Annonce de la mort de l’un des plus grands metteurs japonais, né 15 Septembre 1926 à Tokyo. Il était célébré par tous, et fut même l’in des rares à avoir reçu deux palmes d’or. Venant d’une famille aisée, il s’est très vite intéressé à la société japonaise, ses marginaux livrant au cinéma une critique forte de la société de son temps, de la guerre et du péril atomique. Après des débuts comme assistant réalisateur pour Yasujiro Ozu, il débute en 1958 à la réalisation, Désir volé » et « Désir inassouvi ». On ne saurait que trop recommander le coffret paru chez MK2, contenant « Eijinaka » (1981) et « La vengeance est à moi » (1979), enquête sur un dangereux assassin – Je reviendrai très prochainement sur ce dernier, oeuvre magistrale à redécouvrir -. On lui doit notamment « Cochons et cuirassés » (1963), état des lieux de l’occupation américaine « La femme insecte » (1963), histoire d’une femme meurtrie et exploitée toute sa vie, « Histoire du Japon racontée par une hôtesse de bar » (1970), histoire d’une femme japonaise enrichie par le commerce de ses charmes avec des Américains, le beau « La ballade de Narayama » (1982), histoire d’Orin une vieille femme qui part dans le montagne pour mourir comme veut la tradition, « Pluie noire » analyse des incidences de la première bombe nucléaire lâchée sur Hiroshima, en 1945, « L’anguille » (1997), histoire d’un homme qui veut refaire sa vie après avoir purgé une peine pour avoir tué sa femme, « Kanzo Seizï » (1998), portrait d’un médecin de campagne obsédé par les maladies de foie – ironie du sort, il devait mourir d’un cancer du foie, diagnostiqué il a un ans -, « De l’eau tiède sur un pont rouge » (2001), histoire érotique fantastique, et l’un des sketches les plus aboutis de « 11 minutes 9 secondes 1 image » (2002), produit par Jacques Perrin.
Profitons de l’occasion pour déplorer également le grand silence autour de la mort du réalisateur Val Guest le 10 mai dernier, auteur de la série culte des « Quatermass » : « Le monstre » (1955) et « La marque » (1958). Il était l’un des nombreux réalisateurs du culte « Casino Royale » (1967), il avait terminé le film, mais avait refusé de figurer comme « Co-ordinating Director » au générique.