Skip to main content

KETTY KERVIEL PAR YVAN FOUCART

Bonne année 2010, et souhaitons nous dans l’élan une décade forcément prodigieuse. Yvan foucart nous annonce le décès de la comédienne Ketty Kerviel.

DECES DE KETTY KERVIEL annoncé par Yvan Foucart

Ketty KERVIEL, veuve du réalisateur Jacques DANIEL-NORMAN s’est éteinte en novembre dernier à l’Hôpital de Levallois-Perret (Hauts-de-Seine). Son actif cinématographique se limite à huit films dont six sous la direction de son mari qui la fit débuter dans « Les trois cousines », une comédie aujourd’hui bien oubliée. « Son dernier Noël » en 1952 aux côtés de Tino ROSSI et de Claude MAY fut sa dernière prestation, un générique bien endeuillé car, seule, la « petite » MARIE-FRANCE (67 ans le mois prochain) est encore parmi nous… quelque part en province.

Ketty KERVIEL se retira du cinéma et se contenta de suivre la carrière de son mari.

Filmographie : 1939  Yamilé sous les cèdres (Charles d’Espinay) – 1945 La grande meute (Jean de Limur) – 1946  Les trois cousines (Jacques Daniel-Norman) – 1947  Le diamant de cent sous (Jacques Daniel-Norman) –  1948  Si ça peut vous faire plaisir (Jacques Daniel-Norman)    L’ange rouge (Jacques Daniel-Norman) – Dakota 308 (Jacques Daniel Norman) –  1952 Son dernier Noël (Jacques Daniel-Norman).

@   Yvan Foucart (Dictionnaire des comédiens français disparus)

MORT DE CHRISTIAN BARBIER

 

Christian Barbier dans « L’homme de Picardie »

 

Annonce de la mort du comédien d’origine belge Christian Barbier à l’âge de 85 ans, j’y reviendrai dès que possible.

 

Filmographie : 1956  Alerte au Deuxième Bureau (Jean Stelli) – 1960  Il fallait commencer par là (Pierre Fannoy, CM) – 1964  Lucky Jo (Michel Deville) – Week-end à Zuydcoote (Henri Verneuil) – Marie-Soleil (Antoine Bourseiller) – 1965  La vie de château (Jean-Paul Rappeneau) – 1966  Trans-Europ-Express (Alain Robbe-Grillet) – Maigret a Pigalle (Maigret à Pigalle) (Mario Landi) – L’homme qui osa (Jean Delire, CM) – 1966  La loi du survivant (José Giovanni, sous réserves) – 1967  Le Franciscain de Bourges (Claude Autant-Lara) – L’homme qui valait des milliards (Michel Boisrond) – Lamiel (Jean Aurel) – 1968  La désirade (Alain Cuniot) – 1969  L’armée des ombres (Jean-Pierre Melville) – L’hiver (Marcel Hanoun) – La horse (Pierre Granier-Deferre) – Paix sur les champs (Jacques Boigelot) – 1970  César Grandblaise / Les jambes en l’air (Jean Dewever) – 1972  La chambre rouge (Jean-Pierre Berckmans) – Le gang des otages (Édouard Molinaro) – 1973  Les granges brûlées (Jean Chapot) – Les tueurs fous (Boris Szulzinger) – 1975  Jésus né en Provence (Marc Mopty, CM) – 1976  Jambon d’Ardenne (Benoît Lamy) – 1977  Un jour comme un autre (Marc Mopty, CM) – L’homme pressé (Édouard Molinaro) – 1980  Trois hommes à abattre (Jacques Deray) – 1982  Hiver 60 (Thierry Michel) – 1984  Brigade des mœurs (Max Pécas) – Le voyage d’hiver (Marian Handwerker) – 1987  La maison assassinée (Georges Lautner) – 1990  L’année de l’éveil (Gérard Corbiau) – 1991  Bill’s party (Simon Cresswell, CM) – Mayrig (Henri Verneuil, + version TV) – 1995  Éternelles (Erick Zonca, CM) – 2001  Une belle journée (Frédérique Dolphyn, CM) – 2002  Les sabots de Vénus (Jean-Pierre Coindet, dit Jimmy-Paul Coti).

 

Télévision : (notamment) : 1964  Les Indes noires (Marcel Bluwal) – 1965  Le théâtre de la jeunesse : Tarrass Boulba (Alain Boudet) – 1966  Corsaires et flibustiers (Claude Barma) – Le condamné meurt à cinq heures – Les Troyennes – Mission accomplie – 1968  Les enquêtes du commissaire Maigret : L’inspecteur cadavre (Michel Drach) – L’homme du Picardie (Jacques Ertaud) – 1972  Le grillon du foyer (Jean-Paul Carrère) – Les rois maudits : Le lis et le lion (Claude Barma) – 1973  Un homme et une ville (Joseph Drimal) – La chamaille (Jacques Pierre) – Coup de sang (Jean-Paul Carrère) – La ligne de démarcation : Raymond (Jacques Ertaud) – 1974  Messieurs les jurés : L’affaire Lusanger (André Michel) – Le bon samaritain (René Gainville) – Les cinq dernières minutes : Rouges sont les vendanges (Claude Loursais) – 1975  Les cinq dernières minutes : Le coup de pouce (Claude Loursais) – Les malfaisants (Jean Kerchbron) – 1977  Les lettres volées (Pierre Goutas) – 1978  Preuves à l’appui : Les loups du bois (Jean Laviron) – 1979  Bauduin des mines (Michel Jakar) – Le jeune homme vert (Roger Pigaut) – L’oeil du sorcier (Alain Dhénaut) – Mon ami Gaylor (Pierre Goutas) – 1980  La fortune des Rougon (Yves-André Hubert) – 1981  Sept hommes en enfer (Youri) – Sans famille (Jacques Ertaud) – 1982  Les amours des années grises : Mon village à l’heure allemande (Marlène Bertin) – 1984  Julien Fontanes : Un coup de bluff (Daniel Moosmann) – 1986  Espionne et tais-toi (Claude Boissol, saison 1) – 1987  Marie Pervenche : Une tigresse dans le moteur (Claude Boissol) – L’heure Simenon : Le fils Cardinaud (Gérard Mordillat) – 1988  Espionne et tais-toi (Claude Boissol, saison 2) – La vie en panne (Agnès Delarive) – 1991  Les hordes (Jean-Claude Missiaen) – 1993  Martineau… et le portrait de femme (Daniel Moosmann) – 1994  Tout feu, tout femme (Marion Sarraut & Pierre Sisser) – 1995  Théo la tendresse : La nouvelle de la semaine (Yves Amoureux) – 1997  Le surdoué (Alain Bonnot) – La serre aux truffes (Jacques Audoir) – 1998  La grande Béké (Alain Maline) – 1999  Le porteur de destins (Denis Malleval) – Retour à Fonteyne (Philomène Esposito) – 2003  Retour à Locmaria (Williams Crépin).

 

 

Christian Barbier dans « Cinématon N° 1006 », photo source le site officiel de Gérard Courant

 

Nota : Seul IMDB le crédite dans « La loi du survivant » (José Giovanni, 1966), toute précision serait bienvenue. Il convient de ne pas le confondre avec son homonyme Christian Barbier, célèbre animateur d’Europe 1 et acteur occasionnel. Il pose de multiples problèmes aux filmographes, mais saluons le travail de Jacques Noël qui le premier fit sa filmographie dans l’excellente revue « Stars N°11 ». Filmographie : 1965  Masculin Féminin (Jean-Luc Godard) – 1967  Les Poneyttes (Joël Le Moigné) – 1968  Target : Harry (Istanbul mission impossible) (Roger Corman) – 1970  Point de chute (Sergio Gobbi) – 1971  Les gales d’Etretat (Sergio Gobbi) – 1972  Les voraces (Sergio Gobbi) – La raison du plus fou (François Reichenbach) – 1973  L’affaire Crazy Capo (Patrick Jamain) – 1974  Sérieux comme le plaisir (Robert Benayoun) – Seul le vent connaît la réponse (Alfred Vohrer) – 1975  Blondy (Sergio Gobbi) – 1983  La France interdite (Jean-Pierre Imbrohoris, Jean-Pierre Garnier & Gilles Delannoy, documentaire, voix du récitant) – 1985  Suivez mon regard (Jean Curtelin) – 1988  Drôle d’endroit pour une rencontre (François Dupeyron, voix seulement) – Cinématon N°1006 (Gérard Courant, CM) – 1997  Le pari (Bernard Campan & Didier Bourdon). J’avais fait « le ménage » dans IMDB, créant également un troisième Christian Barbier acteur-cascadeur chez Luc Besson dans son « Jeanne D’Arc », mais quelques erreurs subsistent, en attendant de les corriger…

Fragments d’un dictionnaire amoureux : Marie Pillet

Marie Pillet, photo source Unifrance  

Annonce de la mort de Marie Pillet dans l’hommage aux personnalités disparues lors la soirée des Césars de vendredi dernier. Elle était la mère de Julie Delpy, et elle reste indissociable de son mari Albert Delpy truculent comédien, on les retrouvait souvent ensemble depuis « L’an 01 » de Jacques Doillon. On peut se lamenter que sa mort soit passée inaperçue. Elle suit des cours de comédie à l’École Nationale de Strasbourg, et joue au théâtre dans « La comédie de l’Est » et « La comédie de Saint-Étienne ». Celle qui fut l’une des signataires du célèbre manifeste des 343, devait légitiment débuter dans le libertaire « L’an 01 », où elle est une ancienne ouvrière d’une usine de conserverie discutant avec un épicier sur la disparition programmée des boîtes de conserve. Patrice Leconte l’engage souvent depuis l’épouse hystérique de Pierre Forget dans « Marche à l’ombre » », la costumière d’une patience d’ange devant le trio infernal Marielle-Noiret-Rochefort dans le sous-estimé « Les grands ducs » ou la mère-poule de Dany Boon, mariée à Jacques Mathou, dans « Mon meilleur ami ». Avec Albert Delpy, elle forme un couple anticonformiste et jubilatoire dans le film de sa fille « Two days in Paris ». Il faut la voir anarchiste, dans un personnage haut en couleurs, qui se révèle avoir été la maîtresse de Jim Morrison ! Nos pensées vont à sa famille, et personnellement à M. Albert Delpy, homme très sympathique, rencontré à Bordeaux en 2002, lors d’une avant-première du film de Rémi Waterhouse « Mille Millièmes ». Lors de la même cérémonie, on apprend aussi la disparition des comédiens Daniel Langlet – excellent notamment chez Bertrand Tavernier -, Henri Djianik – un des meilleurs artisans du doublage – et celle de Vania Vilers – trop souvent sous-utilisé -.

