« The nine lives of Tomas Katz » est un film anglais sorti en 2000, du cinéaste Ben Hopkins. Il n’y a ici aucun personnage au nom de Tomas Katz, ce qui annonce déjà un jeu de piste peu conventionnel. C’est une fable à la vision duquel on se demande si l’on n’a pris une substance psychotrope. Le postulat de départ est que l’éclipse solaire est en fait un signe annonciateur de fin du monde. Paco Rabane donne donc des idées de film. L’agité télévisé, sortant son numéro pathétiquement rodé atteignant les plus hautes sphères du ridicule. Pourquoi cet oiseau n’est-il toujours pas interné, mystère, mais au moins c’est évènement à au moins inspiré un artiste. A Londres, un vagabond sorti tout droit des « Trois lumières » de Fritz Lang – et d’une bouche d’égout -, prend possession des âmes et orchestre une sorte de Jugement Dernier, l’éclipse de 1999 étant un signe de fin du monde (Grand gourou Paco est passé par-là. C’est une oeuvre que l’on voit avec un certain sentiment de malaise, vu l’actualité tragique des attentats londoniens récents.
Thomas Fisher
Difficile de décrire ce qui suit entre un haut dignitaire de Scotland Yard, obèse, aveugle et médium et un « enfant astral » qui est en fait une poupée jetée dans les égouts. C’est un joyeux délire foisonnant, entre vigiles, autorités, dénonciation d’une société Orwellienne, humour à la Monty Python, et fulgurance de mise en scène. Il y a des scènes hilarantes comme celle où « l’ange » prenant la place d’un retraité, sort des propos obscènes devant un guichet et du ministre de la pêche déclare la guerre à un état fantoche. Le film est en noir et blanc, hormis quelques taches de couleurs, procédé que reprendra Robert Rodriguez pour son « Sin City ». Le film fourmille d’idée malgré un budget assez chiche. Le cinéaste Ben Hopkins – c’est son second film après « Simon Magus / Simon le mage » (1998). Il digère de nombreuses influences de l’expressionnisme allemand au clip, il ne respecte rien – on tue ici gratuitement des enfants -, et il laisse ses comédiens improviser avec inventivité. C’est un pamphlet à l’univers original, déroutant et acerbe et porté par l’acteur Thomas Fisher, qui pousse la performance en incarnant plusieurs personnages, y compris un enfant, parfois avec une inquiétante présence –son personnage nihiliste se nomme « No » . Hallucinant ! A découvrir, en comparaison avec quelques films modes esthétisant et surévalués actuels et diffusé sur CinéExtrême qui décidément à une programmation originale – voir le cycle Charles Gérard, cinéaste -.