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R.I.P.

Le côté obscur de la force a encore frappé ! Évitant soigneusement les énormes files d’attentes pour l’épisode 3 – à l’UGC Bordeaux, enfin une VO est proposée cette année – on se dit que l’on peut attendre un peu. Mais on n’échappe pas a ce phénomène même en allant voir un autre film. Le film est précédé d’un long tunnel de publicité, pire que d’habitude et son lot de “débilisation” habituel est assorti d’autres, de revenantes consternantes et de 3 pubs de voitures –  avec une des grandes question existentielle de ma morne existence, pourquoi les pubs de bagnoles sont-elles aussi con, pour s’adapter à la cible visée ? -. Un spectateur sortant de l’habituelle réserve bordelaise – euphémisme ? -, annonce que c’est une demande des annonceurs, histoire d’exploiter le filon “Stars Wars” !

Le premier reflexe du matin pour moi, est d’aller visiter les News des gens du cinéma, via : News. Il faut saluer la réactivité de l’équipe d’André Siscot, déjà auteur du livre – Les gens du cinéma -. On y annonce la mort de Frank Gorshin à 72 ans avant même le site d’IMDB.

La carrière de Frank Gorshin, est hélas trop souvent cachée derrière son rôle de “The Riddler” dans la série TV “Batman” de 1966 à 1969, rôle phagocitant le reste des ses interprétations. Il venait de faire une tournée théâtrale sur la vie de George Burns : “Said Goodnight, Gracie”.

Pour revenir sur “Les gens…”, il y a aussi l’hommage d’Yvan Foucart sur Jacqueline Pierreux. A ma connaissance, se sont les seuls à avoir signaler la mort de cette comédienne, mère de Jean-Pierre Léaud. Elle était inoubliable, par exemple dans le sketches : “La goutte” des “Trois visages de la peur” de Mario Bava. A l’annonce de la mort de cette comédienne, je me suis hâté de faire le distinguo, sur IMDB en créant la fiche de son homonyme productrice belge, source : Cinerbie.be, avant que l’erreur ne se propage à la connaissance de sa mort.

Mais hélas, il ya trop de duplicateurs de filmographies qui recopie sans discernement les infos d’IMDB – beaucoup d’infos inédites viennent d’Internautes -, ou toute autre source écrite, propageant les erreurs habituelles, souvent sans voir les films. Il y a même une belle perle concernant Jacqueline Pierreux sur le web, “actrice devenue productrice sous le nom de Jacqueline Sassard ! – cette dernière étant la comédienne du film “Les biches” de Claude Chabrol, notamment…

On a pas fini de rire, concernant les récopieurs d’IMDB, tel l’auteur du court hommage signalant la mort de Jacques Marin dans “L’annuel du cinéma” 2002, s’amusant à signaler qui jouait un “biker”, dans “Une parisienne” de Michel Boisrond, il s’agissait de la traduction anglaise de son rôle de motard de la police.

Mais IMDB permet de signaler enfin la mort d’Henri Attal dans l’édition 2004 de ce même annuel – “signalée par un fidèle lecteur (sic)” – alors que j’avais fait un portrait pour “secondscouteaux.com” voir fiche : Henri Attal, depuis l’été 2003, suite à une info de l’ami Christophe Bier.

Autres décès à signaler celui de Marc Eyraud, hormis une annonce durant la cérémonie des Molières, il n’y a eu aucun écho sur la mort de l’un de nos plus populaires comédiens. Le “Ménardeau” des “Cinq dernières minutes” est resté l’une des grandes figures de la télé. Il fit équipe avec Christian Barbier  – épisode “Rouges sont les vendeanges” et Henri Lambert – épisode “Les griffes de la colombe”, le temps d’une période transitoire, et puis bien sûr avec Jacques Debary, inoubliable commissaire Cabrol. On le retrouvait une dernière fois dans le beau téléfilm “Victoire ou la douleur des femmes” de Nadine Trintignant, où il jouait un vieux passager de bus, lucide sur la guerre.

Yvan Foucart prépare un portrait sur lui – ainsi que sur Philippe Volter -, mais déplorons le silence sur sa mort, refrain archi-archi connu, signaler l’ingratitude des médias, même pour un comédien si populaire -. Il ne fait pas que continuer son “dictionnaire des comédiens disparus”, puisqu’il a fait, récemment de superbes portraits sur Giselle Pascal & Jany Holt. Chapeau bas Yvan !

