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Hommage à Jean-Claude Bercq par Yvan Foucart

C’est au retour de la guerre de Corée après un engagement d’un an  que, vaquant de petit boulot en petit boulot, il décide de s’orienter vers des cours d’art dramatique.

Grand, beau garçon, sympathique, une prestance et dégageant de réelles aptitudes théâtrales, il s’en sort très bien, ce qui lui permet de partir plus d’une fois en tournée nanti d’un répertoire loin d’être négligeable tel Phèdre de « Racine » ou « Antigone » d’Anouilh ou encore « L’annonce faite à Marie » de Claudel dont Danièle Delorme est l’héroïne.

Certes, ce solide Lorrain ne brilla guère aux frontons du septième art et cela nonobstant trente films dont quelques-uns produits par des compagnies américaines. C’est profondément regrettable.

Ses premiers films sont signés Mocky et sans doute se souvient-on de « Snobs! », de son rôle d’explorateur des solitudes polaires souffre-douleur de jeunes femmes sarcastiques, mais aussi du « Deuxième souffle » de Melville qui en fait l’inspecteur adjoint du commissaire tenu par Paul Meurisse;  du héros de « Judoka, agent secret » dirigé par Pierre Zimmer, par ailleurs son partenaire du précédent film et qui signe ici son ultime réalisation. Viennent aussi « Triple cross » en officier allemand aux côtés de Gert Froebe qui l’appréciait beaucoup; de même qu’Omar Sharif pour le « Mayerling « de Terence Young lequel lui prête les habits de Miguel de Bragance, le prétendant au trône du Portugal; « Lost command / Les centurions » en officier baroudeur entièrement dévoué à son colonel basque, en l’occurrence Anthony Quinn, autre partenaire qu’il estimait beaucoup que ce fut  devant ou hors de la caméra, et enfin « Le Mans » dont le succès commercial fut malheureusement limité.

Il avait aussi éprouvé beaucoup de plaisir à tourner les quelques séquences de « L’enfer » aux côtés de Romy Schneider, le film inachevé de Clouzot.

Sans doute, comme tant d’autres amis, dut-il aussi trouver inexplicable de figurer parmi les innocentes victimes des implacables ciseaux de montage. Combien de scènes furent sacrifiées alors que certaines se seraient pourtant avérées nécessaires.  Comment éclairer d’une attention meilleure nos producteurs…

Jean-Claude méritait beaucoup mieux. Las et écœuré par la pauvre orientation d’un cinéma en crise  dans lequel il ne se reconnaissait plus, il quitta l’écran au milieu des années 70.

Appuyé par le diplôme qu’il avait obtenu à sa sortie des Arts et Métiers, il revint vers ce qui fut son orientation première, c’est-à-dire l’architecture. Sa passion était vouée à la restauration des fermettes tout en s’appliquant aussi en tant que maître d’œuvre pour des maisons scandinaves qui connurent une certaine vogue.

Il prend sa retraite à 63 ans, ayant gardé son engouement pour les sites bucoliques et les petits villages, entre autres ceux de la Sarthe, il se retire définitivement avec son épouse et son fils sur un plateau du sud-est embaumé par le lavandin.

Il décède le 12 décembre 2008 dans sa 79ème année et, selon ses dernières volontés, ses cendres furent dispersées dans le Hallingdal, une campagne norvégienne qu’il aimait tant.

Claude, devenu Jean-Claude aux génériques, certes un grand dur, mais aussi un grand sentimental…

@  Yvan Foucart  –   (Dictionnaire des comédiens français disparus).

 

 

 

 

 

