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Fragments d’un dictionnaire amoureux : Paul Bisciglia

 

Paul Bisciglia dans « Je m’appelle Marcellus », photo source Flavien Larderet – Le fabricant de films

Annonce de la mort, par Angélique Locquard, du comédien Paul Bisciglia à l’âge de 81 ans, le 18 avril dernier. Il était l’un des acteurs fétiches de Jean Anouilh qui l’employait souvent au théâtre dans ses créations, « L’alouette » (1953), « Adèle ou la marguerite » (1958), « L’huluberlu » (1959), etc… Pour le situer j’avais évoqué son rôle dans « Le cinéma de papa » en créant une ébauche de fiche sur wikipédia, il y est le mari de Micha Bayard, passant un casting aux côtés de Dominique Zardi et Henri Attal, mais qui n’est pas retenu car jugé trop petit. C’est l’éternel non crédité au générique, y compris dans les années 80, tel dans « Jours tranquilles à Clichy » (1989) de Claude Chabrol, où il joue un poinçonneur du métro. Dans ses rôles il fait toujours preuve de bagou et d’effervescence. C’est un prolifique, et il n’est pas rare de découvrir de nouveaux rôles à rentrer sur sa fiche IMDB. On le retrouve ainsi en copain frappé par Roger Dumas dans « Rue des prairies » (1959), en assistant croque-mort dans « Arsène Lupin contre Arsène Lupin » (1962), en fan de Charles Aznavour dans « Cherchez l’idole » (1963), en vendeur de journaux fataliste dans « Le dimanche de la vie » (1965) ou en vendeur de voitures zélé dans « Un meutre est un meurtre » (1972). On le remarque en photographe de mode dynamique face à Fred Astaire et Audrey Hepburn dans « Drôle de frimousse » (1956). L’un de ses rôles les plus marquants est celui du bagagiste fourbu de l’hôtel dans « L’aile ou la cuisse » (1976) quelque peu perplexe devant un quiproquo provoqué par Louis de Funès et Coluche. Il était également l’un des comédiens de prédilection de Jean Rollin.  Il était toujours actif ces dernières années, au théâtre sous la direction de Panchika Velez dans « Estrella » en 2004 et celle d’Alain Sachs « Un fil à la patte » en 2007 et dans le court-métrage « Je m’appelle Marcellus » – voir la bande-annonce sur Sur Dailymotion. Merci à Eric Moreau, pour son rôle de passeur. A lire le portrait d’Armel de Lorme dans « L’aide-mémoire ».

Paul Bisciglia dans « L’aile ou la cuisse »

Filmographie établie avec Christophe Bier et Armel de Lorme : 1950  Trois télégrammes (Henri Decoin) – Méfiez-vous des blondes (André Hunebelle) – Clara de Montargis (Henri Decoin) – La belle image (Claude Heymann) – Sous le ciel de Paris (Julien Duvivier) – La grande vie (Henri Schneider) – 1951  Le désir et l’amour (Henri Decoin) – Le dindon (Claude Barma) – Agence matrimoniale (Jean-Paul Le Chanois) – 1953  Avant le déluge (André Cayatte) – Quai des blondes (Paul Cadéac) – 1954  Papa, maman, la bonne et moi (Jean-Paul Le Chanois) – 1955  M’sieur la Caille (André Pergament) – Les hommes en blanc (Ralph Habib) – Marie-Antoinette, reine de France (Jean Delannoy) – 1956  Pardonnez nos offenses (Robert Hossein) – La rivière des trois jonques (André Pergament) – Notre Dame de Paris (Jean Delannoy) – Les lumières du soir (Robert Vernay) – Courte tête (Norbert Carbonnaux) – Le septième commandement (Raymond Bernard) – Les copains du dimanche (Henri Aisner) – Funny face (Drôle de frimousse) (Stanley Donen) – Comme un cheveu sur la soupe (Maurice Régamey) – 1957  V proudech (Liberté surveillée)  (Henri Aisner & Wladimir Voltchek) – Le souffle du désir (Henri Lepage) – 1958  Les cousins (Claude Chabrol) – Douze heures d’horloge (Geza Radvanyi) – Paris nous appartient (Jacques Rivette) – La P… sentimentale (Jean Gourguet) – Les tripes au soleil (Claude Bernard-Aubert) – 1959  Un témoin dans la ville (Édouard Molinaro) –  Bal de nuit (Maurice Cloche) – Rue des prairies (Denys de la Patellière) – Le signe du lion (Éric Rohmer) – La corde raide (Jean-Charles Dudrumet) – Les scélérats (Robert Hossein) – 1960  Air pur (Jacques Guymont, CM) – Les filles sèment le vent (Louis Soulanes) – Les vieux de la vieille (Gilles Grangier) – Les mordus (René Jolivet) – 1961  La belle américaine (Robert Dhéry) – Tout l’or du monde (René Clair) – 1962  Arsène Lupin contre Arsène Lupin (Édouard Molinaro) – 1963  Cherchez l’idole (Michel Boisrond) – Coup de bambou (Jean Boyer) – Méfiez-vous Mesdames (André Hunebelle) – 1964  L’or et le plomb (Alain Cuniot) – Le gendarme de Saint-Tropez (Jean Girault) – 1965  Le caïd de Champignol (Jean Bastia) – La grosse caisse (Alex Joffé) – Paris brûle-t-il ? (René Clément) – Pas de caviar pour tante Olga (Jean Becker) – Le dimanche de la vie (Jean Herman) – 1966  Le soleil des voyous (Jean Delannoy) – 1968  Projet Orfée (Pierre Marchou, CM) – 1969  Hibernatus (Édouard Molinaro) – La vampire nue (Jean Rollin) – La peau de Torpédo (Jean Delannoy) – Le petit théâtre de Jean Renoir [Sketch : « Le dernier réveillon »] (Jean Renoir) – 1970  Le cinéma de papa (Claude Berri) – Bof… anatomie d’un livreur (Claude Faraldo) – Fusil chargé (Carlo Lombardini) – Comptes à rebours (Roger Pigaut) – 1971  Les galets d’Étretat (Sergio Gobbi) – Requiem pour un vampire (Jean Rollin) – L’oeuf (Jean Herman) – Le viager (Pierre Tchernia) – La grande mafia (Philippe Clair, sous réserves) – 1972  Un meurtre est un meurtre (Étienne Périer) – Les voraces (Sergio Gobbi) – Elle court, elle court la banlieue (Gérard Pirès) – Don Juan 73 ou Si Don Juan était une femme (Roger Vadim) – Il n’y a pas de fumée sans feu (André Cayatte) – Le désir et la volupté (Julien Saint-Clair) – 1973  Les aventures de Rabbi Jacob (Gérard Oury) – L’affaire Crazy Capo (Patrick Jamain) – La dernière bourrée à Paris (Raoul André) – Commande urgente (Pierre Goutas, CM) – Mais où est donc passée la 7ème Compagnie (Robert Lamoureux) – Club privé (pour couples avertis) (Max Pécas) – Les démoniaques (Jean Rollin) – …La main à couper (Étienne Périer) – On s’est trompé d’histoire d’amour (Jean-Louis Bertuccelli) – Comment réussir… quand on est con et pleurnichard (Michel Audiard) – Grandeur nature (Luis Berlanga) – 1974  Verdict (André Cayatte) – …Comme un pot de fraise (Jean Aurel) – La kermesse érotique (Jean Lévitte [Raoul André]) – La gifle (Claude Pinoteau) – Sexuellement vôtre (Max Pécas) – Lèvres de sang (Jean Rollin) – La soupe froide (Robert Pouret) – L’important c’est d’aimer (Andrzej Zulawski) – 1975  Lumière (Jeanne Moreau) – La Vie sexuelle des Français / Vicieuses et insatisfaites (Henri Zaphiratos) – Perversions / La grande perversion / Les amours difficiles (Peter Rafaël [Raphaël Delpard]) – Exhibitions danoises (Lino Ayranu [ici Jean-Jacques Renon]) – On a retrouvé la 7ème Compagnie (Robert Lamoureux) – Indécences (Jack Régis [ici Alain Nauroy]) – Suce-moi vampire (Michel Gand [Jean Rollin], reprenant des extraits de « Lèvres de sang ») – 1976  L’aile ou la cuisse (Claude Zidi) – Soumissions perverses / Soumission perverse (Sam Corey [Jean Luret]) – 1977  L’animal (Claude Zidi) – Brigade call-girls (Patrick Aubin [Jean-Claude Roy]) – Délectations (Jacques Parry [Jean Luret]) – Marche pas sur mes lacets (Max Pécas) – Vicieuses et insatisfaites (Henri Thano) – 1978  Cause toujours, tu m’intéresses ! (Édouard Molinaro) – Les raisins de la mort (Jean Rollin) – Les ringards (Robert Pouret) – Tirette devant, derrière / La tirette (Sam Corey [Jean Luret], avec des extraits de « Délectations ») – 1980  Anthracite (Édouard Niermans) – Contes de Jean de La Fontaine / Les contes galants de La Fontaine [sketch : La Servante justifiée] (José Bénazéraf) – Les deux mains dans la culotte / Les deux mains / L’émir (Jean Luret) – Trop au lit pour être honnête (Johan Jef [Jacques Marbeuf]) – Les petites Chattes (Johan Jef [Jacques Marbeuf]) – Ta gueule, je t’aime ! (Serge Korber) – 1981  Médecins de nuit : La pension Michel (Jean-Pierre Prévost) – Belles, blondes et bronzées (Max Pécas, ne semble pas apparaître bien que crédité) – Family rock (José Pinheiro) – Salut j’arrive (Gérard Poteau) – Folies tropicales (Jean Luret) – 1982  La baraka (Jean Valère) – Interdit au moins de treize ans (Jean-Louis Bertuccelli) – 1983  C’est facile et ça peut rapporter… vingt ans ! (Jean Luret) – Les planqués du régiment (Michel Caputo) – La dernière image (Mohammed Lakhdar-Hamina) – 1985  Lointains (Georges Bollon, CM) – 1987  Grain de ciel (Manuel Sanchez, CM) – 1988  Un monde sans pitié (Éric Rochant) – 1989  Jours tranquilles à Clichy (Claude Chabrol) – 1992  La pièce (Charlotte Brabant) – 1993  Profil bas (Claude Zidi) – 1994  Montana blues (Jean-Pierre Bisson) – 1997  Solitudes (Ewa Kruk-Granger, CM) – Le voisin (Marianne Visier, CM) – 2006  Cours Solange Sicard (Armel de Lorme & Gauthier Fages de Bouteiller, inédit) – 1998  Jacynthe, tu as un cul de feu (Philippe Lubliner, CM) – 2007  Je m’appelle Marcellus (Flavien Larderet, CM).

