Skip to main content

Fragments d’un dictionnaire amoureux : Anthony Minghella

Annonce de la mort d’une hémorragie cérébrale, ce 18 mars, au « Charing Cross hospital » de Londres, du scénariste et cinéaste anglais Anthony Minghella, né en 1954. Très doué, il était aussi musicien et dramaturge – « A little drowning », « Made in Bangkock » -. Il débute à la télévision anglaise en écrivant des scénarios « Légendes grecques », « Inspecteur Morse », à la fin des années 80. En 1990, il signe un film très enjoué « Truly Madly deeply » (Id, 1990). Une jeune musicienne londonienne, – Juliet Stevenson – retrouve le fantôme de son mari – génial Alan Rickman -, musicien comme elle, à l’installation de sa nouvelle maison. Mais il est hélas flanqué d’une cohorte de fantômes turbulents. « Mr. Wonderfull » (Id, 1993), est une comédie romantique, sur les pérégrinations d’un ouvrier – joué par Matt Dillon – qui cherche a être propriétaire d’un bowling. Il connut une reconnaissance internationale dès son troisième film,  avec « The english patient » (« Le patient anglais », 1996), d’après un roman de Michael Ondaatje. Juliette Binoche – qui gagnera un oscar du meilleur second rôle pour ce film – y trouve un de ses meilleures rôles en infirmière suivant le débarquement des alliés américains en Italie.  Elle rencontre un grand blessé – Ralph Fiennes -, qui va lui raconter ses grandes amours contrariées dans le Sahara avec le personnage de Katherine joué par Kristin Scott Thomas. Le film très lyrique et très émouvant est très efficace. Mais on se souviendra cependant d’un mémorable épisode de la série « Seinfeld », où Julia Louis-Dreyfus se retrouve face à l’hostilité générale, en se déclarant absolument insensible au film… « The talented Mr. Ripley » (« Le talentueux M. Ripley », 1999) est une excellente adaptation de l’œuvre de Patricia Highsmith, donnant ainsi un de ses rôles les plus probants à Matt Damon, excellent en « Ripley « manipulateur et revanchard face à Jude Law, performance d’autant plus louable pour passer après la première adaptation du livre par René Clément avec Alain Delon et Maurice Ronet avec « Plein soleil ». « Cold Mountain » (« Retour à Cold Mountain », 2002) d’après un roman de Charles Frazier, est plus conventionnel, évoquant la guerre de sécession. Si Jude Law et Nicole Kidman, forment un couple digne d’intérêt, il faut cependant saluer le cabotinage proprement effroyable de Renée Zellweger dans ce film – bien évidemment salué comme il se doit par l’oscar du meilleur second rôle féminin -. « Breaking and Entering » (« Par effraction », 2005), retour aux sources, un peu trop ambitieux, dans un Londres moderne et assez déshumanisé, est un film intéressant porté par l’excellente composition de Juliette Binoche – sous estimée dans ce film – en réfugiée bosniaque, qui charme le personnage de Jude Law, un architecte cherchant un sens à sa vie. Minghella était également un producteur exécutif avisé, avec des films comme « Heaven » d’après un scénario inachevé de Krysztof Kieslowski,  une nouvelle adaptation d’ »Un américain bien tranquille » d’après Graham Greene et  « Michael Clayton ». Ce metteur en scène possédant un réel souffle, avait même une certaine influence, on n’est pas étonné de le voir ainsi apparaître dans l’excellent « Reviens moi » réalisé par Joe Wright et diffusé en 2007, face à Vanessa Redgrave, ce qui constitue presque un hommage, dans cette mise en scène soignée et virtuose.

Avec Jude Law sur le tournage de « Retour à Cold Mountain »

ARTICLE : LONDRES (AP)

Décès d’Anthony Minghella, le réalisateur du « Patient anglais », par Jill Lawless
Le cinéaste britannique Anthony Minghella, qui avait réalisé « Le Patient anglais », film couronné par neuf Oscars, est mort mardi matin à Londres à l’âge de 54 ans, a annoncé son agent Judy Daish. Le réalisateur est décédé au Charing Cross Hospital des suites d’une hémorragie, a précisé son porte-parole Jonathan Rutter. Ce dernier a expliqué qu’Anthony Minghella avait été opéré la semaine dernière d’une tumeur au cou et que l’intervention « semblait s’être bien passée ». « A 5h aujourd’hui, il a eu une hémorragie fatale », a-t-il dit. Le Patient Anglais » (1996), avec Kristin Scott Thomas et Ralph Fiennes, avait remporté en 1997 pas moins de neuf Oscars, dont celui du meilleur réalisateur pour Minghella et celui de la meilleure actrice dans un second rôle pour Juliette Binoche. Le film était adapté d’une oeuvre littéraire au même titre que « Le talentueux M. Ripley » (1999) et « Retour à Cold Mountain » (2002). Il avait aussi tourné « Par Effraction » (2005) avec notamment Binoche et Jude Law. Anthony Minghella était récemment rentré du Botswana où il avait tourné un film adapté d’un roman d’Alexander McCall Smith, « The No.1 Ladie’s Detective Agency », que la BBC projette de diffuser dimanche. Il s’agit du premier tome d’une série narrant les aventures d’un détective privé, Precious Ramotswe. La chaîne de télévision américaine HBO avait passé commande pour 13 épisodes. Outre le cinéma, Anthony Minghella s’était intéressé à l’opéra. En 2005, il avait mis en scène « Madame Butterfly » de Puccini à Londres, sur une chorégraphie de son épouse, Carolyn Choa. Il travaillait avec le compositeur Osvaldo Golijov sur un nouvel opéra commandé par le Met. Il devait en signer le livret et la mise en scène, la première étant programmée pour la saison 2011-12. La mort d’Anthony Minghella a provoqué un choc. Jude Law, présent dans trois films du réalisateur, s’est dit « profondément bouleversé et attristé » par la perte d’un ami et collègue. Le Premier ministre britannique Tony Blair, ami de Minghella depuis que le cinéaste avait réalisé une publicité pour les travaillistes dans le cadre de la campagne électorale de 2005, s’est déclaré véritablement « bouleversé et très triste ». C’était un « être humain merveilleux », créatif et « brillant » mais « toujours humble » et « aimable », a-t-il ajouté, exprimant sa totale « admiration » pour lui. Le producteur David Puttman a lui souligné que Minghella était une personne « très particulière ». Ce n’était « pas simplement un auteur, ou un auteur-réalisateur », c’était « quelqu’un » de très « connu » et de très « aimé » dans le monde du cinéma, a-t-il dit à la BBC, estimant que le cinéaste était parti beaucoup trop tôt. Jeff Ramsay, responsable de la communication du président du Botswana Festus Mogae, a pour sa part estimé que la mort de Minghella constituait « un choc et une grande perte ». Il a raconté comment le réalisateur s’était rendu au Botswana avant le tournage et s’était montré curieux du pays. « C’était comme s’il faisait partie de notre communauté », a-t-il observé, évoquant un homme agréable et très simple. Né en 1954, Anthony Minghella a grandi sur l’île de Wight, au large de la côte sud de l’Angleterre, où ses parents possédaient une usine de crèmes glacées. Il a travaillé pour la radio et la télévision avant de faire ses débuts de réalisateur en 1990 avec « Truly, Madly, Deeply », une comédie incarnée par Juliet Stevenson et Alan Rickman. Mais c’est avec « Le Patient anglais », adapté d’un roman de Michael Ondaatje, qu’il a connu son plus grand succès. Minghella laisse sa femme, son fils, l’acteur Max Minghella et sa fille Hannah. AP

