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LORD OF WAR

Avant-première hier soir du film « Lord of war », à l’UGC Ciné-Cité Bordeaux, suivi d’un débat passionnant avec trois représentants d’Amnisty International, qui conjointement avec Oxfam et le RAIAL, a lancé la campagne « Contrôlez les armes », voir lien suivant : controlarms.org. Le film d’Andrew Niccol, réalisateur du culte « Bienvenue à Gattaca » (1997), et de « Simone » (2001), n’a pas réalisé ici un film didactique, mais une farce corrosive et très cinglante. Inspiré de faits réels, ce film est très documenté. Il narre l’histoire de Yuri Orlov – joué par Nicolas Cage -, un Ukrainien, qui est arrivé aux États-Unis avec ses parents qui se sont fait passer pour des émigrants juifs. Lui et son jeune frère Vitaly – Jared Leto – travaillent dans le petit restaurant familial de « Little Odessa ».Il a la révélation de sa vie, au début des années 80, en assistant à un règlement de compte sanglant. Il décide de faire commerce dans les armes. Il devient très vite un trafiquant international, doué pour les langues et ayant un sang froid à toute épreuve, il devient très vite par sa réactivité, son ingéniosité et son sens de la négociation, un courtier en armes prisé des dictatures. Il s’offre même le luxe de rencontrer le fantasme de sa jeunesse, Ava – Bridget Moynaham -, un mannequin international, de la même origine que lui. Il s’organise très vite, malgré un concurrent très installé Simeon Weisz, qui le méprise – Ian Holm, tout en retenue -, la détermination d’un agent d’Interpol, le trop probe Jack Valentine – Ethan Hawke, déjà présent dans « Bienvenue à Gattaca » -, qui le poursuit obstinément, et les rapports avec un dictateur africain, André Baptiste Sr, cruel et sadique, et qui représente une sorte de reflet moins respectable. Vitaly nostalgique de l’Ukraine, sombre dans la drogue – nouvelle déclinaison pour Jared Leto, de son rôle dans « Requiem of a dream » -.

Nicolas Cage

Respectabilité, Yuri se sent invincible, trouve des parades dans les vides juridiques pour déjouer les problèmes, sa petite famille ne se posant pas trop de questions quant à sa fortune. On suit l’histoire à travers le regard de son personnage amoral, de 1982 à 2001, joué avec la folie nécessaire par l’impressionnant Nicolas Cage, en suivant ses contradictions, son côté ignoble assumé, et son cynisme exacerbé, relaté par lui-même souvent en voix off. Le texte est formidablement écrit, de la nécessité de commencer une relation amoureuse par un mensonge, alors qu’il en est l’apanage obligatoire à la fin, ou du témoignage de ne pas avoir vendu d’armes à Ben Laden, dans les années 80, car il avait la réputation de faire des chèques en bois. On suit ce trafic qui nous rappelle vérités – le personnage est inspiré de 5 trafiquants réels -, l’essor de la vente d’armes à la fin de la guerre froide, et une vision acerbe des dictatures des pays africains. Le film, très critique avec les États Unis – nous rappelant au passage que la France est le troisième exportateur mondial d’armes -, a eu énormément de difficultés à se monter, les comédiens ont accepté un effort financier, et c’est l’apport d’un Français, le producteur Philippe Rousselet qui a permis au film de se monter. Le tournage a d’ailleurs débuté en pleine guerre en Irak. C’est un film qui fait froid dans le dos, sans que l’intérêt ne baisse à aucun instant, ainsi qu’un portrait à charge de ceux qui ne veulent pas savoir. L’humour noir omniprésent, aide à réfléchir sur une situation planétaire particulièrement dramatique. Une œuvre très documentée, à la fois divertissante et nécessaire. Sortie le 4 janvier 2006.

UNE BELLE JOURNÉE

On se dit, encore une comédie dramatique anglaise, surfant sur le succès de « Billy Boyd » et « The full monty »… On visualise déjà les grands sentiments dégoulinants, l’éloge de l’abnégation face à l’adversité, excentriques anglais de rigueur. Ce n’est pas le cas avec ce film « Une belle journée » : « One a clear day » en V.O., il serait vraiment dommage de passer à côté de ce film, avec cette appréhension suites à plusieurs déclinaisons du genre. Nous sommes certes ici terrain connu d’une comédie sociale, mais la réussite est au rendez-vous. Frank, la bonne cinquantaine, est licencié de son travail dans un chantier naval en Écosse. Son caractère revendicatif faisait de lui un des premiers de la liste. Sa vie bascule, il prend un malaise vagual pour une crise cardiaque. Cette perte de repères va lui donner conscience du fragile équilibre qu’il avait au sein de sa famille sinistrée par la crise, dont sa femme et son fils père de deux jumeaux – joué par le poignant  Jamie Sives -. Dans le rôle de la femme de Frank, Joan on retrouve Brenda Blethyn, saluée à Cannes pour « Secrets et mensonges », et qui s’était déjà révélée à l’aise dans la comédie dans « Saving  Grace ».. Avec brio, elle compose une femme qui prend sa destinée en main, en passant le permis de conduire pour conduire en bus. Peu sûre de réussir à l’obtenir, elle le fait à l’insu de son mari. Frank, lui, trompe son ennui avec ses compagnons d’infortune, qu’il retrouve régulièrement à la piscine. Une idée saugrenue lui vient alors par défit, traverser la Manche, en plein hiver à la nage, histoire de se prouver à lui même, que sa vie a encore un sens…

