« Les parrains » : Il n’y a pas moins de cinq scénaristes sur ce film, excusez du peu : Claude Simeoni, Laurent Chalumeau, Olivier Dazat, Mathieu Delaporte et Alexandre de La Patellière, pour aboutir au résultat suivant, un film basé sur le capital de sympathie de l’addition suivante, par alphabétique : Gérard Darmon + Gérard Lanvin + Jacques Villeret  – , et basta ! Il ne faut pas chercher le moindre effort ici, ces « hommages » ne sont qu’une molle compilation de films, la scène du début est un pompage de « La bonne année » de Claude Lelouch, l’idée du musée Balzac dans « En effeuillant la marguerite » de Michel Boisrond (1956) – avec le désopilant Darry Cowl, dans le rôle du gardien -, on rajoute une vague histoire de manipulation à la « 9 reines ». Gérard Lanvin, même si son salutaire franc-parlé est souvent décrié,  a eu l’honnêteté de préciser que le trio d’acteurs a dû faire un travail de « ressemelage », mais que l’on ne lui a laissé que peu de temps. On revient donc à une certaine tradition du cinéma français, style les films de Raoul André (« Ces messieurs de la gâchette », « Ces messieurs de la famille », où les Francis Blanche, Poiret & Serrault, Darry Cowl déployaient une énergie formidable pour animer l’ensemble.

Gérard Lanvin, dans le flou, Gérard Darmon dans l’expectative

On était partant pour ce « revival », d’autant plus que la voix de Claude Brasseur, dans le rôle de Max nous apporte immédiatement une atmosphère… Ici le trio a de l’abattage, on rit tout de même – mention spéciale pour Gérard Darmon hilarant avec ses problèmes capillaires -, et Pascal Reneric ne démérite pas de ces illustres aînées…  Mais on est très loin de l’univers d’un Georges Lautner, le « yes-man » Frédéric Forestier ne livrant ici qu’une mise en scène pataude. Lautner avait l’avantage d’avoir de bons auteurs – Michel Audiard, bien sûr –, et en prime d’excellent seconds rôles à la Robert Dalban, ici les Gérard Chaillou, Firmine Richard ou Éric Thomas, n’ont strictement rien à se mettre sous la dent. Seule la trop rare Anna Galiena amène un peu d’épaisseur et d’humanité à cette pantalonnade. A trop œuvrer dans le jetable, les producteurs de comédies manufacturées devraient réfléchir à la désaffection actuelle du public, et faire un effort de qualité.