Marie Pillet & Albert Delpy, photo source The New York Times 

 Filmographie : 1972  L’an O1 (Jacques Doillon) – 1975  L’arbre de Guernica (Fernando Arrabal) – Calmos (Bertrand Blier) – 1976  Guerres civiles en France [sktech : « La semaine sanglante »] (François Barat) – La première fois (Claude Berri) – 1977  La menace (Alain Corneau) – L’animal (Claude Zidi) – Les petits câlins (Jean-Marie Poiré) – 1978  L’amant de poche (Bernard Queysanne) – Le gendarme et les extra-terrestres (Jean Girault) – 1979  La dérobade (Daniel Duval) – Le mors aux dents (Laurent Heynemann) – 1980  Aimée (Joël Farges) – 1981  Le maître d’école (Claude Berri) – 1982  Les bancals (Hervé Lièvre) – Niveau moins trois (Geoffroy Larcher, CM) – La bête noire (Patrick Chaput) – 1983  Le bon plaisir (Francis Girod) – 1984  Paris vu par… 20 ans après [sketch : Paris Clichy] (Bernard Dubois) – Marche à l’ombre (Michel Blanc) –  Cinématon N° 360 (Gérard Courant, CM) – 1995  Golden Eighties (Chantal Akerman) – 1986  Le jupon rouge (Geneviève Lefevre) – 1987  Dandin (Roger Planchon) – Les keufs (Josiane Balasko) – Il y a maldonne (John Berry) – La queue de la comète (Hervé Lièvre) – Tandem (Patrice Leconte) – 1988  Une journée (Hervé Lièvre, CM) – Après la guerre (Jean-Loup Hubert) – 1989  La clé n’est pas dans le pot de géranium (Manuela Gourary) – Couple N°51 (Gérard Courant, CM) – 1991  Une époque formidable (Gérard Jugnot) – 1993  Grosse fatigue (Michel Blanc) – 1995  En garde Monsieur ! (Didier Fontan, CM) – Ridicule (Patrice Leconte) – Les grands ducs (Patrice Leconte) – 1996  Lucie Aubrac (Claude Berri) – 1998  Lautrec (Roger Planchon) – 1999  La parenthèse enchantée (Michel Spinosa) – Du côté des filles (Françoise Decaux) – 2000  Baignade obligatoire (Olivier Pouteau, CM) – 2001  Le nouveau Jean-Claude (Didier Tronchet) – 2003  Before sunset (Richard Linklater) – 2004  Edy (Stéphan Guérin-Tillié) – Lili et le baobab (Chantal Richard) – 2005  Enfermés dehors (Albert Dupontel) – 2006  Mon meilleur ami (Patrice Leconte) – Two days in Paris (Julie Delpy).

Remerciements à Yvan Foucart. 

 

« Dans l’an 01 »

Télévision : (notamment) : 1973  La ligne de démarcation : Ernest (Jacques Ertaud) – 1979  Les 400 coups de Virginie [épisode #5] (Bernard Queysanne) – 1981  Médecins de nuit : Un plat cuisiné (Peter Kassovitz) – Les cinq dernières minutes : L’écluse du temple (Claude Loursais) – Livingstone (Jean Chapot) – 1984  Série noire : L’ennemi public N°1 (Édouard Niermans) – 1986  L’ami Maupassant ; Hautot père et fils (Jacques Tréfouel) – 1987  Mirage dangereux (Charlotte Dubreuil) – 1991  Marie la louve ((Daniel Wronecki) – 1992  Terre brûlée (Chantal Picault) – 1993 Le château des oliviers (Nicolas Gessner) – Maigret : Maigret et l’homme du banc (Étienne Périer) – 1995  La belle de Fontenay (Paule Zjaderman) – 1997  Rachel et ses amours (Jacob Berger) – Le garçon d’orage (Jérôme Foulon) – 1999  Brigade spéciale : La 7ème victime (Charlotte Branstrom) – 2000  La pierre à marier (Chantal Picault) – La femme de mon mari (Charlotte Brandstrom) – Deux femmes à Paris (Caroline Huppert) – Louis Page : Le choix de Thomas (Jean-Louis Lorenzi) – 2002  Lune rousse (Laurent Dussaux) – 2003  Haute coiffure (Marc Rivière) – Penn sardines (Marc Rivière) – 2004  Le paradis des enfants perdus (Francis Girod)) – Vive mon entreprise (Daniel Losset) – Le mystère Alexia (Marc Rivière) – 2005  Carla Rubens : Parfum de crime (Bernard Uzan) – L’oncle de Russie (Francis Girod) – Villa Belle France (Karim Akadiri Soumaila) – 2006  Chez Maupassant : Hautot père et fils (Marc Rivière).  

Mise à jour du 25/06/2009 

ARRÊT DE CINÉROTICA

Cinérotica s’arrête avec son quatrième numéro paru en kiosque. Les abonnés ont reçu cette nouvelle accompagnée d’un texte de à lire sur Zine. C’est l’occasion d’interroger son instigateur Christophe Bier, sur la fin – provisoire – d’une formidable aventure. Un grand merci à Christophe pour ses propos passionnants et à Laëtitia Mélierres pour ses photographies.

Christian Chauvaud & Christophe Bier, tournage pour YouTube – © Laëtitia Mélierres

 

 

 

 

 

  

Genèse de Cinérotica : 

  

– Peux-tu évoquer l’élaboration de « Censure –moi, histoire du classement X en France« , aux éditions de l’Esprit frappeur, un livre de référence paru en 2000 ?

 

A l’époque, Baise-moi venait de sortir en salles, interdit aux moins de 16 ans, avec ensuite toutes les difficultés dont les médias se sont fait l’écho. Une association conservatrice, Promouvoir, traquant les bédés érotiques dans les Fnac, homophobe et pour la « préservation des valeurs de l’Occident chrétien », tout cela mérite un [sic !], voit rouge et  conteste l’exploitation du film en vertu de l’article Jolibois, le 227-24 du code Pénal, stipulant que « le fait soit de fabriquer, de transporter, de diffuser par quelque moyen que ce soit un message à caractère violent ou pornographique ou de nature à porter gravement atteinte à la dignité humaine, soit de faire commerce d’un tel message, est puni de trois ans d’emprisonnement et de 75000 euros d’amende lorsque ce message est susceptible d’être vu ou perçu par un mineur. » Bref, pour ces tenants de l’ordre moral, Baise-moi tombe bien sous le coup de cet article puisqu’il comporte des scènes sexuelles explicites mais est autorisé à des mineurs de 16 et 17 ans. Il faut savoir que depuis que Jack Lang avait fait ramener à 12 et 16 ans les interdictions aux mineurs de 13 et 18, la seule manière d’interdire aux 18 ans le film de Despentes et Coralie était de le classer X ou de l’interdire totalement. Le classement X qui est ipso facto une interdiction aux moins de 18 ans existait et existe toujours bien qu’au cinéma il n’y ait plus un seul porno. J’ai donc voulu raconter ce problème et surtout rectifier un certain nombre d’âneries publiées à l’époque et qui montraient au mieux l’ignorance au pire le mépris, ou les deux, dont bénéficiait le cinéma porno. Il a été dit que Baise-moi était le premier film censuré depuis « La Religieuse » de Rivette sans que personne ne s’offusque de ce mensonge ! Et La Comtesse est une pute ? Et Langue de velours ? Et Prostitution clandestine ? Et Les Petites Filles et un millier d’autres films pornos qui furent classés X de 1976 à 1992, entraînant la ghettoïsation d’un genre, son appauvrissement et sa disparition lente, qu’est-ce que c’est sinon une censure économique et politique ? C’est donc pour rappeler au souvenir de tout ce patrimoine du cinéma français, honorable selon moi, victime d’une censure implacable, que j’ai écrit ce livre qui a toutes les apparences d’un Que sais-je ? Informatif, historique mais qui est aussi très polémique. C’est quasiment un pamphlet qui reprend des idées reçues sur la censure, dénonce des positions hypocrites. On entend souvent : je suis contre la censure, mais… Ce qui sous-entend qu’il y aurait une littérature ou un cinéma noble et un autre qui serait… ignoble et pouvant être censuré. Oui au Fleurs du mal, non à C’est bon la bite ! Oui à La Religieuse non à Inonde mon ventre qui serait censé ne pas être du cinéma donc indigne d’être défendu. Le silence assourdissant des intellectuels et des critiques de cinéma pendant les presque vingt ans d’action de la loi X les ont rendus complices – et beaucoup s’en félicitent peut-être – de la mort d’un genre cinématographique. L’Esprit Frappeur, qui appartient au groupe de la NSP, l’éditeur de Cinérotica, était l’éditeur engagé idéal pour éditer ce petit livre. Et c’est comme cela que j’ai rencontré Michel Sitbon, l’éditeur, lequel s’est plus tard courageusement lancé dans l’aventure de Cinérotica.

