« La mort du Chinois » est un film réalisé en 1997, troisième film de Jean-Louis Benoît, après « Les poings fermés » (1984), et « Dédé » (1989), un CV théâtral à tomber. Le problème à l’issue de ce film, c’est que l’on se pose des questions sur sa santé mentale. Je vais essayer de vous raconter l’histoire du film, « Hellzapoppin » c’est du Bernanos en comparaison… 0 minute, zéro seconde, le générique débute sous fond de hard rock tonitruant, apparaît le titre « La mort du Chinois » en jaune sous fond noir, ça dépote, je me jette sur la télécommande, il convient de baisser un peu…1 minute 25 secondes, on entend un râle dans un appartement en bordel – deux figurines de cochons en plein coït, un plateau repas renversé, une vieille paire de basket -, ça pannote jusqu’à deux pieds remuants, on aperçoit une paire de ciseau, Denis Podalydès (de la Comédie Française) téléphone, « Allô Michel, Françoise m’a coupé les couilles ! ». 2 minutes, zéro seconde, José Garcia en complet blanc et chemise rouge, fonce furieusement la civière de son ami Podalydès au grand dame d’un infirmier – Eriq Ebouaney, énervé également -. Il est collant le Garcia, Podalydès hurle à la mort en crachant des cachets multicolores, Ebouaney furibard vitupère « Qu’est-ce que c’est que ses dingues ». Podalydès se met à gueuler, il vient de se faire esmaculer ce qui n’est pas idéal, il doit interpréter Don Juan au théâtre, et le faire sans couilles ce n’est pas très sérieux, on peut en convenir. Il veut donc qu’on les lui recouse. Trois membres du personnel médical arrivent à neutraliser le Garcia, période surcharge pondérale. 2 minutes 46, Garcia prend l’ascenseur, rencontre un malade sous perf qui lui demande des nouvelles. Il est au bout du rouleau, et son couple bat de l’aile. Pas facile de vivre à deux, mais pas « facile de vivre tout seul », lui rétorque le malade. – Ca c’est ben vrai, ça -.3 minutes 45, Garcia remonte chez lui, et pousse un cri… Il y a un Asiatique, une culotte de sa femme à ma main, qui lui parle des malheurs de son pote. Garcia demande qu’il est, ce à quoi notre intrus répond obligeamment qu’il se nomme Tong et vient récupérer les affaires de la femme adultère. Désabusé de voir que sa femme le quitte et qu’il est cocu en prime, il répond « elle me quitte pour un homme qui à un nom de pantoufle » – c’est très subtil comme jeu de mots, d’autant plus qu’en 98, les « tongs » ne bénéficiaient pas de l’effet « Camping » -. Il demande depuis quand le Tong connaît sa femme – qui attend dans une camionnette -, depuis que « tu un con ». Tong part une guitare sous le bras, ergotant sur les rapports du couple « trop de dissonances…. 6 minutes 10, Garcia demande un délai à son employeur, François Morel, qui tente de le rassurer en mimant des oreilles de lapins, c’est normal il édite des livres pour enfants et Michel écrit pour eux.
Vous suivez toujours ? 6 minutes 55, Michel essaie d’écrire sous fond de musique, dans sa bibliothèque figure un livre de Pierre Desporges, « Marcel le poulet, roi des châtaignes » qu’il a écrit – il s’appelle Passepont en prime, prédestiné aux malheurs, pov’ gars -, et « Un homme sans qualité » de Robert Musil – C’est le livre préféré de Jean-Pierre Bacri, bon d’accord je digresse en plus, ça n’aide pas beaucoup à la compréhension. Son texte – « ne sois pas triste, grosse bête ! Je vais aller trouver le rhinocéros il d’aidera à retrouver tes… ». Il écrit couilles au lieu des oreilles – c’est une histoire de lapin -. Sonnerie de téléphone, Gérard Podalydès – de la Comédie Française – au téléphone, José Passepont lui demande « t’es où ? », « où tu veux que je sois connard, à l’hosto ! » – il est encore sous l’émotion du limogeage de Marcel Bozonnet, le Denis, euh non je mélange, Bozonnet c’est en 2006, le film c’est 98. On reprend. 7 minutes 57, Poda lui demande – à Garcia pas à Bozonnet – de le faire porter pale vis à vis de ces camarades de jeux. 8 minutes 04, la troupe théâtrale est baba, Passepont les informes d’une opération de l’appendicite pour le futur Don Juan – le temps que ça cicatrise -, Garcia raconte ses malheurs, mais Podalydès devrait pouvoir venir le lendemain. Le metteur en scène pète les plombs, et François Toumarkine plus hagard que jamais et fumant la pipe se propose de jouer le Don. Un jaloux déclare qu’il est trop jeune. Garcia saute comme un cabri devant ses énergumènes. 9 minutes 22, le Podalydès sort de l’hôpital, pas très assuré, disons que sa démarche peut se décrire entre le pas d’une oie et Yvette Horner jouant de l’accordéon, il est plus mal en point qu’un footballeur tatoué italien qui reçoit un coup de boule d’une icône nationale qui aime beaucoup sa mère. Podalydès en marre, et prend un taxi. Garcia tout en petit déjeunant – pub clandestine pour « Candia » et les « Confitures bonne maman », en passant -, reprend ses malheurs, et là grande discussion si l’amant est Chinois ou Vietnamien. A bout d’arguments Garcia rétorque, et là c’est à noter dans vos tablettes les soirs de grand spleen : « Qu’est que ça change, elle se serait barré avec un Auvergnat que je me serais retrouvé seul comme une huître ». Avec gravité, Passepont décide de tuer l’amant, et comme chantait Brel « Comment tuer l’amant de sa femme… ». 11 minutes 24, première de « Don Juan », Podalydès emperruqué marche comme Saturnin, le canard, surprise, il y a Isabelle Carré qui surgit brusquement dans le rôle de Lise, frisottée blonde, coiffure rasta – si, si Isabelle Carré -, avec une sorte de poulpe sur la tête comme disait Benoît Poelvoorde dans « Podium ». Elle gueule à le voir ainsi marcher, en plein spectacle, abandonnant sa distinction habituelle, « Mais qu’est-ce que tu as dans la culotte, connard ! ». Bisbille avec l’habilleuse, Gérard a trouvé le pantalon trop serré dans l’entrejambe, elle fulmine et lui promet un pantalon de zouave, la prochaine fois. Poda est en « convalo », il veut que son théâtre communiste (?) le sache…12 heures 42, Poda se met à rouspéter, la Carré lui a fait, de rage, péter les « sutures aux olives ». Bon, nous en sommes qu’à 13 minutes du film…. On est pas rendu… Vous saurez presque tout au prochain épisode. A suivre ! Euh, non, je renonce ! Regardez le film…
François Berléand m’avait expliqué – il est formidable en policier décalé -, qu’en fait les personnages étaient dans le scénario original sous l’emprise de drogues, ayant fumés des pétards. Il ne reste plus de trace de ces faits dans le film, ce qui pouvait expliquer le ton général du film.