Avant-première hier soir à l’UGC Cité Ciné Bordeaux, du premier long métrage « Au suivant ! » en présence de sa réalisatrice Jeanne Biras, Alexandra Lamy et Clovis Cornillac. C’est le développement du court éponyme et épatant, réalisé en 2002, avec Isabelle Nanty et Patrick Ligardes. Il est rare de voir « un timing » efficace dans une première comédie, cette réussite est à saluer, la réalisatrice se réclame des films de Pierre Richard – elle trouve un pendant féminin d’ailleurs avec Alexandra Lamy -, Louis de Funès et l’âge d’or de la comédie américaine « screwball comedy » à l’image du « Avanti » de Billy Wilder. Elle a tiré ce film de sa propre expérience, où il faut une disponibilité constante. Son sens aigu de l’observation se révèle dans le film d’ailleurs, en privilégiant des acteurs méconnus en dehors de Marie-Christine Adam en mère énergique. Il y a beaucoup de révélations comme Juliette Roudet, une nature de comédie, son personnage secondant l’agence de casting.
Alexandra Lamy & Juliette Roudet dans « Au suivant ! »
Le film narre les mésaventures d’une directrice de casting de pub à la recherche de l’âme soeur. Elle est aux prises avec les difficultés de son entreprise. Elle est prête à accueillir toute la misère du monde, et peut-être la victime toute désignée de quelques roublards. Le rythme haletant perdure durant tout le film sans relâchement, c’est assez rare pour le signaler, Alexandra Lamy promène une nervosité et une belle énergie, elle peut désormais prétendre à tenir le haut de l’affiche d’un film de cinéma. Et il y a Clovis Cornillac, qui continue à aller où ne l’on attend pas, et qui peut prétendre au titre du meilleur comédien de sa génération. Son personnage virevolte, surprend, s’accroche. Il était intéressant d’interroger Clovis Cornillac, sur son travail.
Il voit le regain d’intérêt récent à son sujet avec lucidité. Il déplore que la promotion – règle du jeu qu’il admet – lui prend un temps de travail pour d’autres aventures, comme les courts-métrages par exemple. Il est attaché à sa famille – sa « Douce » et ses enfants, il ne peut plus répondre à toutes les sollicitations. Jeanne Biras a déclaré qu’il apportait beaucoup de choses au texte » l’animal en plastique au sauna, « Mon nom est « Manche ». Il est un grand travailleur, préparant longtemps ses rôles, pouvant y penser en vous parlant. Son champ est très large de la comédie populaire : « Brice de Nice », « Mensonges et trahisons… » -, du film de genre : « Maléfique », où il était saisissant, « A la petite semaine » – à voir absolument mardi prochain sur France 2″ -, ou le film « d’auteur » : « Vert paradis », « Je t’aime, je t’adore », « La femme de Gilles ». Un acteur exceptionnel !. La comédie est un genre difficile et c’est le moyen idéal de décrire nos préoccupations et nos aspirations. Elle acquiert ici une énergie communicative. Nous tenons donc ici la comédie de l’été !