Site du jour : Cinergie.Be foisonnant site sur le cinéma belge, et une base de données. On attend en vain, l’équivalent pour le cinéma français.

Marc Eyraud & Jacques Debary, dans “Les cinq dernières minutes”

MORT DE MARIA SCHELL

Annonce hier de la mort de Maria Schell, son sourire – quoique souvent raillé – était inimitable. René Clément avait eu l’intelligence de ne pas la doubler dans “Gervaise”, où elle se battait avec Suzy Delair. Elle avait une tristesse dans son regard, mais avec de la malice, comme dans son rôle de mère de Marthe Keller, dans “Le diable par la queue” (Philippe de Broca, 1968). Elle avait obtenu le prix de la meilleure interprétation féminine à Cannes.

A lire le portrait de Philippe Pelletier dans Les gens du cinéma

Articles :

Nécrologie par Jean-Luc Douin

Maria Schell, actrice autrichienne, de Guitry à Visconti

LE MONDE | 27.04.05 | 14h20  •  Mis à jour le 27.04.05 | 14h49

Article paru dans l’édition du 28.04.05

L’actrice autrichienne Maria Schell est morte, mardi 26 avril, dans le sud de l’Autriche. Elle était âgée de 79 ans.

Née Margarete Schell-Noë le 15 janvier 1926 à Vienne, d’un père écrivain et d’une mère actrice, Maria Schell avait quitté son pays d’origine en 1938 pour venir s’installer en Suisse avec ses parents et son frère cadet Maximilian, qui, comme elle, fera carrière dans le cinéma, comme comédien puis réalisateur. Maria Schell débute dès son arrivée en Suisse, revient à Vienne en 1949, puis s’installe en Angleterre car elle a signé un contrat avec Alexandre Korda.

Sacha Guitry est le premier à la faire tourner en France : elle est l’archiduchesse dans Napoléon (1954). Cette même année, elle obtient le prix d’interprétation à Cannes pour son rôle dans Le Dernier Pont de son compatriote Helmut Kautner, où elle interprète une femme médecin de l’armée allemande kidnappée par des partisans yougoslaves.

Après Les Rats de Robert Siodmak (1955), Gervaise de René Clément (1955), Nuits blanches de Luchino Visconti (1957), Hollywood l’appelle. Elle y tourne Les Frères Karamazov de Richard Brooks (1958), La Colline des potences de Delmer Daves (1960), La Ruée vers l’Ouest d’Anthony Mann (1960). Alexandre Astruc lui offre son plus grand rôle : celui de l’héroïne d’Une vie (1958), d’après Guy de Maupassant.

Maria Schell est alors l’incarnation de la jeune fille blonde et pure au sourire désarmant, dotée d’une pointe d’accent. Mais c’est son regard, surtout, qui subjugue, et Jean-Luc Godard, dans les Cahiers du cinéma, évoque à propos de ce film “les yeux de Maria Schell bleu Ramuz” .

Sa carrière internationale continue par L’assassin connaît la musique de Pierre Chenal (1963), Le Diable par la queue de Philippe de Broca (1968), Dans la poussière du soleil de Richard Balducci (1971), Dossier Odessa de Ronald Neame (1974), Le Voyage des damnés de Stuart Rosenberg (1976), Folies bourgeoises de Claude Chabrol (1976), Gigolo de David Hemmings (1978), Superman de Richard Donner (1978), La Passante du Sans-Souci de Jacques Rouffio (1981).

Parallèlement, Maria Schell joue au théâtre, entre autres dans Le Retour de la vieille dame de Friedrich Dürrenmatt. On disait Maria Schell totalement démunie depuis des années, malade. Son frère Maximilian lui avait consacré une biographie télévisée avant de mourir lui-même en 2000.

 Maria Schell dans “Gervaise”

LE FIGARO par Dominique Borde 28/04/2005

Maria Schell, l’actrice de théâtre et de cinéma autrichienne, vient de disparaître à l’âge 79 ans. Née Margharete Schell-Noe en 1926 à Vienne d’un père écrivain et d’une mère actrice, elle quitte l’Autriche au moment de l’Anschluss pour s’installer en Suisse. C’est là, en 1942, qu’elle fait ses débuts au cinéma après être apparue au théâtre dans Faust et Romeo et Juliette. Six ans plus tard, elle commence une carrière internationale. Avec un physique de gretchen saine et naïve, elle respire la santé, l’enthousiasme mais inspire plus l’émotion, voire la compassion que le désir.

