Amityville II : The Possession (Amityville II : Le possédé » (1982) : Cette séquel(le) est une « préquel(le) », j’ai vu le premier opus, il y a assez longtemps, mais pas le remake actuel. Le réalisateur en est Damiano Damiani, honnête artisan de « western à l’Italienne ». Il a du métier, et dans les scènes d’emménagement dans la fameuse villa maléfique, un climat s’installe. La maison est un personnage, elle existe bien, au numéro 112 d' »Ocean avenue ». Mais ça se gâte assez vite, les esprits frappeurs sont confinés dans une pièce secrète dans la cave. Un ouvrier zélé se prend à visiter ce lieu caché par une planche, domaine de déjections et des mouches. les esprits en profitent pour sortir de cet antre pas très convivial il faut bien en convenir. Quand on est mort, c’est pour la vie d’accord, mais il y a des limites quand même ! La petite famille est composée des parents, et de quatre enfants – deux petits et deux jeunes adultes -, le père c’est Burt Young, il est vindicatif à souhait, a une collection d’armes, frappe sa progéniture à tous propos. Sa femme est croyante, et se refuse aux devoirs conjugaux, il est sur les nerfs le père Young. Les esprits s’amusent, bousculent la mère de famille – ils sont invisibles, hélas pas trop sur la fin -. Ils frappent violemment à la porte, histoire d’énerver le chef de famille qui sort son arme en réponse, Homer Simpson est d’un calme olympien en comparaison. Vieux gamins nos spectres se défoulent. Nos esprits qui ne sont pas les derniers à la plaisanterie, couvrent d’un drap un crucifix, ils ont en peur  tout en restant bloqué sur les années 50 -, et la mère de famille ne fait rien qu’à les embêter en récitant le bénédicité. Ils décident de se venger en dessinant une sorte de succube cochonne volante, avec les peintures de la maison dans la chambre des juniors. Comme le dessin n’est pas assez terrifiant, ils décident de rajouter en commentaire « déshonorez votre père, petits cochons ! » et font du ramdam, histoire de bien prouver qu’ils sont les maîtres des lieux. Le père voyant ça sur les murs décide de corriger les enfants qu’il pense irrespectueux, à coup de ceinture. Le paranormal, ça ne rentre pas dans son analyse des événements. La mère appelle un prêtre, on se sait jamais…

La star du film

Ca doit faire rire nos fantômes, car le père se montre carrément hostile envers notre brave curé, ils en profitent pour tout casser dans la cuisine en présence des enfants qui se prennent évidemment une correction, manquent les rires sardoniques… Bon finit, les taquineries, ils décident de prendre possession de l’aîné, et là ça devient carrément malsain, d’autant plus que ça s’inspire d’un fait divers réel, on ne ricane plus du tout… il n’y a pas grand chose à sauver donc, malgré une musique assez efficace de Lalo Schiffrin. Les scénaristes assez fatigués sans doutes, ne font ensuite que plagier « L’exorciste », remplaçant simplement la bille verte, par un visage qui se fracasse comme une poupée de porcelaine – rare bon moment du film – et dans l’élan pillent une des idées de « L’emprise » de Sidney Furie, célèbre scène de manifestation rapprochée d’un poltergeist. Le prêtre lui décroche le téléphone pour partir en camping avec un ami prêtre assez ambigu d’ailleurs. Il ne peut donc sauver la petite famille du drame. Pris de remords, il prend les choses en main, et décide de faire un exorcisme, et de ce fait déclenche la colère de ses supérieurs, un peu comme Daniel Prévost dans le film de Raoul Ruiz, « L’œil qui ment », où il refuse les apparitions de la vierge, c’est mauvais pour le commerce… Et l’on on se met à ricaner à nouveau, devant le jeu insipide des acteurs – il faut voir la mère de famille, dans un instant critique…, et les subterfuges qu’utilise le prêtre pour arracher des griffes de la justice l’incube, qu’il ne peut exorciser que dans un lieu saint. Un nanar d’anthologie, qui a donné une troisième suite en relief signée Richard Fleischer !, en attendant le prochain remake de nos amis américains qui viennent de s’attaquer au formidable « Dark water », envoyez le glas en fond sonore !