 

Fragments d’un dictionnaire amoureux : Alain Robbe-Grillet

Alain Robbe-Grillet & Anicée Alvina

Annonce de la mort d’Alain Robbe-Grillet, à l’âge de 85 ans, dans la nuit de dimanche à lundi à Caen, des suites de problèmes cardiaques. Ce pape du nouveau roman aura eu le mérite de s’intéresser au cinéma. Pour n’évoquer son parcours qu’au cinéma, à l’instar de Marguerite Duras, il sera engagé par Alain Resnais, qui confia souvent ses scénarios à des romanciers confirmés, pour « L’année dernière à Marienbad ». Cette œuvre déconcertante, esthétique, mais aussi envoûtante et hors du temps, jouée par Delphine Seyrig, Sacha Pitoëff et Giorgio Albertazzi, imposa son univers à l’écran. Il apparaîtra ensuite dans « Je t’aime, je t’aime » en 1967, autre chef d’œuvre d’Alain Resnais, dans le bref rôle d’un attaché de presse s’étonnant que Claude Rich qui joue un écrivain, signe impersonnellement ses ouvrages, « Hommage de l’auteur ».  Le cinéaste intrigue, préférant l’utilisation d’images mentales à la narration traditionnelle. Il connaîtra une grande notoriété, par son travail sur l’érotisme, son attrait pour les « filles-fleurs de nos rêves » – Françoise Brion, Marie-France Pisier, Anicée Alvina, etc… Il se lance dans la réalisation en 1962, avec « L’immortelle », où un professeur joué par Jacques Doniol-Valcroze, perd sa vie à retrouver le fantasme d’une aventure avec une étrangère de passage, jouée par Françoise Brion – Il reçoit pour ce film, le prix Louis Delluc 1963 – ex aequo avec « Le soupirant » de Pierre Étaix -. « Trans-Europ-Express » (1966), évoque les fantasmes de passagers lors d’un voyage en train de Paris à Anvers. Il y emploie Jean-Louis Trintignant qui lui restera fidèle pour 3 autres films. « L’homme qui ment », pour lequel il obtint le meilleur scénario au festival de Berlin, tourne autour de l’identité du homme mystérieux, nommé Boris Varissa. André Cornand dans « La saison cinématographique 1968 », le défend contre certaines critiques qui l’accusent de fumisterie, « …Robbe-Grillet ne tranche pas, il donne à voir, invite le spectateur à entrer dans l’univers fictif de son héros, l’appelle à la participation, laisse libre son interprétation. A lui de trouver sa voie dans le « labyrinthe » de l’imaginaire… ». « L’Eden et après » avec Catherine Jourdan, évoque des jeux sado-masochistes dans un café nommé « L’Eden ». Curiosité, Robbe-Grillet, essaiera un nouveau montage, en modifiant l’ordre des plans, pour en faire un nouveau film « N a pris les dés », ce dernier fut d’ailleurs diffusé dans les années 80, sur FR3. « Glissements progressif du plaisir », tourné en 1973, évoque les mésaventures d’une jeune femme mineure – Anicée Alvina -, en prison pour l’assassinat d’une amie avec une paire de ciseaux, et attendant sa fin prochaine dans des rêveries érotiques. »Le jeu avec le feu », tourné l’année suivante, multiplie la présence de belles interprètes – Anicée Alvina, toujours, Christine Boisson, Agostina Belli, Sylvia Kristel – une organisation secrète enlevant les jeunes femmes pour les livrer en pâture à des maniaques fortunés.  Suivant le conseil de Jean-Louis Trintignant de participer à ce film, Philippe Noiret ne s’acclimatera pas à cet univers. Il en parle dans son livre « Mémoire cavalière », rejoignant ainsi ses détracteurs : « …Supérieurement intelligent, il avait une fâcheuse tendance  à vous le faire sentir un petit peu » (…) Quand aux fantasmes érotiques de Robbe-Grillet, comme ce n’étaient pas les miens, je les ai trouvés d’un ennui profond ». « La belle captive » (1982) joue avec les codes du surréalisme et du fantastique, hommage à Jean Cocteau et à René Magritte, bénéficiant d’une superbe photographie d’Henri Alekan. On y retrouve Daniel Mesguich, le génial Daniel Emilfork et les magnifiques Cyrielle Claire et Gabrielle Lazure, ainsi qu’Arielle Dombasle qui participa à ses deux derniers films, dans le rôle de la femme hystérique. Autant d’exercices de style, agaçants parfois, mais pour lequel on garde un plaisir coupable en raison de l’érotisme ambiant. La critique suit parfois, tel Raymond Lefèvre dans « Cinéma 262 », octobre 80 : « Sous nos yeux, les structures se font et se défont, les intrigues se dissolvent dans la dérision, les faits et les personnages se dédoublent ou se pluralisent, les signes changent de valeur selon les nouveaux contextes, le réel et les possibles entrent dans le même champ de vision. Et tout cela sur le mode de jeu enrobé d’humour. Les détracteurs de l’oeuvre de Robbe-Grillet sont souvent ceux qui, au nom du « contenu » (le « fond » qu’ils privilégient) se refusent d’entrer dans l’univers ludique de l’auteur et l’accusent de formalisme stérile. C’est oublier que toute contestation doit également passer par une remise en question des structures de narration que nos habitudes de perception ont figéees en les considérnant, bien à tort, comme « normales ». Sur ce point, l’apport stylistique d’Alain Robbe-Grillet est dondammental… ». La suite est plus marginale, avec « Le bruit qui rend fou » (1994), co-réalisé par Dimitri De Clerq, histoire de vengeance dans un port de Méditerranée. Il retrouve donc Arielle Dombasle, pour « Gradiva », un essai qui provoqua quelques sarcasmes de la part des critiques. Son livre « Les gommes » avait été adapté en Belgique par Lucien Deroisy et René Micha, en 1968, avec Françoise Brion. Un gros ouvrage de 720 pages, reprend les scénarios de ses films comme réalisateur, sous le titre « Scénarios en rose et noir » 1966-1983, aux éditions Fayard (2005). Un ouvrage assez intéressant – pour l’avoir emprunté dans une bibliothèque – tiré de ses propres archives, comportant des documents de travail, rappelant ses obsessions. Rappelons qu’André S. Labarthe, lui consacré l’un de ses portraits pour le mythique : « Cinéastes de notre temps », qu’il réalisa avec Noël Burch, en 1969.