Filmographie

  • 1960  Un couple (Jean-Pierre Mocky)
  • 1961  Snobs ! (Jean-Pierre Mocky)
  • 1962  Les vierges (Jean-Pierre Mocky)
  • 1963  The train / Le train (John Frankenheimer)
  • 1964  Behold a Pale Horse / Et vint le jour de la vengeance (Fred Zinneman)
  •           L’enfer (Henri-Georges Clouzot, inachevé)
  •           L’arme à gauche (Claude Sautet)
  • 1965  Du rififi à Paname (Denys de La Patellière)
  •           Rapture / La fleur de l’âge (John Guillermin)
  •           Up from the beach / Le jour d’après (Robert Parrish)
  •           Lost Command / Les centurions (Mark Robson)
  • 1966  Le deuxième souffle (Jean-Pierre Melville)
  •           Le Judoka, agent secret (Pierre Zimmer)
  •           Triple Cross / La fantastique histoire vraie d’Eddie Chapman (Terence Young)
  • 1967  Capitaine Singrid (Jean Leduc)
  •           Le bal des voyous (Jean-Claude Dague)
  •           Mayerling (Terence Young)
  • 1968  Stuntman / Le cascadeur (Marcello Baldi)
  •           Hallucinations sadiques (Roy Kormon)
  • 1969  Al Afyun wal asa / L’opium et le bâton (Ahmed Rachedi)
  • 1971  Le Mans (Lee H.Katzin)
  • 1972  Décembre (Mohammed Lakdar-Hamina)
  • 1973  Putovanje (Vesna Ljubic, CM)
  •           Hit ! (Sidney J. Furie)
  •           Grandeur nature (Luis Garcia Berlanger)
  • 1974  Femmes vicieuses (Georges Cachoux)
  •           Le sexe à la barre… (Georges Cachoux)

Télévision

  • 1967  Le monde parallèle : Action Homo (Yves Ciampi)
  • 1968  Le comte Yoster a bien l’honneur / Marmor und Diamanten (Imo Moszkowicz)
  • 1972  Pont dormant (Fernand Marzelle, série)
  • 1973  La regrettable absence de Terry Monaghan (Pierre Vialet, MM)
  • 1974  Etranger, d’où viens-tu ? (Bernard Toublanc-Michel, série)
  •           Aufs Kreuz gelegt (Wolfgang Petersen)
  • 1975  Le pèlerinage (Henri Colpi, série)

Hommage à Serge Davri par Yvan Foucart

Serge Regourd, disait de lui dans son indispensable « Acteurs de caractères – Les « méconnus » du cinéma français » (Éditions Gremese) paru cette année dans son portrait pages 87-88 :

« [Serge] Davri est certainement le plus extravagant, le plus loufoque, et le plus méconnu de tous les acteurs de caractère ayant laissé une trace dans l’histoire du cinéma français malgré le petit nombre de films tournés ».

Yvan Foucart nous fait l’amitié de nous confier l’un des ses portraits inédits de son « Dictionnaire des comédiens disparus ». Davri est décédé en début d’année dans la plus parfaite discrétion. Un chaleureux merci à Yvan pour ce bel hommage. On retrouvera également son hommage à Maurice Nasil sur l’Encinémathèque.

Hommage à Serge Davri par Yvan Foucart

Sa vie est un vrai roman… non loin de celle d’un Falstaff. Ce personnage, pour certains, bizarre, original, voire misanthrope, si ce n’est atrabilaire,  nous a quitté cette année dans une indifférence quasi totale, ignoré des médias.

D’origine géorgienne, pupille de la nation, Davri vit le jour à la maternité de l’Assistance publique du quartier Croulebarbe à Paris d’un père qui le reconnaîtra un peu plus tard. Joseph, le père émigré dont il hérita quelques traits, combattit pour la France et se plaisait à dire qu’il avait été élevé en compagnie d’un autre Joseph, Vissarionovitch Djougachvili, lequel devint beaucoup plus célèbre sous le nom écourté de Staline (!).

Serge, très jeune, avec Jacques Fabbri comme condisciple, suivit les cours d’art dramatique dispensés au Vieux-Colombier qu’il délaissa très vite, avouant ne pas « trop aimer » le théâtre. Il bifurqua vers le music-hall et le chant, chanteur de charme à ses débuts (eh oui !), il fut en tournée avec Edith Piaf et sortit quelques 45 tours chez « Vogue ». Il étonna aussi pour ses imitations à la perfection du phrasé bien particulier de Saturnin Fabre, de même qu’en créateur d’attractions, notamment en casseur d’assiettes ! Il passa sur les scènes parisiennes de l’Alhambra, dans pratiquement tous les cabarets de Pigalle et de Montparnasse, tels « L’Amiral » aux côtés de Roger Pierre et Jean-Marc Thibault, « Tonton », « L’ange bleu », « Le Paradis latin », « Aux trois baudets » auprès de Jean Yanne, de même qu’à « L’Alcazar » qu’il quitta après un désaccord avec Dick Price, le chorégraphe et directeur qui venait de succéder à Jean-Marie Rivière, le  fondateur.