Est-ce ses grands yeux bleus limpides qui semblent toujours s’étonner ? Ou ce visage plein et carré à la bouche à peine trop grande, au nez légèrement épaté ? D’emblée, elle exprime moins la beauté bouleversante que la candeur, moins la séduction que l’ingénuité. C’est ce qui la vouera aux rôles dramatiques. Souffrante, éplorée, véhémente, victime désignée des destins torturés, elle est le contraire d’une femme fatale, mais plutôt une héroïne qui trébuche sur la fatalité. En 1954, elle obtient un prix au Festival de Cannes pour son rôle dans Le Dernier Pont de son compatriote Helmut Kaütner. En France, elle traverse au milieu d’autres vedettes, le Napoléon de Guitry pour incarner, bien sûr, l’Autrichienne Marie-Louise face à Raymond Pellegrin. Mais c’est surtout Gervaise de René Clément inspiré de L’Assommoir de Zola qui la fait connaître en France.

Pauvresse pathétique, épouse humiliée sacrifiant sa vie, son amant Lantier et son bonheur au couvreur alcoolique Coupeau, elle est le symbole féminin des malédictions et des inégalités sociales. Ce rôle, où elle refuse de faire doubler sa voix, lui vaut la célébrité et un prix d’interprétation à Venise en 1956. Devenue après Lil Dagover, Brigitte Helm, Marlene Dietrich, et avant Romy Schneider, l’actrice germanique la plus célèbre du cinéma, elle apparaît aussi dans Une vie d’Alexandre Astruc inspiré de Maupassant. Mais elle délaisse les égéries littéraires françaises quand elle est engagée par la MGM après joué dans Nuits blanches de Visconti. Elle rejoint alors Hollywood pour se jeter dans les bras de Yul Brynner dans Les Frères Karamazov, ou de Gary Cooper pour La Colline des potences. En 1959, elle accepte même de vieillir de soixante ans en deux heures pour accompagner Glenn Ford dans le western La Ruée vers l’Ouest.

Mais, à l’approche de la quarantaine, l’ingénue blessée doit se reconvertir. La gretchen émue est mûre pour jouer les walkyries. Une reconversion difficile au cinéma. Elle revient donc en Allemagne et il faudra attendre 1968 pour la revoir dans un film français. C’est la délicieuse comédie de Philippe de Broca, Le Diable par la queue. Quadragénaire pétulante et sensuelle, elle succombe au charme canaille du truand Yves Montand au fond d’un château en ruine entre Madeleine Renaud, Rochefort, Marielle et sa compatriote débutante Marthe Keller. Est-ce un signe ? La belle éplorée est devenu une femme plantureuse et coquine. L’oeil est moins larmoyant qu’allumeur, l’attitude enfin provocante. Mais il est trop tard pour que la métamorphose engendre une nouvelle carrière de vedette.

On la revoit encore dans des productions comme Le Dossier Odessa aux côtés de son frère cadet Maximilien, ou Le Voyage des damnés. Elle fait aussi une petite incursion dans le monde de Chabrol pour Les Folies bourgeoises avant de jouer les guest-stars dans Superman. La soixantaine venue, elle se fixe en Allemagne pour se partager entre le théâtre (La Visite de la vieille dame de Dürrenmatt), quelques participations au cinéma et surtout la télévision où elle tourne de nombreux téléfilms (Samson et Dalilah, Le Dernier Mot, Maria des eaux vives…). En France sa dernière apparition sera dans La Passante du sans-souci de Jacques Rouffio où elle rencontre très symboliquement l’actrice allemande qui lui a succédé, Romy Schneider.

«Schell qu’on aime», comme on la surnommait facilement, mais qu’on aimait surtout voir traverser drames et mélodrames pour porter tout le poids du malheur du monde, aura comme tant d’autres incarné un moment du cinéma et une image de la féminité. Une manière d’antivamp pour se rapprocher et refléter des femmes plus ordinaires comme magnifiées ou sacralisées par le destin. Et plus loin aussi une image déchirée de l’Allemagne où les jolies gretchens avaient plus envie de pleurer et d’apitoyer que de séduire.

Maria Schell

LIBÉRATION

Maria Schell, d’«Une vie» à trépas, par Didier Péron, jeudi 28 avril 2005
L’actrice autrichienne est morte mardi à 79 ans.

