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Hommage à Jean-Claude Bercq par Yvan Foucart

C’est au retour de la guerre de Corée après un engagement d’un an  que, vaquant de petit boulot en petit boulot, il décide de s’orienter vers des cours d’art dramatique.

Grand, beau garçon, sympathique, une prestance et dégageant de réelles aptitudes théâtrales, il s’en sort très bien, ce qui lui permet de partir plus d’une fois en tournée nanti d’un répertoire loin d’être négligeable tel Phèdre de « Racine » ou « Antigone » d’Anouilh ou encore « L’annonce faite à Marie » de Claudel dont Danièle Delorme est l’héroïne.

Certes, ce solide Lorrain ne brilla guère aux frontons du septième art et cela nonobstant trente films dont quelques-uns produits par des compagnies américaines. C’est profondément regrettable.

Ses premiers films sont signés Mocky et sans doute se souvient-on de « Snobs! », de son rôle d’explorateur des solitudes polaires souffre-douleur de jeunes femmes sarcastiques, mais aussi du « Deuxième souffle » de Melville qui en fait l’inspecteur adjoint du commissaire tenu par Paul Meurisse;  du héros de « Judoka, agent secret » dirigé par Pierre Zimmer, par ailleurs son partenaire du précédent film et qui signe ici son ultime réalisation. Viennent aussi « Triple cross » en officier allemand aux côtés de Gert Froebe qui l’appréciait beaucoup; de même qu’Omar Sharif pour le « Mayerling « de Terence Young lequel lui prête les habits de Miguel de Bragance, le prétendant au trône du Portugal; « Lost command / Les centurions » en officier baroudeur entièrement dévoué à son colonel basque, en l’occurrence Anthony Quinn, autre partenaire qu’il estimait beaucoup que ce fut  devant ou hors de la caméra, et enfin « Le Mans » dont le succès commercial fut malheureusement limité.

Il avait aussi éprouvé beaucoup de plaisir à tourner les quelques séquences de « L’enfer » aux côtés de Romy Schneider, le film inachevé de Clouzot.

Sans doute, comme tant d’autres amis, dut-il aussi trouver inexplicable de figurer parmi les innocentes victimes des implacables ciseaux de montage. Combien de scènes furent sacrifiées alors que certaines se seraient pourtant avérées nécessaires.  Comment éclairer d’une attention meilleure nos producteurs…

Jean-Claude méritait beaucoup mieux. Las et écœuré par la pauvre orientation d’un cinéma en crise  dans lequel il ne se reconnaissait plus, il quitta l’écran au milieu des années 70.

Appuyé par le diplôme qu’il avait obtenu à sa sortie des Arts et Métiers, il revint vers ce qui fut son orientation première, c’est-à-dire l’architecture. Sa passion était vouée à la restauration des fermettes tout en s’appliquant aussi en tant que maître d’œuvre pour des maisons scandinaves qui connurent une certaine vogue.

Il prend sa retraite à 63 ans, ayant gardé son engouement pour les sites bucoliques et les petits villages, entre autres ceux de la Sarthe, il se retire définitivement avec son épouse et son fils sur un plateau du sud-est embaumé par le lavandin.

Il décède le 12 décembre 2008 dans sa 79ème année et, selon ses dernières volontés, ses cendres furent dispersées dans le Hallingdal, une campagne norvégienne qu’il aimait tant.

Claude, devenu Jean-Claude aux génériques, certes un grand dur, mais aussi un grand sentimental…

@  Yvan Foucart  –   (Dictionnaire des comédiens français disparus).

 

 

 

 

 

Filmographie

  • 1960  Un couple (Jean-Pierre Mocky)
  • 1961  Snobs ! (Jean-Pierre Mocky)
  • 1962  Les vierges (Jean-Pierre Mocky)
  • 1963  The train / Le train (John Frankenheimer)
  • 1964  Behold a Pale Horse / Et vint le jour de la vengeance (Fred Zinneman)
  •           L’enfer (Henri-Georges Clouzot, inachevé)
  •           L’arme à gauche (Claude Sautet)
  • 1965  Du rififi à Paname (Denys de La Patellière)
  •           Rapture / La fleur de l’âge (John Guillermin)
  •           Up from the beach / Le jour d’après (Robert Parrish)
  •           Lost Command / Les centurions (Mark Robson)
  • 1966  Le deuxième souffle (Jean-Pierre Melville)
  •           Le Judoka, agent secret (Pierre Zimmer)
  •           Triple Cross / La fantastique histoire vraie d’Eddie Chapman (Terence Young)
  • 1967  Capitaine Singrid (Jean Leduc)
  •           Le bal des voyous (Jean-Claude Dague)
  •           Mayerling (Terence Young)
  • 1968  Stuntman / Le cascadeur (Marcello Baldi)
  •           Hallucinations sadiques (Roy Kormon)
  • 1969  Al Afyun wal asa / L’opium et le bâton (Ahmed Rachedi)
  • 1971  Le Mans (Lee H.Katzin)
  • 1972  Décembre (Mohammed Lakdar-Hamina)
  • 1973  Putovanje (Vesna Ljubic, CM)
  •           Hit ! (Sidney J. Furie)
  •           Grandeur nature (Luis Garcia Berlanger)
  • 1974  Femmes vicieuses (Georges Cachoux)
  •           Le sexe à la barre… (Georges Cachoux)

Télévision

  • 1967  Le monde parallèle : Action Homo (Yves Ciampi)
  • 1968  Le comte Yoster a bien l’honneur / Marmor und Diamanten (Imo Moszkowicz)
  • 1972  Pont dormant (Fernand Marzelle, série)
  • 1973  La regrettable absence de Terry Monaghan (Pierre Vialet, MM)
  • 1974  Etranger, d’où viens-tu ? (Bernard Toublanc-Michel, série)
  •           Aufs Kreuz gelegt (Wolfgang Petersen)
  • 1975  Le pèlerinage (Henri Colpi, série)

Hommage à Serge Davri par Yvan Foucart

Serge Regourd, disait de lui dans son indispensable « Acteurs de caractères – Les « méconnus » du cinéma français » (Éditions Gremese) paru cette année dans son portrait pages 87-88 :

« [Serge] Davri est certainement le plus extravagant, le plus loufoque, et le plus méconnu de tous les acteurs de caractère ayant laissé une trace dans l’histoire du cinéma français malgré le petit nombre de films tournés ».

Yvan Foucart nous fait l’amitié de nous confier l’un des ses portraits inédits de son « Dictionnaire des comédiens disparus ». Davri est décédé en début d’année dans la plus parfaite discrétion. Un chaleureux merci à Yvan pour ce bel hommage. On retrouvera également son hommage à Maurice Nasil sur l’Encinémathèque.

Hommage à Serge Davri par Yvan Foucart

Sa vie est un vrai roman… non loin de celle d’un Falstaff. Ce personnage, pour certains, bizarre, original, voire misanthrope, si ce n’est atrabilaire,  nous a quitté cette année dans une indifférence quasi totale, ignoré des médias.

D’origine géorgienne, pupille de la nation, Davri vit le jour à la maternité de l’Assistance publique du quartier Croulebarbe à Paris d’un père qui le reconnaîtra un peu plus tard. Joseph, le père émigré dont il hérita quelques traits, combattit pour la France et se plaisait à dire qu’il avait été élevé en compagnie d’un autre Joseph, Vissarionovitch Djougachvili, lequel devint beaucoup plus célèbre sous le nom écourté de Staline (!).

Serge, très jeune, avec Jacques Fabbri comme condisciple, suivit les cours d’art dramatique dispensés au Vieux-Colombier qu’il délaissa très vite, avouant ne pas « trop aimer » le théâtre. Il bifurqua vers le music-hall et le chant, chanteur de charme à ses débuts (eh oui !), il fut en tournée avec Edith Piaf et sortit quelques 45 tours chez « Vogue ». Il étonna aussi pour ses imitations à la perfection du phrasé bien particulier de Saturnin Fabre, de même qu’en créateur d’attractions, notamment en casseur d’assiettes ! Il passa sur les scènes parisiennes de l’Alhambra, dans pratiquement tous les cabarets de Pigalle et de Montparnasse, tels « L’Amiral » aux côtés de Roger Pierre et Jean-Marc Thibault, « Tonton », « L’ange bleu », « Le Paradis latin », « Aux trois baudets » auprès de Jean Yanne, de même qu’à « L’Alcazar » qu’il quitta après un désaccord avec Dick Price, le chorégraphe et directeur qui venait de succéder à Jean-Marie Rivière, le  fondateur.

On le vit aussi à l’Alcazar de Marseille et fit partie de plusieurs tournées en Belgique (« L’Ancienne Belgique »), en Allemagne, à Tanger, jusqu’à Las Vegas, etc. Ce n’est qu’à 39 ans qu’il débuta vraiment au cinéma avec « La môme aux boutons » dont la vedette ne fut autre que Lucette Raillat, la créatrice de la chanson (1954). Une vingtaine de films suivirent dont « Tirez sur le pianiste » de François Truffaut qui signait là sa première réalisation. Serge incarnait le gérant de bistrot qu’Aznavour, vengeur sans pitié, n’hésita pas à abattre. Deux ans après, le même réalisateur, mais cette fois uniquement pour le scénario, confia la mise en scène à Claude de Givray lequel rappela Serge pour vêtir l’uniforme du colonel Chamerlot, celui-là même qui n’aimait pas les planqués de « Tire au flanc ». Entretemps, Jean Dewever, l’ancien assistant de Jacques Becker, le dirigea dans son premier long métrage « Les honneurs de la guerre », une évocation de la fin de l’occupation allemande dans les marais poitevins, un très beau film, hélas mal accueilli et maudit par la censure « galonnée » de l’époque.

Bien que pressenti, Truffaut (toujours lui !), écarté par les pontes de la Nouvelle Vague, en l’occurrence par Rohmer, producteur du film, cèda la mise en scène à J-L. Godard lequel enrôla Serge comme carrossier automobile au caractère plutôt rugueux surtout vis-à-vis de Johanna Shimkus, pour son sketch « Montparnasse – Levallois » du collectif 16 mm « Paris vu par… « .

José Giovanni, quant à lui, en fait un receleur liégeois au sobriquet bien approprié de « balafré » pour son « Un aller simple » avant qu’il aille rejoindre les malfrats marseillais de « Borsalino and co » et de s’égarer par la suite dans des « Sexuellement vôtre » ou « Le rallye des joyeuses », immense programme qui n’eut aucune chance aux Césars.

Début 1980, on perd sa trace professionnelle, mais non son mariage avec Colette, une jolie blonde, ancienne danseuse, sa cadette de treize ans, avec laquelle il se retira dans un petit village de la Creuse, non loin de Guéret. Ils reviendront en banlieue parisienne, se sépareront, et Serge, seul, complètement isolé, un peu plus bourru, la tête un peu défaillante y décédera en absence de ressources. En dehors du mariage, il reconnut un fils, Bruno, décédé au début des années 90 avec lequel il ne s’attendait guère.

Sa vie est un vrai roman, avons-nous dit. C’est peu dire de cet excellent comédien, provocateur à tout bout de champ, fabulateur avec délectation, cabot dans toute sa splendeur, roi du burlesque, unique dans ses pirouettes d’Arlequin… aujourd’hui déjà oublié, reposant  au nouveau cimetière si proche de son HLM.

