antonelli dans “Docteur Popaul (Claude Chabrol, 1972), et il trouve un de ses rôles les plus truculents en truand “borsalinesque” dans “La scoumoune” (José Giovanni). Il y est “l’élégant”, en compagnie de son âme damné “Fanfan” – excellent Philippe Brizard -, ses habitudes vestimentaires finissant d’ailleurs par lui jouer des tours… Dans “Le plus beau métier du monde” (Gérard Lauzier, 1996), il est un commissaire compréhensif, bien qu’impuissant face à un Gérard Depardieu dépassé par les événements, le jetant dehors, pour son bien, quand il veut passer une nuit en prison, et allant  même jusqu’à lui apporter des croissants. Il n’aura de cesses que de vouloir casser cette image, osant le burlesque ou les frontières du ridicule, dans “Le faux-cul” curiosité de 1975, signée Roger Hanin, il joue un espion travesti en une Mme Irma d’opérette hautement improbable, diseuse de bonne aventure pour berner un dictateur africain, qui rit sous cape à ce rocambolesque spectacle. Son personnage finit même déguisé en poule dans un cirque, un sacré festival… Dans l’attachant “Un nuage entre les dents” ‘Marco Pico, 1973), il est un travesti dans un spectacle minable. Il vole même la vedette, à un Jerry Lewis pas très à l’aise et doublé par Roger Carel, dans le cornichon “Retenez-moi où je fais un malheur” (Michel Gérard, 1984), où il est un trafiquant camouflé en agent amoureux transi d’une excentrique joué par une Laura Betti déchaînée. Il sombre dans le nanar pur et dur, comme dans les films de Philippe Clair, “Les réformés se portent bien” (1978), où il incarne un capitaine forcément sadique pour mettre au pas des sous-bidasses, tire-au-flanc, sous-doués. Evidemment rendu chèvre par les cloches, il sera éconduit par sa femme – Evelyne Buyle – et même par le caricatural Daniel Derval ! caricature homophobe du gros comique qui tâche, qui préfère partir avec une femme dont il a un enfant !  Dans “Le cowboy” (Georges Lautner, 1984), il nous livre une savoureuse parodie de Don Corleone, composition qu’il reprendra dans l’un des épisodes de “Sueurs froides”, aimable série TV présentée par Claude Chabrol. Il était impressionnant dans un film belge “les sept péchés capitaux” où il était un riche achetant un enfant à des pauvres. Ca manière de prononcer “Ces gens là sont ignobles” est digne d’un Saturnin Fabre déclamant “Tiens ta bougie droite” dans “Marie-Martine”. Un très grand comédien mort dans la plus totale discrétion en juin 2003 avec un spectre assez large des films d’auteur à Philippe Clair. Précisons que Claude Lelouch et Mehdi Charef l’appréciaient  beaucoup. Il était capable des nous embarquer dans des dimensions fantastiques, comme son rôle de directeur de cirque dans “Le nain rouge” (Yves Le Moigne, 1997). À noter que Michel Peyrelon a souvent participé à des films de jeunes metteurs en scènes (“Un professeur d’Américain” tourné pour l’INA, l’expérimental “Xueiv”, vieux à l’envers…), dans des films expérimentaux ou marginaux, et a eu même un premier rôle, selon Thouart et Mazeau, dans “Véronique ou l’été de mes treize ans” de Claude Guillemin, aux côtes d’Anouk Ferjac. Derrière ses compositions de monstres, on devinait une sensibilité certaine, reste à savoir si ce comédien cultivé avait souffert de ses rôles inquiétants.

