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Encyclopédie des longs métrages français de fiction 1929-1979 VOLUME 2

La distribution de « L’an 01 »

Avant-dernier texte de ce blog, la devise de Canalblog devant être le titre d’un film de Philippe Clair « Si t’as besoin de rien, fais moi signe », je me vois contraint de m’arrêter… Mais je ne pouvais pas le faire sans saluer une exceptionnelle aventure cinéphilique avec le volume 2 de « Encyclopédie des longs métrages français de fictions 1929 – 1979 ». 345 pages très riches de « L’an 01 » de Jacques Doillon à « Azaïs » de René Hervil, avec Max Dearly. Le volume 1 étant relaté ici.

Donc si vous êtes comme moi amateurs de génériques et que vous vous découragez en voyant celui de « L’an 01 » – disponible en DVD chez MK2 – justement, histoire de rajouter des noms sur IMDB. D’ailleurs il y a une voix off précise que c’est illisible, mais que les comédiens de toute manière se reconnaitront… Il suffit désormais de lire le livre d’Armel de Lorme pour s’amuser à quantifier les toutes premières apparitions de Gérard Depardieu ou de l’équipe du Splendid, tout en vous lançant dans la résolution de l’énigme quant à la participation à ce film de Daniel Prévost en hypothétique « cycliste apostrophant une vieille dame », rare erreur du livre en fait, le rôle étant joué par Martin Lamotte.

Outre la première équipe autour d’Armel De Lorme, Christophe Bier, Stéphane Boudin, Raymond Chirat, Gilles Grandmaire et Italo Manzi, on retrouve trois nouveaux, Jean-Pierre Pecqueriaux , un amateur de petits rôles et de silhouettes, Edgard Balzer et Jean-Pierre Bouyxou – que les auditeurs de « Mauvais genre » sur France Culture connaissent bien.

On ne peut qu’être impressionné par cette masse d’informations, d’anecdotes, de précisions, par les synopsis très détaillés, il y a des découvertes à chaque page, des relectures de films que l’on a visionné (« Les amants » de Louis Malle ou « L’air de Paris »).  Cet ouvrage sera très précieux, si vous êtes comme moi amateurs de silhouettes et de seconds rôles– je tire mon chapeau en passant aux dictionnaires de Raymond Chirat, chez Pygmalion, je ne compte plus les comédiens que j’ai identifié grâce à ce livre -. C’est un vrai travail de bénédictins – au sens non péjoratif du terme -, on pourra ainsi vérifier grâce aux recoupements divers que certains comédiens ne figurent donc plus dans les copies existantes – se rapporter à la notule sur le volume 1 – et vous pourrez désormais reconnaître les éternels non crédités aux génériques, et réussir à mettre un nom sur la quasi-totalité des truands dans la cour des miracles de la série des « Increvable Angélique ». La genèse des films est aussi précisée comme celle du film « Anémone » de Philippe Garrel, premier film d’Anne-Aymone Bourguignon,  future Anémone, confronté à des problèmes avec l’O.R.T.F. Ce livre tord le cou à pas mal de légendes, « Pension Jonas, 1941, de Pierre Caron, ne fut pas interdit sous l’occupation pour imbécilité – dans l’article sur « L’accroche-cœur ». 

Il y a aussi les films méconnus, oubliés des cinémathèques et de la programmation du câble, que l’on aimerait visionner, bien que certains soient perdus tel « L’an 40 » de Fernand Rivers, citons ainsi au hasard « Les anges » de Jean Desville – dont j’ai la V.H.S. trouvée dans un marché mais que je n’ai jamais visionné, « Au revoir, Monsieur Grock », film qu’adorait Michel Serrault, avec le clown Grock, « L’ange gardien » seul film avec en vedette Francis Lemaire – le père de Christophe Lemaire -, « Autopsie d’un complot », film franco-algérien de Mohamed Slimane Riad, etc… . On retrouve certains films cités, tels ceux produits par Eurociné, pour ceux qui n’on pas lu le livre culte de Christophe Bier sur le sujet, « Avortement clandestin ! » ou « Les aventures galantes de Zorro », qui semble un ahurissant « remontage approximatif » autour d’une trentaine de minutes d’un film déjà existant « Les trois épées de Zorro », avec divers inserts, et même une version hard, avec une comédienne fétiche de Jean-Christophe Averty, Louise Petit, dans l’un de ses rares films pour « une ex-préposée des Postes ! ». Il a aussi des pistes, sur des interrogations, les différentes versions étrangères simultanées ou plus tardives, les pseudonymes de chacun, les stock-shots. Pour reprendre le titre d’un livre de Francis Lacassin, il a sous l’égide d’Armel de Lorme, une « contre-culture » du cinéma. Il y déclare « s’affranchir une bonne fois pour toutes des héritages – encombrants ô combien ! – d’un Charles Ford, d’un René Jeanne ou d’un Georges Sadoul, paix à leurs cendres ». Il est donc avec son équipe à contre-courant. Pour lui Romy Schneider est par exemple mieux utilisée par Clive Donner et Woody Allen que Claude Sautet… Si on ne le suit pas forcément, on pourra se réjouir de cette attitude, pour mieux nous faire découvrir des œuvres sous-estimées. Je suis encore loin d’avoir profité de toutes les richesses de ce livre, par expérience avec le volume 1, c’est le type de livre que vous avez à portée de main, dans votre bibliothèque, et que vous ressortez à l’occasion d’un visionnage, sur le câble ou en DVD, ou pour les chanceux qui ont une à proximité, à la cinémathèque. Le bon de commande est ici et les films évoqués sonc ici. L’aide-mémoire, le site, poursuit sa route, avec des notes sur l’actualité, des hommages, des fiches sur des films.

On termine avec de bonnes nouvelles, « Le dictionnaire des longs métrages français érotiques et pornographiques » de Christophe Bier se précise pour 2011 – une souscription sera lancée, et Armel de Lorme annonce avec Raymond Chirat, le volume 2 de « L’encyclopédie des comédiens français & francophones », de Pauline Carton à Louis Gauthier, consacré au cinéma de Sacha Guitry en 160 comédiens. De quoi nous réjouir, certainement ailleurs, ou alors sur des forums, je ne sais pas encore.

Sur l’ancien support Canalblog

(article remis en ligne suite à la plainte déposée par « Celle-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom » auprès de Canalblog, sans que j’en sois informé au préalable, pour citation abusive de ma part de leurs dépêches, selon l’article 6 de la loi du 21 juin 2004 (LCEN)) 19/07/2010, la totalité de l’article étant détruit…

L’été c’est le temps des « rediffs » (La cinquième compagnie, la série des gendarmes), donc en voici une (forcée), et l’occasion de se dire que l’on devrait se relire plus souvent. To be continued… Merci en passant à Google et Yahoo, me permettant de sauver des commentaires. Les autres pages seront réintégrées au fil de l’eau à la date initiale de création.