L’actrice Maria Schell est morte mardi à l’âge de 79 ans, dans le sud de l’Autriche. Elle était née à Vienne en 1926, dans une famille d’écrivains et d’acteurs qui fuiront le régime nazi en 1938 pour s’installer en Suisse. C’est là qu’elle débute au cinéma, en 1942, dans Steitbruch de Sigfrit Steiner. Mais elle ne connaît la reconnaissance qu’après-guerre, grâce au film le Dernier Pont (1954) de Helmut Kautner, où elle interprète une jeune infirmière allemande enlevée pendant l’été 1943 par des partisans yougoslaves, afin qu’elle soigne leurs blessés. Elle reçoit un prix à Cannes, qui lui ouvre les portes du cinéma international.

Pathos. Maria Schell est alors dirigée pendant une dizaine d’années par quelques-uns des cinéastes les plus en vue aussi bien en Europe qu’à Hollywood : Sacha Guitry (Napoléon), Luchino Visconti (Nuits blanches avec Marcello Mastroianni), René Clément (Gervaise, prix d’interprétation à Venise), Robert Siodmack (les Rats), Delmer Daves (la Colline des potences, au côté de Gary Cooper), Antony Mann (la Ruée vers l’Ouest), etc.

Blonde, les yeux clairs, elle excelle dans le registre de la femme vaillante mais laminée par le destin ou la brutalité des hommes : Mère Courage d’après Zola dans Gervaise, ou encore femme trompée dans Une vie d’Alexandre Astruc d’après Maupassant. Sa notoriété est alors à son comble avec un jeu volontiers paroxystique, ultrasensible, travaillant sur les états limites du mélo et du pathos.

A l’orée des années 60, avec le déclin du système des studios aux Etats-Unis et un renouvellement sauvage du personnel cinématographique français, sous les assauts de la nouvelle vague, sa carrière connaît un net ralentissement. Elle atterrit dans les productions espagnoles série Z de Jesus Franco (99 mujeres ou Il trono di fuoco), décroche un second rôle dans un mauvais Chabrol (Folies bourgeoises), cachetonne dans de nombreux téléfilms allemands et figure au générique de la superproduction Superman de Richard Donner où elle explose avec la planète Kripton dès la première demi-heure ­ en même temps que Marlon Brando. Elle donne la réplique à David Bowie dans Just a Gigolo de David Hemmings et croise son alter ego Romy Schneider dans la Passante du Sans-Souci de Jacques Rouffio.

Recluse. En 2002, son frère, Maximilian Schell, lui consacre un étrange documentaire, My Sister Maria, qui la montre recluse dans la propriété familiale nichée dans la campagne autrichienne. Maria Schell y apparaît diminuée, souffrant de troubles maniaco-dépressifs, passant ses journées au lit à regarder la télévision. La star semble enfermée dans ses souvenirs de gloire, à la manière de la Gloria Swanson de Boulevard du crépuscule.

Fragments d’un dictionnaire amoureux : Jacques Poitrenaud

Photo source Christian Grenier

Le site www.lesgensducinema.com annoncent la mort de Jacques Poitrenaud, ce 4 avril 2005. André Siscot propose une superbe gallerie d’affiches à l’exemple de celle suivante de “La tête du client” : C’est une carrière honorable… Me viennent à l’esprit la rencontre Michel Simon-Serge Gainsbourg dans le sympathique “Ce sacré grand-père” (1967), avec la chanson culte de Gainsbourg “…se casser le cul sur l’herbe tendre”; “Une souris chez les hommes” parodie de polar avec Louis de Funès et Maurice Biraud; La belle troupe (qui pousse la chansonnette dans le générique final) de “La tête du client” (1965) (Poiret, Serrault, Blanche, Sophie Desmarets…), la rencontre Dany Carrel et Danièle Darrieux dans “Du grabuge chez les veuves” (1963), “Strip-tease” une atmosphère très “Faubourg-Saint-Germain des Près” avec une étonnante Nico et “Carré de dame pour un as” avec un François Maistre en grand méchant et Roger Hanin, en barbouze décontracté. Que de bons souvenirs… Il avait réalisé “Le canard en fer blanc” (1967) qui connaît une certaine réputation, et “Mendiants et orgueilleux” (1971) adapté de l’oeuvre d’Albert Cossery. On peut aisément anticiper sur l’absence d’hommage sur ce type d’honorable artisan du cinéma français…