Photo source : bernard-luc.com

Voxographie succincte : 1967  The jungle book (Le livre de la jungle) (Wolfgang Reitherman, animation, version française) – 1970  Pollux et le chat bleu (Serge Danot, animation) – 1980  Le tour du monde en 80 jours (Serge Danot, TV) – 1984  Astérix et la surprise de César (Gaëtan Brizzi & Paul Brizzi, animation) – 1986  Astérix chez les Bretons (Pino Van Lamsweerde, animation) – 1989  Astérix et le coup du menhir (Philippe Grimond, animation).

Jean Richard & Paul Bisciglia dans « Maigret et le tueur »

Télévision (notamment) : établi avec Patrick Bernard : 1954  En votre âme et conscience : Les joyeuses commères de Windsor (François Chatel) – Turcaret (Jean Vernier) – 1957  L’équipage au complet (Claude Loursais) – 1958  Abisag (Jean Vernier) – 1961  Les cinq dernières minutes : Épreuves à l’appui (Claude Loursais) – Les cinq dernières minutes : L’avoine et l’oseille (Claude Loursais) – 1962  Le théâtre de la jeunesse : Gargantua (Pierre Badel) – Elle s’abaisse pour vaincre (Étienne Fuselier) – 1964  Rocambole : L’héritage mystérieux (Jean-Pierre Decourt) – La passerelle de l’Artémise (Anne-Marie Ullmann) – Les hommes (Albert Riéra) – 1965  Les saintes chéries : Ève à la maison (Jean Becker) – 1966  Le dompteur ou l’Anglais tel qu’on le mange (Alain Boudet) – La maison du passeur (Pierre Prévert) – 1967  Présence du passé : Valmy : La bataille et la naissance de la République (Jean Chérasse) – Le crime de la rue de Chantilly (Guy Jorré) – Deslouettes père et fils (Arlen Papazian &  Claude Robrini, série) – Saturnin Belloir (Jacques-Gérard Cornu, série) – Fin (Albert Riéra) – Théâtre d’aujourd’hui : Le brave soldat Chveik (Jean-Paul Roux) – 1968  Bouvevard Durand (Georges Folgoas) – L’homme de l’ombre : L’aventure (Guy Jorré) – L’homme du Picardie (Jacques Ertaud, série) – 1969  Tendrement, cruellement votre (Michel Wichard) – Fortune (Henri Colpi, série) – Le café (Jean-Paul Roux) – La cravache d’or (André Michel, série) – 1970  Les saintes chéries : Ève et la secrétaire de l’homme (Jean Becker) – Les fiancés de Loche (Pierre Badel) – Original Dixieland Jazz Band (Jean-Christophe Averty) – Alice au pays des merveilles (Jean-Christophe Averty) – 1971  Al Jolson (Jean-Christophe Averty) – Madame êtes-vous libre ? (Jean-Paul Le Chanois) – Tang (André Michel) – Le voyageur des siècles : Le grain de sable & Le bonnetier de la rue Tripette (Jean Dréville) – 1972  Schulmeister, espion de l’empereur : Le petit matelot (Jean-Pierre Decourt) – Figaro-ci, Figaro-là  (Hervé Bromberger) – La tuile à loups (Jacques Ertaud) – Pont dormant (Fernand Marzelle, série) – Le fado de la liberté (Janine Guyon) – Qui êtes-vous Monsieur Renaudot ? (Claude Deflandre) – Joseph Balsamo (André Hunebelle, 1 épisode) – 1973  Roc ou la malédiction (Daniel Wronecki) – L’éducation sentimentale (Marcel Cravenne) – Les sauvagines (Pour une poignée d’herbes sauvages) (Jacques Villa, série) – L’équipe ou le roman des fortifs (Jean Kerchbron) – 1974  La folie des bêtes (Fernand Marzelle) – Le pain noir : Le père fraternité (Serge Moati) – 1975  Le péril bleu (Jean-Christophe Averty) – La preuve par treize (Olivier Ricard, série) – Les Zingari (Robert Guez, série) – Monsieur Barnett (Josée Dayan) – 1976  Nick Verlaine ou comment voler la Tour Eiffel : La fille de l’air (Claude Boissol) – Adios (André Michel) – Mini-Chroniques (Jean-Marie Coldefy, saison 1) – Les brigades du Tigre : Le cas Valentin & L’ère de la calomnie (Victor Vicas) – 1977  Allez la rafale ! (Yannick Andréi, série) – Les procès témoins de leur temps : Les fusils sont arrivés (Roger Kahane) – Impression d’Afrique (Jean-Christophe Averty) – La mort amoureuse (Jacques Ertaud) – La mer promise (Jacques Ertaud) – Les samedis de l’histoire : Lazare Carnot ou le glaive de la Révolution (Jean-François Delassus) – Le loup blanc (Jean-Pierre Decourt, série TV) – 1978  La grâce (Pierre Tchernia) – Claudine : Claudine à l’école (Édouard Molinaro) – De mémoire d’homme : L’affaire Laetitia Toureaux ou Le crime parfait (Jacques Ertaud) – Les cinq dernières minutes : La grande truanderie (Claude Loursais) – Désiré Lafarge : Pas de whisky pour Désiré Lafarge (Jean-Pierre Gallo) – Les enquêtes du commissaire Maigret : Maigret et le tueur (Marcel Cravenne) – 1979  Commissaire Moulin : Fausse note (Jean Kerchbron) – Les héritiers : Silencio (Jean Kerchbron) – Désiré Lafarge : Désiré Lafarge et le Hollandais  (Jean Pignol) – L’étrange monsieur Duvallier : Casse-Cash (Victor Vicas) – Brigade des mineurs : Didier (Claire Jortner) –  Le dernier train (Jacques Krier) – 1980  Petit déjeune compris (Michel Berny) – Mont-Oriol (Serge Moati) – Commissaire Moulin : Le diable aussi a des ailes (Guy-André Lefranc) – Les dossiers de l’écran : La faute de Monsieur Bertillon ((Alain Dhénaut) – Les dossiers éclatés : La lame et le manche (Alain Boudet) – Les dossiers de l’écran : Le grand fossé (Yves Ciampi) – Les liaisons dangereuses (Charles Brabant) – Les enquêtes du commissaire Maigret : Le charretier de « la Providence » (Marcel Cravenne) – Julien Fontanes, magistrat : Par la bande (François Dupont-Midy) – Légitime défense (Claude Grinberg) – Le surmâle (Jean-Christophe Averty) – Les dossiers de l’écran : Le moustique (Maurice Fryldand) – 1981  La nonne sanglante ou Roberta La flêtrie (Bernard Maigrot) – Julien Fontanes, magistrat : Le soulier d’or (François Dupont-Midy) – Médecins de nuit : La pension Michel (Jean-Pierre Prévost) – Le mythomane : Le chien-chien de la star (Michel Wyn) – L’antichambre (Hervé Bromberger) – La vie des autres : Vasco (Alain Quercy) – Ubu cocu ou l’archéoptéryx (Jean-Christophe Averty) – Sans famille (Jacques Ertaud, série) – 1982  L’épingle noire (Maurice Frydland, série) – La nuit du général Boulanger (Hervé Bromberger) – Malesherbes, avocat du roi (Yves-André Hubert) – Non récupérables (Franck Appréderis) – Les septs jours du marié (Serge Moati) – Le village dans les nuages (Jean-Pierre Barizien, série) – Panurge (Jean-Christophe Averty) – La démobilisation générale (Hervé Bromberger) – Les dossiers de l’écran : Jupiter 81 (Maurice Frydland) – 1983  Les enquêtes du commissaire Maigret : La colère de Maigret (Alain Levent) – La veuve rouge (Édouard Molinaro) – Les enquêtes du commissaire Maigret : Maigret s’amuse (René Lucot) – Liebe läßt alle blumen blühen (L’attrapeur) (Marco Serafini) – 1984  Cinéma 16 : Le ressac (Charles Paolini) – 1985  Les Bargeot (épisode ?) – Hôtel de police : L’abonné des PTT (Jean-Pierre Prévost) – Cinéma 16 : L’homme des couloirs (Charles Bitsch) – 1986  Julien Fontanes magistrat : Un dossier facile ((Patty Villiers) – Léon Blum à l’échelle humaine (Pierre Bourgeade) – 1988  La ruelle au clair de lune (Édouard Molinaro) – Le désir attrapé par la queue (Jean-Christophe Averty) – 1990  Puissance 4 : Le serpent vert (Claude Faraldo) – 1991  La vénus à Lulu (Daniel Losset) – Crimes et jardins (Jean-Paul Salomé) – Puissance 4 : Mécénat (Jacques Cornet) – Puissance 4 : Tête de pioche (Claude Faraldo) – 1996  1, 2, 3 Théâtre : Arsenic et vieilles dentelles (Stéphane Bertin, captation) – 1998  Accalmies passagères (Yves Di Tullio, captation).