On le vit aussi à l’Alcazar de Marseille et fit partie de plusieurs tournées en Belgique (« L’Ancienne Belgique »), en Allemagne, à Tanger, jusqu’à Las Vegas, etc. Ce n’est qu’à 39 ans qu’il débuta vraiment au cinéma avec « La môme aux boutons » dont la vedette ne fut autre que Lucette Raillat, la créatrice de la chanson (1954). Une vingtaine de films suivirent dont « Tirez sur le pianiste » de François Truffaut qui signait là sa première réalisation. Serge incarnait le gérant de bistrot qu’Aznavour, vengeur sans pitié, n’hésita pas à abattre. Deux ans après, le même réalisateur, mais cette fois uniquement pour le scénario, confia la mise en scène à Claude de Givray lequel rappela Serge pour vêtir l’uniforme du colonel Chamerlot, celui-là même qui n’aimait pas les planqués de « Tire au flanc ». Entretemps, Jean Dewever, l’ancien assistant de Jacques Becker, le dirigea dans son premier long métrage « Les honneurs de la guerre », une évocation de la fin de l’occupation allemande dans les marais poitevins, un très beau film, hélas mal accueilli et maudit par la censure « galonnée » de l’époque.

Bien que pressenti, Truffaut (toujours lui !), écarté par les pontes de la Nouvelle Vague, en l’occurrence par Rohmer, producteur du film, cèda la mise en scène à J-L. Godard lequel enrôla Serge comme carrossier automobile au caractère plutôt rugueux surtout vis-à-vis de Johanna Shimkus, pour son sketch « Montparnasse – Levallois » du collectif 16 mm « Paris vu par… « .

José Giovanni, quant à lui, en fait un receleur liégeois au sobriquet bien approprié de « balafré » pour son « Un aller simple » avant qu’il aille rejoindre les malfrats marseillais de « Borsalino and co » et de s’égarer par la suite dans des « Sexuellement vôtre » ou « Le rallye des joyeuses », immense programme qui n’eut aucune chance aux Césars.

Début 1980, on perd sa trace professionnelle, mais non son mariage avec Colette, une jolie blonde, ancienne danseuse, sa cadette de treize ans, avec laquelle il se retira dans un petit village de la Creuse, non loin de Guéret. Ils reviendront en banlieue parisienne, se sépareront, et Serge, seul, complètement isolé, un peu plus bourru, la tête un peu défaillante y décédera en absence de ressources. En dehors du mariage, il reconnut un fils, Bruno, décédé au début des années 90 avec lequel il ne s’attendait guère.

Sa vie est un vrai roman, avons-nous dit. C’est peu dire de cet excellent comédien, provocateur à tout bout de champ, fabulateur avec délectation, cabot dans toute sa splendeur, roi du burlesque, unique dans ses pirouettes d’Arlequin… aujourd’hui déjà oublié, reposant  au nouveau cimetière si proche de son HLM.

© Yvan Foucart (Dictionnaire des comédiens français disparus)                                                                                                      

Dans "Tirez sur le pianiste"

Dans « Tirez sur le pianiste »

Filmographie

  • 1956 Le cas du docteur Laurent (Jean-Paul Le Chanois)
  • 1958
    • La môme aux boutons (Georges Lautner)
    • Rapt au deuxième bureau (Jean Stelli)
    • Minute Papillon (Jean Lefevre)
  • 1959
    • Tirez sur le pianiste (Claude de Givray et François Truffaut)
    • La dragée haute (Jean Kerchner)
  • 1960
    • Les honneurs de la guerre (Jean Dewever)
    • Dans l’eau qui fait des bulles (Maurice Delbez)
  • 1961
    • Tire au flanc (Claude de Givray et François Truffaut)
    • Les livreurs (Jean Girault)
  • 1962 Une grosse tête (Claude de Givray)
  • 1964
    • Requiem pour un caïd (Maurice Cloche)
    • Les Gorilles (Jean Girault)
    • Les Pieds Nickelés (Jean –Claude Chambron)
  • 1965 Paris vu par… sketch « Montparnasse et Levallois, court métrage (Jean-Luc Godard)
  • 1969 La honte de la famille (Richard Balducci)
  • 1970
    • Doucement les basses (Jacques Deray)
    • Un aller simple (José Giovanni)
  • 1971 La grande maffia (Philippe Clair)
  • 1974
    • Borsalino and co (Jacques Deray)
    • Le rallye des joyeuses (Serge Korber)
    • Sexuellement vôtre (Max Pécas)