  

© Laëtitia Mélierres

 

 

  

– Comment s’est faite la promotion de la revue, tu as fait preuve d’inventivité notamment avec des clips sur You tube ?

 

Nous avons engagé une attachée de presse que je connaissais bien, Karine Durance. Elle avait longtemps travaillé pour la chaîne câblée Ciné Cinéma, elle avait aussi fait la promotion du long métrage et du coffret DVD de HPG. Elle avait toute sa place pour faire connaître au mieux Cinérotica. Et sur ce plan-là, on ne peut qu’être satisfaits car nous avons rencontré un très bel accueil critique. Libération, Nouvel Obs, Paris Match, Brazil, Siné Hebdo, Technikart, Les Inrocks dont nous avons fait, modestement, la couverture avec Obama ! Des sites comme Bakchich, le blog d’Aurélien Ferenczi dans Télérama, d’autres. Nous avons bénéficié de quelques soutiens spontanés sur les forums spécialisés comme La Cochonne, DevilDead, la liste est longue… Les clips sur You Tube, c’était un clin d’œil que nous nous sommes offert. Je m’en suis occupé personnellement avec des amis qui m’ont tous aidés bénévolement. Disons que c’est un cadeau que j’ai offert à mon éditeur, ça n’entre pas dans son budget promotionnel. Il a juste réglé la facture du costume de cardinal que je porte. C’est Jean-Claude Guillosson qui tenait la caméra, faisait le cadre et a fait le montage. Il a été extraordinaire de gentillesse et de compétence. Un autre copain, Dominique Forma, tenait la perche alors qu’il avait dirigé Jeff Bridges à Hollywood dans un excellent polar, Scenes of the Crime ! J’ai écrit les spots, choisi les acteurs et on a tourné tout cela en une journée dans les bureaux d’Yves Riquet, un personnage étonnant qui a sauvé un des derniers métiers à tisser français fabriquant de véritables bas couture. C’est un fétichiste du bas couture, vous comprenez… Et un amoureux du strip-tease ! Je ne peux que m’entendre avec des gens comme lui ! Et j’ai demandé à des amis acteurs de venir comme Christian Chauvaud qui est un habitué de chez Mocky, Raphaël Scheer, un auteur strasbourgeois dont j’ai joué déjà deux pièces et qui est un excellent acteur – l’homme ivre, c’est lui -, Manon Desgryeux, Murielle Rivemale. Xavier et Marie ne sont pas comédiens mais l’une, en chienne de garde, l’autre en candidat du quizz, ont aussi été parfaits. J’ai même eu le luxe d’avoir une photographe de plateau, Laëtitia Mélierres qui m’avait déjà beaucoup aidé sur un précédent documentaire. Franchement, j’ignore quel fut l’impact de ces spots, mais on s’est bien tous amusés à les tourner. Et j’ai offert à chacun une magnifique paire de bas couture de la production Riquet. C’est le minimum que je pouvais faire pour les remercier tous.

 

– Combien de temps as-tu mis avec tes collaborateurs pour arriver à définir ton dictionnaire des longs-métrages érotiques et pornographiques ?

 

Nous y travaillons depuis presque dix ans. Francis Moury est mon plus ancien collaborateur. Les autres sont arrivés au fil des ans. J’ai défini le contenu du dictionnaire et sa forme. Le travail n’est pas fini ; il doit rester deux cents films à chroniquer. Avec Cinérotica, nous faisions quelques réunions pour discuter principalement sur les titres tangents. Faut-il Hiroshima mon amour ? Faut-il Irréversible ? Et à ces réunions, je venais toujours avec les copies vidéos des films érotiques ou pornos qui restaient à faire et on se les répartissait ensemble. 

 

 

Tournage pour YouTube – © Laëtitia Mélierres

  

– Comment as-tu choisi tes collaborateurs, tous des érudits ?

 

Certains sont déjà bien connus des cinéphiles. Par exemple Jacques Zimmer qui fut rédacteur en chef de La Revue du Cinéma qui publiait la Saison tous les ans et grâce à laquelle les films pornos avaient droit au même traitement critique que les autres films. D’ailleurs, l’un des meilleurs défenseurs du porno dans la Saison, Alain Minard, a rejoint le dictionnaire il y a un an environ. Patrick Meunier en est un autre de la Saison mais il signait sous un autre nom ; il y a Jean-François Rauger, programmateur de la Cinémathèque française ; Gilles Esposito, qui vient notamment de Mad Movies ; François Cognard, un ancien de Starfix devenu depuis producteur de cinéma ; Frédéric Thibaut travaille à la Cinémathèque de Toulouse où il anime Extrême Cinéma et écrit pour Brazil (le professeur Thibaut, c’est lui) ; Italo Manzi est un critique argentin vivant à Paris et féru de cinéma français des années 20-30 ; Richaud d’Ombasle, c’est Monsieur troisième couteau du cinéma français, un maniaque des filmographies exhaustives, auteur de L’@ide-Mémoire ; Emmanuel Levaufre vient de La Lettre du cinéma ; Herbert P. Mathese, c’est l’auteur d’un incroyable bouquin sur Benazeraf ; et il y a des jeunes auteurs très prometteurs comme Edgard Baltzer, 25 ans seulement et l’érudition d’un vieux cinéphile qui a tout vu ! J’ai aussi eu la chance de rencontrer cet été Hervé-Joseph Lebrun, un réalisateur qui s’intéresse aussi beaucoup au cinéma porno gay sur lequel peu de choses passionnantes et détaillées ont été écrites jusqu’à présent. Dominique Forma et Francis Moury, déjà cités, Pierre-Arnaud Jonard, Maxime Delux dont l’écriture précise et iconoclaste me ravit, Didier Dhuique, Frédérick Durand qui est un écrivain canadien… Tous ont été choisis pour la rédaction du dictionnaire parce qu’ils savaient écrire sur l’érotisme et la pornographie sans se moquer du sujet, sans condescendance, sans cette prétention si répandue à vouloir démontrer combien le rédacteur est supérieur au film qu’il commente, qu’il n’est pas dupe. Le second degré qui tient office généralement d’avis est proscrit. Et pour le magazine Cinérotica, je suis heureux d’avoir rencontré Frédéric Tachou, encore un dont le travail remet en cause les idées reçues sur le porno clandestin longtemps paresseusement colportées sans un véritable travail de recherche qu’il est le seul à accomplir en ce moment, et comme Lebrun, c’est aussi un réalisateur qui porte donc un regard de cinéaste sur son sujet, ce qui est toujours très enrichissant pour nous lecteurs. Et dans le n°4, je suis fier d’avoir enfin la plume féminine que je désespérais de trouver : Britt Nini, une pionnière dans le domaine puisqu’elle faisait partie de l’équipe fondatrice du mythique Sex Stars System. 

  

– Quelle était la méthode de travail, on est stupéfait devant la masse d’informations des pseudonymes aux stock-shots ?

 

Chacun a apporté son regard personnel et ses connaissances. Quand on le pouvait, on est entré en contact avec les protagonistes. Un exemple parmi d‘autres, Edgard Baltzer a correspondu avec Catherine Ribeiro qui s’est exprimé librement sur sa participation au film le plus méconnu de sa carrière, Ils sont nus de Claude Pierson. Pour ma part, j’ai fait tout le travail de dépouillement des archives du CNC, la consultation des dossiers de censure, parfois riches d’information, même s’il faut être très prudent avec ses infos administratives. Mais le plus intéressant sont les commentaires mêmes de la commission de censure que j’ai reproduits chaque fois qu’ils étaient circonstanciés. Nous sommes à l’affût de la moindre info, des archives de production consultables. Encore récemment, j’ai hérité de quatre classeurs d’archives des productions Hustaix qui avaient échappés au déménagement de ses bureaux vers 1988, treize ans après la mort du bonhomme. J’y ai découvert les contrats de techniciens et d’acteurs qui m’ont permi d’établir des fiches techniques et artistiques encore plus complètes que les génériques. L’essentiel reste la vision des films : une fois le stock des titres édités en VHS françaises épuisés, nous avons fait jouer le réseau des collectionneurs européens, pour profiter de copies allemandes, italiennes ou anglaises. L’un de mes contacts achète aussi des copies 35 de films rares dont le dictionnaire profite ensuite : c’est ainsi que j’ai pu visionner et commenter sur pièce la version hardifiée sous le titre de Clodo et les vicieuses du dernier film de Bourvil, Clodo dont on ne connaissait en vidéo que la version originelle ! Mais il reste toujours des films mystérieux, qui résistent aux recherches, c’est une quête sans fin !

  

– Quels critères sur le choix des films disponibles en VOD sur le site internet ? 

 

On s’efforce de choisir des strip-teases et des pornos clandestins représentatifs de leur époque ou au contraire très particuliers, proposant une certaine originalité. 

 

 

Christophe Bier – à droite – en Monsieur Cinéma – tournage pour UTube – © Laëtitia Mélierres

  

  

L’arrêt de la revue : 

  

– Peux-tu nous évoquer la raison de l’arrêt de ta revue, 40 000 exemplaires étaient pourtant distribués ?

 

D’abord, il ne faut pas caricaturer et tout rejeter sur une raison : la revue s’arrête parce qu’il n’y a pas assez de lecteurs. Nous n’avons pas encore les vrais chiffres du 3, du 4 non plus évidemment. Mais il y avait environ 3400 lecteurs qui achetaient la revue en kiosque et presque 300 abonnés. Le contraire aurait été préférable et viable. J’ai rencontré des lecteurs désolés de cet arrêt et qui m’expliquaient qu’ils allaient s’abonner. C’est trop tard ! Aujourd’hui, la presse est un secteur en danger. Personne ne l’ignore, la crise de la presse est largement commentée dans les médias. Quand une nouvelle revue sort en kiosque, qui plus est lorsqu’elle est pointue et originale comme Cinerotica, il faut – si l’on est vraiment intéressé – immédiatement s’abonner. C’est l’évidence ! C’est un risque à prendre même. Après, il ne faut surtout pas se plaindre que la revue s’arrête.  