Mise à jour du 28/01/2012

SÉRIE Z

Félix Zac est un cinéphile adorateur de films de série Z – il collectionne les raretés et les VHS -, il se laisse vivre sans autre activité que sa passion et son blog où, monomaniaque, il rend hommage à des comédiens obscurs à l’occasion de leur disparition – toute ressemblance… -. Sa compagne Sophie, une enseignante énergique, le secoue sans trop du succès, il garde sa fille Zoé une « Zazie » en couche culotte et son chat obèse. Félix a terminé après bien des essais un scénario « L’hospice de l’angoisse », mettant en scène une maison de retraite pour vieux comédiens de série Z et de films érotiques, des personnages excentriques avec même un curé du spectacle qui a prêché toute sa vie habillé en Don Camillo. Félix a une piste pour produire son film avec un certain Isidore Boudini, boucher à Rungis, qui a une vocation de producteur pour aider son fils passionné de gore qui pourrait le réaliser. Mais la fiction rejoint la réalité… Pour son troisième roman, après les excellents « Prenez soin du chien » (2006) et  « Made in China » (2008). J.M. Erre brille par son humour et son inventivité, il y a parfois plusieurs trouvailles dans une même page. Il pose un regard attendri sur les inadaptés sociaux que sont les cinéphiles – Mea culpa myself -. Les références pour les adeptes de la série Z sont nombreuses : du directeur de la maison de retraite qui s’appelle Schlockoff à Saint Putters, en passant par de réjouissantes analyses de l’œuvre de Jésus Franco et du vampirisme, et même le très mystérieux film porno de Mocky « Les couilles en or ». Il y a des personnages très réjouissants que je vous laisse découvrir, y compris un lecteur qui nous accompagne, avec une mise en abyme réjouissante. Tout comme le policier Galachu qui nous livre ses théories sur le coupable potentiel dans les œuvres de fiction,  l’auteur dynamite les habituels clichés, fausses pistes et roublardises du genre. On aimerait voir une adaptation cinématographique de ce livre tout en se demandant qui pourrait être à la hauteur d’une telle imagination. A lire le blog de Charles Tatum :  « Le vieux monde qui n’en finit pas ». Pour mémoire, attention quand vous retrouvez des informations sur le film de Jean-Pierre Mocky « Les couilles en or » dans des blogs désolants – voir ici -, ce n’est peut être qu’un poisson d’avril. Plus d’info sur la page Facebook et sur le « blog du docteur Z ». Remerciements à Denis Lefebvre.

Fragments d’un dictionnaire amoureux : James Campbell-Badiane

Photo : source Agence Georges Lambert

Annonce de la mort du comédien et musicien sénégalais James Campbell-Badiane, souvent nommé James Campbell dans les génériques, à l’âge de 72 ans. C’était un artiste complet, il était également danseur, photographe, grand défenseur des tirailleurs sénégalais. Il a été fait chevalier de l’ordre national du lion – haute distinction au Sénégal – à titre posthume. On le voyait au cinéma de manière occasionnelle, mais il était toujours remarquable notamment en méchant retord et bondissant dans « Le gorille a mordu l’archevêque ». On le revit dernièrement dans « Tout le plaisir est pour moi », en énigmatique marabout face à Marie Gillain, qui lui donne des herbes étranges. A lire « James Campbell cavalera toujours » par Moctar Selane dans « Le quotidien ».

  Photo : source Agence Georges Lambert

Filmographie : 1949  Désordre (Jacques Baratier) – 1951  Signori in carrozza ! (Rome-Paris-Rome) (Luigi Zampa) –  1955  Les héros sont fatigués (Yves Ciampi) – 1959  Les liaisons dangereuses 1960  (Roger Vadim) – 1960  Le chien de pique (Yves Allégret) – 1961  The big gamble (Le grand risque) (Richard Fleischer) – 1962  Le gorille a mordu l’archevêque (Maurice Cloche) – 1964  Play Time (Jacques Tati) – 1965  Paris au mois d’Août (Pierre Granier-Deferre) – 1970  Le cri du cormoran le soir au-dessus des jonques (Michel Audiard) – 1972  Alpha (Ola Balogun) – Boubou cravate (Daniel Kamwa, CM) – Don Juan 73 ou Si Don Juan était une femme (Roger Vadim) – 1973  La grande bouffe (Marco Ferreri) – 1974  Professione : reporter (Profession reporter) (Michelangelo Antonioni) – 1976  Muzik Man (Ola Balogun) – 1987  Watani, un monde sans mal (Med Hondo) – 1991  Ashakara (Gérard Louvin) – 1992  Siméon (Euzhan Palcy) – 1994  Lumière noire (Med Hondo) – 1999  Pressions (Sanvi Panou, CM) – Abdel a rendez-vous (Sheila O’Connor, CM) – 2001  Ndeysaan (Le prix du pardon) (Mansour Sora Wade) – 2002  La beuze (François Desagnat & Thomas Sorriaux) – 2003  Tout le plaisir est pour moi (Isabelle Broué) – 2004  Le sifflet (As Thiam, CM) – 2006  Ahmed (Alain Gomis, CM) – 2009  Le souffle des ancêtres (Pascal Vuillemot, CM). Voxographie : 1969  Yao (Claude Vermorel) – 1997  La vie sur terre (Abderrahmane Sissako). Télévision (notamment) : 1970  Mon seul amour (Robert Guez, série) – 1974  L’homme au contrat (Jacques Audoir, série) – 1991  Karim et Sala (Idrissa Ouedraogo) – 2000  La dette (Fabrice Cazeneuve) – 2004  Un parfum de Caraïbes (Michel Perrotta). Musique : 1959  Les liaisons dangereuses 1960  (Roger Vadim) – 1960  La bride sur le cou (Roger Vadim) – On n’enterre pas le dimanche (Michel Drach) (1) – 1964  Play Time (Jacques Tati) – 1967  Barbarella (Roger Vadim). (1) IMDB le crédite également comme acteur dans ce film, mais il n’y figure que comme compositeur sur son CV chez son agent « Bureau Georges Lambert », à vérifier.

©   Le coin du cinéphage (reproduction strictement interdite, textes déposés)

Fragments d’un dictionnaire amoureux : Jacques Dacqmine

Jacques Dacqmine dans « Maigret et la fenête ouverte »

Annonce de la mort par « Le Figaro », confirmée par « Les gens du cinéma », du comédien Jacques Dacqmine, à l’âge de 85 ans. Il suit sous l’occupation des cours au conservatoire auprès de Maurice Escande et André Brunot, entre à la « Comédie Française » qu’il quitte en 1947, pour rejoindre la compagnie « Renaud-Barrault ». Suit un impressionnant parcours au théâtre jusqu’en 2001 pour « Lorenzaccio, une conspiration en 1537 ». On le retrouve souvent au cinéma dans des rôles de séducteur, parfois décalé comme l’impresario confident de Zizi Jeanmaire dans « Charmants garçons » (1957) mais qui se révèle plus sensible au charme d’un groom. Claude Chabrol prit un malin plaisir à malmener son image d’homme du monde en lui donnant le rôle du mari volage de Madeleine Robinson dans « À double tour »  (1959) et celui d’un écrivain catholique qu’on retrouve assassiné et nu, marqué d’un « porc » sur les fesses dans « Inspecteur Lavardin ». Il continuera dans cette voie en général paralysé malmené par un fauteuil roulant qui dysfonctionne dans « L’opération Corned-Beef ». Il participera aux très grandes heures de la télévision notamment dans l’excellent « L’abonné de la ligne U » – disponible en DVD chez L.C.J. vidéo – en inspecteur soucieux. C’était également une des très grandes voix du doublage (James Mason dans « La mort aux trousses », Cameron Mitchell pour « Six femmes pour un assassin », Richard Crenna pour « La canonnière du Yang Tsé », etc…). Plus d’infos sur le Forum du doublage francophone. A lire l’hommage d’Armel de Lorme pour « L’aide-mémoire ». Annonce également de la mort de la comédienne June Havoc.