© Yvan Foucart (Dictionnaire des comédiens français disparus)                                                                                                      

Dans "Tirez sur le pianiste"

Dans « Tirez sur le pianiste »

Filmographie

  • 1956 Le cas du docteur Laurent (Jean-Paul Le Chanois)
  • 1958
    • La môme aux boutons (Georges Lautner)
    • Rapt au deuxième bureau (Jean Stelli)
    • Minute Papillon (Jean Lefevre)
  • 1959
    • Tirez sur le pianiste (Claude de Givray et François Truffaut)
    • La dragée haute (Jean Kerchner)
  • 1960
    • Les honneurs de la guerre (Jean Dewever)
    • Dans l’eau qui fait des bulles (Maurice Delbez)
  • 1961
    • Tire au flanc (Claude de Givray et François Truffaut)
    • Les livreurs (Jean Girault)
  • 1962 Une grosse tête (Claude de Givray)
  • 1964
    • Requiem pour un caïd (Maurice Cloche)
    • Les Gorilles (Jean Girault)
    • Les Pieds Nickelés (Jean –Claude Chambron)
  • 1965 Paris vu par… sketch « Montparnasse et Levallois, court métrage (Jean-Luc Godard)
  • 1969 La honte de la famille (Richard Balducci)
  • 1970
    • Doucement les basses (Jacques Deray)
    • Un aller simple (José Giovanni)
  • 1971 La grande maffia (Philippe Clair)
  • 1974
    • Borsalino and co (Jacques Deray)
    • Le rallye des joyeuses (Serge Korber)
    • Sexuellement vôtre (Max Pécas)

Télévision

  • 1967  Salle 8 (Jean Dewever, série)
  • 1969 Les oiseaux rares (Jean Dewever, série)
  • 1971 Yvette (Jean-Pierre Marchand)
  • 1974 Le cas Adam et Eve (Serge Witta)
  • 1977 Cinéma 16 : L’amuseur (Bruno Gantillon)
  • 1980 Médecins de nuit : Légitime défense (Bruno Gantillon)

Hommage à Henri Guegan par Christine Guegan

Photo : © Collection Christine Guegan, droits réservés

Il serait intéressant de faire l’éloge des cascadeurs, un réseau social bien connu nous permet de rendre hommage, grâce à sa fille Christine, à Henri Guegan disparu l’an dernier.

Sa disparition fut ignorée des médias mais rendons grâce à Jean-Claude Fischer et à son site Cinéfiches (3615 Cinoche sur le minitel) de nous l’avoir signalé, information qui ne peut que réjouir nos amis historiens. Christine Guégan, nous annonce également le décès à l’âge de 87 ans en septembre dernier d’Antoine Baud, membre comme son père de l’équipe de Claude Carliez. Henri Guégan nous est familier aussi comme comédien, il est vrai qu’il en impose souvent comme dans son rôle d’athlète dans un cabaret « Dossier 1413 » jouant les gros bras pour défendre une danseuse du haut de ses 85 kilos, et  neutralisant Jean Danet qui l’attaque avec une rapidité stupéfiante. Sa filmographie est difficile à établir, il apparaît parfois sous le nom de Philippe Guegan, merci donc à sa famille pour ses précieuses informations. Il y aurait matière à rendre hommage à d’autres membres de l’équipe de Claude Carliez, comme Gil Delamare, François Nadal, Odile Astié, Jacques Brécourt, Jean Minisini, Lionel Vitrant, Guy Fox, Marcel Gallon, Jack Jourdain, Rico Lopez, Gérard Moisan, Eric Vasberg, etc… Si vous avez des idées à ce sujet ou de suggestions, n’hésitez pas à nous les communiquer. A noter que Philippe Guegan, a pris la suite de son père.

Hommage de Christine Guegan : C’est à l’adolescence que mon père commença à faire de la boxe, c’est son instituteur qui voyant ses aptitudes physique le dirigea vers ce sport. Il fut d’abord boxeur amateur puis semi-professionnel et devint meilleur espoir poids moyen.

Suite à une rencontre il se dirigea vers le music hall dans un numéro de portée à trois sous le nom des Cravels et arrêta la boxe au début des années 50. Avec ce numéro ils voyagèrent en Europe et surtout en Allemagne ou ils se produisaient devant les soldats Américains.

Un jour un ami lui proposa de travailler dans le cinéma  comme cascadeur et c’est comme cela qu’il commença dans les années 50 à tourner soit comme comédien dans de petits rôles soit comme cascadeur.

Viendra la rencontre avec Claude Carliez sur «  Le miracle des loups » et il deviendra  un élément majeur de son équipe pendant plusieurs années.

Il doubla beaucoup des grands acteurs emblématiques de cette époque tels que Jean Gabin dans « Les misérables », Bourvil dans « Le corniaud » (la chute de la falaise), « Le cerveau » (dans la DS coupée et c’est sa silhouette que l’on aperçoit à l’arrivée du France à New York) et participa à un grand nombres de films de capes et d’épée.

Il travailla souvent avec Jean Marais à qui il montrait  et réglait les cascades avant qu’il ne les fasse lui-même.

Il travailla  avec Louis de Funès dans les grandes vacances et les gendarmes, Eddy Constantine, Lino Ventura, et beaucoup d’autres.

Il faillit se noyer en 1964 sur  » Allez France »  film de Pierre Tchernia et Robert Dhéry  en tombant dans un port du Havre enfermé dans une 2CV et resta coincé suffisamment  longtemps pour battre le record d’apnée.

Sur « Thierry la fronde » il n’était pas rare de l’apercevoir dans la même scène  en soldat anglais et le plan d’après en soldat français. Pour paraître plus nombreux à l’image la mise en scène  leur demandait  de sortir du champ d’un coté de contourner la caméra et de rentrer de l’autre coté, ce qui  permettait de donner l’impression d’être un autre personnage.

Sur « Les trois mousquetaires », il sauta d’une tour de 25 mètres de haut pour doubler Gérard Barray et impressionna  bon nombre des gens présents dont Jean Carmet, mes frères Philippe et Pascal alors âgés de 6 et 10 ans assistaient à cette cascade. Vus d’en haut  les cartons sur lesquels il devait se réceptionner  paraissait grand comme une boite d’allumettes  et Jean Carmet nous a racontait qu’il avait eu très peur ce jour là que la cascade se passe mal devant mes deux frères.

Il participait au film « Le saint prend l’affût » et était présent  quand se produisit l’accident qui couta la vie à Gil Delamare.

Dans un des dernier film dans lequel il tourna « Le fou du roi »  réalisé par Yvan Chiffre, ancien lui aussi  de l’équipe de Claude Carliez il  eut le plaisir de travailler avec ses fils Philippe et Pascal  Guegan, sa grande fierté, eux même cascadeurs  à qui il a transmis sa passion et de retrouver ses anciens copains Rico Lopez, Guy Delorme, Yvan Chiffre et Bernard Celeron.

Il fait une petite apparition dans la série « Guillaume Tell » dans les années 80 dont les cascades sont réglées par son fils Philippe Guegan.

Photo : © Collection Christine Guegan, droits réservés

Filmographie

1955  Gueule d’ange (Marcel Blistène) – Gas-Oil (Gilles Grangier) – 1956  Fernand cow-boy (Guy Lefranc) – Action immédiate (Maurice Labro) – 1957  Les misérables (Jean-Paul Le Chanois) – À la Jamaïque (André Berthomieu) – Mademoiselle et son gang (Jean Boyer) – Le temps des œufs durs (Norbert Carbonnaux) – The Vikings (Les vikings) (Richard Fleischer, cascadeur) – 1958  Les tricheurs (Marcel Carné) – Et ta soeur ? (Maurice Delbez) – The reluctant debutante (Qu’est-ce que maman comprend à l’amour ?) (Vincente Minnelli) – Le fauve est lâché (Maurice Labro) – Oh ! que mambo (John Berry) – 1959  Le testament du docteur Cordelier (Jean Renoir) – Le Baron de l’écluse (Jean Delannoy) – Ce soir on tue (Yvan Govar) – 1960  Dossier 1413 (Alfred Rode) – 1961  Le capitaine Fracasse (Pierre Gaspard-Huit) – Le miracle des loups (André Hunebelle) – Cartouche (Philippe de Broca) – Callaghan remet ça (Willy Rosier) – Les trois mousquetaires (Bernard Borderie, doublure de Gérard Barray) – Seul contre tous (Jean Bacqué, sous le nom de Philippe Guegan) – 1962  Le diable et les dix commandements [Skech « Tu ne déroberas point »] (Julien Duvivier) – : Les mystères de Paris (André Hunebelle) – 1963  La tulipe noire (Christian-Jaque) – 1963  L’honorable Stanislas, agent secret (Jean-Charles Dudrumet) – OSS 117 se déchaîne (André Hunebelle) – Banco à Bangkok pour OSS 117 (André Hunebelle) – Blague dans le coin (Maurice Labro) – 1964  Coplan agent secret FX 18 (Maurice Cloche) – Ein sarg aus Hong-Kong (Du grisbi pour Hong-Kong) (Manfred R. Köhler) – Fantômas (André Hunebelle) – Le corniaud (Gérard Oury, doublure de Bourvil) – Le majordome (Jean Delannoy) – 1965  Hotel Paradiso (Paradiso, hôtel du libre échange) (Peter Glenville) – 1966  Objectif 500 millions (Pierre Schoendoerffer) – Roger la Honte (Riccardo Freda) – Le Saint prend l’affût (Christian-Jaque) – Sept hommes et une garce (Bernard Borderie) – Trois enfants dans le désordre (Léo Joannon) – 1967  Les grandes vacances (Jean Girault) – 1967  deux billets pour Mexico (Christian-Jaque) – Le fou du labo 4 (Jacques Besnard) – 1968  Faites donc plaisir aux amis (Francis Rigaud) – Le gendarme se marie (Jean Girault) – Le cerveau (Gérard Oury, doublure de Bourvil) – 1969  Mon oncle Benjamin (Édouard Molinaro) – 1970  Le cinéma de papa (Claude Berri) – Le gendarme en balade (Jean Girault) – Ich schlafe mit meinem Mörder (Je couche avec mon assassin / L’amour, la mort et le diable) (Wolfgang Becker) – 1971  Jo (Jean Girault) – 1972  Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil (Jean Yanne) – 1973  Moi y’en a vouloir des sous (Jean Yanne) – 1974  La kermesse érotique (Jean Le Vitte [Raoul André]) – Célestine… bonne à tout faire (Clifford Brown [Jesús Franco], sous le nom de Philippe Guégan) – 1976  Furies sexuelles / Les Marie-Madeleine (Alain Payet) – 1977  Prends-moi partout (Stratos Markidis) – Blue Rita / Le cabaret des filles perverses (Clifford Brown [Jesús Franco]) – Lola 77 (Lola 2000 – Petites femmes pour hôtels particuliers) (Paolo Moffa) – 1978  To symblegma (Prends-moi partout) (Stratos Markidis) – 1983  Le fou du roi (Yvan Chiffre) – 1984  Vivre pour survivre (Jean-Marie Pallardy) – 1989  TV Buster (John Hudson, CM, diffusé également dans le long-métrage « Adrénaline ») .

Télévision (notamment)

1963/1966  Thierry La Fronde (Robert Guez & Joseph Drimal) – 1966  Les corsaires / Corsaires et flibustiers (Claude Barma & Claude Boissol, série) – La tour de Nesle (Jean-Marie Coldefy) – 1967  S.O.S. Fernand : Le coup de fil (Jacques Pinoteau) – 1968  Vive la vie (Joseph Drimal, série, saison 2) – Thibaud ou les croisades : Étienne (Joseph Drimal) – 1972  Le demoiselle d’Avignon (Michel Wyn, série) – Les chemins de Pierre (Joseph Drimal, série) – Les évasions célèbres : Le duc de Beaufort (Christian-Jaque) – 1974  Arsène Lupin : Le coffre de Madame Imbert (Jean-Pierre Desagnant) – Schulmeister l’espion de l’empereur : La dame de Vienne (Jean-Pierre Decourt) – 1975  Jack (Serge Hanin, série) – Saint-Just ou la force des choses : La victoire (Pierre Cardinal) – Saint-Just ou la force des choses : La mort (Pierre Cardinal) – 1977  Richelieu ou Le Cardinal de velours (Jean-Pierre Decourt) – 1979  Pierrot mon ami (François Leterrier) – 1985  Guillaume Tell (un épisode).