 

Filmographie : Comme scénariste : 1960  L’année dernière à Marienbad (Alain Resnais) – 1963  Begegnung mit Fritz Lang (Peter Fleischmann, documentaire) – 1995  Taxandria (Raoul Servais) – Comme réalisateur-scénariste : 1962  L’immortelle –  1966  Trans-Europ-Express – 1967  L’homme qui ment – 1969   L’Eden et après – N a pris les dés (nouveau montage du film précédent) – 1973  Glissements progressifs du plaisir – 1974  Le jeu avec le feu – 1982  La belle captive – Un bruit qui rend fou (co-réalisé avec Dimitri de Clercq) – 2005 – La Gradiva / C’est la Gradiva qui nous appelle – Comme acteur : 1967  Je t’aime, je t’aime (Alain Resnais) – 1969  Cinéastes de notre temps (André S. Labarthe & Noël Burch, documentaire TV en deux parties) – 1982   Un film, autoportrait (Marcel Hanoun, documentaire) – 1998   Le temps retrouvé (Raoul Ruiz) – 2001  Alain Robbe-Grillet : un nouveau cinéma (Benoît Peeters, documentaire). Conseiller technique : 1976  Guerres civiles en France (François Barat, Vincent Nordon & Joël Farges) .

Fragments d’un dictionnaire amoureux : Henri Salvador

Annonce de la mort d’Henri Salvador, mercredi 13 février, à l’âge de 90 ans à son domicile parisien d’une rupture d’anévrisme. Peu de cinéma, mais il mérite qu’on s’y attarde un peu. On peut découvrir sa bonne humeur dans le DVD : « Mademoiselle s’amuse » (chez L.C.J. Éditions), en collègien de Ray Ventura, face à Gisèle Pascal. On le retrouve dans quelques nanars, en professeur de chant excentrique dans « Le clair de lune à Maubeuge » et en brigadier de gendarmerie taré dans « Les malabars sont au parfum ». Il fut en vedette cependant dans « Une cigarette pour un ingénu », un film de Gilles Grangier, mais… inachevé, apprend-on dans le livre d’entretiens « Gilles Grangier : Passé la Loire, c’est l’aventure ». Il y tient le rôle d’un homme fuyant son existence avec son camion benne. Il tient aussi le rôle principal du cornichonesque « Et qu’ça saute ! », signé Guy Lefranc, en policier doux rêveur, qui trouve deux caisses d’ananas contenant des bombes, dans une république sud-américaine d’opérette. On le retrouve dans un épisode de « Crimes en série », « Variations mortelles », en ami cafetier de Pascal Légitimus. S’il y est crédité au générique du début, il est totalement oublié dans celui, déroulant final. Ce grand musicien et chanteur, inoubliable interprète du blouse du dentiste de Boris Vian, emporte avec nous une part de notre enfance, par le souvenir de ses émissions de variétés, dans lesquelles il nous amusait par ses déguisements multiples et ses sketches, tout comme il pouvait nous attendrir. France 3 diffuse en hommage « Nous irons à Paris », vendredi prochain, à 14h40. Annonce aussi de la mort du grand cinéaste japonais, Kon Ichikawa, auteur notamment de « La harpe de Birmanie » (1956), de « Les feux de la plaine » (1959) et de « La vengeance d’un acteur » (1963).

 

Filmographie : Comme acteur : 1945  Le moulin des Andes / Le fruit mordu (Jacques Rémy) – 1947 Mademoiselle s’amuse (Jean Boyer) – 1949  Nous irons à Paris (Jean Boyer) 1951 Nous irons à Monte-Carlo (Jean Boyer) – 1952  Magazine de Paris (Claude Heymann, CM) – 1955  Bonjour sourire / Sourire aux lèvres (Claude Sautet) – 1956  Printemps à Paris (Jean-Claude Roy) – 1958  Europa di notte (Nuits d’Europe) (Alessandro Blasetti) – 1961  Il segugio (Accroche-toi y a du vent !) (Bernard-Roland) – 1962  Tartarin de Tarascon (Francis Blanche) – Un clair de lune à Maubeuge (Jean Chérasse) – 1964  Carrusel nocturno (Esteban Madruga) – Les gros bras (Francis Rigaud) – 1965 Les Malabars sont au parfum (Guy Lefranc) – 1967  Une cigarette pour un ingénu (Gilles Grangier, inachevé) – 1969  Et qu’ça saute (Guy Lefranc). Voxographie : 1999 The little mermaid (La petite sirène) (John Musker & Ron Clements, version française) – 2000  The little mermaid II: Return to the sea (La petite sirène 2 : Retour à l’océan (Jim Kammerud & Brian Smith, version française vidéo 2006) – 2004  Pollux, le manège enchanté : de Jean Duval, Frank Passingham & Dave Borthwick). Musique : 1961  Accroche-toi y a du vent ! (Bernard-Roland) – 1964  Sursis pour un espion (Jean Maley) – 1969  Et qu’ça saute ! (Guy Lefranc) – 1970  L’explosion (Marc Simenon).

 

Nota : Certaines sources le créditent à tort dans « Candide ou l’optimisme au Xxème siècle », de Norbert Carbonnaux, en 1960, dans le rôle du chef des Oreillons. Le rôle est tenu en fait par un autre chanteur, John William, confirmé par la vision du DVD chez René Château. Nombre de ses chansons figurent dans des films citons :  The little hut (La petite hutte), (Mark Robson, 1956), L’assassino (L’assassin) (Elio Petri, 1961), Le magot de Josefa (Claude Autant-Lara, 1963), Ghosts of Mississippi (Les fantômes du passé) (Rob Reiner, 1996), Le voisin (Marianne Vissier, CM, 1996), Go (Doug Liman, 1999),  Artificial Intelligence  : AI (A.I. Intelligence Artificielle) (Steven Spielberg, 2001), Ocean’s eleven (Steven Soderbergh, 2001), Merci Docteur Rey (Andrew Litvak, 2001) ; etc…