Filmographie : Comme réalisateur : 1960  La revenante (CM) – Les portes claquent (co-réalisation avec Michel Fermaud) – Les amours de Paris – 1961  Les Parisiennes [sketch : “Ella”] – 1962  Strip-tease – 1963  L’inconnue de Hong Kong – Du grabuge chez les veuves – 1964  Une souris chez les hommes / Un drôle de caïd – 1965  La tête du client – 1966  Carré de dames pour un as – Le canard en fer-blanc – 1967  Ce sacré grand-père – 1969  Qu’est-ce qui fait courir les crocodiles ? – 1968  Féria à Séville (CM) – 1971  Mendiants et orgueilleux –

 

Pour info : Le monde

Nécrologie

Jacques Poitrenaud, réalisateur

LE MONDE | 06.04.05 | 14h55  •  Mis à jour le 06.04.05 | 14h55

Jacques Poitrenaud, réalisateur, est mort le 2 avril à l’âge de 83 ans.

  

Article paru dans l’édition du 07.04.05

Né en 1922 à Lille, Jacques Poitrenaud avait été l’assistant de Roger Vadim et Michel Boisrond, puis monteur, scénariste, producteur (de Viva la muerte d’Arrabal) et auteur d’une quinzaine de films de divertissement, de Les portes claquent (1960) à Mendiants et orgueilleux (1971), tiré du roman de son ami Albert Cossery, en passant par Strip-tease (avec Dany Saval, 1962), L’Inconnue de Hongkong (avec Dalida, 1963), Du grabuge chez les veuves (Danielle Darrieux, Dany Carrel, 1963), Une souris chez les hommes (Dany Saval, Dany Carrel, 1964), La Tête du client (Sophie Desmarets, 1965), Le Canard en fer blanc (Roger Hanin, 1966), Ce sacré grand-père (Marie Dubois, Michel Simon, Serge Gainsbourg, 1967), Qu’est-ce qui fait courir les crocodiles (Michel Serrault, Francis Blanche, 1969). Créateur du Ciné Halles, Jacques Poitrenaud décida en 1973 de se mettre au service des films français dans le cadre d’une section parallèle du Festival de Cannes : Perspectives du cinéma français fut pendant vingt ans la vitrine nationale de la Quinzaine des réalisateurs. En 1976, il rejoint l’équipe d’Unifrance Film et organise des Semaines du cinéma français à l’étranger. En 1978, il devient responsable à Cannes de la section Un certain regard. Membre fondateur de l’Association des réalisateurs producteurs, initiateur des Rencontres de Beaune en 1991, il anima également les Mercredis du Mac-Mahon, et Les Amoureux du cinéma.

LIBERATION

Jacques Poitrenaud, un certain regard s’éteint
Le réalisateur, infatigable propagandiste du cinéma français, est mort samedi à 83 ans.
Par Gérard LEFORT jeudi 07 avril 2005

Ça n’est pas gai que Jacques Poitrenaud soit mort le 2 avril à 83 ans. Les vieux habitués du Festival de Cannes se souviennent à coup sûr de sa mine joviale d’infatigable propagandiste du cinéma français. C’est lui en effet qui, en 1973, crée Perspectives du cinéma français, sous-section de la sélection parallèle la Quinzaine des réalisateurs, destinée à exposer le meilleur de la production française de l’année. Toujours à Cannes, après un intermède de deux ans au sein d’Unifrance, chargé de la promotion du cinéma français à l’étranger, il revient en 1978 pour diriger la section Un certain regard qui, au fil du temps, va s’affirmer comme une sélection officielle bis.  Toujours sur la brèche du cinéma français, on lui doit aussi d’être un cofondateur de la très active Association des réalisateurs producteurs (ARP) et des non moins essentielles Rencontres de Beaune qui, chaque année depuis 1991, offrent aux professionnels une pause de réflexion nécessaire. Mais on peut se souvenir autrement de Jacques Poitrenaud avec tout autant de profit. Au long des années 60, il fut réalisateur de quelques très joyeuses plaisanteries dont les titres sont déjà tout un programme : les Portes claquent (1960), d’après un énorme succès du théâtre de boulevard, avec mesdemoiselles Catherine Deneuve et Françoise Dorléac ; Strip-tease avec la piquante Danny Saval dans le rôle de Dodo Voluptuous, et Jean Tissier, tout un poème dans le rôle habituel du vieux coquin ; les Parisiennes (1961), film à sketches où figurent, entre autres, Johnny Hallyday et Kathe Deneuve (1962) ; l’Inconnue de Hong Kong (1963) avec Dalida (non ?) et Serge Gainsbourg (si !) ; Du grabuge chez les veuves (1963) avec Danielle Darrieux et rien à voir avec Du rififi chez les hommes (quoique…) ; Carré de dames pour un as (1964) ; Qu’est-ce qui fait courir les crocodiles ? (1969). Et surtout, en 1965, ce sommet : la Tête du client, avec tout le monde. Poiret, Serrault, Francis Blanche, Darry Cowl, Jean Richard et Sophie Desmarets, romancière foutraque dont le jeu consiste à répéter en aparté face à la caméra : «Exciting !»  Des chefs-d’oeuvre ? Cette hypothèse aurait sans doute fait sourire Poitrenaud. Des films de Noël sans façons mais avec juste ce qu’il faut de folie furieuse ? Plus certainement. 