Télévision

  • 1967  Salle 8 (Jean Dewever, série)
  • 1969 Les oiseaux rares (Jean Dewever, série)
  • 1971 Yvette (Jean-Pierre Marchand)
  • 1974 Le cas Adam et Eve (Serge Witta)
  • 1977 Cinéma 16 : L’amuseur (Bruno Gantillon)
  • 1980 Médecins de nuit : Légitime défense (Bruno Gantillon)

Hommage à Henri Guegan par Christine Guegan

Photo : © Collection Christine Guegan, droits réservés

Il serait intéressant de faire l’éloge des cascadeurs, un réseau social bien connu nous permet de rendre hommage, grâce à sa fille Christine, à Henri Guegan disparu l’an dernier.

Sa disparition fut ignorée des médias mais rendons grâce à Jean-Claude Fischer et à son site Cinéfiches (3615 Cinoche sur le minitel) de nous l’avoir signalé, information qui ne peut que réjouir nos amis historiens. Christine Guégan, nous annonce également le décès à l’âge de 87 ans en septembre dernier d’Antoine Baud, membre comme son père de l’équipe de Claude Carliez. Henri Guégan nous est familier aussi comme comédien, il est vrai qu’il en impose souvent comme dans son rôle d’athlète dans un cabaret « Dossier 1413 » jouant les gros bras pour défendre une danseuse du haut de ses 85 kilos, et  neutralisant Jean Danet qui l’attaque avec une rapidité stupéfiante. Sa filmographie est difficile à établir, il apparaît parfois sous le nom de Philippe Guegan, merci donc à sa famille pour ses précieuses informations. Il y aurait matière à rendre hommage à d’autres membres de l’équipe de Claude Carliez, comme Gil Delamare, François Nadal, Odile Astié, Jacques Brécourt, Jean Minisini, Lionel Vitrant, Guy Fox, Marcel Gallon, Jack Jourdain, Rico Lopez, Gérard Moisan, Eric Vasberg, etc… Si vous avez des idées à ce sujet ou de suggestions, n’hésitez pas à nous les communiquer. A noter que Philippe Guegan, a pris la suite de son père.

Hommage de Christine Guegan : C’est à l’adolescence que mon père commença à faire de la boxe, c’est son instituteur qui voyant ses aptitudes physique le dirigea vers ce sport. Il fut d’abord boxeur amateur puis semi-professionnel et devint meilleur espoir poids moyen.

Suite à une rencontre il se dirigea vers le music hall dans un numéro de portée à trois sous le nom des Cravels et arrêta la boxe au début des années 50. Avec ce numéro ils voyagèrent en Europe et surtout en Allemagne ou ils se produisaient devant les soldats Américains.

Un jour un ami lui proposa de travailler dans le cinéma  comme cascadeur et c’est comme cela qu’il commença dans les années 50 à tourner soit comme comédien dans de petits rôles soit comme cascadeur.

Viendra la rencontre avec Claude Carliez sur «  Le miracle des loups » et il deviendra  un élément majeur de son équipe pendant plusieurs années.

Il doubla beaucoup des grands acteurs emblématiques de cette époque tels que Jean Gabin dans « Les misérables », Bourvil dans « Le corniaud » (la chute de la falaise), « Le cerveau » (dans la DS coupée et c’est sa silhouette que l’on aperçoit à l’arrivée du France à New York) et participa à un grand nombres de films de capes et d’épée.

Il travailla souvent avec Jean Marais à qui il montrait  et réglait les cascades avant qu’il ne les fasse lui-même.

Il travailla  avec Louis de Funès dans les grandes vacances et les gendarmes, Eddy Constantine, Lino Ventura, et beaucoup d’autres.

Il faillit se noyer en 1964 sur  » Allez France »  film de Pierre Tchernia et Robert Dhéry  en tombant dans un port du Havre enfermé dans une 2CV et resta coincé suffisamment  longtemps pour battre le record d’apnée.

