Annonce de la mort d’une légende : Jack Palance à l’âge de 87 ans, hier dans sa maison en Californie. D’origine ukrainienne, Vladimir Palahnuik, est né à Latimer dans une petite cité minière, en 1919. C’est tout naturellement qu’il devient mineur, avant de devenir boxeur en amateur, catégorie poids lours, on imagine que mesurant 1,93 m, il devait être très impressionnant. Son nez connaîtra quelques fractures. Il s’engage dans l’armée de l’air quand l’armée américaine entre dans la seconde guerre mondiale. Démobilisé en 1944, et le visage gravement blessé lors d’un raid aérien, il s’inscrit aux cours d’art dramatique de l’université Stanford de Palo Alto. C’est le comédien Robert Montgomery qui le fait débuter dans « The big two ». L’éloge du comédien n’est plus à faire du gangster malade dans « Panique dans la rue » (Elia Kazan, 1950), un acteur projetant d’assassiner Joan Crawford dans « Le masque arraché » (David Miller, 1952), le tueur aux gants noirs dans « L’homme des vallées perdues » (George Stevens, 1953) – rôle caricaturé par Morris dans sa BD « Lucky Luke » – , l’acteur qui se remet en question dans « Le grand couteau » (Robert Aldrich, 1955), Le producteur colérique dans « Le mépris » (Jean-Luc Godard, 1963), Un bandit mexicain au cœur tendre, amoureux de Claudia Cardinale, dans « Les professionnels » (Richard Brooks, 1966). Jean-Pierre Coursodon et Bertrand Tavernier parlait de lui comme acteur de premier plan dans « 30 ans de cinéma américain » (Éditions C.I.B., 1970). Selon eux : « …Ses meilleurs rôles jouent sur le contraste entre sa force, sa présence physique, qui peut donner aux affrontements une violence, une brutalité rarement atteintes, et l’impuissance dans laquelle le placent des situations ironiques… ». Son physique en « lame de couteau », l’avait bien évidemment aussi prédisposé à jouer quelques monstres, d’Attila, dans « Le signe du Païen » (Douglas Sirk), Jack L’éventreur dans « Le tueur de Londres » (Hugo Fregonese, 1954), ou Dr. Jekyll et Mister Hyde, sans oublier Dracula, pour la télévision. Après quelques années où on ne le retrouve qu’à la télévision et dans quelques séries Z, il revient en force dans son rôle d’ancien décorateur d’Hollywood qui se réfugie dans le désert pour peindre, avec « Bagdad café » (1987). Il connaît la consécration avec son rôle de cow-boy de légende, avec beaucoup d’ironie dans « La vie, l’amour…, les vaches » (Ron Underwood, 1991), pour lequel il obtient l’oscar de meilleur second rôle – il retrouvera son personnage mort dans la précédente version dans « L’or de Curly » (Paul Weiland, 1994). Un des derniers grands d’Hollywood avec Richard Widmark et Kirk Douglas. Le premier souvenir qui m’est venu à l’esprit, sont ces célèbres « pompes » montrant la santé de cet acteur à la remise de son oscar. Désormais, il ne semble plus y avoir d’acteurs de cette trempe, dans le style « Bigger than life ».
Bibliographie : Stars N°36/37 (Éditions Grand Angle, 2000).
Filmographie : 1950 Panic in the streets (Panique dans la rue) (Elia Kazan) – Halls of Montezuma (Okinawa) (Lewis Milestone) – 1952 Sudden fear (Le masque arraché) (David Miller) – 1953 Shane (L’homme des vallées perdues) (George Stevens) – Second chance (Passion sous les tropiques) (Rudolph Maté) – Flight to Tangier (Vol sur Tanger) (Charles Marquis Warren) – Arrowhead (Le sorcier du Rio Grande) (Charles Marquis Warren) – 1954 Man in the attic (Le tueur de Londres) (Hugo Fregonese) – Sign of the Pagan (Le signe du païen) (Douglas Sirk) – The silver chalice (Le calice d’argent) (Victor Saville) – 1955 Kiss of fire (El Tigre) (Joseph M. Newman) – The big kife (Le grand couteau) (Robert Aldrich) – I died a thousand times (Le peur au ventre) (Stuart Heisler) – 1957 Attack ! (Attaque !) (Robert Aldrich) – 1957 The lonely man (Jicop le proscrit) (Henry Levin) – House of numbers (La cage aux homes) (Russell Rouse) – Flor de Mayo (Roberto Gavaldón) – 1958 The man inside (Signes particuliers : Néant) (John Gilling) – Ten seconds to hell (Tout près de Satan) (Robert Aldrich) – 1959 Austerlitz (Abel Gance) – 1961 I Mongoli (Les Mongols) (André De Toth) – The Barbarians (Rewak, le rebelle) (Rudolph Maté) – La Guerra continua (La dernière attaque) (Leopoldo Savona) – Il giudizio universale (Le jugement dernier) (Vittorio de Sica) – 1962 Barabba (Barabbas) (Richard Fleischer) – Rosmunda e Alboino (Le glaive du conquérant) (Carlo Campogalliani) – 1963 Il criminale (Marcello Baldi) – Le mépris (Jean-Luc Godard) – Paparazzi (Jacques Rozier, CM) – Témoignages sur Bardot et Godard : Le parti des choses (Jacques Rozier, documentaire, CM) – 1964 Begegnung mit Fritz Lang (Peter Fleishmann, documentaire, CM) – 1965 Once a thief (Les tueurs de San Francisco) (Ralph Nelson) – 1966 The professionals (Les professionnels) (Richard Brooks) – 1967 The spy in the green hat (L’espion au chapeau vert) (Joseph Sargent & Henry W. George) – Kill a dragon (Trafic dans la terreur) (Michael Moore) – Torture garden (Le jardin des tortures) (Freddie Francis) – 1968 Che ! (Che) (Richard Fleischer) – Las Vegas 500 milliones (Les hommes de Las Vegas) (Antonio Isasi-Isasmendi) – Marquis de Sade : Justine / Justine / Justine : le disavventure della virtù (Les infortunes de la vertu) (Jésus Franco) – 1969 La legione dei dannati (La légion des damnés) (Umberto Lenzi) – L’urlo dei giganti (Pas de pitié pour les héros) (Henry Mankiewickz [=León Klimovsky] ) – The desperados (La haine des desperados) (Henry Levin) – Il mercenario (Le mercenario) (Sergio Corbucci) – 1970 Monte Walsh (William A. Fraker) – The horsemen (Les cavaliers) (John Frankenheimer) – ¡ Vamos a matar, compañeros ! (Companeros) (Sergio Corbucci) – The McMasters (Le clan des McMasters) (Alf Kjellin) – 1971 Chato’s land (Les collines de la terreur) (Michael Winner) – 1972 Te Deum (Enzo G. Castellari) – And so ends (Robert Young, voix du récitant) – Si può fare… amigo (Amigo !… mon colt à deux mots à te dire) (Maurizio Lucidi) – Blu Gang / Blu gang e vissero per sempre felici e ammazzati (Luigi Bazzoni) – 1973 Imagine (John Lennon & Yoko Ono) – Okahoma crude (L’or noir de l’Oklaoma) (Stanley Kramer) – Craze (Vidéo : Mystic Killer) (Freddie Francis) – Dracula (Dracula et ses femmes vampires) (Dan Curtis, TV, distribué en salles en Europe) – 1974 Il richiamo del lupo (Gianfranco Baldanello) – The four deuces (William K. Bushnell) – 1975 Africa Express (Michele Lupo) – L’infermiera (Défense de toucher) (Nello Rossatti) – Squadra antiscippo (Flics en jeans) (Bruno Corbucci) – 1976 Diamante Lobo / God’s gun (Les impitoyables) (Frank Kramer [=Gianfranco Parolini] ) – Safari express (Les sorciers de l’île aux singes) (Duccio Tessari) – Sangue di sbirro (Pour un dollar d’argent) (Alfredo Brescia) – Eva nera (Voluptueuse Laura) (Joe d’Amato) – I padroni della città (Mister Scarface) (Fernando Di Leo) – 1977 Welcome to blood city (Peter Sasdy)– Take off (Hardy Krüger) – Jim Buck / Portrait of a hitman (Allan A. Buckhantz) – 1978 Seven from heaven (Sept filles en or) ((Greydon Clark) – One man jury, dead on arrival (Flic, juge et bourreau) (Charles Martin) – 1979 Unknown powers (Don Como, documentaire) – The shape of things to come (George McCowan) – Cocaine Cowboys (Ulli Lommel) – 1980 Hawk the slayer (Terry Marcel) – Without warning (Terreur extra terrestre) (Greydon Clark) – 1982 Alone in the dark (Jack Sholder) – 1984 George Stevens : A filmaker’s journey (George Stevens Jr., documentaire) – 1987 Gor (Fritz Kiersh) – Out of Rosenheim (Badgad Café) (Percy Adlon) – Outlaw of Gor (John Bud Cardos) – 1988 Young guns (Id) (Christopher Cain) – 1989 Batman (Id) (Tim Burton) – Tango & Cash (Id) (Andrei Konchalovsky & Albert Magnoli) – 1990 Solar crisis / Kuraishisu niju-goju nen (Richard C. Sarrafian) – 1991 Legend of the West (John Bud Cardos, documentaire) – City slickers (La vie, l’amour… les vaches) (Ron Underwood) – 1992 Eli’s lesson (Peter D. Marshall, MM) – 1993 Cyborg 2 : Glass shadow (Cyborg 2) (Michael Schroeder) – 1994 Cops and Robbersons (Les nouveaux associés) (Michael Ritchie) – City slickers II : The legend of Curly’s gold (L’or de Curly) (Paul Weilland) – The swan princess (Le cygne et la princesse) (Richard Rich, animation, voix) – 1996 War games (Ken Pisani, documentaire, voix du récitant) – 1997 The incredible adventures of Marco Polo (George Erschbamer) – 1998 Treasure Island (L’île au trésor) (Peter Rowe).