http://www.liberation.fr/page.php?Article=287845

Le lien du jour : http://www.tvtome.com/

TVTOME Riche base de données sur la TV américaine, on pourrait rêver à un équivalent français, heureusement on peut rajouter des donnés sur IMDB.

Fragments d’un dictionnaire amoureux : Michel Grisolia

 

Michel Grisolia, romancier et scénariste est mort ce 29 mars 2005. Il tenait d’excellentes chroniques sur le magazine “Première” dans les années 80.

Articles :

Carnet : L’écrivain et scénariste
Michel Grisolia est mort

Auteur d’une trentaine d’ouvrages dont beaucoup de romans policiers souvent adaptés au cinéma, ancien collaborateur de l’Obs, il est décédé mardi à 56 ans.

L’écrivain et scénariste Michel Grisolia, connu notamment pour ses romans policiers et leur adaptation au cinéma (dont “Flic et voyou”  est décédé mardi à l’âge de 56 ans des suites d’un accident vasculaire cérébral, a annoncé mercredi 30 mars son entourage professionnel.
Michel Grisolia est l’auteur d’une trentaine d’ouvrages dont beaucoup de romans policiers.
Sa culture cinématographique lui a valu de collaborer au Nouvel Observateur et à L’Événement du Jeudi pour assurer la chronique des films.
Son premier livre publié en 1977, “L’inspecteur de la mer”, avait donné naissance à un classique du cinéma populaire avec son adaptation par Georges Lautner sous le titre “Flic ou voyou” en 1979.
Michel Grisolia avait de même participé à l’adaptation cinématographique de son roman “Le choix des armes”, publié en 1981 et porté à l’écran la même année par Alain Corneau.
Il avait créé des personnages, comme la détective Hélène Franck, à la tête de sa société SOS disparus, qu’il avait fait vivre dans une série de livres à partir de “L’homme aux yeux tristes” (1986).

Maigret : Michel Grisolia avait d’ailleurs participé en 1988 à l’adaptation de cette série à la télévision (“SOS disparus” . Il a également écrit ou co-écrit pour la télévision plusieurs “Maigret”, de 2000 à 2003.
Ses romans “Les soeurs du Nord” (Grand prix du roman d’aventures) et “650 calories pour mourir” avaient également été adaptés pour des téléfilms signés respectivement Joël Santoni (1987) et Marc Lobet (1988).
Au cinéma, Michel Grisolia a participé au dialogue ou au scenario de nombreux films, dont “Sang Neuf” de Regis Wargnier (2000), “J’embrasse pas” (1990) co-écrit avec André Téchiné et Jacques Nolot, “L’Etoile du Nord” de Pierre Granier-Deferre (1982) ou “Je vous aime” de Claude Berri (1980). Il a noué également une longue collaboration avec le réalisateur Francis Girod (“Passage à l’acte” en 1995, “Délit mineur” en 1993, “Le grand frère” en 1982).
Michel Grisolia a également été coparolier pour Marie-Paule Belle, Régine et Demis Roussos. Il était enfin critique littéraire à L’Express.