Filmographie : 1962  Un mari à prix fixe (Claude de Givray) – 1963  Les vierges (Jean-Pierre Mocky, rôle coupé au montage ?) – 1969  Un condé (Yves Boisset) – 1970  Vertige pour un tueur (Jean-Pierre Desagnat) – Un beau monstre (Sergio Gobbi) – Valérie (Tadeusz Matuchevski, inédit) – 1971  La part des lions (Jean Larriaga) – Biribi (Daniel Moosmann) -1972  Docteur Popaul (Claude Chabrol) – Le fils (Pierre Granier-Deferre) – La scoumoune (José Giovanni) – R.A.S. (Yves Boisset) – 1973  L’affaire Crazy Capo (Patrick Jamain) – Rude journée pour la reine (René Allio) – Les valseuses (Bertrand Blier) – Un nuage entre les dents (Marco Pico) – Les seins de glace (Georges Lautner) – Dupont-Lajoie (Yves Boisset) – Véronique ou l’été de mes treize ans,(Claudine Guillemin) – 1975  Le chat et la souris (Claude Lelouch) – Adieu poulet (Pierre Granier-Deferre) – Folle à tuer (Yves Boisset) – Le faux-cul (Roger Hanin) – Le bon et les méchants (Claude Lelouch) – Calmos (Bertrand Blier) – Les oeufs brouillés (Joël Santoni) – 1976  Dora ou la lanterne magique (Pascal Kané ) – 1977  L’imprécateur (Jean-Louis Bertucelli) –  Un professeur d’américain (Patrick Jeudi, inédit en salles, mais diffusion TV [Caméra je]) – 1978  Ils sont fous ces sorciers (Georges Lautner) – One Two Two, 122 rue de Provence (Christian Gion) – Les réformés se portent bien (Philippe Clair) – Ces flics étranges… venus d’ailleurs (Philippe Clair) – Les égouts du paradis (José Giovanni) – Flic ou voyou (Georges Lautner) – 1979  Le gagnant (Christian Gion) – Gros câlin (Jean-Pierre Rawson) -Tusk (Alejandro Jodorowsky) – 1980  Rendez-moi ma peau (Patrick Schulmann) – 1981  Plus beau que moi tu meurs (Philippe Clair) – Xueiv (Patrick Brunie, inédit) – 1982  Transit (Takis Candilis, inédit) – Drôle de samedi / Samedi, samedi (Bay Okan) – Anton Muze (Philippe Setbon, CM) – La femme ivoire (Dominique Cheminal) – 1983  Flics de choc (Jean-Pierre Desagnat) – Retenez-moi… ou je fais un malheur ! (Michel Gérard) – 1984  Le voyage d’Antoine (Christian Richelme, CM) – Le cowboy (Georges Lautner) – 1985  Suivez mon regard (Jean Curtelin) – 1986    Miss Mona (Mehdi Charef) – La vie dissolue de Gérard Floque (Georges Lautner) – 1987  Camomille (Mehdi Charef) – 1988  Mon ami le traître (José Giovanni) – Radio corbeau (Yves Boisset) – 1989  Feu sur le candidat (Agnès Delarive) – 1990  Un vampire au paradis (Abdelkrim Bahloul) – 1991  Les sept péchés capitaux (Béatriz Florez Silva, Frédéric Fonteyne, Yvan Le Moine, Geneviève Mersch, Pierre Paul Renders, Olivier Smolders & Pascal Zabus)  – deux épisodes, dont « La pureté », d’Yan Le Moine) – 1992  Une journée chez ma mère (Dominique Cheminal) –  Les visiteurs (Jean-Marie Poiré) –  1994  Le grand blanc de Lambaréné  (Bassek Ba Kabhia) – 1996  Le plus beau métier du monde (Gérard Lauzier) – Monsieur Paul (Gérard Goldman, CM) – 1997  À fond la caisse (Vincent Rivier, CM) – Le nain rouge  (Yvan Le Moine) – 1999  La bonne adresse (Gérard Goldman, CM) – 2000  Trois petits monstres et puis s’en va (Vincent Weil, CM) – 2002  Merguez, panini, kebab, Jambon-beurre (Stéphanie Aubriot & Nicolas Acker, CM)  