Remerciements à Christophe Bier et à la famille Guegan.

Tony Taffin par Yvan Foucart

Yvan Foucart nous offre un nouvel hommage inédit de son « Dictionnaire des comédiens disparus » avec Tony Taffin. On retrouvera également d’autres hommages à Madeleine Robinson et Philippe Lemaire  dans le site de l’Encinémathèque

HOMMAGE à TONY TAFFIN  par Yvan FOUCART

Trop de décès passent inaperçus et nous ne pouvons que les regretter. C’est ce qui amène certains sites d’annoncer et de propager d’invraisemblables erreurs. C’est ainsi que nous apprîmes très étonnés que Claude Lehmann et Laure Paillette étaient respectivement l’un, le doyen et l’autre, la doyenne du cinéma français alors que leurs disparitions remontent à 35 ans et plus.

Prudemment, avant qu’on le désigne comme nouveau doyen, rendons aujourd’hui hommage à Tony Taffin qui nous quitta il y a… 17 ans.

Pierre Taffin, pour le monde artistique Tony Taffin, naît au domicile de ses parents à Paris le 19 mai 1917, tout proche de l’hôpital de la Salpêtrière. Le papa, dont il hérite le prénom est dentiste et la maman femme au foyer.

En 1946, il entre à la Comédie Française et la quitte trois ans plus tard après avoir été un superbe Horace dans la tragédie du même nom signée Corneille. Cette même année, il succombe au charme de Lise Delamare, future sociétaire honoraire, avec laquelle il convolera et divorcera huit ans plus tard. A défaut du théâtre où ils furent peu partenaires, c’est le grand écran qui les réunira avec « Un certain monsieur » dirigé par Yves Ciampi.

Tony Taffin fut veuf en secondes noces d’avec Françoise Grassin, une artiste peintre passionnée de théâtre pour lequel elle avait d’ailleurs signé certains décors. Laurent Terzieff, ami du couple, fut témoin à leur mariage. Son veuvage fut de courte durée car il rejoignit son épouse deux mois plus tard.

Homme des planches avant tout, que ce soit à la maison de Molière, au palais des Papes d’Avignon ou au Théâtre de l’Oeuvre à Paris, Tony Taffin avait un actif cinématographique assez restreint. Il commença avec le célèbre « Monsieur Vincent » de Maurice Cloche, lequel lui confia un rôle plutôt effacé.

On le vit par la suite, entre autres, en mondain cynique pour « Le  feu follet »; en prisonnier abattu sur le quai de gare sous les yeux de Leslie Caron (sa sœur) et d’Orson Welles (le consul de Suède) venus implorer sa libération dans le mémorable « Paris brûle-t-il ? »; en gangster, patron de Belmondo dans « Ho »; en menuisier corse pour « Le fils »; en véreux magouillant dans de sombres affaires chinoises pour « Le jardin des supplices »; en président jugeant une spéculation crapuleuse d’achats massifs dans « Le sucre », belle adaptation du roman de Georges Conchon, etc.

Sa présence à la petite lucarne fut tout aussi étique, on se souviendra surtout de son interprétation du roi Artus dans le « Lancelot du lac » de Claude Santelli.

Son dernier rendez-vous avec le théâtre fut pour « Lear » de William Shakespeare au TNP de Villeurbanne. Patrice Chéreau en fit le partenaire de François Simon, fils de Michel, dans le rôle éponyme, lui aussi passionné des planches.

Addenda du 3/08/2012 : Nous vous remercions de l’intérêt porté à notre site dont la fonction première n’est pas de dresser un relevé des lieux et dates de décédés (ni de vivants), mais de rendre un hommage en particulier aux seconds rôles injustement oubliés,  cela par le biais d’une biographie la plus vraie possible (d’où recherches parfois fastidieuses) et d’une filmographie la plus complète possible. Cela nous semble bien plus primordial que de lancer des cocoricos… par ailleurs quelquefois erronés que nous laissons volontiers à d’autres. Bien sûr, vous avez dû le remarquer, il nous arrive de préciser certaines dates lorsque nous en jugeons l’opportunité. Il n’y a pas d’automatisme. Nos recherches sont destinées aux visiteurs qui nous font confiance et non à ces sites qui ne cessent de nous copier oubliant de faire référence de leurs sources. Sachez que Laure Paillette est décédée en 1968 et Tony Taffin en 1995.

@   Yvan Foucart    (Dictionnaire des comédiens français disparus)

Filmographie

1947  Monsieur Vincent (Maurice Cloche) – 1949 Un certain monsieur (Yves Ciampi) – 1963 Le feu follet (Louis Malle) – 1966 Paris brûle-t-il ? (René Clément) -1968 Ho ! (Robert Enrico) –  1973  Le fils (Pierre Granier-Deferre) – 1974 Le troisième cri (Igaal Niddam) – 1975 Maîtresse (Barbet Schroeder) – 1976 Le jardin des supplices (Christian Gion) – 1978 Le sucre (Jacques Rouffio).

Télévision

1952 Le profanateur (René Lucot) – 1958  En votre âme et conscience : Un combat singulier ou l’affaire Beauvallon (Jean Prat) – 1965 Infarctus (Claude-Jean Bonnardot) – 1966 La roulette russe (Ange Casta) – 1967  Malican père et fils : La mort de Phèdre (François Moreuil) – 1970 Lancelot du lac (Claude Santelli) – 1972 Les dossiers de Maitre Robineau : Les cagnards (Jean-Marie Coldefy) – Les  dernières volontés de Richard Lagrange (Roger Burckhardt) – 1973 Les cent livres : La divine comédie (Michel Treguer) – Hilda Muramer (Jacques Trébouta) – 1975  Messieurs les jurés : L’affaire Taillette (Michel Genoux).

Jacqueline Laurent par Yvan Foucart

Jacqueline Laurent – Photo source Christian Grenier (L’Encinémathèque)

Yvan Foucart nous fait l’amitié de nous présenter l’un des hommages inédits de son « Dictionnaire des comédiens disparus » avec Jacqueline Laurent. On retrouvera également son hommage à Isabelle Corey, disparue en début d’année sur le site de l’Encinémathèque

Hommage à Jacqueline LAURENT

elle nous quitta il y aura bientôt deux ans

Dix films à son actif, mais l’on se souviendra uniquement du « Jour se lève » de Marcel Carné, dans lequel elle incarna la jolie fleuriste dont Jean Gabin, l’ouvrier sableur, tombe amoureux.

Il ne fut pas le seul. Il y eut aussi Jacques Prévert…

Elle naît à Brienne-le-Château, la cité napoléonienne de l’Aube. Le papa y est professeur et compositeur de musique à ses moments perdus, et la maman institutrice.

La guerre terminée, la famille gagne la capitale et s’installe non loin du parc de Montsouris. Elle y rencontre Sylvain Itkine, son aîné de dix ans, comédien bien connu mais qui le sera encore davantage grâce à « La grande illusion » de Jean Renoir, et de façon plus dramatique et discrète, torturé et fusillé en août 1944 par les bourreaux au service de la Gestapo de Klaus Barbie.

Jacqueline n’a pas encore dix-sept ans, mais elle est amoureuse et conséquemment ils se marient à la mairie du XIVme arrondissement, ayant comme témoin Suzanne Saillard, une artiste dramatique. Toutefois, leur union sera de courte durée.

Durant cette même année de 1935, son père, ami du réalisateur André Hugon, convainc celui-ci d’engager sa fille dotée d’une bien jolie voix pour son « Gaspard de Besse » dont la tête d’affiche s’avère être celle de l’imposant Raimu. Jacqueline s’en sort très bien au point que Hugon la rappelle plus tard pour un autre tournage aux côtés d’Harry Baur.

C’est, entre ces deux films qu’elle rencontre Jacques Prévert au quartier déjà mythique de Saint-Germain-des-Prés, le plus souvent au café qui fera beaucoup parler de lui, le  « Flore ».  Quatre années de passions partagées réuniront ces deux amants.

En 1938, sollicitée par les bureaux parisiens de la MGM, elle signe un contrat d’un an en attendant mieux et se retrouve sur les plateaux hollywoodiens pour un film dont Mickey Rooney est la grande vedette, mais aussi insupportable, avouera-t-elle.

Paris lui manque, Prévert aussi, à tel point qu’il viendra la rejoindre pour quelques semaines.

Ayant supplié Louis B. Mayer, celui-ci lui offre étonnement sa liberté, ce qui lui permet de rejoindre Marcel Carné et surtout Prévert auteur des dialogues du « Jour se lève » et qui ne fut pas étranger à l’obtention du rôle tant convoité de la jeune et jolie fleuriste.

Trois films suivront, certes d’honnête facture, mais sans plus. Puis, avec son nouvel amour, elle passera les Apennins et tournera trois films mièvres aux studios de la Cinecittà.  Et là, s’arrête la carrière artistique de Jacqueline Janin dite Laurent.

Son retour en France s’accompagnera de deux mariages. Espérons qu’ils furent heureux, car elle ne se cacha jamais d’avoir été – quelques fois – frivole, loin s’en faut.

Elle se retira dans les Alpes-Maritimes et décéda à 91 ans.

A noter que « Le jour se lève » connut une version américaine par la RKO (« The long night »), dans laquelle Henry Fonda et Barbara Bel Geddes reprirent les rôles de Gabin et de Jacqueline.

@  Yvan Foucart    (Dictionnaire des comédiens français disparus)

Avec Harry Baur dans « Sarati, le terrible »  (source « Toutlecine.com »)

Filmographie : 1935 Gaspard de Besse (André Hugon) – 1937 Sarati, le terrible (André Hugon) – 1938 Judge Hardy’s children / Les enfants du juge Hardy (George B. Seitz,) – 1939 Le jour se lève (Marcel Carné) – 1940 Un chapeau de paille d’Italie (Maurice Cammage) – 1941 Les deux timides (Yves Allégret) – 1942 L’homme qui joue avec le feu (Jean de Limur) – 1943 Addio, amore ! / Dernier amour (Gianni Franciolini) – 1945 L’abito nero da sposa (Luigi Zampa), Le vie del peccato / Le chemin du péché (Giorgio Pastina) – 1964 Le coup de grâce (Jean Cayrol et Claude Durand). Nota : on lui attribue parfois à tort des titres de la filmographie de son homonyme, dont on retrouvera les détails dans l’indispensable « Dictionnaire des films français pornographiques & érotiques », paru sous la direction de Christophe Bier.

