Tsui Hark est un metteur en scène idéal pour ce nouveau film de « sabre », adapté d’un roman populaire paru en 1951. Les arts martiaux sont bannis par un nouveau pouvoir alors que la Mandchourie vient d’annexer la Chine aux XVIIème siècle, pour lutter contre les éventuelles rébellions. Cinq guerriers s’allient avec deux villageois, dont une jeune femme pour s’organiser contre d’odieux mercenaires, monnayant les têtes coupées de leurs victimes… 5 + 2 = 7, l’ombre du grand Akira, finit par planer sur le film… En conciliant qualité et virtuosité, il a l’art de rendre crédible un un petit village dont on ne souffre pas trop de la reconstitution et les combats semblent réalistes. Il y a une profondeur de champs avec décors et figurants qui ont une crédibilité rarement atteinte au cinéma ces derniers temps. Pour le non initié que je suis, le film souffre peut-être de faire suite à des films comme « Hero » ou « Tigre & Dragon ». Presque 2 heures 30 de film et la musique de Kenji Kawai, quelque peu déconcertante pour ce type de film à nos oreilles occidentales. L’histoire est assez confuse, quelques ralentis et quelques personnages un peu falots, on raison de la promesse que l’on peut avoir sur ce film. Les méchants sont finalement plus passionnants que les gentils, dont le formidable Donnie Yen, qui ponctue ses actes barbares par un rire d’hyène asthmatique -. La contradiction du film est l’enchaînement de scènes très spectaculaires, avec d’autres plus convenues. On en ressort hélas avec une curieuse impression d’inachèvement, tout en regrettant de ne pas trouver plus de démesure. Pourtant le souffle épique y est pourtant présent, à condition que le souvenir du « Ran » de Kurosawa, ne se réveille pas trop à notre bon souvenir.