Télévision : 1962  Hélène (Claude Dagues) – 1963  Fortune (Henri Colpi) – 1966  Au théâtre ce soir : Topaze (Pierre Sabbagh) – 1968  Les Burgraves (Maurice Cazeneuve) – 1973  Arsène Lupin : Herlock Sholmes lance un défi (Jean-Pierre Desagnat) – 1975  Plus amer que la mort (Michel Wyn) – Splendeurs et misères des courtisanes (Maurice Cazenave, mini-série) – 1976  La grande peur (Michel Favart) – 1977  Commissaire Moulin : Marée basse (Jacques Trébouta) – Le naufrage du “Monte Cristo” (Josée Dayan) – Les samedis de l’histoire : Un été Albigeois, la grève des ouvriers verriers de Carmaux (Jacques Trébouta) – Banlieue sud-est (Gilles Grangier, mini-série) – Les héritiers : Le codicille (Jacques Trébouta) – 1978  Jean-Christophe (François Villiers, mini-série) – Cinéma 16 : Le rabat-joie (Jean Larriaga) – Aurélien (Michel Favart, mini-série) – Messieurs les ronds de cuir (Daniel Ceccaldi) – Sam et Sally : Week-end à Deauville (Nicolas Ribowski) – Sam et Sally : Lili (Nicolas Ribowski) – 1979  L’orange amère (Roger Hanin) – Cinéma 16 : Deux femmes aujourd’hui (Daniel Moosmann) – L’éclaircie (Jacques Trébouta) – Une femme dans la ville (Joannick Desclercs) – 1980  Le noeud de vipères (Jacques Trébouta) – Le roman du samedi : Le coffre et le revenant (Roger Hanin) – Fantômas : L’étreinte du diable (Juan Luis Buñuel) – Fantômas : Le mort qui tue (Juan Luis Buñuel) – 1981  Le roman du samedi : Mémoires de deux jeunes mariés (Marcel Cravenne)  – Henri IV (Jeannette Hubert, captation) – Cinéma 16 : La jeune fille du premier rang (Pascal Lainé ) – 1982  Julien Fontanes : Une fine lame (François Dupont-Midy) – 1983  Trois morts à zéro (Jacques Renard) – La vie de Berlioz (Jacques Trébouta) – 1984  Disparitions : Double fond (Yves Elléna) – Dis, dis-moi que tu m’aimes (Yves Barbara, MM) – Rue Carnot (plusieurs réalisateurs) – Chateauvallon [épisode 12] (Serge Friedman) – 1985  Série noire : Pitié pour les rats (Jacques Ertaud) – Messieurs les jurés : L’affaire Gadet (Gérard Gozlan) – Le regard dans le miroir (Jean Chapot) – 1986  Madame et ses flics : Le corbeau informatique (Roland-Bernard) – Catherine (Marion Sarraut, série) – Cinéma 16 : Domicile adoré – Do-Mi-Si-La-Do-Ré (Philippe Condroyer) – L’heure Simenon : Un nouveau dans la ville (Fabrice Cazeneuve) – 1987  Marie Pervenche : La dernière patrouille (Claude Boissol) – Un nouveau dans la ville (Fabrice Cazeneuve) – Une occasion en or : Les mémés sanglantes (Bruno Gantillon) – Marc et Sophie : A star is bône (Georges Bensoussan, CM) – Le grand secret (Jacques Trébouta) – Nuit d’enfer (Philippe W. Guillaume) – Deux maîtres à la maison : Sentiments distingués (Philippe Galardi) – 1988  Marc et Sophie : Nous ne maigrirons pas ensemble (Georges Bensoussan, CM) – Marc et Sophie : Adam et chèvre (Ariane Adriani, CM) – Sueurs Froides : Black Mélo (Philippe Setbon, CM) – M’as-tu-vu ? : Maquillage (Éric Le Hung) – Le crépuscule des loups : Dans le labyrinthe (Jean Chapot) – Marie Pervenche : Boomerang (Serge Korber) – La comtesse de Charny (Marion Sarraut, série) – 1989  Blaues Blut : Der skandal (Robert Young) – La vie Nathalie (Pierre Goutas, série) – V comme vengeance : Un amour tardif (Patrick Jamain) – Le masque : La radio (Yves Barbara) – Le système Navarro : Strip show (Gérard Marx) – Panique aux Caraïbes : Quelques dollars de plus (Jean-Claude Charnay) – 1990  Sniper (Klaus Biedermann) – Deux flics à Belleville (Sylvain Madigan) – V comme vengeance : Plagiat et meurtre (Bernard Queysanne) – Les hordes (Jean-Claude Missiaen, mini-série) – 1991  Scoop : Années de plume, années de plomb (Nicolas Ribowski) – Lola : Lucette et le boucher (Laszlo Szabo, CM) – Piège pour femme seule (Gérard Marx) – 1992  Vacances au purgatoire (Marc Simenon) – 1993  Inspecteur Médeuze : Poulet fermier (Philppe Triboit) – Un comissario a Roma : Una chiave (Luca Manfredi) – Commissaire Dumas D’Orgheuil : John (Philippe Setbon) – Chute libre (Yves Boisset) – Le tunnel (Yves Boisset) – 1995  Quatre pour un loyer : Le baron se marie (Georges Barrier, CM) –  1999  L’enfant de la honte (Claudio Tonetti) – 2001  Médée (Don Kent, captation).