27 avril 2005

FRAGMENTS D’UN DICTIONNAIRE AMOUREUX : JACQUES SEILER

 

Pour retrouver le texte, cliquez ici.

Celle-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom (Sur l’ancien support Canalblog)

Photo source l’internaute

14 juillet 1789, prise de la Bastille par le peuple, 2010, prise de certains blogs suite à une plainte d’une célèbre agence de presse. … Et « sans sommation » chez certains pour reprendre le titre d’un film de Bruno Gantillon. Une série de feux d’artifices furent lancées dans toute la France pour célébrer cet évènement commun !

Merci à Julien pour son soutien et à XiaoXin pour ses précisions Mieux qu’en Chine.

Pas de nouvelles de l’équipe de Canalblog depuis le commentaire d’un des modérateurs sur le forum : « je pense que si le staff ne t’a pas prevenus, c’est qu’ils ont du remetre en conformité un nombre asser important de blog cinema de la plateform » (sic).

Cela se précise par l’un des commentaires sur le forum de « kyungjin » : « @coinducinephage: il est possible que la suppression des messages ait été faite de façon automatique sur la plateforme par une recherche du terme  » Celle-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom  « . Car je vois mal le staff se lire tous les blogs pour chercher les fautifs. Et dans ce cas, pas possible de prévenir les blogueurs concernés puisqu’il ne savent même pas qui est concerné. Ceci dit un avertissement pour tout le monde sur la page d’accueil de CB ou dans l’administration aurait été bienvenu. »

En gros il y a eu un robot nettoyeur qui a supprimé les pages, même si je ne faisais pas de citation sourcée, tel pour « Jacques Seiler » où je disais seulement que la lecture de la dépêche de cette fameuse agence était l’une de mes sources.

Donc dans « Harry Potter », il y a Lord Voldemort, « Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom », désormais il y a cette fameuse agence :  « Celle-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom »…

Comme parfois je signalais « annonce de la mort de… par l’agence innommable », imaginez l’étendu des dégâts. Premier bilan suite la lecture de l’index du « coin ». Perte des pages suivantes « Tournée » – réintégré -, Robert Etcheverry – réintégré -, Jacques Berthier – réintégré – l’hommage de Georges Wilson par Yvan Foucart, « L’attentat » d’Yves Boisset, citation d’un article où il disait avoir eu un problème « avec un journaliste de « Celle-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom » , Philippe B. – mort en avril 2000 -, qui avait servi d’intermédiaire avec Figon ».

Autres textes perdus retrouvés sur Yahoo grâce à la gestion des tags – déjà introuvables en cache via Google -: au moins Pierre Étaix, Anicée Alvina – 94 commentaires ! -, et une soixantaine de notes…

Nonobstant que ces nouvelles règles vont compliquer sérieusement la vie des blogueurs, et la liberté d’expression, on ne peut citer par exemple un extrait de la déclaration caviardée de Mathieu Amalric sur les multiplex, l’utilisation d’un extrait étant rigoureusement interdite à l’instar de ma note sur « Tournée ». Quid des sites qui reprennent les textes intégraux de « Celle-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom » sans les citer, ils peuvent être tranquilles, le robot chercheur et liquidateur n’agit que sur le nom.

Pour rappel, je me reconnais complètement dans la déclaration de Cyril Lazaro fait sur son blog. Lui a pourtant reçu une notification d’Overblog, concernant l’article 6 de la loi du 21 Juin 2004 (LCEN), lire en intégralité sur Legifrance qui stipule pourtant (gaffe tout de même encore une citation sourcée !) :

La connaissance des faits litigieux est présumée acquise par les personnes désignées au 2 lorsqu’il leur est notifié les éléments suivants :

– la date de la notification ;

– si le notifiant est une personne physique : ses nom, prénoms, profession, domicile, nationalité, date et lieu de naissance ; si le requérant est une personne morale : sa forme, sa dénomination, son siège social et l’organe qui la représente légalement ;

– les nom et domicile du destinataire ou, s’il s’agit d’une personne morale, sa dénomination et son siège social ;– la description des faits litigieux et leur localisation précise ;

– les motifs pour lesquels le contenu doit être retiré, comprenant la mention des dispositions légales et des justifications de faits ;

– la copie de la correspondance adressée à l’auteur ou à l’éditeur des informations ou activités litigieuses demandant leur interruption, leur retrait ou leur modification, ou la justification de ce que l’auteur ou l’éditeur n’a pu être contacté.

Ce qui est préjudiciable c’est de n’avoir été prévenu par personne, j’aurais bien sûr obtempéré. Je reconnais mon inconscience et mon ignorance, mais mon intention n’était qu’informative. Petit conseil aux blogueurs, vérifiez que vous n’avez pas fait de citation de « Celle-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom » , car visiblement il y a une chasse au sorcière, qui ne daigne même pas prévenir son petit monde. Je ne sais encore si je vais pouvoir tout réintégrer… J’ai fait beaucoup de sauvegardes, expérience sur « 20six » oblige… J’espère ne pas avoir ici même à annoncer « r.i.p. Myself ! ». J’aurais préféré évoquer le téléfilm « Colère » de Jean-Pierre Mocky ou saluer le talent de Bernard Giraudeau, que de batailler de la sorte même si je reconnais avoir une responsabilité dans l’histoire.

Addenda du 18/07/2011, en réponse aux commentaire ci-dessous

Laissez tirer les tireurs

… Film de Guy Lefranc avec Eddie Constantine. C’est tout de même l’application de la loi qui pose problème, Canalblog était tout de même tenu de nous signifier le problème plutôt que de détruire arbitrairement les pages, dont certaines ne font que l’évoquer en source. Est-ce un énorme bug, ou un excès de zèle. Je n’avais aucunement l’intention de plagier cette prestigieuse agence, j’ai toujours indiqué la source et les citations sont en italiques histoire de bien les détacher du texte. J’aimerais effectivement que le droit d’auteur des blogueurs soit respecté, même si ici ça ne doit pas voler très haut, mais il y a cependant des sites qui me citent en référence. Et comment faire respecter son propre droit d’auteur, pour des textes déposés pourtant sous copyright, quand par exemple on peut reprendre l’intégralité d’un texte mais sans me sourcer, en se l’attribuant ainsi. Et où est le droit d’auteur ici bafoué, quand plusieurs années de travail, de commentaires, de référencements, disparaissent. Il a tout de même fallu que je devine tout seul, comment certaines pages pouvaient disparaître subitement.

L’idée qu’un robot puisse effacer des pages à partir d’un seul mot sans vérifier les pages – ce qui serait matériellement impossible – fait tout de même froid dans le dos. Contacté j’aurais bien sûr obtempéré.