  

Source : http://permanent.nouvelobs.com/culture/20050330.OBS2581.html

Michel Grisolia

LE MONDE | 31.03.05 | 14h46  •  Mis à jour le 31.03.05 | 14h51 par Jean-Luc Douin

L’écrivain et scénariste Michel Grisolia est mort, mardi 29 mars, à Paris, des suites d’un accident vasculaire cérébral. Il était âgé de 56 ans.

  

Jean-Luc Douin

Article paru dans l’édition du 01.04.05

Source : http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3382,36-633847,0.html

CV joint trouvé sur www.artmedia.fr/

Michel Grisolia

Scénariste / Auteur Cinéma :

 

Long métrage
2000 LA SOUTANE TURQUOISE de Jean-Pierre MOCKY (non tourné )
2000 SANG NEUF de Régis WARGNIER (non tourné )

1999 LA FAUTE À DEGUN (non tourné )
Idée originale François THOMAZEAU
1996 VIDANGE de Jean-Pierre MOCKY
1996 A TRAVERS LA NUIT de Gaël MOREL (non tourné )
Idée originale de Gaël MOREL
1995 PASSAGE À L’ACTE de Francis GIROD
Co-écrit avec Gérard MILLER
1993 DÉLIT MINEUR de Francis GIROD
1990 J’EMBRASSE PAS de André TECHINE
Co-écrit avec André TECHINE et Jacques NOLOT
1982 L’ÉTOILE DU NORD de Pierre GRANIER-DEFERRE
Co-écrit avec Jean AURENCHE
1982 LE GRAND FRÈRE de Francis GIROD
1981 LE CHOIX DES ARMES
Co-écrit avec Alain CORNEAU
1980 JE VOUS AIME de Claude BERRI
1979 FLIC OU VOYOU de Georges LAUTNER
D’après son roman “Inspecteur de la mer”                                                                        

Affiche du film de J.P. Mocky ” Vidange” en 1996

Auteur Télévision :                                                                                                                      

Série Télévisée
2003 MAIGRET (Episode) “LES SCUPULES DE MAIGRET” FRANCE 2
Co-écrit avec Pierre GRANIER-DEFERRE
2002 MAIGRET (Episode) “MAIGRET EN MEUBLE” de Laurent HEYNEMANN FRANCE 2
2001 MAIGRET (Episode) “MAIGRET À L’ÉCOLE”
2001 MAIGRET (Episode) “MAIGRET ET LES VIEILLARDS”
2000 MAIGRET (Episode) “MAIGRET ET LA FENÊTRE OUVERTE de Pierre GRANIER-DEFERRE
2000 “MAIGRET ET LE FOU DE ST MARGUERITE”
1988 SOS DISPARUS de Michel FAVART, Pierre BOUTRON
Maurice FRYDLAND, Daniel LOSSET
D’après les personnages et les romans de Michel GRISOLIA
6X50 Minutes
1988 IMOGÈNE (Episode) “IMOGÈNE, VOUS ÊTES IMPOSSIBLE” de François LETERRIER
Co-écrit avec Martin LAMOTTE
D’après le roman de Charles EXBRAYAT

Téléfilms
2003 POUR LE MEILLEUR ET POUR LE PIRE
1999 PREMIÈRES NEIGES
Tétra Média Films
1993 LA RÈGLE DU SILENCE de Marc RIVIERE
1988 650 CALORIES POUR MOURIR de Marc LOBET
D’après le roman de Michel GRISOLIA
1988 HISTOIRES D’OMBRES de Denys GRANIER-DEFERRE
Co-écrit avec Yves STRAVIDES
D’après le roman de Hervé JAOUEN
1987 LES SOEURS DU NORD de Joël SANTONI
D’après le roman de Michel GRISOLIA