Sur « Thierry la fronde » il n’était pas rare de l’apercevoir dans la même scène  en soldat anglais et le plan d’après en soldat français. Pour paraître plus nombreux à l’image la mise en scène  leur demandait  de sortir du champ d’un coté de contourner la caméra et de rentrer de l’autre coté, ce qui  permettait de donner l’impression d’être un autre personnage.

Sur « Les trois mousquetaires », il sauta d’une tour de 25 mètres de haut pour doubler Gérard Barray et impressionna  bon nombre des gens présents dont Jean Carmet, mes frères Philippe et Pascal alors âgés de 6 et 10 ans assistaient à cette cascade. Vus d’en haut  les cartons sur lesquels il devait se réceptionner  paraissait grand comme une boite d’allumettes  et Jean Carmet nous a racontait qu’il avait eu très peur ce jour là que la cascade se passe mal devant mes deux frères.

Il participait au film « Le saint prend l’affût » et était présent  quand se produisit l’accident qui couta la vie à Gil Delamare.

Dans un des dernier film dans lequel il tourna « Le fou du roi »  réalisé par Yvan Chiffre, ancien lui aussi  de l’équipe de Claude Carliez il  eut le plaisir de travailler avec ses fils Philippe et Pascal  Guegan, sa grande fierté, eux même cascadeurs  à qui il a transmis sa passion et de retrouver ses anciens copains Rico Lopez, Guy Delorme, Yvan Chiffre et Bernard Celeron.

Il fait une petite apparition dans la série « Guillaume Tell » dans les années 80 dont les cascades sont réglées par son fils Philippe Guegan.

Photo : © Collection Christine Guegan, droits réservés

Filmographie

1955  Gueule d’ange (Marcel Blistène) – Gas-Oil (Gilles Grangier) – 1956  Fernand cow-boy (Guy Lefranc) – Action immédiate (Maurice Labro) – 1957  Les misérables (Jean-Paul Le Chanois) – À la Jamaïque (André Berthomieu) – Mademoiselle et son gang (Jean Boyer) – Le temps des œufs durs (Norbert Carbonnaux) – The Vikings (Les vikings) (Richard Fleischer, cascadeur) – 1958  Les tricheurs (Marcel Carné) – Et ta soeur ? (Maurice Delbez) – The reluctant debutante (Qu’est-ce que maman comprend à l’amour ?) (Vincente Minnelli) – Le fauve est lâché (Maurice Labro) – Oh ! que mambo (John Berry) – 1959  Le testament du docteur Cordelier (Jean Renoir) – Le Baron de l’écluse (Jean Delannoy) – Ce soir on tue (Yvan Govar) – 1960  Dossier 1413 (Alfred Rode) – 1961  Le capitaine Fracasse (Pierre Gaspard-Huit) – Le miracle des loups (André Hunebelle) – Cartouche (Philippe de Broca) – Callaghan remet ça (Willy Rosier) – Les trois mousquetaires (Bernard Borderie, doublure de Gérard Barray) – Seul contre tous (Jean Bacqué, sous le nom de Philippe Guegan) – 1962  Le diable et les dix commandements [Skech « Tu ne déroberas point »] (Julien Duvivier) – : Les mystères de Paris (André Hunebelle) – 1963  La tulipe noire (Christian-Jaque) – 1963  L’honorable Stanislas, agent secret (Jean-Charles Dudrumet) – OSS 117 se déchaîne (André Hunebelle) – Banco à Bangkok pour OSS 117 (André Hunebelle) – Blague dans le coin (Maurice Labro) – 1964  Coplan agent secret FX 18 (Maurice Cloche) – Ein sarg aus Hong-Kong (Du grisbi pour Hong-Kong) (Manfred R. Köhler) – Fantômas (André Hunebelle) – Le corniaud (Gérard Oury, doublure de Bourvil) – Le majordome (Jean Delannoy) – 1965  Hotel Paradiso (Paradiso, hôtel du libre échange) (Peter Glenville) – 1966  Objectif 500 millions (Pierre Schoendoerffer) – Roger la Honte (Riccardo Freda) – Le Saint prend l’affût (Christian-Jaque) – Sept hommes et une garce (Bernard Borderie) – Trois enfants dans le désordre (Léo Joannon) – 1967  Les grandes vacances (Jean Girault) – 1967  deux billets pour Mexico (Christian-Jaque) – Le fou du labo 4 (Jacques Besnard) – 1968  Faites donc plaisir aux amis (Francis Rigaud) – Le gendarme se marie (Jean Girault) – Le cerveau (Gérard Oury, doublure de Bourvil) – 1969  Mon oncle Benjamin (Édouard Molinaro) – 1970  Le cinéma de papa (Claude Berri) – Le gendarme en balade (Jean Girault) – Ich schlafe mit meinem Mörder (Je couche avec mon assassin / L’amour, la mort et le diable) (Wolfgang Becker) – 1971  Jo (Jean Girault) – 1972  Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil (Jean Yanne) – 1973  Moi y’en a vouloir des sous (Jean Yanne) – 1974  La kermesse érotique (Jean Le Vitte [Raoul André]) – Célestine… bonne à tout faire (Clifford Brown [Jesús Franco], sous le nom de Philippe Guégan) – 1976  Furies sexuelles / Les Marie-Madeleine (Alain Payet) – 1977  Prends-moi partout (Stratos Markidis) – Blue Rita / Le cabaret des filles perverses (Clifford Brown [Jesús Franco]) – Lola 77 (Lola 2000 – Petites femmes pour hôtels particuliers) (Paolo Moffa) – 1978  To symblegma (Prends-moi partout) (Stratos Markidis) – 1983  Le fou du roi (Yvan Chiffre) – 1984  Vivre pour survivre (Jean-Marie Pallardy) – 1989  TV Buster (John Hudson, CM, diffusé également dans le long-métrage « Adrénaline ») .