Pour un coup d’essai, c’est un coup de maître, la réalisatrice Gaby Dellal, comédienne de théâtre essentiellement,  réussit avec humanité à se jouer des clichés et créer une petite communauté crédible, et émouvante. L’humour est constamment présent, détaché mais assez corrosif, avec de formidables trouvailles, à l’image des mouettes particulièrement à l’affût des passagers d’un ferry, souffrant du mal de mer (Je vous laisse découvrir pourquoi) ?. L’interprétation est excellente ici, de Peter Mullan touchant de retenu,  Sean McGinley, sorte d’Édouard Balladur décharné – son personnage se nomme d’ailleurs Eddie, est-ce un hommage ? -, qui pour l’anecdote, a d’ailleurs appris à nager pour ce film, Billy Boyd, le jeunot de la bande, hilarant Dany – le fameux Pippin de la trilogie du « Seigneur des anneaux » – , Benedict Wong restaurateur réservé et humilié, qui retrouve la parole par une émulation amicale ou Ron Cook, en célibataire endurci après une déception amoureuse. C’est la bonne surprise de ces derniers mois, histoire de prouver encore une fois que le cinéma anglais a toujours du ressort.

Billy Boyd, Benedict Wong, Ron Cook, Peter Mullan & Sean McGinley

OLÉ !

Vu hier le second film de la scénariste Florence Quentin après l’amusant « J’ai faim ! », dont on connaît les qualités d’écritures indéniables. Le public est nombreux pour cette comédie de fin d’année. Le sujet pouvait être passionnant, le rapport d’un chauffeur corvéable à merci, mais combinard, et son rapport amoureux avec un grand patron, fêtard et odieux. Hélas, il ne faut pas compter ici sur l’ombre d’une petite analyse sociologique, à la manière de « The servant », du tandem Harold Pinter-Joseph Losey, la réalisatrice n’exploite juste que la possibilité comique de l’histoire. Si  Gad Elmaleh, est tout à fait convaincant, en chauffeur arriviste, méticuleux et angoissé, on ne peut pas en dire autant du reste de la distribution, Sabine Azéma fait ce qu’elle peut avec un personnage hyper caricatural d’oisive hypocondriaque, la charmante Valeria Golino, est assez improbable, en Espagnole qui a toujours froid, et le personnage de Gérard Depardieu, est tragiquement absent. Pour continuer sur le feuilleton Depardieu, on ne voit que le comédien qui s’amuse visiblement. Il nous offre cette fois ci une sorte de « service minimum », parfois efficace, alors qu’il était plus convaincant, dans « Je préfère qu’on reste amis ». Pour tromper notre ennuie, on peut désormais se livrer au petit jeu suivant, suivre le regard de notre Gégé national, qui s’attarde de manière plus ou moins perceptible, sur un texte que l’on imagine affiché dans quelques recoins… La réalisatrice surligne la moindre de ses idées; Par exemple pour Gérard Depardieu tombant de moto sur du gravier, c’était une idée déjà présente dans « Les acteurs » de Bertrand Blier. C’est certes une manière d’autodérision, on peut, à la rigueur, esquisser un léger sourire à la commissure droite de sa lèvre, mais au bout de la troisième reprise du gag, on frise le lourdingue…

Gérard Depardieu & Gad Elmaleh

C’est dommage car il y avait de bonnes idées, le personnel de maison qui se lamente de rester sans rien faire, ou le chœur des chauffeurs, commentant les arcanes du pouvoir.  L’ombre de Francis Veber plane sur le film – Gérard Depardieu se nomme François Veber -, mais on est loin de son exigence. Le pire c’est encore l’apparition de Xavier Couture, ex-PDG de Canal+, actuellement « Endemolisé », qui nous régale habituellement de sa suffisance dans quelques « talk-shows ». Il est ici mauvais comme un cochon. Son personnage Delahaye, est censé être un personnage charismatique, c’est donc le « miscasting » de l’année. Dans l’émission « Tout le monde en parle », la comédienne Florence Thomassin, fatiguée de sa langue de bois, lui avait arraché les poils des oreilles ! C’était un grand moment de télévision, ce souvenir nous venge de cette pitoyable prestation couturesque. Au petit jeu des seconds rôles, d’excellents comédiens ne font que passer, le « Mockyen » Michel Bertay, Roger Pierre, le trop rare (au cinéma) Roland Bertin, Zinedine Soualem, en chauffeur, Édith Le Merdy en contractuelle. Par contre Mar Sodupe en banquière espagnole est excellente et le réalisateur Bob Swain compose un personnage inquiétant à souhait. Si on rajoute un grave problème de rythme à ce film, et des redites, on n’obtient au final qu’un pétard mouillé.

