C’est un film poignant (à l’origine un téléfilm selon IMDB), où l’on voit bien le combat d’un père de famille, qui perd son fils le samedi 15 août 1998, dans ville d’Omagh en Irlande du Nord. A 15h10. Michael Gallagher dont la modération et la détermination permettront de mettre en lumière la grande lâcheté des terroristes et surtout la corruption des autorités. Le traitement est le même que pour le film « Bloody sunday » de Peter Greengrass (co-scénariste de ce film), une caméra sur l’épaule et proche des visages, une grisaille déterminée. Mais la grande leçon de Pete Travis, c’est l’empathie qu’il nous donne à partager avec ses personnages. La moindre silhouette existe, il privilégie la direction d’acteur, et Gerard McSorley, qui pourrait être notre voisin, un parent, un collègue est prodigieux d’humanité. Sa figure nous est familière (il était le père de Felicia dans « Le voyage de Felicia » d’Atom Egoyan), ses mots sont posés, sa rage intérieure.
Gerard McSorley
Le problème du rôle médiatique que tient Michael Gallagher au sein de sa famille est aussi subtilement évoqué. De la retenue et de la justesse, et une ôde pour la solidarité. Une leçon de vie. Les médias annoncent en ce moment la mort du pape, respectons bien sûr la souffrance de tous, mais souvenons nous qu’une de ces pièces de jeunesse inspira le film « La boutique de l’orfèvre » en 1988 par Michael Anderson, avec Burt Lancaster. C’était une question que l’on retrouvait souvent dans les jeux pour cinéphiles.