Diffusion de « Léon », film de 1994 sur TPS de Luc Besson, version intégrale, version 1996, concept à la mode dans les années 90, avant l’ère des Bonus DVD. Plus qu’une version « director’s cut », ces 136 minutes, ne sont qu’un coup marketing, et on déplore finalement de ne pas voir la première version. N’ayant jamais vu ce film, ça permet ainsi d’appréhender la totalité des films de Luc Besson, à la veille de découvrir « Angel-A », dont le marketing du secret devient franchement pénible, le réalisateur trouvant le moyen tout de même d’envahir les médias – il faut l’avoir vu dans l’émission « On ne peut pas plaire à tout le monde », sauter comme un cabri, enthousiaste après avoir vu son film, et toiser de haut l’écrivain Bernard Werber, qui réalise un premier film, lui jetant un « c’est un métier » à la figure. On reste perplexe quand on le retrouve 45ème sur le top des 250 films les mieux notés sur IMDB ! Comme d’habitude schématismes et invraisemblances sont au rendez-vous. Ici, Léon – Jean Reno, qui trouve ici une sorte de passeport pour Hollywood -, est un « nettoyeur » solitaire et déraciné, vivant à New York, qui va recueillir malgré lui, Mathilda – Natalie Portman, éblouissante – âgée de 12 ans, rescapée d’un sanglant règlement de compte. Un policier corrompu a massacré sa famille, son père, sa belle-mère, sa demi-sœur et son frère pour un banal problème de drogue. La jeune fille, n’est traumatisée que par la mort de son petit frère, ne s’entendant pas avec cette famille tuyau de poile, ce qui est assez gênant.
Jean Reno & Natalie Portman
Grosses ficelles, violence graphique, et un peu d’humour – la vieille dame de la fusillade -, notre roublard Besson, recycle comme à l’accoutumé une histoire hyper convenue, il développe simplement le personnage du nettoyeur, déjà joué par Jean Reno dans « Nikita », l’humour noir du personnage en moins. Il ne se contente de reprendre ici le personnage du « Samouraï », joué par Alain Delon chez Jean-Pierre Melville, gardant l’idée du tueur mutique, et remplaçant les canaris par une plante verte (Bel effort, Luc, bel effort !). Il suffit ensuite de lui jeter dans les pattes, une jeune fille délurée, en mal d’amour, inversion du très beau « Gloria » de John Cassavetes et jeter un petit trouble nabokovien, et ça fait la farce ! Mais force est de constater que ça fonctionne, ne serait-ce que par les comédiens. Gary Oldman, cinglé halluciné, tendance chargeurs réunis, est étonnant, dans un rôle d’ailleurs plus grotesque qu’effrayant, et Dany Aiello renouvelle avec humanité, son personnage archétypal de « Padrino ». On s’amuse à reconnaître un Samy Naceri cagoulé et même l’apparition subliminale d’un Jean-Hugues Anglade, derrière une porte. La force du film c’est l’interprétation du duo Jean Reno et Natalie Portman – on ne peut que saluer le réalisateur pour avoir vu le talent de la jeune comédienne, et le potentiel de Jean Reno – Si c’est indéniablement l’un des meilleurs films de son auteur, bien inscrit dans ses limites, on a du mal à comprendre, l’engouement qu’il a auprès des spectateurs. Un fragment du dossier de presse du film « Angel-A » est déjà disponible sur Pathé suisse ! Attendons de voir, la bande-annonce au noir et blanc publicitaire, nous laissant une appréhension…