Jacques Mazeau & Didier Thouart dans « Les grands seconds rôles du cinéma français » (Pac, 1984), précieux livre hélas épuisé, saluait le grand talent de ce comédien. Son visage très mobile et son habituel petit air goguenard faisait merveille dans bien des comédies. Ce comédien belge est mort à Paris, le 30 avril dernier à Paris, des suites d’un cancer, à l’âge de 68 ans. Au cinéma, il excelle en journaliste minable, collègue de Jean Rochefort, découvrant des martiens – nommés les Gammiens -… en Bretagne ! dans l’ahurissant « Ne jouez pas avec les martiens » (Henri Lanoë, 1967). On le retrouve en automobiliste baba-cool pris en stop par Jacques Brel dans « L’emmerdeur » (Édouard Molinaro, 1973), ou en syndicaliste profitant de la sympathie qu’il suscite auprès de son patron incarné par Pierre Mondy dans « Le téléphone rose » (Molinaro toujours, 1975), pour tirer son épingle du jeu lors de grèves. Il est irrésistible en psychologue d’entreprise utilisant la malchance de François Perrin, joué à la perfection par Pierre Richard dans « La chèvre » (Francis Veber, 1981). Il trouve l’un de ses meilleurs rôles à la télévision dans l’épisode « Urbain » de la série « La ligne de démarcation » (Jacques Ertaud, 1973). Il incarne un citoyen belge débrouillard, qui se lance dans la résistance avec beaucoup d’enthousiasme, face à un Louis Lyonnet – comédien mort en février dernier – intrigué. Son personnage se sert de ses qualités sportives, en se déguisant en coureur cycliste pour passer des documents. Les soldats allemands le laissent passer… en l’applaudissant ! Il restait fidèle au théâtre où son univers non-sensique à l’instar d’un Jean-Paul Farré, faisait merveille. Il connut aussi une grande popularité à la télévision avec des émissions comme « Allons raconte », « L’académie des 9 », « Le bon mot » ou « La classe ». En 2003, il se produisait dans son one-man-show « André Valardy – Un monde fou… fou… fou… », co-écrit avec Jean-François Champion et Jean-Marc Ferréol, où le L.S.D. devenait « Le Lifting Sans Douleur, » ou l’.E.T.A., « Épilation Traitement Assuré » (Source Théâtre on line.). On le retrouvait rarement sur un grand écran ces derniers temps, mais il marquait toujours la moindre de ses apparitions. Citons le montreur d’ours ébaubi de voir son ours « divinisé » se mettant à parler dans « Que la lumière soit ! » (Arthur Joffé, 1997), le fantôme du père de Sophie Marceau, danseur de claquettes dans « La fidélité » (Andrej Zulawski, 1999), et l’acteur cabotin de théâtre, capitalisant sa popularité pour avoir été la vedette d’un feuilleton des années 60 en restant suffisant dans « 30 ans » (Laurent Perrin, 2000). Il avait réalisé trois courts métrages, dont « L’erreur est humaine » (1984), avec Renée Saint-Cyr, Marthe Villalonga et Alain Flick, racontant les déboires d’une vieille dame qui devient bonne dans un immeuble et « Le fauteuil magique » (1992) avec Marthe Villalonga et Olivier Lejeune, mettant en scène un jeu télévisé. A lire l’hommage de Donatienne Roby pour Les gens du cinéma.
Annonce également de la mort du comédien italien Luigi Filippo d’Amico le 28 avril dernier.
André Valardy au théâtre Saint-Georges à Paris, en juin 1989
Filmographie (établie avec Christophe Bier) : 1959 Les frangines (Jean Gourguet) – 1966 Bang-Bang (Serge Piollet) – 1967 Ne jouez pas avec les Martiens (Henri Lanoë) – 1971 Papa, les petits bateaux (Nelly Kaplan) – 1973 L’emmerdeur (Édouard Molinaro) – Les aventures de Rabbi Jacob (Gérard Oury) – 1974 Parlez-moi d’amour (Michel Drach) – L’important c’est d’aimer (Andrzej Zulawski, rôle coupé au montage) – 1975 Le téléphone rose (Édouard Molinaro) – 1976 Bobby Deerfield (Id) (Sydney Pollack) – 1977 Monsieur Papa (Philippe Monnier) – Le point de mire (Jean-Claude Tramont) – La raison d’état (André Cayatte) – 1979 Nous maigrirons ensemble (Michel Vocoret) – Les Charlots en délire (Alain Basnier) – Je vais craquer (François Leterrier) – 1980 Rendez-moi ma peau (Patrick Schulmann) – Faut s’les faire ces légionnaires ! (Alain Nauroy) – 1981 La chèvre (Francis Veber) – 1982 Légitime violence (Serge Leroy) – Les voleurs de la nuit (Samuel Fuller) – 1983 Attention ! une femme peut en cacher une autre (Georges Lautner) – Amercian Dreamer (titre vidéo : Une américaine à Paris) (Rick Rosenthal) – 1984 Sous peine de poursuite (Vincent Vidal, CM) – 1986 Lévy et Goliath (Gérard Oury) – 1987 En toute innocence (Alain Jessua) – 1995 Iraé (Alain Bellon, CM) – 1997 Que la lumière soit ! (Arthur Joffé) – 1999 La fidélité (Andrzej Zulawski) – 30 ans (Laurent Perrin) – 2006 Nothing sacret (Dylan Bank & Morgan Pehme). Comme réalisateur-scénariste : 1984 L’erreur est humaine (CM) – 1992 Le fauteuil magique (CM) – non daté : « Boule de haine ».
Télévision(notamment) : 1968 Ton sur ton (Georges Barrier, variétés) – 1970 Une heure, une vie (Alain Dhénaut) – 1973 Il faut que le Sycomore coule (Jean-Paul Sassy, captation, captation) – La ligne de démarcation : Urbain (Jacques Ertaud) – 1974 À dossiers ouverts : La malédiction de l’ogre (Claude Boissol) – 1974 Messieurs les jurés : L’affaire Varney (André Michel) – 1978 Ce diable d’homme (Marcel Camus, série TV) – 1980 Petit déjeuner compris (Michel Barny, série TV) -Le dossiers de l’écran : Vient de paraître (Yves-André Hubert) – 1981 À nous de jouer (André Flédérick) – Julien Fontanes magistrat : Un si joli nuage (Jean Pignol) – Arcole ou la terre promise (Marcel Moussy, série TV) – Au bon beurre (Édouard Molinaro) – 1982 Le sud (Philippe Monnier) – Julien Fontanes magistrat : Une fine lame (François Dupont-Midy) – Aide toi… (Jean Cosmos) – Cinéma 16 : Le wagon de Martin (Patrick Saglio) – 1990 Le grand dîner (Gérard Pullicino, divertissement) – 1991 Navarro : Comme des frères (Patrick Jamain) – 1996 Navarro : Comme des frères (Patrick Jamain) – 2000 Le juge est une femmes : Cadeau d’entreprise (Pierre Boutron) – 2002 Navarro : Sur ma vie (Patrick Jamain) – 2003 Navarro : Ne pleure pas Jeannettes (José Pinheiro) – Ne pleure pas (Josée Dayan) – 2005 Navarro : Manipulation (Édouard Molinaro).