LE COIN DU NANAR : LES 4 CHARLOTS MOUSQUETAIRES & A NOUS QUATRE CARDINAL !

Premier round

Diffusion sur le câble hier soir des « Quatre Charlots mousquetaires », avec sa suite « À nous quatre cardinal ! », cette dernière étant rarement présentée à la télé, et étant inédite sauf erreur en DVD. Cette oeuvre réalisée en 1973, et sortie l’année suivante, est assez opportuniste, il s’agit de surfer sur la vague du succès des deux films pétillants de Richard Lester, adapté des « Trois mousquetaires » avec une interprétation prestigieuse. L’idée était de remplacer Claude Zidi, par un habile artisan, ici André Hunebelle, réalisateur des « Bossu », « Fantômas »…, qui sans être très inventif, est assez habile. L’adaptation parodique de l’œuvre de Dumas, est signée par son fils, Jean Halain, est assez laborieuse, et assez éloigné à l’esprit burlesque des « Charlots ». Il y a un co-réalisateur ici, de par les cascades d’Yvan Chiffre, qui tente un peu d’animer l’ensemble. Il devait prendre légitimement prendre le relais avec « Bons baisers de Hong Kong ». L’idée assez classique, étant de retracer l’histoire à travers les personnages secondaires des valets, de nos mousquetaires, Planchet – Gérard Rinaldi -, se retrouvant en vedette, avec Gérard Filipelli, Jean Sarrus et Jean-Guy Fechner – frère du producteur du film Christian Fechner -, manque à l’appel, Luis Régo, qui avait décidé de faire cavalier seul. Les valets avec malice, aide leurs maîtres assez falots ici – Jean Valmont, en D’Artagnan, Gib Grossac (sic) en Portos…-. Le film alterne donc des jeux de mots dignes de l’Almanach Vermot, son lot prévisible d’anachronismes, quelques scènes de duels, quelques scènes un peu burlesques étirées à l’envie sur plus de 200 minutes, si on regarde les deux parties. L’intérêt de ce film est le curieux mariage de raison entre deux univers différents. Si les Charlots, sont beaucoup moins drôle que chez Claude Zidi, qui avait trouvé un angle original pour ce quatuor de comiques, ils sont associés à une belle galerie d’acteurs excentriques.  Bernard Haller, qui dans le double rôle un Richelieu cadavérique et précieux et un duc de Buckinham, dépassé par les événements, et particulièrement réjouissant, de même Paul Préboist en père Joseph, personnage retord et égrillard, et l’un des chouchous de ce blog, Jacques Seiler, habituel, comparse des Charlots, est un jubilatoire Rochefort, gainé dans un costume austère, il est sans cesse humilié, finissant même par servir de monture à la perverse Milady de Winter, jouée par Karin Petersen, échappée de la série « La dame de Monsoreau ».

Second round

On retrouve dans les 2 parties, Daniel Ceccaldi dans le rôle de Louis XIII, avec un sérieux royal, Jocelyne Chaplin dans le rôle de Constance, se livrant à des chansons guimauves pour son D’Artagnan aimé, Catherine Jourdan, actrice fétiche d’Alain Fleischer, qui devait vouloir casser son image d’actrice « intello ». Le plaisir des films d’André Hunebelle, c’est la multitude de seconds rôles qui amène des touches de drôleries, dans le premier round « Les 4 charlots mousquetaires », dont le quatuor – André Badin-Philippe Castelli-Henri Attal et Dominique Zardi, en gardes du cardinal frappés de stupidité, – On retrouve toujours Dominique Zardi, en bourreau un peu plus tard -, Max Montavon en garde libidineux – forcément caricatural -, Jacques Legras, en écrivain public nommé Dumas ! ,qui note les aventures des mousquetaires, histoire d’inspirer un descendant éventuel, les « Frères ennemis » : Teddy Vrignault et André Gaillard, en garde du cardinal, dans leurs numéros habituels, Bernard Musson en garde-huissier, comme d’hab’, Paul Mercey en paysan bousculé, Jacques Dynam en aubergiste roublard, et même le jeunot Bernard Menez, en gardien intérimaire de la Bastille… Dans le second round « À nous quatre cardinal ! »,  il y a Georges Douking, en serviteur de Buckingham, Bernard Lajarrige et Jean-Marie Proslier, en aubergiste également. Curieusement le générique de fin est le même pour les deux volets, d’où la difficulté de compléter les fiches IMDB, certains noms crédités ne figurant pas dans la version susdite. Pour finir sur ce film, je me souviens d’une anecdote de Dominique Zardi, racontée dans l’émission « Le club », sur CinéClassic… Avec son compère Henri Attal il faisait souvent le forcing sur les plateaux. Voulant rencontrer, au début des années 60, le réalisateur Hunebelle, ils se présentent avec culot comme « Maîtres d’armes », et ils rencontrent une assistante, qui leur demande s’ils veulent voir « Hunebelle père », – Le fils étant donc Jean Halain, -. Dominique Zardi a réussit à outrager son interlocutrice, en lui répondant « Une belle paire » toi-même !.