Jacques Dacqmine dans « L’abonné de la ligne U »

Filmographie : 1941  Premier rendez-vous (Henri Decoin) – 1943  Premier prix de conservatoire (René Guy-Grand, CM) – 1945  L’ affaire du collier de la Reine (Marcel L’Herbier) – 1946  Macadam (Marcel Blistène) – 1947  Chambre 34 (Claude Barma, CM) – 1948  Nuit blanche (Richard Pottier) – Sombre dimanche (Jacqueline Audrey) – Le secret de Mayerling (Jean Delannoy) – 1949  Julie de Carneilhan (Jacques Manuel) – 1950  Caroline Chérie (Richard Pottier) – 1952  Un caprice de Caroline Chérie (Jean Devaivre) – 1954  Le fils de Caroline Chérie (Jean Devaivre) – 1955  Les aristocrates (Denys de La Patellière) – 1956  C’est arrivé à Aden (Michel Boisrond) – Michel Strogott (Carmine Gallone) – Action immédiate (Maurice Labro) – Sylviane de mes nuits (Marcel Blistène) – 1957  Charmants garçons (Henri Decoin) – Fekete szem ejszakaja (La belle et le tzigane) (Jean Dréville & Marton Keleti) – 1958  Des femmes disparaissent (Édouard Molinaro) – 1959  À double tour (Claude Chabrol) – Classe tous risques (Claude Sautet) – 1960  Ravissante (Robert Lamoureux) – Quai Notre-Dame (Jacques Berthier) – 1961  L’affaire Nina B. (Robert Siodmak) – Le jeu de la vérité (Robert Hossein) – Maléfices (Henri Decoin) – 1963  Il terrore dei mantelli rossi (Les cavaliers de la terreur) (Mario Costa) – Le commissaire mène l’ enquête [Sketch : « Le geste d’un fanatique »] (Fabien Collin & Jacques Delille) – 1964  Agent secret FX 18 / Coplan agent secret FX 18 (Maurice Cloche) – 1965  Coplan FX 18 casse tout (Riccardo Freda) – 1968  Phèdre (Pierre Jourdan) – 1978  Brigade mondaine (Jacques Scandelari) – 1983  La crime (Philippe Labro) – 1985  Inspecteur Lavardin (Claude Chabrol) – Mélo (Alain Resnais) – 1988  Erreur de jeunesse (Radovan Tadic) -1989  Nouvelle vague (Jean-Luc Godard) – 1990  L’opération Corned Beef (Jean-Marie Poiré) – Fortune express (Olivier Schatzky) – 1992  Le regard de l’autre (Bruno Rolland, CM) – Germinal (Claude Berri) – 1994  OcchioPinocchio (Francesco Nuti) – 1997  …Comme elle respire (Pierre Salvadori) – 1998  La dilettante (Pascal Thomas) – The ninth gate (La neuvième porte) (Roman Polanski) – 1999  Noire la vie (Yves Thomas & Sophie de Daruvar, CM) – 2000  Un crime au Paradis (Jean Becker) – 2002  Rien que du bonheur (Denis Parent) – Happy Victor (Carina Borgeaud, CM) – 2003  Adieu (Arnaud des Pallières). Voxographie succincte : 1963  Trésor de Delphes (Louis Soulanes, CM documentaire, récitant) – 1977  En direct du Mans (Claude Caillet, CM documentaire, récitant) – 1980  Le chaînon manquant (Picha, récitant).

Télévision (notamment) : 1954  Gigi (Claude Barma, captation en direct) – 1955  Sherlock Holmes : The case of the royal murder (Steve Previn) – 1959  Bérénice (Jean Kerchbron) – 1961  Les mystères de Paris (Marcel Cravenne) – 1962  L’inspecteur Leclerc enquête : La vengeance (Marcel Bluwal) – 1963  Siegfried (Marcel Cravenne) – Horace (Jean Kerchbron) – La rabouilleuse (François Gir) – L’inspecteur Leclerc enquête : La menace (Yannick Andréi) – 1964  Un homme comme les autres (Henri Spade) – L’abonné de la ligne U (Yannick Andréi) – À quoi rêvent les jeunes filles (Maurice Cazeneuve) – 1965  La misère et la gloire (Henri Spade) – Goetz von Berlichingen (Jean-Paul Carrère) – 1966  Le train bleu s’arrête 13 fois : Monaco: non-lieu (Yannick Andréi) – Die Schatzinsel : Der alte Freibeuter (L’île au trésor) (Wolfgang Liebeneiner  & Jacques Bourdon) – 1967  Malican père et fils : La rançon (Dominique Genée) – 1968  Le regret de Pierre Gilhem (Jean De Nesles) – 1969  Le trésor des Hollandais (Philippe Agostini) – 1978  L’inspecteur mène l’enquête : La mort dans le coeur (Eddy Naka) – Le mutant (Bernard Toublanc-Michel) – Douze heures pour mourir (Abder Isker) – 1979  Louis XI ou le pouvoir central (Alexandre Astruc) – L’éblouissement (Jean-Paul Carrère) – La pitié dangereuse (Édouard Molinaro) – 1980  Messieurs les jurés : L’affaire Lezay (Alain Franck) – Jean Jaurès : vie et mort d’un socialiste (Ange Casta) – Arsène Lupin joue et perd (Alexandre Astruc) – 1981  Histoires extraordinaires : La chute de la maison Usher (Alexandre Astruc) – Nana (Maurice Cazeneuve) – Le mystère de Saint-Chorlu (Claude Vajda) – Arcole ou la terre promise (Marcel Moussy) – Les dossiers de l’écran : Staline est mort (Yves Ciampi) – 1982  L’amour s’invente (Didier Decoin, + sujet original) – Les dossiers de l’écran : Les yeux pour pleurer (André Cayatte) – 1983  Les brigades du Tigre : Les fantômes de Noël (Victor Vicas) – 1984  Les enquêtes du commissaire Maigret : L’ami d’enfance de Maigret (Stéphane Bertin) – La piovra (La pieuvre) (Damiano Damiani) – 1985  La piovra 2 (La pieuvre 2) (Florestano Vancini) – Angelo, tyran de Padoue (Jean-Paul Carrère, captation) – 1987  Série noire : Noces de plomb (Pierre Grimblat) – 1988  Mount Royal : Passages L’affaire Saint-Romans (Michel Wyn) – L’argent (Jacques Rouffio) – 1991  Le foyer (michel Treguer, captation) – 1992  Brigada central 2 : La guerra blanca (La guerre blanche) (Pedro Masó) – Un beau petit milliard (Pierre Tchernia) – Le Lyonnais : Cérémonie religieuse (Bernard Dumont) – Le secret du petit milliard (Pierre Tchernia) – 1993  Commissaire Moulin : L…. comme Lennon (Nicolas Ribowski) – 1995  L’affaire Dreyfus (Yves Boisset) – Sandra princesse rebelle (Didier Albert) – La lettre au professeur Marcion (Michel Farin, CM) – 1996  Médée (Pierre Jourdan, captation) – 1998  Manège (Marc Angelo & Charlotte Brandstrom) – La poursuite du vent (Nina Companéez) – 2001  Maigret : Maigret et la fenêtre ouverte (Pierre Granier-Deferre) – L’Algérie des chimères (François Luciani) – 2002  La bataille d’Hernani (Jean-Daniel Verhaeghe) – Mata Hari, la vraie histoire (Alain Tasma) – 2003  Histoires de fiction (Sabine Chalvon-Demersay & Patrick Jeudy, série documentaire). Voxographie TV : 1995  Un siècle d’écrivains : Georges Bernanos (Patrick Zeyen, récitant) –

Agnès Laurent par Yvan Foucart

 

Agnès Laurent dans « Mademoiselle Strip-tease »

 

Triste destin que celui de cette jolie Lyonnaise que fut Agnès Laurent récemment décédée, à Grenoble ce 16 février 2010.

 

Ses études secondaires terminées, elle débute comme sténo-dactylo chez Pigier, puis travaille deux mois au Ministère de la guerre comme secrétaire tout en s’appliquant sur la sculpture et en lorgnant vers les scènes de théâtre.

 

Nantie d’un mot de recommandation d’un journaliste lyonnais pour le producteur de films René Thévenet, lui aussi originaire de la capitale des Gaules, celui-ci la fait inscrire chez l’agent artistique Jacques Allain. Tous deux  l’amènent à fréquenter les cours d’art dramatique d’Eve Francis et de Charles Dullin.

 

C’est sous le pseudonyme d’Agnès Laurent qu’elle débute par la petite porte en acceptant un rôle mineur dans Axelle et son clochard, un court métrage produit par Thévenet. Il n’empêche, Luis Buñuel qui se prépare à tourner La mort en ce jardin au Mexique avait prévu Michèle Girardon, autre Lyonnaise, pour le rôle de la fille sourde et muette de Charles Vanel avant de reporter son choix sur Agnès. Le père de Michèle ayant refusé que sa fille parte aussi loin, revient très vite sur sa décision et le film se fait finalement sans Agnès.

 

Certes chagrinée, on ne le serait à moins, elle se contente d’apparaître parmi les Mannequins de Paris qui tourbillonnent avec la grâce souhaitée par André Hunebelle, ainsi que dans Les collégiennes du même réalisateur.

 

Tout évolue dès l’année suivante. Maurice Cloche lui accorde sa confiance ainsi que le premier rôle féminin auprès de Georges Marchal, sémillant agent d’Interpol au sein de son Marchands de filles. En demoiselle bien sage, la voilà amenée à  se dévêtir pour les besoins de Mademoiselle Strip-tease que produit René Thévenet. Elle enchaîne ensuite avec Un amour de poche, la première réalisation de Pierre Kast, où rivale de Geneviève Page, elle interprète l’élève virginale et follement éprise de son beau professeur qu’incarne Jean Marais.