 Théâtre (source Arte) : Après une formation auprès de Jean Dasté et à l’école du TNS et débute dans La Mort de Danton de Buchner avec Jean Vilar. Pour sa compagnie – Théâtre 43 – il présente et interprête Sartre avec Huis-Clos, Beckett avec Fin de Partie, Maturin avec Bertram, Calderon avec La vie est un songe, Rosewitz avec Le Dossier, Marivaux avec Le petit Maître corrigé et Molière avec Le Bourgeois Gentilhomme. Il crée en France Fando et Lis d’Arrabal, Les deux Jumeaux de Benayoun, L’escalier de Silas de Geneviève Serreau. Il a travaillé également sous la direction de Stuart Seide dans Hôtel de l’Homme Sauvage de J.P Fargeau, Alain Françon dans L’Ordinaire de Michel Vinaver, Pierre Romans dans La Dame aux Camélias, Jean-Luc Boutté dans La Volupté de l’Honneur de Pirandello, Lluis Pascal dans Le Chevalier d’Olmedo de Lope de Vega, Jean Lacornerie dans Diabelli d’Hermann Burger, Saint Georges chez les Brocchi de Gadda, Come Adesso de Delgiudice, Kleist de Grosjean, Quand tombent les toits d’Henri Michaux et Eva Peron de Copi, Jean-Paul Lucet dans Un Faust Irlandais de Durrell, Michèle Marquais dans Don Carlos de Schiller, Jorge Lavelli dans Slaves de Tony Kushner et Jean-Christophe Sais dans Sallinger de Koltès. Pour Jacques Lassalle, il joue dans La Bonne Mère de Goldoni, Bérénice de Racine, Andromaque d’Euripide, L’Homme difficile d’Hofmannsthal, La vie de Galilée de Brecht et Tout comme il faut de Pirandello.  

Fragments d’un dictionnaire amoureux : Katia Tchenko

Katia Tchenko

Tout peut arriver, c’est peut-être la comédienne que j’ai le plus souvent vu nue au cinéma, nombreux sont les ceux qui comme moi lui doivent quelques émois. Elle est aussi adulée des amateurs de “nanars”. Elle avait, par exemple, une curieuse manière de faire du stop dans “La carapate” (Gérard Oury, 1978), topless, et elle ne faisait rien d’autre qu’à causer des accidents ! Elle figurait comme star dans “L’odeur des fauves” de Richard Balducci en 1971, avec l’excellent Maurice Ronet, et c’était pour elle le rôle le plus improbable du monde ! Une certaine vulgarité assez saine et une forte sensualité qui faisait son petit effet. Et on la retrouve ces derniers temps, habillée, dans les films de Pascal Thomas, Jacques Otzmeguine et surtout le méconnu “On va nulle part et c’est très bien” de Jean-Claude Jean, avec l’excellent Maurice Lamy. Le site Bide&Musique nous apprend qu’elle a fait un disque.

