img329/3261/scott2ta5.jpg Mort de Gordon Scott, à 80 ans, le 30 avril dernier à Baltimore, Maryland, des suites de complications des plusieurs opérations cardiaques en ce début d’année. Il né en 1927, dans une famille immigrée autrichienne installée à Portland, plus grande ville de l’état de l’Orégon. Après de brèves études à l’université de Portland, il s’engage dans l’armée de 1944 à 1947. Ce sportif émérite, il excelle dans le judo et les arts martiaux, est remarqué par deux agents d’Hollywood, en 1953, dans un petit hôtel de Las Vegas, où il travaille comme maître nageur. Ils travaillaient pour le producteur Sol Lesser, qui avait une franchise pour adapter le célèbre personnage inventé par Edgar Rice Burroughs. Il est choisit pour succéder à Lex Barker notamment, pour incarner « Tarzan », pour une série de 6 films, grâce à ses qualités physiques, ses capacités dans la natation et son corps de culturiste. Il est le onzième à tenir se rôle, et se place rapidement comme l’un des dignes héritiers de Johnny Weissmuller. Il était l’époux de l’actrice Vera Miles, qui fut sa partenaire dans « Tarzan chez les Soukoulous », de 1954 à 1959. De cette union naquit un fils Michael. Le cinéma italien se l’accapare pour des films divertissants, chers aux amateurs du « cinéma de quartier ». péplums tel « Romulus et Remus », il incarne Remus face à son homologue Steeve Reeves dans le rôle de Rémus, auquel on le compare souvent. On le retrouve aussi bien dans le western européen, en chasseur de bisons dans « Buffalo Bill, héros du Far west », que dans la mythologie gréco-romaine pour terminé dans deux films d’espionnage. Il incarne aussi bien Zorro, que Maciste poursuivant ses exploits à la cour de Chine ou luttant contre un être au pouvoirs surnaturels, ou Goliath. On le retrouve même en Jules César face à Pascale Petit dans « Cléopâtre une reine pour César », le temps d’une apparition à la fin du film, cette dernière émergeant nue d’un tapis déroulé à ses pieds. En 1967, il arrête sa carrière avant d’atteindre la quarantaine. Avec lui disparaît un certain âge d’or du cinéma italien et de divertissement, même si parfois historiquement fantaisiste, les cinéastes imaginatifs faisait souvent preuve de savoir faire et d’imaginations face à des problèmes de budget. Si les amateurs du genre préfère lui reconnaître ses qualités physiques à son jeu d’acteur, il a pourtant marqué le cinéma de genres de son empreinte.

« Le géant à la cour de Kublai Khan »

Pour conclure, dans l’excellent livre d’entretien d’Éric Poindron, « Riccardo Freda un pirate à la caméra » (Institut Lumière/Actes, 1995), page 291, Freda parlait de son « Maciste » ainsi : « …Gordon Scott était un type gentil et très attentif autant dire parfait pour ce genre de rôle. Il n’est pas devenu célèbre pour une raison simple, il était sympathique, reconnaissant, généreux » (…) « …Une anecdote amusante, c’est la séquence  où Maciste doit sauver le prince de la fosse au titre. Maciste saute dans la fosse et prend le prince dans ses bras. Pour cette séquence nous endormions un peu le tigre en lui faisant une piqûre anesthésiante dans la queue… Mais après plusieurs piqûres, l’anesthésie n’était plus aussi efficace. Quand nous avions jeté le prince, qui était joué par un étudiant coréen, le tigre était réveillé, et le prince terrorisé. Maciste saute dans la fosse, soulève le tigre et l’écarte. Au moment de sortir de la fosse avec le prince, Gordon Scott fait une grimace épouvantable… A la fin du plan, je l’insulte, je lui demande pourquoi il fait cette grimace et il me répond : « Mais Riccardo, le Coréen, il a « fait » dans son pantalon royal ! »… ».

 

Filmographie (établie avec Christophe Bier) :1954  Tarzan’s hidden jungle (Tarzan chez les Soukoulous) (Harold D. Schuster) – 1955  Tarzan and the lost safari (Tarzan et la safari perdu) (H. Bruce Humberstone) – 1958  Tarzan’s fight for life (Le combat mortel de Tarzan) (H. Bruce Humberstone) – Tarzan and the trappers (Charles F. Haas et Sandy Howard, TV) – 1959  Tarzan’s greatest adventure (La plus grande aventure de Tarzan) (John Guillermin) – 1960  Tarzan the magnificent (Tarzan le magnifique) (Robert Day) – 1961  Maciste contro il vampiro (Maciste contre le fantôme) (Giacomo Gentillomo & Sergio Corbucci) – Romolo e Remo (Romulus et Rémus) (Sergio Corbucci & Franco Geraldi) –  Maciste alla corte del Gran Khan (Le géant à la cour de Kublai Khan, Belgique Kublaï Khan et le géant de Mongolie) (Riccardo Freda) – 1962  Il gladiatore di Roma (Le gladiateur de Rome) (Mario Costa) – Il figlio dello Sceicco (Le retour du fils du Cheik) (Mario Costa) – Una regina per Cesare (Cléopâtre, une reine pour César) (Piero Pierotti & Victor Tourjansky) – Il giorno più corto  (Sergio Corbucci ) – 1963  Zorro e i tre moschettieri (Zorro et les 3 mousquataires) (Luigi Capuano) – L’eroe di Babilonia (Hercule héros de Babylone) (Siro Marcellini) – Goliath e la schiava  ribelle (Goliath et l’Hercule noir) (Mario Caiano) – Il leone di San Marco (Le lion de Saint-Marc) (Luigi Capuano) –  Buffalo Bill, l’eroe del Far West (Buffalo Bill, le héros du Far West) (Mario Costa) – Coriolano, eroe senza patria (La terreur des gladiateurs) (Giorgio Ferroni) – Ercole contre Moloch (Hercule contre Moloch) (Giorgio Ferroni) –1964  Il colosso di Roma (Le colosse de Rome) (Giorgio Ferroni) – 1965  Gli  uomini dal passo pesante (Les forcenés) (Mario Sequi & Albert Band) – Hercules and the Princess of Troy (Albert Band, TV, 48 minutes) -1966  Il raggio infernale / Nido de espías (Le rayon infernal) (Gianfranco Baldanello) –  1967  Segretissimo / Secretesimo (Le requin est au parfum) (Fernando Cerchio).

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