Pour reprendre l’un des commentaires de Jacques Tourtaux sur son blog : « Oui, la mauvaise foi des grands médias qui ne différencient pas l’internaute honnête du pilleur qui plagie le travail d’autrui, est évidente. » source : http://jacques.tourtaux.over-blog.com.over-blog.com/

Des sites entiers qui reprennent « CELLE-DONT-ON-NE-DOIT-PAS-PRONONCER-LE-NOM » sans les citer seront eux tranquilles, amusez-vous à le vérifier via google, vous verrez…

Le texte de Cyril Lazaro http://www.cyril-lazaro.com (reproduit avec son accord) me semble bien refléter le désarroi des blogueurs. Mais on voit bien qu’au moins Overblog contacte ses blogueurs, ce qui n’est nullement le cas chez Canablog.

Bonjour,Suite à une notification conforme à l’article 6 de la loi du 21 Juin 2004 (LCEN), certains articles de votre blog « www.cyril-lazaro.com » reprenant des dépêches de l’Agence France Presse (AFP) sans l’accord de cette dernière en ont été retirés. L’AFP n’autorise aucun média, site internet, blog à utiliser ses dépêches ou photos sans autorisation.
Vous pouvez récupérer les articles retirés de votre blog dans le dossier Brouillons, mais il vous est strictement interdit de procéder à nouveau à leur publication en l’état. Avant toute nouvelle publication, vous devez en supprimer les dépêches reprises sans autorisation, que ces reprises soient totales ou partielles.

Toute nouvelle reprise d’une dépêche AFP future ou passée pourra entrainer des poursuites judiciaires.

Cordialement,

– L’équipe d’OverBlog

Un peu d’histoire :

L’Agence France-Presse fut le 20 août 1944 le premier bâtiment pris par les résistants lors de la Libération de Paris, avant de naître officiellement par une ordonnance du 30 septembre 1944. Le groupe de journalistes clandestins qui s’emparent de l’immeuble diffuse la première dépêche de l’AFP le 20 août 1944 , cinq jours avant l’entrée dans Paris du général Leclerc.

« Grâce à l’action des Forces Françaises de l’Intérieur, les premiers journaux libres vont paraître », révèle la dépêche.

Mon message :

J’écris en mon nom et au nom de nombreux autres blogs engagés qui se retrouveront sans aucun doute dans mes propos.

Nous ne sommes pas des journalistes, nous n’en avons ni la vocation, ni les capacités.

Nous sommes des citoyens engagés, avec des convictions et des opinions que nous n’hésitons pas à confronter à d’autres avis et d’autres opinions.

Nous sommes pour la liberté de la presse et de l’information, nous sommes toujours là pour soutenir nos amis journalistes.

Nous reprenons sur nos blogs des informations sous forme d’articles qui nous semblent pertinentes pour traiter les sujets qui nous intéressent. Nous indiquons la provenance des sources que nous citons et se faisant nous les valorisons d’une certaine manière, on peut même considérer que nous leur faisons de la publicité, ce qui est souvent le cas lorsque le sujet traité l’est fait d’une manière brillante et que nous le recommandons à d’autres.

Nos blogs ne peuvent nullement porter préjudice aux ventes de journaux, puisqu’en règle générale nous reprenons des articles qui apparaissent déjà gratuitement sur internet, que le nombre d’article est très limité (de 1 à 10 par jours) et que nous ne parlons que des sujets qui nous ont interpelé à une communauté elle même très restreinte.

Nos blogs regroupent en général des lecteurs qui partagent nos avis et s’apparentent souvent à de minis forums où des idées sont échangées, le moyen de communication utilisé n’étant pas la vidéo conférence, mais tout simplement internet, puisque cet outil nous permet d’effacer les distances qui nous séparent et d’inter-agir en direct.

Les articles repris servent donc de base à nos débats, ni plus ni moins.

Maintenant la question que je me pose est de savoir dans quel sens nous lésons l’AFP ou tout autre journal.

Je pose aussi la question de savoir pourquoi l’AFP lance une sorte de chasse aux sorcières contre les blogs un tant soit peu revendicatifs…

N’y a-t-il pas une dangereuse restriction à la liberté d’information et plus largement à la liberté d’expression en général en agissant de la sorte?

Je suis très déçu de par les menaces de poursuites judiciaires qui terminent immanquablement ces styles de courriers.

Il est vrai que dans un pays où règne l’impunité pour certains, le délit commis par les malheureux bloggers qui reprendraient un passage d’une dépêche AFP mériterait bien 20 ans de prison.

Tout cela ne semble-t-il pas ridicule et totalement disproportionné?

En relisant votre histoire (voir ci-dessus), ne pouvez vous pas imaginer que nous puissions nous aussi être des résistants, à notre manière, avec nos petits moyens…

Je ne comprends donc pas bien le but du message reçu ce jour. Nous faire taire?

A moins que ceux qui signalent des abus sur les blogs engagés ne soient pas de l’AFP…

 


Alors là messieurs les journalistes, à vos machines à écrire, vous tenez là un véritable article!
La réponse que j’espère bien recevoir sera naturellement publiée. Pour une fois que je pourrai citer l’AFP en toute impunité…

Amitiés à tous et à toutes

Cyril LAZARO

Fragments d’un dictionnaire amoureux : Jacques Berthier

Exemple de pages supprimées, uniquement pour cette phrase : « Saluons ce site qui rend ainsi hommage aux oubliés de l’agence de « Celle-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom » comme Colette Bergé par exemple soeur de Francine, Bruno Devoldère, Paula Dehelly, une grande voix du doublage ou Marie-Françoise Audollent. »

12 avril 2008

MORT DE JACQUES BERTHIER

Annonce de la mort du comédien Jacques Berthier le 2 avril dernier à l’âge de 92 ans, faite par sa veuve Lily Baron à l’équipe du site « Les gens du cinéma ». Saluons ce site qui rend ainsi hommage aux oubliés de l’agence de « Celle-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom », comme Colette Bergé par exemple soeur de Francine, Bruno Devoldère, Paula Dehelly, une grande voix du doublage ou Marie-Françoise Audollent. Né le 10 février 1916 à Paris, il suit des études sportives. Il suit ensuite des cours de comédie chez Solange Sicard, puis assiste à la classe de Louis Jouvet au conservatoire. Il multiplie les activités artistiques, peinture, sculpture et décoration. Il débute au cinéma en 1939, son allure et sa prestance lui permettent de jouer des pères nobles et des officiers. Il est souvent séducteur à l’instar de son rôle du dernier soupirant de Zizi Jeanmaire dans « Charmants garçons ». On le retrouvera souvent à la télévision dès les années 50, citons par exemple le trésorier d’une confrérie de truands dans un épisode des « Brigades du tigre ». Le cinéma italien le demande souvent, on le retrouve ainsi en vedette dans « Les derniers jours d’Herculanum », évoquant les persécutions des premiers chrétiens dans la Rome de Titus, ou dans « Colorado Charlie », où il est un shériff qui ne peut se retirer pour se marier et doit reprendre les armes. Il tente de se diversifier, en réalisant des courts-métrages documentaires. Il signe en 1960 son seul long-métrage, avec Anouk Aimée, débutante, Christian Pezey, Jacques Dacqmine, Geneviève Fontanel et Patrica Gozzi. Le film raconte l’histoire des amours de jeunes gens, dans le petit monde des brocanteurs. Le film est bien reçu, pour  « L’analyse générale des films 1962 » :  « Jacques Berthier » pour son premier film a choisi le cadre pittoresque et rude de la foire aux puces, qu’il oppose au milieu doré des antiquaires, où se situe le mirage, l’illusion, le rêve passager de son héros. Ce mélodrame un peu précieux n’est pas sans charme et doit plaire à un public assez étendu ». La saison cinématographique 1962 évoque « une sorte de gentillesse diffuse et tendre qui baigne tous les personnages. Jacques Berthier, acteur venu à la réalisation, a beaucoup de goût. Il donne même parfois dans le baroque un peu voyant, mais il le fait avec une élégance estimable ». Il a aussi une voxographie importante, prêtant sa voix notamment à Raymond Burr (« Perry Mason », « L’homme de fer » – succédant pour ce dernier à Jean-Martinelli -, et dans des séries d’animation comme « Goldorak » – rôle de Véga -). Ciné Fx diffuse ce soir à 21 heure « L’atlantide » de Jean Kerchbron, dans lequel il joue Morthange. A lire le portrait de Donatienne dans « L’encinémathèque ». Bibliographie : « Annuaire biographique du cinéma et de la télévision 1962-1963 » (Contact-Éditions).