MORT DE DELBERT MANN

Annonce de la mort du cinéaste américain Delbert Mann, des suites d’une pneumonie à l’hôpital de Los Angeles. Il connaît une consécration avec « Marty », pour lequel il reçoit l’oscar du meilleur réalisateur. Le rôle titre révèle un Ernest Borgnigne, inattendu en garçon boucher au physique ingrat qui finit par trouver l’amour en rencontrant une jeune institutrice. Il avait déjà en 1953, adapté cette œuvre de Paddy Chayersky, pour la télévision, avec Rod Steiger. Suivent plusieurs adaptations d’œuvres théâtrales, « Désirs sous les ormes » (1958) , d’après d’Eugene O’Neill avec Sophia Loren et Anthony Perkins, « Tables séparées », mélodrame adapté d’après Terence Ratigan, à la distribution brillante, Rita Hayworth, Deborah Kerr, Burt Lancaster et David Niven, « Au milieu de la nuit », d’après Paddy Chayefsky, avec Kim Novak et Frederic March.. Il signe régulièrement des comédies avec notamment « Un pyjama pour deux », avec Rock Hudson et Doris Day, dans le cadre des milieux de la publicité, « Un soupçon de vison » où Cary Grant est un séducteur éconduit par Doris Day, « Un si gentil petit gang », composés de domestiques cabrioleurs aidant une vieille dame ruinée, ou « La junge aux diamants », comédie d’aventure avec James Garner. Tony Curtis devient pour lui « Le héros d’Iwo Jiwa », un indien qui s’engage dans la bataille du Pacifique, auprès des troupes américaines, lors de la seconde guerre mondiale et Rock Hudson un colonel d’aviation chargé de mettre bon ordre dans une base militaire dans « Le téléphone rouge ». En 1982, il signe pour les productions Disney, l’histoire d’un dissident de l’Allemagne de l’Est, joué par John Hurt, qui cherche à s’évader en dirigeable. Ces dernières années, il se consacrait surtout à la télévision, comme avec une nouvelle adaptation d’  « À l’ouest rien de nouveau », dénonçant les affres de la guerre de 1914-1918 dans les tranchées et qui semble jouir d’une certaine réputation, et avoir été diffusé en salles en Europe ou « Les derniers jours de Patton », où Georges C. Scott reprend le rôle titre qui lui avait valu l’oscar. Il fut le président de la prestigieuse « Directors Guild of America » de 1967 à 1971. Il épousa Ann Caroline Mann en 1941, et il lui restera fidèle jusqu’à sa mort en 2001. Même s’il fut souvent décrié par la critique, il restera comme l’un des honnêtes artisans d’Hollywood.

Delbert Mann & Doris Day

Filmographie : 1955  Marty (Id) – 1957 The bachelor party (La nuit des maris) – 1958 Separate tables (Tables séparées) – Desire under the ells (Désirs sous les ormes) – 1959  Middle of the night (Au milieu de la nuit) – 1960  The dark at the top of the stairs (Ombre sur notre amour) – 1961  The outsider (Le héros d’Iwo-Jima) – Lover come back (Un pyjama pour deux) – 1962  That touch of mink (Un soupçon de vison / La belle et le milliardaire) – 1963  A gathering of Eagles (Le téléphone rouge) – 1964  Dear heart – Quick before it mels (Vite avant que ça fonde) – 1966  Mister Buddwing (Énigme à quatre inconnues) – 1967  Fitzwilly (Un si gentil petit gang) – 1968  The pink jungle (La jungle aux diamants) – 1970  Jane Eyre (Id) – 1971  Kidnapped – 1973  Interval – 1977  Tell me my name – Home to stay – 1978  Love’s dark ride – 1981  Night crossing (La nuit de l’évasion) – 1983 Brontë. Télévision : (notamment) : 1953  Paddy – 1979  All quiet on the western front (À l’ouest rien de nouveau) – 1980  To find my son – 1981  All the way home – 1982  The member of the wedding  -1983  The gift of love : A Christmas story – 1984  Love leads the way : A true story – 1985  A death in California – 1986  The last days of Patton (Les derniers jours de Patton) – The Ted Kennedy Jr. Story – 1988  April morning- 1991  Ironclads – 1992  Against her will : An incident in Baltimore – 1994  Incident in a Small town – Lily in winter.

A déplorer un mois de novembre particulièrement meurtrier pour le cinéma, avec la mort de Fernando Baldi, réalisateur très original italien – on lui doit des western à l’italienne, comme « Texas addio » (1966), avec Franco Nero et « Le justicier aveugle » (1971), avec Ringo Starr, et même un autre en relief « Western » (1982), avec Victoria Abril, de Laraine Day, héroïne du « Correspondant 17 » d’Alfred Hitchcock, le romancier Norman Mailer qui s’est essayé à la réalisation avec « Les vrais durs ne dansent pas » avec Ryan O’Neal, Isabella Rosselini et le vétéran Lawrence Tierney. Les gens du cinéma annonce aussi la mort de Robert Rollis des suites d’un cancer foudroyant, ce 12 Novembre, pour lequel j’avais fait un hommage ici même dans la rubrique Fragments d’un dictionnaire amoureux.

MORT DE LOIS MAXWELL

Annonce de la mort le 29 septembre dernier de  Loïs Maxwell, à  Fremantle en Australie, où elle vivait avec sa fille, des suites d’un cancer, à l’âge de 88 ans. Cette comédienne née au Canada, a connu un renom international en campant le personnage de l’œuvre de Ian Fleming en jouant la secrétaire de « M » – souvent incarné par Bernard Lee -. Elle avait postulé dans ce rôle suite à des problèmes de santé de son mari. Elle écornait un peu l’archétype de la secrétaire austère, elle se livrait à un petit jeu de séduction verbal avec les James Bond successifs, Sean Connery, George Lazenby et Roger Moore. La popularité de ce rôle, à l’instar de Desmond Llewelyn, l’enferme dans ce rôle. Inévitablement, elle se retrouve à reprendre cet emploi dans des parodies. Dans l’ineffable « Opération frère cadet », elle est face à l’ectoplasmique Neil Connery, propre frère de Sean Connery. C’est un film à voir absolument, même en VF, et où l’on retrouve ses partenaires « jamesbondiens » d’infortunes, Daniela Bianchi, Bernard Lee et Adolfo Celi. Elle se retrouve même face aux Charlots dans « Bons baisers de Hong Kong », film plus divertissant cependant, traînant dans le sillage de Bernard Lee. Le rôle de la célèbre miss, fut repris dernièrement par Samantha… Bond !, succédant à Pamela Salem (« Jamais plus jamais ») et Caroline Bliss  (« Tuer n’est pas jouer », « Permis de tuer »), sans oublier Barbara Bouchet, le temps d’une parodie dans « Casino Royale » (1967). En dehors de ce rôle, elle a reçu le golden-globe de la meilleure révélation pour « That Hagen girl » en 1947. Elle avait débuté très tôt, enfant, elle avait même participé à un émission radiophonique enfantine au Canada, sous le pseudonyme de Robin Wells, en cachette de ses parents. Elle s’engage en 1942 avec les comédiens de l’armée canadienne. Partant au Royaume-Uni, elle entre dans la prestigieuse Royal Academy of Dramatic Art, aidée par Lady Mountbatten . Pour la petite histoire elle y croise Roger Moore, qu’elle retrouvera dans « Vivre et laisser mourir », elle deviendra d’ailleurs une amie fidèle. Elle a également tourné dans un rôle d’infirmière dans le « Lolita » de Kubrick. Elle avait tenté aussi sa chance en Italie pour quelques films à la fin des années 40. On la retrouve une dernière fois, aux côtés de Jeremy Irons dans un film d’autodéfense, le médiocre « Vengeance secrète ». Un parcours de vie assez étonnant finalement, caché derrière un rôle emblématique.


