Amis de la guimauve, « Ralph » est fait pour vous. On le voit déjà le réalisateur présenter son film dans un petit atelier d’écriture, faire comme dans « The player » le beau film de Robert Altman, poser l’idée suivante, 1/3 Billy Elliott, 1/3 Les chariots de feu, 1/3 d’American Pie, le tout sous Prozac… . Ca commence plutôt bien, le jeune Raph titillé par sa libido naissante, il a 14 ans ne pense qu’à exercer l’onanisme – 22 fois par jour -, dans les ondes d’une piscine ou contre une tondeuse à gazon… Ne voyez rien de corrosif, il s’agit ici de ne pas choquer les chaisières de « Saint-Nicholas du Chardonnet », l’entourage clérical du lieu – nous sommes en 1954 – s’amusant presque de ce petit travers. Mais la mère du jeunot tombe dans le coma – par solidarité avec elle je l’ai suivie très vite d’ailleurs -, il tente de la réveiller en lui faisant sentir de la merde, mais ça ne fonctionne pas des masses. Il va donc chercher à réaliser un miracle en voulant gagner le marathon de Boston. Vaste programme que vouloir devenir ainsi un saint laïque. Troquons donc la morne jubilation de l’éjaculation contre l’effort honorable d’une saine chasse à l’adrénaline.

Cours For… euh Ralph, cours…

Le suspense de ce film étant proprement intolérable, on s’amuse à quelques traits d’esprits dans ce monument rance de cuculeterie… On se force à rire péniblement, dans ce retour dans le passé d’une bondieuserie oubliée – On voit qu’il n’a pas été élevé chez le curé le scénariste, pour ma part j’y ai fait connaissance avec l’intolérance et la bêtise de petits notables curés réactionnaires dans les années 70/80, dans un petit village du pays basque, mais c’est une autre histoire… -. Certes, il y a un supérieur un peu raide – mais qui surprise s’humanise à la fin -, le bon camarade, les élèves rigolards et le bon curé dévoué qui cite Nietzche, le trouvant moins révolutionnaire que Jésus Christ – Campbell Scott qui tient debout parce que c’est la mode -. Nos bras nous en tombent avec ce retour du bigotisme qui devrait même agacer les croyants. Les mêmes qui critiquaient « Les choristes » s’enthousiasment sur cette oeuvrette insipide. Jennifer Tilly fait ce qu’elle peut pour adopter l’accent anglais, sans parler du jeune Adam Butcher qui ne se départit jamais de son petit air de ravi de la crêche – du crétinisme à la sainteté il n’y a donc qu’un pas ? -. La mise en scène du canadien Michael McGowan est proprement inexistante, il a reçu le grand prix du festival de Paris – ah bon, il y a des prix chez eux ? -. La rédemption et la lutte contre la maladie par le chemin de l’effort, me semble en prime assez abject. La morale est sauve, le film semble avoir ses fans, Sainte Rita, patronne des cas désespérés ayant dû veiller sur ce film.