  

– Y avait-t-il des problèmes de distribution, des freins des services de presse, et des difficultés pour trouver un éditeur ?

 

Problème de distribution ? On peut surtout parler d’un problème de diffusion. Cinerotica était distribué par les MLP. J’ai l’impression qu’ils n’ont rien fait pour mettre en valeur et promouvoir la revue. Ça ne les intéresse guère. Après il y a les dépôts partout en France ; parfois c’est une mafia. A Grasse par exemple, un kiosquier a plusieurs fois réclamé au diffuseur des Cinérotica et ne les a jamais eus… Pourquoi ? Le distributeur se fout de faire correctement son boulot, à moins de servir la soupe aux grands éditeurs. Faut-il donner des pots de vin pour avoir son magazine bien mis en évidence ? Je me pose la question ? Enfin, il y a les kiosquiers… Vaste problème ! Je ne veux pas en fait le bouc émissaire idéal, ce serait facile ! Ils ont leur problème, sont submergés par le papier, visiblement aussi par les problèmes financiers… Il n’empêche que beaucoup d’entre eux ne font pas correctement leur boulot. Je l’affirme car j’ai eu des témoignages sur certains comportements inqualifiables. D’abord, il y a ceux qui cherchent à décourager le client, lui affirmant qu’ils ne connaissent pas la revue, ne voient pas ce que c’est ; si le client insiste très lourdement, le kiosquier finit par lui sortir Cinérotica ! Ça s’est vu ! Encore plus fort, une autre fois dans une maison de la presse, le type est parti en réserve chercher le numéro : il ne l’avait absolument pas exposé ! Comment voulez-vous que des petits éditeurs s’en sortent avec des habitudes pareilles ! On n’a pas les moyens d’envahir les points de vente d’huissiers pour faire des constats de refus d’exposition ou de vente, c’est impossible ! Je crois aussi que Cinerotica a décontenancé des kiosquiers : la revue était trop particulière. Une revue de cul intello, ça dépassait leur entendement. Nous voulions être dans le rayon cinéma, à côté de Mad Movies par exemple, mais le kiosquier gère son kiosque comme il l’entend. Beaucoup l’ont mis dans le charme. Remarquez, pourquoi pas, c’est préférable que de rester en carton. J’ai aussi constaté que certains commencent à faire le ménage deux semaines avant la fin de l’exploitation, pour « faire de la place ». Considérant la revue « invendable », ils la mettent en carton en invendu avant même la fin du mois ! Je vous fais part de mes indignations, mais hélas il semble que tout cela soit très banal dans le monde de la presse. Voilà de quoi décourager les éditeurs…

  

– As-tu eu des difficultés avec la censure, ou une certaine morale bien pensante, à l’instar de la suppression de la page Facebook de Cinérotica ?

 

Pour continuer sur le kiosquier, ajoutons effectivement des menaces. Récemment, rue Léon dans le XVIIIème à Paris, l’un d’eux est arrivé le matin et a découvert sur son kiosque, par-dessus les publicités pour Union et un autre magazine érotique des affichettes sous forme de faire part (avec des bordures noires) rappelant les termes de l’article 227-24 du Code Pénal et signé « Papa et Maman en colère ». C’est de l’intimidation qui peut influencer le comportement des kiosquiers les plus trouillards. On ne peut pas leur en vouloir si ce genre de choses se propageait. On salope leur kiosque et en plus on les menace de prison et d’une amende salée s’ils font commerce d’un message porno pouvant être vu par un mineur ! C’est le fait d’associations conservatrices, comme celle qui avait poursuivi Baise-moi en 2000. Plutôt que de lutter contre la pornographie dont les effets néfastes restent toujours à démontrer, il faudrait s’inquiéter de la montée de ces intégristes qui, la nuit, recouvrent les murs de la ville de leur menace.

 

 

tournage pour YouTube – © Laëtitia Mélierres

Côté Service de presse, nous n’avons pas trop eu à nous plaindre. Le succès critique a été très grand. Toutefois, c’est vrai, quelques journalistes qui avaient adoré Cinérotica n’ont pas pu défendre notre revue au sein de leur rédaction. Un rédacteur en chef adjoint d’une très populaire revue de cinéma s’est vu opposer un refus catégorique de sa rédactrice en chef au motif de la pornographie ! Mais oui, Cinerotica parle de pornographie, quel est donc le problème, c’est interdit ? C’est indigne ? Il faut le croire… Cela ne gêne pas certaines revues d’exploiter l’érotisme, de surfer même sur l’idée de porno, en l’occurrence de porno chic, mais en aucun cas il faut saluer une entreprise plus frontale – en un mot plus honnête – comme Cinérotica ! Un autre hebdomadaire important a aussi refusé d’en parler, alors que l’article du critique était rédigé. C’est encore une rédactrice qui a bloqué. Des femmes qui ont des postes importants ne comprennent rien à la pornographie, la considèrent comme dégradante et font un authentique acte de censure morale. Des hommes tombent aussi dans ce travers par sympathie « féministe ». La suppression de la page Facebook en revanche n’est peut-être pas un cas de censure, mais répond aux limites de leur charte. Toujours est-il qu’il m’a fallu plusieurs mails pour obtenir une réponse complète de Facebook. Le site considérait notre profil comme « professionnel » et nécessitait donc un autre traitement. 

  

– Que deviennent les soirées Carré blanc, présentées sur CinéCinémaClub, en partenariat avec ta revue, et qui a participé aux choix de ces films (« Les onze mille verges », « Calmos », « Collection privées ») ?

 

Les choix étaient du ressort du programmateur Bruno Deloye, de CinéCinémaClub. La chaîne continuera dans l’érotisme mais notre partenariat cesse évidemment. 

  

– J’imagine ta déception. L’arrêt de ton dictionnaire va beaucoup frustrer les cinéphiles, peut-il ressortir sous une autre forme ou un autre support ?

 

Non, il ne faut pas être déçu. C’est une expérience qui a au moins permis de faire découvrir notre travail et l’ampleur de notre ambition. J’ai donc décidé d’achever le dictionnaire cette année. Le but est d’en faire un livre, un pavé de 800 pages illustrées, cousu et relié. Un ouvrage de luxe. Je me suis donné jusqu’en mars pour discuter avec des éditeurs. Passée cette date, si aucune proposition sérieuse n’est avancée, j’éditerai seul avec l’aide d’un ami partenaire cet ouvrage. Nous mettrons neuf mois à le finir, le temps d’une grossesse au cours de laquelle une souscription sera proposée à un prix très attractif. J’attends des devis d’imprimeurs, donc je ne peux pas encore donner de prix. Il faut patienter. Donc, tous ceux qui brûlaient d’envie de savoir ce qu’était Zob, zob, zob, le dernier titre du dictionnaire se rassurent : édité ou autoédité, le Dictionnaire sortira. Je les invite à se tenir au courant, surtout dans le cas d’une auto-édition avec souscription. Déjà, ils peuvent nous envoyer leurs adresses postales et mails à : cinerotica@free.fr. Je leur dis à très bientôt, courant mars pour des nouvelles. 

 

  tournage pour YouTube – © Laëtitia Mélierres

 

  

– Y a-t-il une action pour sauvegarder les copies de ces films, ou risquent-ils de disparaître un jour ?

 

Ce genre méprisé mériterait en effet un plan de sauvegarde. Déjà, plusieurs cinémathèques ont pris conscience de ce patrimoine et sauvegardent les films pornos, mais beaucoup de titres ont certainement disparu. Le genre a trop été dans les mains de marchands de soupe qui n’avaient cure du patrimoine et du respect de l’œuvre. Les premiers à mépriser la pornographie furent souvent, hélas, ceux qui la finançaient, parfois même qui la réalisaient. Les copies 35 exploitées jusqu’à la corde furent revendues, détruites pour économiser des frais de stockage, remontées pour faire de nouveaux films-gigogne. Lorsque la vidéo fit son apparition, c’est le master vidéo qui est devenu la référence, sans plus se soucier des copies. Quant aux négatifs, certains dorment dans les labos dans une indifférence générale. Je voudrai faire un rêve : un plan de financement gouvernemental pour un état des lieux du patrimoine pornographique français, suivi de mesures financières pour des restaurations massives. Mais vous imaginez cela possible ? Au moins, après le Dictionnaire de 800 pages, plus personne ne pourra dire que le cinéma porno français est négligeable. Il apportera la preuve de sa richesse, de ses différences et coupera court à tous les discours généralistes des pornophobes. 

  

– Les films pornos restent-ils « Mauvais genres » malgré leurs diffusions TV et vidéo ?