 

Le 21 décembre de cette même année, elle noue avec le théâtre, celui des « Nouveautés » à Paris pour Auguste une comédie de Raymond Castans dont Jean Wall assume la mise en scène. Fernand Raynaud, Guy Tréjan, Paul Préboist et Pierre Mirat l’entourent pour son rôle de jeune starlette à la recherche de notoriété en simulant un suicide… ce qui nous fait immanquablement penser à une certaine  Martine Carol. 

 

Simultanément, René Thévenet, en parrain décidemment fidèle, l’engage pour Péché de jeunesse,  où nous la retrouvons en orpheline de l’Assistance travaillant comme vendeuse dans une pâtisserie. Une peinture dénonçant les mesquineries d’une petite ville de province avec une mère castratrice (Madeleine Robinson) paralysant un fils pusillanime (Gil Vidal) mais soupirant éperdu et tenace de la petite vendeuse… enceinte. Un film aujourd’hui bien oublié qui fut cependant agréablement accueilli et qui par ailleurs obtint un prix au référendum de Vichy.

Fin des années cinquante, une déferlante s’abat sur le cinéma français. C’est ce que Françoise Giroud appellera la « Nouvelle Vague ». Elle se veut être le renouveau du cinéma hexagonal, des réalisateurs et des comédiens. Et Agnès en sera, comme tant d’autres, une injuste victime.

 

Elle se tourne vers d’autres cieux et s’engouffre dans des productions espagnoles, anglaises et italiennes dont les titres n’évoquent plus rien.

 

Fin octobre 1958, les faits divers de quelques journaux nous apprennent, au retour d’une tournée, l’accident dont elle est victime avec le conducteur du véhicule, un chanteur-compositeur très connu. Souffrant de plusieurs blessures, elle est transportée à l’Hôtel-Dieu de Paris. L’un et l’autre en garderont des séquelles. Après un an d’hospitalisation, le chanteur poursuivra sa carrière tant bien que mal malgré des problèmes physiques toujours présents. Quant à Agnès, elle doit son dernier sursaut à Michel Boisrond qui l’appelle pour son sketch des Amours célèbres, où elle assiste spectatrice aux  dévolus concupiscents du roi Louis XIV / Philippe Noiret et du duc de Lauzun / Jean-Paul Belmondo pour la belle Madame de Monaco / Dany Robin.

 

Encore deux ou trois films peu glorieux, et puis plus rien.

 

La « Nouvelle Vague » a fait son œuvre, on entendra plus parler de la ravissante et prometteuse Agnès Laurent qui, après d’autres déboires davantage douloureux, s’exilera définitivement de Paris.

C’est d’ailleurs sous son vrai patronyme que l’on apprendra son décès.

 

@   Yvan Foucart    (Dictionnaire des comédiens français disparus)

Filmographie : 1956  Axelle et son clochard (court métrage, Pierre Foucaud) – Bonjour Monsieur La Bruyère (court métrage, Jacques Doniol-Valcroze) – Mannequins de Paris (André Hunebelle) – Les collégiennes (André Hunebelle) – 1957 Marchands de filles (Maurice Cloche) – Mademoiselle Strip-tease (Pierre Foucaud) – Un amour de poche (Pierre Kast) – 1958  Péché de jeunesse (Louis Duchesne) – Die grünen teufel von Monte Cassino / Les diables verts de Monte Cassino (Harald Reinl)  – 1959  Un mundo para mi / Tentations (José Antonio De La Loma) – 1960  A french Mistress (Roy Boulting) – Altas variedades / Cibles vivantes (Francisco Rovira Beleta) – La notte del grande assalto / Dans les griffes des Borgia (Giuseppe Maria Scotese) – 1961  Les amours célèbres, sketch « Lauzun » (Michel Boisrond) – Mary had a little… / Marie avait un petit agneau (Edward Buzzell). Divers : 1964  Dictionary of sex (Radley Metzger, anthologie, utilisation d’images d’archives). Nota : Elle n’apparaît pas dans « Nina » (Jean Boyer, 1958), c’est une confusion avec Agnès Laury et ni dans « A. Constant » (Christine Laurent, 1976), est une comédienne homonyme, merci à Armel de Lorme pour ces précisions.

 

En aparté : À lire également l’hommage qu’a consacré Yvan à Marie-Christine Barrault, sur l’excellent site « L’encinémathèque ».

Fragments d’un dictionnaire amoureux : Yvonne Clech

Photo © Françoise Raybaud

Annonce de la mort d’Yvonne Clech par Yvan Foucart, à l’âge de 90 ans dans la plus grande discrétion – Merci à Richard Templier qui m’informe de l’avis de son décès ce 25 février dans le journal « Le Monde » du 4 mars -. Le tempérament de cette ancienne élève de Charles Dullin, en faisait une cliente idéale pour bien des comédies, bien souvent dans des rôles excentriques de grande bourgeoise, à l’instar de l’automobiliste qui dit à Catherine Demongeot qu’il ne faut pas brutaliser les grandes personnes dans « Zazie dans le métro », et qui est « Une vraie jeune fille, et veuve de surcroit » ! Il faut la voir poursuivre de ses assiduités Vittorio Caprioli. Elle est irrésistible ainsi en femme « Pompette » de Ferdy Mayne dans « Jo » – souvenez-vous de la réplique culte de Florence Blot à son sujet : « Tût-Tût » -. Elle eu un parcours impressionnant au théâtre, elle fut membre de la prestigieuse troupe « Grenier-Hussenot », elle créa avec Jean-Marie Serreau « Amédée ou comment s’en débarrasser » d’Eugène Ionesco en 1961, et « Zoo » de Vercors, en 1964 au TNP. Bibliographie : Dictionnaire cinématographique de Bretagne de Gérard-Louis Gauthier (Télégram édition, 1995). A lire l’hommage d’Armel de Lorme dans « L’aide-mémoire ». 

Yvonne Clech dans « Zazie dans le métro »

Filmographie : 1950  L’étrange madame X (Jean Grémillon) – 1953  Les hommes ne pensent qu’à ça… (Yves Robert) – 1957  Ce joli monde (Carlo Rim) – 1958  La moucharde (Guy Lefranc) – Le grand chef (Henri Verneuil) (1) -1959  Le second souffle (Yannick Bellon, CM) – 1960  Zazie dans le métro (Louis Malle) – Saint-Tropez blues (Marcel Moussy) – 1961  Les livreurs (Jean Girault) – Le tracassin ou les plaisirs de la ville (Alex Joffé) – 1962  Arsène Lupin contre Arsène Lupin (Édouard Molinaro) – Un clair de lune à Maubeuge (Jean Chérasse) – Les veinards [Sketch : « Le vison »] (Jean Girault) – 1963  L’honorable Stanislas, agent secret (Jean-Charles Dudrumet) – Le feu follet (Louis Malle) – L’assassin connaît la musique (Pierre Chenal) – La foire aux cancres (Louis Daquin) – Coplan prend des risques (Maurice Labro) – Faites sauter la banque (Jean Girault) – La vie à l’envers (Alain Jessua) – 1964  Les gros bras (Francis Rigaud) – Relaxe-toi chérie (Jean Boyer) – L’or et le plomb (Alain Cuniot) – 1965  Quand passent les faisans (Édouard Molinaro) – Pleins feux sur Stanislas (Jean-Charles Dudrumet) – 1966  Six chevaux bleus / Zossia (Philippe Joulia, + version TV) – 1967  Le grand Dadais (Pierre Granier-Deferre) – 1971  Jo (Jean Girault) – 1972  Le rempart des Béguines (Guy Casaril) – 1973  Géraldine ou la vertu récompensée (Pierre Sisser, CM) – Gross Paris (Gilles Grangier) – 1974  Un train peut en cacher un autre (Jacques Colombat, CM) – Soldat Duroc, ça va être ta fête (Michel Gérard) – Q / Au plaisir des dames / Le gros lot) (Jean-François Davy) – 1977  Le maestro (Claude Vital) – 1978  Au bout du bout du banc (Peter Kassovitz) – Mireille dans la vie des autres (Jean-Marie Buchet) – 1979  Comme une femme (Christian Dura) – 1983  Y a-t-il un pirate sur l’antenne ? (Jean-Claude Roy) – 1984  Le hasard mène le jeu (Pierre Chenal) – 1988  À deux minutes près (Éric Le Hung) – 1989  Suivez cet avion (Patrice Ambard). (1) précision d’Armel de Lorme, elle n’apparaît pas dans les copies actuellement visibibles.