MORT DE MARC LAWRENCE

Un internaute avisé surnommé « Lord Henry » nous avise dans le forum de DVD Classik, de la mort à 95 ans du comédien Marc Lawrence. Jean-Pierre Coursodon et Bertrand Tavernier en parlaient dans « Trente ans du cinéma américain », précieux petit livre rouge : « Débuts en 1939. Nombreux policiers. Le bookmaker qui, dans « Asphalt Jungle », assurait le financement du cambriolage mis au point par Sam Jaffe. Le gangster qu’attendent Robinson et sa bande dans « Key Largo », où il vient chercher des faux billets, (…) Acteur et réalisateur T.V. en Europe depuis 1952″. À lui seul, il personnifié presque le mettre-étalon du gangster américain, jusqu’au film « Ruby », film de John MacKenzie (1992), à redécouvrir, avec Dany Aiello dans le rôle titre. Très brun et osseux, et à l’instar d’un Lawrence Tierney, il était presque une citation vivante, quand Roberto Rodriguez ou Joe Dante, l’utilisaient. Il avait écrit son auto-biographie en 1991: « Long time no see, confessions of Hollywood Gangster ». Comme Sterling Hayden, il avait souffert d’avoir dénoncer certains de ces camarades lors du McCarthysme, après 1951, il a participé à de nombreux films italiens, on le retrouve même dans un joyeux nanar français de Louis Grospierre « Du mou dans la gâchette » de Louis Grospierre, avec Bernard Blier et Jean Lefebvre, … en gangster bien sûr. Il était également un sculpteur de renom. En contre-emploi, on le retrouvait en prêtre dans « La lettre du Kremlin » (John Huston, 1969). On l’avait revu encore récemment dans le rôle du père de Steve Martin dans « Les Looney Tunes passent à l’action« .