Fragments d’un dictionnaire amoureux : Marc Rioufol

Marc Rioufol – Photo DR (source Artmédia)

Marc Rioufol est mort en juillet dernier à l’âge de 49 ans. Ce comédien et touche à tout – il aidait sa femme Gabriella à la gestion de sa société de vêtements Antik Batik – était à l’aise dans des univers très différents. Il approche le cinéma dans les années 90, par le biais d’un documentaire de 26 mn, « Clean time, le soleil en plein hiver », tourné sur 4 ans, où il témoigne de ses problèmes d’addiction passés, alcool et drogues. Il approche le métier en assistant aux stages  de comédie Bernadette Lafont à Nîmes – qu’elle lui donne à titre gracieux – puis il suit des cours d’improvisation à la L.I.F., et à l’atelier Blanche Salant avec Valentine Cohen.  À partir des années 90, il devient une figure aisément reconnaissable, faisant le grand écart, passant de personnages troubles dans des films souvent transgressifs à des fictions plus conformistes. Il campe souvent des personnages un peu dandy et désinvoltes, qui sous une apparence policée dévoilent parfois des déviances ou des fêlures, mais aussi une sensibilité. Il est souvent séducteur, tel son personnage de « Dans ma peau » déclarant ainsi à Marina de Van qu’il drague lors d’une soirée dansée « avec moi on ne déjeune pas on dîne ! ». Il participe au sulfureux film « Baise-moi », il y est un architecte victime des deux héroïnes, et qui, bourgeois aisé, tente d’utiliser l’empathie pour désamorcer en vain la menace. Son talent s’affirme, il tourne souvent. Il dira dans son livre « Moi, je suis comédien. Comment peux-tu jouer des scènes de viol avec un faux chibre en bataille, tourner dans « Baise-moi » ou faire une (fausse) minette à Emmanuelle Béart et accepter des guests pour TF1 ? Je me fiche de l’image que je donne, je fais mon métier, j’ai même joué Chirac récemment (1) dans un film américain. Il faut dire que je ne déifie pas ce boulot, ni ceux qui le font ». Il est toujours convaincant quel que soit le support en veuf, père abusif, qui tombe en syncope quand sa fille flirte un peu trop près avec son galant dans « Meurtrières »,  ou en suspect récalcitrant, mari d’une femme assassinée de manière atroce dans un épisode de « Sur le fil ». Il est particulièrement réjouissant dans « Holiday », en pervers masochiste, où sa réplique « Écoutez, c’est embarrassant, mais vous n’auriez pas un morceau de corde ? » fait mouche. En mars 2011 paraît son autobiographie sur ses problèmes d’addictions « Tox » chez Robert Laffont, un livre sans complaisance, traité avec l’humour qui le caractérise habituellement. C’est un témoignage précieux, et exemplaire, sur une saisissante descente aux enfers. Il s’y montre à nu et toujours avec lucidité et esprit, nous faisant comprendre pourquoi il arrive toujours à rendre attachants voire intéressants ces personnages parfois fats, mondains ou exaltés. On le voit également à la fin de « Une pure affaire » témoignant de ses problèmes de drogue dans une association de dépendants, bouclant ainsi la boucle, l’humain rejoignant ainsi son travail de comédien. Plus d’informations sur son site officiel.

(1)   dans The special relationship

Dans « Clean time, le soleil en plein hiver »

Filmographie : 1996  Clean time, le soleil en plein hiver (Didier Nion, CM) – Jeunesse (Noël Alpi) – 1997  Le septième ciel (Benoît Jacquot), Cantique de la racaille (Vincent Ravalec) – 1998  Innocent (Costa Natsis), Belle maman (Gabriel Aghion), L’amour dans les aunas hétérosexuel (Vincent Ravalec, CM) – 1999  La vie moderne (Laurence Ferreira-Barbosa) – Le secret (Virginie Wagon) – Entre nous (Serge Lalou) – Baise-moi (Virginie Despentes & Coralie Trinh Thi) –  2000  Ça ira mieux demain (Jeanne Labrune) -, Malraux tu m’étonnes ! (Michèle Rosier) – Des ombres dans la tête (Sergi Pescei, CM) – 2001  Une affaire privée (Gillaume Nicloux) – Dans ma peau (Marina de Van) – Une fausse image de moi (Grégoire Vigneron, CM) – Blanche (Bernier Bonvoisin) – 2002  Mauvais esprit (Patrick Allessandrin) -2003  Nathalie… (Anne Fontaine) – La confiance règne (Étienne Chatiliez) – 2004  Pour le temps que ça dure (Cyril Bedel, CM) – Tu vas rire mais je te quitte (Philippe Harel) – 2005  Fauteuils d’orchestre (Danièle Thompson) – Entre elle et moi (Emili Grandperret, CM) – Les bronzés 3, amis pour la vie (Patrice Leconte) – Meurtières (Patrick Grandperret) – Les irréductibles (Renaud Bertrand) – 2006  Le candidat (Niels Arestrup) – Fragile(s) (Martin Valente) –  Avant que j’oublie (Jacques Nolot) –  Roman de gare (Claude Lelouch) – Ce que mes yeux ont vu (Laurent de Bartillat) – 2007  48 heures par jour (Catherine Castel) – Les randonneurs à Saint-Tropez (Philippe Harel) – Secret défense (Philippe Haïm) – 2008  Le code a changé (Danièle Thompson) – Rapt (Lucas Belvaux) – 2009  Complices (Frédéric Mermoud) – 2009  Opération Saint-Esprit (Séverine Ferrer) – La rafle (Rose Bosch) – Holiday (Guillaume Nicloux) – American Translation (Pascal Arnold & Jean-Marc Barr) – 2010  Une pure affaire (Alexandre Coffre) – Toutes nos envies (Philippe Lioret) – 2011  Les seigneurs (Olivier Dahan).

Télévision (notamment) : 1996  Les loups dans la bergerie (Yves Amoureux) – Mes plus belles vacances (Éric Summer) – 1998  Boulevard du Palais : Le prix d’un enfant (Jacques Malaterre) – La justice de Marion : Les filles de Vincennes (Thierry Binisti) – 1999  Psy d’urgence (Edwin Bailly) – Une famille formidable : Le grand départ (Joël Santoni) – Éve Castelas (Renaud Bertrand) –Avocats et associés (Philippe Triboit, 2 épisodes) – Mary Lester : Meurtre en retour (Philomène Esposito) – Mes pires potes (1 épisode) – Highlander : The Raven (L’immortelle) : The Ex-Files (Denis Berry) – Sous le soleil : La reconquête (Sylvie Aymé) – 2000  Les Cordier juge et flic : Dette mortelle (Alain Wermus) – L’héritière (Bernard Rapp) – Cordier juge et flic : Dette mortelle (Alain Wermus) – P.J. : Règlement de compte (Gérard Vergez) – Vent de poussières (Renaud Bertrand) –  2001  Une femme d’honneur : Mort programmée (David Delrieux) – Ma mère avait raison (Thierry Binisti) – Groupe flag (Éric Summer, saison 1) – Retour de flammes (Diane Bertrand) – 2002 Mère, fille : Mode d’emploi (Thierry Binisti) – Double flair (Denis Malleval) – Par amour (Alain Tasma) – Caution personnelle / La belle affaire (Serge Meynard) – Les bottes (Serge Meynard) – Boulevard du Palais: Les murmures de la forêt (Renaud Bertrand) – Une Ferrari pour deux (Charlotte Brandström) – 2003  Un homme idéal (Christine Leherissey) – Sœur Thérèse.com : Maman en fuite (Joyce Buñuel) – Lola, qui es-tu Lola ? (Éric Summer, Hervé Renoh et Michael Hassan) – La crim’ : Derrière le miroir (Denis Amar) – 2004 Dolmen (Didier Albert, série TV) –  Péril imminent : Mortel chahut (Arnaud Sélignac) – La nuit du meurtre (Serge Meynard) – Commissaire Valence : Double face (Jean-Luc Breitenstein) – La nuit du meurtre (Serge Meynard)  – À trois c’est mieux (Laurence Katrian) – La désobéissance (Patrick Volson) –  2005  Groupe flag : Promenade de santé (Michel Hassan) – La crim’ : Non intégré (Éric Woreth) –  Les clés du paradis (Laurent Jaoui) – R.I.S. – Épisode 4 (Laurence Katrian) – La reine Sylvie (Renaud Bertrand) – Jeff et Léo, flics et jumeaux : Meurtre en blanc (Olivier Guignard) –  2006  Le temps de la désobéissance (Patrick Volson) – Sécurité intérieure : L’échange (Patrick Grandperret) – Les Bleus – Premiers pas dans la police (Dommage collatéral (Vincent Monnet) – La reine Sylvie (Renaud Bertrand) – 2007  Sur le fil : (Frédéric Berthe) – Louis Page : Dans la peau d’un autre (Christophe Chevliar) – La vie devant nous, sept ans après : L’heure de gloire (Patrick Grandperret, série TV) – Commissaire Cordier : Coeur solitaire (Régis Musset) – Vénus et Apollon (Pascal Lahmani, saison 2) – Clara Sheller (Alain Berliner, saison 2) – Engrenages (Gilles Bannier, saison 2) – Paul et ses femmes (Elisabeth Rappeneau) –  New wave (Gaël Morel) – 2008  Marie-Octobre (Josée Dayan) – Un singe sur le dos (Jacques Maillot) – 2009  X femmes : Pour elle / Transport amoureux (Bianca Li, CM) – Profilage : Derrière le masque (Éric Summer) -The special relationship (Richard Loncraine) – 2010  Enquêtes résérvées : Épisode 18 (Gérard Cuq) – Dans la peau d’une grande (Pascal Lahmani) – Accident de parcours (Patrick Volson) – 2011  Pour Djamilla (Caroline Huppert) – Nos retrouvailles (Josée Dayan) – Les virtuoses (Cible troublante) (Claude-Michel Rome).

Voxographie TV : 1999  Les enfants de l’an 2000 : le tour du monde de Fleur de Lampaul (Charles Hervé-Gruyer, série documentaire, récitant) – 2003  Dans le sillage des jonques (Roland Savoye, documentaire, récitant).

Fragments d’un dictionnaire amoureux : Jean-Claude Rémoleux

Jean-Claude Rémoleux dans « Litan »