Filmographie : 1946  A Matter of Life and Death (Une question de vie et de mort) (Michael Powell & Emeric Pressburger) – Spring song (En Belgique : « La chanson du printemps ») (Montgomery Tully) – 1947  That Hagen Girl (Peter Godfrey) –  1948  The Decision of Christopher Blake (La décision de Christopher Blake) (Peter Godfrey) –  The Dark Past (La fin d’un tueur) (Rudolph Mate) – Corridor of Mirrors (L’étrange corridor) (Terence Young) – The Big Punch (En Belgique : « La main de fer ») (Sherry Shourds) –  1949  Kazan (Will Jason) – The Crime Doctor’s Diary (Seymour Friedman) – Amori e veleni (Les mousquetaires de la reine) (Giorgio Simonelli) – 1950 Domani è troppo tardi / Demain, il sera trop tard (Léonide Moguy) – 1951  Lebbra bianca (La cité des stupéfiants) (Enzo Trappani) – 1952  Il filo d’erba (Vittorio Vassatti) – The Woman’s Angle (En Belgique : « L’amant inconnu ») (Leslie Arliss) – Women of Twilight (Les filles de la pénombre) (Gordon Parry) – Scotland Yard Inspector / Lady in the fog (Sam Newfield) – 1953  Aida (Clemente Fracasi) – Man in Hiding / Mantrap (Terence Fisher) – 1954  La grande speranza / The Great Hope (Tonnerre sous l’Atlantique) (Duilio Coletti) – 1955  Passport to Treason (L’ennemi invisible) (Robert S. Baker) – 1956  Time Without Pity (Temps sans pitié) (Joseph Losey) – Satellite in the Sky (Les premiers passagers du satellite / En Belgique « Satellites dans le ciel ») (Paul Dickson) – The High Terrace (Henry Cass) – 1957  Kill Me Tomorrow (Meurtre sur un air de rock) (Terence Fisher & Francis Searle) – 1959  Face of Fire (John Brahm) – 1960  The Unstoppable Man (Terry Bishop) – 1962  Lolita (Id) (Stanley Kubrick) – Dr.No (James Bond contre Dr. No) (Terence Young) – 1963  The Haunting (La maison du diable) (Robert Wise) –  From Russia with Love (Bons baisers de Russie) (Terence Young) – Come Fly With Me (Les filles de l’air) (Henry Levin) –  1964  Goldfinger (Id) (Guy Hamilton) – 1965  Thunderball (Opération Tonnerre) (Terence Young) – 1967  You only live twice (On ne vit que deux fois) (Lewis Gilbert) – OK Connery ! / Operation Kid Brother (Opération frére cadet) (Alberto de Martino) –  1969  On Her Majesty’s Secret Service (Au service secret de sa majesté) (Peter Hunt) –  1970  The Adventurers (Les mâles / Les derniers aventuriers) (Lewis Gilbert) – 1971  Endless Night (La nuit qui ne finit pas) (Sidney Gilliat) – Diamonds Are Forever (Les diamants sont éternels) (Guy Hamilton) – 1973  Live and Let Die (Vivre et laisser mourir) (Guy Hamilton) – 1974  The Man with the Golden Gun (L’homme au pistolet d’or) (Guy Hamilton) – 1975  Bons baisers de Hong Kong (Yvan Chiffre) – 1976  Ragtime Summer / Age of Innocence (Allan Bridges ) – 1977  The Spy Who Loved Me (L’espion qui m’aimait) (Lewis Gilbert) – 1979  Moonraker (id) (Lewis Gilbert) –  Lost and Found (L’amour sur béquilles) (Melvin Frank) – 1980  Mr. Patman (Id) (John Guillermin) – 1981  For Your Eyes Only (Rien que pour vos yeux) (John Glen) – 1983  Octopussy (Id) (John Glen) – 1984  A View to Kill (Dangereusement vôtre) (John Glen) – 1985  The blue man / Eternal evil (George Mihalka) – 1988  Martha, Ruth & Edie (Norman Bailey & Deepa Mehta) – 2001  The Fourth Angel (Vengeance secrète) (John Irvine). 

MORT DE JOSÉ-LUIS DE VILLALONGA

José Luis de Villalonga en 2006

Annonce de la mort de José Luis de Villalonga, le 30 août dernier.

Filmographie : 1958  Les amants (Louis Malle) – 1960  L’ennemi dans l’ombre (Charles Gérard) – Vive Henri IV… vive l’amour ! (Claude Autant-Lara) – Les mauvais coups (François Leterrier) – Breakfast at Tiffany’s  (Diamant sur canapé) (Blake Edwards) – 1961  Les parisiennes [épisode : « Sophie » (Marc Allégret) – L’affaire Nina B. (Robert Siodmak) – Cléo de 5 à 7 (Agnès Varda) – Le rendez-vous de minuit (Roger Leenhardt) – 1962  La loi des hommes (Charles Gérard) – Les bonnes causes (Christian-Jaque) Mélodie en sous-sol (Henri Verneuil) – 1963  Behold a pale horse (Et vint le jour de la vengeance) (Fred Zinnemann) – 1964  Le corniaud (Gérard Oury) – Il magnifico cornuto (Le cocu magnifique) (Antonio Pietrangeli) – I tre volti [épisode « Gli amanti celebri »] (Mauro Bolognini) – Darling (Id) (John Schlesinger) – Giulietta degli spiriti (Juliette des esprits) (Federico Fellini) – 1965  Una vergine per il principe (Une vierge pour le prince) (Pasquale Festa Campanile) – Tecnica di un omicidio (Technique d’un meurtre) (Frank Shannon   [Franco Prosperi] – 1966 L’homme qui trahit la mafia (Charles Gérard) – 1970  Mir hat es immer spaβ gemacht (Will Tremper) – Sapho ou la fureur d’ aimer (Georges Farrel) – 1971  Le casse (Henri Verneuil) – Le viager (Pierre Tchernia) – 1972  Les anges (Jean Desvilles) – 1974  Trop c’est trop (Didier Kaminka) – 1975  Le bon et les méchants (Claude Lelouch) – 1976  Chi dice donna, dice donna [épisode : «Donne d’ affari »] (Tonino Cervi) – 1977  La vieja memoria (Jaime Camino) – 1979  Voltati Eugenio (Eugenio) (Luigi Comencini) (+ version TV) – 1980   Une femme au bout de la nuit (Daniel Treda) – C’ era una volta la legge (Moto massacre) (Stelvio Massi) – Patrizia (Patricia, un voyage pour l’amour) (Hubert Frank) – Dos y dos, cinco (Lluis Josep Comerón) – Patrimonio nacional (Luis Garcia Berlanga) – 1981  Scarab / Escarabajos asesinos (Steven-Charles Jaffe) – National III (Luis Garcia Berlanga) – Femmes (Tana Kaleya & Deva Tanmayo) – 1984  Poppers (Vidéo : S.A.D.E.) (José Maria Castellvi) – 1985  Tex Willer e il signore degli abissi (Tex et le seigneur des abysses) de Duccio Tessari) – 1988  La diputada (Javier Aguirre) – 1989  Blood and Sand / Sangre y arena (L’indomptée / Du sang dans l’arène) (Javier Elorrieta) – 1991  El largo invierno / El llarg hivern (Jaime Camino). Télévision (notamment) : 1962  L’aigle à deux têtes (Philippe Ducrest) – 1963  Premier amour (Jean Prat) – 1966  Plainte contre X (Philippe Ducrest) – 1967  Le chevalier tempête (Yannick Andréi) – 1968  Le corso des tireurs (Philippe Ducrest) – 1970  Reportage sur un squelette ou masques et bergamasques (Michel Mitrani) – 1973  La duchesse d’Avila (Philippe Ducrest) – 1992  Fantômes en héritage (Juan Luis Buñuel) – 1997  Hostal Royal Manzaranes (plusieurs épisodes).