Filmographie : 1932  If I had a million (Si j’ avais un million) (James Cruze, H. Bruce Humberstone, Ernst Lubitsch, Norman Z. McLeod, Stephen Roberts, William A. Seiter, Norman Taurog & Lothar Mendes) – 1933  Gambling ship (Louis Gasnier & Max Marcin) – White woman (Le fou des îles) (Stuart Walker) – Lady for a day (Grande dame d’un jour) (Frank Capra) – Her first mate (William Wyler) – 1934  Death on the diamond (Edward Sedgwick) – Million dollar baby (Joseph Stanley) – Straight is the way (Paul Sloane, CM) – 1935  Little big shot (Le piège / Un petit bout de femme) (Michael Curtiz) – After the dance (Le danseur masqué) (Leo Bulgakov) – The Arizonian (Charles Vidor) – Three kids and a queen (Cinquante mille dollars morte ou vive) (Edward Ludwig) – Dr. Socrates (Docteur Socrate) (William Diertele) – Men of the hour (Les hommes de l’heure) (Lambert Hillyer) – The G-Men (Les hors-la-loi) (William Keighley) – Don’t bet on blondes (Ne pariez pas sur les blondes) (Robert Florey) – Strangers all (Drôle de famille) (Charles Vidor) – Go into your dance (Entrez dans la danse) (Archie L. Mayo) – 1936  Trapped by television (La télévision révélatrice) (Del Lord) – Counterfeit (Fausse monnaie) (Erle C. Kenton) – Road gang (La chaîne) (Louis King) – Blackmailer (Gordon Wiles) – Don’ t gamble with love (Dudley Murphy) – The Robin Hood of El Dorado (Robin des Bois d’Eldorado) (William A. Wellman) – Night waitress (Lew Landers) – The final hour (Le rescapé) (D. Ross  Lederman) – Love on a bet (L’homme nu) (Leigh Jason) – Under two flags (Sous deux drapeaux) (Frank Lloyd) – Desire (Désir) (Frank Borzage) – The cowboy star (David Selman) – What price vengeance ? (Del Lord) – 1937  Counsel for crime (L’avocat du diable) (John Brahm) – Charlie Chan on Broadway (Charlie Chan à Broadway) (Eugene Forde) – Criminals of the air (Les Criminels de l’air) (Charles C. Coleman) – The shadow (Le fantôme du cirque) (Charles C. Coleman) – I promise to pay (Échec au crime) (D. Ross Lederman) – Life begins with love (Ray MacCarey) – Motor madness (D. Ross Lederman) – Murder in Greenwich Village (Albert S. Rogell) – Racketeers in exile (Erle C. Kenton) – San Quentin (La révolte) (Lloyd Bacon) – A dangerous adventure (D. Ross Lederman) – 1938  Adventure in Sahara (D. Ross Lederman) – Charlie Chan in Honolulu (Charlie Chan à Honolulu) (H. Bruce Humberstone) – I am the law (Je suis la loi) (Alexander Hall) – Penitentiary (Prison centrale) (John Brahm) – Squadron of honor (Charles C. Coleman) – The spider’ s web (James W. Horne & Ray Taylor) – While New York sleeps (H. Bruce Humberstone) – Who killed Gail Preston ? (Qui a tué Miss Preston ?) (Leon Barsha) – Convicted (Leon Barsha) – 1939  There’ s that woman again (Ah quelle femme !) (Alexander Hall) – Sergeant Madden (Au service de la loi) (Josef Von Sternberg) – Beware Spooks ! (Edward Sedgwick) – Code of the Streets (Harold Young) – The lone wolf spy hunt (L’empreinte du loup solitaire) (Peter Godfrey) – Blind Alley (L’étrange rêve) (Charles Vidor) – Ex-Champ (Phil Rosen) – Invisible stripes (Lloyd Bacon) – Dust be my destiny (Jeunesse triomphante) (Lewis Seiler) – The housekeeper’ s daughter (Le mystère de la péniche) (Hal Roach) – S.O.S. Tidal Wave (John H. Auer) – Romance of the Redwoods (La tragédie de la forêt rouge) (Charles Vidor) – Homicide bureau (Charles C. Coleman) – Think first (Roy Rowland, CM) – 1940  Charlie Chan at the Wax Museum (Lynn Shores) – Johnny Apollo (Id) (Henry Hathaway) – The man who talked too much (L’homme qui parlait trop) (Vincent Sherman) – Brigham Young (L’odysée des Mormons) (Henry Hathaway) – The golden fleecing (Leslie Fenton) – The great profile (Walter Lang) – Love, honor and oh baby ! (Charles Lamont) – 1941  A dangerous game / Who killed Doc Robin ? (John Rawlins) – Sundown (Crépuscule) (Henry Hathaway) – Hold that ghost (Fantômes en vadrouille) (Arthur Lubin) – Lady Scarface (Frank Woodruff) – Blossoms in the dust (Les oubliés) (Mervyn LeRoy) – Public enemies (Ennemis publics) (Albert S. Rogell) – Tall, dark and hansome (La terreur des bas-fonds) (H. Bruce Humberstone) – The monster and the girl (Terreur sur la ville) (Stuart Heisler) – The man who lost himself (Edward Ludwig) – The Shepherd of the hills (Henry Hathaway) – 1942  Call of the Canyon (Joseph Santley) – Nazi agent / Salute to courage (Jules Dassin) – Neath Brooklyn Bridge (Wallace W. Fox) – This gun for hire (Tueur à gages) (Frank Tuttle) – Yokel Boy (Joseph Santley) – 1943  Hit the ice / Oh doctor (Deux nigauds dans la neige) (Charles Lamont et Erle C. Kenton) – The ox-bow incident (L’étrange incident) (William A. Wellman) – Eyes of the underworld (Roy William Neill) – Submarine alert (Frank McDonald) – Calaboose (Hal Roach Jr) – 1944  Rainbow island (Lona la sauvageonne / L’ île des hommes perdus) (Ralph Murphy) – The princess and the pirate (La princesse et le pirate) (David Butler) – Tampico (Lothar Mendes) – 1945  Flame of Barbary Coast (La belle de San Francisco) (Joseph Kane) – Club Havana (Edgar G. Ulmer) – Dillinger (Dillinger, l’ennemi public numéro 1) (Max Nosseck) – Don’ t fence me in (John English ) –  Life with blondie (Abby Berlin) – 1946  Blonde alibi (Will Jason) – Cloak and dagger (Cape et poignard) (Stuart Gilmore) – The Virginian (Le traître du Far-West) (Stuart Gilmore) – 1947  Captain from Castile (Capitaine de Castille) (Henry King) – Unconquered (Les conquérants d’un nouveau monde) (Cecil B DeMille) – Dragnet (Leslie Goodwins) – Joe Palooka in the knockout (Reginald Le Borg) – Yankee Fakir (W. Lee Wilder) – 1949  I walk alone (L’homme aux abois) (Byron Haskin) – Key Largo (Id) (John Huston) – Out of the storm (R.G. Springsteen) – 1949  Jigsaw (L’ange de la haine) (Fletcher Markle) – Calamity Jane and Sam Bass (La fille des prairies) (George Sherman) – Tough assignment (William Beaudine) – 1950  The desert Hawk (L’aigle et le vautour) (Frederick de Cordova) – Abbott and Costello in the foreign legion / Foreign legion (Deux nigauds légionnaires) (Charles Lamont) – Black hand (La main noire) (Richard Thorpe) – The asphalt jungle (Quand la ville dort) (John Huston) – 1951  My favorite spy (Espionne de mon coeur) (Norman Z. McLeod) – Hurricane island (L’île de l’ouragan) (Lew Landers) – Vacanze col gangster (Dino Risi) – 1952  Tormento del passato (Mario Bonnard) – Fratelli d’Italia (Fausto Saraceni) – La tratta delle bianche (La traite des blanches) (Luigi Comencini) – I tre corsari (Les trois corsaires) (Mario Soldati) – 1953  Jolanda la giglia del corsaro nero (La fille du corsaire noir) (Mario Soldati)  – Legione straniera (Légion étrangère) (Basilio Franchina) – Il più comico spettacolo del mondo (Le spectacle le plus comique du monde) (Mario Mattoli) – Noi peccatori (Nous… les coupables) (Guido Brignone) – 1954  Ballata tragica (Luigi Capuano) – 1955  La catena dell’ odio (Piero Costa) – Luna nuova (Luigi Capuano) – Suor Maria (Luigi Capuano) – 1956  Helen of Troy / Elena Di Troia (Hélène de Troie) (Robert Wise) – 1957  Kill her Gently (Charles Saunders) – 1963  Johnny Cool (La revanche du Sicilien) (William Asher) – 1966  Du mou dans la gâchette (Louis Grospierre) – Du mafiosi contro Al Capone / Dos contra Al Capone (Giorgio Simonelli) – Johnny Tiger (Paul Wendkos) – Savage Pampas / Pampa salvaje (La pampa sauvage) (Hugo Fregonese) – Sette monaci d’ oro (Moraldo Rossi) – 1967  Custer of the Wes (Custer l’ homme de l’ Ouest) (Robert Siodmak) – 1968  Eva, la venere selvaggia (Eva, la vierge sauvage) (Roberto Mauri) – 1969  The five man army / Un esercito di cinque uomini (Cinq hommes armés) (Don Taylor et Italo Zingarelli) – Krakatoa, East of Java (Krakatoa, à l’ Est de Java) (Bernard L. Kowalski) – 1970  Dream no evil / Now i lay me down to die (John Hayes) – The Kremlin letter (La lettre du Kremlin) (John Huston) – Pursuit of treasure (Stanton Kaye) – 1971  Diamonds are forever (Les diamants sont éternels) (Guy Hamilton) – 1972  Daddy’ s deadly darling (+ réalisation, scénario & production) – 1973  Frasier, the sensuous Lion (Pat Shields) – 1974  The man with the golden gun (L’ homme au pistolet d’or) (Guy Hamilton) – 1976  Marathon Man (Id) (John Schlesinger) – 1977  A piece of the action (Sidney Poitier) – 1978  Foul play (Drôle d’ embrouille) (Colin Higgins) – Goin’ Coconuts (Howard Morris) – Revenge of the Pink Panther (La malédiction de la Panthère Rose) (Blake Edwards) – 1979  Hot Stuff (Les fourgueurs) (Dom DeLuise) – Swap Meet (Brice Mack) – 1980  Cataclysm / Satan’ s supper / The nightmare never ends (Phillip Marshak, Tom McGowan & Greg C. Tallas) – Poliziotto superpiù / Supersnooper (Un drôle de flic) (Sergio Corbucci) – 1982  Cane e gatto (Escroc, macho et gigolo) (Bruno Corbucci) – 1985  Night train to terror / Shriver (Vidéo : Train express pour l’enfer) (John Carr, Phillip Marshak, Tom McGowan, Jay Schlossberg-Cohen & Gregg C. Tallas) – 1987  The big easy (The big easy – le flic de mon cœur) (Jim McBride) – 1988  Blood Red (Vidéo : La voie du sang) (Peter Masterson) – 1992  Newsies / Newsboys (Kenny Ortega) – Ruby (Id) (John Mackenzie) – 1995  Four Rooms (titre vidéo : ”Groom service”) [épisode « The Misbehavers »] (Robert Rodriguez) – 1996  From dusk till dawn (Une nuit en enfer) (Robert Rodriguez) – 1999  End of days (La fin des temps (Peter Hyams) – 2001  The shipping news (Terre Neuve) (Lasse Hallström) – 2003  Looney Tunes : Back in action (Les Looney Tunes passent à l’ action) (Joe Dante). Comme réalisateur : 1965  Tendre garce (Nightmare in the sun) (+ scénario et production) – 1972 Daddy’ s deadly darling (+ scénario et production) .Mise à jour du 21/05/2008. Bibliographie : LIBÉRATION du 09/11/2005 : Dessoudé en série à l’écran, Marc Lawrence s’éteint, par Philippe Garnier