Télévision (notamment)

1963/1966  Thierry La Fronde (Robert Guez & Joseph Drimal) – 1966  Les corsaires / Corsaires et flibustiers (Claude Barma & Claude Boissol, série) – La tour de Nesle (Jean-Marie Coldefy) – 1967  S.O.S. Fernand : Le coup de fil (Jacques Pinoteau) – 1968  Vive la vie (Joseph Drimal, série, saison 2) – Thibaud ou les croisades : Étienne (Joseph Drimal) – 1972  Le demoiselle d’Avignon (Michel Wyn, série) – Les chemins de Pierre (Joseph Drimal, série) – Les évasions célèbres : Le duc de Beaufort (Christian-Jaque) – 1974  Arsène Lupin : Le coffre de Madame Imbert (Jean-Pierre Desagnant) – Schulmeister l’espion de l’empereur : La dame de Vienne (Jean-Pierre Decourt) – 1975  Jack (Serge Hanin, série) – Saint-Just ou la force des choses : La victoire (Pierre Cardinal) – Saint-Just ou la force des choses : La mort (Pierre Cardinal) – 1977  Richelieu ou Le Cardinal de velours (Jean-Pierre Decourt) – 1979  Pierrot mon ami (François Leterrier) – 1985  Guillaume Tell (un épisode).

Remerciements à Christophe Bier et à la famille Guegan.

Tony Taffin par Yvan Foucart

Yvan Foucart nous offre un nouvel hommage inédit de son « Dictionnaire des comédiens disparus » avec Tony Taffin. On retrouvera également d’autres hommages à Madeleine Robinson et Philippe Lemaire  dans le site de l’Encinémathèque

HOMMAGE à TONY TAFFIN  par Yvan FOUCART

Trop de décès passent inaperçus et nous ne pouvons que les regretter. C’est ce qui amène certains sites d’annoncer et de propager d’invraisemblables erreurs. C’est ainsi que nous apprîmes très étonnés que Claude Lehmann et Laure Paillette étaient respectivement l’un, le doyen et l’autre, la doyenne du cinéma français alors que leurs disparitions remontent à 35 ans et plus.

Prudemment, avant qu’on le désigne comme nouveau doyen, rendons aujourd’hui hommage à Tony Taffin qui nous quitta il y a… 17 ans.

Pierre Taffin, pour le monde artistique Tony Taffin, naît au domicile de ses parents à Paris le 19 mai 1917, tout proche de l’hôpital de la Salpêtrière. Le papa, dont il hérite le prénom est dentiste et la maman femme au foyer.

En 1946, il entre à la Comédie Française et la quitte trois ans plus tard après avoir été un superbe Horace dans la tragédie du même nom signée Corneille. Cette même année, il succombe au charme de Lise Delamare, future sociétaire honoraire, avec laquelle il convolera et divorcera huit ans plus tard. A défaut du théâtre où ils furent peu partenaires, c’est le grand écran qui les réunira avec « Un certain monsieur » dirigé par Yves Ciampi.