Auteur Littérature
2000 L’HEURE D’HIVER Edit. Albin Michel
Roman noir
1999 LES JARDINS DU TIGRE Edit. Albin Michel
1999 JULIETTE GRÉCO
1997 L’APÔTRE DES INDES Edit. Bayard
1997 L’ÉTÉ ROUGE Edit. Hachette
Roman pour la jeunesse
1995 L’EXCELSIOR Edit. Flammarion
1995 LA PETITE AMIE DU CRIME Edit. du Masque Nouvelles
1994 DÉLIT MINEUR Edit. Jean-Claude LATTES
1994 LA MAISON MÈRE Edit. Editions du Masque
1994 LA PETITE AFRIQUE Edit. Balland (Réédition)
1993 LA JUSTICE DE L’ABBÉ MOISAN Edit. Jean-Claude Lattès
1992 LES SECONDS RÔLES Edit. Flammarion Nouvelles
1991 LE MYSTÈRE DE L’ABBÉ MOISAN Edit. Jean-Claude Lattès
1990 L’AMOUR NOIR Edit. Flammarion
1988 NOCTURNES EN MINEUR Edit. du Masque
1988 COUP DE FEU DANS LA NUIT Edit. Bayard Presse
Roman pour enfants
1987 LA PROMENADE DES ANGLAISES Edit. du Masque
1987 650 CALORIES POUR MOURIR Edit. du Masque
1987 QUESTION DE BRUIT OU DE MORT Edit. du Masque
1986 LA CHAISE BLANCHE Edit. Jean-Claude Lattès
Prix Roland Dorgelès
1986 LES SOEURS DU NORD Edit. du Masque
Grand Prix du roman d’Aventure
1986 LA MADONE NOIRE Edit. du Masque
1986 L’HOMME AUX YEUX TRISTES Edit. du Masque
1984 L’HOMME DEVANT LE SQUARE Edit. Jean-Claude Lattès
Prix littéraire Nouvelles
1983 LES GUETTEURS Edit. Jean-Claude Lattès
1983 LA PETITE AFRIQUE Edit. L’instant romanesque
1981 LE CHOIX DES ARMES Edit. Hachette
1980 HAUTE MER Edit. Jean-Claude Lattès
1978 BARBARIE COAST Edit. Jean-Claude Lattès
1977 INSPECTEUR DE LA MER Edit. Jean-Claude Lattès

Comme acteur : “Vivement dimanche !” (François Truffaut, 1982) & “Le bon plaisir” (Francis Girod, 1983)

Né le 12 août 1948 à Nice, Michel Grisolia avait été critique de cinéma au Nouvel Observateur de 1975 à 1979, puis à L’Express depuis 1994. Il avait signé des articles pour la revue de la Fédération des ciné-clubs cinéma, La Nouvelle Revue française, Positif, Le Nouveau Cinémonde, Les Lettres françaises, Mystère Magazine et L’Evénement du jeudi.

Parolier de la chanteuse Marie-Paule Belle (à laquelle il avait consacré un livre chez Seghers, en collaboration avec Françoise Mallet-Joris), mais également de Régine, Fabienne Thibault et Demis Roussos, il avait adapté plusieurs “Maigret” pour la télévision, et cosigné les scénarios et dialogues de films de Claude Berri (Je vous aime), Pierre Granier-Deferre (L’Etoile du Nord, d’après Simenon, dont il était grand connaisseur), André Téchiné (J’embrasse pas), Régis Wargnier (Sang neuf), Fran-cis Girod (Le Grand Frère, Délit mineur, Passage à l’acte).

Romancier, Michel Grisolia avait lui-même adapté certains de ses titres : Le Choix des armes pour Alain Corneau, Les Soeurs du Nord pour Joël Santoni, ainsi que L’Homme aux yeux tristes, dont le personnage principal, la détective Hélène Franck, était devenue l’héroïne d’une série télévisée, SOS disparus. Son premier roman, L’Inspecteur de la mer (1977), était devenu Flic ou voyou devant la caméra de Georges Lautner, avec Jean-Paul Belmondo.

 FILMS D’AUTEUR ET NANARS

Styliste mordant et doté d’un humour narquois, ami fidèle et doté d’une vaste culture, féru de films d’auteur comme de nanars dont il savourait le second degré, Michel Grisolia, dit Grigri, avait publié une trentaine d’ouvrages, essentiellement policiers. Dès L’Inspecteur de la mer, situé dans sa ville natale, aux relents glauques, bientôt suivi par Barbarie Coast et par Haute Mer, ce représentant de la littérature populaire la plus noble imposait sa science de l’intrigue venimeuse, ses dons d’observation caustique, son goût pour les cadavres exquis.

“Pas loin d’Eugène Sue, tout près de Gustave Lerouge”, écrivait Pierre Ajame en 1977, Michel Grisolia arrachait les fleurs d’un mal nommé fric, corruption. Les noms de James Hadley Chase ou de John Updike étaient cités dans les comptes rendus de ses divertissements voués au crime et au mystère. Georges Conchon honora en son temps le talent de ce malicieux misanthrope qui savait être à la fois “un raconteur pervers d’histoires” et un “écrivain”.