Le jour où j’ai fait sa filmo pour les Les gens du cinéma, Yvan Foucart avait trouvé son état civil exact d’ailleurs, j’étais à des années lumière de supposer qu’elle pourrait être un jour décorée des insignes de chevalier dans l’ordre national du mérite. Je me mets à croire alors, à un champ des possibles plus grand… que Dieu peut exister et n’est pas seulement une vue de l’esprit… qu’il y a peut-être une parcelle de dignité quelque part chez Alexia Laroche-Joubert… que la vie à plus d’imagination que nous… Le bonheur céleste est possible, la vie est belle, Patrick Le Laye sera inhumé au Panthéon…

Pour preuve le discours de Renaud Donnedieu de Vabres, le 13 juin dernier :

“Chère Katia Tchenko,

Je suis très heureux de vous distinguer aujourd’hui pour vous dire à la fois mon admiration, celle que je porte à votre talent, et aussi ma reconnaissance, au nom de la France, pour le rôle que vous n’avez cessé de jouer, au-delà de votre carrière d’artiste, au service de l’amitié et des liens culturels qui unissent la France et la Russie. Vous êtes française, vous êtes une authentique parisienne, et vous êtes restée attachée à vos racines. Vos parents étaient médecins, et avaient d’ailleurs souhaité que vous suiviez cette voie : élève douée et précoce, vous saviez que, en dépit de votre facilité, et de votre goût pour les sciences, les arts de la scène auraient votre préférence. Votre volonté a eu raison du déterminisme familial et vous avez intégré d’abord les formations des conservatoires du 15e et du 16e arrondissement, puis le Conservatoire national supérieur d’art dramatique, où vous avez fait le choix de la musique. Vous vouliez tout apprendre : la comédie, la danse, et le chant, à l’image des formations de vos pairs américains. Vous avez d’ailleurs par la suite intégré l’Actor’s Studio de New York et achevé une formation d’une grande richesse, dont peu d’artistes peuvent se vanter.

 

Vous saviez tout faire, et il n’était pas un domaine du spectacle qui ne vous intéressait pas. C’est d’abord l’opérette qui vous a offert vos premiers rôles : vous avez notamment joué au Théâtre Mogador dans une œuvre de Francis Lopez, La Route fleurie. Vous racontez d’ailleurs qu’un producteur de Las Vegas vous y avait repérée et proposé de mener une revue au fameux Dunes, où Line Renaud a fait une partie de sa carrière. Mais Mogador ne voulait pas vous laisser partir. Plus tard, aux Folies Bergères, vous avez fait le numéro de Mistinguet, allant choisir dans le public des messieurs aux « physiques marquants »…

Et puis, vous avez continué votre carrière dans le théâtre, le cinéma et la télévision, en France et à l’étranger. Votre connaissance de la langue russe vous a souvent placée dans la position, parfois inconfortable, de traductrice : vous racontez volontiers que l’année où Les Yeux noirs, le film de Nikita Mikhalkov, avait été sélectionné à Cannes, vous aviez ainsi, de manière très amicale, traduit des discussions tardives et joyeuses entre le ministre russe de la culture de l’époque et le représentant d’Unifrance. Je trouve admirable la générosité avec laquelle vous avez, de manière constante, abordé votre carrière, en vous rendant toujours disponible, avec simplicité et sincérité, au service de l’amitié entre la France et la Russie. Ainsi, par exemple, vous avez accompagné des missions humanitaires de médecins français au chevet des enfants victimes de Tchernobyl.

