Et « Les Bronzés 3 – amis pour la vie », alors ? L’équipe du Splendid me reste sympathique en raison d’une sorte de coup d’état de ces comédiens partis pour une brillante carrière d’excentriques dans cinéma français – pléthore de rôles pour ces comédiens dans les années 70 de Roman Polanski, Bertrand Tavernier ou Bertrand Blier -. À l’encontre de l’exemple d’un Louis de Funès 36ème couteau, qui est devenu star sur le tard, ils se sont associés pour faire exister leur univers, influencé par la comédie italienne jouant avec notre médiocrité du beauf qui s’ignore. Ils ont ouvert une voie, en passant notamment avec bonheur pour beaucoup à la réalisation, en se donnant des bons rôles et en finissant par devenir une véritable institution nationale. On était plutôt preneur pour retrouver presque 30 ans après toute l’équipe, les problèmes d’ego devant être réglés dans les 35 millions d’euros du budget !. On finit par y aller malgré un bouche à oreille pas très probant – les meilleures scènes figureraient dans la bande-annonce et c’est vrai -. Ce qui est curieux c’est la sorte de panurgisme que l’on peut avoir histoire de se faire sa propre opinion, sentant bien que le plan marketing risque d’être plus élaboré que le scénario. Effectivement dans une vague historiette autour d’un hôtel de luxe, on retrouve nos amis fringants, la cinquantaine flamboyante. On rit, mais c’est loin d’être désopilant.. Et pourtant il y a des bonnes scènes ici, de l’évolution de Jean-Claude Dusse – Michel Blanc survolté en parallèle de son propre parcours -, et surtout la petite équipe – Gérard Jugnot végétalisé, Marianne Chazel bimbolisée, Thierry Lhermitte serviceminimumisé, Christian Clavier claviersisé dans un improbable misérabilisme, Josiane Balasko réactivée – qui ne s’épargne pas faisant preuve d’une salutaire autodérision tout en carburant au pruneau. Mais les gags sont un tantinet poussifs, du chien Elvis à la pathétique créature griffeuse…  

Thierry Lhermitte vs Bruno Moynot 

Les personnages ne sont intéressés que par l’argent, hors la majorité de l’équipe du Splendid est composée d’entrepreneurs, c’est assez réjouissant. Il y a même un « égratignage » des sympathisants sarkozystes de l’équipe dans la scène des Albanais réfugiés. Des anciens films devenus cultes non en salles, mais par la télévision puis la vidéo, on a plaisir à retrouver presque tous les protagonistes, le cultissime Bruno Moynot, qui a même sa petite réplique culte – « Je suis propriétaire de mon slip » -, Dominique Lavanant hilarante en victime de la chirurgie esthétique – à noter les protestations disproportionnées d’hindous contre la représentation de Vishnou adulé par le personnage de Christiane ! -, Martin Lamotte amusé et même la touriste allemande – joué ici par Doris Kunstmann -, il ne nous manque juste que l’excellent Maurice Chevit. On découvre les belles Ornella Muti – assez dans l’outrance – et Caterina Murino, mais peu de seconds rôles malgré le personnage décalé d’Éric Naggar, greffons tout juste intégrés dans l’équipe. Le ton vachard général est assez tonique mais la magie n’opère plus trop. Et l’on déplore à nouveau la stagnation dans l’inspiration de Patrice Leconte, qui a « perdu sa petite flamme » depuis un moment, pour reprendre un dialogue de Christina Clavier, pour avoir trop sombré, dans des commandes publicitaires. Au final c’est ni infamant, ni enthousiasmant… C’est juste plaisant avec une impression persistante de réchauffé.