THE CORNER OF THE NANAR

L’amateur de nanar frémit quand il voit au générique Louis Becker comme producteur, c’est déjà une promesse de joyeuse désolation. Comme souvent désormais, dès qu’il y a une petite équipe qui a du talent, qui galèrent ensemble et sont légitimés par des passages télé,  ils ont droit à leur film… Ici c’est l’équipe des « Quiches » (chic en verlan) qui se sont rencontrés dans un cours du comédien Raymond Acquaviva, connus pour un programme court, le dimanche, « Allo’Quiche » sur Canal +. Ils ont tenu à réaliser le film eux-mêmes, ce qui est peut-être une erreur. Pour un premier passage au cinéma, on attendait ici un talent plus aguerri. On assiste ici à un comique potache, avec une invention évidente, malgré un manque de moyens évidents, à la reconstitution d’une Amérique des années 50 – exercice déjà tenté avec plus ou moins de bonheur dans le film « Mais qui a tué Pamela Rose ? » -. Tous les clichés sont présents des frustrés aux fashions, du bal de promo de fin d’année, de l’éveil de la libido, rien ne manque au tableau. Ils font allégrement quelques citations, des chansons interprétées par Isabelle Adjani, l’assassinat de J.F.K., des films comme « Carrie », « Cry baby », « Grease », « The rocky Horror Show », « Qu’est-il arrivé à Baby Jane », etc…, c’est plaisant, même si assez vain finalement. Mais la machinerie a du mal à tenir la durée d’un long-métrage, et seul les comédiens les plus confirmés se révèlent à l’aise avec cet exercice de style. D’ailleurs Martine Chevallier, sociétaire de la comédie française, qui déridée par son rôle dans « La confiance règne », se livre à numéro excentrique et azimuté, de directrice d’école, le film lui doit d’ailleurs les plus forts rires du public.