Tony Taffin fut veuf en secondes noces d’avec Françoise Grassin, une artiste peintre passionnée de théâtre pour lequel elle avait d’ailleurs signé certains décors. Laurent Terzieff, ami du couple, fut témoin à leur mariage. Son veuvage fut de courte durée car il rejoignit son épouse deux mois plus tard.

Homme des planches avant tout, que ce soit à la maison de Molière, au palais des Papes d’Avignon ou au Théâtre de l’Oeuvre à Paris, Tony Taffin avait un actif cinématographique assez restreint. Il commença avec le célèbre « Monsieur Vincent » de Maurice Cloche, lequel lui confia un rôle plutôt effacé.

On le vit par la suite, entre autres, en mondain cynique pour « Le  feu follet »; en prisonnier abattu sur le quai de gare sous les yeux de Leslie Caron (sa sœur) et d’Orson Welles (le consul de Suède) venus implorer sa libération dans le mémorable « Paris brûle-t-il ? »; en gangster, patron de Belmondo dans « Ho »; en menuisier corse pour « Le fils »; en véreux magouillant dans de sombres affaires chinoises pour « Le jardin des supplices »; en président jugeant une spéculation crapuleuse d’achats massifs dans « Le sucre », belle adaptation du roman de Georges Conchon, etc.

Sa présence à la petite lucarne fut tout aussi étique, on se souviendra surtout de son interprétation du roi Artus dans le « Lancelot du lac » de Claude Santelli.

Son dernier rendez-vous avec le théâtre fut pour « Lear » de William Shakespeare au TNP de Villeurbanne. Patrice Chéreau en fit le partenaire de François Simon, fils de Michel, dans le rôle éponyme, lui aussi passionné des planches.

Addenda du 3/08/2012 : Nous vous remercions de l’intérêt porté à notre site dont la fonction première n’est pas de dresser un relevé des lieux et dates de décédés (ni de vivants), mais de rendre un hommage en particulier aux seconds rôles injustement oubliés,  cela par le biais d’une biographie la plus vraie possible (d’où recherches parfois fastidieuses) et d’une filmographie la plus complète possible. Cela nous semble bien plus primordial que de lancer des cocoricos… par ailleurs quelquefois erronés que nous laissons volontiers à d’autres. Bien sûr, vous avez dû le remarquer, il nous arrive de préciser certaines dates lorsque nous en jugeons l’opportunité. Il n’y a pas d’automatisme. Nos recherches sont destinées aux visiteurs qui nous font confiance et non à ces sites qui ne cessent de nous copier oubliant de faire référence de leurs sources. Sachez que Laure Paillette est décédée en 1968 et Tony Taffin en 1995.

@   Yvan Foucart    (Dictionnaire des comédiens français disparus)

Filmographie

1947  Monsieur Vincent (Maurice Cloche) – 1949 Un certain monsieur (Yves Ciampi) – 1963 Le feu follet (Louis Malle) – 1966 Paris brûle-t-il ? (René Clément) -1968 Ho ! (Robert Enrico) –  1973  Le fils (Pierre Granier-Deferre) – 1974 Le troisième cri (Igaal Niddam) – 1975 Maîtresse (Barbet Schroeder) – 1976 Le jardin des supplices (Christian Gion) – 1978 Le sucre (Jacques Rouffio).

Télévision

1952 Le profanateur (René Lucot) – 1958  En votre âme et conscience : Un combat singulier ou l’affaire Beauvallon (Jean Prat) – 1965 Infarctus (Claude-Jean Bonnardot) – 1966 La roulette russe (Ange Casta) – 1967  Malican père et fils : La mort de Phèdre (François Moreuil) – 1970 Lancelot du lac (Claude Santelli) – 1972 Les dossiers de Maitre Robineau : Les cagnards (Jean-Marie Coldefy) – Les  dernières volontés de Richard Lagrange (Roger Burckhardt) – 1973 Les cent livres : La divine comédie (Michel Treguer) – Hilda Muramer (Jacques Trébouta) – 1975  Messieurs les jurés : L’affaire Taillette (Michel Genoux).