Photo source Virtual history

Filmographie : 1939  La fin du jour (Julien Duvivier) – 1941  Le destin fabuleux de Désirée Clary (Sacha Guitry) – 1943  Béatrice devant le désir (Jean de Marguenat) – 1945  Tant que je vivrai (Jacques de Baroncelli) – Adieu chérie (Raymond Bernard) – 1946  Le bateau à soupe (Maurice Gleize) – 1947  La révoltée (Marcel L’Herbier) – Les requins de Gibraltar (Emil-Edwin Reiner) – 1949  On n’aime qu’une fois (Jean Stelli) – 1950  Maria du bout du monde (Jean Stelli) – Ombre et lumière (Henri Calef) – 1951  Les deux « Monsieur » de Madame (Robert Bibal) – 1953  The master of Ballantrae (Le vagabond des mers) (William Keighley) – Si Versailles m’était conté (Sacha Guitry) – Raspoutine (Georges Combret) – 1954  La belle Otéro (Richard Pottier) – 1955 Tam-Tam mayumbe (Tam-Tam) (Gian Gaspare Napolitano) –  Un missionnaire (Maurice Cloche) – Les insoumises (René Gaveau) – 1957  Charmants garçons (Henri Decoin) – Premier mai / Le père et l’enfant (Luis Saslavsky) – 1959  Un témoin dans la ville (Édouard Molinaro) – Nathalie agent secret (Henri Decoin) – Costa azzurra (Le miroir aux alouettes) (Vittorio Sala) – 1960  Qui êtes-vous Monsieur Sorge ? (Yves Ciampi) – 1961  Les trois mousquetaires (Bernard Borderie) – Lemmy pour les dames (Bernard Borderie) – 1962  Anno 79 : La distruzione di Ercolano (Les derniers jours d’ Herculanum) (Gianfranco Parolini) – Il vecchio testamento / The old testament / Los macabeos (John Eastwood [Gianfranco Parolini]) – 1965  La pharmacienne (Serge Hanin & Jany Holt, CM) – Colorado Charlie ‘Colorado Charlie – La loi de l’Ouest) (Robert Johnson [Roberto Mauri]) – 1966  Uno sceriffo tutto d’oro (L’or du Shérif)  (Richard Kean & Eastmang Glen ([Osvaldo Civirani]) – Tiffany memorandum / Sciarada internazionale (Coup de force à Berlin) (Terence Hathaway [Sergio Grieco]) – 1967  Mayerling (Id) (Terence Young) – 1969  La battaglia d’ inghitterra / El largo dia del águila (Sur ordre du Führer / De Dunkerque à la bataille de Londres) (Enzo Girolami Castellari) – 1974  Il bianco, il giallo, il nero / El blanco, el amarillo y el negro (Le blanc, le jaune et le noir (Sergio Corbucci) – 1976  Frou-Frou del Tabarin (Giovanni Brochard) – Une femme fidèle (Roger Vadim) – 1978  Brigade mondaine (Jacques Scandelari). Nota : Il ne semble pas participer à « La rage au corps » (Ralph Habib, 1953) et le « Jacques Berthier » dans le rôle du petit monsieur bien-mis » dans « Sans-toi ni loi » (Agnès Varda, 1985 est un homonyme. Comme réalisateur : 1952  Charles Péguy (CM) – 1953  Présentation à Notre-Dame de Chartres (CM) – 1956  Les filles du feu (MM) – 1960  La montagne sauvage (CM) – Quai Notre-Dame – Télévision (notamment) : 1956  Rebecca (Roger [Lazare] Iglésis) – 1958  La princesse Georges (Jean-Paul Carrère) – Les cinq dernières minutes : Tableau de chasse (Claude Loursais) – 1961  Les bijoux d’Isabelle (Jacques Rutman) – 1962  On est tellement seuls (Roger [Lazare] Iglésis) – 1964  Pauline ou l’écume de la mer (François Gir) – Les aventures de Robinson Crusoë (Jean Sacha, série) – 1966  Hommes de caractères : Jacquard (Jean-Paul Carrère) – La 99ème minute (François Gir) – 1968  Les chevaliers du ciel (François Villiers, saison 2) – 1970  Mauregard (Claude de Givray, série) – 1971  Madame êtes-vous libre ? (Jean-Paul Le Chanois, série) – 1972  Une brune aux yeux bleus (Roger [Lazare] Iglésis)- L’Atlantide (Jean Kerchbron) – 1973  Le masque aux yeux d’or (Paul Paviot) – La gageure imprévue (François Gir) – Destins : Le kiosque à musique & Chère petite madame (Serge Hanin) – Une atroce petite musique (Georges Lacombe) – Ton amour et ma jeunesse (Alain Dhénaut, série) – 1974  Aux frontières du possible : Alerte au minotaure (Victor Vicas) – Les brigades du tigre : La confrérie des loups (Victor Vicas) – 1975  Splendeurs et misères des courtisanes (Maurice Cazeneuve) – 1976  Commissaire Moulin : Ricochet (Alain Dhénaut) – 1977  Richelieu (Jean-Pierre Decourt) – 1978  Allégra (Michel Wyn) – Les grandes conjuration : Le connétable de Bourbon (Jean-Pierre Decourt) – 1980  Au théâtre ce soir : Ne quittez pas ! (Pierre Sabbagh) – 1981  Les amours des Années Folles : La messagère (François Gir) – Carte vermeil (Alain Levent) – 1982  Ultimatum (Georges Farrel) – 1996  Les enfants du mensonge (Frédéric Krivine) – Voxographie (notamment) : 1954  Canal de Corinthe (Nelo Risi, CM documentaire, récitant) – 1957  Tokende (Gérard de Boe, documentaire, récitant) – Shiroi sanmayaku (Le toit du monde / La montagne sauvage) (Sadao Imamura, récitant version française) – 1968  Z (Costa-Gavras, doublage).