1er avril 2010, une salle du Conservatoire régional de l’image de Nancy a été baptisée du nom de Jean-Claude Rémoleux « cet acteur singulier et sympathique au crâne chauve et à l’élocution particulière » (1), et là ce n’est pas du tout un poisson… Un groupe facebook fut même créé à l’occasion. Ce premier anniversaire est donc l’occasion de rendre hommage à une individualité fracassante. Beaucoup de personnes lui vouent un culte mérité, de Christophe Bier qui fit plusieurs hommages vibrant sur France Culture dans « Mauvais genres », au dessinateur Lefred Thouron en passant par Kafka-Francis Kuntz, grolandais bien connu. Depuis 25 ans, il existe une association « Marinella » – la chanson que fredonnait Rémoleux dans « La grande lessive », qui a pour but de promouvoir sa mémoire, il existe même un T-shirt à son effigie. Rémoleux crève l’écran à la moindre de ses apparitions, souvent en ahuri ahurissant, à la prononciation assez approximative. Flirtant avec l’inaudible, il est souvent adepte des onomatopées, et se révèle volontiers lymphatique. Armel de Lorme en fit son portrait dans son Aide-mémoire, volume 1, également disponible sur le web , qui en fit le portrait depuis sa première véritable apparition dans « Mon oncle ». Il faut le voir en égrillard spectateur d’une boîte de nuit qui participe à un groupe qui s’émoustille plus à la lecture d’une revue érotique qu’au spectacle vivant dans « Strip-tease », en élève dissipé d’un cours d’anglais, picoleur et égrillard dans « Bande à part », le candidat d’un jeu TV lunaire dans « Sans mobile apparent », ancien combattant hésitant dans « Na ! », ouvriers jumeaux le temps d’une apparition gag dans « Les Gaspard », ou notable balourd dans « Ils sont grands ces petits ». La découverte récente du DVD du formidable téléfilm de Jean L’Hôte « Confessions d’un enfant de chœur », nous permet de le voir encore plus délirant qu’à l’accoutumée en fou peignant les meubles en vert des gens dès qu’ils ont le dos tourné. Trois rencontres firent de lui un acteur ou non acteur c’est selon… culte ! Orson Welles tout d’abord qui lui confie avec Raoul Delfosse le rôle de l’un des bourreaux « radioactifs » d’Anthony Perkins dans « Le procès ». Pascal Aubier raconte la rocambolesque rencontre avec le grand metteur en scène dans son beau livre, voir citations jointes. Mocky lui donne une belle place dans ses films, l’affublant souvent de tenues l’engonçant dans des imperméables ou des cirés. Dans « La grande frousse ou la cité de la peur » (1964), il est un villageois sous cellophane, pilier de bar apeuré et inculte. Dans « La bourse et la vie » (1965), il est l’un des trois frères Robinhoude, comparses de Jean Poiret, du trio il se révèle le plus dubitatif devant des pérégrinations rocambolesques. Sa manière de dire « Mais alors, nous sommes tous de la Bourboule » est un absolu régal. A trois reprises, il fut avec Marcel Pérès, un des policiers adjoints de Francis Blanche. Il est l’auxiliaire ricaneur de Pérès dans « Un drôle de paroissien » (1963), en planque dans une église il lui lance la phrase culte «Comme dirait l’Évêque : ça pince, Monseigneur ! ». Il n’est pas très dégourdi dans « Les compagnons de la marguerite » (1966), plus prompt à trouver des graines afin d’attirer et manger les pigeons du quartier, plutôt que de mener des enquêtes. Dans « La grande lessive » (1968), le trio est toujours malmené, à la poursuite de Bourvil, chantonnant donc à longueur de temps « Marinella », de manière plus qu’essoufflée. Le duo est tellement grotesque, qu’il finira par se faire arrêter par un gendarme, ils sont pris pour des satyres, lors d’une poursuite sur les toits, après une pose voyeuriste. Il excelle aussi dans « L’étalon » (1969), il faut le voir en député, débarquer d’un bus avec une improbable moumoute, grosse lunettes et en faisant le V de la victoire, puis cueillant des fleurs, il nous amène dans les hautes sphères du surréalisme. Affligé de son habituel défaut d’élocution, il préfère s’exprimer avec des bruits de bouche, et quand il s’exprime enfin avec une infinie tristesse, il se définit en député muet. Il est un improbable cuistot et amateur de mouches et d’omelette à la banane (c’est un concept) ayant des rapports ambigus avec Jacques Dufilho dans le grinçant « Chut ! » (1971). En petit épargnant craintif, il trouve dans ce film l’un de ses meilleurs rôles, se rapprochant dangereusement de l’absurde en fermant des portes imaginaires… Il est un metteur en scène caractériel-mou dans « Un linceul n’a pas de poches » (1974), lunettes sur le front, dirigeant Sylvia Kristel, quelque peu anticonformiste, il souhaite une rencontre clandestine de nuit entre Jeanne D’Arc et le Roi d’Angleterre ! Dans « L’ibis rouge » (1975), il est de nouveau cuistot souffre-douleur de Jean Le Poulain et adepte du bras d’honneur. Il est un ouvrier rustre et musicien amateur quelque peu dissonant dans « Le roi des bricoleurs » (1976). Dans le « Témoin » (1978) il est doublé !, et en éboueur, indique sa route à Alberto Sordi. On le retrouve aussi en villageois inquiétant dans « Litan, la cité des spectres verts » (1981), comprenant le curieux patois d’une femme interrogée par Roger Lumont, et observateur muet et fantomatique d’un village pris dans un vent de folie. La troisième belle rencontre est celle avec Pascal Aubier, le temps de deux films. Dans « Valparaiso, Valparaiso » (1970),  il est le compère de Laszlo Sabo, ne pensant qu’à s’empiffrer et harcelant Alain Cuny en mettant un joyeux désordre. Il trouve son rôle le plus touchant dans « Le chant du départ » (1975), où il est l’un des membres d’une pension de famille, formant au final, une sorte de club des esseulés, qui ne trouvent pas leur place dans la société de consommation déjà envahissante des années 70. Il y est ouvreur d’un cinéma érotique ou de série Z, s’ennuyant de ces tâches répétitives. Exténué, il se couche tout habillé sur son lit dans un décor spartiate, n’ayant pour seul loisir que de contempler l’ampoule au plafond. Pour la première fois, il se dégage de sa composition, une humanité autre que burlesque. Si l’homme était profondément humain selon son cousin Olivier Thirion (1), on ne sait s’il se rendit compte de son extraordinaire singularité, la comédie franchouille ne voulut d’ailleurs pas de lui. L’homme, lui, fut sans histoire et vivait avec sa mère. Si l’une de mes devises est celle de Groucho Marx « Jamais je ne voudrais faire partie d’un club qui accepterait de m’avoir pour membre », s’il y a bien un groupe dont je voudrais faire partie c’est bien celui de « Marinella »…

Bibliographie : (1) « Le dernier grand rôle de Jean-Claude Rémoleux » par Benoît Gaudibert, « L’Est républicain » du 1/04/2010 ;  Armel de Lorme  »L’@ide-Mémoire — Volume 1 ». 2006. ; Yvan Foucart: Dictionnaire des comédiens français disparus, Mormoiron : Éditions cinéma, 2008 ; Serge Regourd « Les seconds rôles du cinéma français » (Éditions Archimbaud Klincksieck, 2010). Remerciements à Pascal Aubier et Christophe Bier (voir également le commentaire de ce dernier).

Jean-Claude Rémoleux dans « Le chant du départ »

Filmographie: établie avec Christophe Bier et Armel de Lorme : 1954  La Reine Margot (Jean Dréville, figuration) – 1955  Gervaise (René Clément, figuration) – Mémoires d’un flic (Pierre Foucaud, figuration) – Les Carnets du major Thompson (Preston Sturges) – Le secret de soeur Angèle (Léo Joannon) – The ambassador’s daughter (La fille de l’ambassadeur) (Norman Krasna, figuration non confirmée) – 1956  Fric-frac en dentelles (Guillaume Radot) – Le salaire du péché (Denys de La Patellière, figuration) – 1958  Mon oncle (Jacques Tati) – Le gentleman d’Epsom / Les grands seigneurs (Gilles Grangier, figuration non confirmée) – The trial (Le procès) (Orson Welles) – Strip-tease (Jacques Poitrenaud) – 1963  Un drôle de paroissien (Jean-Pierre Mocky) – Carambolages (Marcel Bluwal) – Faites sauter la banque (Jean Girault, figuration) – 1964  Bande à part (Jean-Luc Godard) – La grande frousse ou la cité de la peur (Jean-Pierre Mocky) – 1965  La bourse et la vie (Jean-Pierre Mocky) – 1966  Les compagnons de la marguerite (Jean-Pierre Mocky) – 1968  La grande lessive ! (Jean-Pierre Mocky) – 1969  L’étalon (Jean-Pierre Mocky) – 1970  Valparaiso, Valparaiso (Pascal Aubier) – 1971  Chut ! (Jean-Pierre Mocky) – Sans mobile apparent (Philippe Labro) – 1972  Na ! (Jacques Martin) – 1973  Les gaspards (Pierre Tchernia) – 1974  Dupont Lajoie (Yves Boisset) – Un linceul n’a pas de poches (Jean-Pierre Mocky) – 1975  L’ibis rouge (Jean-Pierre Mocky) – Le chant du départ (Pascal Aubier) – Les oeufs brouillés (Joël Santoni, figuration) – 1976  Le roi des bricoleurs (Jean-Pierre Mocky) – 1978  Ils sont grands, ces petits (Joël Santoni) – Le témoin (Jean-Pierre Mocky) – 1981  Litan, la cité des spectres verts (Jean-Pierre Mocky). Télévision (notamment) : 1963  Le chevalier de Maison Rouge (Claude Barma, mini-série) – 1964  Six personnages en quête d’auteur (Jean L’Hôte) – Le théâtre de la jeunesse : Le matelot de nulle part (Marcel Cravenne) – Une fille dans la montagne (Roger Leenhardt) – 1976  Confessions d’un enfant de choeur (Jean L’Hôte) – 1979  Le violon du diable (Roger Viry-Babel, MM) – 1983 : Lettre d’un cinéaste : le mystère Mocky (Jean-Pierre Mocky, CM, diffusé dans le cadre de « Cinéma Cinémas » sur Antenne 2). Non datés : En votre âme et conscience (figuration dans plusieurs épisodes) – Les raisins verts .

Jean-Claude Rémoleux « en vert et contre tout » (petit clin d’œil à la « Maman et la putain ») dans « Les confessions d’un enfant de chœur »

Addenda : JEAN-CLAUDE RÉMOLEUX VU PAR… :

PASCAL AUBIER :

 » …La moindre silhouette dans ce film [Le procès] était un miracle d’invention, je percevais la jubilation qui avait présidé au choix des comédiens, et c’est comme ça que je me suis entiché de Jean-Claude Rémoleux. Dans « Le Procès », c’est un des deux tueurs qui suivent K, et qui à la fin l’entraînent dans le trou et se passent le couteau. Il avait ce visage étonnant, une espèce d’éléphant de mer à lunettes, avec ce strabisme… Je me disais que c’était extraordinaire d’avoir eu le nez de trouver quelqu’un comme ça. Quelques années plus tard, j’ai rencontré Marc Maurette, l’assistant de Welles sur le Procès, il m’a raconté comment Rémoleux avait été engagé. Pendant la préparation du film à Billancourt, Welles s’était fait installer une table et des chaises près de l’entrée dans la cour, il se faisait apporter des bouteilles de Bourgogne blanc et fumait son cigare. Un jour, il voit passer une ribambelle de machinos qui portaient des praticables, des pièces de décors, etc. Après le passage du dixième, un onzième surgit un peu en retard, un énorme gros mec à lunettes qui ne portait que trois planches ; d’un seul coup elles se croisent entre elles, il se prend le pied dedans avec une maladresse ahurissante, et boum, il se retrouve sur le cul… Welles se retourne alors vers Maurette et lui dit : « Maurette, je veux ce type dans le film ! ». De là, Rémoleux a eu une espère de carrière, dans « Bande à part », au fond de la classe, c’est lui qui fait mine de mettre la main au cul de la prof d’anglais. Et puis on l’a surtout vu dans les films de Mocky. Et dans les miens. Il était parfait. C’est triste qu’il soit mort si vite. Ce qui est extraordinaire, c’est qu’il n’a jamais compris ce qui lui était arrivé, il n’a pas compris qu’évidemment, il avait été choisi d’abord par Welles à cause de ce qu’il était. Il me disait : « Tu sais, moi, j’ai trois amis, Orson, Jean-Pierre et toi. » [« Les mémoires de Gascogne » par Pascal Aubier (Éditions Sybarite – Yellow Now, 1996).]

JEAN-PIERRE MOCKY :

« Jean-Claude Rémoleux, l’ami maousse. «A mes débuts comme acteur, j’ai tourné avec des grands seconds rôles, Pierre Larquey ou Saturnin Fabre, et j’ai toujours regretté que des trognes comme eux aient disparu des écrans. Il faut dire qu’aujourd’hui, les acteurs de premier plan n’ont pas le charisme d’un Jules Berry ou d’un Raimu : vu leurs physiques plutôt banals, un second rôle très typé risquerait de leur voler la vedette. Rémoleux, à la base, n’était pas un acteur. Il venait d’une famille très riche, actionnaire de Prisunic. C’était un type très important, mais complètement fou. Je l’ai repéré sur le plateau du Procès d’Orson Welles en 1962, où il jouait un flic. Un gros qui m’a heurté comme un ours en baragouinant… et que j’ai immédiatement engagé pour Un drôle de paroissien. Je l’ai utilisé dans 12 films, toujours comme un mastodonte ahuri : on dirait un phoque ! Même son enterrement s’est terminé par un gag : les croque-morts ont glissé sur le sol gelé et son cercueil est tombé à l’eau.» (Libération du 14/05/2004)

OLIVIER ASSAYAS :

« Tout de suite reconnaissable à sa large silhouette, son crâne chauve et sa myopie qui parfois semblait l’envelopper tout entier, il ne pouvait manquer de frapper par son improbable filet de voix, sa diction zozotante et hallucinée. Policier maladroit, écorchant « Marinella » comme en état de stupeur dans « La grande lessive », un des frères Robinhoude dans « La bourse et la vie » où il gémissait lamentablement sur sa banqueroute « Nous avons cru à une affaire mirobolante » , député Lacassagne dans « L’étalon  » où son aphonie l’empêchait de s’exprimer à la tribune (« Ve fuis un député muet » ), on n’aurait pas fini d’énumérer les apparitions mémorables de Jean-Claude Rémoleux qui était bien sûr devenu un signe de reconnaissance, de complicité parmi le clan apparemment de plus en plus large des inconditionnels de Mocky. On l’a vu chez Welles, dans « Le procès », on l’a vu chez Godard dans « Bande à part »  mais Rémoleux ne fut jamais acteur. Personnage de cinéma aussi bien à la ville qu’à l’écran il demeurera toujours irréductible à un rôle ou à plus forte raison à un emploi. Entier, monolithique, il était ce qu’il jouait sans distance, sans recul. En cela le rôle devenait Rémoleux et non l’inverse. On a ironisé sur Rémoleux. On a vu en lui un canular. C’est tout le contraire, non acteur Rémoleux était un être humain traversant le cinéma et l’émotion qu’on ne pouvait manquer d’éprouver en le retrouvant d’un film à l’autre était à la mesure de l’impossibilité théorique rationnelle de sa présence. Il était toujours là contre tout. Olivier Assayas ( Cahiers du Cinéma N°369 Mars 85 )

Digressions : Restons avec Jean-Pierre Mocky, alors qu’il  diffuse dans son nouveau cinéma « Le Despérado » trois de ses films, « Les insomniaques », « Crédit pour tous » et le délirant « Dossier Toroto »… Le 1 er avril 2007,  je faisais un poisson d’avril qui ne brillait pas par sa subtilité avec le compte-rendu d’un improbable visionnage des « Couilles en or » de Jean-Pierre Mocky, ici-même,  dont je suis assez surpris de voir qu’il est parfois pris au premier degré, pour rappel c’est bien un canular.

