Affiche du film provenant de Les gens du cinéma
Et l’on s’attend à un nanar d’anthologie, une captation d’une pièce de Pierre Germont digne d' »Au théâtre ce soir » (nostalge, nostalge), des dialogues de Jean Amadou ! une musique de Guy Mardel !! (« N’avoue jamais, jamais, jamais…). Jacques Besnard s’evertue à aérer la pièce (les vitrines de Noël des Galeries Lafayette), une motarde-cascadeuse-doublure diminue de moitié à l’entrée du château pour laisser place à Maria Pacôme.
La situation est vaudevillesque (un affairiste, une veuve (enfin plus ou moins), un ministre, un malfaiteur… et les inévitables placards. Le réalisateur découpe la peloche à la hache, sans inventivité. Reste les acteurs, il y a Michel Serrault, qui d’un sérieux papal pousse les cris hystériques de « Zaza Napoli », il fait preuve de brio, laissant à des coudées derrières ses petits camarades (Maria Pacôme et Jean Lefebvre). Restent quelques seconds rôles, un « excentrique » Henri Guisol, dans le rôle du papy, Cécile Vassort en soubrette émotive (elle était plus touchante dans les films de Charles Matton), Jean Puyberneau en valet goguenard, le petit fantasme de notre adolescence (enfin pour ma pomme) Catherine Serre en secrétaire nunuche, Henri Czarniak en malfrat (une trogne), Gabriel Cattand en pseudo fantôme et en prime Daniel Prévost, allumé en inspecteur d’une police arrosante qu’il ne vaut mieux pas croiser dans un bois. Ca lambine pas mal, on décroche souvent, mais on a toujours plaisir à retrouver ces zigues, c’est souvent moins le cas dans nos comédies comptemporaines… Et Michel Serrault faisait « ses gammes », laissant deviner l’explosion de son talent dans les années à venir. A lui seul, il vaut le déplacement…