 

Oui. Car la loi X est maintenue. Cela signifie que si un jour John B. Root a envie de tourner en HD un film porno pour le cinéma, il ne bénéficiera jamais de la nouvelle interdiction aux moins de 18 ans (celle de la ressortie de baise-moi) mais sera automatiquement classé X. Donc, le cinéma porno continue d’être censuré, interdit dans les salles puisqu’il n’y a plus de salles (à part le Beverley à Paris). Concernant les diffusions TV, ce qui est approuvé, du moins sur des chaînes du groupe Canal +, c’est un certain type de pornographie, une pornographie BCBG en quelque sorte, corsetée par des interdits stupides qui infantilisent le genre. B. Root, toujours lui, a contourné la difficulté en réalisant des doubles versions. Très habilement, il a commercialisé en vidéo sa « director’s cut » d’Inkorrekt(e)s et a fourni à Canal + une version expurgée qu’il a ironiquement intitulée Korrekt(e)s. Un autre problème crucial qui révèle le mépris et le refus de considérer la pornographie comme un genre qui a une histoire : sous le prétexte idiot de lutter contre le sida, tous les films tournés sans préservatifs dans les années 70-80 tendent à disparaître des programmations. On considère à la fois le cinéma porno comme un produit de consommation jetable dont il faut promouvoir uniquement les « produits » les plus récents et aussi comme ayant des devoirs pédagogiques. Tout cela vide le genre de sa force transgressive. Le cinéma porno n’a jamais eu de vocation pédagogique. Si aujourd’hui tous les films doivent utiliser des préservatifs, c’est uniquement pour protéger les comédiens et non pas pour donner un message éducatif. De même les pornophobes reprochent parfois une pornographie violente, mais elle n’a pas forcément la vocation d’être douce, mièvre, de symboliser l’image d’un bonheur béat. On dit encore que cela détourne les jeunes de l’amour parce que l’amour y est ridiculisé au profit du sexe. Mais là encore la pornographie n’a pas à être au service d’une idéologie unique qui serait celle de l’amour, de la fidélité. Et en quoi l’amour serait à privilégié dans l’éducation des jeunes par rapport à la découverte d’une sexualité sans sentiment ? Je m’arrête là car je peux être intarissable sur ce sujet. Je vous conseille simplement un livre remarquable du philosophe Ruwen Ogien : Penser la pornographie au PUF. Il fait le point et démonte de manière remarquable, à la lumière de l’éthique minimale, tous les arguments des pornophobes.  

  

– Après « Eurociné », « Les nains au cinéma », et « Cinérotica » et la réalisation de documentaires, quels sont tes projets ?

 

Eh bien, ce Dictionnaire donc qui me prendra beaucoup de temps. Mais aussi un documentaire sur Daniel Emilfork qui est en bonne voie et dont j’espère commencer bientôt le montage. J’ai déjà fait les interviews de la fille d’Emilfork, Stéphanie Loik, de Pierre Philippe, de Jacques Baratier, Jean-Claude Dreyfus, Jean-Louis Roy qui réalisa un extraordinaire Inconnu de Shandigor avec l’un des plus beaux rôles d’Emilfork, Daniel Mesguich et Claudie Ossard, la productrice de La Cité des enfants perdus.

Fragments d’un dictionnaire amoureux : Armand Meffre

Capture d’écran d’Armand Meffe dans « Quentin Durward »

Annonce de la mort d’Armand Meffre par le site des Gens du cinéma, le 22 janvier dernier à l’âge de 79 ans. Jacques Marquis dans le numéro 1253 de Télérama, du 19/01/1974, faisait de lui un portrait très juste : « J’ai déjà vu cette tête-là quelque part. C’était à la télé ; il y en avait plein le petit écran de ce colosse barbu et de son quintal d’intarissable bonhomie. C’était dans un de ces seconds rôles dont on se souvient longtemps. Parce qu’ »il », avait si bien la tête de l’emploi. Mais, voyez comme on est ingrat, je n’ai pas la mémoire des noms. Renseignement pris, il s’appelle Armand Meffre, il a quarante-cinq ans, le cheveu court et frisé, la barbe épaisse et la silhouette prospère. Compagnon admiratif de « L’illustre Maurin », c’est un familier de la télévision (…). Méconnu malgré tout. Au théâtre, il a joué tous les grands auteurs classiques et contemporains. Il a adapté pour la radio des œuvrés italiennes. Il écrit. Il joue du violon. Et il parle…. Pas très bavard sur sa jeunesse, craignant le mauvais folklore. Mais naturellement loquace dès qu’il évoque ses rôles, les comédiens, le théâtre, et son Midi. Car ce comédien singulier, paysan d’origine et de constitution, prétend que si dans son métier on ne se préoccupe que de soi-même, on en arrive vite à ne plus faire que des grimaces. ». On apprend dans ce même numéro, son parcours atypique: il a débuté à l’âge de 27 ans, alors qu’il était agriculteur dans le Vaucluse. Il se confie ainsi : « On faisait le vin, les cerises et les asperges. Ça me plaisait. Mais j’ai toujours refusé toute fatalité. Je faisais du théâtre amateur, dans mon village, avec l’instituteur. Pendant que les autres troupes d’amateurs jouaient du Max Régnier ou du théâtre de boulevard, nous montions Marivaux, Jules Romains. C’était tout de même autre chose. Et puis je disais des poèmes. Je me souviens être allé à Cavaillon pour un radio-crochet avec des poèmes de Jehan Rictus ! Le gars, pas dupe du travail qu’il faisait m’a dit : « Tu vas te faire étendre mais, par contre, tu devrais faire du théâtre ». Un jour, des gens qui campaient dans mon village m’ont entendu dire des poèmes et m’ont conseillé d’aller voir [Roger]  Planchon à Lyon (…) Il m’a engagé à la première audition et il m’a confié tout de suite des rôles importants : Paolo Paolini, d’Adamov, Georges Dandin (de Molière). J’ai joué Ionesco, Brecht, Beckett ». Le cinéma l’engage parfois, mais c’est surtout à la télévision qu’il connaît une formidable popularité, notamment dans la série « Le théâtre de la jeunesse ». On le retrouve ainsi dans le rôle du truculent marin Pencroft dans « L’île mystérieuse » (1963) aux côtés de Georges Géret et Michel Etcheverry – le DVD est disponible chez Koba Vidéo -. Il est aussi un père qui garde sa dignité malgré la mort de sa fille face à Guy Tréjan  dans « Tribunal de l’impossible : La bête du Gévaudan » (1967), et un ecclésiastique goguenard dans « Quentin Durward » (1971). Mais il restera soucieux de ne pas se laisser enfermer dans des rôles de provençaux, même si son talent lui permettait d’illustrer la Provence de Marcel Pagnol comme celle de Jean Giono dans des adaptations. Il répond ainsi à la question « Votre accent méridional ne vous a pas gêné pour obtenir certains rôles ? » : « Non, dans la vie je m’exprime avec mon accent et j’y tiens. Mais j’ai horreur de la spécialisation. J’aurais très bien pu jouer la carte du Méridional. Or, ce qui est étonnant, c’est que pendant dix ans, n’ayant joué que des auteurs classiques ou contemporains, chaque fois que je me présentais pour un rôle de Méridional, on ne voulait pas de moi. Il a fallut que je joue un Marseillais dans « La clé des cœurs » à la télévision pour qu’on me confie des rôles de Méridionaux ». Il aimait aussi à se diversifier, comme écrivain, auteur de pièces de théâtre, scénariste pour la télévision et peintre : « Je n’ai jamais voulu courir le cacheton. Mais la liberté coûte cher. Je préfère la payer le prix. Et puis ma peinture après tout je la vends ». Il conclue ainsi l’entretien : « L’important c’est de rentrer sur une scène ou sur un plateau avec l’idée qu’au moment où l’on joue, on doit vous regarder. Sinon, ce n’est pas la peine d’entrer. Moi quand j’entre en scène je me dis que je suis le plus fort ». A lire un portrait très complet à son sujet sur le site Le répertoire des auteurs de théâtre. Sur le site des Gens du cinéma, on peut retrouver deux hommages par Yvan Foucart au sujet de Magali de Vendeuil et de Marie Glory décédées également en janvier.

Capture d’écran d’Armand Meffre et Guy Tréjan dans « La bête du Gévaudan »

