Ce mercredi vient de sortir le nouveau film de Thomas Vinterberg, qu’on appréhendait après le réfrigérant « It’s about love », faux film d’anticipation, qui semblait montrer les limites du cinéaste. « Festen » était pourtant un petit bijou, allant bien au-delà du cadre du Dogme, dont on se demande si c’était une invention de petits malins ou une véritable révolution cinématographique… Vinterberg apporte ici une empathie au scénario cadré de Lars Von Trier. L’utilisation de Jamie Bell, héros du film et qui fut Billy Eliott, est une bonne idée. Il amène beaucoup de sensibilité à son personnage d’orphelin, on pense au Lucas Belvaux des années 80. Son personnage ne trouve d’échappatoire pour échapper au déterminisme d’une petite ville minière qu’en formant un club de « Dandy » fasciné par les armes, avec les jeunes désœuvrés assez archétypaux du lieu.
La réussite de ce film, est de montrer la fascination que les armes peuvent apporter à des personnes en manquent de repères. Les armes sont personnalisées, semblent avoir une existence propre, pouvant trahir ou apporter un réconfort. Cette vision assez inédite , amène une réflexion assez salutaire, pour une œuvre qui ne se veut pas pamphlétaire. La musique des « Zombies » est parfaitement utilisée. Le village a peur d’une hypothétique attaque de gangs, et le danger arrive finalement de manière inattendue, venant d’une dérive du « tout sécuritaire ». Le film est un huis clos assez suffoquant, mais hésite un peu trop entre la dénonciation, le spectacle, en jouant avec certains clichés du western, n’évite pas la lourdeur et la symbolique du village pouvant évoquer les États Unis avec le personnage assez caricatural du shérif, joué de manière paternaliste et rusée par Bill Pullman. Œuvre dispersée mais intéressante « Dear Wendy », pêche peut-être par un excès d’ambition et un certain maniérisme, à l’image des visualisations des impacts de balles.