Télévision : (notamment) : 1954  Volpone (Stellio Lorenzi) – 1955  La rabouilleuse (Jean-Paul Carrère) – 1956  George et Margaret (Marcel Cravenne) – La famille Anodin (André Leroux, Marcel Bluwal & Arnaud Desjardins) – Le prix Martin (Pierre Badel) – 1958  Si c’était vous : Étudiant en médecine (Marcel Bluwal) – 1960  Un homme supérieur (Georges Folgoas) – Le paysan parvenu (René Lucot) – 1961  L’histoire dépasse la Fiction : Fra Diavolo (Jean Kerchbron) – La galettes des rois (Jean Pignol) – Les femmes de bonne humeur (Alain Boudet) – 1962  Elle s’abaisse pour vaincre ou la nuit des erreurs (Étienne Fuselier) – Les vignes du seigneur (Jean Kerchbron) – 1964  La cruche cassée (Jean Kerchbron) – Premier prix de piano (Abder Isker) – Les cabinets particuliers (Alain Boudet) – Les aventures de Monsieur Pickwick (René Lucot) – 1965  La part du gâteau (Guy Labourasse) – Monsieur Biedermann et les incendiaires (Robert Valey) – Conte de Noël : Sujet pour un petit récit (Robert Valey) – 1966  Le philosophe sans le savoir (Jean-Paul Roux) – Antony (Jean Kerchbron) – Au théâtre ce soir : Les portes claquent (Pierre Sabbagh) – À Saint-Lazare (François Gir) – 1967  Le complexe de Philémon (Jacques Pierre) – Allô Police : Le mille-pattes (Pierre Goutas) – Les sept de l’escalier 15 (Georges Rénier) – 1968  La bonne éducation (Marcel Blistène) – Un chat est un chat (Robert Maurice) – 1969  Thibaud ou les croisades : Le mariage de Blanchot (Henri Colpi) – Au théâtre ce soir : Baby Hamilton (Pierre Sabbbagh) – Minouche (Maurice Fasquel & Rinaldo Bassi, série) – La 99e minute (François Gir) – Au théâtre ce soir : Bichon (Pierre Sabbagh) – 1970  Au théâtre ce soir : George et Margaret Pierre Sabbagh) – Les saintes chéries : Ève P.D.G. (Jean Becker) – 1971  Au théâtre ce soir : Les Pituiti’s (Pierre Sabbagh) – Le bouton de rose (François Gir) – 1972  Les dernières volontés de Richard Lagrange (Roger Burckhardt) – La bonne nouvelle (Guy Lessertisseur) – Joyeux chagrins (François Gir) – 1973  Les écrivains (Robert Guez) – 1974  Nans le berger (Bernard-Roland) – 1975  Aurore et Victorien (Jean-Paul Carrère) – Le péril bleu (Jean-Christophe Averty) – Le théâtre de Tristan Bernard : Le prétendant (Georges Folgoas) – 1977  Bonsoir chef (Pierre Goutas) – Chantecler (Jean-Christophe Averty) – 1978  Au théâtre ce soir : Un ménage en or (Pierre Sabbagh) – Au théâtre ce soir : Vous ne l’emporterez pas avec vous (Pierre Sabbagh) – Cinéma 16 : Thomas Guérin, retraité (Patrick Jamain) – 1979  Le petit théâtre d’Antenne 2 : L’homme de Rangoon (Jean-Charles Dudrumet) – Le troisième couteau (Robert Valey) – Les amours de la belle époque : La statue voilée (Jean-Paul Roux) – 1980  Au théâtre ce soir : Beaufils et fils (Pierre Sabbagh) – Les incorrigibles (Abder Isker) – 1981  Au théâtre ce soir : La claque (Pierre Sabbagh) – Au théâtre ce soir : Alain, sa mère et sa maîtresse (Pierre Sabbagh) – Les gaietés de la correctionnelle : Une dame de qualité (Marlène Bertin) – 1982  Georges Dandin (Jean Kerchbron, captation) – Jules et Georgia (Robert Valey) – Le rêve d’Icare (Jean Kerchbron) – 1983  Père Noël et fils (André Flédérick) – 1984  La fête (Éric Le Hung) – Au théâtre ce soir : La vie est trop courte (Pierre Sabbagh) – La pendule (Éric Le Hung, plusieurs épisodes) – Les enquêtes du commissaire Maigret : La nuit du carrefour (seconde version) (Stéphane Bertin) – 1986  Madame et ses flics : Le corbeau informatique (Roland-Bénard) – L’amour à tout prix (Marie-France Hascoët, CM) – La guerre des femmes (Pierre Bureau) – 1988  Espionne et tais-toi ; Flamiche en Barzac (Claude Boissol) – Les enquêtes du commissaire Maigret : Maigret et le témoignage de l’enfant de coeur (Michel Subiela) – La baby-sitter (Christiane Lehérissey & Laurent Lévy, plusieurs épisodes) – 1989  Le hérisson (Robert Enrico) – 1990  Drôles d’histoires / Mésaventures : Persécution (André Teisseire, CM) – 1996  Madame Dubois – Hôtel Bellevue (Jean-Pierre Améris) – 1998  Pour la galerie (Claude d’Anna et Laure Bonin, captation) – Nora (Édouard Molinaro) – 1999  Une femme d’honneur : La femme battue (Alain Bonnot) – Intrigues: Un sujet de roman (Jean Pignol) – 1992  Mésaventures: Le prestige de l’uniforme (Sélim Isker, CM) – 2002  L’emmerdeuse : Jeunesse oblige (Michaël Perrotta). Remerciements : à Bernard. Bibliographie : « Les fictions française à la télévision » de Jean-Marc Doniak (Dixit-SACD, 1998).

FRAGMENTS D’UN DICTIONNAIRE AMOUREUX : YVES VERHOEVEN

Photo source Agence Christine Parat

Reprise de la rubrique « Fragments d’un dictionnaire amoureux », avec une petite nouveauté avec le tag dans « Le collimateur », les fonctionnalités de canalblog me permettant de mettre à jour un portrait très facilement. Il est l’acteur fétiche des films de Claude Miller, de Claude Chabrol et de Guillaume Nicloux. Chabrol l’utilise dès ses débuts, on le remarque ainsi en greffier d’Isabelle Huppert, trop poli pour être complètement honnête dans « L’ivresse du pouvoir » », ou l’homosexuel mondain de « Bellamy » (1998). Claude Miller utilise son talent avec beaucoup de subtilité. Il l’a remarqué dans son rôle de prostitué dans « Regarde les hommes tomber » (Jacques Audiard, 1993), et le choisit pour être le moniteur de colonies de vacances touchant et sympathique dans « Classe de Neige » (1997), le préférant à Mathieu Amalric. Il l’emploie également dans « La chambre des magiciennes » (1999), et « Betty Fischer et autres histoires » (2000). On le retrouve en oncle jovial de « Un secret » (2006), le père adoptif de Vincent Rottiers, dépressif et dépassé. Pour la petite histoire (1), il devait faire partie de la formidable distribution du film choral « La petite Lili » (2003), dans un rôle existant dans Tchekhov (« La mouette ») d’amoureux transi de Jeanne-Marie interprétée superbement par Julie Depardieu, mais cette idée est abandonnée au stade du scénario., Guillaume Nicloux, lui, exploite un versant plus noir et plus désinhibé, tel le marginal dans « Le poulpe », où il nous livre une scène d’anthologie de danse très « hard rock », le comparse hirsute de Thierry Lhermitte dans « La clef » et le policier énervé adepte de la gifle dans « Holiday ». Yves Verhoeven est un comédien sans doute trop discret, et assez caméléon pour ne pas jouir d’une popularité qui correspondrait à son grand talent. Il est à l’aise dans l’ambigüité comme le soldat suspicieux de « Un héros très discret », son personnage de « La reine des connes », l’amoureux transi de Maruschka Detmers cédant à l’aigreur dans « Les frileux » (diffusé sur France 3 en 2010). Un comédien donc à suivre de très près. Il y avait eu un portrait de lui dans feu « seconds.couteaux.com », si quelqu’un l’avait archivé, merci de me le transmettre. (1) anecdote recueillie grâce à la disponibilité du chaleureux et remarquable Claude Miller, lors d’une avant-première à Bordeaux.

 

Photo source Agence Christine Parat

Filmographie : 1987  Morphée (Bruno Chiche, CM) – 1988  L’homme imaginé (Patricia Bardon) – 1989  Brasero (Bruno Chiche) – 1990  Madame Bovary (Claude Chabrol) – 25 décembre 58, 10h36 (Diane Bertrand, CM) – 1991  Betty (Claude Chabrol) – 1993  La vengeance d’une blonde (Jeannot Szwarc) – L’enfer (Claude Chabrol) – Regarde les hommes tomber (Jacques Audiard) – 1995  La cérémonie (Claude Chabrol) – Un héros très discret (Jacques Audiard) – 1996  Méfie-toi de l’eau qui dort (Jacques Deschamps) – Le mur (David Oelhoffen, CM) – Rien ne va plus (Claude Chabrol) – 1997  L’acrobate (Cécile Maistre, CM) – Disparus (Gilles Bourdos) – La femme de chambre du Titanic (Bigas Luna) – Le poulpe (Guillaume Nicloux) – Big bang (David Oelhoffen, CM) – La classe de neige (Claude Miller) – 1998  C’est quoi la vie ? (François Dupeyron) – La tentation de l’innocence (Fabienne Goddet, MM) –  La chambre des magiciennes (Claude Miller) – Scénarios sur la drogue : La faute au vent (Emmanuelle Bercot, + diffusion TV) – Scénarios sur la drogue : Lucie (Guillaume Nicloux, + diffusion TV) – Les aventures de Tioui : La fontaine magique (CM, + réalisation, scénario) – Les aventures de Tioui : Mon meilleur ami (CM, + réalisation, scénario) – La voleuse de Saint-Lubin (Claire Devers) – 2000  La tartine (Nathan Miller, CM) – Betty Fischer et autres histoires (Claude Miller) – La fille de son père (Jacques Deschamps) – J’ai tué Clémence Acera (Jean-Luc Gaget) – 2001  Clément (Emmanuelle Bercot) – Une affaire privée (Guillaume Nicloux) – En mon absence (David Oelhoffen) – 2003  Comme une image (Agnès Jaoui) – Dégustation (Éric Vallette, CM) – À boire (Marion Vernoux) – 2004  Sous le bleu (David Oelhoffen, CM) – Edy (Stéphan Guérin-Tillié) – 2005  L’ivresse du pouvoir (Claude Chabrol) – 2006  Ma place au soleil (Éric de Montgolfier) – Nos retrouvailles (David Oelhoffen) – Pas douce (Jeanne Waltz) – Un secret (Claude Miller) – La clef (Guillaume Nicloux) – 2007  Emprise (Martin Bourboulon, CM) – Nés en 68 (Olivier Ducastel & Jacques Martineau, + version TV) – 2008  Tous les enfants s’appellent Dominique (Nicolas Silhol, CM) – Je suis heureux que ma mère soit vivante (Claude Miller & Nathan Miller) – Bellamy (Claude Chabrol) – 2010 Holiday (Guillaume Nicloux) – La proie (Éric Valette) – La cerise sur le gâteau (Laura Morante) .   