Mise à jour du 9/01/2010

Posté par Coinducinephage à 09:06 – R.I.P.Commentaires [1]Rétroliens [0] – Permalien [#]
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Commentaires

 

filmo

Cher Christian,

Bel hommage à Jacques Berthier, bien qu’on ne puisse considérer Anouk Aimée, venue au cinéma en 1946, comme une débutante – 1960.

Pour la filmo stricto-senso :

1) JB a bel et bien débuté dans LA FIN DU JOUR… mais sa scène telle qu’il me l’a décrite avec précision n’apparaît ni sur les versions commercialisées (vhs/dvd) ni dans les copies diffusées au Cinéma de Minuit.

2) Le JB de « Sans toit ni loi » est bel et bien un homonyme, vraisemblablement non professionnel.

3) Pour « 1er Mai », il n’y figure absolument pas, contrairement à… Simone Berthier. L’erreur étant bien trop grossière pour venir de toi, je préconise le pal réservé aux mauvais filmographes pour la personne qui t’a fourni ce tuyau percé.

4) En ce qui concerne les 3 Mousquetaires, il n’apparaît que dans la première partie, intitulée Les Ferrets de la Reine.

Voilà…

Armel.

Posté par armel, 10 mai 2008 à 05:08

EUREKA ?

Photo source Photo brocante Vesseaux Aubenas

J’ai constaté la disparition entre le 13 et 14 juillet, de plusieurs pages de mon blog. Le forum de Canalblog ne m’apportant pas de réponse, et l’équipe technique devant être occupée – évidemment après un 14 juillet -, j’ai ruminé pour trouver un point commun entre ces pages disparues. Je crois avoir trouvé une explication à la disparition de certaines de mes pages voir le blog : http://balawou.blogspot.com/2010/07/message-lafp-suite-une-notification.html Je pense qu’il y a un point commun à toutes ces pages disparues c’est une certaine Agence de Presse fondée en 1944. En effet je citais – en italique pour distinguer des autres textes – les dépêches concernant le cinéma ou des personnalités du cinéma disparue. On pouvait de ce fait remarquer que ces informations étaient repris aussi bien par les journalistes que les blogueurs. Je comprends que cela puisse poser problème, mais je n’ai jamais été contacté par personne à ce sujet, ni par Canalblog, ni par cette fameuse agence, si jamais cette constatation s’avérait exacte. On pouvait me contacter à ce sujet ici. En général avant de tirer on fait des sommations ! Je me reconnais tout à fait dans la déclaration de Cyril Lazaro visible ici, mon but étant de partager ma passion du cinéma, même si je reconnais avoir été désinvolte quant à l’utilisation des textes venus de la presse, mais en 5 ans personne ne m’a prévenu du préjudice que je pouvais poser. Là où ça devient tout de même délirant c’est que certaines pages sont supprimées juste à l’évocation de cette célèbre agence de presse, à l’exemple d’un portrait du comédien Jacques Berthier où je déplorais de sa mort ne soit pas signalée par elle ! Si l’on m’avait contacté, j’aurais bien sûr obtempéré sans aucune difficulté, en faisant un mea culpa sur ma négligence. Mais on peut bien parler ici d’une chasse aux sorcières. Reconnaissons que c’est assez déplorable si ma théorie est fondée. Je ne vais donc pas la citer, puisque cela suffit à supprimer la page ! Terminator et Prédator peuvent aller se rhabiller… Un sujet qui devrait intéresser nos amis journalistes…

MIEUX QU’EN CHINE !

Réponse sur le forum ce soir d’un modérateur

1) en France, on part du principe que nul n’est censé ignoré la loi.

le blogueur a la facheuse tendance de croire, que le net est un grand libre service gratuit ou l’on peu dire faire et prendre tout ce que l’on trouve………

Sauf que NON, on pas le droit de prendre un texte ici, une image là, dire du mal de machin (mm si c’est vrai) etc etc

C’est déplorable…

2) je viens d’avoir une réponse, c’est bien une intervention suite à une plainte de l’AFE

réception d’une plainte de l’AFP pour des contenus protégés par des droits d’auteurs’

Ma réponse :

Merci pour l’info. Je persiste à penser qu’un avertissement préalable aurait été souhaitable, j’ai quand même perdu beaucoup de notes dont certaines ne citaient que le nom de l’AFP comme je l’ai déjà dit plus haut, si on ne peut même plus parler d’eux ça s’apparente à de la censure, non?
Bref, pour en finir ici puisque personne ne semble partager mon point de vue, il est apparemment plus profitable de s’approprier des informations que de citer ses sources comme je le faisais et ceci dans un but informatif.

+ Nouveau mail à Canalblog toujours sans réponse :

Bonsoir,
Un des modérateurs du forum canalblog m’a dit qu’il s’agissait bien des suites d’une plainte de l’AFP.
D’une part je ne pensais pas qu’il était répréhensible de faire des citations en indiquant précisément leur source, pour moi il ne s’agissait que d’un travail bibliographique, complémentaire de mes notes.
Pour votre information voir cet autre blogueur confronté à l’AFP : voir Blog de Balawoo.
Il indique avoir été prévenu par son hébergeur overblog, pourquoi ne pas m’avoir prévenu, ce qui est le minimum que vous auriez dû faire?
Je n’ai toujours pas de réponse de votre part, j’ai dû deviner tout seul la raison de la disparition de près d’une centaine de notes, que je ne retrouverai sans doute jamais.
Ayant déjà été plagié à plusieurs reprises j’aurai immédiatement enlevé tout ce qui m’aurait été demandé.
Pouvez-vous au moins me dire par retour ce qu’il en est de ces notes disparues, sont-elles archivées quelque part?
Je perds dans ces pages mes textes, filmographies, commentaires, référencement sur le net, ce qui m’apporte un grave préjudice moral, mon seul but étant de partager ma passion pour le cinéma.
Comme je vous l’écris plus haut je m’engage à enlever toute mention à l’AFP si je récupère ce qui, en définitive, m’appartient et qui m’a été enlevé bien arbitrairement et surtout sans aucun avertissement.
Cette attitude est scandaleuse je ne comprends pas que vous n’ayez pas plus de respect des blogueurs.
Cordialement.

Pour rappel je n’ai reçu aucun message ni de Canalblog, ni de l’AFP, y compris dans les SPAMS ! Mais, je présente mes excuses à l’AFP pour ma désinvolture. Je m’engage à retirer d’autres citations d’autres quotidiens.

BUG !