Filmographie : 1959  Par-dessus le mur (Jean-Paul Le Chanois) – 1961  Le combat dans l’île (Alain Cavalier) – 1964  Monsieur (Jean-Paul Le Chanois) – La vieille dame indigne (René Allio) – 1968  Sous le signe du taureau (Gilles Grangier) – 1969  Heureux qui comme Ulysse… (Henri Colpi) – Trop petit, mon ami (Eddy Matalon) – Soleil O (Med Hondo) – 1972  Le moine (Ado Kyrou) – 1973  Le boucher, la star et l’orpheline (Jérôme Savary) – 1974  Verdict (André Cayatte) – 1976  Le pays bleu (Jean-Charles Tacchella) – 1979  Retour à Marseille (René Allio) – 1982  Le braconnier de Dieu (Jean-Pierre Darras) – Le grain de sable (Pomme Meffre) – 1984  J’ai rencontré le Père Noël (Christian Gion) – 1985  Jean de Florette (Claude Berri) – Manon des sources (Claude Berri) – 1987  Charlie Dingo (Gilles Béhat) – 1995  Le paradis des infidèles (Azize Kabouche, CM) – 1997  Charité Biz’ness (Thierry Barthes & Pierre Jamin). Télévision (notamment) : 1961  Le dernier petit ramoneur (Gérard Pignol, série TV) – Flore et Blancheflore (Jean Prat) – Le théâtre de la jeunesse : Un bon petit diable (Jean-Paul Carrère) – Les mystères de Paris (Marcel Cravenne) – 1962  Le théâtre de la jeunesse : Un pari de milliardaire (Marcel Cravenne) – 1963  Le théâtre de la jeunesse : L’île mystérieuse (Pierre Badel) – Le théâtre de la jeunesse : L’enfance de Thomas Edison (Jean-Christophe Averty) – 1964   Le théâtre de la jeunesse : Un matelot de nulle part (Marcel Cravenne) – 1965  Ubu roi (Jean-Christophe Averty) – Le théâtre de la jeunesse : Marie Curie : Le radium (Pierre Badel) –  Sylvérie ou les fonds hollandais (Michel Ayats) – 1966  Le théâtre de la jeunesse : La clef-des-cœurs (Yves-André Hubert) – Le théâtre de la jeunesse : L’homme qui a perdu son ombre (Marcel Cravenne) – Le théâtre de la jeunesse : La belle Nivernaise (Yves-André Hubert) – L’Arlésienne (Pierre Badel) – 1967  Le tribunal de l’impossible : Le bête de Gévaudan (Yves-André Hubert) – L’affaire Lourdes (Marcel Bluwal) – Le voleur d’enfants (Bernard Hecht) – Une aventure de Sherlock Holmes (Jean-Paul Carrère) – 1968  Les contes du chat perché (Arlen Papazian) – Sarn (Claude Santelli) – Le théâtre de la jeunesse : Ambroise Paré : Les victoires (Jacques Trébouta) – Cinq jours en automne (Pierre Badel) – 1969  Fortune (Henri Colpi) – En votre âme et conscience : L’affaire Fieschi (Claude Dagues) – La librairie du soleil (Edmond Tyborowski) – Mesure pour mesure (Marcel Bluwal) – 1970  Maurin des Maures (Claude Dagues) – Le tribunal de l’impossible : Un mystère contemporain (Alain Boudet) – Le chien qui a vu Dieu (Paul Paviot) – Les lettres de mon moulin (Pierre Badel) – 1971  Les nouvelles aventures de Vidocq : Échec à Vidocq (Marcel Bluwal) – & Les trois crimes de Vidocq (Marcel Bluwal) – Quentin Durward (Gilles Grangier) – Tang (André Michel) – Le voyageur des siècles : Le bonnetier de la rue Tripette (Jean Dréville) – 1972  Dimanche volé (Gérard Chouchan) – Paix à ses cendres (Guy Lessertisseur) – Alberte (Sverre Udnaes) – 1973  L’éducation sentimentale (Marcel Cravenne) – L’hiver d’un gentilhomme (Yannick Andréi) – L’illustre Maurin (Claude Dagues) – 1974  Les faucheurs de marguerites (Marcel Camus) – 1975  Azev : Le tsar de la nuit (Guy Lessertisseur) – 1976  Les lavandes et le réseda (Jean Prat) – Le sanglier de Cassis (Carlo Rim) – 1980  Un jour de presqu’hiver (Christian Marc) – La fin du Marquisat d’Aurel (Guy Lessertisseur) – Colline (Lazare Iglésis) – 1981  Le chèvre d’or (Jean Dasque) – Ursule Mirouët (Marcel Cravenne) – 1982  Vivre ma vie (Georges Ferraro) – Bonbons en gros (François Dupont-Midy) – 1984  Série noire : Cœur de hareng (Paul Vecchiali) – Cinéma 16 : Un village sous influence (Alain Boudet) – 1989  Il professore : Diva (La diva et le professeur) (Steno) – Il professore : Polizza droga (Steno) – 1990  L’ami Giono : La solitude de la pitié (Marcel Bluwal) – L’ami Giono : Joffroy de la Maussan (Marcel Bluwal) – La mort de Danton (Guy Seligmann) – 1993  Young Indiana Jones chronicles (Les aventures du jeune Indiana Jones) : Paris 1908 (René Manzor & Carl Schultz) – 1994  La grande collection : Goupil-mains rouges (Claude Goretta) – 1996  Dans un grand vent de fleurs (Gérard Vergez) – La comète (Claude Santelli) – 1997  Des mouettes dans la tête (Bernard Malaterre) – 1998  La clé des champs (Charles Nemes) – Divers : 1997  Marciel monte à Paris (Marc Hollogne, pièce de cinéma-théâtre). Scénariste TV : 1976  Les lavandes et la liberté (Jean Prat) – Batailles pour les lavandes (Jean Prat) – 1979  La fin du Marquisat d’Aurel (Guy Lessertisseur) – 1985  Le soleil des autres (Guy Jorré). Remerciements à Armel de Lorme.

ENCYCLOPÉDIE CINÉROTICA

Michel Ciment se plaignait dans l’éditorial de Positif d’octobre dernier, de l’hommage de la Cinémathèque fait à Jésus Franco, démontrant qu’il fallait installer une échelle de valeurs. Il ironise sur Max Pécas ne pouvant prétendre à être reconnu sérieusement dans l’avenir, selon lui on n’y devrait ne saluer que des grands maîtres. Une réponse involontaire est faite par Christophe Bier, avec la sortie au début de ce mois du second numéro de la revue pour lequel il est rédacteur en chef « Cinérotica ». On connaît l’amour pour les cinémas de la marge de ce chroniqueur sur France Culture dans l’émission « Mauvais genre » – des « nains au cinéma » aux films de la firme d’Eurociné -.  Comme disait Jean-Luc Godard, c’est « La marge qui tient le cahier ». Ce mensuel fait donc suite à son livre paru en 2000 « Censure-moi – Histoire du classement X en France – « Collection « L’esprit frappeur », 2000 -. Il nous rappelait les agissements du comité de censure – et ses commentaires ! -, et qu’entre « La religieuse » (Jacques Rivette, 1966) à « Baise-moi »  (2000), « depuis 25 ans, la loi X ne se contente pas de « protéger » les mineurs : elle pénalise très lourdement ceux qui fabriquent, produisent et émettent des images interdites. Du coup, tout un genre cinématographique a disparu ». Un évènement, car avec une équipe de rédacteurs érudits – Jacques Zimmer, Richaud d’Ombasle, Edgard Baltzer, François Cognard, etc… -, il nous livre une somme consacrée, sous la forme de 24 fascicules – 1 par mois –  à un panorama de l’érotisme à la pornographie dans le cinéma français. Chaque numéro comporte un dossier, par exemple le premier sur le cinéma des années 30 – on découvre au final qu’il est assez déluré, sans l’équivalant du Code Hays américain – et « Les pornos primitifs 1900-1950 », et le deuxième sur le cinéma des années 50 – Dany Carrel, Françoise Arnoul dont le parcours est encadré par deux nudités de « L’épave » (1950) à « Post-coïtum, animal triste » (1996), Martine Carol et bien sûr Brigitte Bardot. On s’amusera à l’évoquation de l’ineffable Nadine Tallier fouettée par Juliette Gréco dans « L’homme et l’enfant » (Raoul André, 1958) . L’iconographie est remarquable, et aguicheuse. Il convient de saluer son grand oeuvre « Le dictionnaire du cinéma érotique et pornographique français des longs métrages en 16 et 35 mm » – dix ans de travail ! – proposé en 24 fois dans un cahier central. Soit plus de 1000 pages recensant plus de 1700 titres – les films référencés sont ceux uniquement présentés en salle, on ne retrouvera donc pas ceux diffusés en vidéo et à la télévision -, d' »A bout de sexe » à…  « Zob, zob, zob » ! – il conviendra d’attendre presque deux ans pour lire cette dernière note. Des « auteurs » y sont salués de José Benazeraf, Jean-Pierre Bouyxou, Alain Payet, Jean-Daniel Cadinot pour le porno gay, etc… On se régale déjà aux deux premiers morceaux de cette encyclopédie. C’est une mine d’informations avec des génériques les plus complets possibles – ce qui est remarquable pour le cinéma pornographique dans la jungle des pseudos -, des résumés, des avis critiques, des notes informatives, des dates de sorties avec les salles d’exclusivité, des titres alternatifs – étrangers, vidéos,et même ceux refusés par la censure -… Le tout est très riche en anecdotes, citons Georges Séguy, en meeting pour la « vie ouvrière » qui se retrouve involontairement dans « Adolescente pervertie » (José Benazeraf, 1978)…. On retrouve aussi bien quelques réjouissances du genre aux titres incroyables – comme « L’aubergine est bien farcie » (sic) -; mais aussi des grands classiques – L’âge d’or » de Luis Buñuel, « Les amants » de Louis Malle -. Mais on retrouve aussi quelques films mineurs comportant quelques polissonneries – « Ah ! les belles bacchantes » (Jean Loubignac, 1954), qui vient d’être rediffusé sur France 3 – « Adam est… Ève » (René Gaveau, 1953) avec Jean Carmet, et également des films bien oubliés des dictionnaires comme le franco-luxembourgeois « L’amour, oui ! mais… » (Philippe Schneider, 1969), avec Roland Lesaffre et Sabine Sun. On retrouve aussi des commentaires complets, qui vont faire le regal de ceux qui s’amusaient à lire les comptes rendus des films pornographiques dans « La saison cinématographique » de films pornos aux traditionnels, sans hiérarchie, n’en déplaise à Michel Ciment. Le projet est déjà salué avec ferveur par Charles Tatum, et son excellent blog Le vieux monde qui bouge, Christophe Lemaire dans le numéro 11 de Brazil nouvelle formule, par Bernard Joubert dans « Sinéhebdo » qui s’amuse de ces « censeurs qui se sont tapés 1700 films de cul ! ». Souhaitons bon vent à cette entreprise salutaire, passionnée et émoustillante ! On peut signaler aussi des petits spots de pub désopilants sur Youtube 1, Youtube 2 – avec Christian Chauvaud, acteur fétiche de l’univers de Jean-Pierre Mocky – et Youtube3 notamment. Christophe nous signale que sa revue est disponible dans certaines librairies comme celle de la « Cinémathèque de Paris », « Le Regard Moderne », rue Gît le Coeur et la librairie de cinéma rue Monsieur le Prince (Paris).Vous pouvez également visiter le site officiel Cinérotica.fr. qui propose de larges extraits de la revue en format PDF et même des VOD – des codes sont disponibles pour les lecteurs pour les retrouver -. Indispensable ! Dans cet ordre d’idée signalons aussi l’excellent livre d’Herbert P. Mathese – aussi collaborateur de la revue – consacré à José Benazeraf « La caméra irréductible » (Éditions Clairac, 2007).

