« Frankie Wilde », « It’s all gone Pete Tong », en V.O., film signé Michael Dowse est une curiosité. Un film dressant le portrait imaginaire d’un DJ, qui trouve son inspiration en regardant ses tongues pendant des heures, ne peut être que digne d’intérêt. Faux Biopic – on pense au mythique « This is spinal tap » (1984) de Rob Reiner -, mais la réussite est ici beaucoup moins probante. On assiste ici la déchéance de Frankie Wilde, brûlant sa vie, et à la rédemption d’un DJ prodige, mi Shane McGowan – le chanteur des Pogues -, mi David Guetta, aidé par la performance hallucinée de Paul Kaye, bondissant, vomissant, « phobisant », euphorisant, remuant, virevoltant, titubant, tombant, pour finir par devenir sourd, drame absolu pour lui on en convient.

Paul Kaye, plus dure sera la chute…

Sa « cour » le laisse rapidement tombé, il se cache avant de trouver l’espoir. Le cinéaste se sert donc de la surdité de Beethoven – le compositeur, pas le chien…-, et on se demande si le cinéaste a vu « Un amour de Beethoven », film de 1936 d’Abel Gance, avec le magistral Harry Baur, car c’est sensiblement la même histoire – utiliser les vibrations pour constituer une musique -. Si la première partie est vraiment probante, on finit par croire à ce personnage autodestructeur, les personnages sont presque cartoonesques, et la représentation d’une descente aux enfers dans un Ibizza écrasé de soleil est assez enlevée. La suite est plus simpliste, la seconde partie de l’histoire avec la rencontre d’une jeune enseignante sourde étant moins originale, et souligne les manques de l’entreprises. Le film reste plaisant surtout par la performance de Paul Kaye, qui a beaucoup travaillé son personnage, et la crédibilité de son personnage, argumentés par des témoignages originaux et une bande-son s’adressant directement à votre estomac.