Télévision : 1993  Le chasseur de la nuit (Jacques Renard) – 1996  Les Cordier, juge et flic : Une voix dans la nuit (Alain Warmus) – 1997  Julie Lescaut : Abus de pouvoir (Alain Wermus) – 1999  Crimes en série : Double spirale (Patrick Dewolf) – 2000  Sandra et les siens (Paul Planchon) – 2001  Les redoutables : Échange standard (Guillaume Nicloux, CM) – L’interpellation (Marco Paully) – Sous bonne garde (Luc Béraud) – Marilyn et ses enfants (Charli Béleteau) – 2002  Les pygmées de Carlo (Radu Mihaileanu) – Volpone (Frédéric Auburtin) – 2003  Ambre a disparu (Denys Granier-Deferre) – Procès de famille (Alain Tasma) – 2004  Louis Page : Des bleus à l’âme (Jean-Louis Bertuccelli) – Vivement le Quichotte (Jacques Deschamps) – 2005  P.J. : Stress (Gérard Vergez) – 2006  Sable noir : Corps étranger (Éric Valette) – 2007  L’affaire Christian Ranucci : Le combat d’une mère (Denys Granier-Deferre) – Avocats & associés : Consentement mutuel (Bad Mokrani) – Les frileux (Jacques Fansten) – 2008  Paris enquêtes criminelles : Blessure secrète (Gérard Marx) – Les Bougon : Pétard et artifices (Sam Karmann) – La reine et le cardinal (Marc Rivière) – Les tricheurs : Les témoins (Benoît d’Aubert) – Vengeance : Comme un jeu d’enfants (Daniel Janneau) – 2009  Panique ! (Benoît d’Aubert) – Les Bougon : Diplôme pudding (Christian Merret-Palmair) – Les Bougon : Pompes funèbres (Michel Hassan) – Sur le fil (Frédéric Berthe) – Au siècle de Maupassant : Contes et nouvelles du XIXème siècle : Crainquebille (Philippe Monnier) – 2010  Enquêtes résérvées (Bruno Garcia) – Famille d’accueil : Alerte enlèvement 1 & 2 (Bertrand Arthuys) – Caïn : Justices (Bertand Arthuys).

Mise à jour le 23/01/2011

Georges Wilson par Yvan Foucart

Georges Wilson dans « L’apprenti-salaud »

 

 

Il fut le fidèle disciple de Jean Vilar dont il assuma de main de maître l’héritage intellectuel et les destinées du Théâtre National Populaire de Paris et d’Avignon.

Né dans la banlieue nord-est de Paris, il perdit à 13 ans son père pianiste. Juliette, sa maman l’éleva seule.
Il voulu suivre les traces paternelles, mais y renonça rapidement pour s’inscrire aux cours dispensés par Pierre Renoir à l’ENSATT, l’incontournable école d’art dramatique de la rue Blanche. Durant plus de deux ans, il fera partie de la compagnie Grenier-Hussenot.

En 1952, Jean Vilar l’engagea au TNP comme comédien, puis à sa succession en 1963. Georges  remplit cette double fonction jusqu’en 1972, année où il dut l’abandonner au profit de Jack Lang,  futur ministre, qui lui succéda… brièvement.
De 1978 à 1995, il assuma la direction artistique du Théâtre de l’Oeuvre.

Comment établir la biographie théâtrale d’un tel monument dès lors qu’il a connu toutes les sensibilités du répertoire, lui l’égal d’un Jouvet, Dullin, Vilar ou Barrault ?

Bien sûr, nous ne pouvons être que très réducteurs, aussi nous nous contenterons de citer quelques-unes de ses étapes : bien évidemment L’école des femmes de Molière, son maître; Les enfants du soleil, une pièce aujourd’hui encore méconnue de Gorki mais qui fut sa première mise en scène en Avignon défendue superbement par Emmanuelle Riva, Judith Magre et Catherine Sellers; Maître Puntila et son valet de Brecht; Marie Tudor de Victor Hugo; Antigone d’Anouilh; Un otage de l’Irlandais Brendan Behan; En attendant Godot de Samuel Beckett, etc.

Sa dernière pièce, prémonitoire, testamentaire même, sera celle de l’Autrichien Thomas Bernhard, Simplement compliqué, il y incarnait un vieil acteur hypocondriaque et cabot en déclin.

Si le cinéma est pour lui accessoire, il nous laissa cependant quelques très belles compositions :  celle de l’aumônier du Dialogue des Carmélites, du clochard amnésique d’Une aussi longue absence, du recteur du collège refusant la démission de son professeur de géographie dans La gifle;  du commissaire de Max et les ferrailleurs, supérieur d’un inspecteur frustré en quête de flagrants délits; du bâtonnier défenseur d’un officier faussement accusé d’actes répréhensibles durant la guerre d’Algérie pour L’honneur d’un capitaine; de l’affable comte propriétaire du Château de ma mère de Marcel Pagnol.

Il fit aussi partie du Jour le plus long, la grande fresque de la 20th Century Fox, pour laquelle il campa le maire de Sainte Mère Eglise, lieu ô combien légendaire, première commune libérée en France grâce au parachutage américain de la 82nd. En 1988, il réalisa son unique mise en scène avec La vouivre, d’après le roman de Marcel Aymé, légende campagnarde d’une fée des marais dans laquelle il dirigea son fils Lambert ainsi que Suzanne Flon, Jean Carmet et son fidèle Jacques Dufilho avec qui il aimait travailler. Il tourna aussi quelques films en Italie dont certains ne franchirent pas la chaîne des Apennins.

De Georges Wilson, on retiendra sa stature qu’il avait imposante, massive, son visage buriné, ses yeux malicieux, et surtout cette maîtrise des textes toute de rigueur et d’humilité.

En 2001, cette grande voix du théâtre reçut un Molière du meilleur comédien dans un second rôle pour La chatte sur un toit brûlant de Tennessee Williams. Récompense certes méritée, mais pour le moins tardive.

Il décéda dans l’après-midi du 3 février 2010 au Centre Hospitalier de Rambouillet (et non pas Paris erronément cité). Nul doute qu’il ait rejoint son père ce directeur de conscience que fut Jean Vilar. Nul doute, qu’au passage, il se soit arrêté auprès de son partenaire et complice Jacques Dufilho et qu’ensemble ils aient évoqué leurs rôles, si complémentaires et si généreusement défendus, dans L’escalier, du dramaturge Charles Dyer.

@   Yvan Foucart    (Dictionnaire des comédiens français disparus)

 

Pierre Vaneck par Yvan Foucart

 

 

  

Il naît au Vietnam où Alphonse, son père d’origine belge, flamande pour être précis, est officier dans la Légion étrangère. Lorsque la famille regagne l’Europe, elle se fixe à Anvers. Cependant, c’est à Paris que Pierre commence des études de médecine qu’il abandonne d’ailleurs très vite car le Conservatoire d’art dramatique l’attire bien davantage. Il n’y fera qu’un bref séjour.

Il débute dans la Compagnie Grenier-Hussenot. Peu après, le cinéma le sollicite pour un rôle encore modeste dans le Huis clos de Jean-Paul Sartre. Au même générique, il côtoie Isabelle Pia, elle aussi débutante. La consécration tant pour Pierre que pour sa partenaire arrive avec Marianne de ma jeunesse une coproduction franco-allemande de Julien Duvivier qui n’est pas sans rappeler le Grand Meaulnes d’Alain Fournier. Pierre remplace Horst Buchholz pour la version française en interprétant avec beaucoup de justesse le jeune et romantique collégien amoureux d’une douce et irréelle châtelaine (Marianne Hold). Avec Pardonnez nos offenses, il enchaîne tout autre chose, Robert Hossein en fait un chef de bande d’adolescents se livrant à la contrebande. Vient Thérèse Etienne de Denys de La Patellière qui le dirige en fils de fermier suisse amoureux de sa jeune belle-mère qu’incarne si joliment Françoise Arnoul.