Ce n’est plus un blog, c’est un gruyère ! J’ai constaté ce jour la perte de nombreuses pages de ce blog, je ne connais pas la raison de ce dysfonctionnement, je suis dans l’attente d’une réponse de Canalblog. Merci de me signaler si vous le pouvez les pages absentes, mais pas de panique, tout est archivé, cependant je risque d’avoir perdu certains commentaires. Ce problème peut cependant remettre en question l’avenir de ce blog. Si vous avez des idées ou des pistes, elles sont bienvenues. Il semblerait bien que celà du vandalisme, avec étrangement beaucoup de personnalités disparues ! Grosse fatigue ! To be continued…

TOURNÉE

Avant-première à l’UGC-Ciné-cité le 08/06/2010 du film de Mathieu Amalric, en sa présence. L’occasion de découvrir un film très attendu depuis sa présentation à Cannes, – voir l’animation festive de l’équipe dans le poussif « grand journal » de Canal+ notamment -. La visite de son réalisateur dans ce multiplex avait une résonnance particulière quand l’on repense à son texte caviardé lu par Antoine de Caunes à la soirée des Césars voir Les cahiers du cinéma. (1) L’histoire : Joachim Zan – nom de la propre mère du réalisateur -, fait un retour en France, après quelques temps d’exil. Il y semble désormais tricard  dans les milieux de la télévision et se retrouve comme producteur-régisseur de la tournée de danseuses excentriques et généreuses, le New Burlesque. L’histoire se passe sur trois jours, dans une ambiance fébrile, il doit faire face aux contraintes de la tournée aux quatre coins de l’hexagone. Il doit déplorer la défection du directeur d’un théâtre parisien, s’occuper un jour de ses enfants. Il tente également de reconquérir sa position dans les milieux du spectacle, alors qu’il s’est mis tout le monde à dos. La genèse de ce film vient d’un texte de Colette, « L’envers du Music-Hall ». Chemin faisant est née l’idée de faire une transposition contemporaine, et la lecture d’un article de Libération l’a amené vers l’idée d’un spectacle de New Burlesque. Ne voulant pas faire un documentaire et se laisser phagocyter par la personnalité exceptionnelle de ces femmes, avec son co-scénariste ils ont eu l’idée d’écrire sans chercher à les connaître intimement. Ils ont pensé au drame du suicide du producteur Humbert Balsan – à l’instar du film de Mia Hansen-Løve-, l’excellent « Le père de mes enfants ». Ils ont aussi l’idée d’intégrer ce type de personnage qui se trouverait en difficulté pour subsister artistiquement dans le contexte actuel. Balsan était l’un des derniers producteurs hors normes et derniers des mohicans comme Gilles Sandoz et surtout Paolo Branco. Amalric a rencontré Branco durant ses années où il était stagiaire sur les films – depuis l’âge de 17 ans -, et il fut pressenti, mais il ne correspondait plus au souvenir initial. Amalric précisait qu’il était le seul finalement à ne pas savoir qu’il allait jouer ce personnage dans le film. Le débat fut passionnant, et de mémoire de spectateur, j’ai rarement vu quelqu’un d’aussi disert, passionné et enthousiaste, pour une mémorable soirée. Son réalisateur fut ému de l’accueil enthousiaste du public – l’un des premiers payant – dans la grande salle 15. Les échanges furent intéressants, de la volonté de donner un climat documentaire à un film très écrit et très réfléchi, dans un climat « cassavetien » pris sur le vif. Il n’élude pas cette référence, assumée, on peut parler d’une continuité avec John Cassavetes, il parle de son personnage comme d’un spectateur de celui joué par Ben Gazzara, Cosmo Vitelli, qui parle avec ses filles comme lui dans « Meurtre d’un bookmaker chinois », film auquel il est impossible de ne pas penser.

Une habituée, la manche de « mézigue » (de l’art d’esquiver les photos…), une autre (charmante) habituée, Mathieu Amaric et Pierre Bénard (directeur de l’UGC de Bordeaux), [Private joke] – photo source facebook : Photos de UGC Ciné Cité Bordeaux – Avant premières

On peut admirer sa capacité à digérer ses influences et en tirer matière dans son univers, tel le « comportement de merde sur un socle » lors de l’affrontement entre son personnage et celui joué par Damien Odoul, venant de la correspondance de François Truffaut en désaccord avec Jean-Luc Godard. On remarque donc trois metteurs en scène comme acteurs, André S. Labarthe, figure tutélaire de la cinéphilie par la télévision, auquel Amalric est redevable, Pierre Grimblat, avec qui il a un lien de parenté, en figure patriarcale de grand producteur de spectacle et Damien Odoul, dont il rapprochait son amitié effective en relation fusionnelle, amicale amour-haine où ils semblent tous deux avoir leurs raisons. Pour l’anecdote Damien Odoul étant lutteur, et Amalric ayant appris à tomber lors du tournage de « Quantum of Solace », ils nous livrent une scène d’une redoutable efficacité. Le moindre petit rôle est étonnant, citons la formidable Anne Benoît en caissière inconditionnelle du spectacle, elle a amené beaucoup à son personnage selon son réalisateur, ou Aurélia Petit en préposée à la station service, passante d’un soir. Les interprètes du New Burlesque sont tous formidables et attachants. Les réponses aux spectateurs furent un régal, de la rencontre et de la découverte des danseuses américaines, du dialogue franco-américain, préparé avec une coach, et ce jeu de passage d’une langue à l’autre – en fait 60% du dialogue est français, pour des raisons de financement. Très sollicité comme comédien pour son grand talent avec des propositions « irrésistibles » comme l’excellent « La question humaine », ou le film de Resnais, Amalric a eu ainsi des difficultés à préparer son film, volant des moments à sa famille pour le préparer. Ironie du sort, au moment de tourner son film, il a eu une proposition des frères Larrieu pour « Le dernier », devant selon eux mettre un terme – sic – à son parcours d’acteur. Mais il annonce être satisfait de reprendre son parcours d’acteur avec Marjane Satrapi dans « Poulet aux prunes ». Le film est une formidable réussite on s’attache à son personnage pourtant assez opportuniste – il est sûr de son retour avec sa troupe, et d’être accueilli comme un prince. Il y a une manière singulière de filmer la France, qui semble être un no man’s land assez peu chaleureux. Il mêle avec bonheur toutes les cultures à l’exemple du mariage chinois qui manque de finir en pugilat, dans lequel on retrouve une danseuse orientale. Amalric filme ses interprètes avec chaleur, – les comédiennes sont magnifiquement belles loin de l’esthétique en cours « photoshopée » et « botoxisée ». Il y a beaucoup d’humour telle la musique de fond que l’on finit par ne plus entendre, mais qui exaspère Jonathan Zan. Amalric fait preuve de maîtrise comme metteur en scène pour son nouveau film, souhaitons qu’il arrive à concilier cette activité avec son très riche parcours de comédien.

1) Texte retiré de ce blog puisque cela semble poser problème à une agence de presse.