Commencez la séance sans nous !

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Si les bonnes résolutions se font en janvier, nous sommes en mars, les temps sont certes difficiles comme le chantait Léo Ferré. Nous avons donc 9 mois pour en avoir des mauvaises. L’incivilité et les petites agressions sont très tendances en ce moment. Voici des trucs et astuces pour pourrir la vision d’un film aux cinéphiles, voire cinéphages si cas pathologiques. Ils se croient à la messe pour communier, n’aiment pas la vie c’est normal ils vont au cinéma, contrairement à ce que disait François Truffaut. C’est une proie facile pour se défouler, et ricaner en attendant le retour de Godzilla…

I l y a l’arme imparable : le pop-corn… « Cass-toi pop’corn ! » titre très justement Adrien Gombeaud dans son éditorial du Positif de ce mois. C’est certes la solution de facilité, mais pourquoi s’en priver… Ce n’est pas très bon et le rapport qualité-prix n’est pas fameux, mais il y a beaucoup d’avantages. L’odeur d’abord qui est proche de celle de l’urine de chat n’est pas à négliger. Il faut ensuite acquérir une certaine technique de l’empoignement de ce maïs calciné, qui en matière de décibels peut s’avérer efficace. Essayez aussi de lui joindre une boisson, que vous poserez par terre, et livrez vous à un numéro proche de celui de Linda Blair dans l’exorciste, c’est imparable. Evidemment n’en mangez pas lors d’un film de Paul Greengrass, vos voisins seront trop préoccupés à ne pas vomir, suite aux mouvements de caméras, pour être agacé par votre baffrage. Visez plutôt un film du type de ceux réalisés par Jacques Rivette. D’autres confiseries peuvent convenir, tout est une histoire de doigté… Evitez de faire tomber la totalité de votre popcorn par terre – vous pouvez cependant opter pour l’option de tout cochonner – car le cinéphage aura son petit moment de jouissance…

Soyez footeux, filez des coups de pied avec entrain dans le siège avant. Mettez le spectateur devant vous sur le mode vibromasseur et amusez-vous à le voir se retourner. Regardez ailleurs sur le mode impassible ou dans le vague le temps qu’il localise l’agresseur. S’il proteste n’hésitez pas à l’engueuler, en disant qu’il n’y pas de quoi se plaindre, il sera ainsi déstabilisé. Pour toute remarque, menacez et n’hésitez pas à montrer un poignet vengeur.

Pensez « salon »… Faites un effort et visualisez votre habitation. Vous vous conduisez ainsi comme devant votre télé et comme si vous étiez chez vous. Commentez allégrement le film… Montrez par exemple votre sens de l’observation en disant « ah, elle ouvre une porte » ou le « coup de vieux » pour un acteur, marche aussi pour les adeptes du scalpel. Jacassez, ignorez les « chuts », continuez durant tout le film. Vous pouvez opter soit pour le mode « murmureur » – atrocement gênant -, ou carrément gueuleur… N’hésitez pas à insulter les personnes qui vous font une remarque qui lâchement ne vous répondrons que par un « trop aimable » plaintif. S’il y a déjà un emmerdeur, ne vous dissuadez pas, soyez mimétique cela fera un effet stéréo à votre entourage du meilleur effet. Soyez un peu cuistre, en décortiquant une adaptation cinématographique, histoire de bien monter les différences entre le film et le livre au spectateur qui ne l’a pas lu. Osez aussi pour les polars, et lancez « je ne pensais pas que le notaire était l’assassin » aux spectateurs de la séance suivante qui commencent à s’installer.

Il y a les accessoires sadomasochistes de type aïe-Phone, et autre « geekeries » qui seront largement utile pour élaborer un second spectacle type son et lumière de quoi faire pâlir Jean-Michel Jarre de jalousie. Osez le désormais classique « tu ne me déranges pas, je suis au cinéma » – en répondant sur votre mobile en plein film.   Utilisez largement l’écran lumineux et allez jusqu’à répondre « vous n’avez qu’à regarder ailleurs » si l’on vous réprimande. Il faut montrer avec ostentation que vous n’êtes pas venus pour voir le film.

Il y a aussi une ruse brevetée en Gironde mais largement exportée, dit le rituel « quart d’heure bordelais ». Arrivez donc alors que le film est déjà commencé depuis 15 minutes. L’amateur de cinéma se détend, pas d’emmerdeurs, il baisse la garde. Il se détend, après l’épreuve du tunnel des pubs stupides – il doit y avoir un casting dans les multiplex – de type assureur débilitant. Il faut savoir qu’il finit par développer un sixième sens, et reconnaît un emmerdeur dès son arrivée. Là infligez-lui le coup de grâce, il ne bougera pas. Evidemment demandez à être au milieu – il y a pourtant de la place ailleurs – faites déplacer le monde et installez-vous comme si vous prépariez le débarquement. Petite ruse, faite vous suivre d’une seconde personne encore plus retardataire et avec votre portable faites donc des signaux lumineux sur le mode GPS. Piaffez, faites à nouveau déplacer tout de même, en glissant tout fort que vous abusez tout de même… Lancez-vous dans les désagréments cités précédemment, histoire de prouver l’adage qu’un retardataire se relève toujours comme un casse-pied de compétition.

Soyez « Kazou » (private joke). Il est assez difficile de savoir véritablement ce qu’est cette communauté de type v.i.p. On ne les voit qu’aux avant-premières ou les manifestations particulières. Là les consignes sont de garder des places aux « kazous », soit par les ouvreuses, voire même les habitués qui ne pourront pas refuser, abusez de leur éducation. Ce type d’individu peut-être une personnalité très importante de type amis de stars du bassin d’Arcachon et notables du crus. Ils arrivent systématiquement en retard, ils n’arrivent jamais au complet, ils restent des places mais elles sont défendues avec ferveur, bref c’est du brutal. Il reste bien entendu des places inoccupées, les spectateurs arrivés à l’heure s’en prendront aux ouvreuses. C’est une méthode plus ardue, il faut avoir des relations… Parfois le « kazou » se révèle une victime quand un patron réserve les 4/5 de la salle à ses employés pour voir le film de sa fille de type catastrophe industrielle, sur un pauvre hère passionné par les actrices, on peut dire que c’est d’une grande cruauté, limite harcèlement moral.

Soyez plus malins que tout le monde. Des spectateurs attendent nombreux devant la salle, ils attendent sagement la fin du film. Venez en couple, et passez devant tout le monde, histoire de bien montrer qu’ils sont très bêtes, et dérangez les spectateurs de la séance suivante, le film n’est bien entendu pas terminé. Deux options, soit vous vous installez d’office  – faites bien sûr du bruit -, ou faites demi-tour, mais vous vous retrouverez devant tout le monde, et vous pouvez ainsi choisir votre place. N’hésitez pas à succomber au syndrome de la queue aux caisses ou aux bornes, doublez votre petit monde, et si l’on vous fait une remarque, hurlez « il n’y a pas de quoi vous énerver » à une remarque de type olympien.

Votre enfant est un hyperactif, et la mode est passée des émissions sur TF1 pour l’exhiber et tenter de canaliser sa nervosité. Lâchez-le dans la nature, amenez-le voir un film qui n’est pas pour son âge, il sera ainsi traumatisé et sabotera un visionnage de film avec rage. Ne mouftez pas devant le regard courroucé de vos voisins, ça vaut le coup de les faire profiter des délires de votre progéniture.

La mode est à la « génération Y », la petite vingtaine qui ne respecte rien… Mails il y a mieux. Comme chantait Brel, quand je serai vieux, je serai insupportable, allez voir les films le week-end… Vous êtes âgés restez dans le mouvement vous vous sentirez plus vivants. Si vous appartenez au 6ème âge, agissez en comploteurs comme dans un sketch fameux de l’équipe de Grosland, commentez, encocottez vous – le cinéphage a toujours l’odorat délicat -, faites votre petit numéro, comme à la caisse des supermarchés le samedi, vous vous sentirez revivre.

Gluez ! Le cinéphile aime son petit périmètre de protection composé de sièges vides, où il se sentira moins menacé. Asseyez-vous à côté, surtout s’il y a de la place partout. Virez sa veste s’il ne se décide pas assez vite, vous êtes grand, mettez vous devant, idem si vous êtes secoués de tics. Il faut lui apporter un malaise maximum. Posez aussi votre veste sur le siège avant, et observez la mine confuse de celui qui se place devant vous et restez stoïque.

Vous pouvez faire la synthèse de tout ces réjouissance, et observez vos contemporains raseurs qui ne manqueront pas de vous réjouir. Merci donc aux anonymes qui m’ont régalé au fil du temps de mesquineries. C’est une manière au final, de rendre hommage aux « casse-pieds » de Noël-Noël et Jean Dréville.

Yves Arcanel par Yvan Foucart

Yvan Foucart nous fait l’amitié de nous montrer l’un des portraits inédits de son Dictionnaire des comédiens français disparus, qu’il en soit remercié.

HOMMAGE à YVES ARCANEL  par Yvan FOUCART

Fils d’un papa militaire et issu d’une fratrie de sept frères et sœurs, Yves effectue ses études au Prytanée national sarthois de La Flèche, puis poursuit sa scolarité chez les Jésuites à Sarlat.

Il s’engage volontaire en Indochine alors en guerre. Il y restera près de deux ans.

Nonobstant le sérieux de ces parcours, Yves est surtout attiré par le théâtre, celui des beaux textes, et ce n’est donc pas étonnant qu’il s’inscrive aux cours de  l’incontournable René Simon où il se fera un ami en la personne de Jean-Pierre Bernard, lui aussi fervent des planches. En 1956, Bernard  passé à la Guilde, une Compagnie « amateurs » fondée par Guy Retoré dans le dix-neuvième arrondissement, et le convainc de l’y rejoindre.  Yves ne se fait pas prier et participe à la distribution de « La vie et la mort du Roi Jean » de Shakespeare, pièce qui remportera le Prix des jeunes compagnies.

Cette Compagnie deviendra un peu plus tard le célèbre  T.E.P. (Théâtre de l’Est Parisien), toujours sous la direction intelligente de Guy Retoré.

Yves doit à la maman de son meilleur ami, une femme non dénuée d’esprit voire même très philosophe, d’adopter un pseudonyme plus « mélodieux ». C’est à ce moment que Arcanel éclot et débute simultanément à la radio, au théâtre et au cinéma.

Sur les ondes, oui, car sa voix est remarquablement radiophonique et qu’elle convient parfaitement aux belles lectures.

