Annonce de la mort d’une hémorragie cérébrale, ce 18 mars, au « Charing Cross hospital » de Londres, du scénariste et cinéaste anglais Anthony Minghella, né en 1954. Très doué, il était aussi musicien et dramaturge – « A little drowning », « Made in Bangkock » -. Il débute à la télévision anglaise en écrivant des scénarios « Légendes grecques », « Inspecteur Morse », à la fin des années 80. En 1990, il signe un film très enjoué « Truly Madly deeply » (Id, 1990). Une jeune musicienne londonienne, – Juliet Stevenson – retrouve le fantôme de son mari – génial Alan Rickman -, musicien comme elle, à l’installation de sa nouvelle maison. Mais il est hélas flanqué d’une cohorte de fantômes turbulents. « Mr. Wonderfull » (Id, 1993), est une comédie romantique, sur les pérégrinations d’un ouvrier – joué par Matt Dillon – qui cherche a être propriétaire d’un bowling. Il connut une reconnaissance internationale dès son troisième film, avec « The english patient » (« Le patient anglais », 1996), d’après un roman de Michael Ondaatje. Juliette Binoche – qui gagnera un oscar du meilleur second rôle pour ce film – y trouve un de ses meilleures rôles en infirmière suivant le débarquement des alliés américains en Italie. Elle rencontre un grand blessé – Ralph Fiennes -, qui va lui raconter ses grandes amours contrariées dans le Sahara avec le personnage de Katherine joué par Kristin Scott Thomas. Le film très lyrique et très émouvant est très efficace. Mais on se souviendra cependant d’un mémorable épisode de la série « Seinfeld », où Julia Louis-Dreyfus se retrouve face à l’hostilité générale, en se déclarant absolument insensible au film… « The talented Mr. Ripley » (« Le talentueux M. Ripley », 1999) est une excellente adaptation de l’œuvre de Patricia Highsmith, donnant ainsi un de ses rôles les plus probants à Matt Damon, excellent en « Ripley « manipulateur et revanchard face à Jude Law, performance d’autant plus louable pour passer après la première adaptation du livre par René Clément avec Alain Delon et Maurice Ronet avec « Plein soleil ». « Cold Mountain » (« Retour à Cold Mountain », 2002) d’après un roman de Charles Frazier, est plus conventionnel, évoquant la guerre de sécession. Si Jude Law et Nicole Kidman, forment un couple digne d’intérêt, il faut cependant saluer le cabotinage proprement effroyable de Renée Zellweger dans ce film – bien évidemment salué comme il se doit par l’oscar du meilleur second rôle féminin -. « Breaking and Entering » (« Par effraction », 2005), retour aux sources, un peu trop ambitieux, dans un Londres moderne et assez déshumanisé, est un film intéressant porté par l’excellente composition de Juliette Binoche – sous estimée dans ce film – en réfugiée bosniaque, qui charme le personnage de Jude Law, un architecte cherchant un sens à sa vie. Minghella était également un producteur exécutif avisé, avec des films comme « Heaven » d’après un scénario inachevé de Krysztof Kieslowski, une nouvelle adaptation d’ »Un américain bien tranquille » d’après Graham Greene et « Michael Clayton ». Ce metteur en scène possédant un réel souffle, avait même une certaine influence, on n’est pas étonné de le voir ainsi apparaître dans l’excellent « Reviens moi » réalisé par Joe Wright et diffusé en 2007, face à Vanessa Redgrave, ce qui constitue presque un hommage, dans cette mise en scène soignée et virtuose.
Avec Jude Law sur le tournage de « Retour à Cold Mountain »
ARTICLE : LONDRES (AP)