Fragments d’un dictionnaire amoureux : John Phillip Law

John Phillip Law dans une photo de studio pour la Columbia en 1971

Annonce de la mort de John Phillip Law, à l’âge de 70 ans des suites d’un cancer. Ce fils d’un shérif et de l’actrice, Phyllis Sallee, étudie auprès d’Elia Kazan au début des années 60, et très vite sa haute stature et sa blondeur sont utilisées au cinéma, il est un russe membre de l’équipage d’un sous-marin dans la comédie « Les russes arrivent… ». C’est grâce à l’Europe qu’il connaîtra une consécration dans des films de séries et adaptations de bande-dessinées. Il évite le ridicule par son charisme – ce qui n’est pas une mince performance – dès son apparition emplumée en  ange aveugle dans l’étonnant « Barbarella », devenu culte par nostalgie de par son décorum très « sixties ». Il est choisi par Vadim, sur les conseils de Jane Fonda, qui jouait sa cousine dans « Que vienne la nuit », en lutte contre le Klu Klux Klan. Il est aussi un tireur vengeur initié par Lee Van Cleef qui participa à l’assassinat de son père, dans un des meilleurs westerns européens dans « La mort était au rendez-vous ». Sa prestation assez expressionniste dans « Diabolik » pour Mario Bava, tiré d’une B.D. culte des soeurs Giussani, participe au résultat jouissif de l’ensemble. Il est idéal pour camper un gentleman cambrioleur, et le couple qu’il forme avec Marisa Mell fonctionne parfaitement, quand ils font tourner en « bourrique » un officier de police joué Michel Piccoli.  Il tourne en 1967 dans « Le Sergent » avec Rod Steiger et Ludmila Mikaël, sujet jugé plus sérieux, traitant de l’homosexualité à l’armée, mais Guy Allombert est sévère sur son jeu dans « La saison cinématographique 1969 » : « …John Phillip Law, fade, sans éclat, sans volonté ne soutient pas la comparaison [en comparaison du jeu de Rod Steiger qui joue Callan] et ne justifie jamais qu’un homme comme Callan l’ai remarqué ». Pour Roger Corman, il est un baron, pilote allemand obstiné de la première guerre mondiale dans « Le baron rouge » (1971). En 1973, en compagnie de la belle Caroline Munro, il est « Sinbad » dans « Le voyage fantastique de Sinbad », film qui bénéficie du grand talent de Ray Harryhaussen, maître des effets spéciaux. Jean-Marie Sabatier n’est pas tendre non plus dans la « Saison cinématographique 1976 » : « …John Phillip Law donne une interprétation bien pâle de l’intrépide capitaine Sinbad ». En 1975, il retrouvera un autre personnage adapté d’une B.D., « Docteur Justice », d’Ollivier et Marcello, réalisé par le vétéran Christian-Jaque, où il arrive à animer un film assez terne en médecin justicier spécialiste en arts-martiaux. Suivent dans les années 80, de nombreuses incursions dans des films de séries B., voire Z. Vient le temps des hommages – il est l’invité de « L’étrange festival » en 2003 -, Roman Coppola l’utilise comme citation du « Barbarella » de Vadim dans « C.Q ». Il figure même dans un court-métrage expérimental français – impossible d’en trouver le titre pour l’instant, si quelqu’un pouvait m’aider…-, variantes autour des scènes de voitures du « Diabolik », en hommage à Mario Bava. Il méritait vraiment mieux que certaines critiques acerbes à son sujet, ces films étant souvent cultes. A lire son portrait dans l’indispensable « Nanarland » .

avec Marisa Mell dans « Danger Diabolik », provenant de son site officiel

Filmographie : 1950  The magnificent yankee (John Sturges) – 1951  Show Boat (George Sidney) – 1961  Smog (Franco Rossi) – 1963  Alta infidelità (Haute infidélité) [Sketch : « Scandaloso »] (Franco Rossi) – 1964  Tre notti d’amore [sketch : « Fatebenefratelli »] (Luigi Comencini) – 1966  The Russians are coming, the Russians are coming (Les russes arrivent) (Norman Jewison) – Hurry Sundown (Que vienne la nuit) (Otto Preminger) – 1967  L’harem (Le harem) (Marco Ferreri) – Da uomo a uomo (La mort était au rendez-vous) (Giulio Petroni) – Barbarella (Roger Vadim) – Diabolik / Danger : Diabolik (Danger Diabolik) (Mario Bava) – 1968  Skidoo (Otto Preminger) – The sergeant (Le sergent) (John Flynn) – 1969  Certo, certissimo, anzi… probabile (Marcello Fondato) – 1970  The Hawaiians / Master of the island (Le maître des îles) (Tom Gries) – 1971  The last movie (Id) (Dennis Hopper) – Strogoff (Michel Strogoff) (Eriprando Visconti) – Von Richthofen and Brown / The Red Baron (La baron rouge) (Roger Corman) – The love machine (Id) (Jack Haley jr.) – 1973  Polvere di stelle (Titre TV : Poussière d’étoiles) (Alberto Sordi) – The golden voyage of Sinbab (Le voyage fantastique de Sinbab) (Gordon Hessler) – Open Season / Los Cazadores (Vidéo : La chasse sanglante) (Peter Collinson) – 1975  The spiral staircase (La nuit de la peur) (Peter Collinson) – Docteur Justice (Christian-Jaque) – 1976  Tigers don’t cry (Un risque à courir) (Peter Collinson) – The Cassandra crossing (Le pont de Cassandra) (George Pan Cosmatos) –Tu dios y mi infierno / Your God my hell (Rafael Romero Marchent) – 1977  L’occhio dietro la parete (Vidéo : Voyeur pervers) (Giuliano Petrelli) – 1978  Der schimmelreider (Aldred Weidenmann) – 1979  Un’ombra nell’ombra (Vidéo : Les vierges damnées) (Pier Carpi) – 1979  The Z men (Attack force Z) (Tim Burstall & Jing Ao Hsing) –  1981  Tarzan the ape man (Tarzan l’homme singe) (John Derek) – 1982  Tin man (John G. Thomas) – 1984  American commandos / Hitman (Le commando du triangle d’or) (Bobby A. Suarez) – L.A. Bad / Rainy day friends (Vidéo : Rémission pour un voyou) (Gary Kent) – 1985  Night train of terror (Vidéo : Train express pour l’enfer) (John Carr, Philip Marshak, Tom McGowan, Gregg C. Tallas & Jay Schlossberg-Cohen) – 1986  Moon in scorpio (Gary Graver) – Johann Strauss – Der könig ohne krone (Johann Strauss, le roi sans couronne) (Franz Antel) – 1987  Stricker (Enzo G. Castellari) – Colpo di stato (Fabrizio De Angelis) – Space mutiny (David Winters & Neal Sundstrom) – Blood Delirium / Delirio di sangue (Sergio Bergonzelli) – 1988  Thunder III (Fabrizio de Angelis) – A case of honor (Vidéo : American heroes 1) (Eddie Romero) – Nerds of a feather (Gary Graver) – 1989  Cold heat (Ulli Lommel) – Alienator (Fred Olen Ray) – 1990  The guest / L’ospite (Alberto Marras) – 1991  Il giorno del porco (Sergio Pacelli) – 1992  Marilyn alive and behind bars (John Carr) – Shining blood (Stash Klossowski) – 1993  Angel eyes (Gary Graver) – 1994  Brennendes herz (Peter Patzak) – 1996  Hindsight (John T. Bone) – 1998  Bad guys (Bryan Genesse) – Wanted (Harald Sicheritz) – 1999  Vic / Final act (Sage Stallone) – 2000  Citizens of perpretual indulgence (Alex Monty Canawati) – CQ (Id) (Roman Coppola) – 2002  Curse of the forty-niner (John Carl Buechler) –  2004  I tre volti del terrore (Sergio Stivaletti) – L’apocalisse delle scimmie (Romano Scavolini) – 2005  Chinaman’s chance (Aki Aleong) – 2006  Ray of sunshine (Norbert Meisel). Télévision (notamment) : 1977  Love boat – 1978  The devil’s bed (Helmut Pfandler) – 1979  The best place to be (David Miller) – 1984  La signora in giallo – Danger : Keine zeit zum sterben / No time to die (Vidéo : La forêt explosive) (Helmut Ashley) – 1985  Una grande storia d’amore (Duccio Tessari) – 1989  Quatro piccole donne (Gianfranco Albano) – 1990  Le Gorille : Le Gorille sans cravate (Peter Patzak) – 1994  Intrighi internazionali (Fernando Cicero) – 1996  My ghost dog / My magic dog (John Putch) – 1999  Working with dinosaurs (Louis Heaton, documentaire).   

Bibliographie : « Attori stranieri del nostro cinema » d’Enrico Lancia & Fabio Melelli (Gremese editore, 2006), « Quinlan’s film stars » de David Quinlan (Bastford, 2000).