Il en va de même pour le théâtre, le vrai, celui qu’il apprécie et non l’autre à la connotation « boulevard ». Pas nécessairement limité aux classiques, mais à la diversité des rôles, aux textes forts qui réclament un travail d’exigence, l’essentiel étant d’être guidé par une motivation profonde et durable.

De ses débuts, il garde un souvenir inoubliable avec « Un otage » dû à l’auteur irlandais Brendan Behan que le Théâtre de France crée en février 1962 dans une mise en scène de Georges Wilson, lequel est aussi son partenaire, de même que Madeleine Renaud, Pierre Blanchar et une éblouissante Arletty qui, sans se forcer, plus que parfaite, s’empare du rôle de la tôlière.  A citer aussi « Le rhinocéros » d’Ionesco créée dans sa version française au même théâtre dans une mise en scène de Jean-Louis Barrault (1960).

Comédien probe, intelligent, entier, il convient de citer sa participation à « La visite de la vieille dame » de Friedrich Dürrenmatt (Th. Marigny 1957); à « Ouragan sur le Caine » d’après le best seller d’Herman Wouk (Théâtre en rond, 1957) et pour une captation plus tard pour « Au théâtre, ce soir » de Pierre Sabbagh (1973) avec Jean Mercure et Raymond Loyer; avec la Compagnie Renaud-Barrault pour les grandes tournées internationales, notamment au Japon et en Amérique du Sud; « Le retour » de Pinter avec cette belle affiche comprenant Pierre Brasseur, Claude Rich et Emmanuelle Riva (Théâtre de Paris, 1966), « Incident à Vichy » d’Arthur Miller » (en tournée, 1972); de « Hamlet » de Shakespeare (Théâtre de France-Odéon, 1962) à « Richard II » autre tragédie historique du même auteur (Théâtre-Maison de la Culture de Caen). … un double bonheur puisqu’il marque aussi sa rencontre avec Christiane, qui deviendra son épouse.

Quant au cinéma, ce sont surtout des titres avec beaucoup de talents confirmés tels Jean Gabin, Lino Ventura, Bourvil, Louis de Funès, Bernard Blier… mais pour lui – hélas – des rôles obstinément secondaires. On le vit maintes fois en inspecteur de police, entre autre dans « Le grand restaurant » en adjoint du commissaire divisionnaire (Blier), qui poste émetteur à la main téléguide un de Funès désemparé porteur d’une rançon de 200 millions de francs !

Il fut également présent dans de nombreuses dramatiques, surtout à la grande époque des mythiques studios des Buttes Chaumont, notamment sous la direction d’Alain Boudet qu’il estimait beaucoup, entre autre pour « Le théâtre de la jeunesse » où il rejoignit  Christian Barbier en « Tarass Boulba » (1965). Mais il y eut aussi Stellio Lorenzi, Marcel Bluwal, Claude Barma, Claude Loursais. On l’apprécia auprès de  Marc Cassot dans « La complainte de Jérusalem » de Jean-Paul Carrère (1970); de Charles Vanel pour « Les Thibault » (1972); de Jacques Morel pour plusieurs « Julien Fontanes, magistrat » (1980-88)  et d’autant de « Cinq dernières minutes » (1970-86) version Jacques Debary.

Yves nous quitta au début du printemps 2009 vaincu par le cancer. Il repose au cimetière du Montparnasse à Paris, tout proche de son domicile.

@   Yvan Foucart    (Dictionnaire des comédiens français disparus) et nos remerciements à  Madame Christiane Arcanel pour son extrême gentillesse.

Filmographie : 1957  Le désert de Pigalle (Léo Joannon) – Le dos au mur (Edouard Molinaro) – 1958  Cette nuit-là (Maurice Cazeneuve) – Le fauve est lâché (Maurice Labro) – Une balle dans le canon (Michel Deville et Charles Gérard) – 1959  La verte moisson (François Villiers) – 1960  Le président (Henri Verneuil) – 1961  Le puits aux trois vérités (François Villiers) – 1962  Ballade pour un voyou (Jean-Claude Bonnardot) – 1963  Les tontons flingueurs (Georges Lautner) – Coplan prend des risques (Maurice Labro) – 1965  La grosse caisse (Alex Joffé) – Quand passent les faisans (Edouard Molinaro) – Un milliard dans un billard (Nicolas Gessner) – 1966  Trois enfants dans le désordre (Léo Joannon) – Le grand restaurant (Jacques Besnard) – 1967   Le pacha (Georges Lautner) – 1968  Sous le signe du taureau (Gilles Grangier) –  1970   Justine de Sade (Claude Pierson) – Le cercle rouge (Jean-Pierre Melville) – 1972   Le tueur (Denis de La Patellière) – 1976  Donnez-nous notre amour quotidien (Andrée Marchand [Claude Pierson]) – 1980  Ces malades qui nous gouvernent (documentaire de Claude Vajda, voix) –  Deprisa, deprisa / Vivre vite (Carlos Saura).

Télévision (notamment) : 1959  La cruche cassée (Bernard Hecht) – 1961 Un bon petit diable (Jean-Paul Carrère) – Le théâtre de la jeunesse : Doubrowsy (Alain Boudet) – 1962 Le plus grand théâtre du monde : Rien que la vérité (Claude Loursais) – Quatre-vingt treize (Alain Boudet) – 1963  Un bourgeois de Calais (Alain Boudet) – Le troisième concerto (Marcel Cravenne) – 1964  Bayard (Claude Pierson) – Le théâtre de la jeunesse : Méliès, magicien de Montreuil-sous-Bois (Jean-Christophe Averty) – 1965 Le théâtre de la jeunesse : Tarass Boulba (Alain Boudet) – Dom Juan ou Le festin de pierre (Marcel Bluwal) – 1966 La grande peur dans la montagne (Pierre Cardinal) – 1967   Souffle de minuit (André Fey) – 1968  Les enquêtes du commissaire Maigret : Le chien jaune (Claude Barma) – 1969 Fortune (Henri Colpi) – S.O.S. fréquence 17 : M.O.C. ou objet volant non identifié (Jean Dréville) – 1970  Les cinq dernières minutes : Une balle de trop (Raymond Pontarlier) – La complainte de Jérusalem (Jean-Paul Carrère) – 1971  Mon seul amour (Robert Guez) – Un mystère par jour ou les dossiers du professeur Morgan : Meurtre à l’américaine (Guy Jorré) – 1972  Les Thibault (Alain Boudet) – 1973 La pomme oubliée (Jean-Paul Carrère) – Au bout du rouleau (Claude-Jean Bonnardot) – Au théâtre ce soir : Ouragan sur le Caine (Georges Folgoas) – 1974 Un mystère par jour ou les dossiers du professeur Morgan : Surpris par la mort (Jean-Paul Carrère) – La cité crucifiée (Jean-Paul Roux) – La mort d’un enfant (Jean-Louis Muller) – Donnez-nous notre amour quotidien / La déchirure – 1975  L’attentat de Damiens (Pierre Cavassilas) – Marie-Antoinette (Guy-André Lefranc) – 1976  Messieurs les jurés : L’affaire Jasseron (André Michel) – Ozraceni (Gérard Poteau) – 1977  Cinéma 16 : La fortunette (Pierre Cavassilas) – 1978  La corde au cou (Marcel Moussy) – La filière (Guy-André Lefranc) – Amours sous la révolution : André Chénier (Jean-Paul Carrère) – 1979  Azouk (Jean-Christophe Averty) – 1980  La vie des autres : Le scandale (Jean-Pierre Desagnat) – Messieurs les jurés : L’affaire Vico (Jean-Marie Coldefy) – Les dossiers éclatés : Le querellé ou la nécessité d’être comme tout le monde (Alain Boudet) – 1984  L’inspecteur mène l’enquête : Sans issue (Luc Godevais et Jean-Paul Roux) – 1981  L’ange noir (Roland-Bernard) – Ubu cocu ou l’archéoptéryx (Jean-Christophe Averty) – Les amours des années grises : Joli cœur (Gérard Espinasse) – 1982 Les amours des années grises : Histoire d’un bonheur (Marion Sarraut) – 1983  La princesse insensible (Michel Ocelot) – 1984  Julien Fontanes, magistrat : La pêche au vif (Guy-André Lefranc) – 1986  Julien Fontanes, magistrat : Retour de bâton (Guy-André Lefranc) – 1987  Les cinq dernières minutes : La peau du rôle (Guy Jorré) – Le chevalier de Pardaillan (Josée Dayan) – 1989  Julien Fontanes, magistrat : Les portes s’ouvrent (Guy-André Lefranc).

Fragments d’un dictionnaire amoureux : Éric Naggar

 Éric Naggar dans "Sur le fil", épisode "V.M.A."Éric Naggar dans « Sur le fil », épisode « V.M.A. »

Après des véritables débuts tardifs à l’aube des années 2000, il est devenu l’un des comédiens français les plus utilisés du moment. Il avait débuté comme scénariste, et fut auteur de théâtre avec « L’étrangleur s’excite » – dont une captation fut diffusée en 1982 sur France 2 -, pièce d’humour noir saluée à l’époque par François Truffaut, où un étrangleur est manipulé par un psychiatre avec Jean-Pierre Marielle, Richard Anconina et Bernard Le Coq et en 1988 avec « La femme à contre jour » avec Jean Rochefort.

On le remarque de prime abord dans « Les bronzés 3», face à Gérard Jugnot, effaré de découvrir le coming out de son fils – joué par Arthur Jugnot -, voulant vivre avec son comptable assez terne, l’occasion de découvrir un comédien sidérant. Quelle que soit la durée de son rôle, il est capable de faire exister son personnage, d’un des « bœufs-carottes » cinglant dans « Gardiens de nuit », en chauffeur obséquieux de Nicolas Marié, se souciant des dangers de la poésie dans « Micmacs à tire-larigot » , en éditeur pressé et dévoué dans « Adèle Blanc-Sec », ou en curieux personnage faisant des analyses de nuit dans « La sainte victoire ». Il vole même la vedette à un Eric Judor survolté dans « Hallal police d’état », en professeur chimérique faisant le bilan des effets post-traumatiques d’une gifle musclée.

Il est aussi convaincant en bigleux timide dans « Mon meilleur ami », qu’en avocat minable dans « Ne le dis à personne », en politique d’extrême droite capable d’haranguer les foules avec des idées racistes dans « Faubourg 36 » ou en procureur conformiste n’aimant pas la contradiction dans la série « Sur le fil ». Il faut dire qu’il est extrêmement à l’aise dans les rôles de composition, tel le rabbin jovial et hospitalier dans « Tellement proches », l’alcoolique allemand qui a des problèmes familiaux dans « Le dernier pour la route », ou le noble déclassé fourbu et féru de serrurerie dans « Les diamants de la victoire ».

On le voit souvent dans des personnages odieux cachés sous un aspect guindé voire compassé. Il est souvent retord,  en producteur véreux dans « Alive », en chef survolté de vigiles de supermarché dans « Les mythos », ou en avocat intransigeant dans « Toutes nos envies », peu compréhensif envers une personne endettée. Il est aussi un maire prêt à tous les compromis et toutes les bassesses dans « Camping 2 », oubliant ses concitoyens, en fausse victime et vrai escroc dans un épisode de « Central Nuit », ou un parfumeur recevant de manière parfaitement condescendante la timide Isabelle Carré dans « Les émotifs anonymes ».

Il arrive à donner une folie et une démesure au moindre de ses rôles, à l’instar de « Pédale dure », où il se livre à une véritable quête existentielle… manger du carpaccio lors d’une party huppée ! Un running gag qui aurait pu être assez vain et qui prend une dimension étonnante grâce à lui. Il réussit à être un banquier encore plus cynique que le personnage joué par Philippe Magnan dans « Erreur de la banque en votre faveur », avant de reconnaître, grand seigneur, qu’il s’est fait doubler avec brio par Gérard Lanvin. Il campe un réceptionniste carrément fielleux dans « Holiday », où son langage de charretier fait merveille, restant pourtant digne selon l’usage de son emploi, on retrouve dans un son œil un plaisir évident à faire valdinguer les conventions.