Parmi les temps forts de votre carrière, je crois que l’on peut notamment retenir La Chambre de l’Évêque, de Dino Risi, qui avait été programmée au Festival de Cannes en 1977, et dans lequel vous jouiez aux côtés de Patrick Dewaere et d’Ornella Muti. Comment ne pas citer aussi L’Important c’est d’aimer, le film d’Andrzej Zulawski dans lequel vous jouiez le rôle de Myriam ? Vous avez aussi tourné dans de très nombreux films populaires. Je pense par exemple à La Carapate de Gérard Oury, un film qui, je crois, vous a laissé des souvenirs forts, en particulier parce qu’il vous avait fallu vous “effeuiller” par – 4°C et provoquer un carambolage : vous racontez que vous aviez pu affronter cette épreuve physique en vous aidant d’un peu de vodka ! On dirait que la Russie vient comme cela régulièrement vous secourir. Et vous le lui rendez bien ! En 1999, vous avez écrit et monté un spectacle sur Pouchkine au Théâtre Molière – Maison de la poésie avec des musiciens. Parce que le théâtre demeure un art authentiquement populaire, vous êtes en ce moment même en tournée avec une pièce d’Eugène Labiche, Le plus heureux des trois, aux côtés de Pierre Bellemare. Vous n’arrêtez pas de travailler : il faut dire que vous disposez de talents tout à fait rares et qui, cela s’est vérifié depuis vos débuts, ont conquis de nombreux créateurs.

Katia Tchenko, au nom du Président de la République, et en vertu des pouvoirs qui nous sont conférés, nous vous faisons chevalier dans l’Ordre national du Mérite”. source : Culture.gouv.fr

Et comme disait Pierre Desproges “Étonnant ! non ?”. Mais trêve de sarcasmes, cette comédienne vaut beaucoup mieux que son image légère. Pascal Thomas utilise avec malice son image en princesse russe cachée dans une mystérieuse clinique. Elle fait toujours mouche comme dernièrement à la télévision en voisine revêche mais qui se révèle serviable et toujours sensible aux jeunes hommes dans “La smala s’en même” ou dans “Je retourne chez ma mère” en bonne copine d’Annie Cordy qui se verrait bien “femme cougar” auprès de Pierre Cassignard. Son charme et sa drôlerie sont toujours présent. Voir aussi le trombinoscope de “BDFF”

À lire également son portrait chez Nanarland.

Filmographie, établie avec Christophe Bier & Armel de Lorme :