ARTICLE /

MADRID (AP) – L’écrivain et acteur espagnol José Luis de Vilallonga, qui avait notamment partagé l’affiche avec Audrey Hepburn dans « Diamants sur canapé », est décédé jeudi à son domicile sur l’île de Majorque. Il avait 87 ans. Personnalité haute en couleurs de l’aristocratie espagnole, Vilallonga avait travaillé comme journaliste pour l’agence de presse espagnole EFE ainsi que pour les magazines Paris Match, Marie-Claire et Vogue. Il était l’auteur d’une biographie officielle du roi Juan Carlos publié en 1993. Dans « Diamants sur canapé » (« Breakfast at Tiffany’s ») de Blake Edwards (1991), il interprétait le rôle de José da Silva Pereira, le milliardaire brésilien que prévoit épouser l’excentrique Holly Golightly, jouée par Audrey Hepburn. Marquis de Castellbell et Grand d’Espagne, il avait également tourné dans « Juliette des esprits » (1965) de Federico Fellini ou encore « Les Amants » (1958) de Louis Malle. Sa mort a été annoncée par les autorités de l’île de Majorque. Vilallonga s’était marié à trois reprises: il avait épousé l’aristocrate britannique Priscilla Scott-Ellis (1945-1972), Syliane Stella Morell (1974-1995) et en 1999 la journaliste Begona Aranguren. Il laisse derrière lui deux enfants nés de son premier mariage, John et Carmen, ainsi qu’un fils adopté, Fabricio. Le roi Juan Carlos a fait part de sa tristesse à l’annonce de son décès.

MORT DE KERWIN MATHEWS

Annonce de la mort de Kerwin Mathews, le 5 juillet dernier, à l’âge de 81 ans. Il reste associé à un certain âge d’or du cinéma merveilleux hollywoodien. Il avait signé un contrat de 7 ans pour « La Colombia Pictures ». Ces films bénéficiaient des remarquables trucages et des monstres d’anthologie de Ray Harryhausen. On se souvient de sa ténébreuse composition de Jack dans « Jack le tueur de géants », paysan de l’an mil, secourant la princesse de Cornouailles, enlevée par un traître. Le cinéma « de quartier » européen le demande très vite comme son rôle de Phaon un chef rebelle blessé et soigné par la belle Sapho – Tina Louise -, dans « Sapho, Vénus de Lesbos ». André Hunebelle le choisit pour succéder à Yvan Desny,  avant Frédérick Stafford et John Gavin pour le rôle de O.S.S. 117, adapté de l’œuvre de Jean Bruce. Une interview de lui de 1964, est d’ailleurs disponible dans le coffret « O.S.S. 117 » de « La Gaumont » où ces deux films sont visibles, où il parle dans un français hésitant, de ses débuts d’acteur shakespearien. Il est vrai qu’il avait été brièvement professeur de lycée à « Lake Geneva », avant son arrivée à Hollywood en 1954. Doublé par Jean-Pierre Duclos, il est difficile de juger ses qualités d’acteurs, tant le metteur en scène utilise sa présence physique. On le retrouve dans l’ahurissant « Vicomte règle ses comptes » – un « nanar » de compétition -, où il incarne un inspecteur d’une compagnie d’assurances enquêtant sur un vol dans une banque, un autre personnage de Jean Bruce. Il s’était retiré de l’écran en 1978. Depuis les années 70, ll s’occupait d’un magasin d’antiquité avec Tom Nicoll qui fut son compagnon depuis 46 ans selon « Los Angeles times ».

Kerwin Mathews dans « Jack le tueur de géants »

Filmographie : 1954  5 against the house (On ne joue pas avec le crime) (Phil Karlson) – 1957  Trawa beachhead (Tawara, tête de pont) (Paul Wendkos) – The seventh voyage of Sinbad (Le septième voyage de Sinbad) (Nathan Juran) – 1958 The last blitzkrieg (Espions en uniforme) (Arthur Dreifuss) – 1959  Man on a string (Contre-espionnage) (André de Toth) – 1960  Saffo, vendere di Lesbo (Sapho, Vénus de Lesbos) (Pietro Francisci) – The three worlds of Guilliver (Les voyages  de Gulliver) (Nathan Juran) – 1961  The devil at four o’clock (Le diable à quatre heures) (Mervyn LeRoy) – Jack the giant killer (Jack le tueur de géants)  (Nathan Juran) – 1962  The pirates of  Blood River (L’attaque  de San  Cristobal) (John Gilling) – Maniac (Maniaque) (Michael Carreras) – 1963  O.S.S. 117 se déchaîne (André Hunebelle) – The waltz king / Johan Strauss (La guerre des valses) (Steve Previn) – 1964  Banco à Bangkok pour O.S.S .117 (André Hunebelle) – 1965  Battle beneath the earth (Montgomery Tully) – 1966  Le vicomte règle ses comptes (Maurice Cloche) – 1967  Un killer per sua  maestà  (Le tueur aime les bonbons) (Maurice Cloche &  Richard Owens [Federico Chentrens]) – 1969  A boy… a girl / The sun is up (John Derek) – 1970  Barquero (Id) (Gordon Douglas) – 1971  Octaman (Harry Essex) – 1972  The boy who cried werewolf (Nathan Juran) – 1978  Nightmare in blood / Horror convention (John Stanley).

MORT D’EDWARD YANG

img516/1936/edwardyangpt4.jpg Annonce de la mort d’Edward Yang des suites d’un cancer du colon à l’âge de 59 ans. Cet artiste qui débuta dans l’écriture de mangas fit des études à l’université de « Southern California », avant de revenir à Taiwan sur lequel il va poser un regard singulier, citadin et nostalgique sur l’exil, la vie, ou les générations qui passent. « Yi Yi » était une belle révélation pour le grand public, ce film connu une consécration internationale et fut récompensé au Festival de Cannes en 2000, par le prix de la mise en scène. L’évocation d’un quadragénaire en crise, aspirant à changer de vie, était magnifique de justesse et de retenue. Yang s’était fait connaître par le film « Guling jie shaonian sha ren shijian » – « A brighter summerday » (1991), une histoire vraie et fleuve sous fond politique de Taiwan gouverné par la République de Chine en 1949. Son film “Mahjong” en 1996, est hélas inédit en France malgré la présence de Virginie Ledoyen. Il travaillait ces derniers temps sur un film d’animation « The wind ». Si son œuvre reste assez méconnu chez nous, il mérite qu’on le salut, ne serait-ce que pour « Yi Yi », 173 minutes de grâce. La malice du petit Yang-Yang, enfant de 8 ans, au souvenir d’une grand-mère mourante, resteront dans nos mémoires. A lire sa fiche sur « Wikipédia » et celle de « CinémaAsie ».