Il est très à l’aise dans le mélange des genres, en scientifique enquêteur soignant Julie Depardieu d’une pathologie « fantastique » dans « La femme invisible ». Il excelle en premier ministre mi-empathique envers son prochain, mi-cynique devant les rouages du pouvoir dans « L’exercice du pouvoir ». On le retrouve face à Catherine Frot à deux reprises : il joue son mari indifférent plus prompt à s’occuper d’art que de sa femme, et qui ne communique essentiellement qu’à distance dans « Bowling » et un médecin suisse allemand survolté admiratif de sa poitrine dans « Associés contre le crime », dire de son personnage qu’il serait agité serait d’ailleurs un doux euphémisme.

Ses personnages œuvrent parfois dans la finance comme le banquier goguenard de Richard Anconina et Patrick Timsit dans « Stars 80 ». S’il reste intraitable quand il s’agit d’argent, il s’avère plus déluré en se révélant fan de la pulpeuse Sabrina Salerno. Il est aussi un financier, spécialiste de la « brunisation » (sic) de l’argent dans « Le capital », qui affirme ne servir que les intérêts de ses clients….

On l’aurait vu volontiers côtoyer les grands excentriques du cinéma français comme Jean Tissier, Noël Roquevert ou Pierre Larquey, s’il était né quelques années plus tôt. Il rejoint désormais cette grande catégorie des voleurs de scènes, ce qui est plutôt rare ces dernières années.

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Filmographie

1981  Neige (Juliet Berto & Jean-Henri Roger) – Il faut tuer Birgitt Haas (Laurent Heynemann) – 1982  L’indiscrétion (Pierre Lary) – 2000  Le vélo de Ghislain Lambert (Philippe Harel) – 2001  Taxi 3 (Taxi 3 (Gérard Krawczyk) – 2002  Mon idole (Guillaume Canet, + co-scénariste) – 2003  Le grand rôle (Steve Suissa) – Alive (Frédéric Berthe) – 2004  Pédale dure (Gabriel Aghion) – Le plus beau jour de ma vie (Julie Lipinski) – Tu vas rire mais je te quitte (Philippe Harel) – Le démon de midi (Marie-Pascale Osterrieth) – L’enfer (Danis Tanovic) – 2005  Les bronzés 3 – Amis pour la vie (Patrice Leconte) – Un ticket pour l’espace (Éric Lartigau) – L’entente cordiale (Vincent de Brus) – Les aristos (Charlotte de Turckheim) – Ne le dis à personne (Guillaume Canet) – 2006  Bobby : RFK 37 (Rob Alvarado et Adam Lukeman, CM) – Mon colonel (Laurent Herbiet) – Mon meilleur ami (Patrice Leconte) – Madame Irma (Didier Bourdon & Yves Fajnberg) – Le serpent (Éric Barbier) – Mr. Bean’s holiday (Les vacances de Mr. Bean) (Steve Bendelack) – Rush Hour 3 (Id) (Brett Ratner) – 2007  13 ans (Rudi Rosenberg, CM) – Nos 18 ans (Frédéric Berthe) – Faubourg 36 (Christophe Barratier) – Modern love (Stéphane Kazandjian) – Les enfants de Timpelbach (Nicolas Bary) – 2008  Envoyés très spéciaux (Frédéric Auburgin) – La femme invisible (d’après une histoire vraie) (Agathe Teyssier) – Erreur de la banque en votre faveur (Michel Munz et Gérard Bitton) – Tellement proches (Éric Toledano & Olivier Nakache) – Le dernier pour la route (Philippe Godeau) – Micmacs à tire-larigot (Jean-Pierre Jeunet) – La sainte victoire (François Favrat) – R.T.T. (Frédéric Berthe) – 2009  Trésor (Claude Berri & François Dupeyron) – Coursier (Hervé Renoh) – Gardiens de l’ordre (Nicolas Boukhrief) – Les aventures extraordinaires d’Adèle Blanc-Sec (Luc Besson) – Camping 2 (Fabien Onteniente) – Les petits mouchoirs (Guillaume Canet, rôle coupé au montage) – Les émotifs anonymes (Jean-Pierre Améris) – 2010  Holiday (Guillaume Nicloux) – Omar m’a tuer (Roschdy Zem) – Hallal police d’état (Rachid Dhibou) – La permission de minuit (Delphine Gleize) – Mon père est femme de ménage (Saphia Azzedine) – Les mythos (Denis Tybaud) – L’exercice d’état (Pierre Schoeller) – Toutes nos envies (Philippe Lioret) – 2011  Associés contre le crime (Pascal Thomas) – La nouvelle guerre des boutons (Christophe Barratier) – Bowling (Marie-Castille Mention-Schaar) – Ma bonne étoile (Anne Fassio) – 2012  Capital (Costa-Gavras) – Stars 80 (Frédéric Forestier) – Les profs (Pierre-François Martin-Laval) – Je fais le mort (Philippe Hagège) – 2013  Three days to kill (McG) – 96 heures (Frédéric Schoendoerffer) – L’enquête (Vincent Garenq) – 2014  419  (Éric Bartonio) – Valentin, Valentin (Pascal Thomas) – Papa ou maman (Martin Bourboulon) – Ange et Gabrielle (Anne Giaferri) – 2015  Arrête ton cinéma (Diane Kurys) – 2016  Star 80 – La suite (Frédéric Auburtin et Thomas Langmann) – Comme des garçons (Julien Allard) – 2017  Love adict (Franck Bellocq) – Neuilly sa mère, sa mère (Gabriel Julien-Lafferière et Djamel Bensallah) – J’ai perdu Albert (Didier Van Cauwelaert) – 2018  Selfie [épisode « Smileaks »] (Vianney Lebasque) – Belle-fille (Méliane Marcaggi) – 2022 Baby blueseuses (Johanna Menuteau, CM) – Daaaaaali ! (Quentin Dupieux) – 2024 Paradis films (Marjane Satrapi).

Télévision (notamment)

1982  Le Diable s’en va-t-en fête (Christine Lipinska, CM) – 1985  D’amour et d’eau chaude (Jean-Luc Trotignon) – 2000  Divorce (Pascal Heylbroeck et Olivier Guignard, série, CM) – 2001  Jalousie (Marco Pauly) – 2002  Les cours du soir (Michaël Perrota) – PJ : Gang de filles (Brigitte Coscas) – Avocats & associés (La grande muette) (Christian Bonnet) – Si j’étais lui (Philippe Triboit) – 2003  Blague à part : Bloc op – Hep’ taxi (Frédéric Berthe, un épisode) – Le Camarguais : Paddy (Patrick Volson) – Les Cordier, juge et flic : Cours du soir (Michaël Perrotta) – Sex and the city : An American Girl in Paris: Part 1 (Timothy Van Patten) – Péril imminent : Mortel chahut (Arnaud Sélignac)  – 2005  Le grand patron : Édition spéciale (Christian Bonnet) – Avocats et associés : Les ciseaux (Pascal Martineau) – 2006  Alice Nevers – Le juge est une femme : La loi du marché (Joyce Buñuel) – Président Ferrare – Je hais les parents (Didier Bivel) – L’état de Grace (Pascal Chaumeil, série TV) – Monsieur Max (Gabriel Aghion) – Sur le fil (Frédéric Berthe, saison 1) – 2008  Boulevard du Palais – Central nuit : Cauchemars (Olivier Barma) – Julie Lescaut : Julie à Paris (Éric Summer) – La vie à une (Frédéric Auburtin) – Le septième juré (Édouard Niermans) – Le malade imaginaire (Christian de Chalonge) – 2009  Duel en ville (Pascal Chaumeil, série TV) – Les petits meurtres d’Agatha Christie : La maison du péril (Éric Woreth) – Beauté fatale (Claude-Michel Rome) – Le bourgeois gentilhomme (Christian de Chalonge) – Entre deux eaux (Michaëla Watteaux) – Reporters (Gilles Bannier, saison 2) – La marquise des ombres (Édouard Niermans) – La loi selon Bartoli (François Velle) – Sur le fil (Frédéric Berthe, saison 3) – Engrenages (Jean-Marc Brondolo, saison 3) – Ce jour-là, tout a changé : L’appel du 18 juin (Félix Olivier) – La peau de chagrin (Alain Berliner) – Les diamants de la victoire (Vincent Monnet) – La pire semaine de ma vie (Frédéric Auburtin) – La loi selon Bartoli (épisode 2) (François Velle) – Amoureuse (Nicolas Herdt) – Mission sacrée (Daniel Vigne) – La loi selon Bartoldi (épisode 3) (Charlotte Brandström) – Tout est bon dans le cochon (David Delrieux) – 2011  Clash : Hugo, le mérite d’être clair (Pascal Lahmani) – Le bonheur des Dupré (Bruno Chiche) – Les voies impénétrables (Noémie Saglio & Maxime Govare) – L’innocent (Pierre Boutron) – 2012  Zak (Arthur Bezaquen & Denis Thybaud, série) – Opération hirondelle (Bruno Le Jean) – La méthode Claire (Vincent Monnet) – Nom de code : Rose (Arnaud Mercadier) – Un petit bout de France (Bruno Le Jean) – 2013  La déesse aux cent bras (Sylvain Monod) – La rupture (Laurent Heynemann) – Profilage : Un pour tous (Julien Despeaux) – L’esprit de famille (Frédéric Berthe) – Meurtres à Rouen / Meurtres à l’abbaye de Rouen (Christian Bonnet) – Falco : Sacrifices (Jean-Christophe) – Où es-tu maintenant ? (Arnaud Sélignac) – La loi (Christian Faure) – Boulevard du Palais : Une vie au placard (Bruno Garcia) – Boulevard du Palais : Un bien pour un mal (Bruno Garcia) – 2015  La loi de Barbara : Illégitime défense (Didier Le Pêcheur) – Mongeville : Mortelle mélodie (Bruno Garcia) – La vie devant elles (Gabriel Aghion, mini-série) – Pierre Brossolette ou les passagers de la lune (Coline Serreau) – La loi d’Alexandre : Comme des frères (Claude-Michel Rome) – Dix pour cent : Audrey (Antoine Garceau) – Stavisky, l’escroc du siècle (Claude-Michel Rome) – Monsieur Paul (Olivier Schatzky) – Lebowitz contre Lebowitz (Frédéric Berthe, mini-série) – Boulevard du Palais : Mauvaise graine (Jean-Marc Thérin) – Sam (Valérie Guignabodet, mini-série) – 2016  Alice Nevers, le juge est une femme : Ma vie pour la tienne (Éric Le Roux) – 2017  Une famille formidable : Révélations (Miguel Courtois) – 2018  Sam (Gabriel Aghion, mini-série, saison 2) – Tu vivras ma fille (Gabriel Aghion) – HP (Angela Soupe et Sarah Santamaria-Mertens, mini-série, saison 1) – 2019  Pour Sarah (Frédéric Berthe, mini-série) – HP (Angela Soupe et Sarah Santamaria-Mertens, mini-série, saison 2) – 2020  De Gaulle, l’éclat et le secret (François Velle, mini-série) – 2021  Les aventures du jeune Voltaire (Alain Tasma, mini-série) – 2022  Candice Renoir : Un seul être vous manque et tout est dépeuplé (Pascal Lahmani) – L’homme de nos vies (Frédéric Berthe, mini-série) – 2023  Daron (Franck Bellocq, mini-série) – Tout pour Agnès (Vincent Garencq, mini-série) – À côté de ses pompes (Nathalie Lecoultre) – Benoît Génant officiel (Éric Lavaine, mini-série) – La peste (Antoine Garceau, mini-série).