1967  J’ai tué Raspoutine (Robert Hossein) – 1969  Dossier prostitution (Jean-Claude Roy) – La promesse de l’aube / Promise at Dawn (Jules Dassin) – Les cousines (Louis Soulanes) – La maffia du plaisir (Jean-Claude Roy) – 1970  Les assassins de l’ordre (Marcel Carné ) – 1971  L’odeur des fauves (Richard Balducci) – 1972  L’insolent (Jean-Claude Roy) – Les tentations de Marianne (Francis Leroi) – Les charlots font l’Espagne (Jean Girault) – Pas folle la guêpe (Jean Delannoy) – 1973  Les charnelles (Frédéric Lansac [= Claude Mulot]) – Le concierge (Jean Girault) – 1974  Deux grandes filles dans un pyjama (Jean Girault) – L’important c’est d’aimer (Andrezj Zulawski) – L’éducation amoureuse de Valentin (Jean Lhôte) – La messe dorée (Béni Montrésor) – Le pied !… (Pierre Unia) – Serre-moi contre toi, j’ai besoin de caresses (Jean Le Vitte [=Raoul André]) – 1975  La Stanza del vescovo  (La chambre de l’évêque) (Dino Risi) – 1976   Cours après moi que je t’attrape (Robert Pouret) – Drôles de zèbres (Guy Lux) – Blue Jeans (Hugues Burin des Rosiers) – 1977  Le mille-pattes fait des claquettes (Jean Girault) – L’ombre et la nuit (Jean-Louis Leconte) – 1978  L’horoscope (Jean Girault) – La carapate (Gérard Oury) – Général… nous voilà (Jacques Besnard) – Les bidasses au pensionnat (Michel Vocoret) – Et la tendresse bordel (Patrick Schulmann) – 1979  Haine (Dominique Goult) –  L’oeil du maître  (Stéphane Kurc) – Gros câlin (Jean-Pierre Rawson) – The Fiendish Plot of Dr. Fu Manchu (Le complot diabolique du Dr. Fu Manchu) (Piers Haggard) – 1980  L’ombre et la nuit (Jean-Louis Leconte) – 1981  Le bahut va craquer (Michel Nerval) – Qu’est-ce qui fait courir David (Elie Chouraqui) – Servantes iz Malog Mista (Daniel Marusic) – 1982  Qu’est-ce qui fait craquer les filles (Michel Vocoret) – On n’est pas sorti de l’auberge (Max Pécas) – Mon curé chez les nudistes (Robert Thomas) – C’est facile et ça peut rapporter vingt ans ! (Jean Luret) – L’émir préfère les blondes (Alain Payet) – 1983  Mon curé chez les Thaïlandaises (Robert Thomas) – American dreamer (Vidéo : Une américaine à Paris) (Rick Rosenthal) – 1984  Code name : Emerald (Titre TV : Nom de code, émeraude) (Jonathan Sanger) – Premier pas (Christophe Barry, CM) – 1985  Bâton rouge (Rachid Bouchareb) – La vraie histoire du chaperon rouge (Anne Ikhlef, CM) – 1986  Club de rencontes (Michel Lang) – 1994  Paris Melody (Youra Bouditchenko, CM) – 1996  On va nulle part et c’est très bien (Jean-Claude Jean) – 1997  Madeline (Id) (Daisy Scherler von Mayer) – Ronin (Id) (John Frankenheimer) – 2000  Mon année 1919 (Zhuang Zingzong) – Mercredi, folle journée! (Pascal Thomas) – 2002  Rémy Bernard (Mikhaël Levy, CM) – Den Xia Ping (Ding Yin-Nan) – 2003  Trois couples en quête d’orage (Jacques Otmezguine) – 2005  Antonio Vivaldi, un prince à Venise (Jean-Louis Gillermou) – L’un dans l’autre (Audrey Schebat, CM) – 2008  Transportor 3 (Le transporteur 3) (Olivier Mégaton) – 2011  Associés contre le crime… (Pascal Thomas) – 2012  De l’autre côté du périf’ (David Charhon) – 2013  Casting (Franck Tempesti, CM) – 2016  Sous le même toit (Dominique Farruggia).

Nota : elle n’apparait pas – rôles coupés au montage final ? – dans “Le bal des voyous” (Jean-Claude Dague, 1966) et “Les ringards” (Robert Pouret, 1978), bien que créditée dans les catalogues des “Bois d’Arcy”,