DICTIONNAIRE DES COMÉDIENS FRANCAIS DISPARUS D’YVAN FOUCART (NOUVELLE ÉDITION)

J’’avais évoqué ici, les meilleurs dictionnaires de cinéma, que je connaissais. En 2000, grâce à « La lettre des comédiens » de Jean-Jacques Jouve, je découvrais le dictionnaire des comédiens français disparus d’Yvan Foucart, mine incroyable d’informations de 894 pages. J’évoquais souvent avec mes amis cinéphiles ce modèle de rigueur, plaignant les malchanceux de ne pas pouvoir l’acquérir car il était épuisé. On attendait vivement une réédition, en découvrant quelques nouveaux portraits dans le site d’André Siscot, « Les gens du cinéma ». Presque 8 ans après, nous découvrons avec bonheur une nouvelle édition de ce magnifique ouvrage. Les 543 portraits et 1170 noms – états civils complets -, de la précédente édition, deviennent donc 694 portraits et 2147 noms. On est bluffé de recevoir les 1186 pages de ce livre. Car mis à part une petite rubrique feu dans Ciné-Revue, le « Carnet noir » – qui n’existe plus en France après 60 ans de parutions ! – que quelques vieux schnocks atteignant leur 4ème décennie connaissaient bien, nombre de disparitions passaient superbement inaperçues. Grâce au livre d’Yvan Foucart, et les recherches de l’équipe d’André Siscot, on pouvait découvrir que l’attachant Roger Riffard était mort presque jour pour jour, en même temps que Georges Brassens. Et c’est toujours le cas, pour cette nouvelle édition, le pauvre Jean-Pierre Rambal, – professeur Plumecousin dans « Broc et Chnock » est mort en 2001, Max Vialle en 2000, etc… Évidemment avec le web, ces infos inédites se diffusent très rapidement – IMDB, Wikipédia, certains sites, etc… -, mais si on connaît ces informations, il faut bien dire que tout le mérite revient surtout à M. Foucart. C’est d’abord l’occasion de rendre à César… ce qui n’appartient pas à Alain Delon. Belge, il fait donc perdurer une tradition cinéphilique sérieuse, comme les travaux de ses compatriotes, André Siscot, Jean-Marie Lardinois, pour la revue « Stars », Bertrand Van Wonterghem « Eurobis », etc… -. Dans cette édition, nous retrouvons nos chers disparus récents – Michel Serrault, Jean-Claude Brialy, Giselle Pascal, Raymond Pellegrin, Philippe Noiret, Jean-Pierre Cassel – et hélas son grand ami Jean-Pierre Aumont, qui avait préfacé la précédente édition -, mais aussi d’autres plus méconnus – Neige Dolsky… . Citons  le sympathique Jean Droze, que l’on retrouve souvent dans les films de Louis de Funès, et dont Wikipédia disait il y a peu qu’il était « toujours vivant et à 82 ans, il prend une retraite bien méritée » ( !), alors qu’il est mort en 1995. Une mémoire du cinéma français, vous est ainsi donnée. Le livre est riche en anecdotes, si vous ne le connaissez pas, il va vite devenir votre compagnon, à la diffusion d’un film TV, ou à la lecture d’un DVD d’un film ancien ou récent. Toujours à l’affût d’un second rôle, c’est mon pêché mignon, je suis toujours à repérer une silhouette, ou une gueule, j’ai grâce à ce livre fortement progressé dans ma connaissance des acteurs, repérant un Louis Bugette, alors que croyais qu’il y avait toute une dynastie de « Bugette(s) », à l’instar des Barrymore, les dictionnaires de cinéma, le stipulant avec le prénom d’André ou Henri, alors que c’est bien le même acteur. Chaque portrait est accompagné d’une photo, formidable pour aider à identifier certains comédiens connus mais pas reconnus… La lecture des états-civils est riche en surprises, sur les noms véritables ou les années de naissance. Surprise, il n’y a pas que les comédiennes qui trichent sur leurs âges – Martine Carol, Capucine, Olga Georges-Picot -, mais aussi quelques acteurs comme Jean Lefebvre ou le coquet Howard Vernon, ce dernier se rajeunissant de 6 ans !. On retrouve les stars incontestées – Jean Gabin, Lino Ventura -, aussi bien que les excentriques du cinéma français chers à Raymond Chirat et Olivier Barrot – Julien Carette, Jean Tissier, Pauline Carton… -, leurs dignes successeurs – Michel Peyrelon, Jean-Pierre Bisson, Roland Blanche, Jacques Monod , Pierre Frag…-, des personnalités plus discrètes et souvent oubliées des dictionnaires – Jacques Hilling, Gérard Hérold, Denis Manuel, Mathilde Casadesus, Nicolas Vogel, Gabriel Gobin, Gabriel Cattand… -, de grandes voix du doublage – Sylviane Margollé, Jean Davy, Raymond Loyer.. -, des étoiles filantes – Pierre Blaise, Lyne Chardonnet, Anne Caudry, Pascale Ogier… -, des destins tragiques – Patrick Dewaere, Dominique Laffin, Françoise Dorléac… -. S’il y a un formidable travail de recherches des états civils exacts et des lieux d’inhumation – y compris en province -, il y a aussi un grand effort sur les filmographies, exhaustives même pour les très prolifiques Albert Michel ou Raymond Aimos. Dans le livre « Jeux d’auteurs, mots  d’acteurs » – « scénaristes et dialoguistes du cinéma français » 1930-1945 aux Éditions Actes Sud (1994), Philippe d’Hugues citait  une formule de Jacques Prévert, « Menteur comme un générique de film », reprise dans la préface de ce dictionnaire. Il y précisait  « La filmographie est devenue, depuis quelques années, une science précise. On peut regretter les comportements cinéphiles, passionnés et sentimentaux qui passent outre ce genre de question mais -tant pis pour la nostalgie d’antan – il est utile que nous abordions aussi l’étude des films munis de méthodes sérieuses, sinon scientifiques. La filmographie ne consiste pas à recopier les génériques de films, dont la véracité laisse perplexe ». C’est le cas ici, et il faut louer M. Foucart, de ne pas recopier sans se poser de questions la base IMDB ou les dictionnaires du cinéma français de Raymond Chirat – qui ne pouvait pas avoir vu certains films qui passent désormais sur le câble et en DVD -. Tout comme Armel de Lorme, il fait preuve d’un grand sérieux. Enfin un dictionnaire qui par sa rigueur, tord le coup à une multitude d’erreurs, et dont le plaisir de la lecture est sans cesse renouvelé. Ce livre risque d’être très vite épuisé, n’attendez pas trop, pour les modalités de commande du livre, le tirage étant limité, voir le lien suivant sur le site des « Gens du cinéma ». Indispensable en ces périodes « oublieuses » ! Tous mes remerciements à André Siscot pour la photo du livre.

R.I.P.

Le web étant un lieu très versatile, citons des sites qui n’existent hélas plus, en souhaitant qu’ils renaissent de leurs cendres. URL ne fonctionnant plus, citées pour mémoire.

AFEMIC : Référence francophone du cinéma mondial.

An architect’s dream : Blog d’Ismael, parlant également du cinéma.

CINÉMATHÈQUE ALGÉRIENNE : site de cette instution crée en 1964.

CINEXANADU : Ciné Xanadu est une association de cinéphiles qui propose, sur l’internet, une réflexion critique et indépendante de tous les cinémas.

FANTASFILM : Base de données du cinéma fantastiques et galleries d’affiches de personnalités.

ITALIAN NEOREALISM : Site consacré au néoréalisme italien, – en anglais, devenu un site sur le cinéma en noir et blanc.

SECONDS COUTEAUX : Site ludique consacré à « ces acteurs qui n’auront jamais d’oscars », à tous ces comédiens de l’ombre du film d’auteur au blockbuster. Actualités, portraits et tronchoscope. Des passionnés – j’avais fait pour eux une ébauche du portrait d’Henri Attal -. Une absence qui nous manque cruellement.

WHAT A CHARACTER : Site érudit dédié aux « seconds couteaux », – en anglais.

SITES CONSACRÉS AUX FILMS MUETS

ANIMATION JOURNAL : Revue de la « Society for Animation Studies ». Sommaires et résumés. Histoire et théorie de l’animation – en anglais. 

A CENTENNIAL SALUTE TO CINEMA :  Serveur basé sur l’exposition présentée durant l’été 1995 par la Smithsonian Institution – Appareils et programmes concernant le précinéma et les débuts du cinéma – en anglais.

THE BILL DOUGLAS CENTRE FOR THE HISTORY OF CINEMA AND POPULAR CULTURE : À propos des collections de Bill Douglas et Peter Jewell sur la préhistoire et l’histoire du cinéma, nombreux documents accessibles aux chercheurs et au public depuis avril 1996 – en anglais.

CHARLES URBAN :  (1867-1942), par Luke McKernan, la vie et les réalisation d’un pionnier du cinéma – en anglais.

CINÉMATHÈQUE MÉLIÈS : Association des amis de Georges Méliès (France/Belgique), filmographie, bibliographie, – en français. 

GOLDEN SILENTS : Panorama du cinéma muet américain, en anglais. 

HAROLD LLOYD :  Sa biographie, films, projections, vidéo, etc. – en anglais.

LES FRÈRES MANAKI : Les pionniers du cinéma macédonien – en macédonien et en anglais.

ÉTIENNE-JULES MAREY : Le mouvement en lumière (Étienne-Jules Marey est l’inventeur de la chronophotographie qui donnera naissance au cinématographe. Une exposition en ligne conçue et produite par la maison du cinéma/Mission de réalisation et la Cinémathèque française – en français et en anglais.

MAGIC LANTERN SHOWS : Site en anglais et en français dédié à la Lanterne magique.

MATSUDA FILM PRODUCTION : Portail du cinéma muet japonais. – en japonais et en anglais.

MUSEO DEL PRECINEMA : Précinéma (Plaques coloriées de la collection Minici Zotti, – en italien et en anglais. 

NATIONAL FAIRGROUND ARCHIVE : Histoire des foires et du cinéma ambulant dans le Royaume Uni – en anglais. 

PROJECTION BOX : Documents de recherche et d’archives sur le précinéma et le cinéma des premiers temps publiés en petites brochures – en anglais.

SILENT ERA : Site de référence sur le cinéma muet. 

SILENT FILM STILL ARCHIVE : Panorama en anglais, du cinéma muet américain.

SILENT LADIES & GENTS : Base de données en anglais sur les personnalités du cinéma américain.

SILENT LONDON : Site anglais sur le cinéma muet.

SILENT MOVIES : Un site consacré aux films muets, vedettes et réalisateurs – en anglais.

SILENT WESTERN : Site consacré aux westerns muets américains. – en anglais.

VILLA LUMIÈRE : Rue du Premier-Film à Lyon sur le culte lumiériste – en français et anglais.