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LE COIN DU NANAR : MILLIONNAIRES D’UN JOUR

Affiche provenant de Les gens du cinéma

« Millionnaires d’un jour » (André Hunebelle, 1949), est un film à sketches, bien avant la mode des années 60 (J’avais complété le générique pour IMDB). Un journaliste lunaire, joué par Bernard Lajarrige, transforme la vie de plusieurs personnes, en publiant de faux résultats de la loterie nationale, aveuglé par son amour d’une jeune journaliste. Le film vaut surtout par ses interprètes. Outre les vedettes Gaby Morlay, Pierre Brasseur ou Ginette Leclerc, on retrouve une belle galerie  » d’excentriques  » selon l’expression de Raymond Chirat & Olivier Barrot. De Pierre Larquey facétieux doyen des Français, faisant tourner en bourrique André Gabriello, maire voulant profiter de l’opportunité de sa longévité pour lancer une station thermale (idée reprise par René Clair pour tout l’or du monde), Yves Deniaud en truculent clochard, Madeleine Barbulée en infirmière vieille fille mais dévouée, André Valmy en truand fataliste, Jacques Baumer, en président du tribunal dépassé par les évènements ou Paul Demange en collègue encombrant.  La grande surprise reste la prestation de Louis de Funès en avocat, qui reste coi (une première et une dernière), son client (Lajarrige) assurant sa défense tout seul…

LE COIN DU NANAR : LA SITUATION EST GRAVE MAIS… PAS DÉSESPÉRÉE

Affiche du film provenant de Les gens du cinéma

Et l’on s’attend à un nanar d’anthologie, une captation d’une pièce de Pierre Germont digne d' »Au théâtre ce soir » (nostalge, nostalge), des dialogues de Jean Amadou ! une musique de Guy Mardel !! (« N’avoue jamais, jamais, jamais…). Jacques Besnard s’evertue à aérer la pièce (les vitrines de Noël des Galeries Lafayette), une motarde-cascadeuse-doublure diminue de moitié à l’entrée du château pour laisser place à Maria Pacôme.

La situation est vaudevillesque (un affairiste, une veuve (enfin plus ou moins), un ministre, un malfaiteur… et les inévitables placards. Le réalisateur découpe la peloche à la hache, sans inventivité. Reste les acteurs, il y a Michel Serrault, qui d’un sérieux papal pousse les cris hystériques de « Zaza Napoli », il fait preuve de brio, laissant à des coudées derrières ses petits camarades (Maria Pacôme et Jean Lefebvre). Restent quelques seconds rôles, un « excentrique » Henri Guisol, dans le rôle du papy, Cécile Vassort en soubrette émotive (elle était plus touchante dans les films de Charles Matton), Jean Puyberneau en valet goguenard, le petit fantasme de notre adolescence (enfin pour ma pomme) Catherine Serre en secrétaire nunuche, Henri Czarniak en malfrat (une trogne), Gabriel Cattand en pseudo fantôme et en prime Daniel Prévost, allumé en inspecteur d’une police arrosante qu’il ne vaut mieux pas croiser dans un bois. Ca lambine pas mal, on décroche souvent, mais on a toujours plaisir à retrouver ces zigues, c’est souvent moins le cas dans nos comédies comptemporaines… Et Michel Serrault faisait « ses gammes », laissant deviner l’explosion de son talent dans les années à venir. A lui seul, il vaut le déplacement…

LE COIN DU NANAR : PÉDALE DURE

Il y avait cette rubrique dans « 50 ans du cinéma américain » de Jean-Pierre Coursodon & Bertrand Tavernier. Le nanar pouvant être plus jubilatoire que quelques classiques, il ne faut pas voir ici, une volonté systématique de dénigrer… Aujourd’hui « Pédale dure ».

   Il faut ici déplorer un nouveau ratage dans la nouvelle mode des fautes suites- à l’exemple de « Jet Set » -, mépris manifeste du public. On imagine aisément les producteurs élaborer ce projet, en pensant que le « greffon » Bertrand Blier pouvait amener du mordant à un projet inconsistant. Mais on est à des années lumière de « Tenue de soirée ». On croit ici ou là retrouver la petite musique de Blier, qui s’auto cite presque comme lee voisin encombrant joué par Victor Garrivier rappelle le personnage joué par Michel Galabru dans  « Notre histoire », mais il n’en est rien. On en arrive à compatir sur les comédiens (seul Jacques Dutronc, un peu décalé par rapport aux autres amène une atmosphère). Claude Miller avait pour projet dans les années 90, de faire un film sur un scénario original de Bertrand Blier « Le charme des gares » (deux inconnues se rencontrent la nuit), et l’on vient à rêver sur ce film hypothétique, tant l’ennui nous gagne.

Michèle Laroque, Gérard Darmon & Dany Boon

Retour sur Victor Garrivier : On le voyait souvent ces derniers temps : L’homme sacrifié de « Effroyables jardins »,  le maire confronté au retour de ces concitoyens… morts, (il était émouvant dans ce rôle, impuissant devant le retour de sa femme joué par Catherine Samie, sa dernière scène est particulièrement poignante). Il participait a beaucoup de téléfilms depuis le clochard de « L’abonné de la ligne U » où il jouait avec Pierre Dac (Que l’on peut trouver en DVD) à l’avocat Antoine Zelder dans « Avocats et associés » depuis 1998. Très apprécié de Claude Chabrol, il jouait souvent des personnages taiseux ou résignés voire parfois ignobles – Le « Mercaillou » de « Coup de torchon »- .

Victor Garrivier

Peu d’hommages à sa mort en décembre 2004 – sinon le site « club internet télévison » -. Heureusement on peut retrouver le rituel portrait d’Yvan Foucart pour les « gensducinema.com » : Les gens du cinéma