Télévision (notamment) : 1970  Les enquêtes du commissaire Maigret : L’écluse (Claude Barma) – Vive la vie (Joseph Drimal, saison 3) – 1971  Le voyageur des siècles : L’album de famille (Jean Dréville) – Schulmeister, espion de l’Empereur : Au pays de l’eau tranquille (Jean-Pierre Decourt) – 1973  Chéri-Bibi (Jean Pignol, série) – L’Alphoméga (Lazare Iglésis, Série TV) – Les grands musiciens : La vie et l’oeuvre de Jules Masset (Maurice Jaquin) – 1974  Le vagabond (Claude-Jean Bonnardot, série) – La mouche bleue (Jean-Paul Sassy) – 1975  La chasse aux hommes (Lazare Iglésis, série TV) – L’inspecteur mène l’enquête : Le mort du bois de Boulogne (Marc Pavaux et Armand Ridel) – 1978  Madame le juge : Autopsie d’un témoignage (Philippe Condroyer) – Douze heures pour mourir (Abder Isker) – Quatre jours à Paris (Jean Canolle, captation) – Le temps des as (Claude Boissol, série) – Sam et Sally : Isabelita (Jean Girault) –1979  Par devant notaire : La résidence du bonheur (Jean-Laviron, CM) – Petit déjeuner compris (Michel Berny) – Histoires insolites : La boucle d’oreille (Claude Chabrol) – Fantômas : L’échafaud magique (Claude Chabrol) – 1980  Le Kimono rouge (Olivier Gérard & Yuji Murakami) – Histoires étranges : La mort amoureuse (Peter Kassovitz) – Frénésie tzigane (Georges Paumier) – Au théâtre ce soir : Hold-Up (Pierre Sabbagh) – 1981  Paris-Porto-Vecchio (Anne Revel) – La route fleurie (Jean-Roger Cadet) – Au théâtre ce soir : Il est important d’être aimé (Pierre Sabbagh) – Au théâtre ce soir : Comédie pour un meurtre (Pierre Sabbagh) – Au théâtre ce soir : À cor et à cri (Pierre Sabbagh) – Staline est mort (Yves Ciampi) – La double vie de Théophraste Longuet (Yannick Andréi) – Exil (Egon Günther) – 1982 Au théâtre ce soir : Les pas perdus (Pierre Sabbagh) – 1983  Au théâtre ce soir : La cruche (Pierre Sabbagh) – 1983  Au théâtre ce soir : Je l’aimais trop (Pierre Sabbagh) – Les brigades du tigre : La fille de l’air (Victor Vicas) – 1984  Disparitions : Double fond (Yves Elléna) – Le petit théâtre : Y a rien eu (Gérard Thomas, CM) – Au théâtre ce soir : Nono (Pierre Sabbagh) – Au théâtre ce soir : Le mal de test (Pierre Sabbagh) – 1985  Clémence Aletti (Peter Kassovitz, mini-série) – Bulman : Sins of Omission (Roger Tucker) – 1986  Les enquêtes du commissaire Maigret : Maigret voyage (Jean-Paul Carrère) –  Claire (Lazare Iglésis) – Médecins de nuit : Temps mort (Emmanuel Fonlladosa) – 1986/1987  Demain l’amour (Emmanuel Fonlladosa, série) – 1987  Marc et Sophie : Croque-en-jambe (Jean-Pierre Prévost, CM) –  1988/92  Vivement Lundi (plusieurs réalisateurs) – 1990  Les pique assiettes : Et qu’ça saute (Michèle Lucker, CM) – 1998  Ma voyante préférée (Bernard Dumont, sitcom AB, diffusion câblée) – 1999  Revient le jour (Jean-Louis Lorenzi) – 2002  72 heures : mariage impossible (Oliver Pardot) – 2003 De soie et de cendre (Jacques Otzmeguine ) – 2003  Ariane Ferry : Fâcheuse compagnie (Gérard Cuq) – 2004  Confession d’un menteur (Dider Grousset) – 2005  Le chapeau du p’tit Jésus (Didier Grousset) – 2006  Le clan Pasquier (Jean-Daniel Verhaeghe) – 2007  Le sanglot des anges (Jacques Otzmesguine) – Aïcha (Yamina Benguigui) – 2010  Trois filles en cavale (Didier Albert) – 2011 Injustice (Benoît d’Aubert) –  Je retourne chez ma mère (Williams Crépin) – La smala s’en mêle : Un nouveau départ (Didier Grousset) – Le jour où tout a basculé : La veuve noire (Luc Chalifour) – 2012  La smala s’en mêle : Sauvage concurrence (Didier Grousset) – Tout doit disparaître (Christian Faure) – Scènes de ménage – 2013  La smala s’en mêle : Je vous salue maman (Didier Grousset) – 2014  La smala s’en mêle : Drôle d’héritage (Olivier Barma) – La smala s’en mêle : Vos papiers s’il vous plaît (Thierry Petit) – 2016  La smala s’en mêle : Tout va bien se passer (Pascal Lahmani) – 2017  Mama a tort (François Velle, mini-série).