Martine Chevallier

L’idée d’un frangliche yahourtisant, se révèle très vite lassante, c’est dommage, d’autant plus que les numéros musicaux sont assez brillants. Dominique Frot – sœur de Catherine – est étonnante en assistante de « Miss Smokingkills », cassée de partout, elle cherche à se venger de sa rivale. Comme souvent dans ce type de comédie, il y a quelques caméos à signaler – Ludivine Sagnier, l’innéfable Matthias Van Khache, Cécile Cassel, Thierry Lhermitte habituel comparse de Louis Becker, et je n’ai d’ailleurs pas reconnu Marie Denarnaud pourtant créditée au générique. Au final, tout ça ne constitue pas un film. Le même jour, je tombe sur le câble sur une série télé de la BBC « Little Brittain », très corrosive, ne respectant rien, même pas Tony Blair, et en trois fois moins de temps, disposant de dix fois plus d’idées et d’irrévérences que « Foon », Aïe ! Mais la sympathique équipe des « Quiches » a du talent et un univers, laissons leur du temps et souhaitons leur un producteur moins flonflon que Becker junior…

TROIS ENTERREMENTS

Tommy Lee Jones promène sa gueule burinée dans un rôle donquichottesque de Pete Perkins, contremaître. On pouvait difficilement envisager cette sensibilité en voyant ses rôles hollywoodiens. Il est inspiré par Guillermo Arriaga, scénariste habituel et inspiré d’Alejandro Inarritu. Il signe une œuvre d’une grande humanité, teinté d’humour et noir. Avec obstination, il a réussit à monter ce film, sans concession, saluons une fois n’est pas coutume, l’apport de la société « Europacorp ». C’est ici sa seconde réalisation, une visite sur le site IMDB nous signifiant qu’il a réalisé un téléfilm, sorti en 1995, « The good old boys », un western qu’il interprétait avec une prestigieuse distribution (Sam Shepard, Terry Kinney, Frances McDormand, Sissy Spacek).  On pense à John Huston, comme cela a été beaucoup dit, son intérêt pour les marginaux, ou à Sam Peckinpah. Le réalisateur a un regard chaleureux sur sa petite communauté de laissés pour compte. Tommy Lee Jones a mérité son prix d’interprétation à Cannes, qui a également récompensé le scénario également, mais il aurait été judicieux de le donner ex aequo à Barry Pepper, quelque peu malmené dans le film, qui joue Norton, policier des frontières antipathique et zélé, qui vient d’arriver avec sa femme dans ce territoire. Il se montre particulièrement effrayant, allant jusqu’à casser le nez d’une jeune clandestine récalcitrante.  

Barry Pepper & Tommy Lee Jones

Le film dépeint plusieurs destins, du paysan clandestin, Malquiades Estrada, digne et qui se lie d’amitié avec Pete. Nous sommes ici loin des clichés du western, les canyons pouvant devenir ici très vite menaçants et les grands espaces n’étant que des promesses de fuites, vers un ailleurs moins amer. Il y a un souffle, magnifié par la superbe photographie de Chris Menges. On retrouve une véritable réflexion sur les clandestins mexicains, et leur rapport avec la frontière américaine, sorte d’Eldorado fantasmé, une fois passé les épreuves initiatiques et une peinture corrosive des États Unis. On s’attache à des destins de solitaires, d’oubliés du grand rêve américain et qui font preuves de grandeur en voulant ne plus subir leurs sorts. Tous les personnages sont d’une justesse remarquable, du vieil homme isolé que ne visite plus son fils, qu’il croit mort des suites de son cancer – Levon Helm, guitariste légendaire, à la serveuse en mal d’amour – Melissa Leo -, la jeune femme déracinée de Norton – January Jones -, Dwight Yoakam en shérif débonnaire – légende du country -, essayant de vivre dans une existence assez déterministe et Julio Cesar Cedillo qui donne le nom de son personnage au film « The three burials of Melquiades Estrada », en mexicain réservé. Si on peut signifier quelques réserves à la construction du scénario, on ne peut que louer le talent et la générosité de son metteur en scène, signant une œuvre lyrique et désespérée, parfois métaphysique. Une réussite !

