Martine de Breteuil dans « La tête du client »
Annonce de la mort de Martine de Breteuil, le 13 novembre dernier à Paris, par le site des Gensducinéma. C’est grâce aux précieuses archives de Jean-Jacques Jouve, créateur de la « Biographie du spectacle » et de la regrettée « Lettres des comédiens », qui à la fin des années 80 étaient une mine d’information. Il a un blog très original Labijouterie du spectacle, il y relate notamment le dernier spectacle de Robert Hossein. Grâce à l’une de ses fiches, je peux donc faire une ébauche d’hommage à celle qui devait être la doyenne du cinéma français. Née le 23 mars 1908 à Kharkov en Russie, elle étudie à la danse en France dans l’école Irène Popart. C’est sous le nom de Moussia, quelle débute dans des revues et des comédies musicales. Elle débute très vite au cinéma, participant même dans les années 30 à des courts-métrages sportifs. Elle joue au théâtre dans des pièce sde Molière et de Musset. Pendant 10 ans, elle est la directrice du théâtre de la Potinière (1948), et dirigea depuis 1973 les comédiens de l' »Orangerie ». Elle fut même auteur, metteur en scène et interprète de « Revenez amour,revenez « Théâtre Choiseul-Cheuvreuse », et de « À la rencontre de Marcel Proust », dont elle est auteur également et quelle met en scène pour le « Théâtre des déchargeurs » en 1998. Elle avait produit pour Radio France, une série poétique « Votre jardin secret », qui lui a valu la « Rose d’Or des auditeurs ». Au cinéma, on l’a vue dans des films musicaux, dans les années 30, puis entame une seconde carrière dans des rôles de dames âgées, participant à des films étrangers comme dans l’inédit « A star for two » – titre français envisagé « Une étoile pour deux », où avec d’autres acteurs français (Jean-Pierre Amont, Maurice Garrel, JacquesMarin, Maurice Jacquemont, Pierre Gérald, Dominique Marcas; Robert Le Béal,etc…), elle joue avec Anthony Quinn et Lauren Bacall en pensionnaire d’une maison de retraite. On retiendra aussi son rôle d’employée fofolle de Michel Serrault qui est chapelier dans « La tête du client ». Elle a pour habitude d’employée une trop grande franchise peu adaptée à son poste de vendeuse. On la vit souvent à la télévision, notamment en comtesse mélomane émue par un spectacle donné par Jean Franval dans « Sans famille », adaptation de Jacques Ertaud de l’oeuvre d’Hector Malot. On la retrouve régulièrement sur le grand écran, et elle participe même à une publicité pour le comte Satellis essentiel pour la « Caisse d’Épargne ». C’était une artiste complète, sportive et « multicarte ». Un grand remerciement à Jean-Jacques Jouve et à sa « Biographie du spectacle », dont l’érudition nous manque beaucoup et pour ces informations sur une méconnue du cinéma français.
Martine de Breteuil dans « Sans famille »
Filmographie, établie avec Jean-Jacques Jouve : 1930Les papillons de nuit (Maurice Keroul, CM) – Elle veut faire du cinéma (Henry Wulschleger, CM) – 1931 Il est charmant (Louis Mercanton) – Blanc comme neige (Francis A. Elias, Camille Lemoine & Jean Choux) – 1932 Pax (Francis A.Elias&Camille Lemoine) -La pouponnière (Jean Boyer) – Monsieur Albert (Karl Anton) – 1933 Byrrh-Cass gagnant (Pierre Weill, CM) – Un soir de réveillon (Karl Anton) – 1934 Le suis-je ? (Produit par René Sacquin, CM) – 1942 La grande Marnière (Jean de Marguenat ) – 1947 L’aigle à deux têtes (Jean Cocteau) – 1949 Les nouveaux maîtres (Paul Nivoix) – 1952 Rires de Paris (Henry Lepage) – 1955 Les carnets du major Thompson (Preston Sturges) – 1957 Police judiciaire (Maurice De Canonge) – 