Une filmographie riche d’une cinquantaine de titres. A citer, La morte saison des amours de Pierre Kast, son réalisateur préféré, pas seulement pour le film, ni pour Françoise Arnoul qu’il retrouve avec plaisir en tant qu’épouse, ni pour son rôle de l’écrivain en panne d’inspiration se réfugiant  dans l’alcool, mais bien davantage pour sa rencontre avec Sophie, fille de Jacques Becker, ici assistante du réalisateur. Rencontre qui se conclura par un mariage. Et puis, il y a ce monument de Paris brûle-t-il ?, sa brillante interprétation du résistant qui convainc l’Etat major américain, et sans difficultés le Général Leclerc de foncer sur la capitale encore occupée (à noter ses prestigieux partenaires Kirk Douglas, Glenn Ford, Robert Stack, Charles Boyer); La légion saute sur Kolwezi en colonel français chargé de libérer les Européens pris en otage par des rebelles katangais.

Jean Becker, son beau-frère, le dirige dans son dernier film, Deux jours à tuer, où il campe le père meurtri, taiseux, proche de la colère, d’Albert Dupontel.

D’aucuns lui reprochèrent un entêtement injustifié là où ce n’était que rigueur et respect vis-à-vis de ses rôles. C’est ainsi qu’il refusa, entre autres, (et sans doute le regretta-t-il par la suite) Les amants de Louis Malle et La vérité de Clouzot.

Au théâtre, dont il appréciait les beaux textes, mêmes les plus difficiles, la critique unanime et enthousiaste le consacra très vite comme étant le nouveau Gérard Philipe. Comparaison certes flatteuse, mais qui ne lui fit pas perdre la tête car pour lui, il n’y avait, il n’y a, qu’un seul et irremplaçable Gérard Philipe.

Dans ce monde qui était vraiment le sien sans qu’il n’ait cherché la gloire, il fut notamment dirigé par Jean-Louis Barrault, Jean Vilar, Georges Wilson (qui ne lui survivra que quatre jours) et Albert Camus, les meilleurs professeurs qui soient, si proches de ses exigences.  De sa théâtrographie,  quelques titres pris au hasard : Sud, la première pièce de l’écrivain Julien Green qui souleva bien des diatribes pour son sujet traitant de l’homosexualité ; L’ennemi, du même auteur qui subira les mêmes critiques ; L’éventail de Lady Windermere d’Oscar Wilde; La guerre de Troie n’aura pas lieu de Jean Giraudoux; Le long voyage vers la nuit d’Eugène O’Neill auprès de Gaby Morlay dont ce fut la dernière contribution importante sur les planches; La paix du dimanche, l’oeuvre prémonitoire de John Osborne où il accompagne Brigitte Auber, une comédienne aujourd’hui injustement oubliée; Les possédés, une adaptation de la pièce de Dostoïevski par Albert Camus qui assume aussi la mise en scène; L’Aiglon d’Edmond Rostand pour lequel il fut certainement l’un des plus crédibles duc de Reichstadt ; Hamlet de Shakespeare, après le Théâtre de Chaillot, pour d’inoubliables et merveilleuses représentations dans la cour du Palais des papes d’Avignon grâce à des comédiens transcendés et à la mise en scène intelligente de Georges Wilson; Le secret d’Henry Bernstein qui vit l’Académie des Molières le récompenser en le sacrant bizarrement meilleur comédien dans un second rôle (on se demande toujours où se trouve le mystérieux distinguo ?); Copenhague de Michael Frayn avec Niels Arestrup et la regrettée Maïa Simon ; Art de Yasmina Reza, l’histoire d’une amitié de trois hommes volant en éclats, avec Pierre Arditi et Fabrice Luchini; etc.

Beaucoup de télévision aussi et notamment les sagas estivales de Jean Sagols : Orages d’été, Les coeurs brûlés et Les grandes marées sur TF1; Garonne de Claude d’Anna sur FR2, etc.

Loin des futilités du show business, avant tout amoureux de la nature, de la campagne, dès qu’il le pouvait il descendait près de Murs dans le Lubéron où il avait acheté et remis en état un mas et une bergerie. C’était son havre de paix, son paradis, sa respiration, sa résurgence.

De Pierre Vaneck, nous ne pouvons oublier sa carrière exceptionnelle particulièrement riche et récompensée par maints succès, sa présence fascinante, sa belle voix profonde et magnétique… son charme.

Ce que sa petite fille Aurélie et son petit-fils Thibault, depuis peu dans la profession, et qui ont repris  le nom de leur grand-père, auront à défendre.
Avec amour, sans nul doute.

@   Yvan Foucart    (Dictionnaire des comédiens français disparus)

 

 

MORT DE ROGER PIERRE

Photo « Agence Babette Pouget »

Annonce hier de la mort du comédien et auteur Roger Pierre, à l’âge de 86 ans. J’y reviendrai dès que possible…

Filmographie : 1946  Le père tranquille (René Clément) – 1948  Le colonel Durand (René Chanas) – 1949  Je n’aime que toi (Pierre Montazel) – 1951  Le pompon rouge (Claude Lalande, CM, scénario) – Intimités (CM, voix du récitant) – 1952  Le trou normand (Jean Boyer) – Deux de l’escadrille (Maurice Labro) – Belle mentalité (André Berthomieu, + dialogues) – Femmes de Paris (Jean Boyer) – 1953  Une vie de garçon (Jean Boyer) – Le portrait de son père (André Berthomieu, + dialogues) – 1955  La Madelon (Jean Boyer) – M’sieur la Caille (André Pergament) – Paris canaille (Pierre Gaspard-Huit) – 1956  La vie est belle (+ Co-réalisation avec Jean Marc Thibault & dialogues) – Nous autres à Champignol (Jean Bastia, + scénario & dialogues) – 1957  C’est arrivé à 36 chandelles (Henri Diamant-Berger) – Sans famille (André Michel) – Vive les vacances ! (Jean-Marc Thibault, + scénario & dialogues) – 1958  Les motards (Jean Laviron, + scénario, adaptation & dialogues) – Le gendarme de Champignol (Jean Bastia, + scénario, adaptation & dialogues) – 1959  Les héritiers (Jean Laviron, + scénario, adaptation & dialogues) – 1960  La Française et l’amour [Sketch : « L’adolescence »] (Jean Delannoy) – Les Tortillards (Jean Bastia) – 1961  La belle américaine (Robert Dhéry & Pierre Tchernia, cameo) – Un cheval pour deux (Jean-Marc Thibault, scénario, adaptation & dialogues) – 1962  Nous irons à Deauville (Francis Rigaud) – Tartarin de Tarascon (Francis Blanche, cameo) – Virginie (Jean Boyer) – Comment réussir en amour (Michel Boisrond) – 1963  Les durs à cuire ou comment supprimer son prochain sans perdre l’appétit (Jack Pinoteau, + adaptation) – 1964  Les gros bras (Francis Rigaud) – 1965  Les baratineurs (Francis Rigaud) – Les malabards sont au parfum (Guy Lefranc) – 1966  Le désordre à vingt ans (Jacques Baratier, documentaire) –  1968  Faites donc plaisir aux amis (Francis Rigaud) – Le débutant (Daniel Daert) – 1969  Des vacances en or (Francis Rigaud) – 1973  Gross Paris (Gilles Grangier) – 1974  En grandes pompes (André Teisseire, + scénario, adaptation & dialogues) – 1976  Comme sur des roulettes (Nina Companeez) – 1979  Mon oncle d’Amérique (Alain Resnais) – 1980  Camera d’albergo (Chambre d’hôtel) (Mario Monicelli) – 1982  Le braconnier de Dieu (Jean-Pierre Darras) – 1997  Bingo ! (Maurice Illouz) – 2005  Olé ! (Florence Quentin) – 2008  Les herbes folles (Alain Resnais). Comme scénariste seulement : 1954  Les deux font la paire (André Berthomieu, dialogues) – 1955  La bande à papa (Guy Lefranc, idée originale). Télévision (notamment) : 1963  Teuf-Teuf (Georges Folgoas) – 1967  Les créatures du Bon Dieu : Franck et sa mouette (Jean Laviron) – Deux romains en Gaulle (Pierre Tchernia) – 1969  Les deux timides (Georges Folgoas) – 1973  Les maudits rois fainéants (Marion Sarraut, Jacques Brialy, André Flédérick & Bernard Lion) – 1974  Les Les z’heureux rois z’Henri (Roger Benamou, Philippe Galardi & Roger Pradines) –  1976  Au théâtre ce soir : Le pirate (Pierre Sabbagh) – Voyez-vous ce que je vois ? (Agnès Delarive, captation) – 1979  Le tour du monde en 80 jours (André Flédérick, captation) – 1981  Le légataire universel (Claude Santelli, captation) – 1982  Spéciale dernière (Pierre Desfons, captation) – Le divan (Lazare Iglésis, captation) – 1986  Maguy : Connu comme le loulou blanc – 1988  L’appart (Christiane Spiero) – 1989  Orages d’été (Jean Sagols) – 1990  Eurocops : Alice en enfer (Alain Tasma) – 1996  Inspecteur Médeuze : Poulet au gratin (Étienne Dhaene) –  1997  Les mentons bleus (Agnès Delacroix) – 1998  À nous deux la vie (Alain Nahum) – 2002  Un paradis pour deux (Pierre Sisser) – La soupière (Philippe Marouani) – Maigret : L’ami d’enfance de Maigret (Laurent Heynemann).//