Les seconds rôles du cinéma français grandeur et décadence

Photo et infos source Klincksieck

Auteur en 2006 d’un remarquable « Éloge des seconds rôles » aux éditions Séguier, Carré ciné, Serge Regourd sort un nouveau livre « Les seconds rôles du cinéma français – Grandeur et décadence », paru aux éditions « Klincsieck », avec le génial Saturnin Fabre en couverture. Si l’on prend actuellement en exemple certains génériques de fin de séries françaises sur le service public, France 2 et France 4, ceux-ci sont souvent carrément invisibles soit pour laisser place à la présentation des épisodes suivants, soit pour un commentaire d’un intérêt relatif – l’ineffable Thomas Hugues pour la présentation du « Clan Pasquier » par exemple, mais bon il faut bien l’occuper… Ayant l’habitude de compléter des génériques sur IMDB pour que l’on puisse trouver des CV complets de comédiens, je n’ai pu ainsi rajouter les noms de Patrick Rocca, Sophie Barjac ou Yves Afonso dans « Sur le fil » – saison 3 – ou Geneviève Mnich et Fred Ulysse dans « Marion Mazzano ». L’intérêt un peu limité de cette anecdote est de démonter un mépris évident des comédiens non stars, de plus en plus malmenés. Ils n’ont très souvent qu’une « coquille vide » à défendre au cinéma et à la télévision. De plus en plus, si vous êtes également maniaques sur ce type de seconds rôles, on lit des noms inconnus aux génériques, alors qu’il y a peu on retrouvait pléthores de seconds rôles dans des comédies, à l’exemple du film de Michel Blanc « Grosse fatigue », ce qui est beaucoup moins courant pour les films actuels. Serge Regourd déplore ainsi le gaspillage de bien des talents. Son livre est une analyse remarquablement amoureuse et sociologique de cette évolution. Il déplore les dérives et les limites du système de « bankeybeulhisation ». En 272 pages, très référencées, il part donc des mythiques « excentriques du cinéma français » ouvrage culte, de référence, hélas épuisé d’Oliver Barrot et Raymond Chirat, avec Saturnin Fabre en couverture, et suit l’évolution de ce type de comédiens. L’auteur possède une grande connaissance du cinéma français, et nous dresse une liste exhaustive de personnalités fracassantes, avec de grands regrets sur le parcours de certains comédiens atypiques, il cite par exemple Jacques Canselier, Philippe Brizard, Arlette Gilbert, Jean Mermet, Jean-Paul Muel, Olivia Brunaux, etc…, qui n’ont jamais eu la carrière qu’ils auraient mérités. Les seconds rôles ont accompagné le cinéma français, même durant « La nouvelle vague », tel Serge Davri, Yves Afonso, Sacha Briquet ou Laszlo Szabo. Beaucoup d’interprètes peuvent heureusement compter sur le théâtre et la télévision. Le livre au-delà de son analyse sociologique est un panorama complet de nos meilleurs comédiens, il bénéficie d’une très riche iconographie, avec un grand nombre de photos très rares ou inédites provenant de la cinémathèque de Toulouse. On pourra ainsi retrouver des comédiens prolifiques comme Albert Michel, ou oubliés des dictionnaires comme Micha Bayard, Jean Luisi, Henri Cogan, etc… Jubilatoire et ludique, c’est un voyage dans l’histoire du cinéma français de Jean Abeillé à Zouzou, C’est aussi un constat lucide des évolutions économiques, et des travers actuels de ce cinéma, visant à une rentabilité immédiate. On retrouve ainsi des descriptions des oubliés des génériques. Un livre qui devrait légitimement rester à portée de main dans votre bibliothèque.

 

Marcel Dalio, Paul Meurisse et Robert Dalban dans « Le monocle rit jaune », source toutlecine.com

Profitant d’avoir trouvé son adresse sur un commentaire, j’ai donc contacté Serge Regourd pour le féliciter, il a répondu quelques questions, l’occasion de revenir sur un travail unique, amoureux et salutaire.

– D’où vous vient cet amour des seconds rôles, et cette idée de dresser une situation très juste sur le cinéma français, à travers ce prisme ?

Depuis l’enfance, ma passion du cinéma est indissociable de la part que les seconds rôles y occupent. Problème de génération : enfant, et adolescent, je lisais « Cinémonde »qui ne les ignorait pas. Il n’y avait pas, dans ces années là, d’apartheid entre les stars et les seconds rôles dont nombre d’entre-eux étaient très populaires. Mon propos fut, précisément, de prendre ces acteurs comme fil-conducteur pour mesurer les évolutions et les mutations du cinéma français.

– Il y a peu d’ouvrages sur ce thème, du mythique « les excentriques du cinéma français », de Chirat et Barrot, «Les grands seconds rôles », « Stars deuxième » désormais épuisés, alors qu’il y a beaucoup de livres anglo-saxons sur ce sujet. Yvan Foucart et Armel de Lorme, ne sont pas passés par un réseau de distribution traditionnel pour évoquer ce type d’acteurs et être publiés. D’où vient ce désintérêt ?

L’air du temps est, dans tous les domaines , celui des « vainqueurs », des « people ». Les médias, généralistes, mais aussi, hélas, spécialisés, n’accordent aucune place aux acteurs dits de seconds rôles. Seuls existent les stars, les jeunes susceptibles de le devenir, et quelques « bons clients » des plateaux télé qui sont dans les réseaux indépendamment de leur carriére artistique. Les journalistes, notamment les jeunes générations, n’ont aucune culture cinéphilique en ce domaine. De surcroît, l’escamotage contemporain des génériques à la télé ne facilite pas l’identification de ces acteurs.

–  Comment avez-vous eu accès à l’iconographie remarquable de votre livre, en partenariat avec la cinémathèque de Toulouse et quelle fut votre méthode de travail ?

Le travail d’iconographie fut énorme : des jours et des jours consacrés à chercher des photos correspondant au texte déjà écrit. J’ai procédé par titre de films, en cherchant dans la ressource photo de ces films les acteurs concernés. J’ai bénéficié de l’aide précieuse du responsable photo de la Cinémathèque de Toulouse. Sans cette formidable collection, je n’aurais pas pu parvenir à ce que je souhaitais. Chaque fois que je trouvais l’acteur que j’avais en tête, c’était comme une victoire. Mais certains, hélas, sont restés introuvables, en particulier pour les périodes récentes . A l’inverse, j’ai dû sacrifier une cinquantaine de photos par manque de place même si l’éditeur a été généreux, en acceptant d’aller sensiblement au-delà du nombre initialement prévu.

– Vous citez des réalisateurs amoureux des seconds rôles de Jean Marboeuf à Cédric Klapisch, comment expliquer l’actuelle frilosité des nouveaux cinéastes pour employer certains comédiens pourtant remarquables ?

