Troisième opus sur le thème de la vengeance dans la traditionnelle mode des trilogies, après « Sympathy for Mister Vengeance » et « Old boy », du coréen Park Chan-wook. Pas de poulpes à se mettre sous la dent, cette fois dans cette variation féminine, « Mr. Vengeance » se transformant en Lady. Une jeune fille, est libérée après années de prisons, après un meurtre particulièrement barbare d’un enfant qu’elle aurait kidnappé. Elle ronge patiemment son frein, arrivant à trouver des armes pour survivre, par en prison en instrumentalisme son charme et ses co-détenues. Le metteur en scène se sert de nous comme putching ball, on en ressort assez secoué. Il se révèle aussi à l’aise dans les clichés d’une prison de femme, que dans la sérénité d’une pâtisserie, il s’en amuse en dynamitant l’histoire. Rien de très novateur ici après son maîtrisé « Old boy », sinon de l’utilisation du joli minois de Yeong-ae Lee –  qui est une actrice populaire en Corée, et dont le metteur en scène s’évertue à casser à casser son image assez lisse -. Elle resemble à l’actrice Olivia Hussey comme le dit si justement un des journalistes du drame. Les yeux cerclés de rouge, elle prépare son retour dans la société, avec minutie. Elle semblera d’ailleurs surprise de ne pas trouver au bout du compte l’apaisement et la rédemption escomptée.

 

Yeong-ae Lee

Comme souvent pour cet auteur on reste sans empathie avec le personnage principal et les personnages un peu à l’emporte-pièces du film. On peut aussi déplorer son côté malsain, de par l’utilisation de la vengeance avec l’utilisation perverse d’une humanité souffrante – qui rappelle un film de Quentin Tarantino, dont il partage une certaine conception de la violence,  et une adaptation célèbre par Sidney Lumet -, vire à  la bouffonnerie. Ce thème pose toujours problème comme le disait si bien François Truffaut dans un de ses articles. Il y a pourtant quelques maniérismes d’une intrigue chaotique, une voix off persistante et quelques digressions « tarantinienne » Le brio de la mise en scène et la narration quelque peu malmenée mais prenante, ne serait pourtant pas effacer un certain malaise, qui reste longtemps après le film même si ce film se termine par une idée poétique et la persistance de l’humour noir. Ce film semble marquer une limite dans la logique de son auteur tout en marquant un brio formel pour un univers singulier. Attendons donc la suite pour ce prolifique réalisateur.