SEVEN SWORDS

Tsui Hark est un metteur en scène idéal pour ce nouveau film de « sabre », adapté d’un roman populaire paru en 1951. Les arts martiaux sont bannis par un nouveau pouvoir alors que la Mandchourie vient d’annexer la Chine aux XVIIème siècle, pour lutter contre les éventuelles rébellions. Cinq guerriers s’allient avec deux villageois, dont une jeune femme pour s’organiser contre d’odieux mercenaires, monnayant les têtes coupées de leurs victimes… 5 + 2 = 7, l’ombre du grand Akira, finit par planer sur le film… En conciliant qualité et virtuosité, il a l’art de rendre crédible un un petit village dont on ne souffre pas trop de la reconstitution et les combats semblent réalistes. Il y a une profondeur de champs avec décors et figurants qui ont une crédibilité rarement atteinte au cinéma ces derniers temps. Pour le non initié que je suis, le film souffre peut-être de faire suite à des films comme « Hero » ou « Tigre & Dragon ». Presque 2 heures 30 de film et la musique de Kenji Kawai, quelque peu déconcertante pour ce type de film à nos oreilles occidentales. L’histoire est assez confuse, quelques ralentis et quelques personnages un peu falots, on raison de la promesse que l’on peut avoir sur ce film. Les méchants sont finalement plus passionnants que les gentils, dont le formidable Donnie Yen, qui ponctue ses actes barbares par un rire d’hyène asthmatique -. La contradiction du film est l’enchaînement de scènes très spectaculaires, avec d’autres plus convenues. On en ressort hélas avec une curieuse impression d’inachèvement, tout en regrettant de ne pas trouver plus de démesure. Pourtant le souffle épique y est pourtant présent, à condition que le souvenir du « Ran » de Kurosawa, ne se réveille pas trop à notre bon souvenir.

L’ENFER

Après le petit chef d’œuvre de Danis Tanovic, « No man’s land », on attendait légitimement son second film. Ce film dédié à « K.K. » souffre hélas de l’ombre tutélaire écrasante de Krzysztof Kieslowski. Avant sa mort il avait conçu une trilogie, « Le paradis », « Le purgatoire » et « L’enfer », le premier volet avait été repris par le cinéaste Tom Tykwer, « Heaven » sorti en 2001, pas vraiment probant malgré la présence de la lumineuse Cate Blanchett. L’échec financier de ce film, a décidé la société Miramax de ne pas continuer la trilogie, les scénarios étant désormais libres de droits, « L’enfer » est donc adapté pour ce film. On retrouve un personnage emblématique du décalogue, la vieille dame qui a des difficultés à jeter une bouteille vide dans un container, si mes souvenirs sont bons, seule une personne l’aide d’ailleurs chez Kieslowski. Ce personnage est incarné par la touchante – et inoubliable interprète du film « Voyages » – Esther Gorintin, que l’on a toujours plaisir à revoir. Le film reprend ses idées, les métaphores, les enchevêtrements de destins, sans que cela fonctionne trop. On pense au début que le réalisateur va rajouter un humour assez ravageur, avec la scène du « coucou », mais hélas on ne le trouve que trop peu – les mariés photographiés par exemple -. La symbolique reste hélas assez lourde (Un insecte dans un verre, le jeu de la marelle, etc…).

Karin Viard

Miki Manojlovic sort de prison, personne ne l’attend, il repose dans un nid un oisillon. Cet  odieux volatile étant un coucou, il s’empresse de jeter l’œuf présent au sol pour prendre sa place. On comprend assez rapidement la démonstration de l’ensemble et où veut en venir le metteur en scène, hélas tout est surligné ( sous l’égide de « Médée » ), et le souvenir assez vivace de l’œuvre du grand maître polonais n’arrange rien. On trace ici le destin de trois sœurs, Sophie – Emmanuelle Béart , désemparée -, qui soupçonne son mari Sébastien – Jacques Gamblin, physique -, de la tromper, Céline – Karin Viard, très touchante – est la sacrifiée de la famille, son interprétation est superbe de retenue et d’émotion -, personnage que cherche un mystérieux jeune homme – Guillame Canet dans un rôle effacé -, et Anne – Marie Gillain, en jeune femme qui découvre les affres de l’amour avec un homme marié – Jacques Perrin, sobre et juste -. Sur ces trois sœurs plane l’ombre écrasante d’une mère, – Carole Bouquet -, placée dans une résidence luxueuse pour personne âgée, et que seul Céline visite. Il faut voir la pauvre Carole Bouquet vieillie, son curieux maquillage lui donne des faux airs de Trevor Howard, dans le rôle de Richard Wagner, dans le « Ludwig » de Visconti, ce qui n’aide pas à adhérer au concept, heureusement le talent de la comédienne aide par son seul regard son personnage à exister. On retrouve dans des rôles secondaires, Jean Rochefort qui n’a pas grand chose à se mettre sous la vent, Miki Manojlovic, victime du destin, Mariyam d’Abo, maîtresse digne de Sébastien, de Dominique Reymond en mère compréhensive de l’amie d’Anne, Georges Siatidis, en contrôleur SNCF amoureux transi, Françoise Bertin en voisine curieuse, Patrick Paroux en chauffeur de taxi antipathique.  Malgré quelques jolis moments,  notamment ceux avec Karin Viard, comédienne qui nous surprend toujours, dans un rôle où l’on a l’habitude de la voir, on ressort hélas assez déçu de l’ensemble, trop ambitieux peut être.