Les a priori ont la peau lourde. Étant trentenaire finissant, je ne devais pas être le coeur de cible de « Dans tes rêves », le film de Denys Thybaud. Je l’ai vu cependant le film en avant-première le 24 mars dernier.

C’est un film très plaisant, évitant certains clichés que l’on pouvait presumer à la vision de la bande-annonce. Il y a une bonne réflexion à l’image du photographe qui demande à Ixe de faire « Yo » et ce dernier reste digne et de la chanson « Je suis le singe, vous êtes le zoo ».

Il y a un effour louable sur la distribution, de Sérigne M’Baye (Disiz) et sa bande, Alex Descas et Béatrice Dalle transfuges de Claire Denis, Vincent Elbaz qui joue de son image comme le faisait un Vittorio Gassman, Simon Abkarian déléctable, en gros bras se lissant les moustaches avec un couteau, Firmine Richard en mère dépassée, Jean-Pierre Cassel en caïd vieillissant…

Sérigne M’Baye alias Disiz La Peste a une présence, une gravité, une sensibilité. Venu présenté, avec Denis Thybaud, Edouard Montoute et Adrien Saint-Joré (ce dernier avait presque plus de fans que les trois autres réunis), avait une attention pour tout le monde, une écoute, une disponibilité, un sacré capital de symphatie…

Quand on voit Édouard Montoute en promotion – l’ayant vu déjà sur « Nos amis les flics » -, ce qui frappe le plus c’est son côté boute-en-train, jouant constamment avec le public… il est drôle et efficace, et commence à fendiller l’armure de son image de macho rigolard dans son personnage de manager-coiffeur.

Et il y a la sublime Sara Martins – là je dois confesser un sérieux béguin pour elle depuis l’avant-première de « Les amateurs » – .  C’était un bonheur de l’écouter parler sur « Limelight » de Chaplin ou de sa rencontre avec Michel Bouquet, son talent ne devrait pas se résumer à des rôles aussi brefs. Heureusement, elle semble s’épanouir au théâtre.

Mentionnons aussi Tony Mpoudja qui casse la barraque dans le rôle de « Gun » (c’est un rôle de composition, ce comédien découvert dans « La squale » n’est pas un rappeur). Malgré les maladresses et les effets clipesques, ce film reste plaisant. Ne boudons pas notre plaisir !

A lire une analyse intéressante sur  : Allôciné rappelant la genése du film, corroborée par les intervenants lors de cette avant-première, le scénario originel d’Oxmo Puccino ayant été confié à Denys Thibaud, car la contreverse est certaine.

Blandine Lenoir, Nanou Garcia et Lila Redouane

Il y a un autre « Dans des rêves », c’est un court tourné en 2003, et diffusé actuellement sur le câble (CinéCinéma Auteurs). En 17 minute, réalisé par Blandine Lenoir, et avec un budget beaucoup moins conséquent que le long homonyme. Ce court narre la pause de trois employées d’un restaurant.

L’une Monette (formidable Nanou Garcia) voit le bon côté des choses, éternelle optimiste, remontant le moral de ses deux collègues (Blandine Lenoir et Lila Redouane), qui agacées restent plus perplexe, en attendant l’arrivée du mari de Nanou (Frédéric Pierreux), homme taiseux et discret. Cet exercice de style ciselé est un pur moment de bonheur. La caméra légère a privilégié le jeux des comédiens. Souhaitons, vivement à Blandine Lenoir un long-métrage.

Le lien du jour :

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Bernard Blier offrait un bouquet de fleur à sa mère le jour de son propre anniversaire, bon anniversaire à Arnaud et Rémi et leurs parents Philippe (grand cinéphile devant l’Éternel) et Véronique…