©   Le coin du cinéphage (reproduction strictement interdite, textes déposés)

MORT DE LUIGI COMENCINI

Luigi Comencini en 1984

Annonce de la mort, ce jour à Rome, du cinéaste italien, Luigi Comencini, à l’âge de 90 ans : Il avait dit « Je pense qu’un film doit susciter les sentiments et non représenter des idées, parce que les idées suivent les sentiments et non le contraire ». Cette citation en exergue de son portrait par Dominique Rabourdin dans Le numéro spécial de « Cinéma 74 N°190-191, consacré au cinéma italien des années 60 ans, définissait bien cet admirable artiste. Rabourdin l’évoquait en parlant de sa démarche  » …ce qui nous frappe de prime abord, dans son œuvre, c’est sa modestie : il ne s’agit pas de prouver ni de démontrer, mais de montrer, de témoigner, c’est au spectateur qu’il appartient de tirer les conclusions… », et d’évoquer à propos de ces films « …On passera du rire aux larmes, ce qui est le privilège de quelques rares et très grands cinéastes (Lubistch par exemple)… ». Rabourdin évoquait alors la méconnaissance de ses films en France en prenant l’exemple de « L’incompris » (1966) avait eu 5 jours d’exclusivité ! Il connu une réédition en 1978, le film fut enfin apprécié à sa juste valeur. C’est finalement grâce à la télévision – si je prends mon propre exemple, car Comencini est l’un des mes artistes préférés -, grâce aux « Ciné-clubs » de Claude-Jean Philippe et de Patrick Brion,  nous familiarisant avec ses films. Il débute comme critique de cinéma, documentariste et de scénariste (Il écrit par exemple Alberto Lattuada, « Il mulino del Po » (« Le moulin du Pô », 1948), Pietro Germi, « La città si defende » (« Traqué dans la  ville », 1951), « Il segno de venere » (« Le signe de Vénus », Dino Risi, 1954), etc…). Avec Alberto Lattuada et Mario Ferrari, il avait fondé la Cinémathèque italienne. Comme réalisateur il connaît un grand succès, avec « Pain, amour et fantaisie » (1953), puis « Pain, amour et jalousie » (1954), comédie villageoise porté par l’énergie du tandem et Vittorio De Sica. Dans ses comédies, souvent acerbe, il fait un portrait tout en finesse, de la société italienne des années 60-70, montrant par exemple le jubilatoire « L’argent de la vieille » (1972), ou la confrontation cinglante d’une américaine excentrique – Bette Davis flanquée de Joseph Cotten -, passionnée de jeux de cartes, et qui régulièrement s’affronte avec des habitants pauvres d’un quartier populaire de Naples – Alberto Sordi et Silvana Mangano, inoubliables -, au jeu du « scopone scientifico ».

Comencini, se sert souvent de la fable, pour montrer les mœurs dissolues de la société turinoise dans « La femme du dimanche » (1975), avec Marcello Mastroianni, Jean-Louis Trintignant et Jacqueline Bisset, où l’égoïsme global des victimes du « Grand embouteillage » (1978). Le ton est souvent pessimiste, irrespectueux, mais il montre toujours une grande tendresse pour les faibles et les marginaux. C’est aussi, celui qui a le mieux, rendu le monde de l’enfance, il analyse parfaitement l’état d’esprit de cet âge, son innocence et des petits drames. Le très subtil « L’incompris », montre un père veuf et consul de Grande Bretagne à Florence – Anthony Quayle, très juste – indifférent au sort de son fils aîné Andréa -, « l’incompris »  tente de lui montrer qu’il existe en changeant son comportement, histoire d’attirer son attention. Ce mélodrame, est l’un des films les plus émouvants de l’histoire du cinéma. Il signe avec réalisme en 1969, un autre chef d’œuvre « Casanova, un adolescent à Venise » , montrant une Venise magnifique mais en déclin. Il narre avec élégance, la jeunesse du célèbre Giacomo Casanova de Seingalt, et de son passage de la pauvreté, au séminaire avant de devenir l’un des grands de son temps grâce au libertinage. Il adapte aussi avec brio l’œuvre de Carlo Collodi avec « Les aventures de Pinocchio », un film picaresque ou l’on retrouve le génial Nino Mandredi interprétant un émouvant Gepetto. En 1987, avec « Un enfant de Calabre » avec le grand Gian-Maria Volonté, d’après un récit de Demetrio Casile, il dresse le portrait d’un jeune garçon déshérité, qui ne vit que pour la course à pied. Comencini a toujours montré l’espoir d’une lutte des classes, et la grande ressource qu’il peut sortir de grands drames. Il était un auteur complet, pouvait illustrer l’opéra de Puccini « La bohème » (1987) pour Daniel Toscan du Plantier, offrir l’un des ses  plus grands rôles à Claudia Cardinale avec « La storia » (1985) – qui connut une version télé -, d’après l’œuvre d’Elsa Morante et nous attendrir avec un couple inattendu – Michel Serrault et Virna Lisi -, dans « Joyeux Noël, bonne année », obligés de séparer en raison de problèmes économiques. Son livre « Enfance, vocation expérience d’un cinéaste » avait été traduit par Jean Resnais et édité en France chez Jacqueline Chambon en 2000. Cet humaniste, père des cinéastes Cristina et Francesca, a contribué de manière remarquable à ce que le cinéma soit qualifié de 7ème art.

