Je fatigue, rien ne va en ce moment, je tente de m’abrutir en voyant la soirée Paul Préboist vendredi soir, sur CinéExtrême, deux nanars de haut vol, pire qu' »On a volé Charlie Spencer » de Francis Huster, c’est dire si c’est la forme ! – prochaine étape TF1 ! -. Aujourd’hui samedi au lieu de voir « L’avion » et « Charlie et la chocolaterie », je file vers « Nouvelle-France », réflexe d’ugecetiste – traduire par possesseur de la carte illimitée -, qui va voir le petit film sorti à la sauvette, ne devant, logiquement, rester qu’une semaine.  Là arrive, une femme entre deux âges, avec une espèce de parfum mi-lavande, mi-naphtaline, douceâtre, écoeurant, le genre qui se parfume pour sortir.  Elle aime à vous pourrir la vie, histoire d’exister un peu… Avatar, donc de la solitude qui est un joyeux drame, dans une grande ville aussi chaleureuse que Bordeaux  – façon de parler, la température étant élevée, que l’on finit par regretter la pollution parisienne, si, si… -, mais c’est habituel de voir que dans une salle presque vide, une ésseulée vienne se coller à vous. Il y a t-il un sociologue dans la blogosphère ? Je compatis donc, et je ne vais pas me déplacer pour ça ! Et finalement cette petite gêne colle parfaitement au film, mélo larmoyant et pachydermique. Je fais l’expérience d’une guimauve en odorama, et c’est le seul intérêt de cette oeuvre indigeste. Suit le récit des grandes amoures contrariées, la petite histoire dans la grande histoire, gnagna – Québec, abandonnée aux griffes des Anglais, par les mauvaises grâces de Mme de Pompadour – c’est la toujours aussi belle Micky Sébastian -. Donc une pauvresse qui a eu sa fille à quinze ans et passe pour une sorcière car elle soigne les pécores avec des onguents, tombe amoureuse d’un local de l’étape riche héritier, mais voulant rester Français ! – non, mais ! -. Elle déclenche l’oeil noir de trois commères, dont la pauvre Monique Mercure, une des plus grandes comédiennes du cinéma canadien, et qui ici est réduite à l’état de figurante.

Noémie Godin-Vigneau et notre Gégé national (sous la perruque filasse)

La Mercure était vedette d’un des films les plus connus du réalisateur de ce film, Jean Beaudin – J.A. Martin photographe -, pas le dernier des cinéastes donc. Mais tout ici fait penser à la version digest d’une série TV, le cinéaste semblant ne pas savoir comment s’en sortir d’un budget pareil. Tout ici fait carton-pâte, Québec semble ici ressembler à un décors sans profondeur ,les figurants semblent attendre le signal de l’assistant. Beaudin ne retrouve un souffle que dans les scènes de plein air. En prime, Patrick Doyle pousse la performance en surlignant les manques de la mise en scène avec une musique tonitruante et pathétique, on l’a connu plus inspiré. Et les spectateurs, ricanent – surtout la parfumée d’ailleurs  – à des moments tragiques. Fallait prévenir qu’il fallait le voir au 36° degré. On voit très peu de films canadiens, mais tout ici, semble fait pour un public occidental, l’accent canadien est gommé, le tout est aseptisé. Il y a d’excellents acteurs anglais réduits à faire de la figuration : – Colm Meaney, ridicule en Benjamin Franklin, Jason Isaacs en général pris par une crise d’asthme suite à une crise d’autorité, help ! help !, et Tim Roth qui semble hilare à chaque scène, pris de lucidité en voyant le carnage ? -. Et pour cause de production « International-pudding » il y a aussi des Français, Vincent Perez, rigolard notable local, le genre à croire à ce qu’il joue sûrement ! , Irène Jacob pas très crédible en Mme de Mertheuil du pauvre, dommage, et surtout Gérard Depardieu, coiffé comme un épouvantail à moineaux, en curé Judas, tragiquement absent, quand on pense que c’est un des plus grands acteurs du monde ! Passons sous silence les Canadiens et jetons un voile pudique sur le jeu de Sébastien Huberdeau qui atteint des sommets du ridicule en faisant le méchant de service, pour ne sauver que la ferveur de Noémie Godin-Vigneau, la seule à amener un semblant de grâce et d’humanité dans cette pantalonnade. J’ai mes indulgences, ce blog est l’oeuvre d’un zigue provenant du public, non de la critique, je tente de trouver toujours un côté positif à un film, mais là, amis spectateurs, passez votre chemin. Le film se termine par une chanson de Céline Dion – interprétation inspirée avec respiration aspirée -, le coup de grâce donc ! A fuir !