Comme je l’explique dans le bouquin, beaucoup de jeunes réalisateurs ne connaissent pas du tout les acteurs et n’ont pas de curiosité dans ce domaine. Ils sont, par ailleurs, dépendants des diffuseurs (Télé) qui financent et n’ont d’intérêt que pour les acteurs « bankables ». Des réalisateurs comme Marboeuf, mais aussi, par exemple, Boisset ou Costa Gavras, ne tournent plus, ou quasiment plus pour le cinéma

– Les enjeux financier, et l’idée d’une rentabilité immédiate, sont elle les causes d’une sous-utilisation de ces comédiens et pensez-vous que cette situation est irrémédiable ?

Rien, sauf la mort, n’est irrémédiable mais le métier d’acteur a été bouleversé par la « financiarisation » et l’industrialisation de l’audiovisuel. De nouvelles moeurs se sont imposées :être « bankable » ou rien en quelque sorte. On doit alors regretter que l’argent public soit aussi dévoyé quand il s’agit des co-productions des télévisions publiques, ou de l’avance sur recettes du C.N.C. Dans ces cas, la primeur des critères culturels devrait permettre de choisir les acteurs sur d’autres bases que le calcul financier et le marketing.

–  Comme vous le signifiez dans votre formule Adieu les prolos, vives les bobos, vous décriez un cinéma français, coupé des réalités, depuis quand dure cette situation ?

Deux moments essentiels : la Nouvelle Vague qui début années 60 rompt avec le cinéma populaire fondé sur la multiplicité des personnages issus « des gens sans importance » au profit de leur imaginaire à l’inverse issu de la bonne bourgeoisie, et la rupture postérieure aux années 90 d’un jeune cinéma francais-type Desplechin- qui met en scène de jeunes « bobos » citadins, de préférence parisiens, dans des intrigues intimistes, des épopées minuscules évacuant les classes populaires et la logique du nombre.

–  Votre livre est un procès-verbal sur l’ingratitude du cinéma français pour bien des comédiens français, faut-il une prise de conscience des metteurs en scène, ou déplorer une absence de curiosité ?

Il s’agit bien d’une absence de curiosité dans un environnement dominé par les logiques marchandes et la superficialité d’une approche « people ». 

LE COIN DU NANAR : FATAL

Avant-première à l’UGC-Ciné Cité de Bordeaux du franco-canadien « Fatal », le 03 juin, avec une présentation sommaire de Michaël Youn, Armelle, Isabelle Furnardo et Fabrice Eboué, ce dernier faisant ses débuts au cinéma – manképluksa ! – Il y avait également un chien forcément cabot, acteur du film, mais il faut rester au générique de fin pour le voir. Le tout était vaguement animé par un animateur d’une radio N.R.Vée – un certain Yanis, je sais pourtant que ce n’est pas bien de dénoncer -, il a posé une question existentielle à son auteur, montre-t-il son cul dans le film ? Michaël Youn, casquette, chaleureux et décontracté a mis en avant ses interprètes, il annonce que c’est son meilleur travail (sic, merci pour les autres). Armelle montrait une grande timidité, Youn animait l’ensemble avec entrain, avec le classique « si vous n’aimez pas le film, envoyez les gens que vous n’aimez pas ». Programme chargé et marathon pour ces comédiens au programme, au Mégarama à 19h00, à l’UGC à 20h15 au CGR Français à 20h92, à l’Appolo de Pontault Combault à 5h20, etc… Fatal Bazooka – joué par un Youn qui ne se ménage pas – est une institution du rap, a son propre parc d’attraction, vend des parfums basés sur son odeur corporelle, et vit comme un nabab. Lors d’une party, un nouveau venu Chris Proll veut en découdre avec lui et lui voler sa place de star, en surfant sur la vague écolo. Suit une compétition à grande dose de testostérone… Stéphane Rousseau, dans ce rôle, bradpittise avec beaucoup d’autodérision, son grand talent de showman est ici au service de ce rôle de chanteur à la mode qu’il campe avec conviction. La distribution est un mélange de comédiens pas encore trop compromis à l’écran, Ary Abittan en cynique animateur tête à claque, Jérôme Le Banner proprement tordant en gros bras avec une âme d’enfant, et l’inévitable Vincent Desagnat en musicien déglingué. Eboué ne convainc pas toujours tout à fait, et Isabelle Funardo parishiltonise à souhait. D’autres comédiens plus aguerris complètent le tableau comme Armelle qui y va franco dans un personnage d’Heidi d’opérette se montrant volcanique, le toujours parfait Jean Benguigui excelle en producteur véreux et Catherine Allégret surprend en mère savoyarde adepte de l’internet. On retrouve même, et c’est un come-back, Perrette Souplex en odieuse vieille dame hospitalisée raciste et haineuse. Elle a toujours une formidable présence, souhaitons que ce soit pour elle un nouveau renouveau pour sa carrière, selon IMDB, elle serait à l’affiche de « Les amours imaginaires ». Vu dans des conditions pas trop optimales, avec 3 bobos trentenaires, assis à côté de moi, l’un dormait presque sur mon épaule, un autre utilisait allègrement son portable, le troisième jouait au foot avec le fauteuil de la spectatrice devant lui, visiblement rétive à ce sport. Au final elle se fera même insulter en prime car elle se défendait tout de même.

 

Michaël Youn & Armelle Lesniak dans « Fatal », photo source Universal Pictures International France   

Le premier film de Michaël Youn n’a rien de déshonorant. Pour rappel, la notion « coin du nanar » distingue les films pour lesquels on peut avoir de la sympathie. Malgré quelques maniérismes de mise en scène, le film a parfois un ventre mou, mais il y a une volonté évidente de garder un rythme, de faire un maximum de vannes. Il flirte carrément avec le potache, voir la scène « du pruneau cuit, pruneau cru, la statue femme fontaine ». Il y a même des moments d’authentique délire, telle la scène de l’attaque de la meule de fromage infernale dévalant une montagne, digne des meilleurs cartoons. Il égratigne les mœurs de son temps et de ses contemporains – tel le chanteur Gaëtan, on en reconnaît aisément la cible – Mine de rien, son portrait de rappeur vivant une descente aux enfers, a des échos sur sa propre personnalité, sur son comportement d’écorché vif qui voudrait tourner avec Patrice Chéreau et toujours sur la défensive, et de son expérience télévisée où il fut adulé pour être décrié au cinéma. Il y a même un constat assez amer du vedettariat, et voire même complètement désabusé, le public ne se laissant pas attendrir, ils veulent toujours plus de trash, ce que l’on constate de plus en plus, voir la dernière merdaille proposée par l’ineffable Alexia Laroche-Joubert. Il démontre toujours son talent, j’ai eu un jugement par trop réducteur pour  le cornichonesque « Incontrôlable », et  le mésestimé « Héros », ou même « Coursier » pas totalement antipathique. Selon le dernier numéro de Brazil, Michaël Youn remet le couvert en septembre prochain comme réalisateur, on ne peut que l’encourager, nous avons peut-être notre Mike Myers français.