The idle class / La classe oisive

Imaginez un petit groupe d’une quinzaine de personnes, traverser la France, venir à Grenoble, ville superbe, riante de soleil, pour aller s’enfermer une journée entière dans une grande salle assez sombre…

Est-ce un petit groupe obscur fomentant quelques complots, comme le retour de Danièle Gilbert sur le petit écran ? une mystérieuse secte adorant un gourou, acteur charismatique américain ?, des politiques préparant un coup d’état militaire à l’aide de trombones, Alexia Laroche-Joubert, préparant sa prochaine immondice pour Endémol ?. Et non, c’est pire, ce sont des cinéphiles en goguette.

Avec mes camarades, nous avons donc participé aux 19ème joutes du cinéma. L’esprit, retrouver l’esprit du jeu de Pierre Tchernia, « Monsieur cinéma », chacun prépare un questionnaire de 15 réponses, il a souvent un thème précis – la cécité au cinéma, en ce qui me concerne, les boissons, Les heures, les insectes, les villes, Jules Verne, les membres d’une famille, Marie-Antoinette, les enfants vedettes d’Hollywood, années 30/40, etc…- .

Le premier invité, en 1986 était Dominique Zardi, de mémoire – ne connaissant les joutes que depuis 2002 – il y a eu Blanchette Brunoy – dont le chaleureux souvenir a été évoqué -, Pierre Tchernia, bien sûr, Marcel Bluwal, Denys de la Patellière, Jean Parédés, Françoise Brion, Jacques Dumesnil, Alexandra Stewart, Howard Vernon, Jean Marais etc… Cette année, c’était Bertille Noël-Bruneau, touchante et souriante, héroïne de « La petite chartreuse » de Jean-Pierre Denis, venue avec sa mère.

C’est une initiative du chaleureux Joël Attard, personnalité bien connue des cinéphiles toulousains. La grande force des « Joutes », c’est d’exister en petit comité, loin des spots médiatiques, retrouver la même langage et un esprit bon enfant, sans subir un mauvais esprit de compétition. Les grands gagnants cette année sont Claude Baugée, suivi de prés de David Salfati – deux pointures !- , les questions se posent dont toute la journée – donc ici ce samedi 11 juin 2005 -, histoire de sonder votre érudition. C’est assez amusant de ne pas retrouver un titre que l’on a vu, alors que l’inverse…

Pour terminer la soirée, grâce à un invitation du directeur de la cinémathèque de Grenoble, précédant le film sénégalais « Mossane », film de Safi Faye de 1996, nous avons vu « The Idle class / La classe oisive » de Charles Chaplin. Force est de constater, que ce chef d’oeuvre de Charlot, a gardé sa drôlerie – il fallait entendre le rire de quatre enfants, présent ce jour là, c’est absolument indémodable -.

Je termine, en rendant hommage à Éric Moreau, l’un des joueurs, passionné par le cinéma américain, ancien garde républicain, il a traversé « Le miroir », pour vivre sa passion, en devenant intermittent du spectacle. Il est capable de discuter avec Quentin Tarantino, venu voir deux films d’Hugo Fregonese à la Cinémathèque, et de dédicacer un livre parlant de Charles Vanel à un Jean-Paul Belmondo ébaubi, sur le tournage de « L’aîné des Ferchaux ». C’est un passionné survolté, venu hier avec son fils, on pourra le voir dans « The pink panther », « Enfermés dehors », « Grabuge », « Fauteuil d’orchestre », etc…, en silhouettes et rôles parlants.

Cet esprit ludique perdure donc, c’est agréable de se narrer diverses histoires, on se sent moins seul d’avoir une passion réservée pour des happy-fews. L’année prochaine, il y aura le vingtième anniversaire à Toulouse, c’est une institution de discrétion, un pur bonheur, si vous êtes intéressé pour nous rejoindre, n’hésitez donc pas en juin 2006.