1963 Carambolages (Marcel Bluwal) – La porteuse de pain (Maurice Cloche) – Une ravissante idiote (Édouard Molinaro) – 1964 Le gendarme de Saint-Tropez (Jean Girault) – Yoyo (Pierre Étaix) – 1965 Le journal d’une femme en blanc (Claude Autant-Lara) – La tête du client (Jacques Poitrenaud) – 1967 Des garçons et des filles (Étienne Périer) –1969 La philosophie dans le boudoir (Jacques Scandelari) – Le bal du comte d’Orgel (Marc Allégret) – 1976 Nuit d’or (Serge Moati) – 1979 Comment passer son permis de conduire (Roger Derouillat) – 1981 La passante du Sans-Souci (Jacques Rouffio) – 1989 A star for two / Une étoile pour deux (Jim Kaufman, inédit) – 1990 L’amore necessario (L’amour nécessaire) (Fabio Carpi) – 1995 Coup de vice (Patrick Levy) – 1999 Épouse-moi (Harriet Marin). Télévision (notamment) : 1962 Le commandant X vous parle : Le dossier Morel (Jean-Paul Carrère) – Rue du Havre (Jean-Jacques Vierne) – 1963 Les nuits de la colère (Albert Riera) – Les raisins verts [Épisode 6] (Jean-Christophe Averty) – 1964 La belle Arabelle (André Leroux) – Les hommes (Albert Riéra) – 1965 Faux-jour (Albert Riera) – L’histoire pittoresque : La maison de la reine (Jean Pignol) – La fin d’une liaison – 1967 Les fiancés de Romainville (Albert Riera) -Le sourire de la Joconde (Albert Riera) – 1968 La prunelle (Edmond Tyborowsky, série) – L’instinct du bonheur (Edmond Tyborowski) – 1969 Jeanne de Piennes (Albert Riera) – 1970 Le récital (Claude Defrance) – 1971 La fin d’une liaison (Edmond Tyborowski) – 1972 Deux coeurs simples (Edmond Tyborowski) – L’homme qui revient de loin (Michel Wyn, série) – 1974 Le pain noir (Serge Moati, Série) – 1975 Salavin (André Michel) – Cinéma 16 : Esquisse d’une femme sans dessus-dessous (Alain Boudet) – 1977 Les samedis de l’histoire : Rossel et la commune de Paris (Serge Moati) – 1978 Le temps d’une république : Marthe, 19 ans en 18 (Roger Kahane) – Ciné roman (Serge Moati) – 1980 Mont-Oriol (Serge Moati) – Sans famille : Les loups blancs (Jacques Ertaud) – 1981 Nana (Maurice Cazeneuve, série) – 1983 Un adolescent d’autrefois (André Michel) – 1984 Série noire : J’ai bien l’honneur (Jacques Rouffio) – 1991 Aldo tous risques : Mascarade (Michel Lang). Théâtrographie (établie par Jean-Jacques Jouve) : 1947 Il ne faut jurer de rien (Théâtre Club de Breteuil) – La voiture versée (Théâtre Club de Breteuil) – 1948 Les verts galants (Théâtre de la Potinière) – 1949 Le maître nageur (Théâtre de la Potinière) – 1950 Mon mari du Vésinet (Théâtre de la Potinière) – La vamp (Théâtre de la Potinière) – Ce trésor (Théâtre de la Potinière) – L’amour truqué (Théâtre de la Potinière) – 1953 Nuit blanche (Théâtre de la Potinière) – La maîtresse d’Eugène (Théâtre de la Potinière) – 1954 Je viendrai comme un voleur (Théâtre de la Potinière) – 1974 Les dames de poésier (Hôtel Hérouet) – La maîtresse (Hôtel Hérouet) – 1977 La glace à trois faces; L’amant; Le prix Martin; Lewis et Alice (Café théâtre Le Coonétable) – 1983 Un amour (Théâtre de l’Épicerie) – 1994 Le grand écart (Théâtre de la Collection) – Le jardin secret d’Alice (Comme auteur, metteur en scène et interprète) (Théâtre de Collection) – 1996 Renvenez, amour, revenez (Théâtre Choiseul-Chevreuse, auteur, metteur en scène et interprète) – 1998 À la rencontre de Marcel Proust (écrit et mise en scène par elle-même) (Théâtre des Déchargeurs).
Bibliographie :
– « Catalogue des courts-métrages français de fiction 1929-1950 », par Raymond Chirat & Jean-Claude Romer (Éditions mémoire de cinéma).
– « Annuaire biographique du cinéma » (Édition 1962-1963).