Filmographie : 1937  La noveletta (CM documentaire) – 1946  Bambini in città (CM documentaire) – 1948  Proibito rubare (De nouveaux hommes sont nés) – 1949  L’imperatore di Capri – Il museo de sogni (CM documentaire) – 1950  L’ospedale del delitto (documentaire) – Persiane chiuse (Volets clos) – 1952  Heidi  (Id) – La tratta delle bianche (La traite des blanches) – 1953  La valigia dei sogni – Pane, amore e fantasia (Pain, amour et fantaisie) – 1954  Pane, amore e… gelosia (Pain, amour et jalousie) – 1955  La bella di Roma (La belle de Rome) – 1656  La finestra sul Luna Park (Tu es mon fils) – 1957  Mariti in città (Maris en liberté) – 1958  Mogli pericolose – Appunti du reggia (CM) – 1959  La sorprese dell’amore / …und das am montagmorgen (Belgique : Lendemain de week-end) – 1960  Tutti a casa (La grande pagaille) – 1961  A cavallo della Tigre (À cheval sur le tigre) – Il commissario – 1963  La ragazza di Bube (La ragazza) – 1964  Tre notti d’amore (sketche « Fatebenefratelli ») – La mia signora (sketche : « Eritrea ») – Le bambole (Les poupées) (sketche « Il trattato di Eugenetica ») – 1965  La bugiarda (Le partage de Catherine ou une fille qui mène une vie de garçon) – Il compagno Don Camillo (Don Camillo en Russie) – 1966 Incompreso / Misenderstood (L’incompris) – 1967  Italian secret service (Les russes ne boiront pas de coca-cola) – 1968 Senza sapere niente di lei – 1969 Infanzia, vocazione e prime esperienze di Giacomo Casanova, Veneziano (Casanova, un adolescent à Venise / Giacomo Casanova, Vénitien…) – 1970 I bambini e noi (enquête TV) – 1971 Le avventure di Pinocchio (Les aventures de Pinocchio) (+ version TV) – 1972 Lo scopone scientifico (L’argent de la vieille) – 1973 Delitto d’amore (Un vrai crime d’amour) – 1974 Moi Dio come sono caduta in basso ! (Mon Dieu comment suis-je tombé si bas ?) – Educazione civica (CM) – 1975 La donna dela domenica (La femme du dimanche) – Quelle strane occasioni (La fiancée de l’évêque) (sketche « L’ascensore ») – Basta che non si sappia in giro ! (Gardez le pour vous) (sketche : L’équivoc) – 1976 Signore e signori, buenanotte (Mesdames et messieurs bonsoir) (un sketche) – 1977 Il gatto (Qui a tué le chat ?) – 1978 L’incorgo, una storia impossibile (Le grand embouteillage) – 1979 Voltati Eugenio (Eugenio) – 1981 Il matrimonio di Caterina (TV) – 1982 Cercasi Gesù (L’imposteur) – 1983 Cuore (Id) (+ version TV) – La Storia (Id) (+ version TV) – 1986  Un ragazzo di Calabria (Un enfant de Calabre) – 1987 La bohème – Les Français vu par… (TV) (un sketche) – 1989 Buon natale… buon anno (Joyeux Noël, bonne année) – 1991 Marcelino, pan y vino / Marcellino pane e vino (Marcelino).

©   Le coin du cinéphage (reproduction strictement interdite, textes déposés)

MORT DE FREDDIE FRANCIS

Annonce de la mort de Freddie Francis, très grand chef opérateur et qui fut à l’instar de Jack Cardiff, cinéaste. Il fut d’abord cameraman avant de signer des images inoubliables comme dans le chef d’oeuvre du cinéma gothique « Les innocents » ou dans les films de David Lynch qui le fit travailler après des années d’absences après une carrière non négligeable comme réalisateur de films d’horreurs pour la firme anglaise « Amicus », notamment. Ses films sont parfois inégaux, mais teintés d’humour noir, citons « Dracula et les femmes » avec Christopher Lee, en 1969, où le battant d’une cloche n’est autre qu’un cadavre de femme, saigné à blanc… Il se spécialise également dans le film à sketche horrifique (« Le train des épouvantes », « Le jardin des tortures »,  « Histoires d’outre-tombe »…). Il signe en 1985, une sorte d’hommage crépusculaire aux films de la Hammer, avec « Le docteur et les assassins », avec Timothy Dalton en anatomiste du début du XIXème siècle, ravitaillé en cadavres par un ivrogne campé par Jonathan Pryce. Il était surtout reconnu pour ses qualités de ses images, il avait reçu l’oscar du meilleur chef opérateur en 1960 pour « Amant et fils » et en 1990 pour « Glory » et fut consacré à 4 reprises par la prestigieuse « British Society of Cinematographers », qui l’honora également du « BSC Lifetime Achievement Award » en 1997. Son CV complet est consultable dans l’indispensable Internet Encylopedia of Cinematographers . A lire également des hommages de Cinéartistes et de L’AFC.

Christopher Lee dans « Dracula et les femmes »

Filmographie : Comme réalisateur : 1962  The Day of the Triffids (L’invasion des triffids) (Co-réalisateur Steve Sekely) – Two and Two Make Six – Ein Toter sucht seinen Mörder / A Dead Man Seeks His Murderer – 1963  Paranoiac (Paranoïaque) – Nightmare / Here’s the knife, dear : Now use it (Meurtre par procuration) –  The Evil of Frankenstein (L’empreinte de Frankenstein) – 1964  Hysteria –  Dr. Terror’s house of horrors (Le train des épouvantes) – Tratior’s gate – 1965  The skull (Le crâne maléfigue) – 1966  The pyschopath (Poupée de cendres) – They came beyond space – The deadly bees (Le dard mortel) – 1967  Torture garden (Le jardin des tortures) – 1968  Dracula has risen from the grave (Dracula et les femmes) – 1969  Mumsy, Nanny, Sonny and Girly – 1970  Trog (Trog / L’abominable homme des cavernes) – 1971  The vampire happening / Gebissen wird nur nachts – 1972  Tales from the Crypt (Histoires d’outre-tombe) – The creeping flesh (La chair du diable) –1973  Craze (Vidéo : Le tueur sous influence) – Tales that witness madness – 1974  Son of Dracula – The ghoul – Legend of the Werewolf (Vidéo : La légende du loup-garou) – 1985 The doctor and the devils (Le docteur et les assassins) – 1987 Dark Tower (Vidéo : La tour de l’angoisse) (Co-réalisation avec Ken Wiederham) – Comme chef opérateur : 1956  A Hill in Korea (Les échappés du désert / Commando en Corée) (Julian Amyes) –  Time without pity (Temps sans pitié) (Joseph Losey) – 1957  The scamp / Strange affection (Wolf Rilla) – 1958  Virgin Island (Pat Jackson) – 1959  The battle of the sexes (La bataille des sexes) (Charles Crichton) – Room at the top (Les chemins de la haute ville) (Jack Clayton) – Next to no time (Henry Cornelius) – 1960  Never take sweets from a stranger / Never take candy from a stranger (Cyril Frankel) – Son and Lovers (Amants et fils) – Saturday night and Sunday morning (Samedi soir, dimanche matin) (Karel Reisz) – 1961  The innocents (Les innocents) (Jack Clayton) – 1964  Night must fall (La force des ténèbres) (Karel Reisz) –1980  The Elephant man (Elephant man) (David Lynch) – 1981  The french lieutenant’s woman (La maîtresse du lieutenant français) (Karek Reisz) – 1983  The Jigsaw Man (Vidéo : Double jeu) (Terence Young) – 1984  Memed my hawk (Peter Ustinov) – Dune (Id) (David Lynch) – 1985  Return of oz (Walter Murch) – Code name : Emerald (Vidéo : Nom de code : Émeraude) (Jonathan Sanger) – 1988  Clara’s heart (Le secret de Clara) (Robert Mulligan) – Her Alibi (Son alibi) (Bruce Beresford) – 1989  Brenda Starr (Robert Ellis Miller) – Glory (Id) (Edward Zwick) – 1991  The man in the moon (Un été en Louisiane) (Robert Mulligan) – Cape fear (Les nerfs à vifs) (Martin Scorsese) – 1993  A life in the theater (Gregory Mosher) – 1994  Princess Caraboo (Princesse Caraboo) (Michael Austin) – 1996  Rainbow (Les voyageurs arc-en-ciel) (Bob Hoskins) – 1999  The straight story (Une histoire vraie) (David Lynch) – Comme scénariste : 1964  Diary of a bachelor (Sandy Howard).